Point de vue de Leia

Deux jours ont passé, depuis le désastreux souper. Je n'ai pas croisé Scott depuis et c'est parfait comme ça. Mon oncle n'a toujours pas lâché l'affaire avec celui-ci. Depuis ces deux jours, il ne cesse de venir me déranger dans ma chambre pour savoir si je suis correcte. Il croit surement que je suis en train de tomber dans une genre de dépression, à voir comment il s'inquiète pour moi. Je ne cesse de lui dire qu'il se trompe à ce sujet, mais mon oncle est comme ça. Il ne lâchera pas l'affaire de si-tôt. Je devrais avoir un break lorsque Scott sera enfin hors du pays.

De plus, je n'ai pas le temps pour ce genre de conneries. Je dois me trouver un emploi, le plus vite possible. Je vais enfin pouvoir faire ce que j'ai envie de faire, avec bien entendu, l'aide de mon cher oncle.

J'ai toujours aimé la photographie.

Lors de mes 17 ans, je me suis acheté mon tout premier appareil photo. Je m'étais faite un cadeau, lorsque je travaillais au café du coin. Dès l'instant où mes parents avaient appris cette nouvelle, ils m'avaient ordonné de quitter ma job. Sous prétexte que cela perturbait trop mes études. Cela ne m'a jamais arrêté à poursuivre ma passion. Qu'il aille se faire voir. Un jour, ils verront mon nom apparaître dans les plus beaux magasines.

Seule ma ville natale me manque. À Londres, la vue, le paysage tout est magnifique. Les immenses édifices en forme de bougie, le Tower bridge, où même le big ben, cette belle grande horloge. C'est dommage que mes stupides parents, si je peux les appeler ainsi, étaient contre l'idée de mon futur métier. S'ils avaient assumé pleinement qui j'étais, lorsque je leur parlais encore, je serais encore dans mon pays, dans mon vrai chez moi. Heureusement que j'ai apporté mon portfolio avec moi. Mes clichés sont en quelque sorte des souvenirs pour moi. Jamais je ne m'en débarrasserai. Lorsque je prends une photo, je capte une histoire. La photographie me parle et je peux m'y perdre des heures et des heures rien qu'en fixant ces photos.

Heureusement que mon oncle, le frère de mon père, a eu l'idée brillante de me prendre à sa charge. Il m'a sorti carrément de l'enfer. J'aurais très bien pu me débrouiller et me trouver un petit appartement pour vivre ma vie, mais il s'avère que c'est bien plus compliqué que ça..

        
                      *** Flashback ***

- Il faut trop aller à cette soirée! Mike m'a invité mais tu sais aussi bien que moi que lorsqu'on m'invite, on t'invite aussi. Tu comptes mettre quoi? Je crois qu'il faut qu'on aille faire du shopping Leia. Il faut être au top!

- Leia lâche ton appareil photo pour une fois. Tu auras tout le temps après pour prendre des photos, mais la soirée chez Mike c'est ce soir ou jamais. Il faut qu'on s'éclate. L'école recommence que dans un mois à peine me dit Tiffany, ma meilleure amie qui me sortit de mes pensées.

Tiffany est le genre de fille qui adore s'amuser. Nous nous connaissons depuis le secondaire et depuis, on ne se lâche plus. Ce qui est très surprenant de nous deux, c'est qu'on est extrêmement différente. Je suis plutôt ce genre de fille discrète, qui passe inaperçue. Au contraire de moi, Tiffany a ce pouvoir d'être un vrai centre d'attention. Elle fait tourner la tête de tous les garçons. Mais bon, je les comprends parfaitement. Cette fille a tout pour plaire. Ses cheveux sont d'une couleur rousse qui tire sur le pâle, sans parler de ses magnifiques yeux verts en forme d'amande et de ses tâches de rousseurs.

- Je ne peux pas Tiffany. Mes parents ont organisé un souper entre collègue de travaille. Tu sais comment s'est, il va falloir que je me présente en étant une petite fille parfaite. M'inventer une vie carrément.

- Leia tu ne peux pas me lâcher. Ne commence pas encore avec tes histoires. Tu as 20 , bientôt 21. Tu es libre de faire ce que tu veux. Par contre, pour ce qui en est d'aujourd'hui, je t'oblige, Leia Smith à venir à cette soirée.

Je soupira. Elle ne comprend pas ce que je vis. Jamais je ne l'ai exposé à ma vie personnelle. Selon elle, mes parents ne sont simplement que des parents aimant, travaillant dans un hôpital. C'est mieux ainsi, même si parfois, ça serait préférable si elle connaissait toute la vérité.

- Je suis vraiment désoler Tiffany mais je ne peux vraiment pas soupirai-je.

- Mes parents ont organisé ce souper depuis longtemps. Et tu les connais, il faut toujours que je sois à leur côté. Je suis leur seule fille unique, je crois qu'ils veulent me montrer continuai-je.

Tiffany soupira et se laissa tomber pour atterrir sur un banc, dans le parc.

- Et ce souper de merde, il finit à quel heure?

- Je ne sais pas Tiffany. Euh, au alentour de 21 heures, environ? Mais pourquoi?

Un sourire s'étempa instantanément sur ses lèvres et un éclair passa dans ses yeux verts.

- Tu vas venir me rejoindre après ton souper! Aller, on a pas une seconde à perdre. On s'en va direction boutique ma belle. Histoire de se mettre au top du top cria-t'elle de joie.

- Bon, je crois que je n'ai plus trop le choix... dis-je tout en essayant de la suivre, elle qui était déjà rendu à des bons mètres de moi.

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Le souper s'est bien déroulée, comme toujours. Tant que je dise que j'étudie en médecine, tout se passera à merveille. Ouais, c'est comme ça. Au sein de la communauté de mes parents, je dois m'inventer une personne que je ne suis pas. Mes parents ont honte de ma personne. Jamais je ne serai médecin. Un jour, je serai cette grande photographe internationale. Mais ça, mes parents ne le comprennent pas encore..

Il est 21 heures, comme je l'avais précisé à Tiffany. Je sors de la table et file directement dans ma chambre, sans dire un mot à mes parents. C'est mieux ainsi. Il ne faudrait pas que je les confronte car sinon c'est sure que la soirée tombe à l'eau. Tiffany serait folle de rage. La pauvre, elle doit m'attendre, parmi cette foule enragée.

J'enfila ma robe rouge en dentelle que je me suis acheté, plus tôt dans la journée. Je me remis une petite touche de rouge à lèvre, enfila mes talons hauts noirs et descenda en bas, afin de quitter les lieux.

Arrivée devant la porte d'entrée, je m'avança pour prendre la poignée de porte quand ma mère m'intercepta.

- Où comptes-tu allé à moitié habillé?

Elle me fixa de haut en bas avec dégoût. Jamais je ne comprendrai ce qu'elle attend de moi. Jamais ils auraient dû avoir un enfant. Ils sont trop perfectionnistes. Ils ne comprennent pas que je ne suis pas comme eux. Mais qu'ils me lâchent un peu putain, j'ai 21 ans. J'ai ma liberté.

- Je ne placerai aucun mot face à ton commentaire déplacé soupirai-je en lui jettant un regard noir.

- Je sors dans une soirée, à plus tard dis-je en quittant mon regard et ouvrit la porte mais une main me rentra d'un coup sec dans la maison.

- Je regrette Leia, mais tu ne sors pas ce soir. J'ai oublié de te dire que ton oncle David vient nous rendre visite demain. J'aimerais que tu fasses un peu de ménage dans la chambre d'invité. Il vient nous rendre visite pour quelques jours, c'est ce qu'il a dit à ton père.

Ma mère refermit la porte derrière moi et me prit la main afin d'arriver dans la chambre d'invité.

- Aller au boulot Leia. Tu viendras me voir quand tout sera finit me dit ma mère en ouvrant la porte de cette chambre.

Là c'est trop.Elle ne va quand même pas m'obliger à manquer ma soirée pour faire du ménage. Elle se met le doigt dans l'oeil. La pauvre.

- Je regrette maman, mais c'est non. J'ai promis à Tiffany que je la rejoindrais. En parlant d'elle, elle doit m'attendre. Je devrais y aller dis-je en m'éloignant de ma mère.

Celle-ci me regarda avec dégoût, s'avança devant moi et me gifla. C'est la première fois qu'elle me gifle. Je n'y crois pas. Je ressens une brûlure sur ma joue. Les larmes commencent à monter dans mes yeux verts. Je ne comprends pas pourquoi elle m'a fait ça. Jamais elle n'a lever la main sur moi.

- Je n'y crois pas que tu aies pu faire ça. Je te déteste dis-je en reniflant et en la poussant pour qu'elle se tasse de mon chemin.

