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38. Aurore

Aurore l'avait fait. Elle n'y croyait pas vraiment, pourtant il était indéniable qu'elle avait exécuté la lourde sentence destinée à ce traître de Robert. Elle se sentait d'ailleurs légèrement nauséeuse en repensant à la froideur avec laquelle elle l'avait tué, lui ainsi que certains de ses soldats. Elle était une tueuse, une meurtrière. Et elle allait devoir vivre avec toute sa vie, maintenant.

Levant les yeux vers les personnes présentes devant elle, elle commença par chercher le regard de Luca ou de Raphaël. Mais, ne pouvant pas se décider, elle opta pour celui d'Alissia. Cette dernière avait une balafre juste sous l'oeil droit, et elle tenait fermement son épée entre ses mains. Elle ne semblait pas se remettre de ce qu'avait fait Aurore, et celle-ci n'était pas sûre de s'en remettre un jour non plus.

Aurore décida de laisser la vie sauves aux hommes de Robert, à condition qu'ils soient exilés dans leur monde. Elle précisa qu'une fois la guerre finie, ils seraient condamnés à des travaux d'intérêts généraux. Comme elle était épuisée, Merlin se chargea de les envoyer dans l'autre monde, et tout redevint calme dans le lycée. Les seules preuves de la bataille qui venait de se dérouler étaient leurs nombreuses égratignures, et les cadavres qui jonchaient le sol. Ça aussi, Aurore laissa Merlin et Jordan s'en charger. Quant à elle, elle réunit le reste du groupe dans la salle 14, pour attendre Merlin et Jordan afin d'expliquer le plan pour les jours à venir.

Près d'une heure plus tard, lorsque les deux revinrent en ayant nettoyé la totalité de la cour, débarrassé les cadavres, Aurore put enfin donner les indications nécessaires à la continuation de leur mission. Ce qu'elle s'empressa d'expliquer :

Aurore : Maintenant que tout le monde est là, je vais expliquer quelques petits points. Nous allons dormir pour le reste de la nuit, et demain, nous nous séparerons en trois groupes. Chacun des groupes va aller chercher une personne différente, et quand nous aurons trouvé tout le monde, nous reviendrons ici.

Voyant que certains fronçaient les sourcils avec perplexité, Aurore se rendit compte qu'avec la bataille qui faisait rage, elle n'avait pas encore résumé leurs péripéties à la soirée de Philippe. Aussi, elle s'empressa de rectifier cette erreur.

Une fois son récit terminé, le silence était pesant, et ce fut Alissia qui le rompit :

Alissia : Alors on va aller les chercher, c'est ça ? Justine, Thomas, Amélie, Tom, Clément, Lucas... On va aller les récupérer et les mettre en sécurité ?

Ce qu'Aurore s'apprêtait à répondre à sa meilleure amie ne lui plaisait pas, ça ne lui plaisait pas du tout. Mais ils ne seraient jamais en sécurité, tant que Philippe serait en vie ou non maîtrisé.

Aurore : Oui, on va aller les chercher. Mais on ne va pas les mettre en sécurité, du moins pas tout à fait. Tant que cette guerre ne sera pas gagnée, ils seront en danger. On va les ramener ici, et les entraîner. Ils prendront part à cette guerre. Car, après tout, quel meilleur moyen de se protéger que d'apprendre à se défendre, à se battre ?

Elle soupira. Si jamais un de ses amis mourrait, elle s'en voudrait toute sa vie. Mais elle savait que c'était la seule solution, et plus ils étaient dans leur groupe, plus les chances de vaincre Philippe et ses sbires étaient grandes.

Elle croisa alors le regard de Pierre et vit qu'il avait compris. Il était peut être long à la détente, il était peut être pas très futé, un peu à l'ouest, mais il avait compris l'importance de la chose.

Soupirant une énième fois, la jeune fille reprit :

Aurore : Je disais donc... Demain matin, nous nous diviserons en trois groupes équitables. Le premier, composé de moi-même, Alissia, Pierre et Jordan, ira chercher Thomas et Amélie sur le bateau de croisière où ils sont en vacances. Puis nous passerons chercher Justine chez elle juste après, sur le chemin du retour. Le deuxième groupe, composé de Luca, Axelle, Sean et Céleste, partira chercher Tom et Lucas. J'ai eu la confirmation qu'ils sont tous les deux chez Lucas pour le reste de la semaine. Enfin, le dernier groupe, composé donc de Raphaël, Merlin et Leo, partira chercher Clément. Nous nous retrouverons tous ici en fin après.

Au regard que lui lança Raphaël, Aurore comprit qu'il se demandait pourquoi, encore une fois, c'était lui qui écopait de Merlin. D'un autre côté, Aurore avait fait des groupes qu'elle considérait comme assez équilibrés, et qui pourrait essuyer une attaque si le cas se présentait. Elle aurait préféré partir avec Luca et Raphaël, mais alors il aurait fallu mettre Alissia et Pierre dans des groupes différents. Et, après ce qu'ils avaient vécu, Aurore ne voulait pas les séparer. Ils avaient besoin l'un de l'autre, comme elle avait besoin de ses deux amis.

De plus, Aurore aurait pu échanger entre Luca et Raphaël, mais elle ne l'avait pas fait par pur égoïsme. Si elle avait créé deux groupes différents, Axelle aurait été avec Raphaël, et ça, c'était hors de question. Elle n'allait pas la laisser sans surveillance.

Aurore : Bien. Si vous n'avez aucune question, je propose qu'on aille se coucher. Demain, une longue journée nous attend, et nous devons nous reposer.

Les autres hochèrent la tête, aussi les quatre filles se dirigèrent vers la salle qui faisait office de dortoir des filles, tandis que les garçons partaient vers l'autre salle servant de chambre.

Aurore était tellement épuisée qu'à peine eut-elle fini de nettoyer ses plaies et son visage et s'allongea-t-elle sur le lit de camp qu'elle s'endormit.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le jour n'était pas levé. Les filles dormaient toutes profondément, et à en juger par les ronflements qui provenaient de la pièce d'à côté, les garçons devaient dormir également.

Levant les yeux vers l'horloge, Aurore s'aperçut qu'elle n'avait dormi qu'une heure, tout au plus. Il était presque une heure du matin, elle pouvait se rendormir jusqu'au matin. Pourtant, allongée dans son lit, le sommeil ne revenait pas. Elle gardait les yeux grand ouverts sur le plafond, le fixant sans rien dire.

Elle était une meurtrière. Elle avait peut être des raisons d'avoir tué Robert, après tout il avait tué sa mère, ses frères, et rendu fou son père, mais les autres ? Ils étaient simplement au service de Robert, peut être qu'ils n'avaient jamais voulu se battre. Peut être qu'ils avaient des familles, une femme, un mari, des enfants, qui ne les reverraient jamais à cause d'elle.

« Stop ! » s'insurgea-t-elle. « Ils étaient là pour essayer de te vaincre, pour essayer de tuer tes amis ! Si tu ne les avais pas tués, vous seriez probablement tous morts ! ».

Cela apaisa un peu sa conscience. D'accord, elle avait tué des hommes et des femmes, mais seulement parce qu'ils s'en prenaient aux gens qu'elle aimait.

Soudain, Aurore sentit un haut-le-coeur s'emparer d'elle. Elle s'assit précipitamment sur son lit. Que lui arrivait-il ?

Avant de pouvoir ne serait-ce qu'esquisser le moindre mouvement, Aurore se sentit sombrer.

« Pitié, pas encore ! » pensa-t-elle avant de sombrer dans un flash du passé.

Elle se trouvait une pièce bien éclairée, assez large. Il s'agissait d'une salle à manger, une table et des chaises trônaient au milieu. Et, à un bout de la table, un triton était assis, une assiette et un verre devant lui. Un autre triton se tenait debout à ses côtés.

Aurore reconnut sans hésiter son père et le Grand Cavalier, qui n'étai tautre que Robert.

Stéphane : Aurore...

La jeune fille se crispa et tourna la tête vers son père. Pouvait-il la voir ? Mais non, c'était impossible ! Le Grand Cavalier n'existait plus, et de plus, ils ne pouvaient pas être dans le présent, ils semblaient plus jeunes. Avec un autre sursaut, Aurore se rendit compte que son père ne faisait que se souvenir d'elle. Il avait les yeux dans le vague comme s'il contemplait un autre monde.

Robert : Mon roi ?

Stéphane se tourna vers son conseiller.

Stéphane : Rien, je divague, voilà tout. Vous savez aussi bien que moi que je perds un peu la boule, ces temps-ci. D'abord ma femme, décédée prématurément ! Puis mes fils, tués par ce traître, ce lâche ! Et enfin mes filles, exilées à tout jamais dans un autre monde, sans aucun souvenir de moi. Je suis seul, tout seul, à présent.

