Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16.

"Obito, s'il te plaît, arrête de paniquer autant."

Kakashi était allongé sur son lit et profitait des derniers rayons de soleil de la journée qui passaient à travers sa fenêtre. Le temps était devenu très chaud ces derniers jours, tellement qu'il était plus agréable de sortir la nuit que pendant n'importe quel moment de la journée. Même tôt le matin il faisait déjà lourd.

Ils étaient à deux jours de la première épreuve écrite du baccalauréat. Ils venaient de bénéficier d'une semaine de révision à la maison alors tout le monde en profitait pour dormir et lézarder au soleil en même temps. Kakashi et Obito avaient presque passé tout leur temps ensemble. Ils s'étaient beaucoup promenés ou avaient profité du parc. 

Aujourd'hui, c'était la première fois que le brun venait chez les Sarutobi depuis quelques jours et l'ambiance générale avait complètement changé. D'abord, il y avait des cartons partout. Tous les bibelots qu'ils entreposaient depuis des années étaient rangés dans du papier bulle. Les étagères devenues vides ont été démontées et gardées ailleurs. 

De plus, l'humeur de la famille était aussi différente. Asuma était de plus en plus colérique et ne supportait aucune remarque. D'après Kakashi, il n'adressait plus la parole à son père qu'en cas d'extrême nécessité, ce qui se traduisait par jamais, au final. Quant à ses parents, ils étaient plus agités qu'avant et regardaient toujours autour d'eux lorsqu'ils sortaient, comme s'ils se sentaient suivis.

Obito se sentait légèrement dérangé depuis qu'il avait mis les pieds dans cette maison presque une heure auparavant. C'était comme s'il avait traversé un portail tridimensionnelle et qu'il se trouvait avec une famille différente de celle qu'il connaissait depuis des mois. C'était la raison pour laquelle Kakashi n'avait pas voulu l'inviter ici plus tôt.

Habituellement, ils finissaient dans sa chambre mais depuis qu'ils avaient quitté le lycée la semaine passée, il prétendait ne pas vouloir y rester. Maintenant qu'il était là, Obito comprenait pourquoi. Il savait qu'ils avaient prévu de déménager mais quand il regardait les cartons, son cœur se serrait. Cela rendait les choses officielles.

De son côté, le gris ne réagissait presque pas. Il prenait cette situation comme une fatalité et c'était ce qui l'exaspérait le plus. C'était la raison pour laquelle il faisait les cents pas devant le lit en réfléchissant à voix haute sur ce qu'ils pourraient faire pour ne pas être séparés.

"Non, dit-il, je ne panique pas, je réfléchis.

-Eh bien tu as exactement le même comportement qu'une personne paniquée. Peux-tu, s'il te plaît, venir t'asseoir ici avec moi ?"

Obito s'arrêta et regarda la place libre que Kakashi tapotait de la main. Il soupira et se laissa tomber sur le lit comme s'il était à bout de force. Il ne dit rien pendant quelques secondes puis s'élança.

"Donc tu vas vraiment partir loin d'ici ?"

Il avait tout fait pour se contrôler mais sa voix trembla quand même. Il ne voulait pas paraître si émotif devant son petit-ami. Avant qu'ils ne s'entendent enfin, il se moquait de sa capacité à pleurer rapidement. Il savait aujourd'hui qu'il ne le pensait pas mais il ne voulait pas rendre les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà. 

Kakashi soupira à son tour mais ce n'était pas par colère ou parce qu'il perdait patience. Il se redressa en position assise et glissa sa main derrière le dos tendu de l'Uchiha pour essayer de le détendre et de le consoler.

"C'était prévu depuis un moment et tu le sais. On a dû tenir tête aux parents longtemps avec Asuma pour qu'ils acceptent qu'on reste jusqu'au bac. S'il n'y avait eu que mon père, cela ferait un moment qu'il m'aurait traîné loin d'ici..."

Sa voix était devenue soudainement plus grave et froide. Obito n'ignorait pas qu'il avait déjà une rancœur avec lui et que ces histoires de déménagement n'arrangeaient rien. La situation était difficile pour tout le monde et ils devaient y faire face avec dignité. Dans moins de deux semaines, Kakashi serait avec son père, loin d'ici et dans un endroit qui lui était complètement inconnu. Sakumo refusait de donner le lieu où ils vivraient désormais pour une raison idiote qu'Obito ignorait.

"Est-ce qu'on ne pourrait pas juste profiter du temps qu'il nous reste ensemble ? Demanda Kakashi dans un soupir.

-Si, bien sûr, dit vivement le brun en redressant le dos, je suis désolé.

-Ce n'est pas grave. Est-ce que tu voudrais aller pique-niquer sur le terrain de jeu avant de réviser une dernière fois ?"

Obito lui sourit et hocha la tête. Kakashi proposant un pique-nique était tout bonnement touchant et puis prendre l'air leur ferait le plus grand bien. Ils sortirent de la chambre en abandonnant leurs cahiers derrière eux. En bas, dans la cuisine, Biwako chantonnait un air qu'elle venait d'entendre en essuyant le reste de la vaisselle propre sur l'évier.

En quelques minutes, ils se préparèrent des sandwichs qu'ils rangèrent dans un sac à dos avec des sodas et des gâteaux pour le dessert. Biwako les accompagnèrent jusqu'à la porte au moment de partir pour leur souhaiter un bon appétit. Cette femme était tellement gentille que les voir passer un moment amusant entre eux lui remontait considérablement le moral. 

Obito était un peu triste pour elle. Son mari et son fils ne s'adressaient plus la parole alors qu'ils vivaient sous le même toit et elle devait en pâtir pour les deux. Kakashi faisait de son mieux pour l'occuper et lui parler mais il fallait être réaliste : ce n'était pas suffisant. Ce qu'elle voulait, c'était une famille soudée, pas seulement des morceaux indépendants rattachés à elle. 

"Elle ira mieux par la suite, dit Kakashi en voyant le regard triste du brun, Asuma est têtu mais il finira bien par comprendre que ce n'est pas la fin du monde.

-J'espère, soupira Obito, elle ne mérite pas d'être tiraillée entre tous les membres de sa famille."

Le gris était complètement d'accord avec lui. Biwako faisait de son mieux pour prendre soin de tout le monde, elle avait toujours était généreuse. Il comprenait parfaitement qu'Asuma soit en colère de devoir partir loin de ses amis et de sa petite-amie mais cela prenait de trop grandes proportions. Il ne fallait pas oublier que c'était en partie pour sa sécurité, ce n'était pas pour le plaisir de l'emmener loin de tout le monde.

De plus, ils pourraient toujours communiquer et organiser des rencontres. Ils n'allaient pas perdre contact du jour au lendemain et vivre comme s'ils ne s'étaient jamais connus. Pour sa part, Kakashi était aussi énervé de devoir quitter une vie qui lui plaisait enfin, surtout depuis qu'Obito et lui sortaient ensemble. Ce n'était pas pour autant qu'il en voulait à la Terre entière.

Certes, il avait une certaine rancœur envers son père mais c'était plutôt parce qu'il l'avait abandonné à des familles d'accueil pendant des années au lieu de s'occuper de lui. Dans le fond, il savait que c'était pour protéger des gens comme eux, c'était pour faire le bien dans un sens. 

Asuma avait la chance d'avoir un père relativement présent et actif dans sa vie. Kakashi et leurs amis ne comprenaient donc pas pourquoi il s'en prenait autant à lui.

"Est-ce que ça va ?" Demanda Obito en le sortant de ses pensées.

Ils venaient d'arriver sur le terrain de jeu vide du village. Ils se laissèrent tous les deux tomber sur l'herbe et sortirent leur nourriture du sac. Le calme environnant ponctué de chants d'oiseaux lui faisait oublier tous ses problèmes actuels.

"Ce n'est rien, dit Kakashi, c'est difficile de ne pas penser à... Tout ça."

Obito hocha la tête en accord. Entre le baccalauréat et leur séparation imminente, la bonne humeur avait déserté depuis un moment. 

Ils essayèrent de parler sans faire allusion à ce sujet mais c'était compliqué. Tout ce qu'ils disaient faisait référence au futur dans lequel ils seraient éloignés. Résignés, ils discutèrent des choix d'étude qu'ils avaient tous les deux effectué. 

Le gris avait choisi d'étudier les langues pour travailler dans l'humanitaire. Il ne comprenait pas que de pauvres gens soient laissés à l'abandon aux quatre coins du globe sans nourriture ni eau potable alors qu'ici, ils en avaient en trop grandes quantités qui finissaient par être gaspillées. Il voulait aussi travailler dans la défense animale. Entre l'élevage intensif dans des conditions inhumaines et les essais scientifiques, il y avait de quoi se tirer les cheveux.

Grâce à son père et aux nombreux voyages réalisés, il avait des bases dans de nombreuses langues. C'est pour cette raison que les épreuves de langue du bac ne lui faisaient aucunement peur. Il les maîtrisait suffisamment pour les mettre en pratique dans la vie réelle. Son père l'abandonnait peut-être mais il lui arrivait de l'emmener en voyage avec lui et c'était un plus.

Quant à Obito, il avait choisi une filière presque au hasard parce qu'il n'avait absolument aucune idée de ce qu'il voulait faire plus tard. Les conseillères d'orientation et autres portes ouvertes ne l'avaient nullement guidé. Il avait fini par se décider pour la faculté des sports parce que c'était une activité qu'il aimait bien. Certes, il perdrait une année et devrait énormément s'entraîner mais Gai lui avait déjà proposé de l'aider et cela lui donnait une année supplémentaire pour choisir sa voie. 

"On va entrer chez les grands, dit Obito d'une faible voix, j'avais hâte que l'école se termine pour avoir plus de liberté mais je commence à le regretter. J'aimerais retourner en primaire où on se contentait de jouer toute la journée et de faire ce que nos parents disaient.

-Oui, ça ne va pas être facile, on va devenir adultes sans qu'on ne s'en rende compte."

Ils attendaient les grandes vacances avec impatience mais ils savaient qu'elles n'auraient pas le même goût que toutes les précédentes. Celles-ci seraient amers et l'angoisse les rongerait, surtout vers la fin. 

"Écoute, commença Kakashi, il faut vraiment que je te dise quelque chose."

Il avait beaucoup trop de choses sur le cœur qu'il gardait au fond de lui. Il était temps d'être honnête et de se confier. Il s'en voudrait de partir sans avoir pu en parler face à face avec lui. S'ils devaient continuer leur relation, qui serait déjà mise à l'épreuve par l'éloignement, il devait connaître la vérité. Il s'en voudrait de le laisser attendre son retour pour apprendre une telle chose.

Obito, lui, était tout ouïe et s'était penché en avant pour l'écouter, son gâteau oublié dans ses mains. Depuis l'autre jour où il avait failli entendre le secret que son copain gardait entre lui et ses amis, il avait l'espoir qu'il se confierait rapidement même s'il lui avait assuré qu'il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin. Il était naturellement curieux, cela le tuait presque de ne pas savoir quel genre de secret il pouvait garder.

"Je voudrais juste que tu me promettes de ne pas partir en courant, continua-t-il, et que tu me laisseras tout t'expliquer avant de porter ton jugement sur moi, d'accord ?"

Cela devenait vraiment bizarre mais le Uchiha hocha quand même la tête. Il espérait qu'il serait assez fort mentalement pour ne pas se laisser porter par ses sentiments. C'était inquiétant, il ne pouvait pas se rassurer parce que ce n'était pas normal que Kakashi doute autant de sa réaction. Il n'était soudainement plus sûr de vouloir savoir ce qu'il lui cachait. Il le regarda avec appréhension inspirer profondément et ouvrir la bouche quand il se figea soudainement.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" Bégaya Obito.

Kakashi avait tourné la tête si vite qu'il avait entendu son cou craquer mais cela ne le déconcentrait pas. Il avait été sur le point de parler quand une ombre avait attiré son attention. Il n'y avait personne aux alentours depuis tout à l'heure mais le plus louche c'était que cette ombre, qui ressemblait à une personne adulte, se cachait derrière une maison au coin de la rue.

Cela aurait pu être une simple coïncidence mais son père lui avait appris à différencier le vrai du faux d'une situation. Ils étaient surveillés, il en était certain. Si quelqu'un apprenait qu'Obito avait été mis dans la confidence, il pourrait être en danger. La marche à suivre pour l'instant lui paraissait évidente.

"Non, rien... Désolé, je me suis un peu emballé, dit-il faiblement avec un sourire d'excuse. Je pense que cette histoire de déménagement nous retourne tous le cerveau..."

Obito était plus que sceptique. Kakashi se grattait la nuque dans un mouvement de gêne parfaitement exécuté mais il savait que ce n'était qu'un acte. Il y avait une minute à peine, il était sur le point de lui dire une chose importe et soudainement, il s'était ravisé en faisant comme s'il avait tout inventé.

Il se tourna vers le coin de la rue en fonçant les sourcils. Il ne voyait rien d'inhabituel, ils étaient seuls sur le terrain et dans les rues alentours. Il ouvrit la bouche pour parler mais le gris le devança en changeant complètement de sujet. Borné comme il était, le brun n'allait pas se laisser avoir par cette attitude, il attendait des réponses et il comptait bien les obtenir. 

Soudain, le regard que lui lança Kakashi le figea sur place. Ses yeux sombres cachaient une certaine colère et de l'impatience mais aussi un peu de peur. Il lui demandait silencieusement de se taire et de marcher dans son jeu. Obito ne le voulait pas mais la situation devenait angoissante alors il se tut.

Ils retournèrent chez les Sarutobi peu de temps après. Aucun des deux ne voulait rester dans cette atmosphère pesante qui les avait soudainement entouré. Comme il boudait férocement, Obito n'avait pas ouvert la bouche depuis tout ce temps, même lorsque le gris lui posait des questions. Il avait lui-même arrêté de parler quand il devenait évident qu'il n'obtiendrait plus aucune réaction. 

La situation ne s'arrangea pas en arrivant chez le gris. Une berline noire, qui n'était pas là quand ils étaient partis, était garée devant le portail. La seule personne qui en possédait une et qu'Obito avait vu ici était le père de Kakashi, Sakumo Hatake. L'humeur du gris ne ferait que se dégrader et il l'appréhendait déjà.

Pour une fois depuis longtemps, il voulait être chez lui plutôt que de devoir supporter l'ambiance qui régnait dans cette famille en ce moment. 

"C'est pas vrai..." Marmonna le gris.

Obito voulait lui dire qu'il préférait rentrer chez lui pour les laisser tranquilles mais Kakashi traversait déjà l'allée à grandes enjambées. Il n'avait pas d'autres choix que de le suivre s'il ne voulait pas se disputer avec lui plus tard. Il prit le même chemin mais en traînant des pieds.

Quand il arriva à l'intérieur, il ne fut pas surpris de voir Kakashi hausser le ton avec son père dans le jardin. Biwako, qui était assise à la table de cuisine où deux tasses de café étaient posées, semblait vraiment mal en point. Elle se couvrait le visage des deux mains et inspirait et expirait profondément, comme pour se calmer. Le brun se sentait atrocement mal à l'aise. Il aurait pu faire demi tour et s'éloigner d'ici comme s'il n'avait rien vu mais il se sentait trop désolé pour la femme pour faire une telle chose.

Il toussota à contre-cœur pour faire part de sa présence. Biwako se redressa immédiatement avec les joues rouges.

"Oh, mon garçon ! Je ne savais pas que tu étais là. Viens donc t'asseoir avec moi, elle lui fit signe de prendre la chaise à côté d'elle. Alors, ce pique-nique en amoureux ?

-C'était sympa," répondit simplement Obito.

Il se tourna pour regarder à travers la baie vitrée. Kakashi et son père parlaient beaucoup plus calmement. Il crut même entendre des chuchotements d'excuses.

" Ils se disputent souvent mais ils s'aiment, affirma la vieille femme à côté de lui. J'aimerais qu'Asuma et Hiruzen aient la même relation. Ils s'aiment aussi mais ils préfèrent le cacher. C'est une question de fierté, vous les hommes en avez beaucoup !"

Obito lui sourit gentiment. Elle avait le don pour faire passer ses propres problèmes en arrière plan. C'est une femme bonne, il était temps qu'Asuma ouvre les yeux et voit enfin à quel point il la faisait souffrir. Il se promit d'aller lui en parler plus tard.

La fenêtre grinça et les deux Hatake rentrèrent en silence. Kakashi lui souriait doucement, l'air un peu plus apaisé, tandis que Sakumo le regardait avec de grands yeux.

"Eh, Obito, c'est ça ? Demanda-t-il en approchant avec la main tendue. Kakashi m'a mis au courant. Je suis content qu'il ait enfin trouvé un gentil petit-ami comme toi.

-Papa, arrête ça..."

Kakashi rougissait furieusement derrière la carrure imposante de son père. Obito, lui, était plutôt amusé. Il hocha la tête et serra la main de l'homme dans la sienne.

"Merci, monsieur."

Le changement d'ambiance avait été tellement soudain que ça en était surprenant. Néanmoins, il ne s'en plaignait pas. Il y a cinq minutes à peine, il appréhendait de passer une soirée pourrie mais maintenant tout été rentré dans l'ordre. Kakashi se permettait même de se chamailler avec son père. Ils avaient une drôle de relation mais c'était évident qu'ils s'aimaient énormément.

"On va dans la chambre ?" Lui demanda le gris.

-Tu ne veux pas passer un peu de temps avec ton père ? Tu ne le vois pas beaucoup...

-C'est bon les jeunes, allez-y," affirma l'homme.

Obito hocha la tête et le suivit tranquillement sous le regard des deux adultes. Il ne savait pas pourquoi mais il était persuadé qu'ils parleraient d'eux une fois qu'ils auraient disparu à l'étage.

Kakashi ferma doucement la porte derrière lui et l'invita à s'asseoir sur le lit.

"Écoute, je suis désolé pour tout à l'heure, commença-t-il à s'expliquer, j'ai vraiment un très gros secret que je ne dois normalement confier à personne. C'est une question de vie ou de mort, si quelqu'un de malveillant l'apprend, on sera séparé et ce sera bien pire qu'un simple déménagement, crois moi."

Il s'arrêta un instant et soupira.

"J'étais prêt à te le dire tout à l'heure mais j'ai cru voir quelqu'un. Quand j'ai essayé de mieux voir, l'ombre a disparu mais je ne pouvais pas prendre de risque. Je sais que tu l'as mal pris et j'en suis vraiment désolé."

Il soupira et se passa une main dans les cheveux. Obito dut redoubler d'effort pour rester concentré et ne pas s'égarer devant ses cheveux en batailles qui lui allaient si bien. Il se retint de parler pour ne pas lui couper la parole.

"J'en ai parlé à mon père en rentrant. Il pense que ce serait moins risqué de ne pas t'en parler."

Le brun se sentait soudainement blessé. Sakumo parlait de lui en tant que gentil garçon mais, par derrière, il ne le pensait pas digne de confiance ? Certes, ils ne se connaissaient pas mais aller à de telles conclusions sans prendre le temps d'y penser...

"Ton père ne me fait pas confiance ? Il demanda faiblement.

-Quoi ? Non, ce n'est pas ça ! Je me suis mal expliqué et je ne veux pas créer de quiproquo. Il ne veut pas que je t'en parle pour que tu restes en sécurité. Si jamais... Il devait arriver quelque chose, tu ne craindrais rien parce que tu n'as aucune information. C'est difficile à expliquer mais moins tu en sais, plus tu seras en sécurité et, honnêtement, je n'ai aucune envie de te mettre en danger pour mon plaisir égoïste."

Obiti avait l'impression d'avoir été giflé. Il ne s'attendait pas à ce qu'un secret d'adolescent ait une telle importance. Malgré tout, il se sentait plus fort qu'il ne l'était, comme tous les jeunes de son âge qui voulaient prouver des choses. Il voulait être mis dans la confidence pour se sentir plus proche de Kakashi. Peu importe combien de fois il se répétait que le gris l'aimait, il restait jaloux de la proximité qu'il partageait avec ses amis. C'était comme s'il était mis sur le banc de touche alors que le coach lui promettait, comme à chaque fois, qu'il jouerait le prochain match.

Il inspira profondément et expira lentement. Le gris devait avoir ses raisons. Il devait se concentrer sur le fait qu'il voulait plutôt le garder en sécurité par amour. Il pourrait toujours aller demander à Gai ce qu'il savait de cette histoire. Peut-être qu'il pourrait en apprendre un peu plus sans que Kakashi ne le sache.

"Très bien, je comprends, dit-il avec sincérité, ne t'inquiète pas.

-Vraiment ?"

Le gris paraissait tellement jeune et incertain tout d'un coup qu'Obito ne pouvait pas lui en vouloir plus de cinq secondes. Il était absolument sincère devant ses sentiments et cela lui donnait envie de pleurer. Il tendit la main pour attraper celle de Kakashi et la serrer. Même s'il était mis de côté, il ne pouvait pas ne pas le soutenir dans ces épreuves. Ils devaient aussi passer autant de temps que possible ensemble parce qu'après tout, il partirait dans moins de deux semaines. Comment avait-il pu avoir l'idée de rentrer chez lui plus tôt ?

"Alors, qu'est-ce que tu veux faire ? Réviser ? Jouer à la console ? Demanda Kakashi quand tout redevint calme.

-Jouer à la console, pitié je ne veux pas entendre parler du bac maintenant," chouina le Uchiha pendant que l'autre riait.

Le reste de la soirée passa de façon agréable. Ils s'efforçaient de ne pas penser aux problèmes qui gravitaient autour d'eux. Aux alentours d'une heure du matin, alors que les adultes dormaient déjà depuis un moment, Obito sortit de la chambre pour se débarbouiller dans la salle de bain. 

Sur le pallier, il croisa Asuma qui venait tout juste de rentrer de chez Kurenai. Il était fatigué mais c'était l'occasion ou jamais de lui parler. Il se faufila rapidement à sa suite dans sa chambre et le fit sursauter lorsqu'il voulut fermer la porte.

"Qu'est-ce que tu fous ? Grogna Asuma.

-Je peux te parler d'un truc ?"

Le brun barbu haussa un sourcil et le laissa attendre quelques secondes encore avant de dégager le passage pour rejoindre son bureau et le laisser entrer.

"Fais vite, je viens tout juste de rentrer et je suis éreinté. 

-Ne t'inquiète pas, ce sera rapide. Je voulais juste te demander si tu pouvais faire un effort vis-à-vis de ta mère."

Asuma se retourna vivement pour lui faire face. C'était la première fois qu'Obito le voyait aussi énervé. Il n'avait pourtant rien dit de mal, encore.

"Je sais que tu es très à fleur de peau en ce moment, reprit-il courageusement, mais je t'assure que Biwako ne va pas bien. Tout à l'heure, elle m'a fait comprendre qu'elle aimerait beaucoup que ton père et toi vous tolériez ou, au moins, que tu passes un peu de temps avec elle. Elle est triste elle aussi pour tout ce qu'il se passe, tu sais ? Ce serait bien que tu essaies d'arranger ça..."

Il regretta presque aussitôt de l'avoir dit de la sorte. Le visage barbu précédemment grimaçant de colère s'était davantage renfermé et il lui lançait un regard noir. Le Uchiha se sentit soudainement petit face à lui et recula d'un pas par réflexe. Il n'avait pas eu pour idée de le mettre en rogne, il voulait juste soulager le poids que Biwako portait depuis des semaines. 

De son côté, le grand colosse fit un pas en avant pour se rapprocher de lui avec un air menaçant. La tension était palpable dans la chambre remplie de cartons. L'un reculait tandis que l'autre avançait, tel un prédateur devant sa proie.

"Si tu veux jouer l'enfant modèle devant elle, siffla-t-il, tu n'as qu'à prendre ma place et penser enfin à parler de ta relation avec Kakashi à tes propres parents. Enfin, si tu en as le courage."

Il fit un bruit moqueur et lui claqua la porte au nez. Obito resta quelques secondes bouche-bée devant comme un idiot avant que son petit-ami ne sorte à son tour et lui tombe dessus.

"Obito ? Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu as vu un fantôme."

Eh bien, c'était tout comme. Asuma savait être blessant quand il le voulait vraiment. L'image qu'il avait de lui venait de changer du tout au tout. Kakashi l'attira avec lui dans la salle de bain, loin du grand brun, pour qu'il lui raconte ce qu'il venait d'arriver. Le petit Uchiha narra tout, même la partie délicate, c'est-à-dire l'ignorance de leur relation pour ses propres parents. 

Avec les révisions du baccalauréat et le temps qu'il passait ici, il n'avait toujours pas avoué à ses parents qu'il sortait avec lui, un autre garçon. Il y avait aussi une part de peur, celle que ses parents le prennent mal. Il avait déjà vu beaucoup d'émissions sur ce thème. Parfois, les parents étaient très amicaux avec leur fils et l'aimaient ouvertement mais, lorsqu'il leur avoue qu'il est homosexuel, il est renié et chassé de la maison avec rien d'autre que les vêtements qu'il porte.

Peu importe ce que ses amis disaient à ce sujet, il préférait prendre des pincettes. S'il parlait toujours à Rin, elle lui aurait dit de ne pas s'inquiéter, comme tout le monde. Elle l'aurait peut-être même aidé à se confier... Mais ses parents avaient été tellement contents d'apprendre qu'il sortait avec elle... Seraient-ils aussi excités pour Kakashi ?

Ce dernier, à sa grande surprise, ne semblait pas préoccupé par cette partie de l'histoire. Il ne l'avait jamais poussé à crier sur les toits qu'ils étaient ensemble. Au contraire, il lui avait assuré, comme pour le sexe d'ailleurs, qu'il pouvait prendre tout son temps et se lancer quand il se sentirait enfin prêt.

"J'essaierai de lui parler, promit le gris après avoir rincé le dentifrice de sa bouche, il est sûrement en colère pour quelque chose qu'Hiruzen a fait aujourd'hui. Je suis sûr que demain tout ira mieux."

Obito se sentait réconforté par ses paroles. Il se laissa entraîner dans la chambre puis dans le lit où il s'endormit paisiblement. Il lui faisait confiance, tout irait mieux...

Sauf que le lendemain, Asuma n'avait pas décoléré. Ils lui étaient tombés dessus en descendant déjeuner et il leur avait lancé un regard si hostile qu'Obito se déroba pour quitter la pièce en vitesse. Ah, c'était simple de trouver des excuses quand on voulait se sortir de ce genre de situation. Kakashi, pour sa part, resta campé où il était et lui renvoyait son regard comme la réflexion d'un miroir.

"Qu'est-ce qu'il t'arrive Asuma ? Qu'est-ce qu'on t'a fait surtout ?

-Laisse tomber."

Le brun se leva de la table de cuisine et la contourna pour partir mais le gris fut plus rapide et se plaça devant sa route pour le bloquer.

"Non, je ne laisse pas tomber. Tu n'es pas comme d'habitude alors je m'en inquiète. Je n'ai pas vraiment aimé la façon dont tu as traité Obito hier soir alors qu'il ne t'a rien fait de déplaisant, à ce que je sache.

-Il s'occupe d'affaires qui ne le regardent pas, grogna Asuma, il ferait mieux de s'occuper des siennes.

-Voyons, est-ce que tu es juste aveugle ou con ? S'énerva Kakashi. Biwako va mal et c'est en partie de ta faute. Si tu passais un peu de temps avec elle et la traitais comme tu l'aimes, il n'aurait pas eu à s'inquiéter et à venir te voir.

-Tu parles comme si tu la connaissais depuis toujours mais ce n'est pas ta mère je te rappelle, cracha le brun. Toi aussi, occupes toi de tes affaires et de ton petit-ami qui n'est même pas capable de parler de votre relation à ses parents.

-S'il ne l'a pas fait, c'est parce qu'il a ses raisons et de toute façon, je ne vois pas en quoi cela te regarde.

-Alors pourquoi vous, vous vous occupez de ce qui ne regarde que ma famille et moi ? Je n'ai pas besoin que des gays me donnent des leçons."

Le coup était parti si vite qu'Asuma ne le vit pas venir. Kakashi avait mis toute sa force dans ce coup de poing qui fit reculer le colosse de quelques pas. Il n'arrivait pas à croire qu'il venait de frapper son frère mais c'était vraiment arrivé. Enfin, non, ce n'était pas son frère comme il venait si justement de le lui rappeler. Il se demandait si toutes ces histoires de familles recomposées mais aimantes n'étaient que des mensonges depuis qu'il était là.

Le brun écarta la main de son nez pour voir qu'il saignait abondamment. Dans un cri de rage, il se redressa et s'élança sur lui pour le frapper à son tour et toute la situation devint incontrôlable. Le gris était incapable de dire le nombre de coups qu'il avait donné ou reçu mais il ne sentait pas la douleur tant il était en colère.

Pourquoi Asuma était-il si méchant ? Il ne l'avait jamais vu comme ça. D'habitude, il allait lui parler et il s'apaisait, au point même de retrouver une relation normale avec son père. Aujourd'hui, cela avait été différent et ça avait un goût amer. 

Il avait aimé la relation qu'ils partageaient tous les deux, il avait aimé vivre ici même s'il n'était pas complètement chez lui. Pour une fois depuis longtemps, il se sentait accepté et en sécurité.

"Arrêtez ça les garçons !"

Sakumo apparut soudainement derrière Asuma pour le retenir tandis que d'autres bras le retenaient lui-même. Il se fit traîner en arrière et essaya de se libérer avant de vite se calmer. Se frapper n'avait servi à rien d'autre qu'à empirer la situation et il ne voyait aucune raison d'essayer de se débattre. De son côté, Asuma se battait comme un lion dans les bras de l'homme.

"Lâchez moi ! Merde, c'est de ta faute de toute façon, dit-il à l'attention de Kakashi, on n'aurait pas eu à partir si tu n'avais pas été là !"

Le gris sentit quelque chose se briser immédiatement en lui. Il se sentait complètement vide et anéanti, restant immobile contre Obito qui finit par le lâcher. Il ne ferait rien de toute façon, il était figé. 

Quand Sakumo lâcha prise à son tour, Asuma fila immédiatement à l'étage et claqua sa porte de chambre pour montrer sa colère. Kakashi n'avait plus aucune envie de monter et de passer près de lui.

"Oh, mon chéri !"

Avec toute l'agitation, il n'avait pas remarqué que Biwako et Hiruzen étaient arrivés à leur tour. Hiruzen voulait absolument monter voir son fils mais Sakumo l'en empêchait en lui assurant qu'il valait mieux le laisser se calmer. Sa femme, elle, regardait le visage de Kakashi avec une grande concentration. 

Maintenant que l'adrénaline s'échappait peu à peu, il sentait des picotements dérangeants un peu partout et un liquide collant contre sa tempe. Il y passa les doigts instinctivement malgré les réprimandes de la vieille dame. Bénéficier de ses soins alors qu'Asuma se plaignait de lui le dégoûtait un peu.

Le silence qui suivit était l'un des plus gênants qu'ils avaient tous vécu. Biwako s'excusa pour aller chercher de quoi le soigner tandis que Hiruzen sortit prendre l'air dans le jardin. Sakumo, lui, soupira lourdement en se passant une main sur le visage. Aucun des deux garçons n'osaient prononcer un mot, surtout Obito même pour demander à Kakashi s'il allait bien.

"Tu devrais peut-être rentrer chez toi, dit l'homme au brun, il ne faut pas empirer la situation. Je vais chercher tes affaires."

Obito n'osa pas répondre, non seulement parce qu'il ne savait pas quoi dire mais aussi parce que cela semblait déplacé. Il devrait les laisser régler cette histoire mais après ce qu'il venait de voir...

" Je suis désolé, dit-il, je n'aurais pas dû m'échapper comme un lâche. Si j'avais été là...

-Si tu avais été là on serait dans la même situation, seulement tu signerais du nez aussi, le coupa Kakashi. Ça va, ne t'inquiète pas. Je ne sais même pas si j'ai vraiment mal... Lui assura-t-il en voyant le regard qu'il lui lançait.

-Ce n'est pas une raison... Pourquoi vous vous êtes battus ?

-Pour des bêtises."

Kakashi soupira. Les choses avaient tellement dégénéré et si vite... S'il avait su, il n'aurait pas essayé de lui parler. Peut-être qu'il se serait calmé seul et qu'il n'aurait jamais dit de telles choses s'ils l'avaient laissé en paix quelques jours. M'enfin, ça, ils ne le sauront jamais.

Quand Sakumo descendit avec son sac et toutes ses affaires dedans, Obito quitta rapidement la maison pour qu'ils aient de l'intimité même s'il n'avait pas envie de laisser son petit-ami seul avec cette histoire. Ils s'étaient gentiment salués pour ne pas s'exhiber devant l'homme comme aucun des deux n'aimait ça et maintenant, il se dirigeait chez lui au pas de course. Les propos d'Asuma l'avaient choqué et profondément atteint. Il se disait que s'il avait osé parler de son petit-ami à ses parents, il n'aurait pas été aussi blessant. Ainsi, il était bien décidé à en toucher deux mots à sa mère dès qu'il rentrerait.

De son côté, Kakashi n'en menait pas large. Il suffoquait dans cette maison dans laquelle il s'était senti chez lui pendant un moment. Depuis quelques temps, il se sentait de trop et Asuma venait violemment de confirmer ses soupçons. 

"C'est bon, dit-il à Biwako qui essayait de lui désinfecter le visage, ça partira vite, ne t'inquiète pas."

Il saignait de l'arcade sourcilière et du nez et il sentait que sa joue droite gonflait déjà. Il était cependant sincère en disant que ça allait. Il ne sentait pas grand chose et avec des soins approprié cela partirait tout seul sans qu'il ne s'en rende compte.

La vieille femme s'éloigna à contre cœur pour lui laisser un peu de place. Son père, qui n'avait encore rien dit jusque là, soupira et se laissa lourdement tomber dans le canapé. Il se passa une main sur le visage et Kakashi le trouva soudainement vieux. Il n'avait pas encore autant de rides que les Sarutobi mais il semblait plus fatigué, plus âgé que la dernière fois qu'il l'avait vu. A cause de son travail, ils ne se voyaient pas souvent alors il pouvait facilement reconnaître ce qui changeait chez lui.

La pensée de voir son père vieillir lui donnait davantage mal au ventre. Le petit déjeuner ne lui faisait plus du tout envie, il avait l'impression qu'il vomirait tout ce qu'il essaierait d'ingurgiter. 

Le silence pesant entre eux trois sembla s'éterniser. Il n'était coupé que par les bruits que faisait Biwako en rangeant le matériel médical qu'elle avait sorti. Il se sentait trop exigu et avait l'impression qu'il étouffait complètement. C'était trop pour lui, Obito avait raison. Cette ambiance pesante ne lui plaisait pas du tout et il ne la supportait plus. 

"Je suis désolé, dit-il à l'attention de Biwako principalement en se levant, je ne me sens pas bien. Je vais aller prendre l'air, loin, très loin d'Asuma. Je crois que je ne pourrais plus dormir si proche de lui. Je suis vraiment désolé, cela n'a rien à voir avec vous... Je ne veux pas que vous le preniez mal, Hiruzen et toi.

-Où vas-tu aller ? Tu es sûr que tu ne veux pas rester ? Demanda-t-elle, inquiète. Je suis sûre qu'on pourrait trouver un arrangement... Il suffit d'attendre un peu et de discuter calmement tous ensemble...

-Je ne peux pas, dit-il d'une voix tremblante qui montra tout son mal-être, pas maintenant au moins."

Biwako n'avait aucune envie de le laisser partir mais elle l'aimait tellement qu'elle était prête à lui laisser de l'espace quelques temps. Elle hocha la tête à contre-cœur et ne dit rien lorsqu'il lui sourit et sortit rapidement par la porte d'entrée. Hiruzen, qui était toujours dans le jardin, secoua la tête en signe de défaite.

"Il reviendra, assura Sakumo, je lui fais entièrement confiance. 

-Tu sais très bien ce qu'il est parti faire, dit-elle d'un ton accusateur.

-Eh bien, oui mais que veux-tu ? Il grandit, dans quelques mois il sera majeur et devra prendre sa vie en main. Lui laisser de l'indépendance est exactement ce qu'il lui faut. Il se releva. Il est intelligent, Biwako. Je suis sûr que d'ici une heure il sera chez Obito pour se faire réconforter."

La femme était entièrement d'accord avec lui sur le fait qu'il était un garçon responsable et qu'il se réfugiera chez ce brave Obito mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne s'inquiétait pas. Après tout, les temps n'étaient plus sûrs. S'ils déménageaient, c'était pour une bonne raison, il ne fallait pas l'oublier.

*

Obito se sentait toujours mal vis-à-vis de ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt et par l'annonce qu'il comptait faire à ses parents. Ils étaient partis à un repas de famille avant qu'il ne rentre. Kakashi lui avait envoyé un message pour le prévenir qu'ils ne pourraient pas parler ce soir et depuis, rien, il n'avait aucunes nouvelles. L'inquiétude le prenait aux tripes. 

Pour se détendre, il avait recommencé à pratiquer quelques exercices physiques mais ce n'était pas assez. L'attente l'empêchait de rester sur place deux minutes alors il décida d'aller courir. Il hésita quelques minutes à demander à Gai s'il voulait l'accompagner et, pourquoi pas, en profiter pour parler plus sérieusement du sujet "Kakashi" mais ce n'était pas le moment pour ça. Il décida de ne pas l'appeler et partit dans les bois.

Il courut pendant près d'une heure et prit son temps ensuite pour s'étirer. Il n'avait aucune envie de rentrer passer la journée seul à la maison. Il n'avait pas faim non plus, la bagarre de ce matin lui avait complètement coupé l'appétit, si bien qu'il n'avait même pas déjeuné en rentrant. Il n'y pensait plus de toute façon.

Il décida finalement de s'asseoir sur le tronc de l'arbre qui s'était déraciné le mois dernier près du petit cour d'eau. Kakashi et lui l'avaient déjà fait plusieurs fois et s'étaient même amusés à prendre des photos tant le paysage était beau. 

Le soleil était à son zénith quand il sentit enfin son ventre émettre un gargouillement puissant. Il venait tout juste de s'installer et n'avait aucune envie de bouger de si tôt, même si être seul ici était un peu ennuyeux. Avant, il y venait avec Rin puis Kakashi dernièrement. C'était bizarre de se retrouver seul en nature pour une fois, cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. 

Un bruit soudain le fit sursauter. Cela venait des broussailles autour de lui mais il n'était pas sûr de savoir de quel côté exactement c'était. Il fut excité à l'idée que ce soit un lapin ou un écureuil. Il était rare d'en voir ces jours-ci à cause de la chasse qui venait d'ouvrir. Il se redressa sur le tronc de l'arbre mort pour regarder tout autour.

Un nouveau bruissement de feuilles derrière lui le fit se retourner vivement pour tomber nez-à-nez avec des yeux sombres qu'il connaissait parfaitement. Ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait mais il était quand même heureux de le voir.

"Épouvantail ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-il en s'approchant doucement. Je suppose que tu te promènes."

Une fois assez proche de lui, il tendit la main pour le caresser et ne remarqua que seulement à quel point il respirait fortement. Sa gueule était ouverte et sa langue pendait. Il se laissa patrouiller un instant puis reprit sa route jusqu'au cour d'eau où il se désaltéra, Obito derrière.

Ce dernier remarqua une tâche étrange sur le poil de la tête et s'approcha pour mieux voir. Il avait une petite plaie encore fraîche juste au dessus de l'œil et, maintenant qu'il le regardait mieux, une rougeur humide tapissait le bas de sa truffe. Cela lui rappelait étrangement l'état dans lequel Kakashi s'était retrouvé ce matin. Cette coïncidence était plus que troublante.

Il secoua la tête pour sortir de ses pensées et caressa à nouveau l'animal qui reprenait lentement un souffle normal. Il était évident qu'il venait de courir comme un fou. Au moins, quelqu'un avait passé un peu de bon temps jusqu'ici. Sa fourrure était couverte de morceaux de végétations qu'on retrouvait ici, dans le bois. 

"D'accord, dit-il, on va retourner chez moi pour te soigner et après on pourra passer du temps ensemble, d'accord ?"

Le loup sale se contentait de le regarder sans bouger. S'il n'y avait pas eu toutes ces histoires, Obito l'aurait ramené chez les Sarutobi ou aurait envoyé un message à Kakashi ou Asuma pour les prévenir mais aucune de ces trois possibilités ne concordait avec ce qu'il venait de se passer. Étant le gentil garçon qu'il était, il ne voulait pas non plus le laisser seul ici et dans cet état. La seule idée qu'il lui restait était de rentrer s'occuper de lui à la maison.

"Aller, tu viens ?"

Obito s'éloignait en regardant derrière lui pour le surveiller. Au début, l'animal restait assis en le regardant vaguement puis, à force de patience et d'encouragements, il finit par s'approcher doucement et par le suivre jusqu'à la maison. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro