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Un putain de nombre

Underground lui manquait.

Quand ils vivaient, il rêvait de s'évader de cette prison. À l'époque, allongé dans la neige, il rêvait de ciel étoilé et du soleil, maintenant, il était nostalgique de Snowdin. Tout y était plus simple, il était juste Sans, le faible blagueur, le frère de Papyrus.

Sans... Ce n'était plus vraiment son nom, il était Red. Stupide nom. Nom imposé par un stupide artiste, choisi à cause de son style vestimentaire, quelle créativité pour un artiste.

Il haïssait cette artiste.

Il grogna en sentant l'eau pénétrer dans ses chaussures. Red détestait la pluie, comme beaucoup de choses d'ailleurs. Mais la chose qu'il haïssait le plus, c'était son « nom ». Red, une putain de couleur, son « nom » le rendaient paranoïaque, il avait l'impression d'entendre son nom partout... Et en même temps, ce n'était pas son nom...

Il haïssait ce nom stupide.

Il avait l'impression d'entendre son nom en permanence. Une stupide humaine désirant une voiture rouge, un enfant hurlant que le rouge était sa couleur favorite, un passant qui achète une rose rouge... Rouge, rouge, rouge, ROUGE... Cette couleur était tout le temps mentionnée, son nom était tout le temps murmuré autour de lui. Cela le rendait fou, il avait l'impression d'entendre les gens parler de lui en permanence.

Parfois, il voulait être sourd. Se mettre en boule dans un coin et ne plus rien entendre.

Si cela pouvait être aussi simple.

Il haïssait cette ville.

Il voulait du silence.

Grâce à cette maudite pluie, il l'avait. Personne n'osait sortir dans les rues avec cette pluie torrentielle. Il distinguait à peine les formes devant lui. Les voitures rugissaient sur la route, projetant de l'eau sur son manteau déjà trempé. Pour la première fois, depuis longtemps, il n'entendait pas son « nom » autour de lui. C'était apaisant. Il n'entendait que le chant de la pluie et des voitures. Être trempé était un faible prix pour cet apaisement.

Il aurait pu se téléporter, mais il n'en avait pas vraiment envie.

Il n'avait pas envie de grand-chose.

Il était frigorifié, il suffisait de se téléporter pour retourner au chaud, prendre un délicieux bain pour réchauffer ses os fatigués. L'idée lui semblait délicieuse. Mais... il n'avait pas vraiment envie. Après le réconfort d'un bain chaud, il se retrouverait seul dans son appartement.

Seul...

Car Papyrus était parti. Ou plutôt Fell.

Pourquoi son adorable frère serait resté avec un raté comme lui ?

Red secoua la tête, il ne voulait pas y penser maintenant.

Parfois, Red voulait que cette vie soit un long cauchemar et se réveiller sous une pluie de coups de Papyrus. Parfois, il voulait revenir Sans et ne plus vivre avec toutes ces versions de lui-même trop semblable et si différentes.

Ces autres versions de lui le dégoûtaient, pourquoi ces connards avaient le droit d'être aimé par leurs frères et pas lui ? Ils n'étaient pas si différents, ils avaient tous cette tendance à privilégier la sieste au reste. Ils étaient si semblables et si différents.

Ils étaient tous Sans sans pour autant l'être.

Il était une version de Sans parmi tant d'autres.

Anomalie numéro 13. Ce nom avait été attribué par un soi-disant dieu destructeur.

Comme s'il était qu'un simple nombre.

Le rouge tira sa capuche, il n'avait pas particulièrement envie de mourir, mais pas non plus de vivre. Il vivait, mangeait et travaillait... Mais sans réel objectif.

Il voulait dormir et ne plus rien faire d'autre.

Il voulait dormir et rêver du passé.

Il voulait retourner à cette époque où il pensait être Sans et non un simple nombre.

Son travail était ennuyeux, une répétition de tâches inutiles qui lui rapportait de l'argent pour payer beaucoup de chose qu'il ne comprenait pas vraiment et de la moutarde. Depuis le départ de Papyrus, sa consommation de moutarde avait drastiquement augmenté.

Il vivait pour vivre, mais si la mort venait le saluer, il se laisserait emporter. Mais... Il n'allait pas non plus envie de se jeter sous les roues du premier véhicule venu.

Sa vie n'avait plus vraiment de sens.

Il passait ses jours de repos vautré dans son canapé à fixer l'écran noir de la télévision, l'esprit vide laissant le temps passer, comme s'il attendait son retour au travail avec impatience. Alors... Qu'il n'aime pas son travail...

Le travail est tout ce qui lui reste.

Il vivait pour vivre... Il vivait parce qu'il avait la flemme de mourir.

Parfois, Red se demandait si quelqu'un remarquerait sa mort.

Si un matin, il ne se réveillait pas ? Quelqu'un viendrait-il toquer chez lui pour prendre de ses nouvelles ? Si un jour, il décidait de ne plus répondre au téléphone, quelqu'un s'inquiéterait-il ?

Le rouge haussa les épaules.

Il avait quelques « amis », mais se souciait-il vraiment de lui ? Où était-ce une forme de pitié ? Prenaient-ils de ses nouvelles parce que l'usage disait de le faire ?

S'il mourait, est-ce que quelqu'un viendrait à son enterrement ? Probablement personne. Son propre frère était parti sans le prévenir, sans même un message. Ils étaient toujours restés ensemble peu importe ce qu'ils devaient affronter.

Mais Papyrus était parti.

S'il était une telle contrainte, il aurait changé pour Papyrus.

Il aurait fait n'importe quoi pour son précieux petit frère.

Il était sa raison de vivre.

Si son frère, celui à qui il a tout donné, l'avait abandonné, alors qui, alors qui le tolérerait assez pour venir le voir dans sa tombe ?

Peut-être que quelqu'un viendrait, mais pour se réjouir de sa mort.

La pluie s'intensifia, tout était flou autour de lui, juste de l'eau qui coule.

Il devrait peut-être rentrer.

Devant une immense flaque d'eau, Red s'arrêta. Observant sa silhouette dans la flaque, il soupira. Tout était si simple avant. Ce monde était trop grand, tellement peuplé et rempli de contrainte. Maintenant, il devait se balader avec un morceau de plastique pour s'identifier avec un nom qu'il n'aime pas.

Identifiée par une suite de nombres.

Comme si, son identité pouvait se résumer à quelques nombres ?

Il était un Sans parmi tant d'eau, fadasse et inutile.

Le destructeur ricanait toujours quand il se croisait, l'appelant anomalie numéro 13.

Dans sa poche, son téléphone vibra suivi par une mélodie stupidement familière. Soupirant, le squelette s'abrita près d'une boutique, il sortit son téléphone. Il marmonna.

- Quoi ?

Les démarcheurs téléphoniques étaient un autre truc qu'il haïssait de toutes son âme. Ces connards faisaient sonner son téléphone dans l'espoir de l'arnaquer. Encore des types, des magouilles qui lui faisait regretter son bon vieux Snowdin. Là-bas, ce genre de pratique malhonnête n'existait pas. Red se demandait souvent si Papyrus avait déjà eu des ennuis à cause de ces connards, il était vraiment inquiet pour son petit frère adoré.

Mais il était parti du jour en lendemain, sans un mot ni numéro de téléphone... C'était aussi peut-être pour cela que Red haïssait autant cette nouvelle vie, il avait parfois l'impression qu'elle lui avait volé son adorable petit frère.

C'était dans l'espoir de voir son frère sonner à sa porte que Red se fatiguait à payer cet appartement trop grand pour lui seul... S'il déménageait, comment Papyrus pourrait le retrouver ?

Parce que Papyrus allait revenir un jour, n'est-ce pas ?

Il s'attendait à une voix avec un accent, lui proposant de quitter son fournisseur ou lui parlant d'offres étrangement avantageuses. Il ne s'attendait pas à la voix de Blue, parlant d'une voix étrangement douce comparé son ton criard habituel.

- Bonjour mon ami, c'est Blue. Où es-tu en ce moment ?

Le rouge cligna des orbites plusieurs fois, c'était une bonne question. Où était-il ? Depuis combien de temps suivait-il la route sans réfléchir ? La pluie l'empêchait de distinguer les bâtiments. Mais sans cette pluie, aurait-il été capable de reconnaître les lieux ? Quelle heure est-il ? La pluie lui donnait l'impression qu'il faisait nuit.

Perdu dans ses pensées, il oublia de répondre.

- J'entends la pluie... Es-tu dehors ?

Le rouge hocha la tête, observant toujours autour de lui complètement perdu. Après quelques secondes, il se rendit compte que Blue ne pouvait pas le voir. Patiemment, le bleu attendait sa réponse. Combien de temps avait-il mis à répondre un simple oui ?

- Ouais... A côté d'un coiffeur.

La réponse du bleu ne tarda pas à venir.

- Bien, très bien. As-tu besoin d'aide ? Je peux venir te chercher si tu as besoin.

Le bleu fixait anxieusement la porte devant lui, parapluie au-dessus de lui. Il devait rester calme, ne pas le brusquer et ne surtout pas transmettre son stress. Red semblait au plus bas, il ne fallait pas aggraver son cas. Le bleu serra sa main droite, il aurait dû l'appeler plus tôt... Il aurait dû se douter que Red sortirait... C'était le cinquième anniversaire depuis la création de ville commune entre tous les multivers, où ils vivaient avec les humains... Il aurait dû se douter que Red irait mal et qu'il sortirait malgré le mauvais temps. C'était habituellement une journée de fête, où tous s'amusaient, même Red.

Mais c'était la première fois que Red la fêtait sans Papyrus.

Red semblait complétement perdu, mettant plusieurs minutes à répondre à des questions simples.

- Je... ne sais pas où je suis.

Le bleu ria doucement, quittant la porte de l'appartement de Red pour retourner dans sa voiture.

- Ça arrive, la ville est tellement grande, c'est facile de se perdre, n'est-ce pas ?

C'était... agréable d'entendre Blue rire. Le rouge cligna des orbites, il était facile de s'accrocher à la conversation légère. Cela lui donnait un point d'ancrage. Quelque chose à quoi s'accroche, son esprit sembla plus clair.

- Ouais, je suis trempé jusqu'à l'os.

La pluie frappait toujours la ville aussi violemment, son manteau dégoulinait d'eau, pourtant, il avait moins froid. Il se sentait plus calme... moins vide.

- Tu m'étonnes, ce n'est pas un temps pour sortir. Peux-tu m'envoyer ta géolocalisation avec ton téléphone ? Je vais venir te chercher.

Le rouge soupira, il ne voulait pas déranger son ami.

- Je suis déjà devant chez toi, tu n'as pas le droit de refuser...

Le rouge était étonné d'apprendre que le bleu était venu directement chez lui pour prendre de ses nouvelles... Il ne méritait pas un ami aussi bienveillant.

- Je vais bien, je vais rentrer. Tout va bien.

Blue était le genre d'ami qui était présent sans jamais trop l'être. Il acceptait chacun de ses trop nombreux défauts, l'encourageant toujours et lui trouvant des qualités qu'il n'avait imaginé. Blue l'avait déjà tellement aidé...

- Red, je sais que tu ne veux pas me déranger, mais sache que tu ne me déranges pas. Tu m'as souvent aidé, sans jamais rien me demander, alors laisse-moi t'aider aussi. Je sais que tu vas me dire que ce n'était pas grand-chose, mais ça l'était pour moi. Nous sommes amis, il est normal de prendre soin de l'autre quand il ne va pas bien. Tu sais Red, tu n'as pas besoin de te forcer à aller bien pour qu'on t'apprécie. Je t'apprécie et je m'inquiète de te savoir seul dehors avec ce temps infernal. Alors laisse-moi venir te chercher. Ensuite, nous irons chez moi boire de la moutarde devant des films stupides. Tu vas passer la soirée à te moquer des personnages et on rira. Ça te semble bien ?

Red senti son âme battre faiblement, il... avait aidé Blue et Blue l'avait remarqué. Ça lui faisait plaisir. Red savait qu'il avait mauvais caractère, qu'il était maladroit et stupide... Mais il essayait d'aider, et Blue l'avait remarqué et en était reconnaissant. Ce n'était souvent pas grand-chose, mais Blue l'avait remarqué. Blue était maladroit, pas rare était ceux qui se moquait de lui, lorsque le rouge les entendait ridiculiser son ami, il grognait pour les faire taire. Quand son ami avait des patrouilles difficiles, il lui envoyait des photos stupides et drôles. Quand Honey devait partir et que Blue terminait tard, il passait le voir avec des burgers... Ce n'était pas grand-chose, et cela semblait suffire à Blue. Il était vraiment trop gentil.

- Merci...

Red se sentait étrangement gêné pendant qu'il envoyait sa géolocalisation.

- Mouhehehe, je t'en prie ! Red, tu es un monstre formidable. Je suis heureux d'être ton ami.

Le rouge frotta sa nuque.

- Merci... Je suis désolé d'être aussi morose... Je... j'apprécie vraiment nos moments... Quand j'irai mieux, on fera une sortie ?

Le rouge éternua, il avait vraiment froid.

- Red... Je ne vais pas partir parce que tu vas mal, je t'apprécie énormément. On a tous nos hauts et nos bas et je serais toujours là pour toi. Je préfère quand tu vas bien, bien évidemment, mais ne te force pas à aller bien pour pouvoir me parler d'accord ? Je ne te laisserai jamais tomber, c'est ça l'amitié.

Le rouge senti sa gorge se serrer, il posa sa main sur sa bouche, essayant vainement d'étouffer un sanglot. Avait-il vraiment le droit d'avoir un ami si gentil ? Un ami qui accepte son caractère, qui le soutiens quand il va mal... Un ami pour le raté qu'il était.

- J'ai reçu ta position. Tu es super loin Red ! Je vais mettre une grosse demi-heure à arriver à cause de la pluie. Tu veux bien essayer de m'attendre dans un café à proximité ?

Le rouge regarda autour de lui. Tout semblait fermer.

- Je crois que tout est fermé...

Il n'avait pas envie de bouger, il était bien à ici, à l'abri, à regarder cette jolie pluie.

- Vu le temps, c'est probable. Dans ce cas, ne bouge pas. Je vais faire au plus vite. Je vais devoir raccrocher, car c'est dangereux de conduire au téléphone. Tu veux bien appeler Dust en m'attendant ?

Le rouge ricana.

- Dust ? Je pensais que tu n'aimais pas que je fréquente ce « type ».

Le bleu soupira, c'est vrai que la première fois que Red avait parlé de lui, Blue avait été... inquiet.

- Tu as raison, mais il te rend heureux, n'est-ce pas. Tu n'arrêtes pas de me parler de lui en souriant. Je t'avoue qu'il... n'était pas très rassurant la première fois que je l'ai rencontré, mais je lui ai reparlé depuis... Je me suis probablement trompé sur son compte. Et puis, tu lui fais confiance, j'ai confiance en toi, alors il n'est sûrement pas si mauvais. Et, si je ne me trompe pas, il te plaît n'est-ce pas ? Tu devrais profiter de cet appel pour lui proposer un rencard.

La première fois que Blue avait rencontré « l'ami » de Red, il avait cru à une blague. Le squelette encapuchonné semblait discuter dans le vide, fixant le mur intensément. Ses mains étaient agitées par des tics nerveux, parlant faiblement, presque dans un grognement. Tout le comportement du poussiéreux semblait hurler danger.

Blue avait immédiatement essayé de convaincre le rouge de s'éloigner. Mais le rouge avait refusé.

Red était étrangement attaché à Dust... ou simplement trop amoureux pour s'éloigner.

Dust était très étrange, parfois, il semblait vivre dans une autre réalité. Son intuition était un guide qu'il suivait sagement. Un jour, Dust l'avait appelé pour lui dire que son intuition lui disait qu'il fallait aller voir le rouge. A leurs arrivés, il avait trouvé leur ami en larmes paniquant suite à la disparition frère.

A la suite de cette intuition, ils parlaient régulièrement pour veiller sur Red. Lors de leurs échanges, Blue avait compris une chose importe, Dust se souciait énormément du rouge et qu'il prendrait soin de lui. Depuis, le policier le trouvait beaucoup plus fréquentable.

Le rouge toussa, son crâne de la couleur de son nom.

- Je ne vois pas de quoi tu parles !

Blue ria.

- Muhehehe. Je me demande bien de quoi je parle. Je vais raccrocher et je vais demander à Dust de te tenir compagnie pendant que j'arrive. Je vais faire le plus vite possible. Reste à l'abri mon ami.

Le rouge frotta à nouveau sa nuque.

- Merci Blue... Je suis content d'être ton ami.

Blue attacha sa ceinture.

- C'est un plaisir partagé Red.

Il raccrocha, son âme battait doucement, il... se sentait mieux. Il était reconnaissant que Blue vienne le chercher... Il se sentait important, il se sentait apprécié, quelle douce sensation. Il n'avait pas spécialement envie de vivre ou de mourir, mais ces moments le rendaient heureux d'être en vie.

L'appel s'acheva, bien vite le calme revint. A nouveau, il n'entendait plus que la pluie.

Après quelques minutes de silence, son téléphone sonna à nouveau. Le rouge décrocha sans regarder. Une voix calme et blasée résonna dans l'appareil.

- Sup, un oiseau m'a dit que tu prenais les douches dehors pour réduire ta facture d'eau. Comment sont les « douches publiques » Sans ?

Sans... C'était une chose qu'il aimait avec le poussiéreux, il l'appelait Sans lorsqu'ils discutaient tous les deux. Dust n'avait pas de problème avec son nom, il s'en moquait un peu. Cependant, quand il avait compris à quel point le rouge ne supportait pas le sien, il avait pris l'habitude de l'appeler par son vrai nom, pas son surnom stupide.

- Froide, trop froides. Et j'ai oublié de prendre mon putain de savon.

Le ricanement habituel de Dust résonna dans le téléphone. Putain, le rouge adorait sa voix rauque.

- Imbécile.

Un silence paisible s'est installé.

Dust aimait le calme, Red ne comptait plus les après-midi silencieux qu'il avait passé ensemble. Assis l'un à côté de l'autre, regardant par la fenêtre le temps passer, sans échanger un mot.

Le rouge toussa.

- Je n'ai pas grand-chose à dire, je vais raccrocher.

Autant, il adorait passer du temps avec Dust, mais il ne voyait pas tenir le téléphone sans rien dire. Il allait juste augmenter sa facture de téléphone.

- J'aime ta voix Sans. Si tu ne sais pas quoi dire, alors décrit moi ce que tu vois. On trouvera bien de quoi parler... Laisse-moi écouter ta voix.

Dust ne voulait pas laisser son ami seul, il n'aimait pas le savoir seul au milieu de nulle part avec des pensées noires, sous la pluie. Le rouge, Sans était... un ami vraiment précieux, un monstre que Dust souhaitait voir heureux, un monstre qu'il ne supporterait pas de voir partir. Un monstre que son Papyrus appréciait, le seul monstre que son Papyrus ne voulait pas tuer.

Les orbites accrochées à l'horloge, il comptait les minutes avant l'arrivée de Blue. Il avait ce mauvais pressentiment. Ce sentiment était plus violent que d'habitude, son intuition lui hurlait que quelque chose allait se passer, mais il était incapable de dire quoi, où, quand et même qui. C'était terrifiant, son âme se tordait d'angoisse. Quand le bleu l'avait appelé pour lui demander de garder Red en ligne le temps qu'il le rejoindre, Dust n'avait pas hésiter. Le douloureux mauvais pressentiment s'était atténué lorsqu'il avait entendu la douce voix du rouge.

- Ce que vois... Je vois de l'eau, de l'eau qui coule encore et encore du ciel. Le ciel est tellement couvert par les nuages qu'on a l'impression qu'il fait nuit. Et la pluie tombe encore et encore. Parfois, le vent se lève et fouette les fenêtres comme s'il était en colère. Les arbres se tordent sous les violentes bourrasques. Sur le sol, l'eau forme d'immenses flaques d'eaux. Je peux distinguer ma silhouette dedans, elle est déformée par les gouttes d'eau qui tombent... Ploc, ploc... Entends-tu la pluie qui tombe encore et encore... ? Il n'y a que la pluie.

Le rouge éternua, il frotta rapidement sa cavité nasale. Il allait probablement attraper la crève. Il frotta ses bras espérant se réchauffer.

- Il pleut.

Le rouge soupira.

- Oui... Il pleut, c'est comme un rideau cachant la ville. Tout semble éteint. Le temps et la vie semblent s'être arrêtés. Plus aucun crie, plus de rire ni de voix, juste le chant de la pluie. Ploc, ploc, ploc... C'est apaisant et tellement doux.

Cela faisait à peine 5 minutes que Dust était au téléphone, le temps passait si lentement. C'était la deuxième fois qu'il entendait le rouge éternuer, à ce rythme, il allait tomber malade. Il voulait tellement que Blue arrive... Une demi-heure, une demi-heure sous cette pluie même quelques minutes, c'était bien trop long sous cette pluie ... Ô, temps met fin à cette terrible pluie.

- Décris-moi où tu aimerais aller.

Red ricana, Dust essayait vraiment de le faire parler pour le tenir occupé. Cela devait le rassurer d'entendre sa voix. Il ferma les orbites, essayant d'imaginer où il aimerait aller. Un seul lieu lui apparut.

- J'aimerais aller dans un petit village merveilleux et couvert de neige. Un petit village, isolé où tout le monde se connaît. Le temps y serait lent et paisible, il n'y a aucun touriste. Dans ce village, il y a un super bar qui propose de moelleux burgers, des frites croustillantes, de la délicieuses moutardes et un ketchup acceptable. Le bar serait un lieu de vie du village où j'irai souvent sans jamais y payer ma note. J'aimerais vivre dans ce magnifique village vivant dans un hiver éternel. J'aimerais y avoir une petite maison avec des tableaux représentant des os. J'y laisserai traîner mes chaussettes... Ouais, j'aimerais bien y vivre...

Une description facile à reconnaître...

- J'irai avec toi, si tu le désires.

Le rouge tapota doucement le pied gauche dans une flaque.

- J'adorerai.

Dust soupira, souriant tendrement.

- Moi aussi.

La voix rauque de Red était si douce, si merveilleuse à écouter. Il pourrait l'écouter jusqu'à la fin des temps. Habituellement, le silence rendait toujours Dust anxieux, mais avec pas Red... peut-être parce que le rouge n'était pas vraiment silencieux ? Il faisait toujours de petits grognements. Quand Red était là, tout était plus facile.

- Tu sais... Je me disais à quel point je hais cette nouvelle vie, à quel point Snowdin me manque. Je me disais que je voulais retourner sous terre, avec Papyrus... Il me manque tellement. Je ne peux plus le protéger, ni l'aider... J'étais un fardeau, c'est pour cela qu'il est parti. Parfois, je me demande s'il est parti parce que j'étais trop faible, trop faignant... Mais tu sais, j'ai vraiment essayé d'être utile... Et j'étais en colère contre cette ville, cette ville qui m'a volé mon frère... Snowdin est petit, Pap's ne pouvait pas se cacher de moi, je savais toujours où le trouver. Peu importe où il était, je pouvais le protéger.

Dust resta silencieux, écoutant religieusement son ami.

- Mais ... ce n'est pas aussi simple... Je hais cette ville autant que je l'aime car... c'est grâce à elle que j'ai pu faire ta rencontre. Tu sais... j'ai perdu un frère à cause de cette ville, mais j'ai gagné quelqu'un de vraiment précieux .... Je suis vraiment heureux d'avoir croisé ta route. Hehe... Tu es un gars super.

Le rouge gratta sa nuque, les pommettes très rouges. C'était sûrement le froid qui lui faisait perdre la boule et dire n'importe quoi.

Dust toussa, il avait soudainement très chaud. Ses pommettes étaient fortement colorées. Quel étrange sentiment, étrange, mais pas désagréable.

- Mmh.

Le rouge soupira, il frotta sa nuque.

- Fin bref, je voulais te dire merci d'être là.

Mon Dieu, qu'il était mielleux. Red se sentait presque honteux de son honnêteté.

- Mmh.

La pluie ne cessait pas de tomber, il n'avait qu'une envie : rentrer.

Le rouge toussa pour reprendre contenance et rapidement changer de sujet.

- Et toi Dust, où aimerais-tu aller ?

Le poussiéreux soupira, fixant l'horloge qui avançait beaucoup trop lentement. Il balança la tête lentement au rythme de l'aiguille des secondes qui bougeait lentement, beaucoup trop lentement. Lentement, toujours trop lentement.

- Là où tu iras.

Le rouge manqua de peu de lâcher son téléphone. Il rit nerveusement.

- Te sens-tu seul sans moi ?

La fierté de Dust lui murmurait de répondre non, mais son intuition le poussa à être honnête. Depuis qu'il était « Dust », il l'avait toujours suivi, et jusqu'à là, cela avait été la bonne décision.

- Ouais.

Le rouge fit un petit sourire attendri. Se pourrait-il ... que par un étrange miracle, sa tendresse soit réciproque ? Si Red n'était pas aussi peureux, il aurait tenté sa chance, mais ... il préféra changer de sujet.

- De quoi aimerais-tu parler ?

Dust se leva pour se préparer un café, il avait besoin de bouger. Son angoisse ne voulait pas disparaître et l'horloge bougeait trop lentement. Il avait besoin de s'occuper.

- Je ne sais pas... Raconte-moi une histoire Sans.

Une histoire... Ça faisait une éternité qu'il n'en avait pas raconté. Il ferma les orbites, quand Papyrus était petit, il lui racontait l'histoire de Bunny. Non, il ne pouvait pas la raconter, Dust la connaissait déjà. Il s'étira réfléchissant à une histoire à inventer.

Dust pianota machinalement sur sa machine à café attendant la réponse de Sans. Pourquoi avoir demandé une histoire ? Enfin, c'était une manière de l'occuper... Sa foutue intuition ne voulait pas se calmer. Il sentait qu'il allait se passer quelque chose, mais cela était trop flou pour qu'il sache quoi faire pour l'éviter... C'était la première fois que son intuition était aussi floue et Dust n'aimait pas ça.

Le bourdonnement de la machine à café retentissait dans la cuisine vide. Dust aurait donné bien des choses pour que Red soit au chaud avec lui, plutôt que dehors seul dans le froid. Il pouvait seulement lui tenir compagnie par téléphone et s'assurer qu'il ne mourrait pas de froid. Lui parler diminuait son angoisse.

- Connais-tu l'histoire du Lapin et de la Lune ?

L'histoire du Lapin et de la Lune ? Bien évidemment qu'il ne connaît pas, le grognon lui faisait l'honneur de lui inventer une histoire. Dust soupira, il était vraiment trop mignon. Il activa rapidement l'enregistrement de son téléphone. Cela était bien trop rare que le rouge accepte de montrer sa créativité. Il avait l'intention de savouré cet honneur au maximum.

- Non.

Le rouge ferma les orbites pour visualiser l'histoire qu'il était en train de créer.

- Il y a de cela fort longtemps, bien avant que les hommes et les monstres colonisent la terre en son entièreté. Dans une île isolée, au milieu d'un plaine vivaient des lapins. Ils se promenaient tranquillement de droite à gauche, leurs poils couverts de mille et une couleur. Durant cette lointaine époque, les lapins ne sautaient pas et aucun spécimen ne portait la couleur blanche. Ils vivaient le jour, sous le regard attendri du soleil. L'astre lumineux adorait ces créatures, les bénissant tous les jours de ses chauds rayons. Tous les soirs, avant que le soleil ne parte, il ordonnait aux lapins de se cacher sous terre, loin du regard de la cruelle Lune.

Le rouge changea son téléphone de main pour reposer son bras gauche qui était engourdi par le froid.

- Mes petits tendres amis si doux et si mignon, disait-il, cachez-vous de la cruelle Lune. La nuit appartient au mal et au danger. Elle bénit des oiseaux chasseurs, s'attaquant silencieusement aux petites créatures. Mes doux lapins, je vous aime tant, je ne supporterai pas que la Lune vous blesse, restez en sécurité loin d'elle. Cachez-vous sous terre, là où elle ne pourra pas vous voir et vous blesser. La Lune essayera de vous séduire, elle essaye de me ressembler pour vous charmer, mais elle n'est pas comme moi, ne l'écoutez pas, ne la croyez pas.

La poussière retourna s'asseoir dans le canapé avec sa tasse de café. Il mit le haut-parleur. C'était tellement agréable d'entendre Red parler, tellement apaisant. Il devrait lui demander de raconter des histoires plus souvent, il pourrait s'endormir si son angoisse ne lui tordait pas son âme.

Il regarda l'horloge, toujours cruellement lente... Seulement dix minutes... Cela faisait que 10 minutes qu'ils étaient au téléphone. Pourquoi le temps était si long ?

- Comme tous les soirs, le Soleil dû partir veiller sur d'autres pays. Comme tous les soirs, le Soleil attendit que chacun de ses précieux lapins soit caché avant de partir. Pourtant, ce soir-là, un jeune lapin Rabbit sorti de sa cachette, sans respecter les ordres du Soleil. Sortant timidement la truffe, il regarda prudemment autour de lui. Tout était si calme, plus aucun oiseau chantait. Discrètement, il sortit complétement de son trou. Rabbit sentait de nouvelles odeurs, il faisait aussi plus froids. Il leva la tête et aperçue la Lune, une belle dame d'argent, souriant tranquillement à toutes les créatures de la plaine. Les deux astres se ressemblaient, rond et billant mais ils étaient si différents. Le Soleil lui si parlait fort qu'on l'entendait même sous terre, alors que la Lune murmurait faiblement d'une voix si mélodieuse qu'on aurait dit qu'elle chantait. Peut-être qu'elle craignait de réveiller les endormis. Rabbit aima immédiatement la voix de la Lune.

Dust bue une gorgée de café.

- Mes doux enfants, murmurait-elle, presque comme un chant, jouez tant que vous le souhaitez, dansez tant que vous en avez l'énergie, la nuit est vôtre. Mais ne faites pas de bruits, les créatures du jour sont endormies, j'aimerais qu'elles dorment paisiblement. Jouez mes enfants, riez mes enfants, dansez mes enfants, mais ne criez pas.

Le rouge se moucha, il ne put réprimander un frisson, il avait vraiment froid.

- Rabbit observa longuement la Lune avant de retourner se coucher. Le lendemain, il se leva bien plus tard que ses frères, ce qui inquiéta le Soleil. Rabbit rassura le Soleil disant qu'il allait bien, puis posa de nombreuses questions sur la Lune. Pourquoi n'est-elle jamais auprès de son frère ? Que fait-elle la nuit ? Pourquoi la Lune est-elle cruelle ? Pourquoi la Lune et le Soleil se ressemble tant ?

Red regarda le ciel, la pluie ne semblait jamais se terminer.

- Calme-toi mon enfant et écoute moi, répondit le Soleil agacé, la Lune est mauvaise, le noir est synonyme de Chaos et de danger. Lorsque nous somme née, j'ai pris tout ce qu'il y avait de bon, elle a pris le mauvais. Je suis la chaleur, elle est le froid. Je lui la lumière, elle est les ténèbres. Les créatures de la nuit sont mauvaises et cruelles. A mon arrivé le matin, je vois le sang des créatures de la nuit, elles sont violentes et cruelles. Mon enfant, j'ignore quel sont ses maléfices, mais je sais qu'elle est mauvaise ! Ses enfants sont cruels. Maintenant, arrête de me parler d'elle, tu vas finir par l'attirer.

Dust ricana.

- Le soleil est une saloperie.

Red ricana.

- Tu sembles accrocher à cette histoire.

Dust caressa la tassa, une simple tasse blanche avait inscrit dessus « Hell-os ». Un cadeau stupide de Red pour son anniversaire. Un cadeau aussi stupide que précieux.

- Ouais, tu es un bon narrateur. Continu, je veux savoir ce que va faire Rabbit.

Le rouge frotta sa nuque, flatté avant de reprendre sa narration.

- Pourtant, vous êtes aussi différents que similaires, murmura Rabbit tendant fièrement les pattes vers le Soleil. Vous êtes rond, vous vivez si haut dans le ciel, vous aimez les créatures de la terre, vous nous parler tout en veillant sur nous. Vous n'êtes pas si différent, j'en suis persuadé. Je suis sûr que vous pourriez bien vous entendre.

Le rouge regarda le ciel. Lune ou Soleil, sous cette pluie, le rouge était incapable de dire qui régnait.

- Comment sais-tu à quoi ressemble la Lune, interrogea le Soleil. L'as-tu vu ? T'a-t-elle vue ? Mon enfant, reste caché la nuit, je ne peux vous protéger quand elle règne.

Dans la rue vide s'écoulait des torrents d'eau glacé. La pluie ne semblait jamais se calmer.

- Elle ne m'a pas vue, murmura Rabbit. La réponse calma le Soleil.

Le compteur secoua ses chaussures gorgées d'eau. Il allait dégueulasser la voiture de Blue.

- Rabbit curieux de connaître la Lune, sorti de nouveau le soir. La Lune qui veillait sur ses autres enfants ne le remarqua pas. Alors pour attirer son regard, Rabbit sauta. Quand la Lune le vit, elle fut amusée, aucun de ses enfants n'avait fait tant d'effort pour être aperçu, elle se pencha.

Dust but une autre gorgée, complétement concentrer sur la voix du rouge, oubliant cette foutue horloge qui bougeait trop lentement.

- Bonsoir, murmura la Lune, comme tu es mignon. C'est la première fois que je te vois. Qui es-tu ?

Dust ne put s'empêcher de penser que c'était Red qui était mignon.

- Bonsoir Lune, je suis Rabbit, le Lapin ! Je vis le jour sous le regard du Soleil, mais je suis curieux de vous connaître. Soleil dit que vous êtes cruel, vous semblez douce et bienveillante. Je vous aime bien. Pouvons-nous faire connaissance ?

Dust soupira attendrie. Red était vraiment putain adorable. Se rendait-il compte qu'il adoucissait sa voix lorsque la Lune parlait ? Probablement pas, et pourtant, c'était si mignon.

- Bonjour Rabbit, répondit la Lune attendrie. Le Soleil ne m'aime pas car je suis une voleuse, la nuit je lui vole cette plaine qu'il aime tant, cette pleine où vous vivez. Il adore veiller sur vous. Le sol est si chaud quand j'arrive, c'est la preuve qu'il vous surveille avec beaucoup d'attention. Il ne supporte pas que je lui vole ce rôle. Enfin, c'est ce que je suppose, soupira la Lune, nous parlons très rarement.

Dust attendrie ne put s'empêcher de sourire. Il aimait la Lune qui était douce et bienveillante, la Lune ressemblait à son précieux Sans. Le Soleil était juste un gros connard.

Son sourire disparu bien vite lorsqu'il vit la cruelle horloge affichant le temps qui tournait si lentement. Quinze minutes, seulement quinze putains de minutes. Le temps se moquait-il de lui ?

- Ainsi Rabbit prit l'habitude de se lever la nuit pour la passer en compagnie de la Lune, sautant pour la saluer. Les sauts du lapin faisaient rire la Lune qui tomba doucement amoureuse de son tendre lapin. Le lapin tomba aussi amoureux de la douceur de la Lune, quittant le jour pour passer les nuits à ses côtés. Un soir, la Lune se pencha autant qu'elle put, pour murmurer au Lapin. Elle chantonna, doux Lapin, vaillant et courageux Lapin, bravant les interdictions pour venir à ma rencontre. Votre courage n'a d'égale que votre grâce. Doux lapin, j'aime tant ses nuits où nous discutons. Depuis que vous êtes là, la nuit est plus douce et chaleureuse. Tendre Lapin, je vous aime de ton mon cœur.

Le rouge n'avait jamais aussi bien porté son nom, son visage couvert d'un rouge profond. S'il avait l'orgueil de se prendre pour la Lune, alors Dust serait son Lapin.

- Le lapin sauta de joie, criant qu'il aimait aussi la Lune. Toutes les nuits, le Lapin et la Lune murmuraient leurs amours, sans pouvoir se toucher. La Lune n'avait pas le droit de quitter les cieux, son devoir impliquait de veiller sur les créatures de la nuit, elle ne pouvait quitter son poste. Alors, toutes les nuits, le lapin sautait encore et encore pour essayer d'atteindre la Lune pour pouvoir l'embrasser. Mais malgré leurs efforts, ils ne purent jamais se toucher.

Dust caressa le bord de sa tasse, s'aimer sans se toucher, est-ce à ce point douloureux ?

- Un soir, une étoile attristée par leur situation murmura. Lune, ma chère amie, mes amies et moi-même voyons bien à quel point tu es attristée de ne pas pouvoir enlacer ton amour. Nous avons discuté entre nous, et nous avons une idée, une fois par mois, nous veillons à ta place. Nous sommes nombreuses, nous pouvons te remplacer le temps d'une nuit. Cela nous fatiguera beaucoup, et nous aurons besoin d'un mois pour avoir assez d'énergie pour le faire à nouveau. Ainsi, une fois par mois, tu pourras passer la nuit au côté de ton amour.

Les étoiles seraient les amies de la Lune ? Dorénavant, Dust les verraient autrement.

- La Lune se colla à l'étoile pour la remercier. Les faisant briller de mille feux. La bienveillance des compagnes de la dame d'argents n'avait d'égales que leurs nombres. L'astre d'argent remercia chacune de ses amies avant de courir le plus vite possible vers la plaine pour retrouver son amant.

Dust sourit, les étoiles sont bien gentilles. Il aimerait bien que des étoiles l'aide à séduire son adorable ami.

- Le soir, quand Rabbit sorti, il ne vit pas la Lune. Le ciel était étrangement noir, juste éclairé par les étoiles... C'était terrifiant. Le cœur serré par la tristesse et l'inquiétude pour son amour, Rabbit sauta partout. Il cria le nom de son amour, brisant la seule règle de la nuit. Il cria qu'une seule fois avant qu'un étrange lapin blanc lui saute dessus. Mon amour, dit le lapin blanc, c'est moi la Lune. Mes amies les étoiles me remplacent cette nuit, nous pouvons enfin nous enlacer. Le lapin ému serra la Lune contre lui.

La lune qui devient un lapin ? Pourquoi pas. Sans pourrait lui dire n'importe quoi, Dust le croirai.

- Une fois par mois, la Lune descendait voir son amour. Pour compter les jours avant leurs prochaines rencontres, la Lune dansait dans le ciel. Ainsi, les premiers jours, elle montrait un croissant, avant de se présenter en entier puis un nouveau croissant. La Lune dansa chaque soir, pendant de nombreuses années attendant de revoir son amour lors des nuits noires. De leurs amours naquissent de petits lapins blancs. Malheureusement, un jour, le soleil aperçu, un petit lapin blanc sortir de son terrier, immédiatement le Soleil compris la trahison des lapins.

Dust regarda le plafond, quelle adorable manière de justifier que l'apparence changeante de la Lune. Sans était vraiment créatif et mignon.

- Lapins infames, cria le Soleil, furieux d'avoir été délaissé pour sa sœur, vous avez désobéi à mon seul ordre ! Vous aimez la Lune ? Alors je vous maudis, le jour, les animaux vous chasserons pour vous manger, je ne vous protégerai plus ! Vous avez décidé d'aimer la Lune, alors vivez à ses côtés !

Dust soupira, bien évidemment, le Soleil était un tel connard.

- Ainsi, les lapins commencèrent à vivre la nuit, pardonnant Rabbit, attendirent par leurs amours. Les saisons s'enchaînèrent, la Lune veillant particulièrement sur Rabbit et leurs enfants. Les petits de Rabbit sautaient tous les soirs essayant d'atteindre leur deuxième parent. Hélas, rien n'est éternel à part les astres, un soir Rabbit rendit son dernier soupir allonger contre sa chère Lune. La Lune pleura son amour longtemps... Le matin, le Soleil voyait le sol trempé des larmes de la Lune. Un soir, leurs chemins se croisèrent. Pour la première fois, ils parlèrent. Pour la première fois le Soleil compris pourquoi le Rabbit aimait la Lune. De temps en temps, la Lune et le Soleil se rencontrent, le Lune venant se promener au côté du Soleil dans le ciel bleu. Parfois, lors d'éclipse, le Soleil et la Lune s'enlacent.

Dust reposa sa tasse, souriant attendrie. Sans était vraiment mignon, trop mignon. Sans était sa mignonne petite Lune.

L'horloge, toujours aussi cruel afficha que cela ne faisait que quinze minutes.

- Depuis cette histoire, des millénaires se sont écoulés. La Lune considère tous les lapins comme ses enfants, et les lapins savent que la Lune est un parent. Le Soleil à pardonné les Lapins, mais ils préfèrent vivre la nuit, veillés par la Lune. Tous les soirs, ils sautent tous les temps, essayant de caresser la Lune à chacun de leurs pas. Les soirs de nouvelles Lune, la Lune descend embrasser chacun de ses enfants avant de remonter pour veiller sur eux.

Red toussa la gorge sèche après avoir tant parlé.

- C'est une très belle histoire, j'ai vraiment aimé t'écouter la raconter. C'est une légende beaucoup plus poétique que la physique. Merci jolie Lune.

Red rougit, fixant la pluie tomber sans fin. Il ... était la Lune de Dust... Dust voudrait-il être son lapin ? Ou avait-il mal compris ? Il ... Il voulait vraiment y croire. Il serra son téléphone, murmurant en tremblant.

- Ce fut un plaisir de te raconter cette histoire ... mon lapin.

Silence...

Dust ne disait rien.

Red avait envie de pleurer, il était idiot. Dust voulait sûrement le complimenter et ne pas flirter. Il était idiot, peut-être pouvait-il dire que c'est une blague pour sauver leur amitié ? Au moins, maintenant, il était fixé, ses sentiments n'étaient pas réciproques. C'était logique, qui aimerait un idiot comme lui ? La faible chaleur qui l'entourait depuis qu'il parlait à Dust disparu, il avait si froid. Pourquoi devait-il être aussi con ?

Dust était complétement violet, il ne s'attendait pas à ce que le rouge flirt aussi. C'était tellement attachant. Il ne put s'empêcher de sourire. « Mon lapin », il allait adorer ce surnom. Mais pour le moment, il devait répondre a Sans avant qu'il panique et fuis. Souriant de toutes ses dents, il susurra.

- Dois-je attendre la nouvelle Lune pour avoir le droit à mon baiser ?

Red toussa, manquant à nouveau de perdre son téléphone dans l'eau. Il frotta rapidement sa nuque essayant de reprendre contenance. Tapotant l'eau avec son pied gauche, il marmonna.

- Ça dépend petit lapin, je peux m'arranger avec les étoiles pour venir plus tôt... mais le souhaiterais-tu ?

Dust retraça le jeu de mots écrit sur la tasse.

- Oui, j'en rêve depuis longtemps joli Lune. Je t'aime Sans.

Je t'aime... Les mots résonnaient dans sa tête. Il... aime moi ? Red n'arrivait pas à y croire. Il était tellement heureux. Merde, il était en train de pleurer. Il se sentait tellement con, il aurait dû faire un truc bien mieux... Juste pas un appel téléphonique de merde. Il aurait lui dire après l'avoir l'inviter au restaurant ou lors d'une soirée au cinéma chez lui... Pas comme ça... C'était tellement nul.

- Je... t'aime Dust.

Dust regarda sa tasse devenue extrêmement intéressante, maintenant... Il était censé dire quoi ? Où faire quoi ? Il caressa la hanse avec son index. Il n'était pas très doué avec ce genre de chose. Devait-il l'inviter à dîner ? Est-ce que cette tendresse réciproque signifiait qu'il sortait dorénavant ensemble ?

- Je... Sans, veux-tu qu'on... soit un ... je ne sais pas trop... un couple ?

Red rougit.

- Ouais Dusty-bunny.

Dust ricana, ceci serait sûrement son nouveau surnom et il l'adorait.

Dust était tellement heureux d'avoir enregistré cette conversation. Il avait hâte de voir la tête de son... adorable petit ami lorsqu'il lui ferait réécouter cet enregistrement.

Il regarda l'horloge. Vingt-cinq merveilleuses minutes s'étaient écoulées, Blue ne devrait plus tarder. Il souleva sa tasse pour prendre une gorgée de son café froid, au moment où il approcha la tasse de ses dents, la hanse se brisa. En quelques secondes, sa précieuse tasse était sur le sol, brisé, le café froid coulant sur le sol.

La joie qui l'inondait fut remplacé par une violente angoisse, quelque chose de terrible allait se passer. Son âme se tordait d'angoisse. Pitié, pitié que cette angoisse est fausse, juste une paranoïa. Pas maintenant ! Pas Sans ! Pas sa chère Lune ! Il avait besoin de lui ! Il allait enfin pouvoir rendre Red heureux !

- Dust ?! J'ai entendu quelque chose se casser, tout va bien ?

Le tapis aspirait lentement le café, laissant une tache noirâtre. Son instinct lui hurlait de dire ce qu'il pensait, pour la première fois qu'il était Dust, il cria.

- JE T'AIME SANS, JE T'AIME TELLEMENT PUTAIN. TU ES LE SQUELETTE LE PLUS MIGNON QUE JE CONNAISSE. TU AS L'AIR GROGNON, MAIS TU ES TELLEMENT DOUX ET BIENVEILLANT. TU MÉRITES D'ÊTRES LE SQUELETTE LE PLUS HEUREUX DU MONDE. JE VEUX TE POURRIR-GATE A UN POINT OÙ TU ME SUPPLIES D'ARRÊTER. JE VEUX TE VOIR RIRE, TE VOIR SOURIRE. JE VEUX TE CÂLINER ET TE COUVRIR DE DOUX BAISER. JE VEUX RETOURNER A SNOWDIN ET VIVRE PAISIBLEMENT AVEC TOI. JE T'AIME SANS, RED OU N'IMPORTE QUEL NOM QUI TE REND. JE T'AIME TOI, TU ES MERVEILLEUX. J'EN VEUX À TON CONNARD DE FRÈRE QUI T'A ABANDONNÉ SANS PRÉVENIR, À CAUSE DE CE GROS CON, TU ES AU FOND DU TROU. MAIS JE T'AIME, JE T'AIME TELLEMENT ! QUOIQU'IL SE PASSE, SACHE QUE JE T'AIME, JE T'AIME. TU MÉRITES TOUT LE BONHEUR DU MONDE, JE T'AIME TELLEMENT. JE T'AIME N'OUBLIES JAMAIS ÇA D'ACCORD, JE T'AIME ! JE T'AIME ! JE T'AIME ! JE T'AIME ! JE T'AIME !

Un bip glaçant mit fin à sa tirade, leur appel avait été coupé. Son téléphone afficha comme moqueur « Appel terminé 27 : 09 ».

Dust tremblant s'empressa de le rappeler.

- Non... Non... Non... Il va bien... Tout va bien ... C'est juste une mauvaise intuition. Tout va bien. Tout va bien.

L'horrible voix synthétique répondit immédiatement.

- Votre correspondant est-

Dust grogna, il raccrocha avant appeler immédiatement Blue. Heureusement, le policier répondit rapidement.

- Un problème Dust ?

Il le coupa, ses mouvements étaient frénétiques.

- Grouilles toi Blue, il est arrivé un truc à Red ! Grouille.

Le bleu serra les mains sur le volant. Il accrocha rapidement sur le gyrophare sur son véhicule.

- Tiens bon Red, j'arrive ! On va rentrer en sécurité d'accord. Ça va aller Red, je ne suis pas loin.

Red était sonné...

Il avait putain de mal partout.

Une voiture... Une voiture routant trop vite était montée sur le trottoir en renversant au passage Red, pendant que Dust hurlait les « je t'aime ». Le conducteur téléphone contre l'oreille sorti du véhicule pour constater les dégâts, il croisa le regard du monstre son visage pâlit avant de courir dans sa voiture et de repartir le plus vite possible.

Il n'avait pas spécialement envie de mourir ni de vivre, disait-il ? Putain d'ironie ! Il ne voulait pas mourir ! Il voulait embrasser Dust, il avait enfin eu le courage... Il voulait remercier Blue pour tout... Il voulait revoir son frère et s'excuser d'être un tel raté. Non, il ne voulait vraiment pas mourir. Pas maintenant. Il bascula la tête vers son téléphone en miette.

- P-putain... N-non...

Mais au fond, ce n'est pas lui qui choisit n'est-ce pas ? La pluie s'écrasa sur son visage, se mélangeant à sa magie et ses larmes.

C'était tellement injuste...

Un jour, il avait entendu une statistique disant que 10 personnes mourraient d'accident de la route par jour en moyenne... Il avait ri en disant que cela ne lui arriverait pas car il ne conduisait pas... Putain quelle ironie... Il n'était qu'une putain de stupide statique...

Encore un nombre.

Sa vie se résumait à un nombre.

Anomalie numéro 13.

13... N'est-il pas un nombre maudit ?

Hehe... Ce nombre résumait bien sa vie.

Il faut dire qu'avec un HP, impossible de survivre à un tel accident.

Mais il était heureux d'avoir entendu Dust lui dire je t'aime une dernière fois. Il leva la main faiblement vers le ciel qui continuait de déverser de l'eau sur cette terre bétonnée.

- Je ... je t'aime... Dusty.

Il était désolé pour Papyrus, il avait été un raté toute sa vie, il n'avait jamais été utile. Il aurait tellement aimé le revoir une dernière fois, pour lui demander pardon... Pardon d'être un si mauvais frère. Il espérait que son frère serait heureux, peu importe où il était.

Il était tellement désolé pour Blue, il allait arriver et retrouver sa poussière. Red regrettait de ne pas lui avoir offert plus de câlin et de sourire... Putain...

Il était désolé pour Dust, quelle journée de mise en couple de merde... Il aurait tellement aimé que tout ça soit un cauchemar. Qu'il se réveille seul chez lui... Si c'était qu'un putain de cauchemar alors il irait se déclarer à Dust et peu importe ce qu'il se passerait. Il avait beaucoup trop de regret.

Mais c'était une réalité merdique.

Il allait mourir, et c'est quand il est sur le point de crever comme une merde qu'il a compris à quel point il voulait vivre.

Mais il était heureux de savoir qu'il avait été aimé par son merveilleux Lapin.

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La pluie s'écrasait violemment sur le sol quand Blue arriva au point de rendez-vous. Il se gara contre la route, alluma ses warnings avant de sortir à la recherche de Red. Il aperçut le magasin, mais pas son ami, où était Red ? Il regarda autour de lui, c'était bien le coiffeur dont ils avaient parlé. Il s'approcha de l'échoppe, pas de Red en vue.

Sous son pied, il sentit un quelque chose de mou, il baissa la tête, reconnaissant immédiatement le tissue. Il vit son téléphone, il vit sa veste, il vit ses chaussures, il vit dans un rétroviseur sur le sol, il resta bloqué quelques secondes.

- Non... Non non nonononon... Ce n'est pas possible... C'est juste du hasard... Ce...

C'était son manteau...

Blue hurla. Il hurla si fort qu'on l'entendit malgré la pluie, des larmes de rages coulaient de ses orbites. Il aurait dû être plus rapide, lui dire de rentrer dans un magasin. Pas attendre ici comme un idiot. Il hurla, encore et encore.

Tremblant, il ramassa toutes les affaires de son ami ainsi que les éléments de la voiture responsable du crime.

- Je te trouverai, je vais te traquer et je vais m'assurer de détruire ta vie. Peu importe qui tu es et où tu es. Je vais te trouver et te faire payer ce crime. Red ne méritait pas ça.

Il posa tendrement les affaires de son ami sur les sièges arrière. Toute sa poussière avait été emportée par les torrents d'eau. Il ne pouvait même pas lui offrir une tombe avec sa propre poussière. Blue en était malade. Il pouvait au moins l'enterrer ses vêtements.

- Je suis tellement désolé Red, tellement désolé... J'aurais dû être plus rapide, j'aurais dû venir à ton appartement plus tôt... Red, je suis tellement désolé ... Tellement désolé... Mon ami... Je suis tellement désolé... Désolé.

Devant sa portière ouverte, fixant la veste tremper les sièges, le bleu pleura, incapable de bouger. La pluie ne cessait de tomber, le trempant au passage.

Il était complètement trempé lorsqu'il retourna tremblant dans sa voiture. Il composa le numéro de Dust.

- Je... Je suis arrivé trop tard...Je suis tellement désolé ...

Dust hurla, un grognement profond, bestial et déchirant. Pourquoi il n'avait pas compris plus tôt. Des larmes de rages roulaient sur ses joues.

- Qui ?

Blue trembla, fixant l'eau couler sur son pare-brise.

- Je ... je ne sais pas... Je vais mener mon enquête et... quand je trouverai le coupable... On lui fera payer. Je te le jure...

Dust frappa le mur.

- Je te jure que la mort sera la plus douce des récompenses pour celui qui a fait ça. Je le ferai souffrir jusqu'à la fin des temps.

Le Blue hocha la tête.

- Je ... J'ai récupéré les affaires de Red.

Dust le coupa.

- Sans, il préférait être appelé Sans.

Blue hocha la tête.

- Je vais venir chez toi...

Un faible grondement répondit au bleu. Il raccrocha, roulant vers la maison de Dust.

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Il y avait un grand soleil le jour de l'enterrement de Sans. C'était injuste, il aurait tellement aimé qu'il fasse ce temps il y a quelques jours et que leur ami n'ait pas eu ce stupide accident. La cérémonie avait été brève. Peu de monde, c'était déplacé.

Ce n'était pas ce genre d'enterrement comme dans les films où plein de personne parlent, où même le ciel pleure, où les bancs sont plein et que le temps semble s'arrêter. Non, c'était presque une journée comme les autres, plus loin dans un parc des enfants riait... C'était une journée « normal ».

N'ayant même pas la poussière de leur ami, ils avaient fait juste enterrer sa veste.

La cérémonie était finie depuis longtemps, mais ni Blue ni Dust n'étaient capable de partir. Honey attendait un peu plus loin veillant sur son frère tout en lui laissant son intimité. Il appréciait le rouge, mais n'était pas aussi proche que les deux autres. La pierre tombale gravée au nom de Sans était couverte de fleurs, et Dust se promis qu'il veillerait à ce que cette tombe reste autant fleuri.

A genoux devant la pierre, Blue pleurait. Il ne cessait de s'excuser d'être arrivé trop tard. Il ne pouvait pas se pardonner.

Fell ne ce n'était même pas déplacé. La nouvelle avait fait le tour des journaux locaux, mais ce connard de Fell n'avait même pas ramené son cul. Dust se jura de lui refaire le portrait s'il le croisait par hasard.

Au moins, il avait été enterré sous le nom qu'il aimait. C'était le plus important pour Dust.

- Merci Blue...

C'était la première fois que le poussiéreux parlait depuis l'arrivé du bleu chez lui avec les vêtements trempés de leur ami.

Le bleu releva la tête, les pommettes couvertes de larmes.

- Je... que veux t-t-tu dire ? ... J-j-je suis a-arrivé t-trop tard... Je suis t-tellement désolé Dust.

Le poussiéreux serra les poings, fixant le nom gravé dans la pierre.

- Grâce à toi... On a parlé au téléphone... J'ai pu lui dire que je l'aimais... Je... On s'aimait tous les deux... Je... je l'aimais tellement...

Dust caressa le nom de son petit ami.

- Il ne méritait vraiment pas ça... Il méritait d'être enfin heureux... Il méritait le monde... Pas de... de ça. Ce putain de monde est injuste.

Blue prit doucement sa main, souriant malgré les larmes.

- Je suis sûr qu'il était très heureux de savoir que ses sentiments étaient réciproques.

Des larmes coulèrent des orbites du plus grand.

- Ouais... J'avais déjà mon surnom...

Silencieusement, Dust pleura face à la tombe de celui qui avait volé son âme et qui était parti avec.

- On retrouvera le coupable et il payera.

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Les soirs de nouvelle lune, Dust regardait le ciel. L'audio de leurs dernières conversations se jouant en boucle, il avait coupé la fin. Gardant juste le merveilleux, je t'aime du rouge. Il passait la nuit à fixer le ciel, espérant, comme dans la magnifique histoire de Sans, son amour viendrait le rejoindre pour la nuit. Mais la vie est cruelle et infâme. Red n'est jamais revenu.

Dust ne put jamais dormir un soir de nouvelle lune.

Si jamais, si un jour Red passait, il ne voulait pas manquer son passage.

Les autres nuits, Dust rodait dans les rues observant les voitures et dégradant celle de la même couleur que celle qui avait frappé Red. Parfois, il s'asseyait, fixant longuement la Lune et lui parlant avec tendresse. Red était sa Lune, parfois, il espérait que la Lune transmettrait ses mots à son amour.

La vie était vaine.

Manger était une corvée.

Respirer était épuisant.

La vie de Dust s'était arrêtée en même temps que celle de Red.

Dust attendait, il attendait que Blue trouve le coupable... ensuite il aurait un nouvel objectif. Faire souffrir ce déchet jusqu'à la fin des temps. Il ne devrait pas mourir, oh non, ce serait bien trop doux. Le déchet devrait payer en souffrant à chaque instant de sa misérable vie.

Parfois, il cédait aux pulsions de Papyrus et tuait, parfois, il restait des heures sans bouger...

Pendant de longues heures, Dust regardait la Lune. Red était sa Lune, douce, seul et si triste. Voulant faire de son mieux malgré son âme malheureuse. Et comme la Lune, il était intenable.

Il voyait de temps à autre Blue, mais à part lui, il ne voyait personne.

Juste la Lune...

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Dire que Honey était inquiet était un euphémisme. La mort de Red avait dévasté Blue. Honey ne savait pas quoi faire pour l'aider à remonter la pente. Lui-même avait été très attristé par sa mort, aimait bien le râleur rouge, il adorait boire du miel en sa compagnie en parlant de physique...

Le bleu avait fini par s'enfermer dans son travail. Lorsqu'il ne travaillait pas, il cherchait à retrouver le coupable de la mort du rouge.

Honey trouvait souvent son frère endormi sur des piles les papiers. Il le portait au lit puis il le bordait, veillant sur lui à sa manière. Honey finit par rejoindre la police pour aider son frère à enquêter.

Le jour où ils avaient obtenu les aveux du coupable, Blue rayonnait pour la première fois depuis l'accident. Il semblait soulagé d'avoir enfin payé sa dette envers le rouge. Mais l'ainé se doutait qu'ils ne pourraient pas l'envoyer en prison pour ça.

Le lendemain, lorsque l'homme en question disparu sans laisser de traces, Blue ne sembla pas gêner plus que cela.

- Cela m'étonnerait qu'il ait fui par rapport à notre visite de la veille. Il doit se douter qu'il n'aille pas en prison pour « si peu ». Il a eu peut-être un accident lui aussi. Quel dommage.

Honey ne creusa pas, il avait beaucoup trop peur de savoir à quel point il était impliqué. À la place, il enlaça son frère, lui promettant que tout irait bien. Lui assurant que Red était sûrement reconnaissant pour tout ce que son ami avait fait pour lui.

Blue enlaça son frère en retour, silencieux et reconnaissant pour la présence de son frère. Il finit par fondre en larmes, c'était vraiment fini dorénavant.

Blue avait vu l'humain qui avait tué Red et maintenant, ce déchet était en train de payer. Mais maintenant qu'est-ce qu'il allait faire ?

La vie n'avait plus vraiment de sens...

Il...

Il allait juste être un bon flic au côté de son frère et trouver les ordures qui font du mal autour d'eux... Et avec l'aide de Dust, il allait nettoyer la ville.

Honey resta dans la police pour veiller sur son frère. Ce n'était pas le job de ses rêves, mais... il avait le sentiment que c'était le meilleur moyen de le protéger. En s'assurant notamment que personne ne remonte la trace d'un certain tueur en série. Heureusement, ce tueur semblait soigneux, cela facilitait la tâche de Honey.

Juste, les deux frères souhaitaient ne plus jamais revoir Fell.

_________________________________________

Lentement, le temps passait.

Les fleurs sur la tombe de Sans étaient arrosé tous les jours.

La vie continuait.

Les jours de pluie Honey fixaient le ciel, posant une bouteille de moutarde à la fenêtre au nom de leur ami parti trop tôt. Il attendait que la pluie s'arrête. Blue était toujours morose les temps de pluie, faisait des rondes pour s'assurer que personne ne reste dehors sous la pluie, surtout les plus violentes. Lorsque le ciel s'assombrissait et que la pluie caressait ses fenêtres, Dust ne bougeait plus. Assit dans son canapé, il fixait l'horloge comptant en boucle les 27 minutes 09 secondes.

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Le téléphone de Fell sonna bruyamment affichant le nom du propriétaire de l'appartement qu'il louait avec Red. Soupirant, il décrocha, son frère avait sûrement oublié de payer les factures, il était déjà fier qu'il ait réussi à payer l'appartement seul pendant 8 mois.

- Bonjour.

L'homme au téléphone semblait gêné. Il prit une longue inspiration, avant de parler doucement.

- Bonjour Fell, toutes mes condoléances pour votre frère, je me doute que la période soit difficile pour vous. Je sais que la période est difficile pour vous et vos proches, mais j'ai besoin de savoir ce que vous prévoyez de faire pour la suite...

« Toutes mes condoléances ». Que voulait-il dire ? Ces mots avaient une signification qui lui glaçait les os. Comment ça Red était ... Non ! Red était flemmard mais pas si faible ... Il... Red...

La personne continua patiemment.

- Son copain est venu récupérer ses affaires il y a de cela deux mois. Il ne reste plus que les vôtres... Je voulais savoir si vous souhaitez continuer de louer cet appartement ? Ou si vous préfériez venir récupérer vos affaires ?

Récupérer ses affaires ?

- Que voulez-vous dire ?

La personne semblait gênée.

- Son décès a été très soudain et violent. Je comprendrai que vous souhaitiez garder l'appartement en mémoire de votre frère, mais dans ce cas, j'ai besoin d'un virement pour le mois prochain... J'en suis désolé. Je vous offre les deux mois précédents, je ne pense pas que vous aviez la capacité de penser à la suite, c'est la moindre des choses que je puisse faire. Son copain semblait furieux contre vous et m'a affirmé ne pas vouloir l'appartement. Je voulais juste connaître votre décision.

En mémoire... Quelle était cette merde !?

- Mais pourquoi parlez-vous de Red comme s'il était mort !?

La personne sembla choquée.

- Votre frère est décédé il y a deux mois après avoir été renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Toutes mes condoléances monsieur. Je...Je pensais que ses amis, vous avez prévenu.

Son téléphone tomba violemment.

Red... Avait été renversé ? Et personne ne lui avait dit ?

Bien évidemment, comme il était trop fier, il était parti sans laisser son numéro à personne. Il voulait travailler sur son tempérament pour être un meilleur frère. Il voulait revenir et enfin le traiter comme il le fallait.

Mais finalement, il a été un frère horrible, qui n'était même pas là lors de ses derniers instants.

Fell hurla, il voulait son grand frère.

Il avait besoin de lui.

Soudainement, le monde lui sembla insensé.

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Anomalie numéro 13.

Une suite de chiffres sur un morceau de plastique définissant son « identité ».

L'un des dix morts quotidien par accident de voiture.

Un Sans parmi tant d'autre.

Juste un putain de nombre parmi tant d'autre.

_________________Note de fin___________________

Cette histoire n'était pas très joyeuse, j'en suis désolée. On peut dire que l'esprit de Noël m'anime XD.

J'ai été inspiré, un soir, en voyant les voitures me dépasser si vite, qu'elles ne semblaient ne pas faire attention aux autres usagers. À l'origine, cette histoire est juste l'histoire d'un piéton au mauvais endroit et au mauvais moment qui a été injustement reversé. Le développement sur le malaise de Red et la romance m'est venu lorsque j'ai commencé à écrire l'histoire. Finalement, c'est devenu ma partie préférée (et la partie centrale) du récit. J'étais presque tentée de la modifier et de garder Red en vie.

Si Red restait en vie, la phrase « Il allait mourir, et c'est quand il est sur le point de crever comme une merde qu'il a compris à quel point il voulait vivre. » serait beaucoup moins impactante. J'aime aussi cette histoire pour son injustice.

L'échange téléphonique était particulièrement plaisant à écrire. Notamment la partie où Red raconte une histoire, j'avoue que je le fais assez souvent, mais j'adore ça. La Lune est souvent un élément important dans ces « histoires dans l'histoire ». J'adore parler de la Lune, elle est si belle et apaisante. Le concept de la Lune qui danse en attendant son amour est une idée que j'ai déjà traitée et que j'aime particulièrement.

Venons maintenant aux éléments supplémentaires par rapport à l'histoire.

· Comme mentionné plus tôt, le malaise de Red sur son nom m'est venu d'un coup. J'ai trouvé cet aspect du personnage génial à développer et super cohérent. Après tout, Ink est apparu de nulle part pour lui imposer l'utilisation d'un autre nom. Dust n'est pas mal à l'aise, car il se sent plus « Sans » avec tout ce qui s'est passé dans sa chronologie et Blue est habitué aux surnoms.

· D'ailleurs, le malaise de Red sur son nom serait plus logique si j'écrivais en anglais. En français, ce passage est étrange, mais je ne me sens pas capable de traduire ce texte. Mais si on part du principe que le jeu est en anglais (comme la plupart du multivers), alors il est probable que tout le monde parle en anglais et que Red entende son surnom en permanence. Ça doit être horrible, surtout pour quelqu'un d'aussi angoissé que Red.

· J'ai adoré écrire l'histoire du Lapin et de la Lune. Lors des nombreuses relectures, j'ai rallongé l'histoire en rajoutant des détails. Notamment en rendant le Soleil moins cruel.

· À l'origine, Honey n'était pas mentionnée dans l'histoire. Lors de ma dernière relecture, je me suis aperçu que cela manquait énormément. Honey adore son frère, c'était étrange qu'il reste loin de tout ça. Blue et Red étaient très proches, logiquement Honey devait le connaître et affecté par sa mort. Je trouve que cet ajout rend l'histoire plus crédible.

· Je vois totalement Honey deviner que Dust n'est pas pour rien dans la mort du tueur de Red, mais tout faire pour protéger son frère, quitte à protéger un meurtrier.

· Je vois Blue totalement vriller à cause de la mort de Red, notamment à cause de l'indifférence de la population. « C'est juste un accident ». Blue est animé par un profond sentiment de justice après tout.

· Blue ne pardonne aucun excès de vitesse depuis.

· Je n'ai jamais vu d'histoire qui mentionnait la difficulté des monstres à s'habituer aux contraintes humaines (carte d'identité, impôts, arnaque...), or après l'avoir mentionné, je me dis que c'est un thème méga important. Les monstres étaient habitués à une vie « plus simple ». Logiquement, ils doivent avoir un certain temps d'adaptation. De plus, ils sont vieux et habitués à leurs routines.

· L'intuition de Dust était aussi douloureuse et incompréhensible, car était complétement dans le déni que dans cette société « où tout va bien » (où Chara ne peut plus faire du mal), un ami pourrait mourir soudainement. S'il était rassuré en parlant à Red, c'était qu'en lui parlant, il a évité que Red meure en se morfondant. Au contraire, il est mort heureux de savoir que Dust l'aime.

· Quelle galère de trouver le titre. J'ai fini par choisir de jouer sur cette histoire de nombre. J'ai modifié quelque passage pour insister plus fort sur le concept de nombre.

· J'ai rajouté le compte à rebours lors de la dernière relecture et j'adore. Je trouve que ça intensifie la lecture. Ce compte à rebours est finalement celui avant la mort de Red.

· À l'origine, le propriétaire devait appeler à la fin du mois du décès de Red. Mais je trouvais les délais trop courts entre le point de vue de Blue et Dust et celui de Fell. J'ai décidé de décaler un peu, mais je trouvais ça horrible que le propriétaire appelle pour dire qu'il avait 2 mois de retard, j'ai donc décidé qu'il l'offre.

· L'histoire s'arrête quand Fell apprend la mort de son frère. Je comprends que ce soit frustrant de ne pas lire la confrontation de Fell et des amis de Red. Mais je trouve que ça n'apporterait pas grand-chose, d'autant plus que la fin sur les lamentations de Fell est plus impactantes. C'est soudain et violent, comme la mort du rouge.

· Le passage sur Fell me semblait extrêmement important, je ne voulais pas finir cette histoire sans expliquer le départ de Fell, c'est quand même l'élément déclencheur de l'histoire. Le mettre dans les notes supplémentaires ne me semblait vraiment pas approprié. L'annonce de la mort de Red par le propriétaire est géniale et rend cette scène finale encore plus impactante.

· Je me doute que c'est super frustrant donc je vais vous donner des éléments sur la suite. Bien évidemment, Fell va vouloir confronter Blue et Dust pour en savoir plus, mais aussi trouver la tombe de son frère pour pouvoir s'y recueillir.

· Quand Fell vient le voir, Dust se contentera de s'éloigner, si Fell ose le toucher, il se prendra une droite. Mais il ne tuera pas Fell malgré la haine qu'il ressent pour lui. Il le fera par respect pour Red, mais son Papyrus lui susurre régulièrement de le faire.

· Blue ignore Fell, il fera semblant de ne pas le voir ni de l'entendre. Honey ne sait pas vraiment quoi ressentir par rapport à Fell, mais il respectera le choix de son frère et l'ignora.

J'ai beaucoup hésité à publier cette histoire. Ce n'est pas la première fois qu'une histoire reste dans mes dossiers et ne soit jamais publié, car je ne suis pas satisfaite su scénario ou simplement, je trouve que l'histoire est juste trop cruelle ou sans intérêt. Ici, je suis partagé entre la cruauté de cette histoire et injustice qui me plaît beaucoup. Je l'ai énormément retravaillé, et après un long débat avec moi-même, j'ai décidé de la publier.

Cette injustice est en lien avec la réalité avec cette statistique de 10 morts par jours (en France) lors d'accident de voiture, je l'ai trouvé injustement cruel et élever. Je ne pensais pas que la moyenne était aussi élevée et j'ai trouvé cela terrifiant.

Je comprendrais qu'elle vous ait mis mal à l'aise et j'en suis sincèrement désolé.

Merci pour votre lecture.

Pour la suite, un Cross x Killer (beaucoup plus mignon et pas aussi tordu) est en cours d'écriture. Il avance bien.

Je suis également en train de retravailler « une journey en Enfer », car il y a des erreurs/incohérences (beaucoup trop d'ailleurs TxT). La suite mettra un peu de temps à arriver, j'ai un gros syndrome de la page blanche pour la suite.

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