J'essuya mes yeux, sur le bord de la route, à l'aide de mes mains. Les larmes embrouillaient ma vue. Je n'y crois toujours pas. Elle m'a giflé cette conne. Pour aucune raison. Je dois partir de chez moi. Personne ne m'accepte dans cette maison. Mon père n'a rien dit quand je suis partie.Il a très bien vu, au travers de ses lunettes, que sa fille était dévastée. Pourtant, il n'a posé aucune question et m'a laissé partir. C'est peut-être mieux ainsi, je dois aller rejoindre Tiffany. Je dois faire peur, mon mascara a clairement coulé. Je ne dois pas être jolie dû tout. Mais qu'est-ce qu'on ferait pas pour l'amitié?
De plus, j'ai besoin d'air.

*** Fin du flashback ***

Jamais je n'oublierai ce moment. Comme prévu, mon oncle est venu nous rendre visite. Au cours de sa venue, j'ai remarqué que nous avions beaucoup de point en commun. Il a un bons sens de l'humour. Sa venue m'a fait du bien.

Mon oncle a toujours eu ce genre de septième sens. Il ressent les choses, il les devine tout simplement.
Je ne sais pour quel raison, mais un matin comme un autre, je suis descendu dans la cuisine et j'ai surpris mes parents et mon oncle en pleine discussion. Mon oncle parlait qu'il serait envisageable que je le suive à Vancouver. Demander moi pourquoi, même-moi je ne le sais pas. D'ailleurs, à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas. Mais depuis ce jour, je suis ici, à Vancouver. Dans une maison beaucoup moins grande, mais avec mille fois plus d'amour. Je suis très reconnaissante envers mon oncle.

Depuis ce jour, j'ai coupé tout contact avec le monde de Londres. Mes parents, mes amis du lycée et surtout Tiffany. J'ai pris cette décision de mon plein gré car je voulais guérir, tourner la page de l'enfer que j'ai pu endurer. Tiffany n'y est pour rien, mais il y aurait fallu que je lui explique toute la vérité et ça, je ne voulais pas. Maintenant, je suis libre comme l'air.

Je décida enfin de me lever de mon lit et me dirigea vers la salle de bain. Aujourd'hui, je commence mes démarches afin de me trouver un emploi. Si je peux me permettre de rêver, j'aimerais travailler pour un magasine. Avoir un emploi en relation avec la photographie serait parfait!

                Point de vue Sam

Depuis l'épisode du souper, Scott reste enfermé dans sa chambre. Il ne sort que lorsque pour manger et pour aller au toilette. J'ai même un doute qu'il se lave. Ça fait très longtemps qu'il ne fait plus ça. Jadis Scott souffrait de gros problème, mais au fils du temps, cela s'arrangeait pour le mieux. Ça fait longtemps que je l'avais vu comme ça.

Scott est du genre très renfermé mais il vient, quand même toujours me faire la conversation. Je suis son seul reperd depuis la mort de sa femme. Ça doit être dure perdre quelqu'un qu'on aime fort. Dans son cas à lui, je dirais aimer comme un fou. Jamais je n'ai vécu un amour fou. Oui j'ai fréquenté quelques fille par si, par là, mais je n'ai jamais trouvé la perle râre.

Lorsque j'ai croisé Leia, j'ai cru que cela pouvait changer. J'ai cru, une infime partie, comme un crétin, qu'elle pourrait être ma perle râre. Ses long cheveux bruns bouclés sentaient la fraise. Je m'en souviens encore de son parfum. Ses yeux verts ont un pouvoir fou d'hypnotiser les gens. Je m'y suis perdu dedans dès l'instant où mes yeux ont croisé les leur. J'ai espéré, secrêtement, la revoir. Mais il se trouve que je me suis trompé.

Elle est tombé sur Scott.

Vous savez, la règle numéro un entre mec c'est de ne jamais fréquenter la copine de l'autre. Je ne sais pas. Je ressens ce truc. Comme si il se passerait quelque chose entre ces deux-là. Premièrement, Scott est rentré avec l'air d'un chien battu. Depuis la mort de Rosie, rien ne l'atteint. Il a dû se passer quelque chose de très grave.. Deuxièmement, Scott est allé souper chez elle. C'est étrange, il ne fait jamais ce genre de chose.

Je devrais peut-être monter à sa chambre, afin d'éclaircir mes doutes. Et de toute façon, en tant qu'ami, je dois bien m'informer sur son état. On repart dans deux jours, il doit être prêt. Le retour va certainement être dure, pour tous les deux. Deux ans que nous avons pas mis les pieds sur un champs de batailles. Il doit avoir les idées claires. C'est pour ça que nous avons attendu deux putain d'années. Il ne doit pas tout faire foirer.