Chapitre 1
Temps, que tes eaux profondes m' ont absorbé. Oh, vous ! Saisons qui se détachent, ondulent et coulent dans les flots de cet océan, que ne reste de votre danse uniquement des traces sur un parquet bientôt déjà usé. Hiver, tu illumines, pourquoi m' isoles-tu dans l' abris, je ne vois qu'à peine que tu brilles ? Printemps aux naïfs fleurs que déjà nécrosent les vers, laisse moi regarder ces fruits de la beauté avant de les dégrader. Automne, déchaine les vents, déferle les pluies, hurle la divinité caché des sons victimes à travers ta douce-amère nature. Eté es-tu ? es-tu ? Que n' es-tu pas finalement. En effet chaque chaleur est une fièvre, lorsque chaque respiration lourde est une tentative désespérée de se sortir de la maladie, et, si, au contraire, la haute température reflette un paradis accueillant, une bouffée d' oxygène insistante serait le pêché de gourmandise même.
On commence à s' exprimer tel que l'on démarre à nager, pleins d'énergie, on brasse certaines fois seulement le vide mais peu importe, puisqu'après vient la dégradation, plus lent et moins énergique mais plus efficace, plus triste et plus las, en revanche davantage intense, interessant. Je décris ici de façon maladroite le passage brusque de positivité à négativité, la lueur qui s' éteint, Pangloss passe le bâton à Martin. Essayant de chasser les attraits les plus attristants, de les cacher derrière un horizon orangé, on en deviendrait presque cynique. Un si étonnant passage du firmament à la basse cours, ou, laissons nous avouer ici que le plus expressif serait de dire du firmament à la réalité vraie, cela me semble mieux ainsi, plus outrageant, ne peut jamais sembler à personne attrayant, du moins, pas sans éclairer quelques détails.
De ce genre d' explication je vous laisserai en attente ici en décrivant simplement ma volonté certaine d' écrire une étendue de sentiments saisonniers en finissant par se courber humblement devant trop peu de lettres pour noter trop grande fatigue, ou plus directement une chute n' ayant d' un coup plus grand sens.
Des pages entières pourraient s' égarer par-ci, par-là, je n' ai nullement la fois d' enchainer sur ces lettres qui, n' ayant faim de but ne prendraient fin, je coupe court: ce récit ne s' inscrit aucunement sur un jour de Lune, de Mars, de Mercure, de Jupiter, de Venus, de Saturne, de Soleil.
Il repose sur une infinité de moments qui s' étendent sur une surface de temps bien trop large pour être passée au scanner en 5 mots tels que « Ce mardi premier de juin ».
Mes pieds, l' un après l' autre se posaient sur le sol et m' entrainaient en avant sans que je n' y pu rien faire. Je marchais dans la rue, battant le rude pavé des allées pentûes de la petite ville que je découvrais un peu plus pas à pas, regards à regards et bien évidemment respirations à respirations dans la chaleur qui précède une tempête. Je tâtais le terrain puis sentais une atmosphère presque trop peu pesante pour quelqu'un qui naguère trempait dans les affaires d' une proche métropole.
Mon trajet ne suivait guère de dessein particulier, comme ceux que j' aurai pu tracer juxtaposé à un graphique, toutefois je crayonnais mon propre dessin sur la feuille vierge d' une futur carte aux trésors dont la récompense ne pourrait être qu'un échappatoire à l' ennui et aux réflections que ce « presque vide » engendre. Mon trajet n' écartait rien en fuyant le long d' un court d'eau, préférant gamberger à gambader, il ne s' attardait jamais dans sa course effrénée sur quelque trèfle à quatre feuilles dans le sombre écartement de deux pierres, préférant la vitesse à la verdure.
En effet, mon instinct avait l' air d'une boussole brisée dont dès à présent je ne me donnais plus la peine de regarder les aiguilles, dont je ne me faisait plus le mal de suivre les lettres. Et ces jambes, comment les appeler autrement que des ustensiles graisseuse pourtant mal graissées, poursuivant sempiternellement les voeux silencieux de mon esprit, approuvant l' éprouvante errance de mon cerveau, boule de coton grise flottant à l' intérieur d' un bocal fripé. Mon moral vous semble profondément enterré ? Je refuse de remettre mes troubles sur le dos de la monotonie de la vie ou même sur la lassitude face à celle-ci.
Et pourtant. Je rentre de deux ans intenses, hiérarchiquement au dessus de toutes mes attentes, concrètement apparemment bien en dessous de pratiquer profession méritant le moindre respect.
Maintenant entre deux ruines et trois écureuils je regretterai presque ce brouhaha ambiant qui m' empêchait de me recentrer sur le marasme qui tapisse le salon de mon âme et le vide qui l'emplit depuis que des huissiers avares imaginaires aux figures d' Harpagon m' ont privé de tout ameublement.
J' avançai en ce moment en foulant le dernier passage que j'aurai emprunté si je n'avais pas au préalable visiter l'endroit dans ses fonds et ses combles.
Le travail fut exécuté en moins de 7 minutes, et sans plus tarder je me précipitai sur le chemin du retour. La météo commençait à se montrer moins clémente et tout se gâta en quatre gouttes d'eau. La première annonçait un poids qui s' échappait, la deuxième annonçait un vent froid qui se répandait, la troisième avertissait les touristes de se couvrirent alors que la quatrième ne laissait de répit à personne et tirait avec elle du un petit milliards de ses semblables dans sa chute.
Une rage s' empara violemment de moi. Mon coeur battit dans mes tempes alors que mes jambes tremblaient doucement. Mes pieds s'enfonçaient dans leurs empreintes tandis que mes chaussures s'encrassaient mollement dans la boue. Avant de réellement m'engluer dans mon malheur, j' accélérai le pas. Mon souffle se calma quelques millième de seconde alors qu'une tension grandissait en moi. Ma poitrine se soulevait encore à la cadence du tambour qui rythmait mon corps lorsque je me mis à bondir, ne frôlant que de peu le sol, mon corps, irrémédiablement toujours davantage vif.
En arrivant en face de l'immense portail blanc par lequel je m' apprêtais à rentrer, j' aperçu succinctement une tache noire au milieu de ce parfait petit paysage, une personne de mon âge, accroché, les bras croisés autour d'une bars en fer me regardait, effrayé.
"Descends d'là ! " lui dis-je furieusement. Voyant que la seule partie de son corps en mouvement étaient ses sourcils, qui se fronçaient, j' exigea une nouvelle fois à cette personne de descendre. Puis, m'énervant, crispé par le froid, je haussa le ton: " Je veux rentrer, fais attention, j'ouvre le portail, si tu tombes tu n'iras pas te plaindre à tes parents! Mais as-tu des parents, toi, d' abord, qui ne semble avoir reçu aucune éducation ?". Un frisson de terreur remonta le long de mon échine avant de faire blanchir mon visage, désormais plus pâle qu'à l'accoutumée. Le jeune homme ou la jeune femme ouvrit les bras, à cet instant un silence de mort s'était installé. Au moindre chancellement, ielle risquait, au mieu un traumatisme crânien, au pire un coma sans réveil... Mais que faisait-ielle ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro