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Robin des bois 3/3

J'interroge Robin du regard, oubliant un instant ma situation. Il avance désormais vers moi, son air grave ne le quittant pas. D'un mouvement de tête, j'essaie de lui intimer de faire demi-tour mais il ne m'écoute pas.

Mon geste intrigue le prince qui m'assoit sur ses genoux. Sa proximité me répugne.

"Qu'y a-t-il, serais-tu attendue quelque part par un prétendant ? Est-il plus bel homme que moi ?"

Je ne réponds pas et essaie de me relever. Il me rassoit de force en riant.

"Pourquoi essayer de t'échapper ? Tu n'es pas bien ici ?"

Je reste prudente car la moindre parole ou le moindre geste pourrait se retourner contre moi. Bien que le moment soit désagréable, je préfère éviter de risquer la potence en l'offensant.

"Il me semble que cette demoiselle a du travail." déclare Robin en surgissant devant nous.

Je lui suis reconnaissante d'essayer de m'aider, mais je désapprouve totalement le fait qu'il se mette en danger et qu'il compromette le plan. Je le lui fais savoir en le fusillant du regard.

"Qui est donc ce trouble-fête ?" le toise le prince.

Derrière nous, des gardes posent la main sur leur épée, prêts à intervenir.

"Et bien, répond. Je t'ai demandé ton nom.

— Et moi je vous ai demandé de libérer cette jeune femme. J'aimerais être le premier exaucé.

— D'où sort cet insolent luron pour se comporter comme tel ? Tu n'es clairement pas un invité. Veux-tu visiter également le cachot ?"

Le prince ayant haussé le ton, notre altercation attire l'attention de plusieurs personnes.

"Je vous remercie pour cette proposition. Je ne compte pas perturber vos festivités, je souhaite seulement que vous la laissiez en paix.

— Elle ne se plaint nullement de cet honneur. Vous devriez quitter les lieux avant de ne plus être en capacité de le faire, s'impatiente le prince.

— Un honneur ? Elle serait sûrement mieux ailleurs que dans les bras d'un odieux personnage tel que vous !" s'exclame Robin.

Comme je le redoutais, le prince se met en colère et ordonne à ses gardes de se saisir de lui. Au lieu de paraître inquiet, Robin affiche une mine enthousiaste. Je suis certaine qu'il est ravi à l'idée de confronter son ennemi.

Il désarme sans mal le premier garde qui s'attaque à lui et récupère son épée. Petit-Jean fait à son tour son entrée et accourt pour l'aider. N'ayant aucune aptitude pour me battre, j'assiste impuissante à leur combat. Les invités semblent captivés par la scène, tout comme le prince qui s'en délecte, s'attendant manifestement à la victoire de ses hommes. Bien que leur position soit délicate, Robin et Petit-Jean n'en sont pas moins vaillants. Agiles, ils parent et rendent les coups avec ardeur.

Je décide de me libérer de l'emprise du prince en lui envoyant un coup de talon dans le tibia. Il peste contre moi et ordonne à l'un de ses hommes de m'attraper. Je cours vers la sortie, slalomant entre les convives. A quelques mètres de la porte, un garde me barre le chemin et m'empoigne. Je tente de me dégager, sans succès. Robin s'empresse de venir à ma rescousse d'un adroit coup d'épée et l'homme me lâche en jurant. Il attrape ma main et appelle Petit-Jean tout en m'emmenant vers la sortie. Les gardes à nos trousses, nous nous pressons de rejoindre les deux chevaux qui les attendaient à l'extérieur.

Robin m'aide à monter sur une monture qu'il enfourche à son tour. M'entourant de ses bras, il pose une main sur mon ventre pour me tenir. De l'autre, il saisit les rênes et nous partons au galop, à la suite de Petit-Jean. Après avoir semé non sans mal nos poursuivants dans les rues de Nottingham, nous prenons le chemin de la forêt.


Une fois à terre, j'ose enfin râler contre Robin.

"Qu'est-ce qui vous a pris ? C'était totalement imprudent !

— C'est comme cela que vous me remerciez ?

— Je ne vais pas vous remercier de nous avoir mis en danger ! Vous avez mis en péril la totalité de l'opération ! Je ne pense pas que ça en valait réellement la peine.

— Je n'ai pas apprécié ses manières et le regard qu'il posait sur vous. Vous êtes plus qu'un vulgaire morceau de viande. Vous avez de l'esprit, vous êtes rayonnante et vous êtes vraie. Vous méritez un homme qui vous respectera et vous considérera pour la femme que vous êtes et pas seulement pour votre beauté."

Je reste sans voix face à ses mots. Jamais je n'ai reçu de tels compliments. Il me fixe de son regard pénétrant et ma colère s'estompe rapidement.

"Robin... C'est très aimable de votre part. Mais cela ne justifiait en rien de risquer votre vie...

— Je risque ma vie quand il me plaît et pour qui il me plaît."

Nous sommes interrompus par Petit-Jean qui descend de l'arbre sur lequel il était monté pour observer les alentours.

"Ils ne sont plus très loin, allons-y." nous informe-t-il.

Robin m'aide à remonter en selle et reprend sa place derrière moi. C'est au trot que nous rejoignons le reste du groupe et la charrette remplie de sacs d'or.

"C'est merveilleux ! Nous avons réussi ! se réjouit Petit-Jean.

— Bravo les amis, vous avez été prodigieux ! La mission était risquée et vous l'avez réussi avec bravoure, les félicite Robin. Votre courage vous honore.

— Hourra ! crient-ils en choeur.

— Et merci à ceux qui nous ont apporté leur aide, ajoute-t-il en tournant les yeux vers moi.

— Hourra !" reprennent-ils.

Génée, je détourne le regard. Nous regagnons le camp où une nouvelle fête se prépare.


La musique résonne bientôt dans la clairière et les corps commencent à s'agiter autour du feu. D'un œil amusé, j'observe Robin célébrer sa victoire en dansant.

Il s'approche de moi et m'invite à le suivre. J'hésite puis me laisse emporter par l'euphorie du moment.

Il m'entraîne et me fait tournoyer sur la mélodie vive et gaie. Je le suis dans sa chorégraphie avant que la musique ne s'adoucisse.

"Puis-je ?" attend-il mon accord.

J'hoche la tête et il m'enlace. Je pose mon menton sur son épaule et me laisse porter, comme enivrée par la chaleur de son corps. Il resserre son étreinte. Je ferme les yeux et savoure ce moment hors du temps. Sa main caresse délicatement mes cheveux.

Quand je lève les yeux pour croiser les siens, il ne retire pas sa main. Nous ne disons rien mais je ne ressens pas le besoin de parler. En cet instant, ce que nous vivons est bien plus fort que ce que des mots seraient capable d'exprimer. Il pose ses lèvres contre mon front.

"Ce soir, je ne voudrais être nulle part ailleurs qu'ici à vos côtés, murmure-t-il.

— Et moi je ne voudrais être nulle part ailleurs que dans vos bras, dis-je dans un souffle.

— Je ne suis pas un homme pour vous, ajoute-il doucement.

— Que savez-vous du genre d'homme qu'il me faut ?

— Il vous faut un homme vertueux, qui puisse prendre soin de vous.

— Et vous n'êtes pas ce genre d'homme ?

— Je ne suis qu'un voleur.

— Un voleur qui écoute son cœur. Un voleur qui a soif de justice. Un voleur qui se comporte mieux qu'un prince.

— Peu importe comment vous me voyez, un homme comme moi ne mérite pas une femme telle que vous.

— Je n'ai jamais rencontré d'homme aussi digne d'une femme que vous."

Il ne répond pas et dépose un baiser sur mon front en me serrant encore dans ses bras.

Je lève la tête vers lui et plonge mon regard dans le sien. Nos lèvres ne sont qu'à quelques centimètres les unes des autres et semblent irrémédiablement s'attirer.

Il s'éloigne subitement et se détache de moi.

"Non, je ne peux pas.

— Robin... dis-je en prenant sa main.

— Je ne peux pas."

Il tourne les talons et se réfugie dans une tente. Je me sens vexée d'être rejetée d'une telle façon. Nous avons tous les deux ressenti la même attirance, j'en suis persuadée. Nous savons tous les deux qu'il se passe quelque chose entre nous. A-t-il eu peur ? Lui qui plus tôt dans la journée était prêt à affronter une armée sans même une épée ?


Sans chercher à le retrouver, j'entreprends de rentrer chez moi, la tête bouillonnante. Je finis par retrouver mon chemin, me préoccupant peu de la lugubrité de la forêt.

C'est un froid retour à la réalité qui m'attends. Je trouve la ville étrangement agitée pour une heure si tardive. Ma mère est réveillée et m'accueille sur le pas de la porte.

"Où étais-tu ? Tu n'as donc pas entendu la nouvelle ? Le roi Richard est de retour en Angleterre ! Il sera à Nottingham demain, avec ses hommes. Ton père est sûrement parmi eux !"

J'accueille la nouvelle avec moins d'enthousiasme qu'elle. Je me réjouis de revoir mon père, mais je sais aussi ce que son retour signifie. Les retrouvailles passées, ils s'empresseront de me marier. Je refuse de laisser cette information gâcher mon humeur victorieuse du jour.

La plupart de mes frères et sœurs sont éveillés et chahutent entre eux, mais je me couche, épuisée par ma journée. Je souris amèrement en pensant à Robin. Ses yeux, son sourire, ses mots tournent dans ma tête et m'emmènent doucement vers le sommeil, malgré la brutalité de la fin de soirée.

Le lendemain, ne travaillant pas, je décide de rejoindre la forêt après avoir aidé ma mère dans les tâches ménagères. Je retrouve le chemin du campement plus facilement que de nuit. Aujourd'hui commence la première opération de distribution, à laquelle j'ai proposé de participer. J'appréhende de retrouver Robin. Je ne sais comment me comporter après sa réaction d'hier.

Quand j'arrive, je suis joyeusement accueillie par Petit-Jean et les rebelles mais je ne vois pas l'archer qui me tourmente. Je préviens tout le monde de l'actualité qui agite la ville.

"Ça va être difficile d'être discrets aujourd'hui. Le roi Richard revient de croisade avec ses chevaliers et passe à Nottingham. Il y aura de nombreux gardes, mais nous aurons aussi plus de facilité à nous mêler à la cohue générale pour passer inaperçu.

— Très bien, nous allons former des binômes pour ne pas attirer l'attention. Nous ne nous occuperons que des quartiers sud de la ville aujourd'hui." déclare Petit-Jean.

J'acquiesse avant de croiser le regard de Robin. J'essaie de le déchiffrer. Je crois y lire des regrets mais il ne cherche pas à s'approcher de moi ni à s'expliquer. Ne sachant comment réagir, je reporte mon attention sur le chef des rebelles qui expose son plan. Je sais maintenant qu'il me reste peu de temps de liberté et je compte en profiter sans alourdir mon cœur davantage.

Je me met en équipe avec une jeune femme pétillante du nom d'Emma. Nous parcourons les rues que l'on nous a attribué, glissant l'argent dissimulé dans de petites bourses sous les portes ou par les fenêtres mal fermées.

Des clameurs résonnent en provenance du centre-ville. Elles sont beaucoup plus enjouées que lors de l'arrivée du prince Jean. Emma insiste pour que nous nous approchions, ce que j'accepte sans grand engouement.

Les cavaliers paradent sous les applaudissements et les cris de joie des femmes retrouvant leur mari ou leur fils et des enfants retrouvant leur père ou leur frère. Le roi Richard est en tête du cortège et se laisse acclamer, noble et fier.


Le soir même, après le dîner où il nous a exposé ses récits de guerre, mon père amène le sujet brûlant dans la conversation.

"Ce Conrad est un brave garçon, il prendra soin de toi. Nous rencontrons sa famille demain.

— Mais père, je travaille demain.

— Tu n'as plus besoin de travailler désormais, il possède assez pour subvenir aux besoins de votre future famille.

— Je n'ai pas envie de me marier avec lui, je ne le connais même pas. Je peux très bien continuer de travailler pour vous aider.

— Il est hors de question d'annuler ce mariage. Que vont dire les gens ? Et qui voudra de toi si tu ne te marie pas maintenant ? A ton âge, tu es déjà presque trop vieille !

— Mais...

— Il n'y a pas de mais ! Que s'est-il passé dans mon absence pour que tu te permette de remettre en question mon autorité ? C'est pour ton bien que nous faisons ça, tu devrais nous remercier."

Je me tais et m'efforce d'étouffer le sentiment de révolte qui s'éveille en moi. Passer du temps avec les rebelles m'a décidément rendu moins encline à être docile.


Le lendemain, je me rends à la taverne pour démissionner, non sans amertume. Les parents du fameux Conrad que je n'ai aperçu qu'une seule fois nous reçoivent pour le goûter. Ils nous font face avec leur fils tandis que mon père et ma mère m'entourent. J'ai l'impression qu'un étau se referme sur moi sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour m'échapper. Les deux femmes monopolisent la parole et Conrad m'adresse à peine un regard. Il ne semble pas concerné le moins du monde par ce qui s'organise, et il n'a pas l'air plus intéressé par moi.

Les jours passent et je reste cloitrée à la maison, entre les tâches ménagères et les préparatifs du mariage. Toujours aussi indifférent, mon futur époux ne m'accorde pas un mot pendant tout ce temps. J'en viens à me demander s'il n'est pas muet.

Nous rencontrons frère Tuck pour préparer la cérémonie religieuse. Il propose de me recevoir en confession, ce que j'accepte en devinant ses intentions.

Dans le confessional en bois, il me fait part de sa surprise de me voir épouser cet homme si rapidement. Il n'est pas dupe sur l'origine de cette union. Il me propose même de m'aider à m'échapper et, bien que l'idée soit tentante, je refuse. J'ai beaucoup apprécié ce temps passé aux côtés des rebelles de la forêt, mais il apparaît comme évident que mon avenir ne peut être avec eux. Je ne peux imposer ma présence à Robin et je pourrai difficilement supporter son attitude distante. Si je pars, aucun retour en arrière ne sera possible et mes parents ne voudront plus me voir. Je ne suis pas prête à faire ce sacrifice.


La veille du mariage, alors que je joue avec mes frères et sœurs devant la maison, une voix que je reconnais sans mal m'appelle.

"Frère Tuck m'a averti de votre mariage, félicitations."

Surprise, je lui réponds cependant d'un regard que je souhaite inexpressif.

"Je vous demande pardon. Je m'en veux tellement de m'être emporté. Je n'ai pas arrêté de penser à vous. Vous obsédez mes pensées depuis des jours à tel point que je ne parviens plus à trouver le sommeil. J'ai perdu le goût de boire et de me battre. Vous voir dans les bras d'un autre serait une douleur trop grande et impossible à supporter pour moi."

Les enfants n'ont pas manqué une miette de sa déclaration et le dévisagent, éberlués. Je l'attire à l'écart pour poursuivre notre conversation.

"Qu'est ce qui me garantit que vous ne me rejeterez pas encore une fois ?

— Je ne peux imaginer vous perdre ou me lasser de vous. Si c'est ce qu'il vous faut, frère Tuck peut nous marier.

— Ce qu'il me faut ? Vous passez votre temps à me regarder de manière à me troubler, vous vous battez pour moi, vous me complimentez comme jamais un homme ne l'a fait puis vous partez sans une explication et disparaissez pendant des jours avant de revenir la veille de mon mariage pour m'en proposer un autre !

— Ne nous marrions pas, alors. Mais venez avec moi, je vous en prie." m'implore-t-il presque.

Je ne sais quoi répondre. Il faut que je prenne une décision maintenant. Mon cœur me crie de choisir Robin, tandis que ma tête m'appelle à être raisonnable. Ce que je ressens pour Robin semble si fort, si précieux. Il semble prêt à tout pour que je sois heureuse avec lui.

— Nous pourrons voyager, parcourir l'Angleterre. Avec moi, vous serez libre, je vous le promets, ajoute-t-il dans le but de me convaincre, s'approchant de moi.

Sa proximité me dissuade de réfléchir davantage. Je décide de faire taire mon cerveau et l'embrasse. Ce baiser fait naître en moi un sentiment si fort qu'il m'incite à choisir la vie que me propose Robin. Je sais qu'elle me plaira et que la liberté qu'elle m'offre vaut même la peine de décevoir mes parents.

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