Chapitre 17
COLIN
La chaleur est accablante en cet après-midi de juillet. Ma peau est moite et mes yeux brûlent, mais je continue de glisser. On n'entend rien d'autre que le son lointain d'une balançoire qui grince , une voix qui m'appelle et mes rires d'enfant.
— Colin...
Je grimpe à nouveau à la structure et glisse encore et encore, n'entendant rien d'autre que cette maudite balançoire qui grince et cette voix qui m'appelle.
— Colin...
Le grincement se fait de plus en plus fort et toujours cette voix qui m'appelle.
Ma tête veut exploser.
— Colin
Cette voix qui m'appelle... la balançoire qui grince, vide... si vi...
— COLE!!!
J'ouvre difficilement les yeux, réveillé par les cris énervés de Doris en essayant tant bien que mal de faire abstraction du marteau-pilon qui s'est logé dans mon crâne. J'inspire lourdement, tout mon être me fait atrocement souffrir et en même temps, je tente de remettre en place tous les éléments de la soirée d'hier.
L'alcool, son arrivée, mon histoire, ses mots, les miens...
Elle est restée malgré tout...
Je jette un regard torve et peu amène à ma bassiste.
— C'est comme ça qu't'honores la mémoire de Josh? En ramenant ta pute dans ton lit?
— Qu'est-ce que tu fous ici Doris?
— J'v'nais m'assurer qu't'allais bien, crache-t-elle en toisant ostensiblement Marie, mais j'vois qu't'as pas besoin d'moi.
— Dégage, t'as rien à faire ici.
— T'es sérieux là? C'est bon Cole, va chier!
Sans un mot de plus, elle quitte ma chambre en claquant la porte. Je serre les poings et frappe violemment dans le lit.
—Fuck!
Je ferme les yeux et me pince l'arête du nez avant de la regarder. Elle m'observe encore endormie, ses cheveux à moitié dans le visage et l'air de se demander ce qui vient de se passer.
— Bien dormi? me demande-t-elle en arquant un sourcil moqueur.
Je me contente de grogner en roulant des yeux avant de me lever.
— Besoin d'un café, noir.
Je vais à la cuisine et vois l'étendue des dégâts en comptant les corps morts sur le comptoir.
Après tu te demandes pourquoi t'as un mal de tête carabiné.
— T'en veux un?
— Je ne suis pas obligée de rester Spencer.
— Tu veux un café ou pas?
— Oui, merci.
Je mets la machine espresso en marche, vais à la salle de bain chercher deux aspirines, me sers un grand verre d'eau et reporte mon regard sur la responsable des communications.
— Sur une échelle de un à dix, j'ai été con à combien?
Marie s'assoit au comptoir faisant mine de réfléchir. Ses yeux sont brillants et son teint rosé et frais. Mes yeux dévient vers sa bouche quand elle joue avec un de ses ongles.
— Je dirais 32, pourquoi?
Elle me sourit doucement avant de passer la main dans ses cheveux.
— J'ai le droit de te demander comment ça va aujourd'hui?
— Je suis obligé de répondre? demandé-je en sortant deux tasses de l'armoire.
— Non, évidemment.
Je ne m'attendais pas à déraper de la sorte hier soir et encore moins à ce que Doris se pointe sans s'annoncer ce matin. Cette fois-ci, je ne peux pas laisser passer par contre. Je fais couler les cafés et lui tends sa tasse. Nos doigts s'effleurent à peine, mais le contact me trouble toujours autant. Elle met ses deux mains sur la tasse, prend une gorgée en fermant les yeux et sourit. Quand elle les ouvre à nouveau, c'est pour me regarder.
Je pense que je n'aimerai pas ce qui va suivre.
— Tu vas faire quoi?
— Par rapport à?
Elle soupire et regarde par la fenêtre avant de me répondre.
— Doris...
— Je sais pas.
— Je ne veux pas de problèmes.
— Je sais.
Elle termine son café, se lève, dépose sa tasse dans le lavabo et vient à côté de moi. C'est la première fois que je remarque la ride qui creuse son front quand elle est soucieuse.
— Tu veux que je reste avec toi?
— Je pense que j'ai déjà assez abusé.
Elle pose sa main sur la mienne, empathique et remplie de compassion.
— Colin, t'as abusé de rien et j'ai pas fait grand-chose.
J'ai été le pire des imbéciles, elle est restée.
— Non, faut que je règle le cas de Doris.
Une ombre de déception traverse ses grands yeux pers, mais c'est mieux ainsi. Je n'ai pas l'habitude de m'ouvrir et ne peux pas passer la journée avec elle, c'est impossible. Je ne lui imposerai pas ce fardeau. Je ne veux pas.
— Ok! Merci pour le café.
Elle retire sa main, une sensation de froid m'envahit quelques instants puis se dirige vers l'entrée.
— Chaton?
Elle se tourne et me fixe un moment.
— Merci.
— C'est rien Colin. N'hésite pas à m'appeler si jamais tu changes d'idée ok?
Je hoche de la tête et la regarde partir avant me diriger dans la salle de bain. Une bonne douche froide me fera le plus grand bien. J'ose un regard dans le miroir et l'image que celui-ci me renvoie est pitoyable. J'ai le teint cireux, les yeux creux et la tête qui veut exploser. Les parfaits signes de la gueule de bois.
Bravo Spencer! T'as vraiment l'étoffe d'un champion.
J'entre dans la douche, ouvre les robinets et colle mon front sur la céramique froide laissant l'eau ruisseler sur moi et délier mes muscles endoloris. Cette journée s'annonce vraiment merdique sur toute la ligne.
Je vais devoir encore une fois expliquer à ma bassiste l'opportunité qu'ont les Nightmareden de faire partie de cet événement. Cette conversation me donne autant envie que de me faire arracher une dent, surtout aujourd'hui. Je frappe un coup sur le mur!
— Fais chier!
Je soupire, me lave rapidement et ferme le jet avant de sortir. Je tords mes cheveux et enroule la serviette sur mes hanches. En arrivant dans la chambre, je vois mon lit défait et repense à elle, qui malgré tout est restée. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, j'ai été particulièrement odieux.
Elle est différente...
Je chasse ces pensées en remarquant que mon mal de tête s'est presque résorbé. Je sors un jean noir et un t-shirt élimé gris foncé. J'attache sommairement mes cheveux en chignon et vais me faire un autre café. Je prends ma guitare acoustique, m'installe sur le divan et commence à gratter.
The worlds' a roller coaster
And I am not strapped in
Maybe I should hold with care
But my hands are busy in the air saying
I wish you were here
I wish you were*
Je pose ma guitare et prends mon cell pour envoyer un message. Je pense que le plus tôt je lui parlerai, le mieux ce sera. Elle ne peut être qu'à un endroit à cette heure.
COLIN
[Je serai chez toi dans 20 minutes.]
Je prends ma veste, mes clés, mon portefeuille, mon cell et sors. C'est une journée plutôt fraîche, mais ensoleillée. J'arrive à ma voiture, y monte et roule en direction de Hell's Kitchen.
Il aurait eu 29 ans aujourd'hui.
Est-ce que ce sentiment de vide disparaîtra un jour?
J'ai toujours eu l'habitude de me cloîtrer la journée de son anniversaire, principalement parce que ça me permet de cuver mon vin ou encore de passer plusieurs jours à boire et à baiser, mais étonnamment malgré un début de journée pour le moins chaotique, sa présence m'a réconforté. Je cherche encore les raisons qui m'ont poussé à l'appeler, parce que même si je me souviens à peu près de la fin de la soirée, le reste demeure assez nébuleux.
Sa chaleur, son odeur, son corps près du mien...
D'un autre côté, je comprends ce que Doris a essayé de faire, et même si elle a une clé, elle sait très bien qu'elle n'avait pas à débarquer comme ça. Sa jalousie maladive doit s'arrêter maintenant, surtout si peu importe ce qui se passe avec elle tend à se développer.
Ouais, t'es vraiment lendemain de veille toi...
Je me stationne sur la 44e Avenue, sors et marche jusqu'à chez elle. Je cogne à la porte et attends. Doris m'ouvre et me fixe un moment avant de s'effacer pour me laisser entrer. Elle n'est pas maquillée et une longue mèche rebelle retombe mollement devant ses yeux clairs. Elle porte un pantalon gris et un t-shirt avec un logo Anarchy in the UK noir.
Son appartement est petit, mais chaleureux. Les couleurs et la déco ont été choisies avec soin, tout comme les photos qu'on retrouve sur les murs. Doris s'assoit et je fais de même sans attendre d'invitation.
— Pourquoi tu voulais m'voir Cole? Tu m'as pourtant bien j'tée ce matin.
Droit au but.
— Tu m'expliques pourquoi tu t'es pointée sans appeler ce matin?
Elle plante ses yeux émeraude dans les miens.
— Parce que j'sais qu'c'est la fête de Josh aujourd'hui et qu'j'voulais être là pour toi.
— Tu sais très bien que je préfère passer cette journée seul.
— Et elle?
— On parle de toi Doris et de ton incapacité à te gérer.
— Mais Cole, j'ai pensé que t'aurais p't'être envie d'pas être seul. J'me suis aussi dit qu'j'étais bien placée pour t'comprendre et t'écouter.
— Tu aurais pu m'appeler.
— D'puis quand j'dois appeler?
Je pousse un profond soupir.
Pourquoi est-ce si compliqué?
- T'as d'jà r'marqué qu'j'suis TOUJOURS là pour toi? D'puis l'début? J'en ai plus qu'assez d'être toujours deuxième. C'est qui elle pour toi?
Je fronce les sourcils en la fixant.
— Doris, tu sais compter non? Tu me connais combien d'amis proches? Regarde-moi dans les yeux et redis-moi que tu ne comptes pas pour moi. Il n'y a qu'Adam, Matt et toi qui êtes proches de moi et il n'y en a qu'une qui me fasse chier autant.
Je prends une pause pour qu'elle comprenne l'étendue de mes propos.
— Par contre, si tu ne changes pas d'attitude, je n'aurai pas d'autre choix que de te remplacer.
— Tu peux pas m'faire ça Cole. C'est à cause d'elle?
— Non.
— J'te crois pas.
— C'est assez maintenant, je ne veux plus rien entendre! Tu te conformes ou je me trouve un autre bassiste.
La jeune femme me dévisage un instant les yeux remplis de tristesse et de colère, mais pour une fois, je suis très sérieux. Je n'accepterai plus qu'elle mette tous mes efforts en péril et qu'elle se comporte comme une garce avec Marie. Je ne comprends pas encore bien tout ce qui se passe, mais s'il y a quelque chose à gâcher, je serai le seul coupable.
— J'peux pas croire qu'tu fais tout ça pour elle.
— Do, laisse-la en dehors de ça, ça n'a rien à voir.
— J't'ai jamais vu comme ça.
— Comme quoi?
— Comme quelqu'un de mou.
— Assez! Tu sais ce qu'il te reste à faire.
Je me lève et la laisse. Je suis énervé et un peu confus. Elle a effectivement quelque chose à y voir, mais je ne serais pas un bon leader si je laissais ma bassiste continuer à se comporter de la sorte.
Décidément cette journée est merdique sur toute la ligne.
En retournant dans ma voiture, je n'ai aucune envie de rentrer chez-moi. Je décide donc de rouler jusqu'à Central Park. Après tout, elle m'a bien dit que je pouvais l'appeler au besoin, entre ça et aller la voir.
Une fois stationné, je sors de la voiture et marche jusqu'à sa porte. Je sonne, recule et attends. Marie finit par m'ouvrir, elle me dévisage un moment, les sourcils froncés. Elle a les cheveux attachés et des lunettes. Elle porte un legging noir qui souligne ses jambes et un grand chandail en tricot bleu.
— Colin, qu'est-ce que tu fais ici?
— Je m'ennuyais.
Elle croise les bras sous sa poitrine pas le moindrement impressionnée, ce qui me fait sourire.
— Mais encore...
— J'ai parlé à Doris.
— Et ça m'intéresse parce que.
— Chaton, la mauvaise foi te va pas bien, lui dis-je taquin. Tu me laisses entrer?
— Donne-moi une bonne raison, me répond-elle en se déridant légèrement.
Je lui souris en coin, m'approche d'elle et lui murmure.
— Parce que toi et moi on sait que t'en as envie.
— Tu me fatigues Spencer.
Elle entre à l'intérieur et je la suis. C'est un joli petit studio lumineux et la décoration minimaliste lui ressemble. Je passe mon doigt sur la table et l'inspecte.
— Ouais, c'est pas mal.
Marie me regarde en arquant un sourcil.
— On ne peut pas tous se payer un appart dans Chelsea Spencer.
— Dit celle qui a un appartement payé à côté de Central Park.
Je réussis à la faire sourire.
— Donc tu disais que tu as parlé à Doris.
— Tu n'auras plus de problèmes avec elle.
— Je le croirai quand je le verrai, me dit-elle.
Je ne peux pas la blâmer, ma bassiste ne lui a pas vraiment donné l'occasion de la croire jusqu'à présent.
— Tu t'es vraiment déplacé jusqu'ici pour me dire que tu avais parlé à Doris?
— C'est toi qui m'as dit de ne pas hésiter à t'appeler si j'en avais besoin.
Je m'avance lentement, un sourire enjôleur aux lèvres. Je crois bien que je ne me lasserai jamais de cette odeur vanillée et que dire du joli look de secrétaire qu'elle exhibe aujourd'hui.
— De m'appeler oui...
Je comble finalement l'espace entre nous et poussé par le besoin de remplir le vide qui m'habite, je la rapproche de moi en posant mes mains derrière sa nuque. Mon regard dévie alors sur ses lèvres charnues et excitantes et sans plus y réfléchir je l'embrasse. D'abord surprise par le geste, Marie semble saisie, mais devient de plus en plus entreprenante, ses mains s'emmêlant dans mes cheveux. Ma langue franchit la barrière de sa bouche pour aller caresser la sienne dans un besoin d'urgence qui me fissure les entrailles. J'empoigne ses cheveux de façon à lui faire relever le visage pendant que ma langue la déguste de l'épaule à l'oreille. Sa peau est douce et sucrée, exactement comme je me l'imaginais et ses plaintes étouffées me somment de continuer.
— Colin, je sais pas...
Ses mains glissent lentement le long de mon dos jusqu'à la couture de mon t-shirt alors que je suis parcouru de frissons. Elle le retire, me regarde intensément et l'envoie valser dans un coin du salon pendant que je la soulève de terre en lui mordillant le cou. Je recule tant bien que mal et nous assois sur le divan pendant qu'elle griffe mon dos du bout de ses ongles. Je laisse échapper un grognement sourd avant de lui retirer son chandail pour mieux mordre son épaule.
Marie me regarde un instant incertaine, ses yeux pers me fixent et au lieu de continuer, elle se relève, remet son tricot puis vient se rasseoir à mes côté.
— Tu me fais quoi là!?
— Ce n'est vraiment pas l'envie qui manque Colin crois-moi, mais c'est pas une bonne idée, pas maintenant.
— C'est pourtant pas ce que ton corps me disait il n'y a que quelques secondes...
Je la repousse, me lève et me rhabille en vitesse.
Depuis quand on me dit non?
— C'est bon, j'vais y aller, c'était finalement pas très brillant de venir ici ce soir.
— Attends Colin, me dit-elle en me retenant. Je sais que tu souffres, aujourd'hui plus qu'à l'habitude et que tu cherches seulement à combler le vide laissé par Josh. T'as pas besoin d'être cet homme-là avec moi, je veux être là pour toi. Je ne te juge pas.
Je fronce les sourcils en la dévisageant. Je plonge mon regard dans le sien et y lis toute sa sincérité et son inquiétude, la ride soucieuse sur son front en appui. Je sais qu'elle a raison, mais de l'entendre de sa bouche me fait mal, comme ce qu'elle me fait vivre en ce moment. Elle tend alors la main pour que je la rejoigne. Je soupire longuement avant de me rasseoir.
— T'as peut-être raison...
— Peut-être? me sourit-elle.
Je roule des yeux, mais souris.
— Je vais mettre un film, ça nous changera les idées.
Elle ouvre la télévision et choisit un film d'action sur Netflix, puis se réinstalle et m'enveloppe de ses bras comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. L'étreinte est douce et rassurante. Je me détends et me laisser aller.
Tu ramollis Spencer.
Nous n'avons finalement pas regardé le film, mais avons passé les heures qui ont suivi à discuter. Je lui ai raconté des souvenirs de Josh, les débuts des Nightmareden, mon entrée chez Carter. La jeune femme m'a écouté attentivement, mais s'est très peu livrée.
Je finirai bien par te faire parler.
— Au fait, je n'avais jamais remarqué que t'avais un tattoo, me dit-elle.
J'arque un sourcil moqueur en passant la langue sur ma lèvre inférieure.
— Je savais bien que t'appréciais ce que tu voyais.
Elle lève les yeux au ciel en me donnant une légère tape sur l'épaule.
— T'es vraiment con Spencer. Il signifie quoi?
— Mmhm?
— Le tattoo.
— L'anniversaire de sa mort, c'est un rappel. Comme ça, il est toujours un peu avec moi.
— Je comprends...
Elle prend ma main et entrelace nos doigts.
— T'as bien fait de venir me voir Colin.
— J'sais pas vraiment pourquoi en fait.
Oh mais tu le sais.
Puis, vers minuit je décide de rentrer, question de pouvoir me reposer un peu. Elle me raccompagne à la porte.
— Tu peux rester si t'en as envie.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je risque de ne pas être en mesure de me contrôler et tu m'as bien fait comprendre que ça ne se passerait pas comme ça.
Marie me sourit et me prend dans ses bras avant de m'embrasser sur la joue. Son contact est doux et apaisant. Je lui souris et passe délicatement mon pouce sur sa joue.
— C'est la première fois que je ne passe pas la journée de son anniversaire seul.
— Et ça t'a fait mal?
— Moins que je ne le pensais.
— Tant mieux alors.
— Bonne nuit Chaton.
— Bonne nuit Colin.
Lorsque la porte se referme derrière moi, une légère sensation de froid se fait ressentir.
Mais qu'est-ce qui m'arrive?
Je coule un dernier regard vers son appartement et retourne chez moi.
***
*Incubus - Wish You Here
Entête : Karkwa - Coup d'état
Merci MaverickHudson pour les échanges et les idées qui me permettent de retravailler. S_Whitebird pour les critiques constructives, les commentaires et le soutien. Ça me touche.
lil-ihana pour les rires, les conneries et les commentaires.
Sans vous, il n'y aurait pas d'histoire.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro