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Partie 3

Yoongi marchait dans les rues encore plongées dans le sommeil. Il s'était levé de bonne heure ce matin, après une nuit reposante.

Il avait pris une douche, probablement sous l'influence de Taehyung.

Taehyung.

Ce nom faisait écho dans ma tête depuis la veille au soir alors qu'il était la dernière personne à laquelle je voulais penser.

Ne pouvais-je pas penser à ma mère ? Dont l'identité avait été fraîchement découverte hier.

J'avais du mal à réaliser que je descendais d'une déesse. Et du diable. J'étais un mélange entre le bien et le mal. J'avais toujours appris à mal me comporter.

Mais comme le disait Montaigne, la forme naturelle finissait toujours par ressurgir à un moment où un autre. Et il semblerait que je sois destiné à faire le bien.

Mais pourquoi Taehyung finissait toujours par refaire irruption dans ma tête.

Cette réflexion-ci, c'était lui qui m'en avait parlé durant notre dernière discussion.

Je secouais la tête comme si cette simple action allait m'aider à ne plus m'attarder sur ces futilités, mais plutôt allait les extraire de mon cerveau.

Je me concentrais de nouveau sur Yoongi, il avait entamé un footing. Il avait laissé son sac dans un buisson, il devait avoir confiance et en sa mémoire et au respect des autres qui ne le lui piquerait pas.

Il partit seul dans les rues encore plus sombres, les lampadaires ne fonctionnaient pas pour la plupart. Seul un sur trois fonctionnait.

C'était lugubre.

Mais je ressentais de la joie au sein de Yoongi.

Il semblait heureux de la nouvelle vie dans laquelle il s'apprêtait à entrer. Je l'espérais pour lui, puisque ce ne serait qu'à sa mort qu'il en ressortirait. Trois kilomètres.

J'étais déjà essoufflé pour lui.

Six kilomètres, je frôlais la crise d'asthme.

Mais Yoongi tint bon, il semblait à peine atteint par cet effort.

Pourtant, il ne courrait jamais.

Il s'arrêta au bout de vingt kilomètres, le t-shirt qu'il portait était trempé et il respirait comme un bœuf.

J'avais un instant cru que ce n'était pas un humain. Mais ç'aurait été légèrement trop.

Et quelque peu comique, aussi.

—  Bonjour Monsieur, le salua Yoongi, à sept heures précises.

—      Bonjour, Yoongi, je vois que tu es ponctuel, parfaitement ponctuel même, lui répondit Hadès en jetant un coup d'œil à sa montre. C'est une qualité tout à fait respectable. Entre, je t'en prie.

Il entra sans même remarquer que la porte fut fermée à clef derrière lui.

Moi, j'avais parfaitement pris conscience que la serrure avait été enclenchée puis refermée à double tour après le passage de Yoongi.

Cette journée n'était pas prête à se finir.

Yoongi, es-tu conscient, un minimum, de ce que tu es en train de faire, putain.

—  Oui, et je suis parfaitement heureux.

C'était la première fois qu'il s'adressait directement à moi. Je me moquais un peu de lui puisqu'il ne semblait pas savoir qu'il pouvait simplement penser pour que je sache ce qu'il souhaitait me répondre.

Hadès qui marchait devant, lui jeta un regard en biais, curieux. D'accord, ne viens pas pleurer pour qu'on te sorte de là alors.

—      Mais putain, je sais ce que je fais. Je veux juste faire mes propres choix alors tu vas te la boucler, s'énerva Yoongi en frappant sa tête de sa main.

Il n'y avait pas été de main morte.

—  Tout va bien, Yoongi, s'inquiéta faussement Hadès.

—  Oui, oui, monsieur, tout va bien. Je suis désolé, continuons.

Je continuais de m'adresser à lui avec des commentaires destinés à la sortir de ses gonds. En espérant qu'ainsi Hadès le laisserait partir en le croyant complètement fou.

Mais ce ne fut pas le cas, ç'aurait été bien trop simple.

—      Je te présente ton camarade, Yoongi. Il est là depuis quelques mois alors, il va pouvoir t'entraîner. Min Yoongi, je te présente Park Jimin. Ah et oui, j'ai fort à faire dans les prochains jours alors si tu ne me vois pas, ne t'inquiète pas.

Un jeune garçon à la corpulence similaire à celle de Yoongi se tenait devant lui. Il ne semblait pas si mal en point, seule sa musculature était plus importante.

Yoongi je pense que ton footing ne sera rien comparé à ce que tu vivras

ici.

—  M'en tape, répondit-il discrètement.

Bonne chance, gamin.

Il leva juste les yeux au ciel, et moins, je riais.

Ça n'allait peut-être pas être si horrible pour moi en fin de compte.

⁂⁂⁂

A la fin de la journée, Yoongi était éreinté. Il était vrai que Jimin n'y avait pas été de main morte avec lui. Ils avaient enchaîné plusieurs sports de combats. Tous plus complexes les un que les autres. Et il semblerait que ce n'était que le début puisque comme le blondinet l'eut dit « j'ai été gentil avec toi vu que c'était ton premier jour ».

Je n'étais pas complètement en adhésion avec ce programme très étrange, même pas du tout. Mais je devais avouer qu'ils se démerdaient plutôt pas mal pour entraîner leurs membres.

Au moins, Yoongi ne mourrait pas tout de suite.

Je l'espérais...

⁂⁂⁂

Deux ans plus tard...

Cela faisait bien trois nuits que j'étais coincé dans la tête de Yoongi. Qu'il ne me permettait plus de voir le monde à travers ses yeux.

Tout ça parce qu'il n'avait pas fait attention. Il avait été inattentif et s'était jeté devant Jimin qui allait recevoir une balle.

Résultat des courses, il se l'était prise dans les côtes, un peu trop proche du cœur. Elle avait éclaté quelques vaisseaux dans son corps et Yoongi avait échappé de peu à l'hémorragie létale. Il y serait probablement passé si Jimin n'avait pas eu la décence d'abattre l'ennemi d'un tir clair et précis dans la tête avant d'emmener son amant à l'hôpital.

Je supposais que Jimin restait au chevet le plus longtemps possible. Je supposais qu'Hadès n'en avait rien à battre. Je supposais qu'ils étaient dans une clinique privée. Je supposais beaucoup de choses, mais je n'étais sûr de rien étant donné que je n'avais ni les yeux de Yoongi pour voir, ni ses oreilles pour écouter.

C'était compliqué.

Ma solitude ajoutée à cela. Cela ne donnait pas un bon mélange.

Cela faisait deux ans que je refusais de le voir. Que je le repoussais chaque fois qu'il tentait de se rapprocher un peu plus de moi. Que s'il avançait d'un pas, j'en reculais de deux.

Je ne voulais pas le contaminer de ma noirceur.

Je ne voulais pas entacher cette part de lumière qu'il avait durement acquise.

Qu'il avait péniblement tenté de préserver de tout l'ombre qui existait en ce monde.

Je refusais tout cela.

Mais en même temps, rester seul avec mes démons allait me rendre fou.

Sauf que d'un autre côté, je n'avais personne avec qui parler. Si ce n'était Taehyung...

Je ne savais plus que faire.

J'avais tenu deux ans, mais cela devenait de plus en plus dur de rester loin de lui.

Je n'y avais pourtant même pas goûté.

Or, la texture de sa peau contre la mienne me manquait.

Ma mâchoire brûlait d'envie de ressentir sa main, même si c'était pour se faire maltraiter.

Même si c'était pour de nouveau sentir la morsure du froid dans mon dos.

Mais si j'avais une chose que je changerais dans ce moment, ce serait celui où je l'avais laissé s'en aller.

Si c'était à refaire, je le retiendrais. Et je lui arracherais tout ce qu'il pouvait et même ce qu'il ne pouvait pas me donner.

Bordel.

Maintenant que je m'en étais rendu compte, je ressentais ce besoin de lui, plus fort que jamais. Il se caractérisait comme un manque à combler, une entité à recoupler, une tendance viscérale à suivre.

Il fallait que je le trouve.

Je ne savais pas ce que je lui dirais. Je ne savais pas ce que je lui ferais. Je ne savais pas comment je réagirais.

S'il voulait de nouveau de moi, après ces nombreux rejets.

Me pensait-il toujours coupable de la fin prématurée de notre humain ? M'en voulait-il pour cela ?

Probablement. C'était même sûr.

Clair comme de l'eau de roche.

Mais, ces conclusions n'étaient que miennes, j'espérais que les siennes seraient tout autre. Qu'il pourrait me rassurer d'un regard et faire éclater toutes mes convictions.

La seule qui m'animait était sienne. Je n'avais jamais laissé ce privilège à personne, mais il me l'avait dérobé sans le moindre effort.

Son contact m'était vital.

Je sentais ma peau brûler de toutes parts comme pour manifester son mécontentement. Elle me faisait comprendre que son incendie ne s'éteindrait pas seul. Que le seul extincteur qui fonctionnerait répondait au nom de Taehyung.

Je n'avais qu'à sortir de mon alcôve. Et je tombais nez à nez avec lui.

Il était positionné devant ma porte, se préparant à faire je ne savais quoi. Mais nous étions ensemble, et c'était tout ce qui comptait.

—      Tu m'as manqué, soufflai-je à bout de souffle alors que je n'avais parcouru qu'une faible distance.

Je tombais à genoux devant lui, mes jambes incapables de me soutenir.

—      Je t'en supplie, pardonne-moi, le suppliai-je alors que je ne savais moi- même pas pourquoi je le faisais.

—      Pourquoi ? me questionna-t-il en plaçant ses mains sous mes aisselles pour me relever. Ne t'abaisse plus jamais ainsi devant moi.

—  Je suis désolé...

—      Et ne t'excuse pas non plus, cela te ressemble trop peu. As-tu besoin que je te frappe à nouveau pour te remettre les idées en place, Jungkook ?

—      Qui suis-je ? acceptai-je finalement de dire, les larmes au bord des yeux. Qui suis-je putain.

Tout m'avait échappé maintenant que je me trouvais dans le creux de ses bras.

Je savais qu'il me l'avait dit, mais je peinais à faire le lien.

—  Tu es le fils d'Hadès et Persépho-

—      Non, je ne veux pas juste être leur fils, Taehyung. Je veux juste savoir qui est Jungkook. Comment as-tu su qui était Taehyung ?

—      Grâce à toi. Allons dans ta chambre, me proposa-t-il en relevant mon corps dans ses bras.

J'enfouis ma tête dans son cou tandis qu'il enroulait ses bras autour de mes jambes recroquevillées contre mon torse.

—  Je suis désolé, Taehyung.

Je reçus un coup sur mon épaule gauche alors je levai mes yeux remplis d'incompréhension vers lui.

—  Je t'ai déjà dit d'arrêter ça.

—      Que dois-je faire alors ? T'es censé m'en vouloir pour Yoongi putain. Pas me cajoler de la sorte parce que je suis une putain de sous-merde.

Il fit un sourire en coin que je ne lui connaissais pas, mais que j'avais davantage l'habitude de voir sur moi.

—      Ton masque se fissure lentement, petit ange aux ailes noires, émit-il à mon oreille. Tu es enfin toi-même, Jungkook.

—      Faible, vulnérable et pitoyable ? À pleurer ainsi dans tes bras comme un putain de nourrisson ?

—      Ce n'est pas ainsi que je te vois, Jungkook. Je ne te verrai jamais ainsi. Je te vois juste comme un être perdu en quête de savoir. Comme quelqu'un qui a grandi seul, sans famille, ni ami. Qui, aujourd'hui encore, se raccroche à ce qu'il peut pour se sortir de ce trou sans fond. Comme quelqu'un comme n'a pas abandonné là où quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens l'auraient

fait. Voilà comment je te vois, Jungkook. Tu n'es pas un nourrisson. Tu es une larve prête à prendre son envol. Il n'y a qu'à saisir le bon moment.

Je ne savais pas quoi dire.

—      Frappe-moi, dis-je simplement. Secoue-moi. Putain, fais juste quelque chose pour que j'arrête d'être ainsi.

Il ne sembla pas saisir le sérieux de mes propos. Il me fixa avec des yeux ronds. Remplis d'incompréhension.

—  S'il te plaît, cédai-je.

Sans un mot, il se leva et partit dans une direction qui ne m'était pas connue. J'avais peur, je n'avais jamais eu ainsi peur qu'il s'en aille.

Qu'il ne revienne jamais.

Mais il finit par revenir avec certaines choses dans les mains.

Je fixai son visage, ses yeux, ses sourcils, son nez, ses pommettes et ses lèvres. Et je me demandais comment une telle harmonie parvenait à survivre chez un seul et même être.

—  Qu'as-tu apporté ?

La curiosité avait pris le dessus.

—      Je vais te détendre, Jungkook, j'espère que je parviendrai à te faire te sentir bien.

Je n'avais pas changé de position depuis qu'il était parti, toujours assis en plein milieu de mon lit, face au dosseret, la place devant moi, laissée vide à son départ.

Je sentis le matelas s'affaisser derrière moi et une présence apparut dans mon dos. Une faible pression eut lieu sur mes épaules et je me sentis projeter vers l'avant.

—      Chut, ne dis rien et détends-toi... me murmura-t-il à l'oreille. Enlève juste ton t-shirt.

Il ne m'avait jamais vu torse nu, et je repensai aux nombreux traits que je m'étais tracé sur la peau chaque fois qu'il me manquait.

Voyant que je ne réagissais pas suite à sa demande, il souffla un petit coup et s'occupa lui-même de me dénuder la partie supérieure de mon corps.

Il ne pouvait pas ne pas avoir vu ces traces, mais il n'avait rien dit, préférant ne pas me brusquer.

Je me sentais si fatigué, comme si simplement relâcher tout ce que j'avais dans mon cœur m'avait demandé une énergie monstrueuse.

Lorsqu'enfin, il m'offrit le contact de ses doigts sur mon épiderme, je fus détendu. Il s'appliqua à étaler cette huile avant de me masser partout où j'avais besoin de lui.

Se rendait-il compte qu'il était en train de nettoyer ma peau de ses péchés ?

Se rendait-il compte qu'il était le remède que j'avais si longtemps cherché ?

—  Taehyung, arrête, je vais m'endormir.

Il continua.

—  Alors endors-toi, je ne partirai pas.

Il ne m'en fallut pas plus pour que mes yeux lui obéissent. Je plongeais directement dans les bras de Morphée.

⁂⁂⁂

Je n'avais jamais si bien dormi.

Lorsque je sortis de mon sommeil, de mon plein gré et non pas parce que Yoongi s'était éveillé, je retrouvais Taehyung à mes côtés.

Il avait la couverture remontée jusqu'à son menton. Il dormait à poings fermés.

Ses bras, fermement entourés autour de ma taille. Je sentais son souffle léger sur mon torse.

Comment avions-nous pu dormir à deux sur un si petit lit ?

Je pris le temps d'observer ses traits, maintenant que je le pouvais. Il avait des traits si délicats, caractéristiques des anges. Il semblait pourtant porter tous les maux du monde sur les épaules.

Je me remémorais notre discussion d'il a y deux ans. Quand il m'apprit la scission de ses ailes pour trahison.

Je mesurais difficilement l'importance des ailes chez les anges. Mais il avait tenté de me l'expliquer.

Il m'avait expliqué qu'il avait été puni pour des choses qu'il n'avait même pas commis. Il me l'avait clairement énoncé.

Mais il avait accepté ce châtiment sans brocher, sans crier à l'injustice et aujourd'hui, il en gardait deux grosses marques indélébiles dans son dos.

Comme s'il suivait mes pensées, il se tourna inconsciemment et se retrouva dos à moi.

Distraitement, je relevais son t-shirt du bout deux doigts et ceux-ci parcoururent avec attention ces marques que j'avais tant chéries deux ans plus tôt.

Elles étaient belles ces marques... Elles faisaient partie de lui.

Je me ressouvins de la honte qu'il avait éprouvée lorsque je les avais vues.

Et là, je le compris.

Je compris pourquoi il m'avait insulté alors que je me considérais comme une merde.

Je compris que tout comme je voulais qu'il considère ses cicatrices comme une force, il n'avait voulu que la même chose chez moi.

Pour moi.

Et je ne l'avais pas compris de cette manière.

—      Tae... prononçais-je lorsqu'il se déplaça pour se débarrasser de mon contact parasite.

Il se tourna à nouveau pour se remettre face à moi. Naturellement sa tête se lova dans mon cou. Comment cela se faisait-il qu'il bouge autant et que nous soyons tous les deux restés dans le lit tout au long de la nuit ?

J'avais si peur de le réveiller. Que je préférais me rendormir.

Et alors, dans le monde des songes, je le retrouvais.

Nous étions dans un monde où aucune règle n'avait été dictée. Nous étions libres d'aimer qui nous voulions.

Et alors que j'étais entouré de tout plein d'hommes et de femmes plus agréables aux yeux les uns que les autres. Je ne cherchais que Taehyung.

Et là, je compris autre chose.

Cet amour que je pensais superficiel était en fait bien plus incrusté dans mes pores.

Je ne me voyais pas avec autrui, même dans le monde onirique.

⁂⁂⁂

Lors de mon second réveil, avant même d'ouvrir mes yeux, je palpais la place vide à mes côtés.

J'étais presque déçu de retrouver ce vide chaud plutôt que la présence de mon amant.

—  Bien dormi, entendis-je juste avant qu'un baiser ne se pose sur mon front.

—  Ça va et toi ? Que sommes-nous, maintenant ?

—  Pourquoi mettre une étiquette là où elle n'a pas lieu d'être ?

—  Je ne sais pas.

Comment cela faisait-il que nous ayons pu rester si loin de l'autre alors que tout ce à quoi nous aspirions était d'être ensemble ?

Si j'avais su qu'il me voulait autant que je le voulais lui, qu'attendais-je ?

—  On fait quoi pour Yoongi ? m'entendis-je demander.

Il se tourna face à moi, ne s'attendant pas à ce que je le questionne à ce sujet aussi rapidement. Aussi directement.

—      Je ne sais pas. Il avait voulu écouter cette envie et s'est retrouvé ainsi. Je pense que Jimin veille sur lui, mais je ne saurais dire si c'est suffisant.

—  Yoongi est fort... je l'admire.

Il me fixa sans un mot, comme pour m'encourager à continuer.

—      J'aimerais être comme lui, il a tellement vécu, mais a tout de même réussi à faire ce qu'il a toujours voulu, finalement. Alors que moi, je restais dans les pattes de père. Dans ses filets.

—      Jungkook, j'ai attendu que tu me le dises, mais tu n'es pas décidé. Je sais que le patron de Yoongi est ton père. Et j'ai compris que tu n'y étais pour rien dans le sort de Yoongi.

—  Comment ?

—  Tu es pas vraiment discret, tu sais ?

J'expirais, j'étais soulagé qu'il le sache. Je n'aurais pas su comment le lui annoncer sans qu'il ne me pense fou ou possédé.

—  Je suis désolé.

—  Arrête ça tout de suite.

—  Oui, je- Pardon. Enfin non, pas pardon. Bref, tu m'as compris quoi.

Un blanc confortable s'installa entre nous.

Nous nous contentions de nous fixer l'un l'autre. Il n'y avait rien de gênant là-dedans.

—      Je suppose que nous sommes dans le flou, on ne peut rien faire pour savoir si Yoongi va s'en sortir, non ?

—  Taehyung, il est fort. Je suis persuadé qu'il s'en sortira, il n'a pas le choix.

—      Oui, il n'a pas bien le choix. Quand il le fera, je demanderai ma retraite. Ce boulot pompe mon énergie comme pas possible.

—  P'tit vieux va.

Je riais légèrement à ma propre remarque et quand Taehyung me tourna le dos pour me partir avec une expression semblable à un « ta gueule » toi, j'allais exploser de rire.

Ce que je fis sans qu'il puisse le voir. Il y eut bien longtemps que je n'avais pas ri de bon cœur.

Alors, j'explosai.

J'étais en train de lâcher tout ce qui se trouvait dans mon cœur, dans mon corps.

⁂⁂⁂

Les jours passèrent, ces jours durant lesquels il ne passait pas grand- chose.

Je croisais souvent Taehyung, j'aimais le taquiner. Apprendre à le connaître.

Mais jamais plus, nous ne faisions d'allusions sexuelles. Oui, non, c'était bien trop dangereux, pour nous deux.

Cela nous inspirait la peur à tous les deux. Il avait peur de se lancer dans le processus, ce qui était compréhensible, et moi, j'avais peur de le briser.

Il m'arrivait régulièrement que mon côté démon se fasse moins discret et que des envies de meurtres ne m'animent dans ces moments-là.

Et je n'avais aucune envie de lui ôter la vie. Pas à lui.

Alors, nous évitions ce sujet comme s'il s'agissait de la peste noire. Mais cela ne voulait pas dire que je ne l'embêtais plus.

Il y avait tant de choses que je pouvais faire pour qu'il sorte de ses gonds.

Nous adorions bomber le torse, l'un face à l'autre, pour savoir lequel abandonnerait le premier.

Je n'acceptais que très rarement les défaites. Avec lui, elles passèrent étonnamment comme une lettre à la poste.

J'étais celui qui faisait exprès de perdre juste pour entendre ces éclats de rire sortir de sa gorge.

J'étais ce genre de mecs avec lui, ouais. J'étais surtout exaspérant.

⁂⁂⁂

—      Imagine que Yoongi ne se réveille jamais. Que ferions-nous ? me questionna soudainement Taehyung alors que nous étions enlacés dans son lit.

Oui, depuis ce jour, je n'avais plus passé une seule nuit seul.

—      Que veux-tu dire, mon ange, lui répondis-je distraitement en jouant avec ses cheveux.

Étais-je devenu soft ?

Possible.

Mais j'adorais cela.

—  Tu sais ce qui arrive si l'hôte ne se réveille jamais ?

—  Non.

—      Soit nous restions à jamais dans son esprit, soit nous sommes renvoyés chez nous. Il est plus fréquent que la seconde version se réalise, mais il est fort probable aussi que nous ne nous revoyions jamais.

—  Ah.

—  Je sais...

—      Je ne veux pas avoir à choisir entre mourir avec toi ou mourir sans toi, lui répondis-je en déposant un léger baiser sur ses lèvres.

—  Alors, il a intérêt à se réveiller, hm.

—      Et s'il le fait pas, je le ressuscite pour le faire mourir d'une mort lente et douloureuse juste après.

—  Je n'en doute pas, petit ange aux ailes sombres.

Les surnoms étaient quelque chose que j'apprenais à apprécier en sa compagnie.

Il y avait bien des choses que je commençais enfin à comprendre grâce à lui.

Je n'avais pas d'explication à y apporter.

Il m'avait aidé à trouver qui j'étais, en partie.

Et pour cela je lui serais éternellement reconnaissant. A jamais.

La leçon la plus importante que j'eus apprise avec lui était que dans la vie tout n'était pas à être vécu dans les extrêmes. Il m'avait appris l'existence des nuances. La possibilité d'un monde nuancé.

—      Je crois que... je crois que je ne supporterai pas de te perdre, Taehyung, murmurais-je faiblement dans son cou.

—      Moi aussi, Jungkook. Ne serre pas ma main si fort, il suffit d'une simple pression pour que je ne la lâche jamais.

—      Désolé, réagis-je enfin quand je me rendis compte que je lui broyais littéralement les doigts.

—  Ne t'excuse pas... pas pour ça, bébé... Pourquoi avait-il lancé ce sujet-ci ?

—      Tu crois que Yoongi va se réveiller ? Je veux dire, je ne lui laisse pas le choix. Mais le pouvait-il ?

—      Il le peut, mais les chances qu'il y passe ne sont pas minces. Son système cardiaque est au ralenti. Il peut s'arrêter à tout moment.

Taehyung avait l'habitude de se promener et de partir bien plus loin que je ne l'avais jamais été. Il avait cette capacité-ci, cette perspicacité que je n'avais pas.

Il était du type observateur, il était la personnification de la phrase « il voit tout, mais ne dit rien ».

Quand je repensais à celui que j'étais à notre rencontre, je me rendis compte que j'avais fait un sacré chemin.

J'étais parvenu à ne plus le détester parce qu'il avait su trouver la véritable source de mes accablements.

Ma haine n'avait jamais été dirigée vers lui, tout cela n'était qu'un prétexte. Ceux que je haïssais le plus étaient Hadès, mon père, ainsi que les Érinyes, ceux avec qui j'avais grandi.

Et à la place, il m'avait montré que j'étais capable d'amour et que j'en méritais comme chaque putain d'êtres vivants.

L'écouter et le laisser s'enraciner en moi avait été la meilleure décision que j'aurais jamais pu prendre pour moi-même.

J'adorais cela même si l'adrénaline de le faire souffrir n'avait pas disparu. Il avait simplement diminué au stade de petit point face au reste, et avait presque disparu. Il ne m'importunait plus.

⁂⁂⁂

—      Yoongi va se réveiller d'un moment à l'autre, m'informa Taehyung, une semaine après notre dernière discussion sur l'issue de tout cela.

—  Comment tu sais ?

—      Écoute, ses fonctions vitales reprennent un rythme décent. Il est fort, et tu as toujours su le voir.

Il se réveille ? Pour de vrai ?

Alors cela devait aussi dire que je ne pourrais plus passer des journées entières avec lui, sans qu'aucune obligation ne nous importune. Que les nuits que nous passions ensemble allaient disparaître.

Quelque part, j'étais dévasté.

Surtout parce que je savais que j'allais de nouveau devoir affronter Hadès, et subir ses châtiments à travers Yoongi.

C'était cela, le pire...

J'aurais presque souhaité qu'il ne se réveille jamais. Officiellement parce qu'il allait de nouveau subir les foudres de mon paternel. Mais dans mon for intérieur, je savais que la raison était tout autre.

Parce qu'officieusement, même si je ne l'avouerai jamais. Je m'étais attaché à Taehyung.

Et cette simple attache pouvait mettre en péril tout ce dont pour quoi je m'étais cru être destiné.

—      J'ai toujours raison, non ? Je savais bien qu'il allait se réveiller, affirmai- je.

—  Je suppose que pour cette fois, je peux pas dire que tu as eu tort.

Je tendis l'oreille, et effectivement, en y accordant une attention particulière, je pouvais entendre un cœur battre. Faible, mais régulier. Timide, mais fort. Faiblement, mais tout aussi férocement animé par une envie de vivre.

Il va se réveiller.

—  Que devons-nous faire alors, Taehyung ?

—      Comme on a toujours fait, conseiller Yoongi, le pousser dans les bras de Jimin pour qu'il vive sa meilleure vie, afin que nous, nous puissions partir pour vivre la nôtre.

Ma mâchoire avait manqué de se décrocher à l'entente de cette phrase, de ces phrases. Mes yeux avaient sûrement la forme de soucoupes volantes, déduisis-je, à la manière dont il me regardait.

—      Tu savais pas pour Yoongi et Jimin ? Ça crève les yeux pourtant... et puis, je mettrais ma main à couper que Jimin a veillé sans interruption au chevet de Yoongi.

—      Non, mais je savais ça, Taehyung... c'est la fin de ta phrase... tu veux vivre avec moi ? Un démon ? L'héritier démon ?

—      Je... je euh hmmm... commença-t-il en rougissant. Je pensais après ce que nous nous étions dits la dernière fois et ce qu'il s'est passé ensuite que c'était réciproque... tu sais, Jungkook, je crois, je crois que le « je t'aime » ne définit aucune relation.

—      Non, pas du tout. Non, Taehyung, je... je tiens à toi comme je n'ai jamais tenu à quiconque. Je n'ai jamais voulu la compagnie de qui que ce soit d'autre comme je veux actuellement la tienne. Mais... ce que je veux dire c'est que je suis un démon. Comment peux-tu envisager quoi que ce soit avec moi ?

—      Jungkook, tu n'es pas qu'un démon. Tu n'es pas que le fils d'Hadès. Tu es aussi le fils de Perséphone... et puis, ce n'est pas du « fils d'Hadès » ou du fils de je ne sais qui que je suis tombé amoureux, c'est de toi. Jeon Jungkook dans son entièreté. Jeon Jungkook avec ou sans ses ailes. Jeon Jungkook avec ou sans son père. Je me tape de tous les facteurs extérieurs, tant que je t'ai toi...

Je le regardais toujours avec le même étonnement dans le regard. J'étais comme figé, incapable de bouger. Je l'observais simplement sous toutes ses coutures.

Pourquoi n'avais-je jamais vu ce grain de beauté qu'il portait si bien là, juste au bout du nez? Ou celui qui décorait le dessous de sa lèvre ?

D'ailleurs en parlant de ses lèvres, je les voyais s'approcher des miennes si rapidement. Pourtant, je ne bougeais pas, je restais juste planté là. Même quand de ses lippes, il se lia à moi, pour, j'aimerais, une durée éternelle.

Il prit possession de ma bouche durant quelques instants. Brefs, mais intenses.

Il laissa sur moi, un sentiment amer. Son « au revoir » avait terriblement le goût d'un « adieu ».

—      N'oublie pas que nous ne tenons pas ces rênes. N'oublie pas que nous ne pouvons rien faire d'autre que subir le destin, Jungkook. Nous passons nos existences entières sous l'influence d'autrui. Et même lorsque nous nous pensons maîtres de nos existences, il y aura toujours des choses qui échapperont à notre contrôle. Et nous devrons l'accepter, sans tenter de faire dévier quoi que ce soit, me dit-il avant de s'en aller.

Je l'observais s'éloigner de moi et avant même que l'idée de le suivre ne parvienne de mon cerveau à mes jambes, je fus téléporté ailleurs.

Yoongi s'est enfin réveillé.

J'étais heureux, enfin, c'était ce que je pensais sur le moment.

Maintenant que je pouvais à nouveau voir à travers ses yeux, je me rendis compte de l'état dans lequel cette attaque l'avait mis. Il y avait des fils de partout, ça pendait de divers pieds à perfusion.

Yoongi avait toujours des difficultés à respirer. Un appareil l'aidait, par ailleurs, à le faire.

Quand celui-ci tourna la tête, il remarqua que sa main était enfermée dans celle de Jimin. Taehyung avait donc raison quant à l'attraction qu'ils ressentaient l'un pour l'autre.

—      J-Jimin ? s'exprima maladroitement Yoongi en passant faiblement son autre main dans les cheveux de celui qui dormait à ses côtés. Assis sur la chaise, le dos plié dans un angle inconfortable.

Le dénommé se réveilla tout de suite, pris de panique, il en sauta presque de sa chaise. Mais se ravisa rapidement quand il se rendit compte que c'était Yoongi, et qu'il était enfin conscient.

—      Oh mon Dieu, Yoongi. J'y croyais plus ! Tu es bien réveillé, n'est-ce pas ? s'exclama Jimin en enfermant le visage de Yoongi entre ses deux mains, visiblement heureux.

Okay, je n'étais définitivement pas un démon à centpour cent.

Cette vue aurait inévitablement dégoûté un démon de pure souche comme on m'avait toute ma vie répété que j'étais.

Je crois qu'en réalité, cette scène était parvenue à m'émouvoir...

Après une accolade des plus particulières, le regard de Jimin s'assombrit.

Yoongi le remarqua aussi, mais ne dit rien.

Je ne savais pas si c'était parce qu'il ne le voulait pas où s'il n'y arrivait pas.

—      Min Yoongi, comment as-tu osé t'interposer entre cette balle et moi, putain ! T-tu te rends compte que tu aurais pu mourir ?

Les humains étaient parfois difficiles à suivre.

—  J-je...

—      Il n'y a pas de je qui tienne, Yoon, qu'aurais-je fait si tu ne t'étais pas réveillé ? J'étais en train de devenir fou, tu comprends ? Seul ton cœur battant m'aidait à garder les pieds sur terre.

—  Mais-

—      Laisse-moi terminer, Yoon. Tu sais bien que je peux pas rester énervé contre toi longtemps.

Cette fois, Yoongi garda le silence, je les observais toujours en essayant de ne pas déranger cette scène de retrouvailles. J'essayais de savoir si

Taehyung pensait comme moi à ce moment, s'il se mettait à leur place pour savoir ce que nous, nous aurions fait.

A mon avis, j'aurais agi de l'exacte manière que l'avait fait Jimin, je n'aurais pas accepté qu'il donne presque sa vie pour la mienne.

Ma vie perdait toute valeur s'il n'en faisait plus partie. Et là, je me rendis compte du fil de mes pensées.

Et là, je me rendis compte réellement de l'impact qu'il avait sur ma vie.

Et là, je me rendis compte que je ne pourrais plus jamais me passer de sa présence sans conséquence.

Jamais, ça faisait peur non ? Jamais, c'était beaucoup.

Jamais, c'était longtemps...

Mais j'étais prêt à lui accorder mon « jamais ».

—      Yoon, comprends que tu es mon éternité. Tu n'as peut-être pas été l'intégralité de mon passé, mais tu es mon présent, tu bouffes toute la place et tu es aussi mon futur.

—  J-je t'aime Jimin...

Voyez-vous mon choc imprimé sur mes traits ?

Parce que Yoongi ne s'était jamais, au grand jamais, ainsi adressé à qui que ce soit.

Personne.

Et Jimin était autant abasourdi que nous, il ne pipa mot et le prit dans ses bras.

—  Dès que tu sortiras de l'hôpital, on s'casse. Loin.

—  Et l'organisation ?

—      On l'emmerde. Tu as failli y laisse ta peau, et je ne laisserai pas cela arriver de nouveau.

Je les observais d'un air désolé. Il fallait croire qu'ils ne savaient pas qu'en entrant dans ce monde, on n'en ressortait jamais.

Il n'y avait qu'une seule et unique façon.

⁂⁂⁂

On laissa Yoongi sortir de l'hôpital après une série d'examens. Il ne s'était pas de nouveau assoupi après son réveil alors je n'avais pas pu partager mes ressentis avec Taehyung.

Mais je sentais que la fin était proche.

Ces deux enfants avaient pu garder beaucoup d'argent de côté. Mon père ne veillait pas sur cette somme astronomique en étant persuadé qu'ils ne le quitteraient jamais.

Père, cette fois, c'est vous qui me décevez.

Alors, à partir de maintenant, Jimin et Yoongi vivaient en cavale. Ils louèrent une caravane et partirent.

Ils savaient tous les deux qu'ils ne vivraient pas longtemps. Qu'ils ne seraient jamais ce vieux couple avec des petits-enfants.

Ils le savaient.

Ils étaient des criminels.

Et même s'ils n'avaient jamais été repérés par les forces de l'ordre, mon père ne les laisserait jamais en paix.

⁂⁂⁂

Deux ans plus tard.

Ils avaient parcouru le monde en avion, en voiture, en train et en bateau. Ils étaient partis loin, autant que leur permettait le monde.

Mais il n'avait fallu que d'une baisse de vigilance.

Il n'avait fallu que d'un grain de naïveté pour penser qu'ils étaient partis depuis suffisamment longtemps pour être oubliés.

Mais, ce n'était pas si simple.

Alors c'était ainsi qu'ils furent pris en embuscade dans une ruelle sombre.

Ils étaient pris au piège dans un cul-de-sac.

Ils avaient tout de même pris l'habitude de toujours garder un revolver sur eux. Ils le dégainèrent chacun leur tour, mais leurs assaillants étaient bien trop nombreux et bien trop bien équipés pour eux.

Il ne leur avait pas fallu plus d'un mot pour se comprendre, un simple regard suffisait.

Et ils portèrent le bout de leur arme dans leur cavité buccale.

Et partirent, main dans la main, réunis pour l'éternité.

⁂⁂⁂

C'était la fin. C'était leur fin. Personne ne vivait selon ses désirs.

Jimin et Yoongi auront eu leur histoire.

Mais contrairement à ce que nous pensions tous.

Il était possible de devenir maître de son destin, lorsque la passion et la volonté étaient suffisamment grandes.

Il était possible.

Et c'est pourquoi, après leur funeste mort, j'ai pu vivre presque tranquillement mon amour avec Taehyung, au Paradis.

Un jour, cela nous rattrapera probablement si ce n'était pas écrit ainsi.

Mais, ce moment n'est pas encore arrivé. Alors, je profitais simplement de l'instant T.

Taehyung a su réveiller ma véritable nature. Je lui en étais reconnaissant.

Et je n'oublierai jamais cet humble sacrifice de Jimin et Yoongi. Jamais.

⁂⁂⁂

Aucune influence n'était suffisamment grande pour surpasser nos passions. Vivez de ce que vous aimez, de ce qui vous anime. Ne laissez l'avis de personne piétiner le vôtre.

Cependant, tout a un prix, et la vie vous prendra peut-être ce que vous avez de plus précieux (ici cette essence unique qu'est la vie elle-même) mais au moins, vous aurez vécu.

"Mieux vaut vivre avec des remords qu'avec des regrets."

—  Oscar Wilde

"Je préférerais mourir si je devais vivre sans aucune passion."

—  Jeon Jungkook

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