Chapitre 66
-Allô ? Résonna la voix de Karma à travers mon téléphone.
-On vient pas de la street nouuuus ! M'exclamais-je.
-Je te souhaite aussi bonsoir Amako, répondit Karma sur un ton que je qualifierais de mi-amusé mi-blasé.
-Roh, mais elle était sympa cette salutation pourtant ! Enfin, plus sérieusement, je viens de rentrer du dojo.
-Et tu n'as pas résisté à l'envie de m'appeler dès que tu es arrivée.
-Eh monsieur grosse tête tu vas exploser si tu continues. Le jus de tomates ça colle, c'est chiant à enlever, si tu pouvais m'éviter cette peine.
-Ne le nie pas, je suis irrésistible, se moqua Karma.
-Blablabla, on a qu'à vérifier ça pour de vrai, là maintenant. Est-ce que tu peux sortir ? Demandais-je.
-Maintenant ? Il y a quelque chose que tu dois me dire ?
-Ouais on doit parler d'un truc, mais c'est mieux si je t'ai en face.
-Ok, tu veux qu'on se rejoigne où ?
-Le parc où on a fuit la dame qu'on a insulté de vieille.
-Tu choisis toujours les meilleurs endroits, ironisa Karma.
-T'as vu ! Je suis génialisme mwahaha ! Si quelqu'un cherche un lieu pour organiser un événement, dit lui de me contacter, comme ça je me ferais plein d'argent ! Je pourrais prendre une retraite de barbapapa au soleil avec la richesse amassée !
-Enfin, avant de devenir riche, il faudrait qu'on parle de ce que tu veux me parler.
-Ouais, t'as carrément raison. Je vais raccrocher, on se rejoint dans quelques minutes !
Je raccroche avant de ranger mon téléphone dans une poche. Je quitte ma chambre, et je descends au rez-de-chaussée, prenant une paire de chaussure au passage.
-Je sorts ! Je reviens dans pas longtemps ! M'exclamais-je à l'attention de mes parents.
-Quoi ? Mais où vas-tu comme ça ? Demanda mon père.
-T'inquiète j'ai mon téléphone avec moi, j'arrive !
-Tu vas voir Karma ? Demanda ma mère.
-À toute à l'heure ! Repondis-je.
-Alors, elle va vraiment voir Karma, dit ma mère dans un sourire.
-Amako, attends, protesta mon père.
Trop tard, je suis sortie de la maison Et je me dirige vers le parc où je suis censée rejoindre Karma. Il est 19h, donc doit pas y avoir grand monde sur l'aire de jeu à cette heure là.
Je finis pas arriver au bout de quelques minutes. Je vois la silhouette de Karma, assise sur les barres d'escalade destinée aux enfants. Il fixe le croissant de lune, alors que ces pieds se balance dans le vide.
Wow, on dirait une espèce d'image que je verrais qu'une fois dans ma vie. Il est assis là, éclairé par les quelques lampadaires et les rayons lunaires. Ça en serait presque poétique. Bordel de nouille, mon coeur recommence à faire n'importe quoi. Je lui ais même par parler !
-Tu as fini de me fixer ? Qu'est-ce que tu disais à propos du fait que je n'étais pas irrésistible ? Dit Karma dans un sourire narquois.
-Qu'est-ce que j'ai dit à propos de la grosse tête ? J'ai dit que le nettoyage de purée de tomate c'était très peu pour moi ! Répondis-je alors que je le rejoignais sur les barres d'escalade.
-Tu ne le nies pas pourtant.
-Tu préfères entendre que je te trouve aussi moche qu'une poule d'eau ?
En plus les poules d'eau ont un bec de la même couleur que les cheveux de Karma. Tout coïncide ! Oui, en faite depuis le début Karma n'est peut-être pas une tomate transgénique mais une poule d'eau.
Bwahaha c'est tellement moins terrifiant à côté des maléfiques extraterrestres que sont les tomates transgéniques.
-Bwahaha j'ai découvert ton secret ! Karma est une poule d'eau ! Me moquais-je.
-Amako, plus sérieusement, qu'est-ce que tu as de si important à me dire ?
Un petit silence se place entre nous. C'est pas un blanc de malaise, c'est juste comme si on profitait de la fraîcheur.
Je suis en train de réfléchir aux mots que je dois employer. Saperlotte, je me sens affreusement gênée d'un coup. Oh bordel de nouille, je suis en train de me transformer en genre de fille de Shojo affreusement timide. Je suis vraiment possédée par un esprit super fort.
Je devrais vraiment trouver de l'eau bénite noir histoire de faire fuire les idées roses du fantôme de Shojo qui me hante.
-Rah je sais pas par où commencer ! M'énervais-je.
-Fait simplement comme tu le sens.
-Comme je le sens ? En ce moment, je me sens affreusement gênée.
-Gênée ? S'étonna légèrement Karma.
Je pense que pour que je l'appelle comme ça, il a dû pensé que ça devait vraiment être quelque chose d'urgent. Alors dire que je suis gênée pour un truc urgent ça doit être un peu bizzare.
Wait, je viens de penser à un truc. Une petite amie qui appelle son copain pour dire qu'elle doit lui parler c'est pas le genre de truc qui pue la séparation entre eux ? J'ai toujours vu ça dans des films ou des séries.
Crotte de bique, ça se trouve il est en train de s'inquiéter pour ça ! En faite je suis trop méchante.
-Bordel de nouille je suis vraiment horrible ! Est-ce que tu es en train de t'inquiéter parce que tu crois que je veux qu'on arrête tout ? C'est un affreux suspens que je mets là ! M'exclamais-je.
-Amako je....
-Non, non, écoute, je t'aime ! Je veux pas faire un truc pareil, coupais-je.
Le vent vient de se lever.
Karma me fixe.
Et je suis en train de me rendre compte de ce que je viens de dire. Je crois que je dois avoir la même couleur que les cheveux de Karma en ce moment.
Le plus gênant c'est qu'il dit rien, il reste silencieux. Vite, vite du bruit, ça sera moins pesant !
-Do you like waffles ? Yeah we like waffles ! Do you like pancakes ? Yeah we like pancakes ! Do you like french toast ? Yeah we like french toast ! Tutututututu waffles ! Chantais-je.
-Répète-le, mumura Karma.
-Quoi ? La chanson ? Dis-je
-Non ce tu as dit avant.
-Mais je trouve ça tellement gênant, je peux...
-C'est vrai n'est-ce pas ? Tu le penses sincèrement ? Coupa-t-il.
Évidemment ! Je vais pas dire un truc pareil dans le vent ! C'est probablement ce que j'aurais dit si j'avais pas été gênée au point où j'arrive plus à parler. Wow, je pensais pas que avouer sincèrement ce que l'on pense de quelqu'un était si difficile.
Je comprends pourquoi il y a plein de quiproquos et de dispute partout. Il n'y a qu'une petite poignée d'élus capable de passer l'épreuve ! Je suis une fière guerrière barbapapa, je réussirais cet étape avec succès !
Enfin, il faudrait déjà que j'arrive à regarder droit dans les yeux Karma, son regard me perturbe. Bon comme d'habitude, mon coeur s'amuse à faire un concert dans un moment pareil, mais j'ai vraiment l'impression qu'il attends ma réponse avec espoir ? Beaucoup d'attentes ? D'appréhension ?
Je sais pas comment le qualifier et ça me perturbe encore plus !
Je prends une profonde inspiration, ferme les yeux quelques secondes avant de les ouvrir pour fixer Karma. Plus je vais paniquer et moins je vais avoir le courage de lui parler.
Pourtant, je suis une super barbapapa guerrière de la morkitu. Rien de ne me résiste et je franchirais cette épreuve ehehe !
-Karma, si je voulais te parler c'était pour ça. L'accident avec Kayano m'a fait prendre conscience d'une chose. Le seul regret que j'ai eu avant de m'évanouir c'est mes sentiments à ton égart. Tu as été clair à propos de comment tu me voyais, mais pas moi, expliquais-je.
Je m'arrête quelques secondes. Allez, tu peux y arriver Amako ! Cheer up yeah ! Oui, je m'autoencourage, mais je crois que j'en ai un peu beaucoup besoin.
-C'est pour cela que je voulais te le dire en face. J'ai mis un moment à le realiser mais je t'aime, peut-être même beaucoup plus que je l'imagine ehehe, continuais-je.
Alors que j'ai à peine fini de parler, Karma me prends dans ses bras. Il m'enlace comme si j'allais m'enfuir d'un moment à un autre. Je sais pas trop comment réagir.
Il est content d'avoir entendu mes mots ? Sûrement, vu comment il me serre.
Après quelques secondes, je finis par répondre à son étreinte. Mon coeur continue de faire le bordel mais je m'en fiche un peu en vrai. Je suis heureuse de lui avoir enfin dit. Ce câlin est tellement agréable dans ses circonstances.
Avec ce contact, le stresse que j'avais accumulé à disparu. Quand je disais qu'un jour j'allais mourir de stresse, j'ai vraiment l'impression que ça pourrait se réaliser. Je dois résister ! J'ai encore trop de chose à faire pour améliorer la condition du peuple barbapapa !
-Je suis soulagé, mumura Karma en me lâchant finalement.
-Attends, attends, tu pensais vraiment que j'allais dire un truc du genre "Entre nous c'est fini" ? Demandais-je.
-C'est vrai que dans les circonstances où tu m'as appelé, j'aurais pu y penser, mais je crois que tu me l'aurais fait savoir à ta façon si cela avait été vraiment le cas.
-À ma façon ?
-Un truc du genre "Je suis désolée, le lien qu'il y a entre les barbapapas et les tomates ne peut pas être maintenu mais pour le bien de nos peuples, gardons une relation de paix", dit Karma.
-Tu peux pas vraiment le savoir, je suis pleine de surprise ehehe !
-Ça je le sais, c'était qu'une proposition. Enfin, je suis heureux, mumura Karma.
-Vraiment ? Je suis désolée d'avoir pris autant de temps pour le réaliser. Ça t'aurais enlever un stresse en moins.
-Tu n'as pas à t'excuser pour ça. J'ai dit qu'on irait à notre rythme, pas besoin de se précipiter. Cependant, savoir que tu partages mes sentiments, que ce n'est pas une relation à sens unique, ça me soulage et rends heureux.
-Comme tu le dis si bien je suis irrésistible !
-Oui tu l'es.
Arg mon coeur ! Je suis touchée ! Mon cerveau bug à nouveau ! Vite un processus de relancement doit être fait ! Oh non, il y a une surchauffe du système, je vais devenir rouge et exploser, au secours !
Le pire c'est que j'ai regardé Karma, il a un sourire fière, sûrement parce qu'il est content de l'effet que ça m'a fait.
-Je l'avoue moi, je ne le cache pas, dit-il dans un sourit moqueur.
-T'es trop méchant, tu l'as fait exprès ! M'exclamais-je en le pointant du doigt.
-Peut-être bien, continua-t-il sur un air moqueur.
Au final, je suis restée avec Karma jusqu'à 21h au moins. Moi qui avait dit que je resterais pas longtemps dehors à mes parents, je me suis complètement plantée.
Enfin, ma mère m'aurait probablement grondée parce que selon elle je ne suis pas restée assez longtemps avec Karma. Mon père m'aurait aussi grondé parce qu'il apprécie moyennement Karma, enfin c'est plutôt une espèce de relation de duel assez cliché entre un père et un petit-ami, je m'en soucis pas trop.
Ouais, j'ai littéralement aucun moyen de défense, on m'attaque de tout les côtés.
Avec Karma, on a parlé de tout et n'importe quoi. C'est passé de truc sérieux à des blagues. Je lui avouerai jamais à ce cranneur, mais j'ai bien aimé le simple fait de discuter avec lui.
La rentrée au lycée approche à grand pas. Ça sera certes sans la classe E ni le professeur Koro, mais ça sera sûrement une autre expérience à ajouter dans mon CV de barbapapa !
Lycée attends moi ! Amako la barbapapa déjantée arrive ehehe !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro