Chapitre 14.
Des bruits environnants étaient la cause du réveil d'Obito. Monsieur et Madame Sarutobi chuchotaient et faisaient le moins de bruit possible pour ne pas les déranger mais un objet tomba dans les escaliers, faisant un boucan infernal. Il essaya de se rendormir mais son corps en avait décidé autrement. Il soupira. Il n'était pas chez lui et il ne voulait pas se lever seul pour se retrouver nez à nez avec les adultes. Ils étaient gentils, ce n'était pas le problème. Il se sentait juste timide. Seulement, il avait envie d'aller aux toilettes.
Il ouvrit les yeux péniblement. Dehors, le soleil brillait fort et ses rayons passaient à travers les trous qui parsemaient le volet. C'était un miracle qu'il ait même réussi à dormir aussi longtemps. Habituellement, la moindre source lumineuse l'en empêchait. A côté, Kakashi se reposait paisiblement. Ni la lumière, ni les bruits ne le dérangeaient. Il était toujours collé tout contre lui et le bras qui lui entourait le bassin l'empêchait de bouger sans le déranger.
Obito put à peine réfléchir à s'il devait attendre encore ou non. Le gris plissa le nez subitement et grogna en gesticulant. Il essayait d'ouvrir les yeux mais le soleil ne lui facilitait pas la tâche. Le jeune Uchiha fronça les sourcils mais ne l'empêchait pas de se redresser. Il devait certainement se souvenir de la veille et le regretter. Ce n'était pas surprenant, le brun s'était fait à l'idée. Il avait aussi été idiot d'accepter de venir ici alors qu'ils étaient encore à moitié inconscients.
"Qu'est-ce que c'est ?" Le gris demanda avec un air grognon.
Obito le regardait s'enrouler complètement dans la couverture pour protéger son nez. Il ne s'éloignait pas de lui, il essayait juste de se cacher. Donc Obito n'était pas le problème. Il fronça les sourcils et renifla l'air. Il y avait une petite odeur de produit chimique mais rien de dérangeant. Il se racla la gorge et posa la main sur la bosse que formait la tête grise sous la couverture.
"Peut-être que ta mère fait un peu de ménage ?" Il proposa, incertain.
L'autre soupira et le souffle chaud contre la peau nue de son ventre lui donna des frissons. Il ne regrettait pas d'avoir laissé le T-shirt de côté. Le calme les engloba un instant. Ils écoutaient les bruits à l'extérieur de la pièce. Le son de la serpillière dans les escaliers le conforta dans l'idée que l'odeur provenait juste d'un produit ménager. Il bâilla et se glissa un peu plus sous la couverture pour traîner au lit et profiter du confort.
Soudain, le gris se redressa à nouveau et quitta le lit d'un saut brusque. Obito sursauta et oublia vite ses membres fatigués et sa vessie pleine. Il ne s'y attendait absolument pas.
"Qu'est-ce que tu fais ? Il demanda alors que l'autre s'éloignait.
-Ouvrir la fenêtre..."
Obito était surpris mais ne dit rien. Il chancelait visiblement comme un homme ivre ou épuisé, ce qui était normal après une nuit festive. Si l'odeur lui tombait sur le cœur, c'était certainement à cause de l'alcool et de la gueule de bois. Cependant, il commença à s'inquiéter au bout de quelques minutes. Kakashi restait penché à l'extérieur et frissonnait de froid.
"Kakashi, tu devrais peut-être t'éloigner de la fenêtre, tu vas attraper froid..."
Le gris inspira profondément avant de se retourner lentement. Il était anormalement pâle, pire que d'habitude, mais n'avait pas l'air fiévreux. Obito essayait d'ignorer la marque de morsure qui était fortement visible. Ce n'était pas le moment de se souvenir de la nuit passée ! Il avala la boule qui s'était formée dans la gorge et se leva du lit pour le rejoindre. Presque immédiatement, le garçon fourra le nez dans son cou, les cheveux clairs lui chatouillant le nez. C'était étrangement naturel de se retrouver dans une telle position avec lui.
"Tu sens bon, dit-il sans décoller son nez de la peau, faisant rire le brun.
-Est-ce que tu comptes me vomir dessus ?
-Non..."
Obito passait ses mains dans son dos et sur ses bras pour le réchauffer. En boxer devant la fenêtre, il allait forcément attraper froid.
"Kakashi !" Vint une voix non loin.
Avant que l'un des deux garçons ne puisse bouger, la porte s'ouvrit pour révéler Biwako, légèrement paniquée. La femme s'arrêta un instant par surprise en voyant Obito mais se contenta de le saluer avec chaleur avant de se tourner vers Kakashi qui avait enfin redressé la tête. Il semblait fatigué mais le brun l'avait déjà vu dans un état pire que cela.
"Je suis vraiment désolée mon chéri, j'ai été très maladroite et j'ai renversé mon produit ménager dans les escaliers ! J'ai entendu du bruit dans la chambre alors je suis venue voir. Est-ce que tu vas bien ?"
Le sourire que Kakashi lui renvoyait était faible mais au moins, il était présent. Il lui assura gentiment que tout allait bien, qu'il n'y avait rien de grave. La dame était tellement soulagée que cela rendit Obito sceptique. Ce n'était qu'une mauvaise odeur, il n'y avait pas besoin d'en faire un plat à moins qu'il y soit allergique. C'était peut-être pour ça qu'il avait sauté hors du lit.
Tranquillement, il sortit de la pièce pour s'enfermer dans la salle de bain, rendant Obito encore plus mal à l'aise. Biwako et son mari ne savaient pas qu'il serait invité à passer la nuit et il ne savait pas si cela les dérangeait ou non. Seulement, la dame répondit pour lui.
"Tu devrais emprunter des vêtements à Kakashi et venir manger quelque chose. Asuma est déjà en bas."
Obito hocha la tête et regarda autour de lui pour toute trace de vêtements. Son maillot était tâché mais il ne se souvenait plus à quel point il était atteint. Il voudrait plutôt le nettoyer, il avait déjà un vêtement de Kakashi chez lui s'il se souvenait bien, ou alors il le lui avait déjà rendu. Quoi qu'il en soit, il devait essayer de se débrouiller par lui-même.
Avant que la femme ne quitte la pièce, il l'interpella gentiment.
"Excusez-moi, pourquoi Kakashi réagit aussi vivement pour une simple odeur ?"
Certes, c'était agaçant à sentir et cela donnait la nausée lorsqu'elle était respirée à grande dose mais là, c'était hallucinant. Toutes les fenêtres avaient été ouvertes en bas s'il en croyait au petit courant d'air et à la température basse. Cependant, ici, il ne sentait presque rien.
Biwako lui sourit doucement et sembla chercher ses mots. Elle était comme... Mal à l'aise. Elle regardait autour d'elle comme si quelque chose l'aiderait à se lancer ou à formuler ses phrases correctement.
"Kakashi est doté d'un certain don, si je peux le dire de cette façon, dit-elle enfin, il a un odorat plus développé que le nôtre. Une odeur que tu perçois à peine lui agresse les narines alors tu imagines bien comment il réagit face à de tels produits..."
Obito hocha la tête. Il n'avait jamais remarqué quoi que ce soit dans le comportement de Kakashi qui se différenciait du sien. Certes, il lui arrivait de beaucoup grimacer à la cantine et dans certains endroits du lycée mais cela n'avait jamais été aussi fort.
Comme si Biwako lisait dans ses pensées, elle lui sourit tendrement et lui caressa le dos.
"Il a appris à faire abstraction du handicap que ça lui cause. Aujourd'hui il a jute un peu de mal à cause de la fatigue et de l'alcool, je suppose."
Elle semblait plus amusée que préoccupée et cela le rassurait. Il était aussi un peu jaloux : sa mère ne parlerait jamais d'une soirée d'adolescents de la sorte. S'il rentrait bourré un soir, il savait qu'il en entendrait parler longtemps. Ici, il n'y avait pas vraiment de conséquences du moment que les garçons prenaient garde à ce qu'ils faisaient pendant qu'ils étaient alcoolisés.
La femme quitta la pièce et Obito en profita pour s'habiller. Il soupira devant l'état de son maillot et décida qu'il serait plus sage d'en emprunter un. Il enfila rapidement son jean et alla jusqu'à la salle de bain. Il espérait que Kakashi serait en état de lui répondre. Il frappa quelques coups et l'appela. Le gris l'invita rapidement à rentrer et il soupira de soulagement.
Il ouvrit doucement la porte pour être sûr de ne pas le déranger. L'adolescent se brossait les dents avec une vigueur qu'Obito comprenait. Il était évident qu'il n'avait pas pu calmer son estomac.
"Tu vas attraper la crève," dit Obito une nouvelle fois en fermant la fenêtre.
Kakashi le regardait avec des yeux fatigués et ne s'en préoccupait pas du tout. Le brun soupira mais ne dit rien de plus. Si les odeurs l'écœuraient suffisamment pour le faire vomir, il ne pouvait rien lui dire, il ne le choisissait pas.
"Est-ce que tu vas mieux ?"
Le gris lui sourit avec la bouche pleine de dentifrice, ce qui le fit rire. Ce côté idiot l'amusait toujours parce que ça contrastait énormément avec son attitude distante et dure. Maintenant, en le connaissant mieux, il savait qu'il était plus que ça et que passer du temps avec lui valait mieux que son ancien désir d'avoir beaucoup d'amis. Kakashi lui suffisait amplement, il était le meilleur ami masculin dont il avait toujours rêvé.
Il le rejoignit dans la chambre et lui proposa de sortir courir. L'odeur était encore présente et Kakashi se sentait trop raide. Obito a accepté sans rechigner, heureux de ne pas avoir trop bu la veille. Ils mangèrent un bout rapide de la brioche que Biwako avait préparée la veille et sortirent après une dernière salutation. Il était déjà tard, la femme voulait savoir s'il allait déjeuner avec eux mais, pour être honnête, il n'avait pas faim du tout.
Ils se promenaient tranquillement dans les rues pour rejoindre la maison d'Obito où il pourrait se changer. L'air devenait plus doux au soleil, une simple veste était amplement suffisante pour les protéger de la fraîcheur restante du printemps. En courant, ils n'en auraient pas besoin.
Devant la maisonnette, Kakashi proposa de l'attendre dehors, pas sûr de se sentir à l'aise avec ses parents. Le brun leva les yeux au ciel et l'entraîna dans l'entrée sans lui demander son avis. Il devait avouer qu'il adorait le voir rougir d'embarras. Cela allait si bien avec son teint pâle ! C'était tout bonnement adorable.
Dans la cuisine, sa mère débarrassait la table tandis que son père s'occupait de l'extérieur, dans le jardin.
"Obito ! Je ne m'attendais pas à ce que tu rentres si tôt," dit la jeune femme.
Elle se tourna enfin pour le regarder et fut surprise de croiser le regard du deuxième garçon.
"Oh, bonjour ! Salua-t-elle gaiement. Tu dois être Kakashi, non ?
-C'est ça, le gris lui sourit malgré son embarras.
-Je vais me changer !"
Avec ça, Obito s'éloigna, laissant Kakashi seul avec sa mère. Le pauvre lui en voudrait certainement après. Le brun ne voyait pas pourquoi, sa mère pouvait être curieuse mais elle ne le pousserait pas et puis qui n'aimait pas ce garçon ? Il se faisait bien voir partout où il allait alors il n'avait pas à avoir peur de donner une mauvaise impression.
Quand il revint dans la cuisine, le silence régnait mais c'était plutôt paisible. Le jeune homme restait un peu tendu mais son rougissement avait disparu.
"On y va, dit le brun à l'adresse de sa mère.
-Vous repartez déjà ? Est-ce que vous avez mangé au moins ?
-Oui maman, ne t'inquiète pas."
Une fois à l'extérieur, les deux soupirèrent. C'était ironique de voir qu'ils préféraient profiter d'un moment à deux seulement. Ils se mirent à trottiner sans échanger un seul mot et suivirent le sentier à travers le petit bois. Ils couraient régulièrement, souvent avec Gai, et connaissaient le chemin par cœur.
Le simple bruit de leurs respirations donnait le rythme. Le craquement des dernières feuilles mortes sur le sol les berçait au fil de leurs mouvements. Comme ils s'y attendaient, il faisait très bon quand ils couraient, il faisait même trop chaud. La sueur coulait librement sur le visage d'Obito et, même s'il en avait honte au début, il en avait maintenant l'habitude. Après tout, les deux autres garçons avaient des vêtements aussi trempés que les siens à la fin.
Ils s'arrêtèrent finalement dans le petit parc du village, à l'opposé de l'endroit d'où ils étaient partis. Obito finissait ses étirements pendant que Kakashi profitait du soleil, allongé sur une étendue d'herbe douce. Il ne tarda pas à le rejoindre, la fatigue de la nuit courte et des efforts qu'ils venaient de fournir le rattrapaient.
"Je ne suis pas sûr d'avoir la force de rentrer, dit Kakashi au bout d'un moment.
-Moi non plus," Obito ricana.
Il regarda le gris se tourner sur le côté et s'appuyer sur un coude pour le regarder. Il lui sourit gentiment avant de faire la même chose. Il était évident que Kakashi voulait lui dire quelque chose mais il n'arrivait pas à le sortir. Il faillit lever les yeux au ciel mais comprit que ce n'était pas de sa faute et qu'il fallait être patient. Le jeune homme était plutôt réservé, il parlait très peu de lui et ne faisait jamais allusion à ce qu'il ressentait.
S'il était prêt à se livrer un peu, Obito en serait très ravi et accepterait d'attendre et de l'encourager pour ça. En attendant, il décida de le détendre en lui parlant d'un sujet qu'il espérait être innocent. La question lui trottait dans la tête depuis ce matin et il aimerait beaucoup connaître la réponse. Il savait qu'il devait arrêter d'être aussi curieux mais il ne pouvait pas s'en empêcher.
"Dis, commença-t-il pour attirer son attention, bien qu'elle était déjà focalisée sur lui, quand tu es avec Biwako, comment tu l'appelles ? Juste Biwako ou maman ?"
L'autre adolescent était d'abord surpris par la question puis se concentra pour répondre. Le brun s'était presque attendu à une réponse au tac-o-tac. Il le regardait se frotter le menton où une barbe naissante voyait le jour. Cela lui allait tellement bien. Lui, il avait à peine assez de poils pour lui couvrir l'espace entre le nez et la lèvre supérieure. Il fallait dire que tous les hommes de sa famille n'étaient pas très poilus, ils soupçonnaient la source génétique depuis longtemps maintenant.
"Je ne sais pas, répondit-il honnêtement, j'évite de l'apostropher parce que je ne sais pas ce qui est juste. Elle n'est clairement pas ma mère et je ne la connais que depuis quelques années et même si elle se comporte en tant que telle, je sais très bien que je ne suis qu'un membre rajouté. J'ai peur qu'Asuma le prenne mal. Il se racla la gorge, s'aventurant sur un sujet inconfortable. Quand je suis arrivé, ses parents l'ont un peu délaissé pour s'occuper de moi. Je dormais très mal et ils se préoccupaient de mon bien être. Je ne veux pas qu'il se sente davantage mis à l'écart."
Obito hocha la tête. C'était logique et réfléchi et complètement attentionné de la part du gris. Il savait qu'Asuma avait des conflits réguliers avec son père, il ne se doutait pas que c'était à cause de Kakashi. Il devait se sentir plutôt mal à propos de ça. Non seulement il se retrouvait dans une famille qui n'était pas la sienne mais, en plus, il leur causait des soucis.
Tous ces éléments qu'il apprenait au fur et à mesure lui donnaient encore plus envie de comprendre ce qu'il s'était passé pour qu'il se retrouve ballotté entre toutes ces familles qu'il ne choisissait pas. C'était une drôle de situation parce que c'était son père, son unique parent, qui le forçait à changer de lieu de vie. C'était la principale raison pour laquelle Kakashi avait tant de rancœur envers lui.
"Je trouve aussi que l'appeler par son nom est impersonnel, continua Kakashi sans se douter du conflit interne d'Obito, elle s'est tellement bien occupée de moi et elle a mis tant d'énergie pour que je me sente à ma place que j'ai l'impression que cela lui briserait le cœur. Peut-être qu'elle se sentirait rejetée ou non reconnue. Il soupira. Si elle savait à quel point je suis reconnaissant."
Le brun avala la boule qui se formait dans sa gorge et se força à parler. Il ne voulait pas aller trop loin mais il sentait qu'il pouvait aider Kakashi à s'ouvrir davantage à cet instant.
"Est-ce que tu le lui as déjà dit ?"
Les yeux sombres s'ouvrirent un peu plus et Obito savait qu'il ne l'avait pas fait. L'embarras ou la déception occupait ses traits tandis qu'il détournait le regard.
"Non. J'aimerais parce que je me sens comme un profiteur et un petit con qui n'est pas capable de les remercier pour tout ce qu'ils ont fait. Mais en même temps, je ne sais pas comment m'y prendre. Dès que j'essaie de m'ouvrir, je perds mes mots ou je panique et ma voix se bloque. Il secoua la tête. Je ne suis qu'un idiot."
Obito fronça les sourcils. Est-ce qu'il se dépréciait vraiment ?
"Ne dis pas ça ! On se sent tous bête lorsqu'on parle de nos sentiments à quelqu'un ! Je suis sûr que même si tu ne réussis pas à t'exprimer complètement, elle sera heureuse que tu aies au moins essayé. Elle comprendrait et elle est trop respectueuse pour se moquer de toi.
-Tu peux parler, ricana légèrement Kakashi, tu parles assez bien de tes sentiments, toi.
-Ouais, eh bien j'ai peut-être le courage de les partager mais ça ne m'empêche pas d'être stressé avant de me sentir mal à l'aise."
Comme pour prouver son point inconsciemment, ses yeux fuirent à l'autre bout du parc et ses joues devinrent sombres. C'est vrai qu'il avait l'habitude de dire ce qu'il pensait tout haut même si ça n'arrivait pas tout le temps. Avec Rin, par exemple, il n'avait pas eu le courage de la confronter dès qu'il avait remarqué que les choses changeaient.
"Je t'envie, continua Kakashi, comment fais-tu ça ?
-Je ne sais pas trop... Dès que j'ai quelque chose à dire, je préfère le faire pour qu'on sache mon point de vue. Je pense que c'est mieux ainsi. Parfois c'est spontané alors je n'ai pas le temps de me demander si je dois le garder pour moi ou pas. Désolé, ce que je viens de dire n'était pas clair du tout."
Il rit et se gratta la nuque dans un mouvement de gêne. A côté, Kakashi fit un simple bruit pour montrer qu'il avait tout de même compris et réfléchissait lui-même. Après un petit moment de silence, il reprit la parole.
"J'ai quelque chose à te demander.
-Je t'écoute."
Obito jubilait. C'était ce qu'il attendait et il était plutôt content d'avoir réussi à le détendre suffisamment. Il le regarda se pencher en avant jusqu'à ce qu'il le force à s'abaisser sur l'herbe. Allongé sur le dos, avec lui le surplombant, sa rougeur ne pouvait pas se calmer. Dans cette nouvelle position, il avait l'impression de voir une nouvelle facette de lui, une plus dominante mais toujours douce. Et il l'adorait.
"S'il te plaît, sors avec moi."
C'était juste un murmure que le vent pouvait couvrir mais le jeune Uchiha l'avait tout de même entendu. Son cerveau s'était arrêté de fonctionner tandis qu'à l'inverse, son rythme cardiaque accélérait. Il avait l'impression de rêver. Kakashi n'avait pas pu lui demander ça, il avait forcément mal compris, son esprit lui jouait des tours.
"Je... Quoi ?"
A l'instant, il s'en voulut parce que Kakashi recula comme s'il venait de se prendre un coup dans le ventre. Avant qu'il ne puisse réagir, il se levait déjà en lui assurant que ce n'était rien, qu'il comprenait. Tout allait si vite.
"Attends ! Obito bégaya en lui retenant le poignet, l'empêchant de se lever complètement. Excuse moi, je... Je pensais seulement que ce que tu avais dit venait de mon imagination."
Après tout, ils s'étaient ignorés des années durant et ne s'adressaient agréablement la parole que depuis quelques mois. Ils s'étaient découverts tellement vite qu'Obito avait l'impression de le connaître depuis toujours. Par ailleurs, il n'avait jamais imaginé qu'ils finiraient ainsi, entre cette demande et le rapport intime de la veille. En y repensant, ses joues s'enflammèrent de plus belle et il ne pouvait pas le cacher.
"Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave...
-C'est pas ça, murmura Obito, c'est juste que je n'ai été qu'avec Rin avant, alors, tu sais, je n'ai pas beaucoup d'expérience..."
Et il ne parlait pas seulement du point de vue du sexe. Même en tant que petit-ami, il ne savait pas comment se comporter. Rin était une fille gentille qui appréciait les balades main dans la main. Mais Kakashi ? Il n'était pas de ce genre là. Ils pouvaient être proches mais les démonstrations publiques seraient certainement à éviter. Et puis, plus important encore... Ils étaient tous les deux des mecs. Coucher avec l'autre pour le plaisir et la découverte était une chose, avoir une relation qu'il faudrait avouer aux parents en était une autre. Que diraient leurs amis aussi ?
Tandis qu'il était perdu dans ses pensées, Kakashi s'abaissait de nouveau sur lui, amenant son visage beaucoup plus proche du sien.
"Je sais. Je ne m'attends pas à ce que tu te comportes comme le petit-ami parfait. Je veux juste... Que tu sois toi. Qu'on reste tous les deux comme nous sommes maintenant mais en étant encore plus proches, en partageant beaucoup plus de choses entre nous. Pas de tabous ni de complexes... Juste une relation établie.
-Tu es sûr que cela ne te dérange pas ?"
Le petit rire de poitrine état absolument charmant.
"C'est moi qui l'aie proposé, non ?"
Obito ne répondit pas, c'était une question rhétorique. A la place, il leva une main et la porta à l'arrière de la tête couverte de cheveux gris. Avec une faible pression, il l'incita à s'abaisser et à annuler l'espace qui les séparait. Leurs lèvres se touchaient doucement, dans une pure caresse qui prouvait que chacun tenait à l'autre.
Ils ne se lâchaient pas, au contraire, ils approfondissaient le baiser en bougeant lentement les lèvres et en commençant une bataille de langues. Le menton légèrement piquant contre le sien était étonnamment agréable. C'était la preuve même que ce qu'ils faisaient était réel.
Les baisers s'enchaînaient sans qu'ils ne s'en rendent vraiment compte. Ils profitaient de l'autre comme tous les adolescents le faisaient avec leur nouveau compagnon. Ils étaient sur-stimulés entre l'odeur de l'autre, sa vue et son toucher. Ils étaient dans leur propre bulle sans se préoccuper du monde qui les entourait.
"Beurk, c'est dégoûtant !"
Obito ouvrit soudainement grand les yeux et se redressa en même temps que Kakashi. Un groupe d'enfants occupait le terrain de foot et les regardait en riant. Celui qui s'était exprimé se cachait le visage derrière les mains pour accentuer la comédie. Ils les incitaient à se trouver une chambre comme ils l'entendaient souvent maintenant dans les films et les deux adolescents en profitèrent pour filer.
Il faisait beau aujourd'hui, ils auraient dû se douter que les enfants du village sortiraient pour profiter du week-end. Cela rappela à Obito que c'était samedi et que donc, il leur restait encore cette fin d'après-midi et le lendemain pour profiter de leur nouvelle relation. Des papillons lui volaient dans le ventre à cette pensée et il ne put que sourire.
"Tu devrais vraiment arrêter de penser à ce qu'on a fait la nuit dernière. Tes joues ne reprendront jamais leur couleur naturelle sinon."
Bien sûr, il fallait que Kakashi ruine l'ambiance avec ses taquineries. Obito lui tira la langue, se fichant de paraître enfantin. Néanmoins, il avait raison : il lui faudrait du temps avant d'y penser sans rougir comme une prude. Ils empruntèrent le petit sentier qu'ils avaient pris en sens inverse tout à l'heure.
"Tu sais, il va falloir que tu t'y fasses de toute façon.
-De ? Obito demanda en fronçant les sourcils.
-L'intimité. Je n'ai pas peur de me déshabiller devant toi, surtout s'il fait chaud ou si on doit partager un lit ou une salle de bain pour gagner du temps. Mais ça, tu le sais déjà."
Il souriait. Bien sûr que le Uchiha le savait, ils avaient déjà dormi ensemble quelques fois. Il avait été surpris la première fois mais ensuite, il en profitait discrètement.
"Et puis je ne suis pas Rin. J'ai des hormones et des testicules à vider. Ne compte pas sur moi pour m'abstenir longtemps."
Obito s'était arrêté, complètement sous le choc, avant de rire à gorge déployée. Décidément, il ne pourrait jamais se passer de sa franchise. C'était si drôle et rafraîchissant ! Il devrait se sentir offusqué qu'il se moque si ouvertement de son ancienne relation ou de son côté pudique mais cela provoquait l'effet inverse. Il arrivait à le détendre sur ce sujet et il lui en était secrètement reconnaissant.
Il était prêt à s'aventurer plus loin avec lui même si ce ne serait pas aujourd'hui. Il savait qu'il en valait la peine et puis, il était jeune, il avait besoin de profiter de la vie et de sa sexualité. Il savait que Kakashi était le partenaire idéal pour lui donner de la confiance et lui apprendre de nouvelles choses. Après tout, le sexe gay ressemblait au sexe hétérosexuel mais pour Obito, c'était plutôt l'inconnu et quelque chose qui serait, au final, totalement différent pour lui.
Il avait testé le sexe vaginal une fois et, prochainement, ce serait du sexe anal. De même, les petits seins doux seraient remplacés par des muscles pectorales en développement. Kakashi était loin de ressembler à une fille.
Il était aussi persuadé que cela ne se résumerait pas forcément par de la fellation ou une pénétration. Il était intimement convaincu qu'il y avait énormément d'alternatives différentes pour amener l'autre à l'orgasme.
Kakashi se joignit volontiers à son rire. C'était certainement le son le plus authentique qu'Obito avait entendu de lui. Son rire était toujours profond et très agréable à entendre. Il était plutôt grave, comme sa voix. Quand il le libérait, la joie remontait jusqu'à ses yeux plissés et rayonnait de lui.
Ils se calmèrent finalement et reprirent leur marche de bonne humeur, heureux dans le petit coin de nature qui les séparait du monde ignoble des Hommes.
"Bien, qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? Demanda Kakashi alors qu'ils sortaient du petit bois pour arriver devant la maison du brun.
-Je ne sais pas... Une envie particulière ?
-Une bonne douche et un peu de jardinage ? J'ai promis à Asuma de l'aider à réordonner le jardin de Biwako, tu sais, maintenant que l'enclot est vide...
-Ça m'a l'air d'être une excellente idée."
Ils se sourirent et se séparèrent le temps de se rafraîchir. Pour le reste du week-end, Obito était resté chez les Sarutobi pour les aider avec le nettoyage du jardin. Kakashi avait insisté pour qu'il dorme avec eux et ne pouvait pas refuser. Après tout, il voulait profiter de son petit-ami autant qu'il le pouvait.
*
Cela faisait déjà trois semaines qu'ils sortaient ensemble et, miraculeusement, personne ne le savait. Enfin, S'ils étaient au courant, personne ne le montrait. La dernière journée de cours de la semaine s'achevait et Obito en était soulagé. Il ne supportait plus le stress que les professeurs leur infligeaient pour le baccalauréat qui s'approchait à grand pas mais ce qui lui importait le plus, c'était qu'il allait revoir Kakashi.
Le pauvre garçon souffrait à nouveau de troubles du sommeil qui l'handicapaient follement. Le week-end, quand ils dormaient ensemble, il sombrait dans le sommeil comme une pierre dans l'eau. Il était suffisamment reposé pour survivre à la journée de lundi mais dès le réveil du mardi matin, son corps refusait de coopérer et il s'évanouissait souvent avant de sortir de sa chambre.
Le médecin était catégorique sur le manque de sommeil et d'énergie. Son corps était épuisé sans que personne ne sache pourquoi. Il entretenait ses muscles avec du sport régulier et adapté à son cadre et son endurance, il mangeait équilibré, il ne buvait plus d'alcool depuis leur dernière fête et il ne traînait pas devant les écrans le soir. L'aspect mystérieux de son état dégradé était certainement le plus inquiétant.
Tout le monde dans l'entourage du gris agissait comme à chaque fois que cela arrivait : ils étaient aux petits soins et essayaient de ne pas trop s'inquiéter eux-même. Cependant, le fait même que cela se produise régulièrement dans l'année alarmait Obito. Il se souvenait très bien de la dernière fois qu'il n'avait pas vu Kakashi pendant une longue période.
Au moins, avec leur nouveau statut de petits-amis, l'adolescent le laissait l'approcher tout le week-end. Il pouvait s'informer de son état plus régulièrement et suivre l'évolution. Pour l'instant, tout était stable. Cela ne s'arrangeait pas ni ne se dégradait. Le brun ne savait pas s'il préférerait que cela bouge au risque d'empirer ou que tout reste tel que c'était jusqu'à ce qu'il aille mieux.
Pendant leur temps libre ensemble, ils révisaient ou se reposaient devant la télévision. Kakashi finissait souvent par s'endormir sur son épaule mais cela ne le dérangeait pas. Au contraire, il était ravi de pouvoir l'aider à se reposer. Il ne savait toujours pas pourquoi il était la seule chose qui l'aidait à trouver le sommeil mais il offrirait toujours ses services. Ce n'était pas comme s'il faisait un travail épuisant de toute façon. Traîner au lit ou dans le canapé avec son petit-ami était quelque chose dont tous les couples profitaient.
Sachant que ses parents n'étaient pas à la maison, il suivit directement Asuma et Kurenai jusqu'à celle des Sarutobi. L'endroit se vidait progressivement, les meubles étaient vendus au fil des semaines passantes sans que l'on ne s'en rende vraiment compte. Obito n'était pas dupe, il savait qu'ils déménageraient bientôt. Asuma en avait parlé quelques fois même s'il était resté vague.
Il avait été fréquemment énervé ces derniers temps, marmonnant toujours contre son père. Avec sa copine, ils restaient souvent en retrait. Genma disait que c'était pour profiter l'un de l'autre au maximum.
De son côté, Obito se sentait de plus en plus tendu. S'ils déménageaient vraiment, Kakashi partirait sans doute aussi. A cause du lycée et des problèmes nocturnes, ils ne s'étaient pas vu autant que l'autre couple ces dernières semaines. Il avait peur de le perdre rapidement. Ils n'étaient pas ensembles depuis longtemps, il s'en voudrait s'il devait partir dans peu de temps. Le garçon ne lui avait parlé de rien, haussant simplement les épaules quand il demandait pourquoi les Sarutobi vendaient leurs meubles.
Cela ne le rassurait pas et il devenait impératif de lui parler. S'ils partaient, il voulait le savoir pour profiter au maximum du temps qu'ils passaient ensembles.
Dans la maison, il n'y avait que Biwako et Kakashi qui s'afféraient dans la cuisine semi-ouverte. L'odeur de cookies imprégnait l'espace et les trois adolescents les rejoignirent rapidement. La femme de la maison les salua chaudement avant de leur tendre la première fournée de petits gâteaux.
"Ils ont été faits avec amour ! Servez-vous, servez-vous !
-Et vous pouvez la croire, ajouta Kakashi en ouvrant le four, elle y a vraiment mis tout son amour."
S'ils n'avaient pas la bouche pleine, ils auraient certainement ri. Biwako était un amour de petite femme et restait aux petits soins avec eux. Obito en était mal à l'aise au début parce qu'après tout, sa mère ne cuisinait jamais pour ses amis. Mais il avait ensuite appris doucement à connaître cette famille et savait qu'elle le faisait en partie pour s'occuper. Maintenant que les loups n'étaient plus là, son temps libre avait été rallongé.
Il soupçonnait que, malgré la fatigue de Kakashi, elle était contente de partager du temps avec lui. Au moins, elle n'était pas seule dans cette grande maison.
"J'espère que tu restes avec nous ce soir, elle s'adressa à Obito, nous avons préparé un plat entier de lasagnes.
-Je dois m'assurer que ça ne dérange pas mes parents mais je serais heureux d'y goûter."
Elle lui répondit avec un sourire lumineux. Derrière elle, Kakashi levait les yeux au ciel mais il était évident que cela l'amusait. Elle vérifia l'heure à la pendule de cuisine et retira son tablier, affirmant qu'elle devait retrouver une de ses amies du village pour boire un café. Asuma et Kurenai sortirent peu de temps après. Ils voulaient profiter du beau temps et Obito les comprenait parfaitement.
Rapidement, la maison redevint silencieuse. Obito aimait ce moment parce qu'il n'était qu'avec Kakashi et se sentait parfaitement à l'aise. Il n'avait pas à surveiller son comportement pour ne pas déranger Biwako ou Hiruzen et le couple d'adolescents ne viendrait pas non plus les déranger.
"Comment vas-tu ? Il demanda une fois qu'ils furent dans la chambre du gris.
-Mieux, je pense. J'ai pu faire beaucoup plus de choses que d'habitude aujourd'hui.
-Tant mieux, il soupira. Les oraux de langues commencent la semaine prochaine.
-Je sais, je ne dois pas rater les cours. Je me forcerai au pire mais ne t'inquiète pas, ça ira bien mieux."
Le petit clin d'œil pour clôturer la phrase ne le rassurait guère mais il ne pouvait rien faire alors il se contenta de hausser les épaules. Ils révisaient depuis un moment maintenant et Obito était à peu près confiant pour la première fois depuis longtemps. Les seules choses qui pourraient lui nuire seraient le trou de mémoire et le stress de parler devant des professeurs. Quant au gris, il était trop confiant pour se laisser absorber par le stress. Néanmoins, s'il ne se présentait pas, il le regretterait amèrement parce qu'il devrait immédiatement aller au rattrapage et dieu sait que personne ne voulait y aller.
"D'ailleurs, dit Kakashi alors qu'ils s'asseyaient sur le lit avec leurs cahiers, cela te dérangerait si Épouvantail dormait chez toi cette semaine ? Je pense que ça lui manque..."
Obito était plus que surpris. D'abord parce que cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu l'animal, ensuite parce qu'en le disant il semblait... Embarrassé ou énervé contre lui-même ? Il ne pouvait pas le dire. Il accepta d'un simple hochement de tête. Le loup lui manquait un peu s'il était honnête. Il avait pris l'habitude de voir sa truffe le soir. En y pensant, même en passant ses week-ends chez les Sarutobi, il ne le voyait jamais près de la maison.
"D'ailleurs, où est-il ?"
Kakashi se contenta de hausser les épaules comme il le faisait à chaque fois qu'il le lui demandait.
"Qui sait ?"
Obito savait que cela ne servait à rien d'insister. S'il décidait de ne pas parler, il ne parlerait pas. Au contraire, Obito s'épuiserait inutilement à lui faire sortir les mots de la bouche. Le gris était rusé, il détournait très facilement la conversation vers d'autres sujets quand il en avait besoin. Alors, comme d'habitude, il laissa tomber pour se concentrer sur les cours à réviser. Au moins, étudier ensemble était agréable.
Il allait lui demander par quoi il voulait commencer quand il le sentit bouger. En peu de temps, il était lové tout contre son côté, un bras entourant sa taille et le nez plongé contre le côté de son cou. Un frisson lui parcourut le corps lorsque les lèvres trouvèrent la peau.
"Qu'est-ce que tu fais ?
-Je profite de mon petit-ami. Tu sais que ça fait longtemps."
En effet, ils s'étaient quelques fois touchés expérimentalement après cette fameuse fête mais à cause de son état, Obito arrêtait les choses avant qu'elles n'aillent trop loin.
"Et ta fatigue ? Il demanda, légèrement hésitant.
-Je t'ai dit que ça allait mieux et rien ne nous empêche de faire la sieste ensuite, hum ?"
Obito ne dit rien pendant quelques secondes et quand il commença à parler, ses joues devinrent rouges comme Kakashi aimait et il bégayait tellement qu'il ne le comprenait pas. Pour le calmer, il laissa leurs affaires tomber au sol et l'entraîna pour s'allonger sur le lit. En se positionnant au dessus de lui, le brun ne pouvait pas reculer.
"Je t'ai dit que je n'étais pas comme Rin. Vous avez pu vous satisfaire d'un seul rapport mais pas moi. Tu sais, mes hormones fonctionnent."
Comme pour prouver son point, il fit rouler ses hanches contre le ventre d'Obito, le laissant sentir son érection. Il ne fallait pas longtemps avant qu'il n'abandonne et se laisse aller. Kakashi sourit victorieusement et s'abaissa pour l'embrasser. Il savait comment l'exciter rien qu'en caressant sa langue de la sienne. Il était tellement sensible qu'il jubilait en faisant la liste de tout ce qu'il pourrait lui faire qui le surprendrait davantage.
Il s'écarta juste assez pour regarder dans les deux yeux sombres du Uchiha. Ils étaient si pleins de chaleur...
"Alors... On couche ensemble ?"
* * *
Je suis tellement désolée que les chapitres mettent tant de temps à sortir ! Avec la fac, j'ai été prise dans un marathon de révisions ces dernières semaines et je n'ai pas pu souffler... Promis, à partir de maintenant, les mises à jour seront un peu plus régulières !
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