#2 La princesse et son prince.
J'avais vraiment eu peur d'arriver en ville mais, une fois là-bas, je m'étais relâchée; la ville ne ressemblait quasiment en rien au village où j'avais grandi. Tout était plus avancé, plus beau, plus pratique, plus accueillant et ironiquement plus naturel. La seule chose qui n'avait pas changé était sur la place publique, le seul endroit que j'aimais de cet ancien village, le petit jardin rond où se sont toujours trouvées les fleurs dorées.
- Hey Chara. s'exclama alors Sans, me faisant me rappeler que je n'étais pas venue seule.
J'arrêtai ma contemplation de la ville et me retourna pour voir un Sans tenant un petit bouquet de fleurs dorées.
- Vos fleurs préférées, princesse, n'est-ce pas ? me demanda-t-il avec un sourire narquois. Ce n'est qu'un modeste cadeau pour votre rang, mais j'espère que cela vous plaira.
Je ris et pris les fleurs avec attention pour ne pas les abîmer; ce ne sont peut-être que de simples fleurs, mais elles sont pour moi bien plus précieuses que celles en or sur ma tête.
Sans me regarda avec un sourire, toujours amusée, mais avec un peu de confusion visible dans ses orbites. Il ne dit pourtant rien et nous continuâmes notre balade dans le village.
- Tu n'as presque rien dit depuis qu'on est arrivé en ville, ça va ? me demanda-t-il après un moment.
- Ne t'en fais pas, ça va rapidement changer. dis-je d'un ton malicieux avant de rire. Car moi, contrairement à Frisk, je ne suis pas friskette.
- C'est vrai que tu as du charactère. s'exclama Sans avant de me rejoindre dans mon fou rire.
- Nan, mais ne t'inquiète pas, je vais bien. finis-je par rassurer une fois que le ton de la conversation était plus léger. La ville a changé et moi aussi, je suis contente d'être à la surface.
- La seule chose qui est restée est la meilleure, heh ? demanda-t-il avec un sourire. C'est comme si les fleurs t'attendaient.
- Ha, c'est une jolie pensée. admis-je, souriant à mon tour. C'est sympa d'imager que quelque chose puisse s'intéresser assez à moi pour m'attendre.
- Hey, c'est pas ton imagination, on t'a tous attendu je te rappelle. s'exclama alors Sans, serrant ma main. Dès qu'on a ramené Asriel, tu étais la seule chose qu'on avait en tête.
- C'est vrai ? demandai-je, rougissant un peu.
- Mais bien sûr, tu es une si fine fleur. dit-il avec un clin d'orbite.
- Idiot ! m'exclamai-je en rigolant chaleureusement.
Nous continuâmes notre promenade tout en faisant des jeux de mots et en se moquant un peu de nous deux; cette journée était la meilleure chose qui m'était arrivée depuis mon retour.
Nous finîmes par arriver dans la rue commerçante et je me mis à sourire malicieusement.
- Tu n'avais pas dit que tu m'achèterais ce que je veux si je mettais ma robe ? demandai-je, faussement innocente.
Il rougit et me regarda comme s'il avait oublié pendant un moment cette promesse mais se mit rapidement à sourire.
- Bien sûr, tout ce que vous voulez votre altesse. répondit Sans avec un sourire gentiment moqueur.
- Parfait. m'exclamai-je avec un sourire malicieux. Commençons par acheter un vase pour ces fleurs et ensuite allons manger alors.
Il fit oui de la tête et nous nous dirigeâmes dans un magasin de décoration. Nous achetâmes un joli vase en procelain, le standard blanc décoré de tiges et de feuilles bleus, sauf qu'il y avait aussi des jolis fleurs vertes - c'est Sansy qui l'avait trouvé.
- Pourquoi celui-là ? demandai-je, amusée que ce soit lui qui choisisse au final.
- C'est bleu, comme ça tu peux penser à moi. dit-il simplement alors qu'il payait.
- Parce que tu penses que sinon je penserais pas à toi ? interrogeai-je, trouvant l'idée ridicule étant donné mon béguin.
- Nan, mais ça ne me dérangerait pas d'être un peu plus là dedans. expliqua-t-il en tapotant doucement mon front plusieurs fois - et je crus presque le voir rougir nerveusement.
Sans mit ensuite les fleurs dans le vase et téléporta le tout dans ma chambre, faisant attention à ce que rien ne se casse pendant le voyage.
- Voilà. dit-il simplement, visiblement fier de lui.
- Maintenant, et si nous allions manger dans un resto japonais ? demandé-je avec un sourire. J'ai entendu dire que c'est sakément bon !
- Alors j'espère que ça te soûlera pas trop que tu es mineure ! répondit Sans en riant.
- Je doute de la validité des conseils d'un squelette qui arrive à se soûler au ketchup. déclarai-je malicieusement.
Il roula des orbites - ou peu importe comment il dit qu'il faut le dire - et nous téléporta là-bas. Nous allâmes donc acheter quelques sushis - et aussi un bubble tea pour moi - et les mangeâmes au bord de la mer. Le silence entre nous était agréable; juste Sans, moi et le son des vagues... Mais cela ne dura pas.
Un groupe de trois filles vint dans notre direction; une avec une expression neutre, une hautaine et celle du milieu affichant un grand sourire prédateur.
- Hey, t'es pas la princesse des monstres toi, par hasard ? celle du milieu demanda, son sourire s'élargissant encore plus.
- Euh... Oui, c'est moi. dis-je timidement. Pourquoi ?
- C'est pas bizarre une princesse des monstres humaine ? demanda la fille hautaine avec un air moqueur. Je veux dire, t'es même pas un monstre.
- Bah, euh non. dis-je évasivement avant de boire une gorgée de mon thé.
- Et ce monstre-là c'est ton prince ? demanda celle du milieu avec jugement, mais toujours souriante.
Je rougis et balbutia pendant un moment, ne disant au final rien pour me défendre. Cela sembla être exactement ce qu'elle voulait entendre, elle se rapprocha de moi et me tendit la main pour que je la serre.
- Comment tu t'appelles, princesse des monstres ? demanda-t-elle pendant qu'on se serrait la main. Moi c'est Camila, la blonde c'est Yaco et celle à l'écharpe c'est Midona.
- Je m'appelle Chara. répondis-je avec un sourire nerveux. Et lui c'est Sans.
- Attends, Chara comment ? demanda alors Midona, réfléchissant à quelque chose. C'est quoi ton nom de famille ?
J'hésitai, mon nom de famille faisant partie d'un chapitre de ma vie qui s'était arrêté pour de bon pour une très bonne raison... Mais je décidai que, si elle connaissait mon nom, il serait important de savoir d'où.
- ...Chara Mel. dis-je avec appréhension.
- La grande sœur de Cassy Mel ? ajouta-t-elle, surprise. Celle qui a disparue il y a des années ?
- Euh... Peut-être...?
- Mais c'est impossible, elle a la vingtaine et tu ne fais même pas dix-huit ans ! s'exclama-t-elle, ahurie. Est-ce que les monstres peuvent rendre immortel ou leur faire avoir l'air jeune pour toujours ?
Je ne dis rien, ne voulant pas expliquer l'histoire de ma mort et mon sommeil de plusieurs dizaines d'années, et changeai de sujet immédiatement à la place.
- Est-ce qu'elle habite encore ici ? demandai-je, plus pour la taire que par curiosité.
- Oh oui, elle habite seule dans un vieux manoir dans un coin de la ville. me répondit-elle avec un sourire. Je peux t'y amener si tu veux.
Je me tournai vers Sans avec un pauvre sourire, je devais y aller; je ne voulais rien entendre de mes parents, mais j'avais une petite soeur et je voulais savoir si elle allait bien. Mes parents s'en étaient foutu de moi étant petite, ils m'avaient laissée être harcelée sans même y penser... Avaient-ils fait pareil pour elle ?
- Désolée de devoir écourter notre dîner Sans, je dois vraiment la rencontrer... soufflai-je, attristée par ce fait.
- Pas de problème princesse, on se reverra bien assez tôt. dit-il avec un clin d'orbite, avant de se téléporter.
- Alors, on y va ? demandai-je à Midona, ne laissant pas le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer.
- Oui, allons-y ! me dit-elle après un moment de silence. Désolée les filles, on se retrouvera plus tard au parc.
***
Le manoir était en effet vieux et légèrement effrayant, je commençai à devenir tense alors que je me demandais qui ma soeur pourrait bien être.
Midona toqua doucement une fois à la porte, puis deux, plus trois... Pas de réponse. Elle toqua à nouveau avec plus d'insistance, et soudain la porte s'ouvrit.
- Bordel, combien de fois dois- je vous le répéter ?! s'exclama une femme avec colère. Je ne veux pas de vos putain de dépliants !
Elle avait un couteau en main et semblait prête à blesser la personne qui l'avait dérangeait, mais elle s'arrêta quand elle nous remarqua.
- Oh, mais c'est la petite Midona ! s'exclama-t-elle d'un ton mielleux. ...Et qui est-ce ?
- Cassy, je te présente Chara... souffla la fille à l'écharpe, gênée. ...Chara Mel...
Cassy me regarda donc avec surprise, et honnêtement je fis de même. Cette femme était ma soeur, ma petite soeur, et la resemblance était frappante. Elle avait une aura sombre et tourmentée, et cela me mettait franchement mal à l'aise.
- Chara ? demanda Cassy, ahurie. Tu ressembles exactement aux photos que nos parents ont prises de toi avant que tu fugues, tu as toujours l'air d'avoir 15 ans...
- Je suis tombée dans le Mont Ebot. soufflai-je, regardant le sol pour éviter cette conversation. Je suis la princesse des monstres maintenant.
- La princesse des monstres ? répéta ma soeur en souriant. Wow, en plus d'être plus belle que moi, ma grande soeur est encore plus cool que moi !
- Oh, euh... Merci...?
- Je dois retourner cuisiner mon dîner, mais repasse demain ou téléphone-moi. me demanda-t-elle, commençant déjà à fermer la porte. Ça m'a fait très plaisir de te connaître.
Elle ferma alors fermement la porte, me laissant à nouveau seule avec Midona. Cette dernière me dit alors au revoir pour aller rejoindre ses amies, je rentrai alors toute seule chez moi.
***
Une fois à la maison, je me dirigeai tout de suite dans ma chambre, fatiguée et voulant un peu de solitude. Je remarquai alors le magnifique vase et les belles fleurs dorées que Sans m'avait offert, que j'avais précédemment oublié, et les admira rêveusement. J'étais tellement occupée à rêvasser que je n'entendis même pas la porte s'ouvrir.
- Hey Chara, ça va ? me dit Asriel, malheureusement pas assez fort pour que je l'entende vraiment. Ça c'est bien passé ta sortie avec Sans ?
- Uhm hum. "répondis-je", n'écoutant Asriel qu'à moitié.
- Oh, c'est quoi ces fleurs ? continua-t-il, surpris. C'est lui qui te les as donné ?
- Uhm hum.
- Oh mon dieu, je le savais ! s'exclama alors Frisk, ayant suivi Asriel dans ma chambre. Chara est amoureuse !
- Huh...?! N-non, c'est pas vrai ! mentis-je, sentant mes joues prendre des couleurs.
- Si si, tu rougis, tu es amoureuse ! rigola Frisk, folle de joie. Tu pourras plus te moquer d'Asriel et moi maintenant !
- Bien sûr que je peux toujours me moquer de vous ! déclarai-je, vexée. Maintenant que nos parents t'ont adoptée, Frisk, vous êtes frère et soeur.
- Beurk, Chara... soufflèrent Frisk et Asriel en même temps, tous deux aussi rouges que des tomates à cause de ma déclaration gênante.
- Désolée...
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