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41. Raphaël

Salut salut ! *évite les jets de tomates* Oui je sais, je n'ai pas publié depuis près de six mois, une éternité donc. Mais faut me comprendre, j'ai beaucoup de mal à trouver l'inspiration, parce qu'on arrive presque au bout de Underwater, et quelque part je n'ai pas envie que ça se finisse. Bref, ne me frappez pas svp, lisez plutôt ce nouveau chapitre tout beau tout frais ! J'espère sincèrement que vous aimerez, et je remercie ceux qui sont toujours là alors que je suis super irrégulière et super longue à rédiger cette histoire. Sachez qu'il ne reste plus que quelques chapitres, cinq ou six au maximum je pense, avant la fin. Donc oui, merci de m'avoir suivie jusque là !


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Pourquoi fallait-il que les plans de Raphaël soient toujours changés au dernier moment ?

Alors qu'il avait débarqué chez Clément avec la ferme intention de l'emmener avec lui, accompagné de Merlin et du fantôme Leo, il avait fallu que tout soit chamboulé. Évidemment, il était tombé non pas sur Clément mais sur sa mère qui, heureusement, le connaissait bien. Après une courte manipulation magique de Merlin pour camoufler Leo, Raphaël avait pu parler à la mère de son ami, et c'est comme ça qu'il avait appris que Clément s'était rendu à la fête foraine du centre-ville. Évidemment, il n'aurait pas pu rester chez lui, ç'aurait été bien trop simple !

C'est pourquoi Raphaël se trouvait actuellement en plein centre-ville, le soleil d'été cognant comme pas possible sur sa tête, et ses cheveux plein de sueur collés sur le front. Évidemment, en plus du changement de programme, il fallait que le bus ne s'arrête pas directement au niveau de la fête foraine mais plusieurs kilomètres avant. Fichue guerre en préparation ! Philippe ne pouvait-il pas se retenir d'être un prince prétentieux et orgueilleux ayant pour ambition de détruire non pas un mais deux mondes ?

Le garçon s'était déjà plaint de sa vie, souvent même. Pourquoi Aurore ne l'aimait-elle pas ? Pourquoi l'aimait-elle mais préférait-elle Luca ? Pourquoi lui, Raphaël, ne pouvait-il pas être un bon élève ? Ce genre de question existentielle quand on a seize ans et qu'on est un adolescent normal. Or, là, si Raphaël devait se plaindre, c'était plutôt d'être embarqué involontairement dans une guerre pour sauver deux mondes. Finis, les petits débats courants de l'adolescence. Finies, les plaintes aussi stupides les unes que les autres. Maintenant, il était passé aux choses sérieuses, et il n'était pas sûr d'aimer ça.

Levant les yeux, il scruta les alentours dans l'espoir d'apercevoir une quelconque trace de la fête foraine. Heureusement, ses yeux rencontrèrent la grande roue, qui ne semblait pas être à plus de deux ou trois cent mètres de leur position actuelle. Ils étaient bientôt arrivés.

Trois minutes plus tard, ils pénétraient enfin dans l'enceinte de la fête foraine. Malheureusement, l'endroit était bondé, et trouver Clément dans cette foule compacte et dégoulinante de sueur n'allait certainement pas être facile. D'accord, Raphaël et ses amis avaient déjà fait pire, mais même.

Leo : Alors c'est à ça que ça ressemble, une fête foraine ?

Raphaël tourna ses yeux vers le fantôme, qui semblait passer inaperçu pour tout le monde sauf lui. Sans doute Merlin avait-il jeté un sort visant à le rendre invisible, de même qu'avec la mère de Clément un peu auparavant.

Raphaël : Tu n'en avais jamais vue avant ?

Leo secoua la tête.

Leo : Ça n'existe pas dans notre monde.

Évidemment. Parfois, Raphaël avait tendance à oublier que les deux jumeaux, frères d'Aurore et fantômes à leurs heures perdues, ne venaient pas de ce monde. Il en oubliait même qu'Aurore elle-même ne venait pas du même monde que lui, mais qu'elle était bel et bien une sirène, camouflée dans le monde des humains.

Merlin : Par où est-ce qu'on commence ?

Le brun haussa les épaules. C'était lui le magicien, non ? C'était lui le plus ancien, le plus sage du groupe, lui qui devrait savoir la meilleure chose à faire.

Raphaël : Je suppose qu'on peut commencer par la grande tour, là-bas. L'ascenseur, comme ils l'appellent. C'est l'attraction préférée de Clément, s'il est quelque part, c'est sûrement là-bas.

Il pointa du doigt la-dite tour, qui devait culminer à une hauteur de quinze mètres environ, peut-être même un peu plus. Des gens hurlaient, assis sur les sièges de la plateforme qui descendait en chute libre avant de s'immobiliser, puis de recommencer.

Raphaël n'avait jamais vraiment compris comment les gens pouvaient aimer les parcs d'attractions, et toutes les sensations qui allaient avec. Il n'était pas très fan des sensations fortes. Avoir une boule dans le ventre et l'estomac qui remonte dans la gorge, très peu pour lui. Mais son meilleur ami en raffolait, à croire qu'il ne vivait que d'adrénaline.

Leo : On ne ferait pas mieux de se séparer ?

Le garçon secoua la tête. Dans un endroit plus petit, cela aurait été plus habile en effet. Mais là, la fête foraine s'étendait sur bien trop d'espace pour qu'une séparation ne rende les recherches meilleures.

Raphaël : Il vaut mieux qu'on reste ensemble. Il y a trop de monde, on risquerait de ne pas se retrouver. Et si jamais on tombe sur des sbires de Philippe, on serait en désavantage. On va aller jusqu'à l'ascenseur, et si jamais on est séparés par la foule avant d'y arriver, rendez-vous là-bas.

Le magicien hocha la tête sans rien ajouter. Pour une fois, Raphaël endossait ses responsabilités. Ils étaient tous les trois ici pour sauver son ami, il ne pouvait pas se cacher derrière les autres. De plus, c'était lui qui connaissait le mieux le terrain, il se devait de prendre les commandes de cette opération.

« Prendre les commandes de cette opération », railla une petite voix dans son esprit. « Tu t'es cru dans un fil ou quoi ? »

Le garçon s'intima mentalement de la fermer. Il n'avait pas le temps de penser à autre chose qu'à la raison pour laquelle ils étaient là tous les trois.

Leo : Et donc tu es sûr que ton ami est dans ce machin-là ?

Raphaël haussa les épaules.

Raphaël : Je ne suis sûr de rien, mais connaissant Clément, il y a de fortes chances que ce soit là-bas qu'il se trouve. Si ce n'est pas le cas, il faudra le chercher.

Le brun priait d'ailleurs de toutes ses forces pour que son ami soit bien dans cette attraction et pas dans une autre, parce qu'avec le monde présent par cette belle journée d'été, il n'avait pas vraiment envie de chercher dans tous les endroits où Clément pourrait potentiellement se trouver.

Arrivés à quelques mètres de l'attraction vertigineuse, Raphaël, Merlin et Leo se heurtèrent à la queue qui serpentait entre la foule. Beaucoup de monde avait l'air d'apprécier l'ascenseur et de vouloir faire un tour, aussi deux issues s'ouvraient à eux.

La première était de faire la queue comme tout citoyen modèle, jusqu'à pouvoir distinguer si Clément montait dans l'attraction ou en sortait. La deuxième, plus rapide, était de longer la queue par le côté en essayant de repérer le garçon à l'intérieur, et de vérifier à chaque départ du manège s'il n'était pas assis dans l'un des sièges.

Évidemment, la question fut très vite réglée. Il était hors de question de faire la queue, ils étaient ici en mission. Et s'ils se faisaient sermonner par un responsable parce qu'ils étaient suspectés de vouloir doubler, quel était le problème ? Aucun d'eux ne voulait monter, et ils étaient en mission pour sauver ce monde ainsi qu'un autre. Que pouvait bien être une remontrance face à la promesse de se battre pour sauver tout le monde ?

Ils se faufilèrent donc dans la foule, marchant lentement le long de la queue pour apercevoir les visages des gens qui attendaient. Leo avait un avantage indéniable, lui qui passait au travers des gens et que personne ne voyait.

Merlin : Je ne le vois nulle part.

Raphaël soupira. En effet, ils avaient remonté quasiment toute la queue, et Clément était introuvable aussi bien sur le manège que dans la file d'attente. L'espoir de le trouver là avait définitivement disparu.

Leo : Eh ! Regardez !

Le cri du fantôme, inaudible pour l'ensemble des personnes présentes, alerta aussitôt le garçon et le magicien, qui se retournèrent d'un même mouvement.

Au premier abord, Raphaël ne vit rien de particulier. Leo n'avait pas repéré Clément, alors pourquoi criait-il comme ça ? Puis, en y regardant bien une deuxième fois la scène, un détail interpela le brun.

En face d'eux, un homme d'une vingtaine d'années les fixait. Mais ce n'était pas tant le fait qu'ils les fixe qui le dérangeait, mais plutôt qu'il pouvait voir le fantôme. Et les seules personnes qui pouvaient le voir étaient celles engagées dans cette guerre. Amis et ennemis. Comme Raphaël n'avait jamais vu cet homme de toute sa vie, il en déduisait que c'était un ennemi, et que par conséquent, Clément était en danger. Ne restait plus qu'à savoir si les sbires de Philippe l'avaient déjà intercepté ou s'il leur restait une chance de s'en occuper avant.

Leo : Vous croyez qu'ils ont déjà capturé Clément ? Ou est-ce que cet homme sert simplement pour faire le guet et les autres sont en pleines recherches ?

Comme s'il venait de se rendre compte qu'il était démasqué, l'homme se fondit dans la foule et disparut de leur champ de vision. Pas assez vite cependant pour dissimuler l'arme qu'il avait au côté.

Raphaël : En tout cas il était armé.

Le problème maintenant était qu'ils n'avaient aucun moyen de localiser les sbires de Philippe. Ils devaient donc agir au plus vite, en espérant que leurs ennemis n'aient pas été plus rapides.

Raphaël : Il faut qu'on trouve Clément, ça devient urgent.

Le garçon réfléchit quelques instants. Il lui fallait un moyen d'appeler son ami et de le prévenir. Il avait déjà essayé son portable dans le bus, mais il était tombé sur la messagerie. Il n'avait sûrement pas emporté son téléphone à la fête foraine.

Une voix retentit alors dans les haut-parleurs, les faisant tous sursauter.

La voix : Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plaît. Nous demandons à la personne qui a perdu son téléphone dans le grand huit de se présenter à l'accueil.

Un grésillement signala la fin du message, et Raphaël eut une illumination.

Raphaël : Je sais ! Merlin, Leo, on va aller à l'accueil et emprunter le micro. Nous pourrons alors diffuser un message à l'intention de Clément.

Merlin : Mon garçon, c'est une idée astucieuse j'en conviens, mais les troupes de Philippe entendront le message aussi. Ils pourraient intercepter ton ami avant qu'il ne se rende au point de rendez-vous.

En effet, le brun n'avait pas pensé à ça. Fixant son regard dans le vide, il s'efforça de faire tourner son cerveau à plein régime pour trouver une solution à ce problème. Quelques secondes de plus et elle s'imprima dans son esprit avec violence.

Raphaël : Je vais donner rendez-vous à Clément à l'accueil, puisqu'il est un peu isolé des attractions. Vous le guetterez depuis les alentours, pour surveiller qu'il ne se fasse pas enlever par les hommes de Philippe avant d'être arrivé. Au moindre problème, on attaque.

Le magicien hocha la tête sans trouver quelque chose à redire, ce qui rendit Raphaël un peu fier de lui. Il venait de trouver une solution parfaite sans l'aide de personne. Il était loin des heures de cours passées à ne pas écouter les profs et des contrôles auxquels il avait ensuite des mauvaises notes. Il était loin du garçon qu'il était alors, insouciant et mauvais élève. Aujourd'hui, il était obligé de faire fonctionner son cerveau s'il voulait survivre.

Une fois arrivé à l'accueil, ils durent faire face à la réticence de la gérante, qui refusait de leur laisser le micro.

La gérante : Je suis désolée, monsieur, mais le règlement est clair. Je ne peux pas vous donner le micro, et même si je le pouvais, je ne le ferais pas. Et d'abord, pourquoi tenez-vous tellement à l'emporter ?

Raphaël : Je ne veux pas l'emporter ! Je veux seulement passer un message à un ami.

Le garçon essayait de rester le plus calme possible, et de faire preuve de diplomatie, mas cela se révélait compliqué face à cette vieille aux airs de chouette aigrie.

La gérante : L'accueil n'est pas là pour amuser la galerie, jeune homme ! Nous pouvons aider des parents à retrouver un enfant égaré, passer des annonces importantes, mais je ne suis pas là pour assouvir les désirs de n'importe quel adolescent dégingandé !

Raphaël se pinça l'arrête du nez en fermant les yeux. Non, cette mégère ne rendait pas la tâche facile.

Raphaël : Mais j'ai perdu mon ami dans la foule et je n'arrive plus à le retrouver !

C'était une tentative désespérée, et il n'espérait pas vraiment qu'elle marche. Pourtant, la femme soupira et, à contre-coeur, hocha la tête.

La gérante : Bien. Comment s'appelle votre ami ?

Un sourire éclaira le visage du brun, qui répondit aussitôt :

Raphaël : Clément. Clément Lefèvre.

La gérante n'avait pas l'air heureuse de s'accomplir de sa tâche, surtout dans ces circonstances, pourtant elle approcha ses lèvres du micro qu'elle activa.

La gérante : Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plaît. Nous demandons à Clément Lefèvre de se rendre à l'accueil, où l'attend son ami... Comment vous appelez-vous ?

Raphaël lâcha son prénom du bout des lèvres, pressé que son plan soit mis en marche. Il ne fallait pas perdre de temps, les troupes de Philippe étant déjà sur place, Clément risquait gros.

La gérante : Où l'attend donc son ami Raphaël.

Elle relâcha la pression sur le bouton du micro et tourna ses yeux orageux vers le brun.

La gérante : Voilà. Maintenant, disparaissez de ma vue.

Le garçon s'exécuta, non sans l'avoir remerciée d'abord. Peut-être avait-elle été désagréable, peut-être lui avait-elle compliqué la tâche, mais elle avait fini par l'aider.

Raphaël : On n'a plus qu'à attendre qu'il arrive, maintenant.

Le magicien et le fantôme hochèrent la tête, semblant attendre ses ordres. Raphaël n'avait pas l'étoffe d'un leader, pourtant ils avait que c'était à lui de gérer la situation.

Raphaël : Merlin, Leo, vous allez vous placer aux alentours, à droite et à gauche de l'allée. Surveillez les troupes de Philippe, de manière à ce que Clément puisse venir jusqu'à l'accueil. Si vous voyez la moindre chose suspecte, vous me prévenez.

Les deux autres obéirent, l'un s'éloignant d'un côté et le deuxième de l'autre. Bientôt, Raphaël ne put plus les distinguer, cachés derrière les buissons et les panneaux publicitaires.

Les minutes passèrent sans que rien ne vienne perturber le calme de l'endroit, assez éloigné de la foule pour que le bruit ne soit qu'un bourdonnement lointain. La seule diversité fut la jeune femme qui vint récupérer le téléphone portable tombé dans le grand huit, l'annonce qui avait permis à Raphaël de trouver un plan ingénieux.

Puis, brisant le presque silence environnant, un cri se fit entendre. Avec un sursaut, Raphaël reconnut la voix de Leo. Il se précipita alors vers l'endroit où se cachait le fantôme, et la scène devant laquelle il se trouva le laissa sans voix.

Leo, seul face à une dizaine de soldats armés, se battait du mieux qu'il pouvait. Derrière eux, deux autres soldats maintenaient Clément, inconscients, entre leurs mains gantées de fer.

Quelques secondes après, Merlin débarqua à son tour. Le temps d'analyser la situation et il se jetait dans la bataille, mains croisées pour une meilleure utilisation de la magie. Raphaël n'hésita pas non plus, il tira son épée du fourreau accroché à sa taille et attaqua l'homme le plus proche de lui.

Le bruit des épées s'entrechoquant lui semblait étrangement familier, désormais. C'était comme si son cerveau avait intégré l'idée que toute sa vie, il saurait manier l'épée. Que maintenant, il faisait partie d'une guerre inéluctable.

D'un mouvement parfaitement maîtrisé, il décapita un premier homme puis un deuxième, et trancha la taille d'un troisième. Plus rien ne lui traversait l'esprit, mis à part qu'il fallait absolument sauver Clément des griffes de leurs adversaires.

L'épée de son adversaire finit par lui écorcher le bras, et Raphaël poussa un cri de douleur. Bon sang, la lame était-elle imprégnée d'une substance étrange pour qu'une simple estafilade le brûle pareillement ?

Lâchant son arme, il s'écroula, touché également à l'arrière de la cuisse. Il savait qu'il ne fallait pas lâcher prise, et la perspective que s'il échouait Clément serait en danger lui donna la force de se relever péniblement. Baissant la tête pour éviter un énième coup, il attrapa son épée sur le sol et transperça son adversaire avec. Puis il se jeta dans un corps-à-corps avec un autre, sentant ses muscles s'embraser sous l'effort.

Coinçant l'arme de son adversaire avec la sienne, il repoussa de toutes ses forces pour éloigner l'homme de son propre corps. Comme Leo passait non loin, il s'occupa de traverser le soldat, qui s'écroula au sol, terrassé par le pouvoir du fantôme.

Bientôt, à grand coup d'épée et de magie, le groupe des sbires de Philippe fut réduit aux deux personnes qui tenaient Clément immobile. Ce dernier s'était réveillé pendant la bataille, et contemplait son meilleur ami se battre comme un forcené, une expression d'incrédulité collée sur le visage.

Raphaël : Relâchez-le.

Il cracha un filet de bave ensanglanté et fusilla les deux gardes du regard. Pourtant, ils ne bougèrent pas, ils semblaient même sur le point de s'enfuir en emportant le bouclé avec eux.

Raphaël : Vous avez perdu.

Les soldats haussèrent les sourcils, et l'un d'eux sourit comme s'il ne croyait pas ses paroles. Pourtant, silencieux comme un chat grâce à ses facultés de fantôme, Leo s'était glissé derrière eux. Il les traversa en souriant, comme s'il ne faisait rien de plus que passer à travers une chute d'eau. Les deux hommes s'effondrèrent, relâchant Clément par la même occasion.

Clément : Raph ! C'était quoi ça ? Qui sont ces gens ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et pourquoi est-ce que tu te bas avec une épée, comme au moyen-âge ? Qui sont ces gens qui t'accompagnent ?

Ça faisait beaucoup de questions d'un seul coup, et ils n'avaient pas le temps d'y répondre. Ils devaient retourner auprès d'Aurore et des autres avant que d'autres sbires de Philippe ne rappliquent.

Raphaël : Écoute Clément, j'ai pas le temps de tout t'expliquer maintenant. Faut que tu me suives, t'es pas en sécurité ici.

Rangeant son épée dans son fourreau, le garçon s'aperçut qu'il avait une fiole dans la poche. Il se rappela alors de ce qu'elle contenait, ce liquide créé par son amie pour tout expliquer aux autres, sans passer par les mots. Raphaël ne savait pas par quel miracle le petit flacon de verre ne s'était pas brisé dans le combat, néanmoins il le sortit et le tendit à son ami.

Raphaël : Bois ça, tu comprendras. En attendant, il faut qu'on rentre. Merlin, je crois que ce serait beaucoup plus rapide et beaucoup moins dangereux si vous nous téléportiez directement au lycée.

Clément : Téléporter ? Au lycée ? De quoi est-ce que vous parlez ?

Évidemment, il ne pouvait pas comprendre. Pas avant d'avoir bu la potion, qu'il contemplait d'ailleurs d'un œil inquiet.

Raphaël : Bois.

C'était un ordre pur et simple, que Clément aurait pu contester, mais de nombreuses années d'amitié leur permirent de ne pas épiloguer. Le bouclé vida la fiole d'une traite, et elle lui glissa des mains tandis que ses yeux s'écarquillaient.

Avant que son ami ne puisse poser de questions, Raphaël sentit ses entrailles danser la samba et il ferma les yeux. Lorsqu'ils les rouvrit, il était de nouveau debout dans l'enceinte du lycée, Leo, Clément et Merlin à ses côtés. Avec un sursaut, il s'aperçut qu'ils étaient les premiers à revenir de leur dangereuse mission.

Raphaël : Les autres ne sont pas rentrés ?

Il se tourna vers Merlin, conscient que le magicien ne pourrait pas lui donner plus d'informations puisqu'il s'était trouvé avec lui tout le long.

Luca : Parle pas trop vite...

Raphaël fit un bond de plusieurs mètres en arrière, littéralement. Depuis qu'ils avaient appris que leurs pouvoirs du monde marin leur étaient restés et qu'ils pouvaient faire des prouesses, il avait appris à les maîtriser. Mais dans la surprise, il avait oublié que son corps ne réagissait plus pareil.

Clément : Raph, tu voles !

Il avait l'air un peu hébété, comme s'il rêvait ou qu'il était shooté. La potion d'Aurore était-elle censée avoir ces effets-là ? Raphaël ne le saurait jamais car au moment même où il se posait cette question, il remarqua que Luca portait quelqu'un sur son dos. Une touffe de cheveux noirs dépassait, mais surtout, une longue plaie béante parcourait le côté de la personne. Retenant un cri d'horreur, le garçon reconnut Lucas.

Raphaël : Qu'est-ce qui s'est passé ?

Balayant la question d'un revers de la main, Luca déposa leur ami sur la table la plus proche et se tourna vers Merlin.

Luca : Vous pouvez m'aider ?

Le magicien s'exécuta, repoussant le reste du petit groupe pour pouvoir s'activer sur le cas de Lucas en paix. Raphaël en profita pour faire assoir Clément, qui avait toujours l'air drogué, et Tom sur un banc plus loin.

Luca le rejoignit et ils purent enfin répondre aux questions des deux garçons, qui étaient plus que nombreuses. Peu à peu, Clément semblait retrouver son état normal.

Ils restèrent là, les deux guerriers face à leurs amis, essayant de leur expliquer du mieux qu'ils pouvaient les faits. Ils furent également rejoints par Axelle et Céleste, qui avaient préféré se débarbouiller un peu avant. Quant aux fantômes, ils se tenaient en retrait comme s'ils étaient des êtres indésirables.

Ils étaient toujours dans la même position, presque figés dans le temps, lorsqu'un léger bruit leur fit comprendre qu'Aurore, Pierre, Alissia et Jordan venait d'arriver. Et ils n'étaient pas seuls : Amélie, Thomas et Justine étaient avec eux.

La première à bouger fut Aurore, qui se jeta sur Raphaël et Luca et les serra dans ses bras.

Aurore : Oh mon dieu ! Est-ce que vous allez bien ? Que s'est-il passé ?

Elle leva les yeux et salua Clément et Tom, les serrant brièvement dans ses bras à leur tour. Puis elle s'assit lourdement sur le sol de gravier, comme si elle pouvait enfin se reposer après de lourds efforts. En même temps, c'était sûrement le cas, leurs missions n'ayant rien d'une simple promenade de santé.

Aurore : Racontez-moi ce qu'il s'est passé.

Raphaël s'exécuta le premier, racontant comment ils avaient peiné à chercher Clément, et comment ils avaient dû se battre pour le soutirer des mains ennemies. Puis ce fut le tour de Luca, qui expliqua qu'ils s'étaient fait attaquer chez Lucas et qu'ils avaient réussi à fuir in extremis, emportant Lucas et sa blessure jusqu'au lycée. Enfin, Aurore leur fit à son tour le récit de ses propres péripéties, leur racontant comment leurs adversaires avaient pris l'allure de Thomas et Amélie, ainsi que l'étonnement général lorsqu'ils n'avaient rencontré personne chez Justine. En somme, ils étaient tous vivants.

Merlin : Les garçons, je vais avoir besoin d'aide pour transporter votre ami jusqu'à son lit, à l'intérieur. Il survivra, je ne m'inquiète pas pour ça, mais il a besoin de repos pour le moment.

Luca : Je m'en charge.

Tandis qu'il s'éloignait afin de porter Lucas jusqu'à la salle réservée pour le dortoir des garçons, Aurore se tourna vers Jordan.

Aurore : Je sais qu'on vient juste de rentrer, que tout le monde est encore sous le choc, mais plus vite on s'y prendra mieux on sera préparés. Peux-tu évaluer les carrures de chacun pour donner une arme à tout le monde ?

L'ancien triton hocha la tête avec un maigre sourire. Il avait l'air épuisé, pourtant il se leva. Rassemblant les nouveaux venus, il sortit ses instruments de mesure et commença à relever les marques nécessaires.

Raphaël se trouvait à présent seul avec Aurore, et une sensation de gêne s'empara de lui. Depuis qu'il avait surpris leur conversation, à Luca et elle, dans la chambre chez Jordan, il avait la désagréable impression d'être de trop. Mais aussi, il lui semblait qu'il était un imposteur, qu'il détenait un secret qu'il n'aurait jamais dû entendre.

Aurore : Ça va ? Tu es très silencieux.

Le garçon soupira. Comment pouvait-elle être si calme, alors qu'ils étaient dans une situation critique ? Comment faisait-elle pour prendre si bien les choses, alors qu'ils se couchaient chaque soir sans savoir s'ils allaient survivre au lendemain ?

Raphaël : Comment tu fais pour être tellement calme alors qu'on risque nos vies ?

La question avait fusé sans même qu'il ne puisse la retenir, et il se frappa mentalement. Son ton de réprimandes ne lui convenait pas, mais visiblement il n'avait pas choqué son amie car elle sourit doucement.

Aurore : Je ne suis pas calme, tu sais. J'essaie juste de ne pas m'emporter, parce que si je laissais mes émotions déborder, je ne pense pas que ce serait utile. Au fond, je suis morte de peur. J'ai peur pour vous tous, parce que je vous ai tous emportés dans cette guerre alors que vous n'aviez rien demandé. J'ai peur qu'il vous arrive quelque chose. Alors je me force à réagir le plus calmement possible, pour ne pas déraper.

Raphaël : Ce n'est pas ta faute, tu sais. Et même si j'avais eu le choix, je n'aurais pas fait les choses autrement. On risque nos vies chaque jour, c'est vrai. Mais tu es mon amie, et on ne laisse pas tomber les amis.

Il soupira, souriant intérieurement. La méthode de la blonde marchait plutôt bien, il se sentait envahi d'un certain calme, alors que quelques minutes avant, il aurait eu envie de se terrer dans un trou et de ne plus jamais en sortir.

Aurore semblait sur le point de dire quelque chose lorsqu'elle fut interrompue par Jordan, que suivaient leurs amis nouvellement arrivés.

Jordan : On a terminé, Votre Altesse. Vos amis sont prêts à être entraînés, même si je pense sérieusement qu'il serait plus sage d'attendre demain pour cela.

Aurore : Bien sûr. Je vous laisserai le soin de vous occuper d'eux, à Merlin et à toi. Je dois absolument aller chercher ma sœur, de mon côté. Je dois d'ailleurs envoyer un message à ma tante pour la prévenir.

Raphaël : Ta sœur ? Celle dont tu as rêvé ? Tu sais où elle se trouve ?

Aurore hocha la tête.

Aurore : Oui, mais j'ai peur que Philippe ne le sache aussi. C'est pour ça que je dois agir au plus vite. Demain matin, je vous embarque et nous irons les mettre en sécurité.

Elle se tourna alors vers Jordan, sourcils froncés.

Aurore : Qu'est-ce que tes mesures ont donné ?

Le garçon haussa les épaules d'un air modeste avant de répondre :

Jordan : Les pistolets semblent convenir à Justine, tandis qu'Amélie hérite d'une épée, Thomas d'une hache, Tom d'une carabine et Clément d'une batte de baseball. Je ferai les mesures sur Lucas demain.

Raphaël : Une batte de baseball ?

Le garçon n'était pas sûr qu'une simple batte serve à grand chose dans la guerre qui se préparait, mais soit.

Jordan : Oui. Mais contrairement aux battes normales, elle frappe plus fort, et est pourvue d'un peu de magie.

Dans ce cas, Raphaël comprenait mieux que ce soit une arme destinée à Clément.

Aurore : Bien. Il est tard, nous devrions manger et aller nous coucher, pour être en forme demain.

Elle se leva, et Raphaël fut sidéré par son assurance. Debout de la sorte, elle avait tout d'un chef et sa présence imposait le respect et le silence. C'était assez étrange de voir que la jeune fille, qui avait toujours été d'un naturel timide et introverti, avait développé une certaine aisance à prendre les rênes du groupe pour les guider au mieux dans cette guerre.

Comme le brun n'avait pas faim, l'appétit coupé, il décida de partir se coucher immédiatement. Aussi, lorsqu'il arriva dans la salle qui servait de chambre aux garçons, il la trouva totalement déserte, à l'exception de Lucas, un bandage autour du ventre, qui dormait profondément.

Raphaël s'allongea sur sa propre couchette et ferma les yeux. Demain matin, il lui faudrait accompagner Aurore pour mettre en sécurité sa sœur et sa tante, ainsi que son cousin. Il se surprit à prier silencieusement pour que tout se passe comme prévu et qu'ils ne rencontrent pas de difficultés, ce qui, autant le dire, était quasiment impossible. Cependant, cela lui permit de s'endormir rapidement, sombrant dans le monde des rêves comme s'il n'avait pas dormi depuis des semaines.

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