Alors qu'il marchait d'un pas soutenu dans les couloirs déserts de Poudlard, enveloppé dans l'obscurité nocturne et sa fidèle cape d'invisibilité, Harry ne pouvait s'empêcher de réfléchir à la présence de plus en plus envahissante de Drago Malefoy dans sa vie. Les dalles de pierre froide sous ses pieds et le murmure lointain du vent à travers les fenêtres crénelées ne suffisaient pas à dissiper les pensées qui tourbillonnaient dans son esprit.

Il faut dire que Malefoy avait toujours été présent depuis leurs premières années à Poudlard. Dès leur première rencontre, une rivalité féroce s'était établie entre eux, nourrie par des affrontements répétés et des insultes cinglantes. Les quatre premières années avaient été marquées par des duels de regards, des provocations constantes et des confrontations qui semblaient inévitables. Malefoy, avec ses cheveux blonds impeccablement coiffés, son attitude aristocratique et son mépris affiché pour tous le monde et surtout les Gryffondors, avait toujours été une épine dans le pied de Harry.

Cependant, après ces quatre années tumultueuses où Voldemort était de retour, il y avait eu une période de relative accalmie. Drago avait disparu de Poudlard pendant un temps, et bien que Harry ne s'en soit pas plaint, cette absence avait laissé une étrange impression de vide. Comme si, en dépit de leur animosité, la présence de Drago était devenue une sorte de constante, un élément familier du paysage de Poudlard que Harry considérait comme sa maison.

Mais depuis le retour de Malefoy à Poudlard, les choses semblaient différentes. Le blond semblait être partout. Il n'y avait pas un jour sans que Harry ne croise une chose liée à Malefoy ou ne rencontre le serpentard lui-même.

Pourtant Malefoy n'avait pas foncièrement changé. Harry voyait encore le blond comme un gamin pourri gâté qui n'a jamais manqué de rien. Un vrai fils à papa qui se la raconte et intimide les autres de son regard méprisant. Les regards froids et calculés que Malefoy lui lançait dans les couloirs, les murmures échangés entre lui et ses amis lorsque Harry passait, les duels de mots acerbes et les tensions qui crépitaient dans l'air lorsqu'ils se trouvaient dans la même pièce faisaient écho dans sa tête. Mais il se rappelait aussi de cette soirée, il y a à peine quelques jours, où il avait rejoint de son plein gré son supposé ennemi de toujours pour marcher avec lui jusqu'aux portes de Poudlard, leurs courtes paroles murmurées laissant un goût étrange sur la langue de Harry.

Alors qu'il gravissait lentement les marches menant à la tour de Gryffondor, le brun ne pouvait s'empêcher de se demander ce que l'avenir lui réservait.

Arrivé devant le portrait de la Grosse Dame, Harry murmura le mot de passe et se glissa à l'intérieur de la salle commune. L'atmosphère chaleureuse et familière de la pièce, avec ses fauteuils moelleux et ses tapisseries riches en couleurs, contrastait fortement avec les réflexions qui l'avaient accompagné tout au long du chemin depuis les cuisines. Alors qu'il se dirigeait vers son dortoir, une seule pensée persistait dans son esprit : quel rôle Malefoy joue-t-il ? Harry savait que le blond ne se laisserait pas approcher aussi facilement sans avoir quelque chose derrière la tête, et le gryffondor savait qu'il devait rester vigilant, prêt à confronter le serpentard si quoique ce soit se produit.

•••

Drago avait progressivement pris l'habitude d'écrire à ses trois amis retournés à Beauxbâtons tous les deux soirs. Parfois, il s’agissait de courts messages pour demander des nouvelles, d'autres fois, de longues lettres où il racontait en détail ce qui lui arrivait, sans oublier de se plaindre de temps en temps pour la forme.

Écrire lui permettait de mettre un peu d'ordre dans ses pensées et de partager son quotidien. Il trouvait réconfortant de savoir qu'il recevrait une réponse sous deux jours, ce qui l’encourageait à continuer. À chaque matin où son hibou lui apportait une missive de ses amis, Drago savait que le soir, il s’installerait à son bureau avec une plume trempée d’encre et un parchemin fraîchement acheté.

Cette correspondance régulière lui apportait un sentiment de continuité et de lien avec ses amis, malgré la distance qui les séparait. C’était devenu un rituel agréable qui rythmait ses soirées et lui permettait de rester connecté aux trois zigotos français.

Ce matin-là, le grand duc de Drago traversa le plafond enchanté de la Grande Salle pour atteindre son maître, assis entre Blaise et Pansy. Avec une grâce majestueuse, l'oiseau se posa devant lui, attirant l'attention de plusieurs élèves autour. Drago tendit le bras pour récupérer le parchemin scellé, ses yeux brillant d'anticipation. Une fois son devoir accompli, l'animal ailé reprit son envol, se dirigeant vers la volière pour se nourrir et piquer un somme bien mérité.

Drago, impatient de découvrir le contenu de la missive, décacheta le sceau avec précaution. Il commençait à déplier le parchemin lorsqu'il poussa cri de surprise. Une vague d'eau venait de déferler sur le papier, ainsi que sur lui, faisant disparaître le message sous ses yeux. Le seul mot qu'il put lire avant que tout ne s’efface fut un simple "Salut". Le blond écarquilla les yeux, stupéfait, et se retourna vivement pour découvrir l'origine de cette soudaine douche.

Derrière lui se tenait une bande d'adolescents, affichant des expressions variées de triomphe et de satisfaction. Drago balaya le groupe du regard, reconnaissant des élèves de toutes les maisons : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et même Serpentard. Son regard se fixa sur les deux vert et argent, dont les sourires mesquins s'effacèrent rapidement en croisant les yeux noirs de colère de Drago.

Le silence qui suivit était lourd de tension. Blaise et Pansy, sentant l'atmosphère se charger, se redressèrent légèrement, prêts à soutenir leur ami. Drago, cependant, ne bougea pas. Il resta là, immobile, fixant les deux traîtres avec une intensité glaciale. Son esprit bouillonnait de fureur et d'humiliation, mais il savait que la vengeance, pour être efficace, devait être soigneusement planifiée.

Les deux serpentards baissèrent finalement les yeux, incapables de soutenir plus longtemps le regard de Drago. Les autres élèves, sentant le vent tourner, s'éloignèrent prudemment, leur triomphe fané par la menace silencieuse qui émanait de l'héritier Malfoy.

Avec un calme apparent, Drago retourna à son parchemin détrempé, sa main tremblant légèrement de colère contenue. Il se jura que cette humiliation ne resterait pas impunie. En attendant, il devait trouver un moyen de faire cesser ces parasites qui le dérangeaient chaque jour. Parce que ce n'était pas la première fois qu'un tel scénario se produisait.

La dernière fois, un duo de troisième année de Serdaigle avait pensé faire preuve d'ingéniosité en l'enfermant dans une salle de classe abandonnée, convaincus qu'il ne pourrait en sortir avant le lendemain. L'obscurité de la pièce était pesante, les murs de pierre renvoyaient un écho lugubre de ses pas tandis qu'il explorait la petite pièce. Loin de paniquer, Drago avait observé les lieux avec une froideur mesurée. Il avait attendu patiemment, écoutant les rires étouffés des deux élèves de l'autre côté de la porte, jusqu'à ce qu'il soit certain qu'ils étaient bel et bien partis.

Une fois la voie libre, il avait sorti sa baguette et avait exécuté une série de sortilèges complexes. Un simple alohomora n'aurait pas suffi à déverrouiller la porte bloquée, mais grâce à ses lectures approfondies, il avait su employer des incantations plus sophistiquées, défaisant les sortilèges de protection que les jeunes Serdaigle avaient maladroitement tentés d'utiliser contre lui.

Maintenant, face à son parchemin endommagé, Drago se sentait las de ces attaques puériles. Ses yeux parcoururent le texte à demi effacé, et il soupira. Il fallait trouver une manière de dissuader définitivement ceux qui prenaient plaisir à le tourmenter.

Il se remémorait du regard fier et arrogant des élèves qui l'avaient humilié publiquement. Leur satisfaction mesquine, leur ignorance du danger qu'ils couraient en se mesurant à lui : il avait noté chacun de leur nom. Drago serra les poings, sentant la colère monter en lui comme une vague brûlante.

Il se leva brusquement, laissant le parchemin trempé sur la table.  Il sortit de la Grande Salle, pensif, et faillit se prendre les pieds dans un croche patte qu'un Gryffondor avait tenté de lui faire. Drago leva les yeux au ciel et marcha vers son premier cour avec madame Bibine, qui d'ailleurs, ne semblait pas avoir vieillit selon lui.

Le vent frais du matin caressa son visage alors qu'il sortait de la Grande Salle, pensif. Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre d'attaquer directement ceux qui le harcelaient, mais il pouvait utiliser son ingéniosité et ses compétences pour créer une situation où ils regretteraient amèrement leurs actions. La vengeance, pensait-il, est un plat qui se mange froid. Et il comptait bien la servir de la manière la plus glaciale et la plus implacable possible.

Alors que Drago se hâtait vers les extérieurs du château, son esprit encore obsédé par ses préoccupations, il perçut des pas rapides derrière lui. Il se raidit instinctivement, s'attendant à une autre tentative d'intimidation de la part d'élèves moqueurs. Mais cette fois-ci, une voix familière le hêla avant même qu'il ne puisse se retourner.

