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2 - LA BOULETTE.

La nuit n'a pas été aussi reposante que je l'aurais espéré. Les mots d'Alec n'ont pas cessé de hanter dans mon esprit, m'empêchant de fermer l'œil. De son côté, Butcher m'a bien montré son mécontentement face à la tournure de la soirée. Depuis qu'il a mis ses pattes dans ma maison, il dort avec moi. Autant dire qu'il boudait fort ce matin, car je l'ai retrouvé devant la porte d'entrée. En me voyant, il est parti sans me saluer. À croire que même mon chien a pris parti.

Physiquement, je suis présente au travail, mais mon esprit est ailleurs. En vingt ans d'amitié, c'est la première fois qu'Alec et moi sommes en froid. Même si je l'évitais ces derniers jours, je vis très mal cette situation.

— Zoey, attention !

Lorsque la voix de mon patron me sort de mes pensées. Je tourne la tête, mais trop tard : une douleur vive saisit ma main et je crie.

— Putain ! C'est la troisième fois.

— Quelle idée d'attraper la buse à vapeur à mains nues aussi. T'es pas dans ton assiette aujourd'hui, qu'est-ce qui t'arrive ?

Sans aucune douceur, Sawyer tire sur mon bras et place ma main sous un jet d'eau froide. Je grimace en voyant la marque rouge se former dans ma paume. Mon patron, mécontent de mon silence, appuie sur la brûlure.

— Aïe ! Arrête, tu me fais mal !

— Si ça peut te ramener sur terre, tant mieux.

— T'es pas cool !

— Je suis ton patron et vieux en plus, donc la coolitude, c'est fini pour moi. Par contre, quand tu casses mes tasses et renverses un café sur un client, j'ai le droit de m'inquiéter.

Je soupire.

— Le ton est monté entre Alec et moi hier soir... J'ai pas été sympa et je crois qu'il m'en veut.

— Impossible ! s'exclament deux clients au bar.

— C'est pas à vous que je parle, bande de curieux ! pesté-je.

— Toute la ville sera au courant avant ce soir, autant nous en parler maintenant, réplique l'un d'eux.

Les lèvres pincées, je reporte mon regard vers mon patron qui tente de dissimuler son sourire sous sa moustache. Pour les amateurs de potins, Talkeetna est l'endroit rêvé. Dans cette petite ville d'Alaska où j'ai grandi, tout le monde se connaît. Même une tempête de neige n'arrête pas les messagers à cancan.

— Quoi ? s'exclame Jessalyn. Tu t'es brouillée avec Alec et tu leur dis à eux avant moi.

— Oh, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, rouspété-je.

Dans le coin, Jessalyn est l'une des rares femmes de mon âge. À l'origine, elle était venue pour s'occuper de sa grand-mère malade, mais elle a fini par aimer l'endroit et y a posé ses valises. Aujourd'hui, peu de gens restent à Talkeetna. Beaucoup partent pour Anchorage et ne reviennent jamais. Quant à moi, je n'y ai jamais mis les pieds, au grand dam de mes parents.

Contrairement à moi, Alec est parti poursuivre ses études. Ses quelques années loin de lui ont été un véritable enfer. Comme si c'était hier, je me souviens encore du jour de son départ. Pour la première fois, nos lèvres s'étaient rencontrées. C'était le meilleur baiser de ma vie.

Lorsque je l'ai rejoint pour lui faire une surprise à son anniversaire, il m'a présenté sa petite amie. Ce jour-là, quelque chose s'est brisé en moi. C'est la raison qui m'empêche de franchir le pas vers une relation plus sérieuse avec lui.

Depuis, je protège mon cœur. Je ne veux pas ressentir plus que de l'amitié pour Alec, de peur qu'il me détruise. Alec fait partie de ma vie depuis si longtemps que je connais bien son instabilité sentimentale. Il n'a jamais passé plus d'un mois avec une fille, et je n'ai pas envie d'être une autre case sur son calendrier, même si c'est déjà un peu le cas.

— Je ne comprends pas pourquoi tu refuses d'honorer votre pacte. C'est tellement logique que vous finissiez ensemble. C'est le seul mec avec qui tu as couché en plus, balance Jessalyn.

— Merci, Jessalyn.

— Vraiment, tu as couché avec lui ? se renseigne Sawyer.

— Un moment d'égarement, dédramatisé-je.

— Un moment d'égarement qui s'est reproduit plusieurs fois.

Cette voix, je pourrais la reconnaître à travers une foule en délire.

— Oh putain, la boulette, murmure Jessalyn avant de s'enfiler sa bière d'une traite.

Mal à l'aise, je tourne la tête et croise le regard d'Alec. En voyant l'éclat dans ses yeux, mon cœur se comprime. Il retire son cache-nez, puis son bonnet. Je prends le temps de l'observer, comme si c'était ma dernière chance de graver son image dans ma mémoire.

— Qu'est-ce que je te serre, Alec ? demande mon patron.

— Quelque chose de fort, s'il te plait, Sawyer.

— Quoi ? Mais il est trois heures de l'après-midi, précisé-je, surprise.

— Je sais, mais aujourd'hui, j'en ai besoin.

En réalisant que je n'ai pas mon mot à dire, je baisse les yeux en tortillant ma bouche dans tous les sens.

— Tiens, bois ça et dis-moi ce que tu en penses. J'ai fait importer deux caisses de rhum arrangé des Antilles. Ça te débouche un slip.

Mes paupières clignent face à l'annonce de mon patron qui remplit le verre d'Alec. Jessalyn, qui s'était éclipsée, fait son grand retour :

— J'ai trouvé de la crème contre les brûlures. Bon, par contre, faut vérifier la date du tube, il a l'air plus vieux que le propriétaire des lieux.

— Je ne sais pas ce qui me retient de te licencier, soupire le concerné.

— Tu m'aimes trop, réplique ma collègue amusée.

— Tu t'es brûlé ?

Le ton d'Alec est empli de panique. Je n'ai pas le temps de le rassurer qu'il s'empare de ma main pour l'observer. Le bout de son pouce contourne ma brûlure et mon corps frissonne à ce contact. Sentant que respirer devient compliqué, je retire ma main comme si ses doigts me brûlaient aussi.

Ma bouche s'ouvre et se referme, tandis que j'essaie de bredouiller des excuses, mais rien ne sort. Alec, surpris par ma réaction, semble perdu. Agité, il se lève, balance un billet sur le bar et quitte les lieux.

— Faut y aller là, intervient Sawyer.

— T'es sûr ? m'assuré-je.

— Dépêche-toi, il va partir, braille Jessalyn.

Je sursaute, puis me précipite à travers la salle et pousse la porte menant à l'extérieur. La neige tombe à nouveau et le vent s'est levé. Mon petit pull en laine ne m'aide pas à supporter le froid, mais je m'élance quand même vers le parking.

— Alec, attends !

Debout sur sa motoneige, il démarre en trombe, comme si ma voix ne l'atteignait pas. Ou peut-être qu'il ne voulait pas l'entendre.

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