15
Le bruit d'un sifflet m'arrache de mon court sommeil. J'ouvre mes yeux et aperçoit une lumière orangée qui crève les yeux. Bienvenue à l'armée. Ici, il n'y à pas de grâce matinée. Non, ici, c'est la vraie vie.
Chaque jour, nous sommes soumis à un entraînement qui dure un bon une heure et demi, à 04h30 du matin. Certes, le réveil est dure, même très dure, mais c'est une manière de se réveiller tout en s'entrainant, afin de ne perdre le moins de temps possible. De plus, avec le temps, on s'habitue à cette dure réalité. C'est entre-autre pour ça que je me mets au jogging, rendu chez moi. Je me garde en forme, comme ça, le retour est toujours moins difficile.
Je sors enfin mon corps de mon drap bleu et enfile mon uniforme de camouflage vert.
J'entends quelques soupirements venant à ma droite. C'est le nouveau qui rouspète encore. S'il n'est pas content, il n'avait qu'à pas signer le foutu contrat. Il n'est pas le premier que je vois se plaindre comme ça, au cours de ma carrière. Ces personnes là ne restent jamais très très longtemps, de toute façon.
Enfin habillé, je sors de ma base, pour aller rejoindre Sam. Celui-ci est logé dans la base juste en avant de la mienne. Ces petites pièces ménagés de petits lits sont décidés au sort. Je crois que dans toute notre carrière, nous avons seulement partagé notre base une seule putain de fois.
- Putain Scott, tu fais peur. Tu as des cernes plus gros que ta tête! Tu n'as pas dormi car mon absence t'attriste? Rigole comme un con mon ami.
- Arrête de faire le con, veux-tu?
Je soupire, agacé et conitnue :
- Aller, on doit se diriger vers le camps d'entraînement. Les autres sont mieux de ne pas tirer de la patte. La journée va être dure aujourd'hui.
Sam ne plaça aucun mot et me suivit. Lui aussi semble fatigué. Il a connu des matins beaucoup plus heureux.
On se dirige, en silence, vers le camp d'entraînement, sacs à dos à nos épaules. Je sens quelques gouttes perlées sur mon front. Le soleil tape carrément fort. Il y a ces jours où la température score le 40 degrés. Un vrai four en marche! Sans parler de cet uniforme, qui nous couvre, de la tête aux pieds et de son poids. Il pèse des tonnes ce truc.
Notre position n'a pas un paysage de rêve, je dois dire. Pour tout dire, nous sommes situés un peu plus loin de la ville. Cette ville où tout les problèmes se passent. C'est un vrai trouble-fête là-bas. La Syrie ne tient qu'à un bout de fil. De notre emplacement, nous pouvons voir ces bâtiments à moitiés détruits, par les bombardements de toutes ces bombes. Des murs à moitiés détruits, des toits effondrés, des lampadaires en miettes et j'en passe. C'est un pur bordel.
Quelques minutes plus tard, nous sommes enfin rendu dans le camps. La routine demeure toujours la même. Premièrement nous sommes soumis au test physique qui consiste aux redressements assis, les jumping-jack, la planche et les push-up. Pour la deuxième partie, nous pratiquons la précisions de nos tirs. Des cibles militaires sont placées un peu partout sur le terrain. Il est donc impossible d'avoir un répit, il y a toujours quelque chose à faire.
La fin de l'entraînement arrive quand le dernier militaire arrive à tirer ses quinze balles dans la cible. Ce n'est pas pour me vanter mais je finis toujours parmi les premiers.
Un bruit de quatre longs coups de sifflet se fit entendre.
- Regarde qui c'est Scott. Me dit Sam qui avait déjà sorti tout son matériel.
J'étais trop absorbé dans mes pensées, encore une fois. Je suis bien toujours à la dernière minute. Je laissa glisser mon sac à dos le long de mon dos afin qu'il atterrisse par terre et me retourna pour mettre un visage à ce bruit si désagréable.
Je vis enfin cette personne qui est nul autre que le lieutenant Jonhson en personne. Mais que fait-il ici? Habituellement, ce n'est pas celui-ci qui dirige l'entraînement. C'est le colonel, en personne.
Jonhson, plus précisément Jerry Jonshon, me fait pitié. Son casque à l'air trop grand pour lui et son sac à dos semble faire le double de son poids. Il n'est pas très grand sur deux pattes. Je dois dire que je fais au moins une bonne tête et demi, de plus que lui. Si je ne l'avais pas vu, plus tôt dans la semaine, avec sa Audi, je croirais qu'il n'est rien de plus qu'un pauvre type. L'habit de fait pas le moine, comme on dit!
Je sors enfin mon casque, mon arme et mes gants et me place, avec Sam en ligne. Les autres militaires se placent et d'autre arrivent au loin. Il y a toujours quelques petits retardataires... Toujours des petits cons.
Un léger tapotement sur mon épaule me prit par surprise. Je me retourne pour faire face à ce cher lieutenant Jonhson. Mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là?
- Turner, le colonel a demandé à te voir. Congé d'entraînement pour toi, ce matin.
Je le regarde, perplexe. La dernière rencontre dans le bureau du colonel demeure pour moi mon pire cauchemar. Un poignard en plein coeur. La dernière fois où j'y ai posé mon cul, ma vie c'est complètement effondrée.
*** Flashback ***
Je suis assis sur un divan, nous parlons de tout et de rien. Histoire de faire changement du dramatique, des missions etc. J'aime bien parlé de Rosie. Quand je parle d'elle, je souris systématiquement. Les gars sont sur le bord de l'hystérie. Ils entendent parler de Rosie à chaque jour. Mais c'est bien normal. C'est ma femme, je l'aime et je m'ennuis d'elle, sans aucun doute. Je me demande bien ce qu'elle fait en ce moment même. Elle doit probablement dormir à cette heure-ci. Les fuseaux horaires ne sont pas les mêmes d'où je suis.
Dans un mois, le retour est prévu. On va enfin rentrer chez nous! Cette mission nous a carrément achevé.
- J'espère que ma blonde va bien m'accueillir! Rigola Carl, un jeune recru.
Rosie sait bien m'accueillir. En fait, elle n'a besoin de rien faire. Juste sa présence, dans cet aéroport me fait le plus grand bien. La pensée de la revoir seulement dans un mois me fit sourire, comme un con. Putain que j'ai hâte de la serrer dans mes bras et d'embrasser ses lèvres pulpeuses. Ces pensées firent gonflés mon membre. Putain mec, calme toi. Je confirme, j'ai une envie pressante de voir ma belle Rosie.
- Um, sergent Scott, j'aimerais vous voir dans mon bureau. J'aimerais vous parler d'une nouvelle que je viens de recevoir. Me dit le colonel John d'un ton moins sure que celui que je connaissais.
Mais que veut-il me dire? Je me lève du sofa et commence à marcher en direction de son bureau.
Celui-ci m'ouvre la porte enfin que j'y pénètre. Une fois, tous les deux à l'intérieur, je m'assis sur une des deux chaises qui m'était offert. À son tour, le colonel prit enfin son aise, dans sa chaise de bureau.
Le sujet semble être délicat à aborder, à en juger ses expressions. Jamais je ne l'ai vu si misérable. Mais que se passe-t'il putain?! Voyant que je commençais à me poser des sérieuses questions, le colonel se lança enfin.
- Ce que je vais vous dire va être très dure à accepter commença-t'il.
- Arrêter de tourner autour du pot et dites-moi la raison de cette rencontre. Dis-je impatient.
Râres sont les fois où je me retrouve dans ce bureau. Habituellement, personne n'ose aller déranger le colonel.
- Je suis désoler Scott, mais vous devez rentrer maintenant. C'est fini, pour vous la mission, pour l'instant. Vous devez vous rendre à la maison.
Je ris jaune. Je commence à stresser au maximum. Mais putain de merde que se passe-t'il?
- Ne passer pas par quatre chemins. Aller droit au but. Qu'est-ce qui se passe?
- Ce que je m'apprête à vous dire n'est vraiment pas une tâche facile pour moi.
Il soupira et baissa son regard. Malgré quelques secondes, qui me parut un éternité, il s'élança enfin.
- Je regrette Scott, mais votre femme Rosie Davies vient de rendre l'âme, dans la nuit. Je ne connais pas plus d'informa..
Je me jette sur les genoux. Mes oreilles commencent à bourdonner. Je me sens faible. Ai-je bien entendu? Ma rose est partie, loin de moi? Impossible. Nous deux, c'est pour la vie.
Je crois que mon coeur saigne. La douleur me coupe mon souffle. Les larmes coulent sur mes joues et embrouillent ma vue. Mon coeur vient d'être brisé.
C'est impossible, tout ça.
**** Fin du flashback ***
Point de vue de Rosie * Flashback *
Je ne regrette rien. Si je l'avais dit à Scott, il aurait tout arrêter, pour prendre soin de moi. C'est un homme bien et attentionné. Parfois trop même. Scott a un très grand coeur, parfois très fragile où un petit rien peut l'atteindre.
C'est donc pour cette raison que j'ai décidé d'essayer de combattre ce fichu cancer seule. Scott ne l'a jamais su. Il n'a jamais d'ailleurs suspecter quelque chose. Je peux donc dire que j'ai réussi cet exploit avec brio.
Au début, tout allait bien. Scott part souvent en mission. La plupart de ses missions durent environ deux mois et il revient à la maison pour un bon deux semaines, pour enfin repartir. C'est son métier et jamais je m'en suis plains. Certes, il me manque chaque jour.
Je pouvais donc bien jouer le jeu. Cacher ma maladie à vraie dire. Je prenais une bonne dizaine de pilules différentes, par jour. Aucun symptôme semblait faire apparition. Je vivais avec ces pilules, en espérant un miracle. Je ne suis pas prête à quitter cette terre. Scott non plus, n'est pas prêt à ce genre tournure. Il en prendrait un coup et ça, je ne veux pas. Il a assez souffert dans la vie.
Scott étant reparti en mission, en Syrie, je crois. Un matin je me leva tout étourdie. Je savais que ce matin n'était pas comme les autres. Ce jour là, je me suis dirigée vers la salle de bain en courant, tout en couvrant ma bouche à l'aide de ma main. Un liquide désagréable s'était emparé de ma gorge. Ce n'était pas normal, je le savais très bien.
Mia était venu me chercher en vitesse pour me porter directement à l'hôpital. Plus précisément l'hôpital St-pauls. Elle qui criait comme une folle dans les couloirs. Elle me stressait bien plus qu'autre chose.
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Depuis ce jour, ça fait maintenant deux jours que mon corps est cloîtré contre ce lit. Des dizaines de tubes sont rattachés à mon corps. Je n'ai plus du tout d'énergie. Je ressemble à une morte. Mon corps semble sans vie. Il n'y a que ses tubes qui me gardent en vie.
Durant ces deux jours, on me fit passer plusieurs tests, mise à part ceux que j'ai pu passé, autrefois. Un vrai animal de laboratoire. Je n'ai plus de force pour combattre, pour refuser quoi que ce soit.
Mia me tient la main. Elle voulait passer la nuit dernière ici, mais je lui ai dis de rentrer chez elle, pour se reposer. Ça fait une bonne heure qu'elle vient d'arriver.
Mon infirmière fit son apparition. Elle est toujours coiffée de la même façon, un chignon bien haut sur sa tête brune. Je la trouve bien jolie et aimable. Elle doit probablement commencer sa carrière! Elle doit bien avoir dans la mi-vingtaine.
Mia me serra la main. Je la sens très nerveuse, mais ce geste me fait autant du bien qu'à elle, qu'à moi. Je serre ma main, à mon tour, comme signe de réflexe.
- Suite aux évaluations, les résultats n'indiquent rien de positifs madame Davies.
Elle s'avança prêt de moi et déposa son dossier, probablement le mien, sur ma petite table, prêt de mon lit.
- Votre cancer du pancréas s'est propagé à d'autres parties de votre corps. Votre foie et vos poumons sont déjà très affectés.
Elle soupira. La pauvre, j'espère que je ne suis pas son premier patient en fin de vie.
- Je suis désolée mais votre cancer est classé au stade 4. Il n'y a plus rien à faire. L'infirmière fit une pause et continua, bien malgré-elle.
- Il ne vous reste que quelques jours à vivre madame Davies.
Mia échappa un cri de la mort. Ça y est, c'est la fin. Des larmes remplissent bien vite mes yeux, bien malgré-moi. Je voudrais être forte pour Mia, être forte pour Scott. Je ne veux pas qu'il souffre. Je veux qu'il vive. Il a apprit à être heureux avec moi. Maintenant il devra le faire sans moi.
Ce drame, enfin, ma mort, a frappé trop vite. Je n'ai pas eu le temps de laisser quoi que ce soit à Scott. Il sera anéanti. Il se sentira trahi. Je lui avais dis, plus de cachette, plus de menterie.
J'espère qu'un jour, mon amour comprendra pourquoi je lui ai caché ceci. Il comprendra que je l'ai fait simplement pour son bien. Il semble si heureux dans l'armée. Cet homme a un avenir prometteur.
Il ne faudrait pas qu'il foute toute en l'air, à l'annonce de ma mort. C'est la dernière des choses que je veux qui arrive. Scott a déjà touché le fond du baril, plus jeune, et maintenant il est guéri.
Scott, s'il-te-plaît bébé, ne fait pas tout foirer.
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