Je me sens soulevée dans les airs, et vois mon corps se désintégrer en fines particules. Puis, d'un coup le noir total, je sombre dans l'inconscience.

« - Petite ? Eh petite, réveille-toi !

-Hein, quoi, qui êtes-vous ? »

J'émerge lentement de mon sommeil de plomb et vois le visage d'un étrange monsieur. En effet, il porte une de ces tenues que l'on peut voir aux fêtes médiévales des petits villages de campagne.

Je me lève et remarque que, moi aussi, je suis vêtue ainsi. Mais où Samaël a-t-il bien pu me téléporter ?

« - Excusez-moi gentilhomme, je m'étais malencontreusement assoupie. »

Puisque nous sommes habillés comme dans l'une de ces foires, autant incarner le personnage au mieux.

« - En plein milieu de la route ? Quel endroit étrange pour faire une sieste. Et d'où viens-tu petite ?

-Oh, je viens de Versailles.

-Et où c'est ça ?

-Très loin d'ici. Mes parents étaient marchands et nous voyagions en caravane lorsqu'un groupe de brigands armés attaqua notre convoi et décima notre escorte. J'eu le temps de m'enfuir mais ma mère et mon père n'eurent point cette chance »

J'éclate en sanglots pour rendre mon histoire plus réaliste. L'homme me propose alors de monter dans sa charrette, il m'emmènera à la ville puis je devrai me débrouiller seule. Je m'exécute, n'ayant pas de meilleure solution.

Durant le voyage, je prends l'omniscience et prononce le nom de mes parents. Ils sont dans les bras l'un de l'autre et pleurent ensemble. C'est à ce moment-là que je me rends compte d'à quel point ils me manquent. Certes ils ne sont pas parfaits, mais ils m'aiment. Et ça, ça n'a pas de prix.

Nous arrivons devant des portes en bois de chêne, de 5 mètres de haut. Deux hommes montent la garde.

« - Déclinez votre identité !

-Eton de Cascler

-Aeli de Versailles, dis-je en imitant mon compagnon.

-Mademoiselle Aeli, veuillez nous suivre. »

Eton, puisque c'est son nom, me fait signe de les suivre. J'obéis et il me conduise à une sorte de grand manoir, presque un château. Nous pénétrons dans une grande salle et je vois un homme, assis sur un trône. Un jeune garçon, d'à peu près mon âge, au visage dure, se tient debout à sa droite, tandis qu'à sa gauche se trouve, à ma plus grande surprise, Samaël. Je m'apprête à le saluer, quand, de la main, il me fait signe de me taire et de faire une révérence. Je le fais et le jeune homme s'avance vers moi et me prend la main.

« - Alors c'est elle ma promise, Samaël ?

-Oui votre majesté. »

Sa promise ? Votre Majesté ? Mais de quoi parlent-ils ? J'ai un mouvement de recul, tente de m'enfuir mais le prince, je pense que c'est un prince, me rattrape et me prend le menton, un sourire en coin aux lèvres.

« - Où cours-tu comme ça ?

-Je ne suis la promise de personne !

-Bien sûr que si, tu es ma promise et je ne compte pas te laisser partir. »