Chapitre I
Et un cours de mathématiques de plus. Les chiffres s'emmêlent dans ma tête. Je n'y comprends rien, vraiment. Racine carrée de la longueur AB ? Je ne sais pas.
Je n'aime pas les mathématiques. En revanche, j'aime bien la professeure. Elle est attentionnée, et fait vraiment en sorte que nous soyons heureux d'assister à son cours...
Je soupire de tristesse.
Aujourd'hui, ça fait un an.
Un an que maman est partie pour toujours.
Un an que son souffle brûlant s'est apaisé sur ces dernières paroles :
– N'oublie pas : une bataille ne vaut la peine d'être disputée que si elle est envers une cause juste. N'oublie pas : il y aura toujours un rayon de soleil pour chasser les nuages. N'oublie pas d'être heureuse.
Être heureuse, rien que ça...
Un an.
Un an que son cancer a eu raison d'elle.
Un an qu'elle s'est laissée emporter.
Ça me fait mal.
Je me suis habillée exprès en noir. Une longue robe noire et un gilet de la même couleur. J'ai même mis un peu de son fard à paupières noir préféré.
Elle me manque...
Là où moi, je suis dans le noir, la nuit, elle est dans le blanc, la lumière. Elle est ailleurs, et cet ailleurs est sûrement mieux qu'ici...
J'ai mal à la poitrine. Et à la tête.
Les maux de têtes, j'ai l'habitude, en cours de mathématiques. En revanche, ce mal à la poitrine, cette fatigue intense, c'est nouveau.
Je tousse un peu. Je ne me sens pas très bien. J'ai l'impression que tout tourne.
– Mathilde ? Est-ce que ça va ?
La voix de ma professeur me fait sursauter.
C'est bizarre. Sa voix est comme floutée. Je ne l'entends pas très bien, comme si j'avais des bouchons d'oreille.
– Je... je ne sais pas... je ne me sens pas très bien...
Cette fois, j'en suis sûre, le monde tourne. Maÿlis, mon amie, assise à côté de moi, me serre la main, inquiète. Madame Dulcis s'approche de moi, le visage chiffonné par l'inquiétude.
Un voile noir me tombe sur les yeux. Je tousse encore, plus fort. Une flamme me brûle les poumons. J'ai mal...
Je me sens défaillir. Je tombe de ma chaise, sur le sol.
– Mathilde !
Impossible de savoir qui a crié.
J'entends des murmures, tandis que Madame Dulcis s'agenouille auprès de moi et me prend la main. Elle tressaille. Je dois avoir la peau glacée...
– Tout va bien, Mathilde, me murmure-t-elle. Maÿlis, va chercher l'infirmière. Tout de suite. Et vous, arrêtez de lui tourner autour ! Elle a besoin d'air ! Tout va bien, me répète-t-elle. Respire. Tout va bien se passer. Essaie de garder connaissance.
C'est trop tard. Sa voix est reléguée au second plan. Je tousse à nouveau. Le voile noir est plus épais. Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien. C'est affreux.
Mes yeux se ferment malgré moi. Je n'entends plus Madame Dulcis me supplier de garder conscience. Le noir s'empare de moi, et je bascule tout doucement dans l'oubli.
**************
479 mots.
Pas joyeux joyeux... Je vous avais prévenus...
Mais qu'est-ce qui me prend, d'écrire des histoires aussi tristes, hein ? Un refoulement de conscience ? J'ai vécu une première vie dramatique, c'est ça ? Je me réincarne dans une deuxième vie, et j'ai besoin d'écrire des trucs tristes parce que ma première vie me hante ?
Pardon, je m'emporte, mais aussi, pourquoi est-ce que j'ai un cerveau aussi tordu, hein ?
Eh, je dois l'avouer, Miraculous m'a un peu inspirée. Des toux, des maux de têtes... la maladie de Nathalie se rapproche pas mal d'un cancer des poumons. Idem pour Rose, des maux de têtes dignes de l'hôpital, c'est un signe de cancer... Enfin bon, je ne vais pas m'égarer sur Nathalie et Rose, ça me prendrait toute l'histoire...
Bref,
Qu'est-ce que vous avez pensé de ce premier chapitre ?
Renars
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