Chapitre 7
Ainsi, la veille de sa première journée de cours, il ne dormit que très peu, bien que somnolant dans les environs de 4h du matin, il se réveilla efficacement avec une bonne séance d'entrainement et une douche (froide cette fois). Il était sur le point de rejoindre la grande salle quand Haru, le seul serpent de sa connaissance plus têtu qu'un âne se glissa sous sa robe d'Auror, malgré ses multiples protestations et tentatives de négociation. Quand il pénétra dans la pièce, une bonne partie des élèves présents se retournèrent sur son passage, le scrutant avec intensité. Tentant de rester impassible, il prit place aux côtés de son ancienne professeure de métamorphose qui elle aussi l'observait, les lèvres pincées, les sourcils légèrement froncés.
« Bonjour. Même avec 20ans de moins, l'animingus avait conservé son fort accent écossais.
- Bonjour.
- Votre première nuit au château était-elle à votre convenance monsieur Devis ?
- On ne peut mieux. Et vous, votre retour dans vos appartements était-il à votre gout ?
- Si on occulte le nouveau tableau offert par Dumbledore qui a un peu de mal avec le concept de silence, oui, on peut dire ça. Elle sembla hésiter puis se redressa, en indiquant, le ton plus ferme. En fait, je voulais vous parler. Je trouve votre tenue inadaptée pour la tâche qui vous a été confier. Harry écarquilla les yeux.
- Comment ça ? J-je portes pourtant l'uniforme lié à ma fonction
- À celle d'Auror, peut-être, mais ici vous êtes enseignant. Les enfants doivent se sentir capable de venir vous parler et pas bloqués par la barrière que cette robe dresse entre eux et vous. Certains d'entre sont intimidés, d'autre viennent de famille... réfractaires au ministère et ce n'est pas le bon message. Ils doivent être capable de venir se confier à vous et je pense honnêtement que votre uniforme les empêche de voir un vous un professeur comme les autres.
- C'est vraiment l'impression que je donne ? S'horrifia-t 'il. Je n'avais pas envisagé cette possibilité, navré, j'aurais dû y penser par moi-même. J'irai me changer avant mes classes. Assena-t 'il. Merci.
- C'est tout naturel. » Bien qu'elle tentât de le dissimuler, Minerva était surprise par le comportement du jeune homme. Elle s'était attendue à un refus catégorique comme chez O'brien ou encore une froide indifférence comme ça avait été le cas pour Scott mais contrairement à ses collègues, il avait tout de suite cerné le problème et accepter d'y remédier. Peut-être qu'en plus d'un fonctionnaire compétant pour leur enseigner la défense, ses élèves auraient un véritable professeur cette année.
À peine Sean eût-il consommé sa pitance qu'il se hâta de rejoindre ses quartiers pour enfiler son treillis qu'il dissimula sous une simple robe noire, de bonne facture néanmoins, qu'il compléta d'une légère cape en lin, parfaite pour la fin de la saison chaude avant de se diriger vers sa nouvelle salle de classe devant laquelle l'attendait probablement les cinquièmes années de Poufsouffle et Serdaigle.
La passivité dont ses élèves avaient fait preuve dès le début du cours l'avait rapidement crispé. Après une petite dizaine de minutes, il s'était décidé à y remédier.
Flashback :
- Bien, puisqu'apparemment ce que je vous raconte vous passes au-dessus de la tête, je vais vous demander de ranger vos affaires.
- Le cours est fini ? Exulta l'un des Poufsouffles.
- Ne vous faites plus naïfs que vous ne l'êtes. Mais puisqu'apparemment la théorie vous laisse de marbre, nous allons passez à la pratique. Une petite brune de Serdaigle se hissa sur sa chaise en levant le doigt, en proie apparemment à un questionnement existentiel.
- Mais, monsieur, comment voulez-vous que l'on pratique « la peur lier à la mort » ?
- Pour ça, je vais vous demander de sortir de la classe et de bien vouloir me suivre. »
Sans plus de protestations, les adolescents quittèrent le châteaux, accompagnés par leur enseignant qui les fit s'assoir à une vingtaine de mètres de la forêt interdite avant de les laisser là quelques secondes pour demander un coup de main à Hagrid.
« Il existe beaucoup de légende autour de la mort elle-même, je suis d'ailleurs certain que vous en connaissez quelque 'unes. Comme le compte des trois frères par exemple ou la légende du Sinisto, la plupart d'entre elles ne sont que la projection de cette peur universelle qu'est la mort. Pourtant, il existe plusieurs animaux, et créatures, qui sont intimement liés à cette étape de la vie et qui, dans notre esprit, sont forcément diabolisés. Vous avez peut-être des exemples ?
- Euh... la Banshee ? Proposa timidement une jeune fille
- Effectivement, 5 points pour Poufsouffle, autre chose ?
- Les cerfs blancs. Annonça fièrement un Serdaigle.
- Pas vraiment, les seuls liens qu'ils ont avec la mort sont de la pure superstition.
- Il y a les nains rouges aussi. Sembla se souvenir un autre Serdaigle.
- Ils sont en effet lier à la mort puisqu'ils en sont à la fois la cause et la proie. 5 points pour vous. Il n'y a rien d'autre qui vous vienne en tête ? Une main un peu hésitante se leva puis se baissa aussitôt. Oui ? Qu'est-ce que tu voulais dire ?
- Rien... ça va vous paraitre idiot. Rougit un jeune Poufsouffle.
- Il n'y a qu'en se trompant qu'on apprend et il me semble que vous êtes ici pour apprendre alors allez-y, je vous en prie.
-... L-les sombrals ?
- 5 points pour Poufsouffle, c'est tout à fait juste. Le félicita l'enseignant. Et c'est d'ailleurs d'eux que nous allons parler. Vous ne l'ignorez pas, les sombrals apparaissent à toute personne ayant assister à la mort de quelqu'un, ou quelque chose, un animal de compagnie, un grand parent, peu importe. Ce sont des créatures squelettiques à l'apparence décharnée mais non tout de même inoffensive. Vous vous demandez probablement « à quoi sert ce cours ? » et bien, toute l'année, je vais vous apprendre à combattre des créatures, des sorts, des maléfices potentiellement mortels et la seule façon de bien le faire, c'est de vous confronter à la mort. Toutes ses créatures de légendes dont nous avons parler ne sont pas forcément dangereuses mais elles ont toutes un lien étroit avec elle. Il faut que vous compreniez que la mort n'est pas tant terrifiante que naturelle pour que vous soyez capable de lutter contre elle sans cette peur ne vous fige et vous pousse à commettre des erreurs. Il fit une courte pause, observant les mines concentrées de ses étudiants. Je vais à tous vous jeter un sort qui permet d'accroitre votre vision, pas de panique, il est temporaire mais il va vous permettre de voir ce qu'Hagrid nous a apporté. »
Fin du Flashback.
Il ricana au souvenir des visages ébahis de sa classe en apercevant pour la première fois les sinistre équidé quand soudain, une éclaire de douleur traversa sa cicatrice le forçant à s'assoir à même le dallage du couloir, prostré, vulnérable, à la vue de tous. Ce genre de désagréments étaient, à son grand dam de plus en plus fréquent mais, merci mère magie, personne ne l'avait jamais aperçu dans une telle position de faiblesse. Il sentait jour après jour son lien avec Voldemort se renforcer et il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Il connaissait Tom, il savait ce dont il était capable et la perspective d'un Voldemort au sommet de sa puissance, conscient de sa présence et du lien qui les unissait le terrorisait.
Les maraudeurs étaient plus impatients. Ils avaient réussi à améliorer leur potion de telle sorte qu'elle permettait maintenant aux jeunes farceurs de déclencher les effets quand bon leur semblait. Ils avaient demandé aux elfes de discrètement versé la fiole dans le verre de leur nouveau professeur en leur faisant croire qu'il s'agissait d'un banal complément de vitamines. Peter et Sirius avait d'abord été contre l'idée mais leur nature maraudesque avait rapidement repris le dessus. Après tout c'était devenu une tradition pour eux de baptiser leurs nouveaux professeurs d'une farce digne de ce nom le jour de leurs premiers cours avec eux et ce n'était parce que le nouveau était un mec plus sympa que la moyenne qu'il allait déroger à la règle. Sean Devis n'avait qu'à bien se tenir... ou pas
Loin de cette atmosphère chaleureuse et malicieuse, assît sur le toit de la tour d'astronomie, le jeune Rogue réfléchissait. Depuis son plus jeune âge, il avait dû apprendre le sacrifice. Le sacrifice de sa propre santé, de sa propre vie sociale, de sa propre hygiène de vie. Il était pauvre, laid, et bien trop fier pour demander de l'aide à quiconque. Qui la lui aurait apportée de toute façon ? C'était bien plus rassurant pour les autres de l'imaginer si maigre à cause de sa carnation, son nez aussi tordu à cause de la génétique, ses vêtements aussi longs et défraichis à cause de sa pauvreté... c'était bien plus logique comme ça, alors qu'il n'y avait aucune logique derrière les coups d'un père. Les rares qui s'étaient risqués à regarder de trop près avaient tous fui ou presque. Et aujourd'hui, se retrouvait prisonnier, de deux fous épris des grandeurs à qui il avait sacrifié sa liberté. Il regrettait, évidemment, mais quand il avait rejoint le premier, il venait de perdre les deux constantes de sa vie. Il n'avait plus rien, ni amie, ni mère. Alors que tout aurait pu être si différent.
L'engrenage qui avait lancé la machine n'était au départ, rien de plus qu'une simple nuit d'hiver comme il en existe des centaines ou son géniteur était rentré ivre, furieux et... excité. Il imaginait sans peine les cris de sa mère ce soir-là, pour les avoir lui-même poussé à de nombreuses reprises. Mais cette nuit, ne fût, finalement, pas aussi banale qu'il ne l'avait pensé puisque quelques semaines plus tard, sa mère avait commencé à se réveiller avec la nausée, à ressentir des douleurs au niveau de la poitrine et à voir son ventre enfler, petit à petit. Le résultat était sans appel, Eileen Prince attendait un enfant. Severus aurait aimé s'en réjouir mais malheureusement, il ne pouvait pas faire comme si son père n'était pas concerné. Cet homme était si imprévisible, comment savoir la réaction qu'il aurait en apprenant la grossesse de son épouse, et comment gérerait-il le nouvel enfant ? Enfin, si sa mère arrivait à terme. Ce dont il doutait fort aux vues de la violence dont faisait preuve Tobias lorsqu'il « corrigeait » sa femme. Et puis, ils n'avaient déjà pas beaucoup d'argent, une bouche en plus à nourrir les propulserait probablement de la précarité à la misère. Sans oublier que, les bébés pleurent. Si l'enfant venait à réveiller leur père lors d'une de ses séances de décuvage, il ne faisait aucun doute qu'il redeviendrait enfant unique en moins de temps qu'il ne faille pour dire « Quidditch ».
Il avait imaginé bien des catastrophes mais comment aurait-il pu prévoir que les choses déraperaient à ce point ? En repensant aux évènements qui suivirent, il ne put retenir les larmes brillant dans ses yeux de ruisseler sur ses joues. Pendant des mois, dès que l'homme qui l'avait mis au monde tentait de frapper sa femme, l'adolescent s'interposait bien trop soucieux de la santé du bébé, le jeune homme qu'il était alors ne voyant pas la vacuité de ses pathétiques tentatives d'héroïsme. Il avait beaucoup souffert mais la santé de sa mère prévalait bien avant la sienne. Eileen et lui étaient allés voir un médicomage spécialisé pour les échographies et s'était avéré que l'enfant à naitre était une toute petite fille. Il s'était épris de tendresse pour ce petit être mais évidemment, il n'avait pas réussi à préserver la vie de sa sœur. Les épaules secouées de sanglots, Severus essayait de ne pas se noyer dans ses larmes, sa gorge serrée par la culpabilité qui lui tordait le ventre.
Il était sorti rejoindre Lily pour oublier quelques heures cet horrible été mais en rentrant chez lui, il avait tout de suite senti que quelque chose n'allait pas. La maison était vide, il n'entendait pas un son, pas même le bruyant parquet qui ne pouvait s'empêcher de gémir sous les pas de sa mère. Inquiété, il avait gravi les marches menant à la chambre de ses parents, espérant naïvement qu'Eileen se soit allongée quelques instants. Mais quand il l'avait découverte, gisant dans une marre de sang, un trou béant lui déchirant le ventre, il s'était laissé tomber, à genoux au côté de sa mère.
« Maman ? Maman ! Avait supplié le garçon aux yeux noir ébène. Réveille-toi ! Pitié ! » Aveuglé par la douleur de son cœur il était resté, prostré là devant le corps mort de celle qui lui avait donné la vie. L'enquête avait piétiné, faute de moyens, mais la sourire goguenard de son père et le couteau de cuisine de sa mère, taché de sang, n'avaient pas manqué de lui faire comprendre qui était responsable. On aurait pu croire que cette tragédie aurait bouleversé le voisinage mais... maintenant que ses hurlements avaient remplacé ceux de feu leur voisine, il n'y avait, pour eux, pas de gros changements, sans oublier qu'avec lui, au moins, il n'y avait pas de risque de finir avec un agaçant rejeton près à réveiller le quartier à toute heure de la nuit.
Amer et fou de chagrin, il ne s'était pas rendu compte de la présence de la seule personne qu'il ne pouvait pas tolérer qu'elle le voie dans cet état.
« Rogue ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? »
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