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Adieu, Kirsan

Dans la fraîcheur printanière d'une petite ville, une géante semblable à un squelette avançait vers un bâtiment. Il n'était pas particulièrement grand : seulement trois étages et au moins deux sous-sols.
La rumeur courait qu'une femme avait été capturée par les malfaiteurs habitant le bâtiment, mais la femme brisée et terriblement maigre s'avançant vers la porte n'en avait cure. Elle cherchait une réponse, bien qu'elle la connaisse en réalité déjà. Dans ce cas, pourquoi s'obstinait-elle à vouloir entendre ces mots ? Était-ce ce désespoir qui faisait avancer ce corps constamment sur le point de s'écrouler ?

Elle se présenta devant la porte précédée par un colosse armé, et demanda à entrer. L'homme, ne voyant pas le moindre danger venant d'une femme qui n'était plus que l'ombre d'elle-même, le garde posa seulement la question d'usage :

« Qu'est-ce que t'as sur toi ?
-Mon paquet de clopes. »

C'était dit : cette fille n'a rien ni pour attaquer, ni pour se défendre, songea-t-il. Il la laissa donc entrer, et elle se dirigea vers le bureau numéro sept, dans lequel se trouvait un garçon aux allures innocentes d'un gentleman, mais qui cachait en lui quelque chose de très dangereux.

« Que puis-je faire pour la dégoûtante victime de service ?

Elle déglutit et le regarda dans les yeux.

-Je voulais savoir si tu te souviens de ce jour où tu m'as dit que j'étais quelqu'un d'important pour toi et...
-Alors on va mettre les choses au clair : tu n'es absolument pas quelqu'un pour moi, sac d'os. »

Un sourire carnassier trancha son visage pourtant doux, bien qu'une imposante mèche de cheveux dissimulait un de ses yeux. La géante baissa la tête et quitta la pièce sous le rire on ne peut plus moqueur du jeune homme.

Elle se dirigea vers la sortie, sans se presser, en regardant discrètement certains endroits sur son chemin. Une fois dehors, elle s'éloigna du bâtiment et prit son paquet de cigarettes. Elle en sortit une petite télécommande sur laquelle il n'y avait qu'un simple bouton rouge, et avant d'appuyer dessus, elle prononça :

« Adieu, Kirsan. Contente de t'avoir connu, t'étais un bon gars avant l'arrivée de l'autre connard. »

Le rez-de-chaussée du bâtiment explosa, faisant s'écrouler les étages au-dessus.

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