La suite est un peu flou pour moi, je ne me souviens plus des détails entre les événements... Par exemple, je ne me souviens plus de ce qu'il s'était passé entre Kai et moi en train d'aller à la boîte aux lettres de Camila et moi en train de m'infiltrer dans la chambre de cette salope.

Peut-être que c'était dû à mes LOVE et à mes pensées de plus en plus morbides, mon cerveau a préféré tout oublier... J'aurais voulu oublier ce qui a suivi aussi.

Elle pleurait dans son lit, ce qui ne lui donne toujours pas de sympathie de ma part, mais quand même... Même elle ne méritait pas ce que je lui ai fait.

Elle ne m'entendit pas aller dans sa salle de bain pour aller chercher son rasoir, et elle ne m'entendit pas revenir non plus. Je ne sais même pas si elle m'a senti la retenir sous mon corps, elle s'était laissée faire, ayant probablement perdu la détermination de se battre...

Je ne veux pas avoir à décrire ce que je lui ai fait, ni comment je l'ai fait... Tout ce que j'ai à dire est que j'avais tout orchestré pour que cela ressemble à un suicide.

Je m'enfuis ensuite; si ils avaient retrouvé une folle avec un LOVE de 13 dans la chambre d'une supposée suicidée, la vérité aurait été claire.

Malheureusement, je rentrai directement dans Midona sur mon chemin... Seule à seule avec elle, tâchée du sang de Camila... Petite Midona, si peureuse... Si sacrifiable...

- C-Chara... Q-q-qu'est-ce que tu as f-fait...?! demanda-t-elle d'une toute petite voix terrifiée, sa voix tellement aiguë que je ne comprenais presque pas ce qu'elle disait. T-tu... C-c'est... Du s-s-sang...?

- Shhh, tout va bien Midona, calme-toi. dis-je simplement, riant doucement alors que je m'approchais d'elle. Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas.

- C-Chara, je ne s-sais pas ce qu'il s'est passé, m-mais on est amie, alors...! s'exclama la brune, se refermant sur elle-même alors qu'elle reculait. N-ne me f-fais pas de mal, s-s'il te plaît...!

J'approchais Midona beaucoup plus vite qu'elle ne s'échappait, et il me fut extrêmement facile de me débarrasser de la témoin, laissant mon LOVE de 16 me pousser encore plus loin dans le gouffre de la folie.

Une fois cela fait, je rentrai dans ma chambre par la fenêtre, changeai de vêtements et nettoya mon couteau; toutes les preuves étaient détruites.

Je ne sais plus pourquoi, mais j'étais d'un seul coup devant la maison de mon Sansy d'amour, frappant à la porte pour le voir aussi vite que possible.

Papyrus était celui qui m'ouvrit cependant et, pour une raison que seulement LOVE de 16 Chara pouvait comprendre, cela m'avait mis dans la colère la plus noire que je n'avais jamais ressenti avant...

Je voulais me débarrasser de lui, le transformer en poussière et courir dans les bras de mon Sansy comme si ne rien était.

- Euh... Bonjour Chara, est-ce que tu vas bien ? demanda-t-il, confus. Tu as une expression bizarre, est-ce que tu as un problème ?

- ...Est-ce que je peux voir Sans ? demandai-je, un sourire beaucoup trop grand sur mon visage. Maintenant ?

- Oh, oui bien sûr. accepta-t-il avec un sourire, même s'il avait l'air un peu inquiet - ce qui était normal, j'étais devenue inquiétante. Sans, est-ce tu peux descendre ? Chara veut te voir !

- Je ne peux pas simplement entrer ? continuai-je, ma voix devenant de plus en plus tremblante. Pourquoi tu ne me laisses pas entrer ?

Papyrus voyait clairement que j'étais en colère avec lui, que j'étais folle de rage - même si je ne sais pas s'il était conscient de pourquoi - et ne savait clairement pas quoi faire. Il ne pouvait sûrement pas comprendre d'où venait tous ces LOVE, pourquoi cela m'avait rendu en colère contre lui, ce qu'il pouvait faire pour qu'on sorte tous les deux idem de cette situation.

Il avait l'air faible, sans défense. Il ressemblait à un petit chien sans défense, il ressemblait à Monster Kid pendant le génocide...

C'est pour ça que je pensais que je pouvais me permettre de sortir mon couteau et de l'attaquer; j'avais oublié qu'il n'était pas aussi faible qu'il ne l'avait l'air.

Mon attaque lui fit mal, mais il recula et se protégea assez pour survivre... Et laisser place à un Sans tellement choqué que cela me ramena à la réalité pendant au moins un moment.

- As-tu la moindre idée de ce que tu fais ?! demanda-t-il, se téléportant entre moi et son frère. Qu'est-ce qui te prend ?

- S-Sans... soufflai-je, pétrifiée de peur.

- Ouf...

- Chara, ton LOVE ! s'exclama Sans, ayant probablement regardé dans mon âme. 7 était déjà beaucoup trop, comment en as-tu obtenu 16 ?!

- Je...

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, est-ce quelqu'un d'autre t'a attaqué ? demanda-t-il d'un air sérieux. Ou est-ce que tu...?

- Chara s'est fait attaquer ? demanda Papyrus, ses paroles seulement un son en arrière-plan. C'est pour ça qu'elle agit bizarrement ?

- J-je...

- Chara, réponds-moi ! s'exclama Sans, un mélange d'inquiétude et de colère sur son visage, mais je ne remarquais que la colère. Chara, c'est très sérieux, réponds-moi !

Son expression allait tout droit dans mon âme, sa colère me terrifiant beaucoup plus que je ne l'avais jamais été...

Et je m'enfuis sans dire quoi que ce soit. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas ce que j'étais devenue... Alors je me suis enfermée dans ma chambre.

Je ne sais pas pourquoi j'avais à nouveau un sens moral malgré mes LOVE, même si j'ai entendu dire que des liens extrêmement importants avec certaines personnes peuvent arrêter l'effet des LOVE pendant un temps, tout ce que je sais c'est que j'en suis très heureuse.

Bien sûr, sur le moment, je détestais me sentir comme ça, détestait sentir le poids de mes actions sur mon âme, pleurait incontrôlablement... Mais même à ce moment-là je m'étais rendue compte que c'était pour le mieux.

Pour être toute à fait honnête, j'allais faire quelque chose de stupide à ce moment-là, quelque chose que j'aurais regretter si j'avais eu le temps de le faire...

Faire disparaître le monstre sanguinaire avant qu'elle frappe à nouveau... Mais quelqu'un toqua à la porte.

Au son, je pensais qu'il s'agissait simplement de Frisk, alors je m'arrêtai juste juste pour lui dire adieu; elle avait été là pour moi la plupart du temps, elle avait au moins le droit de ne pas avoir sa grande sœur disparaître sans explication - toute ma famille avait ce droit, mais mon esprit désespéré n'avait pas pensé à cela.

Je posai le couteau sur mon lit et m'approchai de la porte avec un soupir, je ne savais pas trop quoi dire mais il fallait bien le faire malgré tout. Je laissai tout mon poids tomber contre la porte, pris mon courage à deux main et commençai à parler.

- É-écoute Frisk, après avoir tué Cassy en self-défense, je suis devenue... Différente. dis-je avec difficulté, retenant mes larmes. J-je ne peux pas t'ouvrir, c'est trop dangereux...

- Différente, qu'est-ce que tu veux dire...? demanda Frisk, même si elle semblait déjà avoir une idée en tête vu le ton de sa voix. Qu'est-ce qu'il s'est... t'est arrivé ?

- J-je... Je suis trop dangereuse maintenant, mes pensées vont beaucoup trop loin et je sais pas m'arrêter... expliquai-je, quittant la porte pour aller m'asseoir sur mon lit. C'est pour ça que je vais partir, pour le bien de tout le monde... Vous ne méritez pas ça...

- Q-quoi...?! s'exclama Frisk, horrifiée. A-attends...!

Je commençai alors à pleurer de façon incontrôlable, ce qui rendait le fait de reprendre le couteau dans mes mains difficile - et les coups désespérés de ma petite soeur ajoutait encore plus à cette difficulté.

C'est pourquoi je ne me rendis pas compte que quelqu'un s'était téléporté dans ma chambre, ne le remarquant que quand une main osseuse força le couteau hors de mes mains, me faisant extrêmement peur.

- Qu-...

- Écoute Chara, je ne sais pas qu'est-ce que tu as fait pour avoir tout ces LOVE, mais je sais que ce n'est pas une raison pour t'enlever la vie comme ça. dit Sans, me prenant soudainement dans mes bras. Reste déterminée, peu importe ce que tu as fait, il y a toujours une solution.

- J-je pense pas que c'est possible, j-j'ai tué trois filles Sansy, trois filles qui ne l'ont pas mérité... soufflai-je, le serrant fort comme s'il allait disparaître si je ne le faisais pas. On ne peut pas les ramener...

- Haha, toi et Frisk oubliez souvent vos pouvoirs quand vous êtes emplies de culpabilité. rigola-t-il, se séparant de moi pour sécher mes larmes. Toi et Frisk pouvez reset la timeline et ne pas tomber de le piège de Cassy cette fois.

- O-oh... Tu as raison. dis-je alors qu'il ouvrit la porte pour Frisk. On peut faire ça.

- Tu m'as pardonné pour le génocide parce que je regrettais et n'ai pas recommencé après le reset, et ce sera pareil pour toi. m'assura ma petite soeur, me faisant elle aussi un câlin. On peut retourner avant que désastre ne se passe, appeler la police sur Cassy au lieu de la rencontrer et vivre une vie normale.

- Mais comment prouver ce que Cassy a fait...? demandai-je, me faisant un câlin à moi-même. Il n'y a que sa confession comme preuve...

- Pas tout à fait, quand Undyne est venue m'interroger, elle m'a dit qu'ils avaient trouvé les... Les restes de vos parents dans la cave. expliqua-t-elle avec un sourire gêné d'être heureuse de ce fait. Donc apprenons de nos erreurs, faisons un reset et on aura enfin la fin heureuse qu'on a tous toujours rêvé ! Allez Chara, on peut le faire !

- Je ne suis pas sûre de mériter ça... soufflai-je, regardant le sol avec culpabilité. J'étais pire quand pendant le génocide avec moins de LOVE, ça ne se pardonne pas...

- Bon, si tu as besoin d'un petit coup de pouce pour retrouver ta détermination, Sans a la solution. déclara alors Frisk, poussant le squelette contre moi. Vas-y !

- Argh, elle est censée être déterminée d'elle-même, pas à cause de moi... soupira-t-il, roulant des orbites. Mais bon, tu me force la main, donc d'accord...

- Qu'est- ce qu'il se passe ? demandai-je, confuse.

- Toc toc. dit Sans simplement avec son sourire habituel.

- Tu comptes me faire retrouver ma détermination avec un jeu de mot ? questionnai-je, bouffant car j'étais peu impressionné. Qui est là ?

- Tem. continua-t-il avec un sourire enjoué.

- ...Tem qui ?

- Je tem. souffla Sans, à seulement quelques centimètres de mon visage.

D'un seul coup, mon souffle s'expulsa de mes poumons, je ne savais pas quoi dire ni quoi faire... Mon Sansy m'aimait en retour ! Je pouvais sentir mes joues prendre des couleurs alors qu'on restait tout aussi proche.

Malgré l'anxiété, je m'approcha un peu plus de lui et l'embrassa timidement. Et, même si aucun de nous deux ne savions ce qu'on faisait, c'était tout de même parfait car notre amour était partagé et c'était tout ce qui compte.

- J'aurais préféré te le dire pendant un autre rencard, mais je suppose qu'on pourra faire ça pendant la prochaine timeline. dit-il, ses joues - ou du moins l'endroit où les humains ont des joues - prenant des nuances de bleu. Qu'est-ce que tu en dis, un vrai rencard après que tu sors de l'hôpital cette fois ?

- Oui, j'adorais ça. acceptai-je, souriant tandis que moi et Frisk nous préparions à reset.