— Malefoy, attends !

Il reconnut la voix de Potter, et Drago ralentit légèrement, se tournant pour faire face à son ancien rival. Le regard de Harry exprimait une sincère inquiétude, mais Drago resta sur la défensive, ne sachant pas à quoi s'attendre. Qu'est-ce que Potter foutait ici à lui courir après ?

— Est-ce que tout va bien ? demanda Harry d'une voix calme, rattrapant Drago avec un pas rapide.

Drago resta évasif, faisant attention à ne pas laisser transparaître ses émotions.

— Ça va, répondit-il d'un ton neutre, même s'il savait que le gryffondor pouvait probablement percevoir son état de tension.

Harry ne sembla pas convaincu mais ne poussa pas Drago à s'ouvrir davantage. Ils continuèrent à marcher côte à côte, les bruits des autres élèves résonnant faiblement dans les couloirs. Drago sentait les regards scrutateurs sur lui et Potter, ce qui le mettait étrangement mal à l'aise et qu'il tentait ignorer.

— Fais attention à toi, dit Harry enfin, d'une manière qui trahissait une inquiétude à peine dissimulée.

Drago hocha la tête en signe d'acquiescement, surpris par la sincérité inattendue de l'avertissement de Harry. Cela lui fit réaliser que son plan marchait un peu trop bien : ce n'était pas si compliqué de devenir proche de Potter. Et il ne savait pas si c'était contrariant ou non.
Drago reprit rapidement son attitude impassible.

— Merci, répondit-il sobrement, choisissant sa réponse avec soin pour éviter toute conversation plus profonde. Il n'avait pas très envie d'être vu en train de tenir une conversation animée avec Potter.

Ils poursuivirent leur chemin à travers les couloirs de Poudlard, les bruits étouffés des élèves résonnant dans les pierres anciennes. La lumière du jour illuminait le long des murs de pierre, créant une ambiance plutôt légère. Drago se concentra sur le cours de vol qui les attendait, résolu à laisser derrière lui les perturbations de la matinée.

Lorsqu'ils atteignirent enfin les portes qui menaient aux extérieurs de Poudlard, une brise fraîche caressa leurs visages. Le ciel était d'un bleu vif, parsemé de quelques nuages blancs cotonneux, ce qui était surprenant pour la mi-octobre en Écosse. Le terrain herbeux s'étendait devant eux, ponctué de quelques arbres qui ondulaient doucement sous la brise. Au loin, le lac scintillait sous la lumière du soleil matinal, ses eaux calmes reflétant les premiers rayons de la journée.

Ils se dirigèrent vers le cours de vol en plein air, où d'autres élèves étaient déjà en train de se préparer. Les balais étaient disposés soigneusement sur l'herbe verdoyante, prêts à être utilisés pour l'exercice du jour. Madame Bibine, avec son air bienveillant et ses cheveux gris balayés par le vent, attendait près d'un arbre ancien, son regard scrutant les élèves qui arrivaient.

Drago marqua une pause avant de s'approcher du groupe. Harry le suivait de près, son expression neutre mais attentive. Drago sentit une légère tension se dissiper en présence de l'air frais et apaisant de l'extérieur de Poudlard.

— Bonne chance pour le cours, murmura Harry, une lueur d'encouragement dans ses yeux.

Drago esquissa un semblant de sourire, reconnaissant la tentative sincère de Harry de briser la glace.

— À toi aussi, Potter, répondit-il simplement. Essaie de ne pas t'écraser en cours de vol, c'est hors de question que j'aille récurer le stade seul, ajouta-t-il avant de rejoindre un groupe d'élèves de serpentard qui s'étaient déjà regroupés pour l'exercice.

Il choisit un balai avec une familiarité acquise au fil des années, sentant la texture familière du bois sous ses doigts. Les autres élèves s'activaient autour de lui, discutant des techniques et ajustant leurs positions sur l'herbe. L'air était empreint d'une énergie vibrante, mêlée à l'excitation et à la concentration des sorciers prêts à en apprendre davantage.

Madame Bibine prit la parole, sa voix portée par le vent léger qui jouait dans les branches des arbres.

— Aujourd'hui, nous allons travailler sur la maniabilité et la précision lors du vol ! Elle marqua une pause et clappa des mains. Mais avant ! Prenez vos balais et formez des paires ! Nous allons commencer par un exercice de vol en tandem !

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J'ai eu du mal à l'écrire celui là 😂
Mais au moins il est là jpp
J'ai toujours pas trouver de verbe pour "clapper des mains" bruh

Oh d'ailleurs, j'ai mon bac avec mention ! wouhou🥳😂

Bref ! J'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plus !

Kiss ! ❤️
- LoovZzz

😭😭