Chapitre 5 : Le châtiment suprême
D'un mouvement de la main, il déverse en moi un incroyable flot d'énergie, d'une puissance sidérante. Je la sens s'infiltrer partout, s'engouffrant sous ma peau, emplissant mes muscles, s'écoulant dans mes veines pour se mêler à mon sang, avant de pénétrer jusque dans mes os. Tout mon être est submergé par cette vague surnaturelle d'énergie.
L'espace d'un instant j'éprouve une étrange sensation de pulsation sous ma peau, aux rythmes irréguliers du tic-tac d'une horloge détraquée. Les ondes surnaturelles laissent alors apparaître un bien étrange mirrage qui se propagent à la manière d'ondulations formées par une simple goûte d'eau, perçant la surface limpide et calme, d'un lac aussi noir que l'ébène. Aucune rive ne semble délimiter l'étendue d'eau qui se confond aux ténèbres oppressantes, englobant l'infinité de l'abîme déstabilisante.
Au centre de ces obscures limbes, trônant vénérablement telle une plume immaculée, luisant faiblement de doux reflets bleutés, semblant en perpétuelle suspension, qui ne pourrait jamais ne serait-ce qu'effleurer le liquide couleur encre. Retenu dans sa chute inévitable, par une quelconque force surnaturelle.
La forme singulière, reconnaissable entre mille, malgré la distance, ressemble à une sorte de petit coeur translucide.
En y regardant de plus près, la petite forme en coeur est d'un blanc pur, zébré de nervures bleu pâle s'entremêlant les une sur les autres. Elle paraît à la fois aussi solide que du marbre mais aussi d'une extrêmement fragilité.
Elle prit une teinte bleu océan en une fraction de seconde.
L'illusion de ce monde aussi apaisant qu'angoissant, prend fin avec la soudaine rigidité de mon corps. Il m'est impossible de faire le moindre mouvement, une perte de contrôle totale de mes membres. La panique me gagne ainsi que la sensation de perdre pied, comme si j'étais hors d'atteinte des lois physiques et de la gravité. La réalité s'impose d'elle même, le bras tendu, un sourire en coin et une lumière bleuté dans l'oeil, se tennant devant moi, mon énigmatique grand frère squelettique, Sans.
Il comble l'espace qui nous séparait et pose ses doigts osseux sur mon torse, resserrant son emprise sur moi. Jusque là je pouvais respirer, mais à présent, l'air n'arrive plus à pénétrer dans mes poumons. Ma vison se trouble peu-à-peu laissant place à une tache noire qui s'étend lentement sur mon champ visuel, obscurcissant le monde réel qui m'entoure.
-Oups... Désolé gamin, p't'être bien qu' j'y suis allé un peu fort...
Instantanément, l'oppression disparaît et l'air parvient de nouveau à trouver le chemin de mes voies respiratoires. Pendant un instant, j'ai bien cru qu'il allait...
-Bon... On y va ? Me lance t-il d'un ton nonchalant, comme si rien ne s'était passé et que la situation était la plus normale qui soit.
Mais bien sûr que la situation est TOTALEMENT NORMALE ! C'est normal qu'un squelette sorte de votre ordinateur, c'est normal qu'il fasse de la magie, c'est normal qu'il vous ordonne de l'appeler "Grand frère", pour après vous paralyser avec cette même magie, et faire de vous ce que bon lui semble... Oui, parfaitement normal... Tout est normal...
Mon dieu, mais pourquoi ça tombe sur moi ?! Qu'est ce que j'ai fait ? Ah oui... C'est chez moi...
Pendant que je lamentais sur ma soit-disant "situation normale", Sans me fit léviter à travers la maison, en direction de ma chambre. Je suis aussi léger qu'une plume, comme si on avait rempli mon corps d'hélium. En d'autres circonstances, ça aurait pu être marrant mais là, je doute que ce qu'il me réserve soit une partie de plaisir...
Une fois arrivé devant ma chambre, il ouvre la porte et me balance sans ménagement sur mon lit, où je rebondis comme une de ces balles rebondissantes en caoutchouc qu'on s'amuse à jeter sur le sol. La pensée d'enfin pouvoir me mouvoir à ma guise me traverse l'esprit avant de me rendre compte qu'il m'est toujours impossible d'esquisser le plus simple mouvement, que toute personne normalement constituée s'apprêterait à faire après s'être fait jeter de la sorte comme un sac à patates, sans la moindre considération.
Toujours sur le seuil de la pièce, Sans agite son index en signe de désapprobation tout en faisant ce fameux petit bruit avec sa langue, claquant sur ses dents.
-Tu pensais vraiment t'en tirer à si bon compte gamin ?
Mon incapacité à répondre semble le confirmer dans son idée et d'un nouveau claquement de doigt, matérialisant deux os d'une taille excessivement exagérée, du même bleu pâle que sa pupille. Attends, il peut faire ça ? Je reste sans voix devant ce spectacle exceptionnel, l'invocation d'objet ne fait pas partie de mon quotidien en même temps, et sans aucune gêne, Sans me les envoie droit sur moi.
En une fraction de seconde, ceux-ci me transpercent de part en part, clouant mon corps au matelas au niveau de la clavicule pour ressortir par l'omoplate; sans pour autant provoquer une quelconque douleur. Fermant les yeux au moment de l'impact, l'étrange d'énergie quitte subitement mon corps, comme par magie, elle s'évapore. Cependant, je ne suis toujours pas libre de mes mouvement. Cette fois, une sensation glaciale émane de l'endroit des impacts.
- Un conseil gamin, ne bouge pas, tu risquerais de t'prendre un os. Pouffant de rire, d'un air détaché, il se rapproche de moi, en marchant tranquillement. Affichant toujours son petit sourire.
-Mais à quoi tu joue bordel ?! Tu veux me tuer ?! J'ai bien cru que j'allais y passer, il veut me traumatiser à vie ou quoi ?! Et puis, comment veut-il que je bouge avec deux os géants plantés dans le corps ?!
Je ne reçois pour toute réponse, qu'un petit clin d'oeil moqueur de sa part. Arrivé à ma hauteur, prenant appui sur le bord de mon lit, et se glisse à mes côtés avant de soupirer.
-Toc toc... Et c'est reparti, génial... Jouons à son petit jeu, c'est sans doute préférable.
-Qui est la ? Répondis-je sur un ton narquois.
-Satan...
-Santa ? T'es sérieux, là ?!
-Non, je suis Sans... Renchérit-il avant de claquer des doigts de nouveau.
Cette fois-ci, la tête d'un étrange animal, du moins je pense que c'est un animal, aux allures démoniaques et lévitant au dessus de moi, vient de se matérialiser dans un crépitement d'étincelles toujours de ce même bleu pâle.
BORDEL DE... C'EST QUOI ÇA?! Une terreur comme jamais je n'avais ressenti s'empara de moi.
-Satan bouche un coin pas vrai ? Et le voilà qui éclate de rire après m'avoir définitivement traumatisé à vie. La tête disparut lentement, se diluant dans l'air.
-T-t'es un... Malade... Sont les seuls mots qui parviennent à franchir mes lèvres, mon regard toujours fixer sur l'endroit où cette... Chose était apparue.
-Un grand con et un malade... Hum... J'crois qu'tu mérite le châtiment suprême pour m'avoir autant manqué de respect aujourd'hui p'tit...
-Qu...
Sans me laisser de dire quoi que ce soit, le voilà qui se redresse et en une fraction de seconde, il se retrouve à califourchon sur moi, son sourire s'élargissant, et, d'un claquement de doigt, les os bleus disparurent.
Il se fait craquer les doigt, en l'absence de chair ou autre tissu organique, ce bruit affreux en est fortement multiplié. J'ai horreur ce bruit, il est juste infâme, il me donne des frissons dans tout le corps. Tendant ses bras devant lui, il s'étire avant de prendre appui sur mon torse pour me plaquer sur le lit, ne me laissant aucune marge de manoeuvre pour que je tente de m'enfuir.
-Sa-Sans... Je bredouille tant la situation me paraît étrange et gênante. Je ne me suis jamais retrouvé dans ce genre de situation avec qui-que-ce soi avant aujourd'hui, et j'aimerais que ça continue !
-C'est parti... Chuchote t-il en commençant à agiter ses doigts.
A leur contact, une envie irrépressible de rire s'impose, mon visage se pare alors d'un petit sourire qui s'élargit au fur-et-à mesure qu'ils glissent sur mes côtes.
-Qu'est ce que tu... Je ne peux finir ma phrase, me retenant de rire, je ne craquerai pas pour lui donner satisfaction. J'arrive cependant à articuler, ça ne marchera pas sur... Moi...
-T'es sûr gamin ? Me rétorque t-il, comme s'il prenait ça pour un défi.
Il semble avoir compris vu son large sourire et son air malicieux, que je ne tiendrai pas éternellement
Ça devient insoutenable, je fini par éclater de rire alors que Sans intensifie ses chatouilles en y joignant sa main libre. Il me torture... C'est ça ! Il me torture l'enflure !
-Pi-pitié ! SANS ARRETE ! Hurlant à plein poumon, dans l'espoir de le faire cesser.
Sa réponse, aussi courte soit-elle, me laisse un goût amer dans la bouche.
-Nope, c'est mort hé hé...
Bordel de...
-ENFLURE !
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Note de l'auteur:
Hey everyone !
Alors ? Pas trop perdu par mes images lyriques ?
J'vous avoue que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce chapitre... A la base, il était, comment dire, plus... Eu... Plus...
-Plus pervers que ça ?
Oui exactement ! Hein ?! Sans ? Mais tu te tapes l'incruste dans la note d'auteur toi ? C'est nouveau ça !
-J'avais envie de faire un p'tit coucou aux lecteurs ^^.
Si c'est que ça ...
-Et aussi, te prévenir que si jamais tu postes le chapitre original de celui ci...
Laisse moi deviné, j'vais passer un mauvais quart d'heure ? (¬_¬)ノ
-Tu comprends vite gamin... Hé hé
Tss... Je promet rien on verra ce que disent les lecteurs...
-D'ailleurs, t'as pas un truc à leurs dire en particulier ?
Si si... Désolé pour le retard d'un mois >.<' j'avais ... Trop de boulot (c'est bien comme excuse ça ^^) et du coup...
-La vrais raison ....
-.-'... J'ai du tout reprendre pour faire en sorte qu'il y est moins de sous-entendu yaoi....
-Bien...., à plus les gens!
Mais ! C'est moi qui doit dire ça ! (」゚ロ゚)」
-Trop tard hé hé , c'est fait...(o‿∩)
Hum.... -.- *boude*
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