•Chapitre XXI•
Ron fut le premier à briser le silence pesant qui s'était installé.
- Elles veulent quoi !? s'exclama-t-il, incrédule, ses yeux s'écarquillant sous l'effet de la surprise.
Harry poussa un profond soupir, tentant de contenir la frustration qui menaçait de le submerger.
- Vous avez bien entendu, répondit-il d'une voix lasse. Elles pensent que je suis la meilleure personne pour veiller à ce que personne ne s'en prenne à Malfoy. Apparemment, le pauvre est déjà victime d'intimidation, ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme mordant.
Ginny fronça les sourcils, ses yeux perçants cherchant une explication qui lui échappait.
- Et pourquoi toi ? Pourquoi pas un professeur ou quelqu'un d'autre ?
Harry haussa les épaules, une lueur de résignation dans le regard.
- Il a l'image du sauveur qui lui colle à la peau, intervint Dean. Ça ne m'étonne pas vraiment.
Seamus et Neville acquiescèrent en silence, partageant la même opinion. Harry, quant à lui, faillit grogner de mécontentement.
- Je ne suis pas à leur disposition. Et encore moins à celle de Malfoy, gronda-t-il.
- Bien dit, Harry ! s'exclama Ron, tout en lui donnant une tape amicale dans le dos.
Le groupe s'efforça de rassurer Harry, chacun proposant des idées pour refuser poliment mais fermement la demande de leur directrice. Les discussions se prolongèrent jusqu'à ce que minuit approche. Peu à peu, ils se dispersèrent, chacun retournant à leur dortoir respectifs, laissant Harry seul avec ses pensées. Les flammes dans la cheminée crépitaient doucement, projetant des ombres dansantes sur les murs de la salle commune. Assis sur le tapis pourpre, Harry se préparait mentalement à affronter McGonagall et à formuler son refus.
Il se passa une main sur le visage, exhalant un long soupir.
- Pourquoi c'est toujours moi...? murmura-t-il, ses mots se perdant dans le crépitement du feu.
•••
Harry Potter marchait d'un pas rageur dans les couloirs du château qui l'avait vu grandir année après année. Ses pas résonnaient sur les dalles de pierre, tandis qu'il avançait d'un air déterminé. Chaque recoin de ce vaste édifice lui était familier, chaque secret murmuré entre ces murs lui était connu, et chaque passage caché n'avait plus de mystère pour lui.
Les portraits accrochés aux murs le suivaient du regard, certains chuchotant entre eux en voyant son visage fermé. Il connaissait les détours qui lui permettraient d'éviter la foule et de marcher là où se trouvait un peu de calme. Cependant, ce soir, même les endroits les plus isolés semblaient insuffisants pour apaiser la colère qui bouillonnait en lui.
Il marmonnait toutes sortes de mots dans sa barbe, les uns plus gracieux que les autres. Sa colère se mêlait à la confusion et au désespoir. Au final, le Gryffondor n'avait pas su dire non. Il se sentait pathétique, incapable de tenir tête à l'autorité. Il s'était attendu à ce que le professeur McGonagall vienne en personne pour lui demander de devenir le gardien de Malefoy, mais pas à ce qu'elle vienne accompagnée de Madame Maxime. Cette demande lui paraissait absurde et injuste.
- Qu'est-ce qui lui a pris de la faire venir avec elle ? marmonna-t-il, les sourcils plus froncés que jamais, la colère émanant de chaque pore de sa peau.
La stature imposante de Madame Maxime avait ajouté une pression supplémentaire à une situation déjà difficile. Il se revoyait, debout dans le bureau de McGonagall, se sentant de plus en plus petit sous le regard sévère de la directrice, qui se voulait douce, et le regard imposant de la demi-géante. Leurs arguments résonnaient encore dans sa tête : la nécessité de protéger Malfoy, le besoin de montrer l'exemple, de faire preuve de magnanimité.
Alors qu'il continuait son chemin, Harry ressassait ces paroles. Comment avait-il pu accepter une telle responsabilité ? Lui qui avait tant de raisons de haïr Malefoy, qui avait souffert de ses manigances et de ses insultes pendant des années.
- Pourquoi moi, bon sang ? Pourquoi toujours moi ? se répéta-t-il, ses mots se perdant dans les couloirs presque vides.
Il savait que refuser n'était pas une option. Pas pour lui, pas pour ce que représentaient McGonagall et Madame Maxime. Leur confiance en lui était un fardeau qu'il ne pouvait ignorer, même si cela signifiait protéger quelqu'un qu'il détestait. Pourtant, la perspective de veiller sur Malfoy le remplissait d'amertume.
Il arriva devant la salle commune des Serpentards, dans les sous-sols de Poudlard, sous le lac. Le chemin sombre et humide était bien loin de la chaleur réconfortante de la tour de Gryffondor. Harry avait décidé d'aller voir le prince des Serpentards sans que celui-ci ne le sache, un acte mû par une impulsion qu'il ne pouvait réprimer.
Les torches fixées aux murs projetaient une lueur vacillante, révélant l'architecture austère et froide des cachots. Le silence régnait en maître, seulement troublé par le lointain clapotis de l'eau du lac au-dessus de sa tête. Harry connaissait bien ce trajet, chaque virage, chaque marche grinçante, même s'il n'y était que rarement allé.
Arrivé devant le mur qui dissimulait l'entrée de la salle commune des Serpentards, il hésita un instant, le regard fixé sur les pierres nues et humides. Il n'avait pas de mot de passe, mais il n'avait pas besoin d'entrer. Il attendait simplement que l'un des étudiants de Serpentard sorte ou rentre pour saisir l'occasion de s'introduire discrètement.
L'attente lui donna le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire à Malefoy. Comment aborder ce sujet délicat ? Comment lui faire comprendre que cette nouvelle responsabilité lui avait été imposée et qu'il ne la prenait pas de gaieté de cœur ? Les souvenirs de leurs affrontements passés défilèrent devant ses yeux, rendant la tâche encore plus ardue.
Il sortit de sa poche sa cape d'invisibilité et se recouvrit avec, disparaissant ainsi dans l'ombre des cachots. Au loin, il entendait des pas résonner sur la pierre brute et presque humide. L'atmosphère froide et silencieuse du sous-sol ajoutait une dimension presque spectrale à son audace.
Peu de temps après, de jeunes élèves apparurent, leur visage illuminé par l'excitation mêlée à la nervosité. L'un d'eux murmura le mot de passe, si bas que Harry ne put l'entendre distinctement. Il supposa qu'il s'agissait sûrement de premières années : la conviction qu'ils mettaient à garder le mot de passe secret, même en territoire sûr, trahissait leur inexpérience et leur zèle de nouveaux arrivants dans la maison Serpentard.
Harry se mêla sereinement au petit groupe qui pénétrait dans la salle commune des Serpentards, veillant à ne pas bousculer par mégarde l'un d'eux. Il ajusta sa cape d'invisibilité, prenant soin de ne faire aucun bruit, et resta à l'entrée, observant cette pièce qu'il n'avait pas revue depuis sa seconde année, lors de son infiltration sous Polynectar accompagné de Ron.
La salle commune n'avait guère changé depuis cette époque.
C'était une longue pièce souterraine aux murs et au plafond de pierre brute. Ceux-ci étaient toujours ornés de tapisseries sombres représentant des scènes liées à l'histoire de Serpentard. Des lampes rondes, suspendues à des chaînes, diffusaient une lueur parfois jaunâtre et parfois verdâtre, ajoutant à l'atmosphère sinistre de l'endroit. La cheminée imposante, où un feu crépitait faiblement, projetant des ombres dansantes sur le sol, avait un manteau gravé de diverses figures compliquées et ouvragées, tout comme les fauteuils et canapés de cuir vert disposés autour de celle-ci.
Il y avait toujours cette décoration lugubre. Des crânes et d'autres objets macabres trônaient au-dessus de la grande cheminée et parsemaient les murs, renforçant l'aspect peu chaleureux de cet espace.
Les vitraux, avec leurs motifs serpentins, laissaient filtrer une lueur verte, douce et presque éthérée, qui rappelait constamment la présence du lac au-dessus. Harry se souvenait parfaitement de cette lumière étrange et de l'impression oppressante qu'elle lui avait donnée lors de sa première visite.
Des élèves étaient disséminés ça et là, certains discutant à voix basse, d'autres plongés dans leurs livres ou se détendant après une longue journée de cours. Personne ne semblait remarquer l'intrus invisible parmi eux, et Harry s'efforçait de rester immobile, son regard scrutant chaque détail de la pièce.
Ses yeux verts remarquèrent un portrait accroché dans un endroit d'honneur : celui d'Horace Slughorn. Cela ne le surprenait pas. Slughorn, ancien directeur de Serpentard et l'un des meilleurs professeurs de potions que l'école ait connus, méritait cette reconnaissance. Le portrait représentait Slughorn dans toute sa splendeur, avec son air affable et son regard calculateur, un sourire discret flottant sur ses lèvres.
Dissimulé sous sa cape enchantée, Harry traversa la salle commune des Serpentards avec une discrétion absolue, ses pas silencieux sur les dalles de pierre. Son regard scrutait attentivement les environs, à la recherche d'une tête blonde à l'uniforme bleu. Ce ne fut pas trop compliqué à repérer : Drago Malfoy était entouré d'une multitude d'élèves allant de la troisième jusqu'à la huitième année.
Les plus petits, qui n'avaient pas connu Malfoy, semblaient moins intrigués par sa présence, bien qu'ils restassent curieux de voir en chair et en os ce fameux prince des Serpentards dont on leur avait tant parlé. Malfoy, lui, paraissait à l'aise dans son rôle de centre d'attention, mais Harry pouvait percevoir une tension subtile dans sa posture.
Le Gryffondor ne savait pas trop comment approcher le blond. Il se résigna alors à attendre de nouveau. Sa patience était mise à rude épreuve depuis la veille. Bien que la guerre qu'il avait menée et subie lui ait appris à savoir attendre le moment opportun, quitte à devoir patienter plusieurs heures, quand il était question de Malfoy, toutes ses capacités liées à une certaine rationalité semblaient réduites à néant.
Harry resta immobile, toujours dissimulé sous sa cape d'invisibilité, observant Malfoy interagir avec les autres Serpentards. Il se souvenait de leur rivalité exacerbée par des années de méfiance et d'animosité, et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine frustration face à cette situation imposée.
Malfoy, entouré de ses camarades, parlait avec assurance, son visage illuminé par les lampes rondes dont les lueurs jaunâtre et verdâtre se reflètaient sur son teint pâle. Les élèves autour de lui semblaient captivés par ses paroles, même les plus jeunes qui, bien que moins intrigués par sa réputation, écoutaient avec une curiosité évidente.
Les questions fusaient et les réponses de Malfoy étaient plus ou moins vagues. Harry ne perdait cependant pas une miette de ce que le Serpentard prononçait, redécouvrant cette voix qu'il n'avait pas entendue depuis longtemps.
Malfoy avait changé. Du moins physiquement. Il était plus grand, plus élancé, et ses traits semblaient avoir gagné en maturité. Pourtant, il avait toujours ce ton las et hautain qui irritait profondément Harry. Ce ton qui semblait indiquer que Malfoy se croyait toujours supérieur aux autres, malgré tout ce qui s'était passé.
Les élèves autour de Malfoy continuaient de poser des questions, certains avec une admiration évidente, d'autres avec une curiosité plus critique. Malfoy, fidèle à lui-même, répondait avec une assurance nonchalante, ses mots souvent teintés de sarcasme.
Harry se surprit à analyser chacun de ses gestes et expressions. Il ne pouvait s'empêcher de se demander si Malfoy avait potentiellement changé au fond de lui, et si cette façade arrogante n'était qu'une couverture pour masquer autre chose.
Le Gryffondor commençait à réellement s'impatienter, comprenant que la conversation allait perdurer encore longtemps s'il n'intervenait pas d'une manière ou d'une autre. Alors, sans faire le moindre bruit qui pourrait le trahir, Harry passa derrière le canapé où seul le blond était assis, et s'approcha de l'oreille de celui-ci.
Drago sentit un léger souffle au niveau de son oreille mais ne bougea pas. Doucement, il entendit une voix lui chuchoter rapidement de simples instructions précises : "Toilettes des filles, deuxième étage."
Drago frissonna en écoutant la voix chaude qu'il crut reconnaître. Non, il ne croyait pas, il en était sûr. Drago grinça les dents.
Potter.
Encore et toujours Saint Potter.
•••
Coucouuu
Désolée pour ce retard ><
Je voulais juste me rattraper pour hier et écrire un chapitre plus long (1950 mots, sachant qu'hier on était à même pas 680 💀)
Donc voilààà, j'espère que ce chapitre vous a plus !!
À demain !
Kiss ! ❤️
- LoovZzz
Pour une cover mmmh 👀
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