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Chapitre 16

MARIE

Je ne sais pas si c'est le morceau que je viens de jouer, le fait que je sente qu'il me comprenne ou simplement la façon dont il me regarde, mais je ressens le besoin viscéral de le toucher et de me perdre en lui.

Chaton...
Tais-toi Colin.

Je n'ai pas peur en ce moment, je surfe sur une vague d'adrénaline, poussée par le piano, sa présence et ma peine. La chaleur que dégage son corps près du mien ne fait qu'augmenter le feu qui me consume déjà et son odeur sucrée me donne de très mauvaises idées. Je me rapproche, pose mes mains sur sa nuque, l'attire vers moi et plaque mes lèvres contre les siennes.

T'es dans la merde!

D'abord doux et tendre, peut-être parce qu'il ne s'y attendait pas, le baiser devient urgent à mesure où ses mains glissent dans mon dos et sous mon chemisier. Je me détache un instant et il laisse échapper un grognement sourd. Je souris alors que ma jambe passe de l'autre côté du banc et m'approche encore plus près, mettant mes mains dans ses cheveux qui sont aussi soyeux que je le pensais. Il arque un sourcil en souriant de façon diabolique avant de fondre sur mes lèvres. Son baiser est dévastateur, enivrant et je me laisse volontairement prendre au jeu. Sa langue vient finalement à la rencontre de la mienne pendant que ses dents malmènent délicatement ma lèvre inférieure. Je savoure cet instant et m'y perds étouffant un gémissement quand il me soulève et me rassoit au-dessus de lui. Je ne suis plus que lave en fusion entre ses mains.

Colin finit par se détacher, lentement, le front collé au mien, le souffle court, les lèvres gonflées. Il prend mon visage entre ses mains, caressant délicatement mes joues avant de me replacer sur le banc à côté de lui.

Tu veux que je te ramène? me demande-t-il doucement.
Tentant, mais non merci. 

Il me sourit en coin, dépose ses lèvres sur les miennes une dernière fois avant de se lever.

Bonne soirée Chaton et merci.
Bye Colin.

— TU AS FAIT QUOI???? s'exclame ma copine.
— Lisa, tu pourrais le crier plus fort? Je crois que les gens de l'autre côté de la rue ne t'ont pas entendue.

Nous sommes installées à une petite table dans un café et heureusement que l'ambiance du midi est bruyante, parce qu'encore une fois, ma copine est tout en subtilité.

— Alors, c'était comment? me demande-t-elle un léger sourire aux lèvres.

Chaud, torride, sensuel...

— C'était... bien.
— Bien? Tu pourrais pas développer un peu ma chérie?
— Je sais pas Lisa, en fait, j'y ai pas pensé du tout. Je l'ai embrassé parce qu'à ce moment c'était naturel de le faire. Je ne comprends pas ce qui m'a pris... le piano, ses paroles, son regard, j'ai pas pu y résister.

Mon amie pose un regard bienveillant sur moi.

— Pourtant, c'est assez clair que vous vous attirez non?
— Si c'était si facile Lisa.

Je soupire longuement, effleurant mes lèvres du bout des doigts.

Qu'est-ce que tu m'as fait Colin?

Nous passons le reste de l'heure à rigoler et la petite blonde ne me questionne pas d'avantage sur ce qui s'est passé. Je l'en remercie silencieusement ayant déjà du mal à comprendre ce qui m'arrive sans avoir en plus à me taper la grande inquisition. En même temps, je suis contente d'avoir pu me confier à quelqu'un et je ne me voyais pas vraiment raconter tout ça à Matt.

Après avoir payé, nous retournons à Carter Corporation. J'avoue commencer à être stressée à l'approche du concert-bénéfice. Les répétitions au Bitter End se passent plutôt bien et l'entente avec le ténébreux leader des Nightmareden aussi à ma plus grande surprise. Nous avons réussi à trouver un terrain d'entente et les conversations, si on peut appeler ça des conversations, sont aussi plus faciles.

Je salue mon amie et retourne à l'étage de la Fondation. Absorbée par la lecture de mes courriels, je ne vois pas tout de suite Ryan quand j'entre dans l'ascenseur.

— Encore la tête dans le travail Marie?

Je lève le regard vers lui et souris.

— Excusez-moi Ryan, mais venant de vous, permettez-moi de rire un peu.

Toujours tiré à quatre épingles le jeune PDG me sourit doucement.

— J'ai bien reçu vos dernières avancées et j'en suis très satisfait, me dit-il.
— Tant mieux. Il reste encore beaucoup à faire, mais ça avance.
— On me dit que les répétitions se passent bien.
— On vous dit vrai. J'en suis la première surprise, mais tous les artistes sont très professionnels.
— Continuez votre bon travail mademoiselle, me dit-il en arrivant à l'étage de la Fondation.
— Merci Monsieur, bonne fin de journée.

Je sors et marche vers mon bureau, passe le reste de la journée à faire des suivis auprès de nos partenaires et à mettre à jour les différents plans d'action et de promotion liés au concert-bénéfice. Matt et Cynthia m'interpellent à différents moments pour demander des approbations et dans l'ensemble, tout roule rondement.

— Super travail vous deux, vous pouvez rentrer.
— Tu en as pour longtemps encore? me demande la jeune rédactrice.
— Il me reste à mettre le calendrier éditorial et le déroulement à jour et je pourrai quitter, lui réponds-je.
— On se voit lundi alors.
— Oui, bonne fin de semaine Cynthia.

Je me retrouve seule avec Matt.

— Alors des plans pour la fin de semaine Princesse?
— Pas vraiment, un peu de travail, du jogging, Netflix and chill, ce genre de choses. Toi?
— Je dois voir mon frère, grimace-t-il.

Je ne connais pas l'étendue des liens qui unissent Matt et son frère, mais je sais que leur relation est compliquée et qu'il n'apprécie pas vraiment d'en parler.

— Bonne chance alors. On se voit lundi.

Le graphiste ébouriffe mes cheveux en souriant avant de prendre congé. Il est près de 19 h 30 quand je quitte pour rentrer chez-moi. Je ramasse mes affaires et me prépare à partir quand mon cell vibre. Je regarde l'écran qui m'indique un appel de Colin.

— Depuis quand tu m'appelles Spencer?
— Faudrait que tu passes me voir.

Je fronce les sourcils agacée.

Depuis quand suis-je à son service?

— J'avais prévu rentrer chez-moi pour me faire couler un bain. Aller dans Chelsea ne faisait pas partie de mes plans.
— Marie, j'ai besoin de toi. 

Ce n'est pas tellement son genre. En plus, il y a quelque chose dans sa voix qui me dit qu'il est vraiment sérieux.

— Ok, laisse-moi passer à mon appart pour me changer et j'arrive.
— Merci.

Je saute dans un taxi pour que ça aille plus vite. En entrant chez-moi, je me rends à la salle de bain pour prendre une douche rapide, qui a au moins l'effet de me relaxer un minimum à défaut de ramener ma bonne humeur. Je me sèche et m'habille en vitesse avant de nourrir mon chat et de repartir pour Chelsea.

J'arrive devant son édifice et m'attends à tout. En plus d'avoir l'impression qu'il me fera perdre mon temps, j'avoue aussi redouter le fait de me retrouver seule avec lui.

Ok, arrête ça maintenant.

J'inspire profondément et sonne. Colin m'ouvre, uniquement vêtu d'un pantalon de coton foncé, il est complètement débraillé. Il jette sur moi un regard morne, ses yeux sont vitreux, sans éclats et je sens une forte odeur d'alcool qui émane de lui.

Il est saoul?

— Qu'esses-tu fait là? me demande-t-il en tanguant légèrement.
— C'est toi qui m'as appelée Spencer.
— J'ai fait ça moi?
— Tu as soi-disant besoin de moi...

Il passe une main sur son visage et dans ses cheveux avant de retourner dans son salon. J'entre et referme la porte derrière moi. Ce que je vois en arrivant derrière lui est désolant. Plusieurs bouteilles de bière vides gisent un peu partout tandis que sur la table, une bouteille de Chivas Regal est déjà bien entamée. Le chanteur titube et finit par s'asseoir avant de prendre une longue rasade de whisky. Je ramasse les bouteilles vides et les apporte sur le comptoir de la cuisine en me demandant pourquoi il m'a appelée. J'aurais eu tendance à penser qu'Adam, ou même Doris seraient mieux équipés que moi en ce moment.

— Laisse ça, c'est pas nécessaire.
— Je pense que si je veux pouvoir m'asseoir, faut que je ramasse les bouteilles, lui dis-je en souriant doucement.

Il grogne en roulant des yeux.

— Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi tu m'as appelée Colin?

Celui-ci me dévisage un moment pendant que mon cœur se serre. Il a les traits tirés, de grands cernes bleutés maquillent ses yeux et sa bouche est déformée par la quantité d'alcool qu'il a imbibée. Je m'approche et m'installe à côté de lui sur le divan.

— J'me souviens pas t'avoir appelée. Tu devrais pas être ici, j'suis pas une bonne personne.
— Qu'est-ce que tu racontes?

Il inspire profondément et prend une nouvelle gorgée avant de me répondre.

— C'est son anniversaire demain.
— L'anniversaire de qui?
— Josh.
— Je comprends pas, c'est qui Josh?
— Mon petit frère...

Le regard dans le vide, il commence le récit des événements qui le hantent.

— Pour la première fois depuis des semaines, ma mère, une junkie, avait décidé de nous emmener au parc un après-midi de juillet. Josh et moi étions si heureux, parce qu'on n'avait pas la chance de passer beaucoup de temps avec elle. La drogue était plus importante que ses propres enfants...

Sa voix est amère et pleine de haine envers cette mère qui n'en était pas une. Il serre les poings, les yeux toujours perdus dans le vide. Je ressens toute la colère qui l'habite. Comment une mère peut agir de cette façon? Ça me dépasse. Je pose ma main sur sa cuisse espérant l'apaiser un peu, mais il ne le remarque pas.

— Joshua jouait sur les balançoires pendant que je m'amusais en glissant. Je regardais ma mère de temps en temps pour m'assurer qu'elle était toujours là et c'est à ce moment que je l'ai vue suivre un homme derrière un buisson.

Il prend une nouvelle fois la bouteille de Chivas Regal avant de continuer.

— Josh m'appelait, il voulait que je le regarde, mais j'étais bien trop occupé à glisser, je m'amusais tellement et c'était son rôle à elle de s'en occuper!

Les mots se brisent dans sa bouche, ce qui me fait craindre le pire. Ses traits se crispent petit à petit et l'envie de le prendre dans mes bras me traverse l'esprit, mais la peur de le brusquer est plus grande.

— J'aurais dû lui répondre, aller le voir, l'écouter, m'en occuper.
— Colin...
— Au moment où elle est revenue, Josh avait disparu.

Il rit... un rire sec et sans humour.

— T'imagines pas l'engueulade à laquelle j'ai eu droit sur le chemin du retour et à la maison.

Il soupire vaincu... De le voir ainsi me brise le cœur.

— Cinq jours plus tard, la police nous annonçait qu'il était mort noyé dans un ruisseau attenant au parc. Il avait 4 ans Marie, 4 ans...

Je suis sans mots, je voudrais pleurer, mais les larmes ne viennent pas. Ma main est toujours sur sa cuisse et je la serre un peu plus.

Je comprends qu'il se sent responsable de la mort de son frère. Que depuis plusieurs années, il vit avec ce poids et cette culpabilité sur la conscience.

Un ange passe.

Ses traits sont durs et fermés, il ne bouge pas et fixe un point invisible devant lui. Ma voix se veut douce et rassurante quand je lui réponds.

— Tu n'étais qu'un enfant Colin, t'es pas responsable de ce qui est arrivé.

Il se tourne vers moi, me fixant d'un air mauvais. La veine de son cou palpitant violemment.

— Tu sais ça comment? T'étais là?
— Non, mais...
— On ferme sa gueule quand on ne sait pas de quoi on parle Cha-ton, me coupe-t-il aigrement.

Je prends sur moi, blessée par ses mots. Il est ivre, il ne pense pas ce qu'il dit, mais il n'est quand même pas le seul à avoir souffert dans la vie.

— T'as pas le monopole de l'enfance difficile.
— Parce que t'as tué ton frère aussi? me répond-il froidement.

Sa réplique me fait l'effet d'une claque à la figure. Pour une fois qu'il accepte de se montrer vulnérable, il trouve quand même moyen d'être ignoble. Je ravale ma frustration au même moment que ma répartie, me disant que de venir ici ce soir était une très mauvaise idée.

J'ai encore moins à me faire traiter de cette façon.

— Tu as de la peine? Ok! Tu te sens coupable? Je veux bien, mais TU m'as appelée pour que je vienne ce soir, pas le contraire. On se verra à un autre moment Colin, reste assis, je connais le chemin.

Il se lève, perd l'équilibre et jure. Je l'observe pour m'assurer qu'il ne tombe pas et me force pour ne pas aller vers lui.

— Attends Marie, reste.
— Donne-moi une bonne raison.

Il ferme les yeux un instant en soupirant.

— Toi... c'est toi qui m'as permis de recommencer à composer.
— Quoi?

Il essaie d'avancer lentement vers moi et comme il tangue dangereusement, je m'approche pour le soutenir et le ramener au divan pour qu'il se rassoie. Il met une main sur ma joue et la caresse de son pouce en me regardant droit dans les yeux.

— Le soir où je t'ai rencontrée, en revenant, j'ai composé le morceau que je t'ai envoyé. J'avais rien écrit depuis des mois.
— Colin...
— C'est rien, on pourra en reparler. J'pense que je serais mieux d'aller me coucher.
— Attends, je vais t'aider.

Je l'aide à se relever et le soutiens jusqu'à sa chambre où il s'affale lourdement dans son lit. Je vais à la salle de bain et reviens avec un verre d'eau que je place sur la petite table de chevet. Je m'assois sur le bord du lit, remonte la couverture sur ses épaules et replace une mèche derrière son oreille.

— Essaie de te reposer parce que ton réveil risque d'être brutal demain.

Je me relève, mais il m'attrape par le poignet pour me rasseoir.

— Reste...
— C'est pas une bonne idée.
— Je dors déjà.
— Colin...
— Mmhm?
— Pourquoi tu m'as appelée?
— Parce que quelque chose me disait que tu comprendrais.

Il m'offre un demi-sourire.

— Tu penses trop Chaton, dors maintenant.

J'abdique et m'allonge à ses côtés, gagnée par la fatigue, la lassitude et la panoplie d'émotions vécue ce soir. Il s'est paisiblement endormi dans un nuage éthylique, mais au moins, il n'y a plus de trace de douleur sur son visage. Je caresse doucement sa joue.

Qu'est-ce que tu me fais Colin?

J'essaie de faire taire la petite voix sournoise qui me dit de baisser ma garde auprès de lui et finis par m'endormir bercée par le rythme régulier de sa respiration.

***

— C'est comme ça qu't'honores la mémoire de Josh? En ramenant ta pute dans ton lit?

J'ouvre les yeux, tirée de mon sommeil par une voix remplie de colère.

— Qu'est-ce que tu fous ici Doris? grogne Colin, visiblement mécontent d'être ainsi réveillé.
— J'v'nais m'assurer qu't'allais bien.

Elle me toise avec dédain.

— Mais j'vois qu't'as pas besoin de moi, siffle-t-elle. Va chier Cole!

Sans un mot de plus, la bassiste quitte la chambre en claquant la porte.

***

Entête : Patrick Watson - Home

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