- UNDER THE MISTLETOE
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Le réveillon de Noël. Pour beaucoup, c'est l'occasion de se retrouver avec leur famille, leurs amis, reconnecter avec leur âme d'enfant ou simplement une excuse pour se saouler au champagne hors de prix et se goinfrer de petits fours. Pour Jisung cette année, le réveillon rimait avait une torture lente et douloureuse à coup de sociabilisation impromptu, de nourriture plus que médiocre et d'étudiants alcoolisés essayant de l'entraîner sur la piste de danse ou dans leurs jeux tous plus stupide les uns que les autres.
Passer son réveillon dans l'une des célèbres soirées de Hyunjin était, contre toute attente, pas son plan initial. De base, c'était enroulé dans un plaid devant un film de Noël à deux balles, son petit chien entre les jambes avec un chocolat chaud surmonté d'une bonne dose de chantilly qu'il se voyait passé le vingt-quatre et le lendemain, il irait chez ses parents, comme tous les ans. Mais Hyunjin l'avait supplié de l'accompagner, lui assurant que sa présence était primordial et il avait fini par céder, comme d'habitude. De ce qu'il avait compris, un de ses énième crush serait présent et il avait besoin de lui en tant que soutien émotionnel. Jisung avait bien essayé de le convaincre de prendre Félix à la place, le blond étant bien meilleur que lui dans ce genre de situation mais apparemment, celui-ci était chez les parents de son petit ami pour les fêtes et même s'il aurait adoré participer à leurs petites histoires amoureuses, il n'avait pas pu se libérer. Ce qui ne laissait que lui, Han Jisung, aka l'éternel célibataire de leur groupe.
Surtout qu' en ce jour de célébration et de solidarité, Hyunjin n'avait pas mis bien longtemps avant de l'abandonner pour les beaux yeux de Christopher Bang et désormais Jisung se devait de supporter le bruit incessant qui grouillait autour de lui, bourdonnait dans ses oreilles ainsi que les demandes incessantes de toutes les personnes intoxiquées qui le collait, ayant apparemment plus aucune connaissance de la notion "espace personnel".
Le huitième passage de Mariah Carey dans les hauts parleurs fût l'élément déclencheur pour Jisung qui se décida enfin à se lever et prendre l'air dans le jardin. Son élan de spontanéité fut très vite puni par le froid qui se faufila à travers le fin tissu de sa chemise cranberry et son pantalon taillé droit. La neige craquait sous ses pieds, s'infiltrait doucement mais sûrement dans ses chaussettes qui étaient désormais humides, et Jisung regretta de ne pas avoir pris ses grosses bottines. Il détestait ces chaussures de ville en plus. Le ciel était couvert, la lune n'étant qu'une vague tâche opale dans le firmament presque noir, son éclat atténué par les décorations de Noël qui illuminait tout le quartiers. Il y avait dans l'air cette odeur que Jisung aimait tant chez l'hiver, cette odeur qui rimait avec chocolat chaud, patinoire, festins et marrons chauds. Les bouts de ses doigts picotaient, blanchissaient à vue d'œil tandis que ses joues et son nez étaient sûrement de la même couleur que le nez de Rudolf, ses dents claquaient mais pas une seule seconde Jisung n'avait pensé à rentrer. L'hiver n'était pas la saison la plus sexy si on en croyait ses yeux humides par les bourrasques de vent ou son nez qui ne cessait de couler mais c'était sa saison préférée. Il aimait l'ambiance festive qui régnait autour, les couleurs monochromes qui donnaient un aspect presque féerique aux rues et aux forêts qui les entouraient. Pendant quelques mois, c'était comme si le monde se mettait en pause, figé dans les flocons et le givre.
Jisung aimait vraiment cette saison et les fêtes qui l'accompagnait mais rester à l'intérieur à voir Hyunjin s'emoustiller avec son bien aimé tandis que pauvre de lui se morfondait au-dessus d'un punch médiocre lui enlevait tout amour qu'il avait pour cette période. D'ordinaire, il devait ressentir le manque d'une moitié deux mois plus tard, le 14 février, quand il pourra se préparer à rester séquestré chez lui, pas pendant une fête si sacrée pour lui, justement l'une des rares fêtes où il pouvait juste manger, avoir des cadeaux et être heureux. Il était assez chanceux d'avoir des parents qui ne lui mettait pas la pression sur ça alors il pensait avoir un peu de répit. Mais non, il fallait qu'on lui rappelle qu'il était seul et misérable. Enfin, pas tout à fait.
Oui en réalité, Jisung avait déjà rencontré l'élu de son cœur, enfin c'est qu'il avait pensé. Tout remonte à il y a de cela six mois, lorsque les arbres étaient encore verts et broussailleux, que les oiseaux chantaient, le soleil brillait et que Jisung était en retard pour son train, encore.
***
Jisung venait de finir ses cours et son train passait environ toutes les trente minutes, et n'ayant aucune envie d'attendre autant de temps avec si peu de batterie dans son téléphone, il ne s'était pas gêné pour pousser quiconque se dressait sur son chemin. Serrant la sangle de son sac, il vérifie l'heure une dernière fois, dix-sept heures trente-six, son train passe à cinquante, il lui reste quinze minutes de course à peu près. C'était juste, très très juste, mais encore une fois, après une longue journée à l'université, enfermé dans des salles sans clim à seulement se nourrir de salade et glace pilée aromatisée, Jisung ferait tout pour rentrer chez lui le plus vite possible, absolument tout. Mais dans sa chance légendaire, une seconde il s'élançait dans les rues de Séoul et la suivante il était avachi sur le macadam, son pantalon préféré déchiré et un homme très séduisant et très énervé, recouvert de café en face de lui.
« Oh mon dieu je…Je suis tellement désolé…Je, euh je voulais vraiment pas, Jisung s'était relevé précipitamment, les joues pourpres de gêne, le ventre noué d'appréhension alors qu'il redoutait de se faire réprimander en public par l'homme le plus beau qu'il ait vu de la journée comme un vulgaire gamin.
— Vous pouvez pas faire- , il se stoppa lorsqu'il croisa le regard de Jisung et cligna des yeux au moins une dizaine de fois comme s'il avait quelque chose coincé dans l'œil avant de s'éclaircir la voix, Enfin je veux dire, c'est rien, pas de problème. »
Il ramassa son gobelet à terre, désormais vide, le contenu sur sa chemise blanche, un sourire se glissant sur ses lèvres auparavant plissée dans une expression contrariée et Jisung était persuadé qu'une de ses synapses venait de lâcher car sa mâchoire était devenu lâche, son cœur battait un peu trop vite et ses pensées s'égaraient vers des terres un peu trop fantaisistes. L'homme qui d'ailleurs arborait une couleur aubergine parut amusé devant son expression béate et Jisung fût obligé de fermer sa bouche manuellement afin de ne pas amasser de mouches dans la foulée.
« E-euh mais votre chemise, elle est totalement ruinée par ma faute et votre café aussi…
— Je peux toujours la laver et de toute façon j'ai toujours des vêtements de rechange, il sourit une nouvelle fois et une nouvelle synapse se fit la malle, Mais si vous voulez vraiment vous racheter, vous pouvez toujours me payer un café. »
Avec l'inclinaison de sa tête à la suite de sa phrase, son regard qui avait longé sa silhouette débroussaillé, le rictus malicieux qui avait prit place sur ses lèvres parfaites et sa voix, mon dieu, sa voix, Jisung avait toutes les raisons de penser qu'il n'était pas seulement question de faveur. C'est bien pour cela que le blond crût d'abord à un AVC, puis un arrêt cardiaque avant de se faire à l'évidence, cet inconnu lui plaisait, peut-être même beaucoup trop. Et la clim et son lit pouvaient bien attendre un peu non ? Son train était maintenant bien loin dans sa liste des priorités et la minute d'après il était assis à un café, le cœur, les mains moites tandis qu'il attendait le plus vieux qui s'était éclipsé afin de se changer dans les toilettes. Il était revenu peu de temps après, une chemise cette fois anthracite sur le dos, et prit place en face du blond après une brève excuse pour le temps d'attente.
Jisung n'avait pas osé prononcer un seul mot, bien trop intimidé pour ça, faisant distraitement tourné la petite fourchette à dessert entre ses doigts. Son vis-à-vis lui avait le nez dans la carte, sa lèvre emprisonnée entre ses lèvres tandis qu'il parcourait les nombreuses sucreries du menu. Il avait de très longs cils, qui caressaient presque ses joues opalines. Ses yeux étaient sombres, assez grands mais ils n'avaient rien de candides, ils étaient perçants et vifs, comme ceux d'un chat. Il lui faisait vaguement penser à Félix dans ce sens-là. Son visage était en forme de diamant, angulaire, bien tracé, assez rond pour qu'il soit mignon et assez coupant pour qu'il ait toujours ce charme particulier. Son nez était droit, dans la continuité du reste de son visage, parfait en somme. On aurait dit qu'il sortait d'un magazine. Jisung avait presque du mal à se dire qu'il ait pu croiser le chemin d'un humain aux traits si éthérés et encore plus d'être assis en face de lui dans un petit café. C'était irréel.
Son regard avait fini par quitter la carte pour se poser sur Jisung et le blond sursauta presque, faisant tomber la fourchette en argent au sol. Dans l'embarras, il se précipita au sol pour la récupérer mais encore une fois, Jisung était doté d'une rare chance et il se cogna la tête contre table, causant quelques rires moqueurs des tables voisines et une visible inquiétude de la part du dieu vivant en face de lui.
« Tout va bien ? Dit-il en se penchant au-dessus de la table, les sourcils froncés, Ça va faire une bosse…
— O-oui, ça va, Jisung frotta son front, sentant déjà une petite boule se former, J'ai…j'ai l'habitude.
— Je vois ça, il ricana, Vous devriez faire plus attention, ce serait dommage d'abîmer un visage aussi mignon, Jisung se sentir devenir rouge pivoine alors qu'il s'enfonçait un peu plus dans son siège, couvert de honte.
— Et vous ne devriez pas flirter avec des inconnus sans même connaître leur prénom ni leur âge. C'est comme ça qu'on va en prison bêtement vous savez ? Son interlocuteur ouvrit grand les yeux avant d'éclater de rire, Je rigole pas ! Ça se trouve j'ai…16 ans ! Vous êtes en plein délit là.
— Ok, très bien, il essuya un début de larme au coin de son œil avant de lui tendre la main, Lee Minho, 24 ans.
—Han…Jisung. Je m'appelle Jisung, enfin Han c'est mon nom de famille et Jisung c'est mon prénom, évidemment. Je sais pas pourquoi j'ai buggé comme ça, c'est vraiment mon prénom promis, Minho pinça les lèvres pour éviter de rire et Jisung lui serra la main, 22 ans.
— Eh bah tu vois "Jisung", aucun de nous ira en prison aujourd'hui.
— Ne mettez pas de guillemets avec mon prénom, je m'appelle vraiment comme ça !
— On aurait vraiment dit un faux nom vu comment vous l'avez dit. Qui pause avant de donner son prénom à part un très mauvais agent secret ?
— Moi. Moi je le fais, "Minho".
— Faites pas ça à mon prénom !
— D'accord alors enlevez les guillemets du mien.
— Très bien, Jisung. »
Et avant même qu'il puisse s'en rendre compte, il avait passé les deux prochaines heures avec Lee Minho. Jisung ne se souvient pas vraiment de ce dont ils avaient parlé mais pour lui, ça n'avait pas vraiment d'importance. Peu importe le sujet, la conversation était si fluide avec lui. Il ne fallut pas très longtemps avant que toute forme de politesse ne fût abandonnée et bientôt ils rigolaient devant leurs boissons froides comme deux amis de longue date. Mais l'horloge tournait et ce fut bientôt l'heure pour le coloré de faire ses au revoir. Jisung s'excusa une nouvelle fois de la chemise qu'il avait ruiné et du café gâché et Minho lui assura une nouvelle fois que ce n'était vraiment rien et ils étaient partis chacun de leur côté. Aucun n'avait souhaité que cette rencontre soit plus que ce qu'elle était et Jisung pensait que c'était mieux comme ça. Il avait apprécié Minho et le moment passé ensemble, maintenant il fallait qu'il redescende sur Terre dans le commun des mortels et qu'il passe à autre chose. Leur rencontre n'avait pas besoin d'être plus que ça. Enfin c'est qu'il croyait avant que le destin ne fasse tout pour prouver qu'il avait tort.
Effectivement, après cet accident, Jisung et Minho n'ont cessé de se rencontrer. Chez le vétérinaire, dans l'épicerie en bas de chez lui, à la poste ou enfermé dans des toilettes publiques (celle-ci est une longue histoire). Et à chaque fois cela finissait par lui et Minho mangeant ou partageant un café et discutant pendant des heures, sans même voir les minutes et les heures s'écouler. Pourtant, malgré toutes leurs discussions bien fournies, aucun ne savait grand-chose de l'autre. Enfin si mais rien de bien utile. Il savait que Minho aimait les chats – peut-être même trop, Jisung devrait jeter un œil sur ça –, il avait un certain amour pour les films d'horreurs, s'il devait avoir un membre en plus ce serait une jambe ( Jisung avait trop peur de demander pourquoi), il avait la façon la plus unique de penser, il chantait bien mais une fois qu'il avait quelques gouttes d'alcool dans le sang c'était une vrai carnage auditif et son personnage sanrio préféré est Badtz-Maru. Mais rien sur ce qu'il faisait dans sa vie, son année de naissance, où il habitait, sa nourriture favorite, ou même s'il avait quelqu'un dans sa vie…Jisung ne s'en plaignait pas honnêtement. Il aimait ça. Minho était son petit jardin secret, il lui disait des choses qu'il n'aurait jamais dites à personne et il aimait penser que c'était la même chose pour le violet. Il n'avait jamais vraiment chercher à avoir son numéro, sûrement par timidité mais aussi parce qu'il aimait ce genre de rencontre simplement dicté par l'univers et ses travers. Ça lui changeait de sa routine si bien ficelée.
Jusqu'à ce que à la fin de l'été, quand l'automne toquait déjà à la porte avec la vague de devoirs et d'examens que Jisung allait devoir endurer, il entendit des mots qu'il n'aurait jamais cru être si dur à entendre :
« Je vais partir, dit Minho en mâchouillant un pancake aux haricots rouges et Jisung faillit s'étouffer avec son cheesecake.
— Pardon ? Où ? Quand ? Pourquoi ?
— Calme, calme, ricana-t-il mais Jisung n'avait pas une once d'amusement sur son visage, Je suis dans un groupe de danse et on nous a demandé de faire les backups pour un groupe au Japon. Ce sera pour trois mois, six mois grand max. Et je pars en fin de semaine.
— Six mois…C'est long.
— Aww, je vais te manquer ? Le violet mis sa tête entre ses mains avec un grand sourire.
— Pff pas du tout, c'est que tu me payes mes cheesecakes qui va me manquer ouais. »
Bip bip, si Jisung était accroché à un détecteur de mensonge il s'affolerait sûrement par le nombre de calomnies qu'il débitait par seconde. Minho allait lui manquer, terriblement. Il s'était attaché à lui, il l'admet. En trois mois, Jisung était tombé sous le charme d'un parfait inconnu. Mais Minho était beau, charmant, il avait de la conversation, il se souvenait de sa commande même après l'avoir entendu une seule fois, il posait sa main sur son genou quand il devenait trop nerveux, il clignait des yeux à chaque fois qu'il était confus ou nerveux, il complétait les phrases de Jisung et l'accompagnait dans sa bêtise à chaque fois qu'il s'embarassait en public. C'était comme s'il avait été fait spécialement pour lui, qu'il était né d'un moule du nom de "âme sœur de Han Jisung". Alors oui, bien sûr que ses petites rencontres avec Minho allait lui manquer.
« Toi tu vas me manquer, Jisung sortit de ses pensées pour se tourner vers Minho.
— Vraiment..?
— Bien sûr. J'aime être avec toi. Les membres du groupe sont très sympas, c'est comme des frères pour moi mais…tu me comprends j'ai l'impression.
— Je ressens la même chose, il regarda le sol un moment, J'ai menti tout à l'heure. Tu vas me manquer.
— Oh mais je le sais ça, un sourire en coin prit place sur ses lèvres Jisung lui mit une tape sur l'épaule.
— Un jour je t'arracherais ce petit sourire de tes lèvres tu vas voir.
— Oh vraiment ? Minho s'était redressé et se pencha au dessus de la table, Fais le alors. »
Infarctus, Jisung était presque sûr d'être inconscient sur la table, salivant et en train de convulser mais non, il était juste comme un idiot en train de fixer la personne sur laquelle il avait évidement un énorme crush lui tendre la plus grande perche de l'univers sans rien faire. Jisung n'avait rien fait, parce qu'il était trop occupé à mourir de mille façons différentes dans sa tête et Minho s'était reculé, toujours en souriant.
« C'est bien ce que je pensais, il piqua une gorgée de son milkshake sous les plaintes du plus jeune avant de continuer, Tu veux quelque chose du Japon ?
— Rien qu dans ton budget je pense, Jisung ricana jaune en repensant au prix exorbitant de ses figurines de rêve, je veux juste que tu reviennes au moins pour le Réveillon. Nouvel an grand max.
— Pourquoi le Réveillon spécialement ? Minho sembla amusé par la demande.
— Ce sont mes fêtes préférés. Et Noël je le fête avec mes parents alors…Je veux te voir. Ça peut sembler bête mais c'est important pour moi.
— C'est pas bête, c'est mignon. Mais ok, je ferais de mon mieux, promis. »
Et aujourd'hui Jisung se sentait débile. Non, Jisung était débile. Il y a trois mois, si on lui avait demandé d'aller à une stupide soirée le 24 décembre il aurait dit non, bien sûr, et en y repensant, il avait déjà dit non. Mais s'il avait bien appris une chose en vingt-trois ans d'existence c'était que le non n'était pas dans le vocabulaire de Hwang Hyunjin. Les conséquences d'être un enfant unique pourri gâté il suppose. Enfin du coup il est possible que Minho l'attende à l'un de leurs café habituels mais étant donné que Jisung est coincé ici, il allait le manquer. Sa vie était une vaste blague, c'était la seule explication possible.
« Jisung ? »
Le blond se figea sur place à l'entente de cette voix. Ce n'était pas possible, si ? Est-ce que c'était ça un miracle de Noël ? Est-ce que l'univers a enfin décidé de lui apporter un peu de clémenve et d'abréger ses années de souffrance ? Tout doucement, il tourna les talons pour faire face à ce qu'il pensait être une hallucination auditive ou une blague de très très mauvais goût.
« Minho ?! »
Il se tenait bien là, le même sourire malicieux qu'il arborait toujours, emmitouflé dans une écharpe et un long manteau sombre. Ses cheveux n'avaient plus cette couleur violette qu'il aimait tant, remplacé par un noir qui se fondait avec l'obscurité du jardin. Il était beau, il l'était toujours de toute manière.
Jisung n'avait pas bougé, gelé par le choc et le vent qui griffait sa peau à peine couverte mais Minho lui s'était avancé, les mains dans ses poches, visiblement satisfait de son entrée. Il s'était posté devant le plus jeune, dégagea quelques mèches de son visage avant que Jisung semble reprendre conscience.
« Comment…Comment tu as su que j'étais là ?
— Hm, j'ai fait mes recherches, il sourit mais Jisung fronça les sourcils ne sachant pas s'il devait être impressionné ou inquiété par ses compétences de détective, Il se trouve que Jisung est réellement ton vrai nom.
— Bien sûr que ça l'est ! Tu sais comment je mens, tu penses que j'aurais pu mentir aussi longtemps sur mon prénom ?
— Un point pour toi.
— Tous les points pour moi, tu as toujours tort et j'ai toujours raison. Tu devrais le savoir depuis le temps.
— Comme la fois où tu pensais que le Luxembourg était un fromage ?
— On dirait un nom de fromage ! Ça devrait en être un, c'est eux qui ont tort, pas moi. »
Minho leva les yeux au ciel mais ne pût s'empêcher de ricaner devant l'entêtement du plus jeune. Jisung lui affichait toujours un air bougon mais avec son cœur tambourinant dans sa poitrine, ses mains moites et les papillons dans son ventre, ça devenait compliqué de cacher à quel point il était heureux de voir Minho ici, durant son jour préféré de l'année.
« Bref. Je suis pas venu que pour te voir, Jisung fronça les sourcils tandis que le noiraud fouillait dans sa poche avant de sortir un bout de papier vert aggrementé de boules rouges et de le mettre au dessus de leur tête.
—... C'est quoi ça.
— Du gui.
— Non ça c'est un bout de papier plié avec du Babybel.
— C'est du gui. J'ai dû faire avec les moyens du bord ok ?
— Tu avais tout un vol plus le trajet de l'aéroport jusqu'à ici pour trouver quelque chose d'un peu mieux !
— Jisung je suis en train de te demander de m'embrasser là !
—...Je le savais. O-ouais, j'étais totalement au courant que s'embrasser sous le gui n'était pas une légende et une vraie chose que les vrais gens font, Minho ne releva même pas et Jisung regarda ses chaussures, les oreilles chauffantes, Pourquoi c'est à moi de t'embrasser d'abord ?
— Parce que tu as pas eu le courage de le faire avant que je parte alors je te donne une deuxième chance.
— Pff, c'est plutôt toi qui a pas le courage de m'embrasser. »
Sur ses mots, la main libre de Minho se glissa sur ses hanches avant de remonter sur sa taille et il ramena le blond près de lui, lui arrachant un hoquet de surprise. Son visage se pencha vers lui, ses mèches sombres titillerent ses tempes tandis que son souffle tiède réchauffait ses lèvres gelées. Jisung s'était accroché à sa nuque par réflexe, les yeux ronds comme des soucoupes, la respiration saccadé tandis qu'il n'avait que leur proximité en tête.
« Tu penses ? Dit-il, toujours avec ce sourire, ce maudit sourire.
— Je pense que tu as trop peur oui, à ce stade, Jisung ne savait pas comment il arrivait encore à formuler des phrases cohérentes.
— Je te parie que tu n'es pas capable de m'embrasser, Jisung avait froncé les sourcils, et Minho sourit, il le connaissait trop bien.
— Combien ?
— 20 000.
— 40 000.
— Ok, 50-»
Jisung n'eut pas besoin de plus pour qu'il attrape le visage de Minho et lier les lèvres une bonne fois pour toute. Le noiraud fût d'abord surpris puis il laissa le gui de fortune tomber au sol pour laisser sa main caresser la joue du plus jeune, sentant celui-ci frissonner sous son toucher. Désormais, Jisung ne ressentait plus le froid de décembre, seulement la chaleur de ses lèvres contre les siennes, son toucher sur sa peau et il ne savait pas s'il pouvait un jour se contenter de ça. Leurs lippes se mouvaient entre elles dans un rythme si complémentaire que Jisung avait du mal à croire aue c'était la première fois qu'ils s'embrassaient. Minho s'était reculé un quart de seconde à peine, pour reprendre son souffle mais Jisung l'avait ramené vers lui bien lui, essoufflé mais nécessiteux. Trois mois, trois mois que Jisung attendait ça, attendait d'avoir son goût sur la langue, de le sentir aussi proche. Dans la passion de leur baiser, le dos de Minho avait heurté la porte du petit cabanon de jardin, et Jisung jura qu'il avait entendu un gémissement de la part du plus vieux mais les mordillements sur sa lèvre inférieure l'empêcha de s'y attarder bien longtemps.
Ils passèrent au moins les vingts minutes qui ont suivis à s'embrasser sous la neige, à torturer leurs peaux, leurs lippes, les mains s'aventurant aussi loin qu'ils le pouvaient jusqu'à ce qu'enfin, ils se séparèrent, tous les deux à bout de souffle, les cheveux en bataille et les vêtements débraillés.
« Tu me dois 50 000 wons, sourit Jisung alors qu'il ramassait le "gui" tombé au sol, Minho une expression offensée plastronné sur le visage.
— Alors c'était que pour le pari hein ? J'aurais dû me douter que tu allais me briser le cœur, dit-il dramatiquement, une main sur sa poitrine apparemment meurtrie.
— Les trentes premières secondes étaient pour le pari, les vingts minutes qui ont suivies par contre…, Minho releva la tête, un sourcil arqué, C'est parce que tu me plais. Beaucoup.
— Même pas un je t'aime ?
— Peut-être quand tu prendras la peine de m'embrasser sous du vrai gui. Et que tu m'inviteras à un vrai rendez-vous.
— Tu l'as quand ramassé mon gui, souligna t-il en pointant du doigt l'origami entre ses mains.
— Ça a une valeur sentimentale maintenant ! »
Minho ricana et embrassa sa joue, un baiser si doux que Jisung l'avait à peine sentit, comme les ailes d'un papillon et pourtant il en avait savouré chaque seconde. Il le prit dans ses bras et le blond n'avait pas protesté, au contraire, il s'était laissé fondre dans ses bras, un sourire sur ses lèvres.
« Tu sais quoi, on a qu'à aller chez moi, regarder un film, avec du chocolat. J'habite pas très loin.
— Ça mérites plus qu'un je t'aime là, je suis à deux doigts de me mettre à genoux et de sortir la bague, rit Jisung.
— Oh mais c'était exactement le but. »
Jisung pouffa, et après être resté lové l'un contre l'autre une dizaine de minutes supplémentaires, ils étaient enfin partis de la soirée, main dans la main. Le gui de Minho précieusement gardé dans sa poche, tandis qu'il lui racontait son séjour au Japon en ce jour de fête, Jisung était plus que comblé et ça, même si son premier baiser avec Minho s'était passé sous du Babybel et un bout de papier colorié au feutre.
Voilààà....
J'espère que vous avez aimé, n'hésitez pas à me dire vos avis !
Aaah c'est pour ça que je n'aime pas les OS, j'en veux toujours plus TT
J'ai tellement d'idées pour leur petit couple-
Je pense que je les dessinerais quand j'aurais le temps (c'est pour ça que c'est important de me suivre sur mon compte insta @d3nsuu même si je suis pas active en ce moment, je risque de l'être bientôt jskzkrtl), je les aime trop et j'ai beaucoup aimé les écrire !
La première fois que j'écris un OS pas déprimant, ça change mais vu à quel point j'ai aimé, je risque d'en refaire à l'avenir donc gardez un oeil ouvert 👀
Enfin, je vous laisse à vos festivités, moi-même je dois me préparer pour le réveillon donc bonne fêtes, profitez de vos proches et de la bouffe (surtout de la bouffe) et à dimanche pour le prochain chapitre de chambre 325 (qui n'est malheureusement pas aussi mignon et joyeux) !
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