Chapitre 3.
Obito fondait sur sa table. Ce cours était tellement ennuyeux ! C'était de la torture de le mettre si tôt le matin, déjà qu'il avait du mal à se réveiller, il finissait généralement ses nuits pendant la première heure de cours, mais alors là ! Non seulement il n'était pas réveillé mais en plus son professeur de philosophie avait un débit de paroles inhumain. Il n'était que huit heures trente et son poignet était déjà à l'agonie. Comment pourrait-il survivre une heure trente de plus là dedans ? En plus, le lycée avait coupé le chauffage pendant les vacances et ils venaient seulement de le remettre en route. Sauf que ça ne fonctionnait pas ! Il faisait aussi froid dedans que dehors, vent exclu.(*) Il aurait donné n'importe quoi pour rester dans son lit au chaud ce matin.
Décidant d'arrêter ce massacre pour le bien de son poignet et de son cerveau, il laissa son regard divaguer dans la salle. Tout le monde tremblait dans leurs manteaux et écharpes et semblait somnoler. Kakashi, lui, ne se contentait pas de somnoler. A l'opposé de lui dans la salle, à côté du mur, il dormait profondément avec la tête posée sur ses bras croisés. Sa peau était davantage blanche avec le froid, ses yeux étaient bordés d'une peau plus foncée causée par la fatigue. Il devrait dormir la nuit cet idiot, il avait une tête de zombie. Obito sursauta légèrement quand Rin lui donna un petit coup de coude sur le côté. Il ne s'était pas rendu compte qu'il se trouvait dans la Lune en fixant le gris. Il ne savait même pas combien de temps il était resté fixé comme ça.
"Ne t'endors pas Obito, chuchota Rin en notant frénétiquement.
-J'essaie... Il gémit. Je meurs de froid, ça me donne mal partout d'être contracté et de frissonner et puis je n'arrive pas à suivre. La jeune fille soupira.
-Ne t'inquiète pas, je te donnerai mes notes. Essaie de ne pas t'endormir quand même, j'ai lu que si les gens s'endorment dans un endroit très froid, ils ne se réveillent pas."
Il l'aurait remercié si elle n'avait pas dit ça. Il n'en avait jamais entendu parler, il comprenait un peu mieux les pauvres gens qui vivaient dans les rues l'hiver et qu'on retrouvait mort au petit matin. Instinctivement il pensa à Kakashi. Est-ce qu'il devait le réveiller ? Il était évident qu'il était encore vivant, il tremblait toujours. Mais... Il était très loin et il n'avait pas spécialement envie de se ridiculiser devant les autres. Et puis c'était son problème. Pourquoi réfléchissait-il autant ce matin ? Rin avait certainement dit ça pour lui faire peur et le voilà qui s'inquiétait des autres.
Un bâillement puissant le prit alors que le professeur entamait la partie "Aristote". Ce type devrait juste travailler dans le social, aider les gens insomniaques à dormir. Même Rin peinait à garder les yeux ouverts. Ce n'était même pas du cours, ils n'apprenaient rien, c'était seulement de la torture qui leur retirait toute envie d'apprendre ! Et en plus il avait un devoir en physique juste après. Vu l'état de la classe, ils devraient accourir aux machines à café pendant la récréation sinon ils allaient tous se foirer. Pas qu'Obito s'en préoccupait plus que ça mais il devait au moins réviser et réussir ses examens un minimum. Il voulait vraiment avoir le bac, il avait failli redoubler une fois et ses parents s'étaient mis dans une telle colère en voyant son bulletin qu'il s'était promis de travailler davantage, au moins ce qu'il fallait pour passer.
La sonnerie signala enfin la délivrance. Après deux longues heures interminables, tout le monde fut soudainement réveillé et personne n'attendit que leur professeur ne termine sa phrase pour ranger ses affaires. Tout le monde partit à la recherche d'un coin un peu plus chaud, Obito et Rin compris. Ils ne supportaient plus le froid et savoir qu'ils devaient le subir jusqu'au soir était presque une torture. Ils espéraient avoir de vrais plats chauds à la cantine, ils seraient même prêts à sécher l'heure d'histoire qui suivrait juste pour profiter de la chaleur des fourneaux.
Quand ils arrivèrent devant la prochaine salle de cours, juste à côté du petit hall dans le bâtiment des sciences, tout le monde était agglutiné au niveau des distributeurs. Il devait au moins y avoir trois classes de réunies, le bruit était prise de tête et chacun se bousculait. Ils devaient admettre que cela apportait un peu de chaleur. Si Obito devait se frotter aux autres pour aller mieux, il le fera ! Kurenai et Asuma étaient dans les bras l'un de l'autre. La jeune femme claquait des dents et tremblait comme une possédée.
"Je jure, dit-elle à Rin quand ils arrivèrent à leur hauteur, que je ne reviendrai pas dans ce lycée jusqu'à ce qu'il y ait une température décente !
-Tu ne viens pas cet après-midi ? Rin était surprise. C'est Asuma qui lui répondit.
-Non, ce n'est pas supportable, à part attraper la crève on ne gagnera rien. Mon père m'a déjà expliqué que la température d'une école ne devait pas baisser en dessous d'un seuil. Je ne sais plus vraiment lequel, quinze degrés je crois, et nous sommes bien en dessous alors le lycée est en tord, dit-il d'un ton bourru, donc c'est une excuse valable pour ne pas assister aux cours."
Obito était presque heureux d'entendre ça. Ils pourraient rentrer à la maison ! Mais comment allait-il rentrer ? Ses parents travaillaient et ne voudraient certainement pas qu'il sèche même s'ils avaient cette excuse. Sans compter qu'ils n'avaient aucun moyen de rentrer chez eux.
"C'est génial ! Fit-il. Mais comment rentrer ?
-Le père de Kurenai vient à midi, intervint Kakashi derrière lui, les mains occupées à tenir un chocolat chaud qu'il tendit à la brunette aux yeux rouges. Cette dernière le remercia chaudement et acquiesça.
-J'ai vraiment hâte que la matinée se termine, je n'en peux plus ! Rin, je t'aurais bien proposé de te déposer mais on doit aussi récupérer mon petit frère alors il n'y a plus vraiment de place..."
Obito se doutait bien qu'ils l'ignoreraient encore une fois. Ça ne faisait rien si Rin pouvait au moins en profiter. La pauvre commençait à trembler autant que Kurenai. Comme tout le monde en fait s'il regardait bien.
"Elle peut prendre ma place, j'irai chez Genma avec Gai et Yamato", intervint Kakashi.
Les yeux du petit brun s'illuminèrent autant que ceux de Rin. Au moins elle pourrait rentrer chez elle au chaud.
Le grand couloir se vidait progressivement après la nouvelle sonnerie, laissant l'air frais regagner les lieux. Il était évident qu'en plus d'un problème de chauffage, il y avait un problème d'isolation. A leur grand malheur, la pièce était encore plus froide que celle qu'ils occupaient précédemment. Les grandes fenêtres bordant tout le mur donnant sur l'extérieur amenaient beaucoup de lumière à la pièce et une sensation de grandeur mais le verre froid la refroidissait aussi bien. Le professeur avait tout aussi froid qu'eux, il leur criait habituellement de retirer toutes écharpes et les vêtements superflus comme les manteaux et les bonnets mais pas aujourd'hui. Il les engueulait presque pour les garder et Obito était tout à fait d'accord avec lui. Connaissant les mauvaises conditions et voyant ses élèves dans cet état, il fut décidé que le devoir serait reporté à la semaine suivante. Le brun était soulagé, au moins ils prendraient seulement le cours qui était plus intéressant que la philosophie.
A midi pile, la classe entière se précipita dehors pour trouver une source de chaleur réconfortante hors du lycée. Les professeurs devaient se douter qu'il y aurait peu d'élèves l'après-midi et certainement pour le reste de la semaine. Obito voudrait vraiment faire partie de ces élèves là sauf qu'il n'avait pas de quoi rentrer et ses parents n'accepteraient sans doute pas. Il accompagna son amie avec les autres jusqu'à la voiture tant convoitée sur le parking. Personne ne perdit de temps avec de longues salutations et le véhicule repartait en circulation avant même qu'Obito ne s'en rende vraiment compte.
Qu'allait-il faire maintenant ? Kakashi et Yamato, qui les avaient aussi suivis, restaient simplement à discuter comme si le fait qu'ils aient froid n'ait pas grande importance. Tout autour d'eux, la foule de lycéens se déplaçait massivement pour rentrer déjeuner et beaucoup d'entre eux ne reviendraient pas. Le reste de la journée allait être très long et éprouvant pour les nerfs. Tout ce qu'Obito pouvait faire, c'était de soupirer et de faire demi tour. Il pourrait au moins profiter de la cantine. Les mains profondément dans les poches, il piétina la neige rescapée jusqu'ici. Elle craquait légèrement sous ses pieds, elle était déjà vieille de quelques jours et bientôt elle disparaîtrait aussi rapidement qu'elle était arrivée.
Il était assez triste d'avoir été laissé sur le carreau une nouvelle fois et se forçait à se dire qu'il comprenait, ils ne pouvaient pas agrandir la voiture et Rin était au chaud maintenant. Cela faisait un moment qu'il s'était fait une raison et ce ne serait pas intelligent de changer ça maintenant. Il divaguait seulement à cause du froid, il fallait qu'il se reprenne vite. Il détestait être méchant, il voulait simplement que tout le monde aille bien. Penser du mal des autres ne lui plaisait pas du tout.
"Obito !"
Surpris d'être interpellé, ce dernier se retourna immédiatement vers les deux garçons qui avaient cessé leur conversation et qui le regardaient maintenant. Yamato marcha pour réduire les quelques mètres les séparant avec un petit sourire poli sur le visage. Il arborait toujours ce sourire, il était plus jeune qu'eux d'un an et était toujours le plus doux de la classe. Certaines filles plaisantaient en lui disant qu'il avait un côté féminin plus visible que son côté masculin.
"Tu ne viens pas avec vous ?
-Avec vous ? Obito bégaya. Il avait l'excuse du froid pour ne pas montrer sa surprise.
-Chez Genma, poursuivit Kakashi en arrivant tardivement. Il avait toujours cette manie d'arriver en retard dans les conversations, surtout lorsqu'ils ne s'y attendaient pas. Ça nous permettra de manger quelque chose de bon au moins."
Obito jeta un coup d'œil au bâtiment de la cantine derrière lui. C'était tentant en effet, la viande y avait toujours un goût bizarre et il ne restait jamais de dessert quand ils y arrivaient. Sans compter le prix du repas. Les garçons allaient souvent chez Genma le midi, il n'habitait pas trop loin du lycée. Quand ils revenaient, ils parlaient souvent des pizzas qu'ils venaient d'engloutir et de l'amusement qu'ils avaient ressenti. Obito les enviait, ce n'était pas un secret, il enviait tout le monde dans sa classe. Ils étaient tous si cool et faisaient tellement de choses... Obito était très loin d'eux.
"Est-ce que ça ne le dérange pas au moins ?"
Obito était poli, il détestait déranger les gens et il avait peur d'être de nouveau critiqué pour s'être invité. Même s'il avait l'excuse que les deux lui proposaient, il préférait ne pas prendre de risques. En face de lui, Kakashi levait les yeux au ciel alors que Yamato riait doucement avant de lui répondre.
"Non, non, il y a de la place et suffisamment à manger, ne t'inquiète pas. S'il pouvait inviter toute la classe il le ferait. De plus, fit-il en se retournant et en prenant le chemin, son père est d'accord pour nous ramener chez nous."
La joie éclata au sein d'Obito et cela devait se voir dans ses yeux brillants parce que Kakashi avait soudainement arrêté de jouer au désintéressé et, au contraire, restait fixé sur lui. Un frisson induit autrement que par le froid le parcourut et ce n'était vraiment pas désagréable. Ça créait une petite chaleur dans sa poitrine qu'il ressentait parfois avec Rin. Sauf qu'il était amoureux secrètement de Rin. Pas de Kakashi. Surtout pas. Bruh... Pour une fois que quelqu'un s'intéressait à lui il fallait qu'il pense à ce genre de chose pour le mettre mal à l'aise.
"Vraiment ? Super, merci beaucoup !"
Yamato lui répondit avec un sourire plus prononcé que le précédent et ensemble ils prirent différentes rues en direction de la maison des parents de Genma. Le quartier était vraiment calme et il y avait peu de voitures à cette heure, montrant que les habitants travaillaient tous durant la journée à quelques exceptions. La maison de Genma était plutôt banale, elle ressemblait à toutes les autres dans la rue. Elle était tout de même grande et belle, Obito avait hâte de rentrer voir l'intérieur.
Les garçons toquèrent à peine et entrèrent directement, sans attendre de réponse. C'était une maison spacieuse, ils entraient directement dans la cuisine équipée ouverte sur une grande salle à manger, le salon terminant la pièce au bout. Obito en était presque bouche-bée. Vue de l'extérieur, la maison ne paraissait pas aussi grande. Tout était clair et l'espace était juste bien ajusté et moderne. Genma, Gai et un homme chic étaient appuyés sur le plan de travail avant de se tourner vers eux et de les saluer.
"Les garçons ! Dit-il avec une joie évidente. On vous attendait, les pizzas sont presque cuites."
Kakashi et Yamato s'empressèrent de retirer leurs gros vêtements et leurs chaussures pour les laisser dans l'entrée et vite les rejoindre. Obito était un peu à la traîne, il ne savait pas s'il pouvait aussi accrocher son manteau sur les autres mais se sentait bête de mettre autant de temps. Il se débattait avec ses lacets quand l'homme le rejoignit.
"Tiens, je ne te connais pas toi."
Immédiatement, le brun était davantage mal à l'aise. Et s'il ne l'attendait pas ? S'il ne voulait pas de lui ici ? Il semblait aimer les autres parce qu'il les connaissait, Obito n'était qu'un étranger. A sa grande surprise, l'homme élégant lui tendit la main avec un énorme sourire.
"Je suis Shin, le père de Genma. Sois le bienvenu chez nous !"
Les yeux d'Obito s'illuminèrent et il lui rendit son sourire en attrapant la grande main devant lui.
"Je m'appelle Obito monsieur et merci, c'est vraiment gentil !
-Allons allons, gamin, tutoies moi et appelle moi Shin, je ne suis pas si vieux !"
D'accord, ce type ressemblait plus à un grand enfant qu'à un homme mature habillé en costume. Ils rejoignirent les autres et commencèrent immédiatement à manger en parlant de tout et de rien. Finalement, le sujet qui revenait le plus était l'anniversaire de Gai et les garçons s'enthousiasmaient sur ce qu'ils pourraient faire durant cette soirée. Obito écoutait avec attention pour prendre le plus de détails possible. Il n'avait même pas pensé à un cadeau à acheter !
"Hum, Gai, il l'appela timidement et à son grand malheur, tout le monde se tourna vers lui pour l'écouter, que veux-tu comme cadeau ?"
L'hyperactif fit mine de réfléchir comme s'il venait de lui poser une colle avant de sourire de toutes ses dents. S'en était presque éblouissant.
"Ta présence suffira ! J'ai déjà tout ce qu'il me faut, merci !"
Les autres acceptèrent avec joie en parlant de ceux qu'il avait déjà reçus le jour de son anniversaire. Sans surprise, son père lui avait offert d'autres équipements sportifs. Obito s'imaginait déjà la maison comme pleine d'haltères et de machines de sport. Il vivait seul avec son père, il espérait qu'ils aient un peu de goût pour la décoration pour que personne ne se moque trop d'eux. Bien que, depuis qu'il invitait des personnes chez lui, il n'avait jamais entendu de retour négatif.
Une fois le repas avalé et les corps réchauffés, il était temps de partir. Déjà. Ils tremblaient en pensant à sortir une nouvelle fois mais la perspective de retrouver leur chez-soi suffisait à les motiver. Le trajet était plutôt calme, tout le monde profitait du confort de véhicule pour digérer. Sans surprise, Kakashi dormait contre la fenêtre et Yamato écoutait comme lui tandis que Gai, à l'avant, débattait avec le père de Genma sur les mesures à prendre lorsqu'il faisait aussi froid dans les bâtiments.
"Je ne comprends pas qu'ils n'y aient pas réfléchi avant, même les professeurs devraient se plaindre, dit l'homme.
-Ils devraient organiser une semaine sportive ! Du sport toute la journée, on passerait la journée au chaud et ça nous permettrait de leur montrer le pouvoir de notre jeunesse !"
Obito échangea un rapide regard de détresse avec Yamato. Il était tellement heureux que Gai ait leur âge et ne fasse pas partie de l'équipe pédagogique ! Le fou aurait été capable de vraiment organiser une telle chose et eux en mourraient. Le sport, c'était cool mais trop de sport, tue le sport ! Des sportifs mourraient parce qu'ils fatiguaient trop leur cœur, c'était presque un miracle qu'après tout ce qu'il faisait Gai respirait toujours.
Quand ils déposèrent enfin Yamato, Obito se sentait un peu soulagé. Il avait fait le voyage au milieu et ne supportait plus d'être aussi serré. Il avait eu l'impression d'étouffer entre les deux garçons et emmitouflé dans son gros manteau. Sans parler des sacs qui prenaient pas mal de place. Gai avait eu la bonne idée en prenant la place de devant. C'était d'autant plus gênant que sa cuisse était complètement collée à celle de Kakashi. Sur les belles voitures que l'homme possédait, pourquoi avait-il choisi la vieille 208 ?!
Il se déplaça aussi doucement qu'il le pouvait pour ne pas réveiller le gris. C'était agréable d'avoir enfin un peu d'espace, ça lui permettait de plus se concentrer sur ce qu'il allait faire en rentrant. Et qu'allait-il dire à ses parents ? Il espérait qu'ils ne seraient pas à la maison, il arrivait qu'ils puissent rentrer plus tôt quand il n'y avait pas vraiment de travail ou du moins assez pour pouvoir travailler depuis la maison.
Il n'avait pas vraiment envie de sortir mais ne voulait pas non plus rester seul. Il avait apprécié être avec les garçons ce midi et trouvait dommage que c'était déjà terminé. Peut-être qu'il pourrait essayer de voir Épouvantail ? Malheureusement, il n'avait pas prévenu parce qu'il ne savait pas qu'il rentrerait si tôt et il ne savait pas comment Kakashi allait le recevoir s'il le lui disait. Il prit finalement son courage à deux mains quand ils arrivèrent au village, il devait le réveiller, il ferait d'une pierre deux coups.
Il tendit la main vers lui et attrapa doucement l'épaule avant de la secouer un peu. A part un grognement, il n'eut pas vraiment de résultat. Il leva les yeux au ciel d'agacement et recommença en mettant plus de force dans son mouvement, secouant littéralement le pauvre adolescent.
"Tu manques trop de délicatesse, l'autre lui cracha presque. Obito était outré.
-Quoi ! Attends, je l'ai fait doucement mais t'as même pas bronché ! C'est de ta faute et tu dis que c'est la mienne ?
-C'est que tu ne sais pas doser, c'est tout."
Le brun ne savait pas au final si c'était un reproche ou juste une constatation et décida de ne pas s'en occuper. Sur la place au centre du village, ils remercièrent tous les trois Shin avant qu'il ne reparte. Après une longue période de harcèlement de Gai vis à vis de Kakashi pour sortir courir, un refus catégorique et de nouvelles salutations, il ne restait plus que le Uchiha et le Hatake qui allait aussi partir quand il fut de nouveau accosté.
"Attends Kakashi s'il-te-plaît, je voulais te demander... Enfin, ne te sens pas obligé, c'est juste une question comme ça... Obito bafouilla. Est-ce que je pourrais voir Épouvantail ? Il n'attendit pas la réponse et se lança seul dans un monologue à débit rapide. Je sais que j'aurais dû le demander avant mais tu vois, je ne savais pas qu'on allait rentrer et il n'y a personne chez moi et j'en ai marre d'être tout seul. Mes parents ne rentrent que ce soir, tant mieux dans un sens, mais ..."
Une main fraîche sur la bouche le coupa dans sa diatribe et c'est un sourire amusé qui lui occupa la vision.
"N'oublie pas de respirer entre tes phrases, je ne voudrais pas qu'on m'accuse si tu t'asphyxies seul."
Kakashi recula doucement en gardant son sourire. Ses yeux étaient légèrement plissés et brillaient avec la lumière qui reflétait sur la neige restante. Ça suffisait à captiver Obito qui ne dit plus rien du tout. Pour ses rougeurs, ils pourraient les mettre sur le compte du froid.
"Est-ce que tu as l'intention de sortir ? Kakashi demanda pendant que le brun reprenait ses esprits et se rendait compte que sa mâchoire pendait.
-Euh... Non. Non ! Excuse-moi, il se dégagea la gorge, non, je n'ai toujours pas réussi à me réchauffer complètement, je ne vais pas remettre le nez dehors avant un moment.
-Bien... Il te rejoindra chez toi, alors, le temps que je rentre...
-Oh, vraiment merci ! Rentre bien !"
Kakashi lui sourit une dernière fois, un peu plus timidement, et fit demi-tour pour prendre son chemin alors qu'Obito lui faisait toujours signe le bras levé haut au dessus de la tête. Cet idiot, il ne manquait jamais une occasion de se rendre ridicule. Il se demandait quelles bourdes il allait faire malgré lui à l'anniversaire de Gai...
* * *
Obito était à l'affût devant se fenêtre, guettant l'arrivée du loup avec impatience. Lorsque ses yeux se détachaient de l'allée devant sa maison, c'était pour les coller contre l'écran de son smartphone pour répondre à Rin. Elle se sentait désolée de l'avoir laissé sans solution et s'il avait été contraint de rester au lycée, il lui en aurait sûrement voulu mais c'était son amie et il avait finalement mangé au chaud avec quelqu'un d'autre que sa famille ou elle.
Quand il aperçut enfin le loup, il courut lui ouvrir et la bête ne se fit pas prier pour entrer. Une fois les pattes essuyées, Obito l'invita à le suivre dans sa chambre sans attendre. Pour le reste de l'après-midi, il expliquait les différentes façons de battre un adversaire dans tel ou tel jeu vidéo ou pestait envers les autres Uchiha qui le détestaient tandis que l'animal restait affalé sur le tapis moelleux qu'il appréciait.
L'après-midi s'est passé tranquillement, Obito avait complètement oublié que ses parents pourraient être prévenus de son absence de cet après-midi. A la place il avait joué et discuté avec l'animal jusqu'à ce qu'il ne supporte plus d'avoir froid. Il avait prévenu le loup qu'il allait prendre une douche rapide et l'autre en profita pour s'assoupir un peu.
Obito profitait de sa douche salvatrice, il s'était couvert de plusieurs couches de vêtements mais ça n'avait rien changé. L'eau chaude lui faisait du bien, s'il pouvait y rester des heures, il le ferait mais l'eau et le gaz coûtaient cher ces temps-ci, alors la durée des douches étaient plus courtes que ce dont il se souvenait lorsqu'il était enfant. Déjà aujourd'hui, il y avait passé plus de temps que nécessaire mais il se consola en se disant que c'était une exception et que c'était pour la bonne cause. Sa peau était rougie quand il sortit de la baignoire et la pièce était pleine de buée. Sa mère hurlerait si elle voyait l'était de son miroir. D'ailleurs, elle n'allait pas tarder à arriver.
Il s'épongea rapidement avec une serviette et prit une grande respiration avant d'ouvrir la porte. L'air plus frais des autres pièces le rafraîchit un peu, surtout où il restait de l'eau, mais ce n'était pas si inconfortable et il s'essuya les cheveux en rejoignant sa chambre. Il se fichait pas mal du loup qui dormait, après tout, ce n'était qu'un animal. Ce dernier leva la tête en l'entendant arriver et se figea en le voyant. Il ne détournait pas le regard même après que l'autre soit complètement habillé et qu'il soit l'heure qu'il reparte lui-même. Qui savait que la vue pouvait être si attrayante chez ce crétin ?
(*) Ça m'est déjà arrivé. La première semaine de rentrée de janvier, pendant deux ans. C'est comme si vous passiez la journée complète, de 7h30 à 18h30 dehors. Vous imaginez un peu ?
Désolée pour le temps que ça a pris pour sortir mais j'ai eu pas mal de boulot pour la fac et j'ai plusieurs écrits en route. Mais je n'abandonne pas.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro