Chapitre 28
MARIE
« Rentre à New York Marie. Y'a plus rien à sauver. »
Je m'étais réveillée seule et le cœur en miettes le lendemain. Aucune trace de Colin, mais il avait pris soin de rassembler mes affaires et de me laisser un billet d'avion pour rentrer à la maison, ne me laissant pas le choix. Le message était clair. On dit souvent que la nuit porte conseil, mais dans le cas qui nous préoccupe, le grand brun était resté campé sur ses positions et avait décidé de m'effacer de sa vie avant que je ne le fasse pour lui. Jamais le métalleux n'avait compris à quel point je tenais à lui. Il avait préféré mettre un terme à notre relation plutôt que de me laisser l'aider à surmonter l'épreuve qu'il venait de vivre. Une grosse perte de temps, c'est ce qu'avait été toute cette aventure. Bonus : un cœur piétiné en plus d'une totale incompréhension.
Je m'étais donnée le reste de mes vacances pour pleurer et m'apitoyer sur mon sort, ce qui me laissait cinq jours. Cinq jours à manger de la crème glacée directement dans le pot et à boire toutes les bouteilles de blanc dont je disposais. Cinq jours à maudire mon existence, mais surtout la sienne. Cinq jours à élaborer tous les plans de contingence possible pour pouvoir l'éviter. Matt et Lisa m'avaient envoyé des textos et m'avaient appelée, mais je n'étais pas prête à affronter leur pitié. J'avais d'abord besoin de faire le vide autour de moi.
Je me noyais dans le travail, j'arrivais très tôt le matin et terminais le plus tard possible. Tout ça en évitant l'aire de repos et les restos où j'aurais pu le croiser. Au fil des semaines, j'avais mis sur pied une routine béton qui me permettait d'aller et venir de la maison au bureau sans jamais le voir. Oui, je pleurais tous les soirs en m'endormant, mais ce n'était qu'un détail. Six semaines s'étaient écoulées depuis mon retour de San Francisco et je recommençais doucement à retrouver mes repères.
— Hey Princesse!
Je lève la tête de mon écran et fixe mon ami qui vient d'entrer dans mon bureau. Un sourire étincelant aux lèvres, le petit brun avance vers moi.
— Salut Matt!
— Je viens de t'envoyer les maquettes de la campagne de financement.
— Super, je vais regarder ça et te donner mes commentaires.
Mon collaborateur ne bouge pas d'un poil.
— Je peux faire autre chose pour toi?
Il passe une main dans sa tignasse désordonnée en soufflant, signe qu'il est nerveux, avant de s'assoir en face de moi.
— Je pensais que t'aurais peut-être envie d'aller prendre un verre vendredi, débute-t-il nonchalamment.
— Pourquoi je sens l'arnaque Matt?
— Y'a pas d'arnaque Princesse... Un verre tranquille au Half Five vendredi.
Je me tends malgré moi. J'évite TOUS les endroits qui me rappellent Colin depuis plus d'un mois et l'autre bouffon croit que je vais mettre les pieds là où je l'ai rencontré.
Et puis quoi encore?
— Tu te moques de moi?
— Marie, t'es pas sortie depuis que tu es revenue de San Francisco, voir des amis pourrait te faire du bien, plaide Matt.
— Voir des amis?
— Bah oui, Lisa, Adam, Doris...
— Parce que les Nightmareden jouent en plus? Ok, c'est clair que tu me niaises. À quel moment de la journée tu t'es dit que c'était une bonne idée de m'faire une telle proposition?
— Princesse, vous allez bien devoir vous revoir un jour...
— Pas si je peux éviter non, coupé-je sèche et agacée. Je sais pas à quoi t'as pensé Ortega et je sais que tu veux bien faire, mais oublie le projet. Tout de suite.
Le portoricain lève les bras et n'ajoute rien de plus. Il se contente de me regarder tristement avant de retourner à son bureau.
C'est pas possible.
Je passe les mains sur mon visage avant de me replonger dans mon dossier. Même si l'intention était bonne, Matt avait réussi à ébranler l'équilibre précaire qu'était devenue ma vie. Pourquoi me parler de Colin?
Quelques heures plus tard, j'éteins mon ordinateur pour me préparer à rentrer quand je remarque la petite enveloppe qui m'indique l'arrivée d'un message en prenant mon cell.
DORIS
[T'es libre pour un café samedi?]
MARIE
[T'es certaine que tu ne te
trompes pas de destinataire?]
DORIS
[Crois-moi j'aurais préféré...]
MARIE
[14 h, ça t'irait?]
DORIS
[Je t'envoie l'adresse vendredi.]
MARIE
[Ok!]
J'ai donc rendez-vous avec la bassiste dans deux jours et même si je me doute vaguement du sujet de discussion, je n'ai aucune idée de ce qu'elle me veut vraiment. Je range mon cell dans mon sac et rentre chez moi.
***
J'attends la jeune femme devant le Jolly Goat Coffee Bar sur la 47e Rue dans Hell's Kitchen. Je patiente en détaillant la faune new-yorkaise qui passe devant moi et en rongeant un ongle. La nervosité m'a gagnée au moment où j'ai quitté mon appartement pour la rejoindre. Elle va me parler de Colin et pour être honnête, je n'en ai aucune envie. Je commence tout juste à aller mieux.
J'aperçois Doris marcher dans ma direction. Nonchalante, elle se meut adroitement parmi la masse de gens qui bougent. Verres fumés sur le bout du nez, elle porte un jean noir déchiré au niveau des genoux, un t-shirt d'Anthrax et sa veste de cuir mauve. Elle a de la gueule quand même, faut lui reconnaître. En arrivant devant moi, elle retire ses lunettes, me toise en me reluquant des pieds à la tête avant d'entrer dans le café.
GÉ-NI-AL!!
Je soupire en levant les yeux au ciel et la suis à l'intérieur. Au comptoir, je commande un latte et choisis une petite table en retrait où je m'installe en attendant ma « date ». Je prends le bol et sacre parce qu'il est trop chaud, tout en me demandant une nouvelle fois ce que je suis venue faire ici. La bassiste s'assoit finalement devant moi, un mince sourire sarcastique étirant ses lèvres.
— Tu voulais me voir Doris, je suis là.
L'intéressée arque un sourcil et lève sa tasse pour la porter à ses lèvres, prenant tout son temps. C'est bon, c'est pas moi qui mène, j'ai compris.
Je pourrais essayer une autre technique.
— Alors, que me vaut le plaisir de ton invitation?
— Pas nécessaire d'te foutre de moi.
— C'est pas ce que je fais, mais je ne comprends pas ce que je fais ici.
— J'veux t'parler d'Cole.
Mon cœur se serre au moment où son prénom sort de sa bouche. Je me rends compte finalement que je ne vais peut-être pas vraiment mieux si le simple fait de l'entendre le nommer me renvoie six semaines en arrière. Je me réfugie dans mon bol de café pour tenter de cacher mon malaise.
— J'sais pas c'qui s'est passé et t'as pas à m'le raconter, énonce-t-elle. J'te cacherai pas qu'j'ai sauté d'joie quand il nous a dit qu'vous étiez plus ensemble. J'tais enfin débarrassée d'toi.
— Sympa, rétorqué-je, je pense que je vais y aller.
— T'froisse pas, j'ai pas fini.
— Je ne suis pas venue ici pour me faire insulter Doris.
— J'te mets en contexte Marie. C'est pas parce que j'ai envie d'être ici que j't'ai invitée pour un café, continue la jeune femme.
Je reprends la torture de mes doigts en écoutant ce qu'elle me raconte. Elle m'explique qu'en effet, elle a pratiquement fait une fête à l'annonce de notre rupture, mais qu'au fil des semaines, elle a vu que le chanteur n'était pas bien. En fait, selon elle, le métalleux dépérit à vue d'œil. Il passe son temps chez Carter Corp., ou enfermé dans son studio à boire et essayer de composer tout en passant sa mauvaise humeur sur elle et Adam.
— Pourquoi me raconter tout ça? demandé-je sincèrement.
— Y'm'semble que c'est clair. Faut qu'tu lui parles.
Je hausse les sourcils, complètement abasourdie.
— Lui parler? Pourquoi je lui parlerais Doris? J'ai rien à lui dire, exprimé-je un peu à cran.
— Il le faut. C't'à cause de toi s'il est comme ça. C'tait pas la bonne décision à prendre, il s'en rend compte, répond-elle avec une moue antipathique. Et j'ai pas d'plaisir à t'dire ça.
— Oui merci, je vois. Par contre, ce serait plutôt à lui de faire les premiers pas alors, mais je présume que son orgueil l'en empêche.
— C'pas d'l'orgueil Marie. Cole pense qu'il est trop tard pour s'rattraper.
Pardon?
La bassiste se lève et prend sa veste avant de planter son regard jade dans le mien en mâchouillant sa lèvre.
— J't'aime p't'être pas, mais j'peux pas l'voir s'laisser mourir à p'tit feu comme ça. Prends l'temps d'y penser au moins. Salut!
Je me retrouve en tête à tête avec mon bol de café à me torturer l'esprit avec Colin.
***
Ça fait une semaine que j'ai pris ce maudit café avec elle. Assise sur mon divan, je tente de me concentrer sur le film d'action qui joue, mais mon cerveau ne cesse de penser à ce que Doris m'a dit :
« C'pas d'l'orgueil Marie. Cole pense qu'il est trop tard pour s'rattraper. »
Je me sens comme une enfant trop gâtée qui fait une crise pour un morceau de gâteau. Pourquoi? Pourquoi il est encore dans ma tête? Dans mon cœur? Presque deux mois que je ne l'ai pas revu et j'ai réussi à m'éviter toutes les questions douloureuses jusqu'à maintenant. Non, jusqu'à ce qu'elle m'invite. Merde! Tout ça, c'est SA faute! Je fixe mon cellulaire, mauvaise. Même la bouteille de blanc déjà bien entamée ne m'aide pas du tout. J'ai beau me mentir autant que je veux, je n'arrive pas à le sortir de ma tête et de savoir qu'il ne va pas bien me brise le cœur, encore une fois.
Qu'est-ce que je fais?
Les nuées éthyliques aidant sûrement, je saisis mon téléphone et le scrute intensément, comme si j'étais un maître Jedi et que j'avais le pouvoir de le faire sonner. Je lève les yeux au ciel, découragée par ma propre attitude et me cale davantage dans le canapé. Je comprends maintenant qu'il ne fera jamais les premiers pas, même s'il le voulait, alors je me décide à jouer le rôle de l'adulte mature et je réfléchis à la suite des choses. À moins que... Je regarde ma montre. 19 h 30. Je me lève, prends ma veste et me mets en direction de Chelsea.
Je fais les cent pas devant son appartement depuis plus d'un quart d'heure. Pourquoi te mettre dans des situations pareilles? Plus l'heure passe, moins j'ai de courage. Vaut-il vraiment toute cette torture mentale? Je me rends à l'évidence, la réponse est oui. Je suis amoureuse, toujours. Sortant mon cell de ma poche, je mordille ma lèvre et pianote rapidement un texto.
MARIE
[T'es chez toi?]
Bizarrement, la réponse ne se fait pas du tout attendre.
COLIN
[Qu'est-ce que tu me veux Marie?]
MARIE
[Réponds juste par oui ou non.
Est-ce que tu es chez toi?]
COLIN
[Ouais]
MARIE
[Alors viens m'ouvrir, il fait froid dehors.]
Les secondes s'égrènent pendant que mon cœur vacille, puis la silhouette du grand brun se matérialise dans la porte. Je cesse de respirer et me retiens pour ne pas lui sauter au cou. Étonné, il me dévisage un moment, se reprend et affiche un air neutre. Fidèle à lui-même, il m'accueille uniquement vêtu de son pantalon de coton noir. Aminci, encore plus pâle qu'à l'habitude, il a l'air épuisé. Même ses cheveux ont perdu de leur éclat. Le voir ainsi me fait un mal fou. Sourcils froncés, Colin n'a pas l'air franchement enchanté de me voir débarquer sur son perron.
Sous mon air bravache, je n'en mène pas très large. À l'intérieur, je suis terrifiée et anxieuse, mais ça, je le cache. Plutôt mourir que d'avouer que je me sens encore vulnérable face à lui. Après ce qui me semble être une éternité, le guitariste s'efface pour me laisser entrer. Je joue avec mes doigts et me dirige dans le salon. Des bouteilles d'alcool et des bouts de papier chiffonnés jonchent le sol. Je commence à croire que Doris dit vrai. Insaisissable, Colin se plante devant moi, les bras croisés et me fixe de son regard céruléen.
— Tu veux une bière?
— Oui, merci.
Je profite de ces deux petites minutes d'accalmie pour cogiter et tenter de mettre de l'ordre dans mes idées. Partie de chez moi plutôt vite, je n'ai pas vraiment pensé à la suite des choses. Colin revient et me tend la bière, que je prends. Gênés, nous nous observons un instant en chiens de faïence. Après avoir pris une longue gorgée, il m'invite à prendre place sur le fauteuil, loin de lui.
— Comment tu vas?
— Comme une fille qui s'est fait flusher* par l'homme qu'elle aimait, et toi?
Le développeur grimace avant de passer la main dans sa tignasse ébène, puis frotte sa cuisse. Il soupire et se décide enfin à me regarder.
— Qu'est-ce que tu veux Chaton?
— Ah non, tu ne m'appelles pas Chaton, Colin. T'as perdu ce droit le matin où tu m'as laissée seule avec mon billet de retour, craché-je virulante.
Il joue avec l'étiquette de sa bière semblant réfléchir à vitesse grand V.
— T'as raison Marie, alors je repose ma question. Qu'est-ce que tu veux?
— Comprendre Cole. On avait fait du chemin, ça allait plutôt bien non? Pourquoi tu ne m'as pas fait confiance? Pourquoi t'as pas eu confiance en nous? Je valais si peu à tes yeux, c'est pour ça que tu m'as laissée?
Il encaisse tout ce que je lui balance sans broncher, mais son regard est empreint de tristesse et le mien tend dangereusement à s'embuer.
— C'est justement parce que je tenais à toi que je suis parti avant de te faire du mal ou que tu décides de me quitter, murmure-t-il doucement.
— Mais Colin, tu n'as jamais pensé que j'aurais peut-être pu t'aider à traverser cette épreuve? Qu'à deux, ça aurait été plus facile? Je n'ai posé aucun geste qui aurait pu te laisser croire que j'allais partir, mais t'as préféré tout détruire parce que t'as eu peur!
J'inspire profondément et vide ce qu'il me reste de bière.
— C'était pas une bonne idée, soufflé-je avant de me lever.
— Pourquoi t'es venue?
— Parce que Doris m'a appelée.
Il me regarde, visiblement surpris.
— Elle s'inquiète pour toi et de ce que j'ai pu observer, elle a raison, continué-je en lui pointant le bordel autour. Elle croit que je suis la seule qui puisse t'aider, mais je ne vois pas comment je pourrais. Prends soin de toi Colin ok? finis-je la voix chancelante.
Je flanche...
Avant de craquer complètement, je me tourne et me dirige vers l'entrée, mais c'est sans compter sur le fait qu'il décide de me suivre. Ses longs doigts s'enroulent autour de mon poignet pour m'arrêter.
— Reste Marie...
Sa voix est si faible que je me demande un instant si je ne l'ai pas tout simplement rêvée. Je ferme les yeux au moment où je sens son souffle dans mon cou et qu'il laisse mon poignet pour entrelacer ses doigts aux miens.
— Pourquoi tu me fais ça Colin?
— Parce que je t'aime Chaton.
Sa révélation a raison de mes dernières barrières et je me laisse aller contre son corps.
— T'as pas le droit...
— Je sais, j'suis désolé.
Il expire, puis déglutit.
— T'avais raison sur toute la ligne. J'ai eu peur. Je n'ai jamais ressenti ça, pour personne! Ça m'a fait capoter**. J'ai vraiment cru qu'en fuyant, je te rendrais service, mais après, sans toi? Fuck... J'peux pas continuer sans toi Marie, impossible. Je sais que j'ai attendu trop longtemps avant de te le dire, que j'ai aucun droit d...
— Je t'aime Spencer!
— Quoi?
— T'es qu'un imbécile et moi je suis mordue et complètement amoureuse de toi.
Il dépose ses lèvres dans mon cou, je trésaille, puis me retourne. Ce que je lis sur son visage me souffle. Je n'ai jamais vu cette teinte bleutée dans ses yeux ni l'amour qu'ils dégagent.
— Tu proposes quoi alors?
— Qu'on commence par reprendre tout le temps qu'on a perdu. On verra pour le reste après.
Sa main toujours dans la mienne, il m'entraîne dans sa chambre où il entreprend de me retirer mes vêtements avec lenteur. J'en comprends que monsieur souhaite faire durer le plaisir et je sens l'excitation poindre aux creux de mes reins. Je me liquéfie tout en m'embrasant au fur et à mesure que ses mains se déploient sur mon corps.
— Tu m'as manqué Chaton.
— Tu veux dire que mon corps t'a manqué.
— Pas seulement... en fait tout de toi m'a manqué.
Je lui souris, malicieuse, avant d'emmêler mes doigts dans ses cheveux pour mieux les tirer. Je récupère son râle en plaquant ma bouche contre la sienne. Affamée, j'approfondis notre étreinte et y glisse ma langue avant de le mordre. Colin grogne et me pousse sur le lit. Il se défait de son pantalon pendant que je le détaille avec appétit et me relève sur mes coudes, un doigt dans la bouche. Il s'approche, souriant lascivement, telle une panthère guettant sa proie. Il empoigne mes chevilles et me ramène au bord du lit, caressant au passage chacune des parcelles de peau à sa portée.
— T'es magnifique.
— Et toi tu parles beaucoup.
Il arque un sourcil moqueur, commence à embrasser mes pieds, puis remonte jusqu'à l'intérieur de mes cuisses avant de bien se caler entre mes jambes. Je gémis légèrement en sentant son souffle chaud sur mon aine. Il plante ses iris dans les miens et j'aperçois leur teinte plus foncée, signe du désir ardent qui brûle chez lui. Sa main droite remonte le long de mon ventre laissant une traînée de frissons sur son passage, puis la gauche glisse sur ma vulve gonflée et humide. Un sourire entendu aux lèvres, Colin se rapproche de mon clitoris et le lèche. Mon corps répond à la caresse en se cambrant.
— Oui...
Le guitariste s'installe pour être à l'aise et en profite pour glisser un long doigt, puis un deuxième dans mon vagin toujours en me fixant de son regard de glace. Je mords ma lèvre inférieure et me laisse retomber sur les draps en ancrant mes mains dans ses cheveux soyeux. Colin gronde contre ma peau, me dévorant avec appétit, tantôt en léchant, tantôt en mordillant et tantôt en suçant mon clitoris qui se gonfle encore. Je râle, crie et sacre alors que son nom s'échappe de ma bouche à plus d'une reprise.
— Encore... Oui... Merde!!!
Il rit doucement et poursuit sa dégustation jusqu'à que je sois renversée par un orgasme puissant et libérateur. Il m'accompagne jusqu'au bout, puis satisfait, il porte les doigts à sa bouche avant de prendre mes mains pour me faire assoir sur le bord du lit.
— Et de un Chaton, susurre-t-il un sourire carnassier ourlant ses lèvres.
Enfoiré...
Taquine, je l'invite à se lever et fais de même avant d'entamer l'exploration de son corps à mon tour. Je laisse ma main descendre le long de son cou, de son ventre puis marque ses abdominaux de mes ongles avant d'empoigner son érection et de la masser vigoureusement. Mon pouce sur son frein, je monte et descends de manière soutenue. Le râle qu'il émet est si sexy que je m'embrase et mouille à nouveau instantanément. Je passe la langue sur sa mâchoire, puis je m'agenouille lentement devant lui avant d'embrasser le tracé de ses obliques et la ligne de poils bruns menant à sa verge gonflée.
— C'est à mon tour de te goûter Spencer.
— Oh, mais je suis tout à toi Chaton.
Je le pousse à s'assoir sur le bord du lit avant de le lécher de la base au gland. Le grand brun me regarde faire avec envie, s'humectant les lèvres au passage. Je poursuis ma caresse manuelle, le sentant durcir encore plus et je m'en délecte. Je replace une mèche rebelle derrière mon oreille et me penche pour le prendre en bouche. J'entame un lent mouvement de va-et-vient pendant que Colin grogne et place ses doigts dans mes cheveux pour mieux me guider. Je me cale à son rythme, y ajoutant un coup de langue par-ci et un peu de dents par-là. Il gémit et sa tête bascule vers l'arrière. J'apprécie le fait qu'il s'abandonne. Cela me donne l'illusion d'avoir un certain contrôle. Le silence s'installe et on n'entend que sa respiration qui s'approfondit.
— Marie...
Sa voix est grave et rauque tandis que son regard est brumeux et luit d'une lueur incandescente, quand il me prend par les épaules et me relève avant de s'étirer pour aller chercher un préservatif dans sa table de nuit. Il déchire l'enveloppe et se gaine. Sourire aux lèvres, je pose les genoux de chaque côté de mon amant avant de fondre sur sa bouche. J'y insère ma langue et pars à la recherche de la sienne, que je taquine et masse. Notre baiser est tendre, profond et empreint d'amour. Les sensations sont décuplées et une nuée de papillons virevolte dans le creux de mon ventre.
— Je t'aime Cole, je suis à toi, murmuré-je contre sa bouche.
Le métalleux m'examine en détails et m'embrasse à nouveau langoureusement pendant que je me glisse sur lui. Je soupire d'aise et prends une pause en le sentant complètement en moi. Je m'arque quand ses doigts agrippent la chair tendre de mes hanches et ondule, fougueuse, ne le quittant pas des yeux.
— Plus fort... C'est bon... Oui...
Colin me tient serrée contre lui, puis me mord le cou avant de descendre vers ma poitrine. La pointe durcie de mon téton entre les dents, il tire de façon à ce que la ligne entre douleur et plaisir soit maintenue. Je gémis, gronde et me cambre davantage, pour qu'il ait un meilleur accès à mes seins. Je continue d'ondoyer avec ardeur pendant qu'une douce chaleur s'insinue dans mon corps, signe qu'un deuxième orgasme me guette.
— J'en peux plus...
Rictus arrogant accroché aux lèvres, il n'en faut pas plus pour que le chanteur augmente la cadence et reprenne possession de ma bouche, tout en plaçant sa main sur mon clitoris turgescent. J'explose encore une fois entre ses bras, envahie de soubresauts pendant qu'il continue ses coups de boutoir, toujours aussi fier de lui.
— T'es prête pour le troisième Chaton? demande-t-il haletant avant de me déposer à quatre pattes sur le lit.
— Frimeur, chuchoté-je, comblée.
— Pardon? fait-il en me claquant une fesse avant de me pénétrer d'un long coup de bassin.
Un long gémissement rauque s'extirpe de ma bouche.
— Ouais, je préfère, feule-t-il posant une main sur ma hanche tandis que l'autre sollicite à nouveau ma vulve.
Il ne me laisse aucun répit et recommence ses coups de reins, mais de manière plus intense et plus profonde. Il passe sa main sur mon dos et ses cheveux viennent caresser mon épiderme. Seuls nos peaux qui claquent et nos souffles erratiques meublent l'espace ambiant. Colin me relève en mettant une main sur ma poitrine, puis mord mon épaule alors que je crie son nom une énième fois. Il me rend folle. Je tourne la tête et attrape sa bouche pendant qu'il continue de me tourmenter.
— Je t'aime Chaton, me susurre-t-il à l'oreille en continuant à me pilonner de façon rythmée.
— Cole...
Je suis à nouveau emportée par une vague de plaisir violente. Je le sens sourire contre ma peau puis il se tend, sacre et émet un long grondement sourd en me rejoignant. Essoufflée, en sueur et souriante, je m'affale sur le lit, épuisée, mais contentée. Je l'observe se lever pendant que je mordille ma lèvre.
Merde, j'en veux encore...
Il se recouche et dessine des arabesques sur mon dos. Une fine couche de sueur recouvre son corps et ses yeux brillent de mille et un éclats.
— Tu m'as vraiment manqué Spencer.
— J'ai vu ça oui, sourit-il narquois avant de me rapprocher de lui et d'embrasser mon front. Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais je suis content que Doris s'en soit mêlée.
Je contemple son visage en traçant la ligne de sa mâchoire, de son cou et de ses clavicules avec mon index, savourant le fait que la chair de poule se répande un peu partout sur sa peau.
— Pas autant que moi...
Je continue mes caresses en admirant son visage, puis dépose mes lèvres dans son cou en glissant mes mains sur le bas de son ventre. Colin m'offre un regard qui me laisse présager que la nuit sera courte, mais riche en émotions.
— J'espère que t'es en forme Chaton...
— T'inquiète pas pour moi, réponds-je frondeuse avant de me jeter à nouveau sur ses lèvres.
***
Les rayons de soleil filtrent par la fenêtre quand je suis réveillée par l'odeur de bacon et du café qui coule. Je me lève, enfile son t-shirt et le rejoins à la cuisine. Colin m'accueille avec une tasse de café et un sourire enjôleur.
— J'étais en train de me demander si je ne t'avais pas achevée cette nuit.
— Comment tu fais pour vivre avec une si grosse tête?
— Dis-moi le contraire.
Je tape sur son ventre pendant que le métalleux rit.
— N'empêche que t'as ronronné toute la nuit Chaton.
— Mais ta gueule Cole!! m'écrié-je en rigolant. T'es pas possible.
— Tournés les œufs?
— Oui, parfait! Tu veux que je t'aide?
— Non, prends ton café tranquille et laisse-moi faire.
Je lui souris avant de prendre place au comptoir. Je l'observe attentivement tout en sirotant mon breuvage. Il prépare tout, sort deux assiettes et vient s'installer près de moi.
— Bon appétit!
— Merci!
Nous commençons à manger quand la sonnerie de son téléphone nous interrompt. Le grand brun s'excuse, se lève et prend l'appel en s'éloignant. Quand il revient quelques minutes plus tard, il a les sourcils froncés.
— Ça va Colin?
— Oui... Marie, c'était le producteur. Il veut signer les Nightmareden pour l'enregistrement d'un disque et une tournée. On doit être à LA dans deux semaines.
Deux semaines? Mais on vient à peine de se retrouver.
— C'est génial! Je suis vraiment contente pour toi.
— Viens avec moi.
Je le dévisage interdite.
— T'es sérieux?
Colin me glisse sur ses genoux et m'embrasse tendrement avant de plonger son regard de glace dans le mien.
— Tu penses quand même pas que je vais te laisser à New York après t'avoir avoué que j'étais amoureux fou de toi.
— Je... Faut...
Il colle son front au mien et me murmure.
— Je ne peux plus me passer de toi. Dis-moi oui Chaton.
— Oui Cole, dis-je en l'embrassant passionnément. Oui, bien sûr que oui!
***
*Flusher : larguer, jeter (Merci Québec!)
**Capoter : flipper, vriller
Entête : Muse - Undisclosed Desires (ma chanson préférée de ce groupe)
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro