En attendant le Père Noël
Après avoir laissé passer la crise de larmes de Marine, je me rends dans la chambre pour qu'elle vienne manger. Elle ne répond pas et je rentre, la trouvant assise sur le lit, regardant ses petits chaussons en forme d'Olaf, de la reine des neiges.
- Comment vas-tu, ma puce ?
- Moi aussi, je voudrais avoir une maman comme mes copains et copines.
Je m'assois à côté d'elle et lui prends la main.
- Tu sais, maman t'aime de tout son cœur...
- Je sais, mais elle n'est pas là. Et en plus, on a raté son appel. Du coup, je pourrai même pas la voir...
- Elle revient dans deux jours, ma puce. Tu vas voir, ça va passer très vite.
- Mais moi, j'aurais voulu qu'elle soit là aujourd'hui !
La répartie de ma fille me rappelle mon épouse. Aussi têtues l'une que l'autre. Lorsqu'elles ont une idée en tête, impossible de les en décrocher.
- Elle m'avait dit qu'elle essaierait de revenir pour Noël...
- Oui, mais tu sais, ça ne dépend pas que d'elle... Il y a beaucoup de soldats et d'officiers qui souhaiteraient passer Noël avec leur famille...
- Oui, mais l'année dernière, maman était déjà pas là !
- C'est vrai... Allez, si on descendait manger ? Il est vingt heures et il faut que nous ayons fini avant d'aller à la messe pour laisser venir le Père Noël !
- J'ai pas envie d'aller à la messe... C'est chiant...
- Mais ! Qui t'a mis ce genre de mot à la bouche ?
- C'est Omar !
Je soupire, en pensant aux compagnons de ma femme, qui ne pensent pas toujours à contrôler leurs paroles quand elle discute avec nous. Ils sont habitués à vivre entre eux, et leur ambiance fraternelle est le plus important pilier pour mon épouse. Cependant, ils ne prennent pas forcément attention aux mots qu'ils emploient, que ce soit lorsque Camille nous appelle ou lorsqu'ils viennent à la maison.
- Contente ou pas, il va bien falloir sortir de la maison pour que le Père Noël ne passe !
- Mais...
- Et c'est tout ! Allez, ou je te chatouille !
Sur cette simple « menace », ma chère petite Marine, dans son costume de Tiana (la seule princesse noire de Disney, qui lui ressemble beaucoup, d'après ses copines), sort en courant de la chambre, et je suis de loin ses tresses qui retiennent ses cheveux crépus.
- Allez, nous partons à la messe, les enfants !
On ne peut pas dire que l'annonce de ma mère fasse fureur auprès de ses quatre petits-enfants, mais nous parvenons tout de même à les habiller chaudement. Ma fille s'empresse de monter dans la voiture de Loric et Ralph, son époux, qui l'adorent, tandis que je vais conduire mes parents jusqu'à l'église.
Durant tout le trajet, qui pourtant ne dure que quelques minutes, ma mère ne cesse de me parler de mon épouse, et mon père de me demander pourquoi je ne l'ai pas rappelée. De mon côté, après avoir tenté d'expliquer une nouvelle fois que je ne peux pas contacter Camille comme je le souhaite, je tente de détourner la conversation sur ma petite princesse.
- Papa ! On va être en retard !
La voix aigüe de Marine, qui court autour de ses deux oncles, lorsque nous arrivons enfin à nous garer stoppe la discussion, et je la prends par la main pour entrer dans la petite église du village qui, comme à l'accoutumé au Réveillon, est presque remplie. Nous nous posons au milieu de la nef, non loin de voisins de mes parents. Lorsque le curé s'avance et l'orgue commence à jouer ses notes mélodieuses, je jette un regard sur ma fille, qui retient un rire. Décidément, sa mère a déteint sur elle... et j'en suis ravi.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro