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33. Raphaël

Raphaël était allongé dans son lit de camp et ne trouvait pas le sommeil. Il avait entendu Aurore se coucher, dans la pièce d'à côté, quelques minutes auparavant.

Non loin de lui, Merlin ronflait, tandis que les souffles réguliers de Jordan, Pierre et Luca démontraient qu'ils dormaient. Les fantômes ne respirant pas, Raphaël ne pouvait pas être sûr qu'ils dormaient. Quant à lui, incapable de dormir, il réfléchissait.

Plus tôt dans la soirée, quand Pierre avait ri et déclaré ''elle te drague'', en insinuant qu'Aurore pouvait être jalouse, Raphaël s'était senti obligé de le démentir. Il avait aussi clairement stipulé qu'il ne voyait pas pourquoi Aurore serait jalouse. Sauf que voilà, il savait très bien pourquoi. Mais il ne pouvait pas le dire, car il n'était pas censé avoir entendu la discussion entre Luca et elle. Il avait donc dû jouer l'indifférence, et au vu de l'expression d'Aurore, il savait qu'il l'avait blessée. Il n'avait pas voulu la blesser, mais c'était soit ça, soit il révélait devant tout le monde que, de même que Luca, il était amoureux d'Aurore. Sauf qu'Aurore avait dit à Luca qu'elle ne pouvait pas choisir, et il ne pouvait pas la forcer à choisir en la mettant face au fait accompli. Alors il l'avait blessée. Il n'en revenait toujours pas. Et puis, tout compte fait, il n'en revenait toujours pas non plus du fait qu'Aurore avait changé. En l'espace de quelques jours, elle s'était transformée. Alors qu'elle avait toujours été timide et plutôt réservée, elle était devenue autoritaire, une vraie leader. Elle prenait les choses en main et semblait aimer ça. Même si, Raphaël s'en doutait, personne n'aimait prendre les choses en main pour partir en guerre.

Changeant de position, Raphaël passa un bras sous sa nuque pour se caler, mais cette position était encore plus désagréable. N'en pouvant plus des ronflements de Merlin, il se leva d'un mouvement rageur et sortit dans la cour. Là, il s'allongea dans l'herbe et contempla les étoiles.

Il regrettait de jamais avoir appris à les reconnaître, ainsi que les différentes constellations qu'elles constituaient. Lorsque son grand-père lui avait proposé de lui apprendre, des années auparavant, il avait refusé sous prétexte que ça ne lui serait d'aucune utilité. Maintenant, son grand-père était mort depuis longtemps, et il regrettait de ne pas l'avoir écouté. Il aurait pu s'occuper, plutôt que rester allongé là comme un cadavre. Et, malheureusement pour lui, il y avait de fortes chances qu'il finisse par en devenir un, de cadavre, au vu de la guerre qui se préparait.

Raphaël ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'il s'était allongé là, mais il entendit un bruit qui le fit sursauter. Il se redressa vivement, le bras endolori, et se trouva nez-à-nez avec Pierre.

Raphaël : Tu m'as fait peur !

Il se rassit à même le sol, et il vit que Pierre faisait de même. Il semblait plutôt mal en point, l'air maladif. Il avait perdu du poids depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il avait des cernes sous les yeux, et ses cheveux blonds ressemblaient à des brins de paille séchés.

Raphaël : Est-ce que tu vas bien ?

Mentalement, il se frappa le front du plat de la main. Bien évidemment que ça ne pouvait pas aller bien ! Il avait été capturé par Philippe, peut être même torturé, et maintenant voilà qu'il était embarqué dans une guerre pour sauver deux mondes, dont un dont il ignorait l'existence encore peu de temps auparavant !

Pierre : Je ne sais pas trop...

Il soupira longuement.

Pierre : Je n'arrive pas à dormir, et le peu que je dors, je fais des cauchemars affreux. Je rêve du bateau, je vois des monstres sans visages qui arrivent, ils nous séparent, Alissia et moi. Puis ils la tuent, de différentes manières. Ils la dévorent, ils l'égorgent, ils l'écartèlent... Ça dépend des fois. Puis après, c'est votre tour. Vous mourez tous, tués par ces monstres, pendant que moi, je vous observe, impuissant.

Raphaël ne savait pas quoi répondre. Il était très rare, voire même improbable, que deux garçons se racontent leurs rêves respectifs. C'était peut être une question de virilité. Peut être qu'ils laissaient ça aux filles. Mais en tout cas, Raphaël n'avait jamais raconté ses rêves à personne, même à son meilleur ami. Il valait mieux d'ailleurs.

Raphaël : Tu sais... Je vais te dire une chose. Je vais me battre contre Philippe, mais pas parce que j'en ai envie. Je ne vais pas le faire pour sauver deux mondes dont un que je ne connaissais pas jusqu'alors. Je vais le faire pour Aurore, parce que c'est mon amie.

Le mot ''amie'' lui fit mal, parce qu'il était amoureux d'elle à un point inimaginable, mais il fit taire son cœur pour continuer. Il ne pouvait pas se laisser déconcentrer.

Raphaël : Je vais le faire pour vous, parce que vous êtes mes amis. Je vais le faire parce que s'il vous arrivait quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie de ne rien faire.

Pierre : Se battre... C'est d'une guerre que tu parles, Raphaël. Comment sommes-nous censés la remporter ? On est censés se battre, on est censés remporter cette bataille, mais comment allons-nous nous y prendre ? On n'a jamais combattu de notre vie !

C'était entièrement vrai, mais d'un autre côté, Raphaël ne s'était jamais battu non plus, avant. Pourtant, quand Jordan lui avait mis une épée entre les mains, il s'était débrouillé comme s'il s'en était toujours servi. C'était comme s'il avait toujours été programmé pour se servir d'une épée, comme s'il était destiné à être épéiste.

Raphaël : Écoute... Je ne peux pas te garantir qu'on restera tous en vie, d'accord ? Mais ce que je peux te confirmer, c'est qu'on se battra tous pour notre survie. Peut être qu'on s'en sortira pas tous. Mais on fera tout pour. Parce que nous sommes des amis, une famille. On a ça de plus que Philippe. Il exploite ses troupes pour le pouvoir. On se bat par amour.

Pierre : Eh bien, tu as le don pour réconforter les gens, toi...

Son ton était lourd de sarcasme, et Raphaël haussa les épaules. C'était sa manière de voir les choses, et il lui semblait que c'était mieux que de se réveiller plusieurs fois par nuit à cause de cauchemars, ou de se lamenter sur son sort.

Raphaël : Désolé...

Son ami hocha la tête et se leva. Apparemment, la discussion était close.

Pierre : Je rentre. Tu viens ?

Raphaël secoua la tête. Il n'avait pas envie de rentrer. Pierre hocha la tête une seconde fois, l'air compatissant, et s'éloigna tandis que Raphaël se rallongeait dans l'herbe. Il resta allongé là, jusqu'à ce que rêve et réalité se mélangent. Il finit par s'endormir sans même s'en rendre compte. 

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il avait le bras endolori. Il était resté dans la même position, allongé par terre dans l'herbe, le bras sous la tête. Il avait mal au dos à cause du sol dur. Et, penchée au-dessus de lui, Aurore l'observait avec attention.

Aurore : Tiens, la belle au bois dormant s'est enfin réveillée.

Raphaël s'assit péniblement dans l'herbe et s'aperçut que, derrière elle, les autres l'observaient également, assis autour d'une des tables de pique-nique.

Raphaël : Il me semble que la belle au bois dormant s'appelle Aurore, non ?

Aurore lui tira la langue et se redressa fièrement. C'était vrai qu'avec ses longs cheveux blonds, ses yeux bleus, elle pouvait ressembler à la belle au bois dormant du conte repris par Disney. Mais à une version beaucoup plus guerrière, alors. Une version avec du feu dans les yeux et de la magie dans les doigts.

À ce moment, un détail attira l'attention du garçon.

Raphaël : Dans le conte de la belle au bois dormant... Le prince ne s'appelle pas Philipe ?

Aurore : Maintenant que tu le dis, oui.

Raphaël haussa les épaules. On ne pouvait vraiment pas faire plus différent. Quand dans le conte le prince Philippe venait sauver la princesse Aurore, ils se mariaient, avaient des enfants. Mais surtout, point essentiel, il n'était pas méchant. Il ne menaçait pas de détruire deux mondes.

Aurore : Mais on s'en fiche. On va prendre notre petit déjeuner, tu viens ?

Le garçon hocha la tête et se leva, s'aidant de la main que lui tendait son amie.

Il s'assit à la table, entre Jordan et Axelle, qui semblaient avoir bien dormi. Aucun d'eux n'avait de cernes, ni de traces d'un quelconque manque de sommeil. À croire qu'ils avaient l'habitude de se préparer à une guerre.

Raphaël prit une des tartines qui étaient posées devant lui et la porta à sa bouche sans même se demander à quoi elle était. Il avait faim, c'était tout ce qui lui importait. Et puis, elle n'avait pas mauvais goût. C'était sûrement de la confiture de fraises ou de framboises.

Luca : Quel est le programme de la journée ?

Assis en face de Raphaël, lui non plus n'avait pas l'air de manquer de sommeil.

Aurore : Eh bien, on va s'entraîner ce matin et une partie de l'après-midi. Ensuite, nous partirons vers le port, disons vers trois ou quatre heures de l'après-midi, pour avoir le temps de trouver la salle de fête réservée par Philippe. Ensuite, ce soir, on s'infiltre et on découvre ses plans. Je pense que je devrais pouvoir nous camoufler grâce à ma magie.

Elle mordit dans sa tartine sans rien ajouter.

Raphaël : D'où elles sortent, d'ailleurs ?

Comme tout le monde le regardait d'un drôle d'air, il expliqua :

Raphaël : Les tartines. Tout ça.

Il pointa du doigt les jus, les tartines, le lait, tout ce qui était posé sur la table.

Jordan : Je suis allé faire les courses, ce matin.

Raphaël hocha la tête, ce qui fit rire toutes les personnes présentes. Pourquoi riaient-ils ?

Jordan : Non, je plaisante. C'est Aurore qui les a fait venir par magie.

Ah, voilà donc pourquoi ils riaient. Ils se moquaient de lui.

Aurore : Trêve de plaisanterie, mangez. On n'a pas de temps à perdre.

Raphaël obtempéra, prenant une deuxième tartine de confiture et un verre de jus d'orange. Jusqu'à présent, il n'avait pas réalisé à quel point il était affamé.

Près de vingt minutes après le petit-déjeuner, ils étaient tous habillés et prêts à s'entraîner. Ils attendaient les ordres d'Aurore, debout au beau milieu de la cour.

Aurore : Bon... Alors, pour commencer, je crois qu'on devrait donner des armes à Pierre et Alissia. Jordan, est-ce que tu pourrais t'occuper de déterminer leur carrure, comme tu l'as fait pour nous ? Ou est-ce que le fait d'être sur terre t'empêche de faire cette tâche ?

Jordan haussa les épaules en secouant la tête.

Jordan : Je ne sais pas. Je vais essayer, mais je ne garantis pas le résultat.

Aurore : Bien. C'est toujours mieux que rien. Quant aux autres, vous pouvez aller vous entraîner. Luca, tu peux aller sur le terrain de sport, je pense que c'est l'endroit le mieux adapté pour tirer tes flèches. Axelle, Raphaël, suivez-le. Vous vous entraînerez là-bas aussi, et Jordan vous rejoindra dès qu'il aura terminé avec Pierre et Alissia. Merlin, pourriez-vous vous occuper de créer des mannequins, comme chez Jordan ? Pour qu'ils puissent s'entraîner correctement.

Le magicien hocha la tête.

Aurore : Céleste, tu peux aller de l'autre côté des laboratoires de chimie, l'espace est assez grand pour que tu puisses ne blesser personne.

Elle tourna alors ses yeux bleus vers Raphaël, souriant.

Aurore : Tu pourrais lui montrer où c'est, s'il te plaît ? Tu rejoindras Luca, Axelle et Merlin plus tard.

Le garçon opina du menton, tout en observant Luca, Axelle et Merlin s'éloigner en direction du stade.

Aurore : Bien. Alors allez-y.

Raphaël s'exécuta, guidant Céleste. Il se retourna néanmoins une fois, juste le temps d'apercevoir Jordan penché vers Pierre. Il aurait bien aimé rester avec eux encore un peu, juste pour savoir pour quoi étaient taillés Pierre et Alissia, mais Aurore lui avait confié une mission.

Céleste : Il est très grand, votre lycée.

Raphaël sursauta comme si on l'avait frappé et se tourna vers la petite rousse.

Raphaël : Grand ?

Il rit avant d'expliquer, devant la mine déconfite de son interlocutrice :

Raphaël : Pas vraiment, non. On n'est que cinq cent élèves, ici. Il y a des lycées, pas très loin, où on compte pas moins de trois mille élèves !

Devant l'air catastrophé que prenait Céleste, le garçon rit de plus belle.

Céleste : Trois mille ? C'est beaucoup ! Mon école ne compte que cinq cent élèves, comme le vôtre, sauf que l'enceinte est beaucoup plus petite. Et qu'on y passe toute notre scolarité, depuis l'âge de huit ans, où on commence, à l'âge de vingt ans, où on termine.

Raphaël : Vous commencez et terminez tard, dis donc !

Céleste haussa les épaules.

Céleste : C'est vous qui commencez tôt. En commençant là où vous commencez à six ans à huit, le cerveau est plus mature, plus propice à la réflexion.

Ce qu'elle disait n'était pas totalement faux, à vrai dire. Cependant, Raphaël se voyait mal commencer à apprendre à lire à l'âge de huit ans, pour terminer ses études au lycée à l'âge de vingt ans. Et les études supérieures alors ? Ils les terminaient à quel âge ? Trente-cinq ans ? Déjà que certains études humaines étaient très longues, alors en les commençant à vingt ans, c'était d'autant plus long.

Raphaël : Et vous êtes cinq cent ? Mais vous êtes combien de classes de chaque niveau ?

Céleste : On est deux classes de chaque niveau.

Raphaël : Et il existe quoi comme filière dans votre monde ? S, ES, L, comme chez nous ?

Céleste secoua la tête en riant doucement, faisant voler ses boucles rousses autour de ses épaules.

Céleste : Non. Ce sont des classes générales, de la première à la douzième.

Raphaël : La douzième ?

La jeune fille sourit et hocha la tête.

Céleste : Oui. Première année, on a huit ans. Douzième année, on en a vingt. Ce n'est pas comme votre système scolaire, où on compte à l'envers. Mais toujours est-il que ce sont des classes générales. Ensuite, pendant notre année de douzième, on décide le métier qu'on veut faire. Et on part apprendre ce métier. Là-aussi, c'est différent de votre système éducatif. Vous partez dans des classes générales, qui vous apprennent trop de choses, dont certaines seront inutiles. Nous, lorsqu'on a choisi un métier, on apprend ce métier, et juste ce métier. Tout ce qui concerne autre chose nous est inutile.

Pour une jeune fille de douze ans, elle faisait preuve d'une incroyable maturité. Était-ce dû à son monde d'origine, à sa capture par Philippe ou encore à la mort du garçon qu'elle aimait, ce qui l'avait considérablement endurcie ?

Céleste fronça les sourcils, l'air d'essayer de se rappeler quelque chose. Puis son regard s'éclaira et elle ajouta :

Céleste : Je pense aussi que c'est pour ça que nous finissons plus tard. À vingt ans, je pense qu'on est plus aptes à trouver quel métier on veut faire, alors que vous, à dix-sept ans, être balancés dans le monde, ça doit être dur.

Raphaël hocha la tête. Elle avait entièrement raison. Bon nombre d'étudiants arrivant en terminale ne savaient pas ce qu'ils voulaient faire plus tard.

Raphaël : C'est sûr. En tout cas, pour le moment, je n'ai aucune idée de ce que je veux faire plus tard. Ah, tiens, c'est là.

Ils étaient en effet arrivés à l'endroit où Céleste allait pouvoir s'entraîner. C'était la partie de la cour qui se trouvait entre le bâtiment des laboratoires et le vieux bâtiment contenant des salles de classes. Et si l'on contournait les laboratoires, on arrivait sur le stade.

Raphaël : Bon. Tu vas pouvoir t'entraîner. S'il y a quoi que ce soit, on est là-bas.

Il pointa du doigt le passage entre le bâtiment des laboratoires et le mur d'enceinte, le passage qui menait au terrain de sport.

Raphaël : Sur ce, je te laisse.

N'écoutant pas la réponse, il se dirigea vers le stade, où Luca, Axelle et Merlin se trouvaient. Jordan n'étant pas là, Raphaël en déduisit qu'il se trouvait toujours aux côtés d'Aurore, Pierre et Alissia, pour déterminer quelle arme leur conviendrait le mieux.

Sur le stade, des mannequins de bois roulaient à toute allure, tentant d'attaquer Axelle et Luca. Alors que l'un d'eux s'approchaient sans bruit de la jeune fille, Raphaël dégaina son épée pour le trancher en deux. Malheureusement, ce fut plus facile à dire qu'à faire, car n'étant plus sous l'eau, l'épée du garçon était lourde dans sa main. Il essaya néanmoins sa manoeuvre et taillada le côté du mannequin, qui se retourna. Bonne nouvelle, il avait tout de même atteint sa cible, même s'il avait visé un peu trop à gauche. Mauvaise nouvelle, le mannequin se tourna vers lui et le prit pour proie principale, oubliant du même coup Axelle et sa lance.

Contrairement à Raphaël, elle ne semblait pas trop batailler pour manier son arme. C'était comme si le passage de l'eau à la terre ne s'était jamais produit, elle se battait avec la même hargne et la même précision que sous l'eau.

Le garçon revint brutalement à la réalité lorsque le mannequin lui fit enfin face. Même non armé, fait de bois, il restait terrifiant, et Raphaël sursauta si fort qu'il fit un bond en arrière de trois mètres.

Une seconde ? Trois mètres ? Comment ça, trois mètres ? Raphaël revérifia en faisant un autre bond en arrière, et cette fois, il atterrit cinq mètres plus loin.

Raphaël : Qu'est-ce que...

Depuis quand était-il capable de faire de si grands bonds ?

La question demeura sans réponse car le mannequin s'approcha une énième fois et Raphaël plaça son épée devant lui. Cette fois, l'épée n'avait plus rien de lourd dans sa main, et d'un mouvement bien contrôlé, il fendit le mannequin en deux en suivant la ligne de la taille.

Merlin : Bien, mon garçon. Une question par rapport à tes grands sauts, peut-être ?

Raphaël se tourna vivement, armé de son épée, manquant au passage de décapiter le vieux magicien.

Raphaël : Comment...

Merlin : Je t'ai observé, mon garçon. Et ce que tu as fait, c'est tout à fait normal. Tu as passé des jours à t'entraîner chez Jordan, décuplant tes pouvoirs à l'épée. Alors maintenant que tu es revenu sur terre, tes pouvoirs restent les mêmes, même si tu n'es plus soutenu par l'eau.

Raphaël fronça les sourcils. Il n'était pas bien sûr d'avoir tout saisi, aussi il demanda :

Raphaël : Vous pouvez réexpliquer, s'il vous plaît ?

Merlin hocha la tête en souriant d'un air patient.

Merlin : Bien. Sur terre, tu étais irrémédiablement attiré par le sol du fait de la gravité, ce qui n'était pas le cas dans l'autre monde, car tu étais entouré d'eau. Jusque là, tu me suis ?

Raphaël opina du chef. Jusque là, en effet, c'était simple et il n'avait aucun mal à comprendre.

Merlin : Bien. Donc dans ce monde aquatique, tu t'es entraîné pour maîtriser ton don d'épéiste, juste ? Et tu as fait des choses dont tu n'aurais pas été capable sur terre : sauter plus haut, plus loin, frapper plus fort, mieux... Tout ça grâce à la magie, d'une part, et le fait que tu étais dans l'eau, d'autre part. Tu me suis toujours ?

Raphaël hocha la tête une deuxième fois.

Merlin : Bon. Maintenant, tu es revenu sur terre, dans ton monde. Mais tu n'as rien perdu de ton don d'épéiste, ni de ta capacité à faire de grands sauts. C'est à cause de la magie, certes, mais aussi de ton entraînement. Même si tu n'es plus à moitié porté par l'eau, tes capacités restent les mêmes que dans l'autre monde.

Raphaël : Vous voulez dire que...

Merlin : Oui. Tu peux continuer à te battre à l'épée et faire de grands sauts, et autres exploits, même si tu es revenu dans le champ de gravité terrestre. Tu peux continuer à faire tout ce que ne ferait pas un être humain normal.

Un sourire fendit le visage de Raphaël. Il pouvait faire tout ce qu'un humain normal ne pouvait pas faire ? Pour de bon ? Trop cool ! C'était comme être un super-héros ! Sauf que, évidemment, les problèmes liés à cette condition n'étaient pas très cool. Mais faire des bonds de géants ? Ça, c'était carrément démentiel !

Raphaël : Trop génial !

Luca : Qu'est-ce qui est génial ?

Raphaël se tourna vers son meilleur ami en souriant, même pas étonné de savoir qu'il les avait rejoint après avoir tué tous les mannequins.

Raphaël : Cette histoire de dons gardés !

Luca : Ah ! Oui, c'est cool hein ? Merlin m'en a parlé tout à l'heure. Si j'avais su qu'en revenant sur terre je serais un super-héros !

Raphaël, souriant car il avait pensé une chose semblable, était un peu déçu tout de même. Son effet de surprise s'était effacé lorsque Luca avait avoué être déjà au courant. D'un autre côté, il ne pouvait pas lui en vouloir.

Soudain, Pierre jaillit dans le champ de vision du garçon. Il était armé de ce qui ressemblait fort à un fusil de chasse.

Pierre : Eh ! Luca ! Raphaël ! Aurore m'a dit de venir vous voir pour que vous m'expliquiez un peu.

Il finit par arriver à leur hauteur, posant ses mains sur ses genoux. Il avait le souffle court et l'air essoufflé d'avoir couru.

Luca : Alors ? Quel est le verdict de Jordan ?

Pierre a souri d'un air fier, même s'il semblait toujours un peu mal en point de sa récente capture par les sbires de Philippe.

Pierre : D'après lui, je suis taillé pour utiliser une arme à feu. Un fusil, précisément. Il m'a donné celui-là.

Il secoua l'arme qu'il tenait dans ses mains.

Pierre : Ça tombe bien, j'avais déjà utilisé un fusil avec mon père, pendant une partie de chasse.

Luca donna une tape dans le dos de leur ami, tandis que Raphaël le félicitait :

Raphaël : Bravo ! Tu fais officiellement partie des super-héros voués à sauver le monde ! Ah, non, c'est vrai, pardon... Les super-héros voués à sauver les mondes !

Pierre : Ouais, ben... J'espère bien qu'on les sauvera.

Il fixa son regard dans celui de Raphaël, qui comprit instantanément qu'il faisait référence à leur discussion de la nuit passée.

Raphaël : Mais oui, y a pas de raison !

Intérieurement, il n'était pas si serein, mais il ne devait pas le montrer. Aussi, il se tourna vers Merlin, tout sourire.

Raphaël : Dites, vous pensez que Pierre aura droit aux dons de super-héros, lui-aussi ?

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