Il soupira et Aurore sentit les larmes monter à ses yeux. Elle se rappela comment son père s'était énervée contre elle, lorsqu'elle avait voulu dire un dernier au revoir à sa mère.

Robert : En parlant de ça, Votre Majesté... Ne serait-il pas plus prudent de me communiquer le lieu où vous avez envoyé vos filles ? Surtout la dernière, elle est si jeune ! Il serait tellement plus prudent de me dire...

Stéphane : Non !

Le Grand Cavalier eut un mouvement de recul et le roi se prit la tête dans les mains.

Stéphane : Excusez-moi... Ce n'est pas contre vous, mais je préfère que personne ne soit au courant. C'est plus sûr pour elles ainsi.

Il fut pris d'une quinte de toux et, aussitôt, Robert prit le verre sur la table et servit un liquide rosâtre. Cependant, avant de le tendre à Stéphane, il versa quelques gouttes d'un produit étrange qu'il cacha rapidement dans sa poche.

Robert : Tenez. Buvez, Majesté.

Le roi hocha la tête et but la mixture d'un trait. Aurore aurait voulu lui crier que c'était un piège, que le Grand Cavalier était Robert et qu'il était en train de l'empoisonner, mais cela n'aurait servi à rien. Elle était dans un souvenir, elle ne pouvait pas intervenir. Elle devait se contenter d'observer et d'écouter. Il devait y avoir une bonne raison pour qu'elle ait ces flashs, ils devaient contenir des informations cruciales, aussi elle devait se concentrer pour ne rien louper.

Stéphane : Merci, messires.

Aurore sentit son cœur se serrer alors que le souvenir changeait autour d'elle.

Cette fois, elle était en extérieur, dans un parc. La lumière était si vive qu'elle dut fermer les yeux quelques secondes pour s'habituer à la luminosité. Enfin, quand elle put les rouvrir, elle distingua deux jeunes hommes de respectivement douze et huit ans environ. Le premier était le roi, c'était indéniable. Quant au deuxième, il disait quelque chose à Aurore. Elle le reconnut alors : c'était Edward, l'homme qu'elle avait vu dans son rêve, quelques jours auparavant. Le frère de son père.

« Alors ils sont vraiment frères » songea-t-elle avant de se concentrer dans la vision.

Les deux jeunes garçons jouaient à un jeu de carte, et apparemment, c'était l'aîné qui gagnait car le plus petit râlait.

Edward : T'es un tricheur !

Stéphane écarta les mains en souriant. Il affichait un air coupable, pourtant il n'avait pas l'air de s'en vouloir.

Stéphane : T'es nul, t'es nul, Ed ! C'est pas grave !

Au loin, une voix appela les deux noms. Aussitôt, les deux garçons se redressèrent.

Edward : Je déteste vivre dans ce château ! C'est pire qu'une prison ! Je ne peux pas sortir, je ne peux rien faire !

Son frère haussa les épaules.

Stéphane : En même temps, Ed, tu passes ton temps à faire n'importe quoi. Depuis que tu es tout petit, tu passes tes heures à faire le voyou. Même le peuple pense que je suis enfant unique depuis la fausse couche de mère, tout ça parce que tu es un idiot ! Si tu te pliais aux règles, je suis sûr que tu aurais le droit de faire comme moi, de sortir, de voir les gens...

Le benjamin fit une grimace.

Edward : Je déteste être un prince ! J'aurais voulu naitre ailleurs, ne pas vous connaître, tous autant que vous êtes ! Un jour, tu verras, je m'enfuirai d'ici et je deviendrai un triton tout ce qu'il y a de plus normal ! Et vous ne me retrouverez plus jamais !

Fâché, le petit garçon s'enfuit d'un coup de nageoire tandis que son frère aîné restait saisi par tant de violence. Aurore elle-même commençait à comprendre pourquoi personne ne connaissait l'existence de son oncle, il avait dû réaliser son rêve d'une vie normale.

La vision changea de nouveau. Cette fois, les deux garçons étaient devenus grands, et ils étaient assis autour d'un grand bureau de bois. Aurore le reconnut sur le champ, c'était le bureau de son père.

Stéphane : Eh bien eh bien eh bien... Edward Bellefeuille... Ou devrais-je t'appeler Edward Black, plutôt ? Cela fait combien d'années que nous ne nous sommes pas vus ?

L'autre haussa les épaules avec un léger sourire.

Edward : Des années. Vingt ans, pour être exact.

Le roi hocha la tête.

Stéphane : En effet. Tu t'es enfui à l'âge de dix-sept ans. Pourquoi es-tu revenu aujourd'hui ?

Edward resta silencieux quelques secondes, puis répondit enfin :

Edward : J'ai rencontré quelqu'un.

Le père d'Aurore haussa un sourcil.

Stéphane : Et en quoi cela me concerne-t-il ?

Pour la deuxième fois, Edward garda le silence quelques secondes. Mais cette fois, Aurore comprenait. Ce qu'il s'apprêtait à révéler était dangereux, et interdit.

Edward : C'est une humaine.

Aussitôt, le roi se leva en repoussant sa chaise et tonna :

Stéphane : EDWARD LOUIS HUBERT BELLEFEUILLE !

Il se prit aussitôt la tête entre les mains. Le poison de Robert devait faire effet, Stéphane avait l'air plutôt mal en point.

Stéphane : Comment oses-tu ? Comment oses-tu faire ça ? Quand je suis devenu roi, je ne t'ai pas fait rechercher. Je t'ai laissé vivre ta vie comme tu le voulais, parce que tu es mon frère ! Alors comment oses-tu bafouer les lois de notre royaume ?

Edward se leva à son tour et fit face à son frère aîné.

Edward : Je suis venu te voir parce que, justement, tu es mon frère ! Je veux pouvoir être envoyé dans le monde des humains, je veux pouvoir vivre avec Esperanza ! Tu sais aussi bien que moi que je n'ai pas ma place dans ce monde !

Stéphane : Peu m'importe ! Disparais tout de suite, et j'oublierai tes confessions ! Sinon je te ferai subir le sort réservé aux traîtres : l'exécution !

Tandis qu'il s'asseyait sur son fauteuil, Edward sortit de la pièce d'un mouvement de queue rageur. Et la vision changea de nouveau.

Les deux tritons étaient de nouveau dans le bureau, mais cette fois, ils semblaient tenir une discussion tout à fait normale et posée.

Stéphane : Tu dis que tu lui fais confiance ?

En face de lui, son frère hocha la tête.

Edward : Oui. Je mettrais ma vie entre ses mains s'il le fallait. J'ai plus confiance en elle qu'en moi-même.

Le roi soupira. Des larmes semblaient perler au coin de ses yeux, pourtant il faisait des efforts visibles pour les retenir.

Stéphane : Bien... Dans ce cas, tu sais ce qu'il te reste à faire. Mais tu n'auras plus le droit d'entrer en contact avec elle, par quelque moyen que ce soit.

Edward fit une grimace comme celle de lorsqu'il était enfant, puis soupira.

Edward : Je sais. De toute façon, je... je l'ai mise en danger. Et maintenant qu'elle est enceinte... l'enfant est en danger aussi.

Stéphane hocha la tête et sortit de la pièce. Il revint dans les secondes qui suivirent, une petite sirène âgée d'environ deux ans dans les bras. Il la tendit à son frère, qui la prit avec douceur.

Stéphane : Emmène-la dans le monde des humains. Ses souvenirs ont déjà été effacés, et Merlin a lancé un sort qui transformera sa queue en jambes dès qu'elle sera à l'air libre.

Cette fois, il ne put empêcher une larme de couler, et Aurore le regarda l'écraser sur sa joue, impuissante.

Stéphane : Prends-la, et amène-la dans l'autre monde. Quand tu seras arrivé au port, il y a une colline. Sur cette colline, il y a une maison un peu reculée. Emmène-la là-bas, emmène-les toutes les deux là-bas. Elles y seront en sécurité, et ton enfant aussi.

Edward hocha la tête et, sans regarder derrière, sortit de la pièce.

La vision sembla vaciller, lentement d'abord, puis de plus en plus vite, ce qui donna la nausée à Aurore. Cela continua pendant quelques secondes, secondes où Aurore se força à fermer les yeux pour ne pas vomir.

Lorsque les secousses s'arrêtèrent, elle ouvrit les yeux. Elle était de nouveau assise sur son lit, avec en arrière plan les ronflements de Merlin et les respirations des filles à côté d'elle.

Elle soupira longuement avant de se rallonger sur le lit de camp.

Enfin, elle savait où était cachée sa sœur. Et, une fois qu'ils auraient ramenés ses amis sains et saufs, elle partirait à la recherche de Jade. Avant qu'il ne soit trop tard.

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