Chapitre 17
Sean parcouru la missive qu'il avait entre les mains avant de pousser un soupir résigné. Le corps enseignant organisait une réunion du personnel pour parler de l'attaque et des mesures à prendre en conséquence. Malheureusement pour eux, notre héro n'était pas dupe, il savait pertinemment que son coup d'éclat n'était pas passé inaperçu, les autres allaient forcément le cuisiner à ce propos. La réunion était prévue à 8h30 le jour même, il avait donc une petite heure pour se préparer. Un sifflement interrogateur raisonna dans la pièce.
« Dis-moi, jeune deux pattes, comment vas-tu expliqué à tes congénères ton comportement au banquet d'avant-hier ?
- Franchement Haru, j'en ai aucune idée. Je ne peux pas tout leur dire et je ne veux pas exposer ma vie privée. Ça va être compliqué.
- Je suis curieux de voir comment tu vas t'en sortir. Je peux venir avec toi ? Pour... observer.
- Haru, tu sais bien que les parleurs sont mal- vu chez les sorciers. Je ne peux pas me les mettre encore plus à dos.
- Je te promet d'être discret. Le reptile se mit à fixer Harry avec insistance.
- Tu essais de faire quoi là ? Demanda le jeune homme.
- J'essaie de te faire les yeux doux mais je ne suis pas sur du résultat.
- Bizarrement moi non plus. Il poussa un soupir. Tu as beau être un serpent, tu es de loin l'animal qui a le sang le plus chaud que je connaisse.
- Je te promet que je me tiendrais bien. Je serais tellement sage que tu oublieras ma présence.
- Si tu t'en prends à l'un de mes collègues, peu importe lequel, je te jure que je me désolidarise totalement de toi et tu devras sauver tes petites écailles tout seul.
- Rho, rabat-joie.
- Haru...
- Bon ok, je serais sage. Le serpent leva les yeux au ciel.
- Mouais, je compte sur toi. » Le professeur tendit son bras à son familier qui si enroula dans un sifflement appréciateur. Le survivant secoua la tête, amusé malgré lui par son ami. Il regarda l'horloge accroché à son mur. Il lui restait environ 45 minutes de paix avant de rejoindre ses collègues dans le bureau de Dumbledore. Il s'enfonça dans son canapé avant de prendre le premier bouquin à porter de mains.
Lorsque arriva l'heure de la réunion, le jeune homme se dépêcha de se rendre dans le bureau du directeur. Il était certain qu'il allait être au centre de toutes les attentions, si en plus il arrivait en retard, il n'allait pas s'en sortir. La pièce avait été réaménagée pour l'occasion, tous les meubles avaient été poussé contre les murs et seul une imposante table ronde trônait au centre de la pièce. Sean parcourut la salle du regard avant de s'assoir sur une chaise au hasard et sortit les quelques notes qu'il avait préparé. Rapidement, les autres professeurs arrivèrent et la réunion débuta.
« Bonjour à tous. J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là. Le regard de Dumbledore était sombre. L'attaque d'Halloween a miné le moral de beaucoup d'élèves. Beaucoup d'entre eux sont en deuil. Les tensions entre les différentes maisons sont à leurs paroxysmes. Il faut trouver une solution.
- Sauf votre respect Albus, je pense que l'entente entre les maisons n'est pas la priorité. La sécurité des élèves est menacée. Si... vous-savez-qui décide d'attaquer le château, mes collègues et moi serons bien incapable de déjouer ses plans. Nous sommes trop peu pour protéger un édifice de la taille de Poudlard. Il faut en avertir nos supérieurs. Soupira O'brien.
- Pff, foutaises. Pesta Scott. Sans une preuve concrète d'une potentielle menace, jamais ces gratte-papiers n'accepteront de déployer plus d'hommes.
- D'après ce que j'ai pu comprendre au banquet, il me semble que monsieur Devis ici présent a reçu quelques... informations à ce propos Ricana le professeur Vector. Tous les regards se tournèrent vers notre héros. On y est. Songea amèrement le garçon.
- La lettre que j'ai reçu provenait de Voldemort. Plusieurs hoquets de stupeurs procurèrent l'assemblée. Cependant, les menaces qui y étaient proférées m'étaient directement destinées. Rien de ce qu'il ne m'a écrit pourrait servir à convaincre mes supérieurs.
- V-vous, vous le connaissez personnellement ? Bégaya Chourave.
- Mieux que je ne le voudrais. Il poussa un long soupir. Entre... Tom et moi, c'est une longue histoire de haine qui a dépassé les champs de bataille depuis déjà un moment.
- Que voulez-vous dire mon garçon ? L'encouragea Slughorn toujours aussi avide de commérages.
- Ce que je veux dire professeur, c'est que les liens qui nous unisses lui et moi ne se limitent pas aux différentes batailles ni même à mes heures de services. S'agaça Harry. Je connais Voldemort, je sais ce qu'il pense, je sais ce qu'il aime, je connais ses croyances, son passé. Il en sait autant de moi, il connait les personnes qui me sont chers, il connait mes sentiments, mes convictions profondes.
- Vous étiez amis ? Se risqua Albus.
- Non, nous ne l'avons jamais été et ne le serons jamais. Tout ce que je peux vous dire c'est que nous sommes liés par quelque chose qui me dépasse complétement et le dépasse probablement tout autant. Il va chercher à m'atteindre. Le soir d'Halloween, s'il a attaqué ces deux villages en particulier, ce n'est pas par hasard... certains de mes proches y vivaient. Il voulait me déstabiliser en s'attaquant à ceux qu'il me reste. Les autres victimes, pour lui, n'étaient que des dommages collatéraux. »
Un silence pesant s'installa dans la pièce. Personne n'osait dire quoi que ce soit. Au bout de quelques minutes, Albus se racla la gorge, mal à l'aise.
« Soit. Dans ce cas, il faut trouver une solution pour les élèves, ça ne peut plus durer.
- Je suis bien d'accord. Toute cette histoire va finir par nous exploser au visage. Soupira la directrice des lions.
- Des suggestion ? »
Pendant que les professeurs réfléchissaient à une solution, le fruit de leur angoisse finissait d'achever la raison des élèves, enfin, de quatre élèves bien particuliers...
°°°°°°°°°°
Depuis que la nouvelle était tombée, James était devenu une épave. Il ne riait plus, ne jouait plus, le Gryffondor malicieux et farceur que tout le monde connaissait avait laissé place à une coquille vide. Les autres Maraudeurs étaient inquiets pour lui. Peter qui avait perdu son père l'an dernier tentait du mieux qu'il pouvait de le réconforter. Sirius, lui, essayait maladroitement de redonner son sourire à l'attrapeur. Remus était comme toujours là en soutient silencieux et physique qui valait mieux que n'importe quelle condoléance.
Le jeune Potter se sentait inutile. Pendant qu'il était au château à rire avec ses amis, sa mère se faisait tuer à l'autre bout du pays. Ses yeux noisette étaient brillants de rage. Tout ça à cause de ces sales Mangemorts. Il fallait qu'ils paient, il fallait qu'ils souffrent, il fallait qu'ils aient mal. Il ne pouvait pas laisser passer ça. Il vengerait celle qui l'avait mise au monde, il le jurait.
Malheureusement pour un certain Serpentard aux cheveux noirs qui passait par là, ce fut contre lui que cet état de fureur se concentra. La rage et la rancœur qui empêchaient l'adolescent de sombrer dans le désespoir avaient noyé son bon sens. Lorsque le sorcier aperçu le jeune Rogue en pleine conversation avec Lily, son sang ne fit qu'un tour. Comment ce sale hypocrite osait-il agir de la sorte ? Comment pouvait-il se permettre de la prendre dans ses bras alors qu'à peine un jour plus tôt ses Mangemorts d'amis assassinaient de sang-froid le père de la rousse ?
James n'y teint plus et se jeta sur le potioniste, il le plaqua au sol et lui colla son poing dans la figure. À partir de là, tout se passa très vite. Lily tenta d'arrêter le jeune homme mais le rat qui avait compris ses intentions s'interposa entre elle et son ami. Severus, lui, rendit presque immédiatement le coup à son ennemi mais avec deux fois plus de vigueur. Le cerf vacilla et le serpent en profita pour reprendre le dessus et se mit à califourchon sur lui. Il attrapa ses poignets pour l'immobiliser au sol mais Sirius, voyant que son acolyte perdait l'avantage, s'engagea à son tour tête la première dans la bataille.
Il sauta sur le Serpentard pour le dégager du jeune Potter avant de lui attraper les bras et de les lui tordre dans le dos pour le relever de manière à le mettre à genoux. Le lion en profita pour se relever un éclat de folie dans le regard. Il saisit les cheveux du brun d'une main avant d'enchainer les coups de l'autre.
« Tu as mal Servillus ? Tu veux que j'arrête peut-être ? Un regard noir « made in Rogue » lui répondit ce à quoi l'impétueux rouge et or répondit par un coup de genoux en plein dans la mâchoire. Tu te crois plus malin que tout le monde Rogue mais au fond, tu n'es rien, tu n'es qu'une souillure immonde et inutile. J'aurais dû te laisser crever il y a deux ans.
- James ! Arrête... Implora Remus qui était resté en retrait jusque-là.
- Le ferme Rem ! Claqua le sorcier. Tu ne vas quand même pas te mettre à défendre cette vermine ? Le loup baissa la tête, soumis. Les hurlements de colère de Lily avaient fini par attirer plusieurs curieux qui ricanaient devant la scène qu'y leur était offerte. La rouquine, elle, criait, frappait, se débattait de toutes ses forces mais rien à faire, elle n'arrivait pas à se défaire de la poigne du petit blond.
- Ça c'est pour ma mère, enfoiré ! » Des larmes de rages coulaient sur les joues de l'attrapeur. Le serpent, lui, tentait de ne pas s'étouffer dans son propre sang. Trop absorber par sa propre haine, James n'avait pas remarqué que l'assemblée qui s'était formée autour d'eux était beaucoup plus silencieuse. Il n'avait pas non plus saisi que les cris de la Gryffondor avaient cessé, mais il aurait sans doute été préférable pour lui qu'il se rende compte de la silhouette furibonde qui fixait la scène avec dégout. Une voix glaciale s'éleva dans le couloir.
« Monsieur Pettigrow, lâchez immédiatement miss Evans. Le rat poussa un couinement terrifié avant de relâcher l'adolescente qui se rua vers son ami. Sean l'arrêta d'un geste. Ne vous embêtez pas miss Evans, monsieur Potter ici présent va aider votre ami à se relever. Le lion, nonobstant le dégout affiché sur son visage, aida Severus à se redresser. Lily attrapa son bras et partit d'un pas rapide vers l'infirmerie en l'aidant à se maintenir debout malgré ses jambes vacillantes. Alors que la foule d'élèves commençait à se disperser, le professeur émit un claquement de langue agacé. J'enlève cinquante points à chaque maison de ce collège de lâches et je référerais de votre comportement inacceptable au directeur. Quant à vous messieurs les Maraudeurs, je vous félicite, vous avez gagné un rendez-vous privé avec moi à la fin de votre cours de métamorphose et que ce soit clair, je ne tolérerais aucun retard. Nous sommes d'accord ?
- Oui professeur Devis. Acquiesça piteusement le loup.
- Bien. Un sifflement furieux fit sursauter les élèves alors qu'un serpent coloré sortait de la manche du jeune auror. Le reptile ouvrit la gueule dévoilant deux imposants crocs luisants de venin. Oh et, Haru ici présent tient à vous faire savoir que s'il vous reprenait l'envie de vous attaquer à deux contre une personne désarmée, il se ferait un plaisir de rééquilibrer la balance. »
Sean se mit à siffler vers le serpent qui lui jeta un regard quelque peu déçu avant de retourner dans sa manche sous les regards médusés des élèves présents. Il prit sa baguette et d'un informulé fit disparaitre les traces de sang sur le pavé. Il se détourna de la scène dans un claquement de cape digne de son professeur de potions préféré. Ses pas raisonnaient dans les couloirs alors qu'il se dirigeait vers le bureau de Dumbledore. Il s'arrêta devant la gargouille.
« Tartelette meringuée. »
Il ne s'attarda pas devant le ridicule du mot de passe et gravit les marches quatre à quatre. Le directeur était assis à son bureau, son éternel sourire de grand père sur les lèvres. Les meubles avaient repris leur place dans la pièce tout comme le bordel organisé du vieux glucosé.
« Oh Sean, quel plaisir de vous revoir ! Un bonbon au citron ?
-Non merci Albus. J'ai à vous parler. Le vieil homme se redressa sur son siège, montrant à son employé qu'il avait toute son attention. Après notre petite réunion, je suis tombé sur une scène pour le moins dérangeante.
- Comment ça ?
- Un attroupement de plusieurs élèves s'était formé dans le couloir, je suis allé voir ce qu'il se passait et j'ai été dégouté. Le jeune Rogue était retenu au sol par Sirius Black pendant que James Potter le rouait de coups. Miss Evans était bloquée par monsieur Pettigrow pour l'empêcher de venir en aide à son ami. Plusieurs étudiants riaient devant la scène et monsieur Lupin qui, il me semble est préfet, regardait ses deux compatriotes avec un semblant de désapprobation dans le regard mais sans plus. Il n'est pas intervenu, il n'a rien dit et n'a pas daigné bouger le petit doigt. Au fur et à mesure du récit d'Harry, le regard du vieux directeur s'était fait plus dur.
- Monsieur Rogue va bien ?
- Miss Evans, l'a amené à l'infirmerie. Il n'était pas vraiment en bon état. J'ai enlevé cinquante points à chaque maison pour leur lâcheté. J'ai également convoqué le quatuor infernal dans mon bureau tout à l'heure.
- Je vais vous laisser vous charger de leur punition. Quant à moi, il est hors de question que je reste sans rien faire, je vais de ce pas aller informer leurs parents de leur comportement.
- Peut-être pas dans l'immédiat Albus. Je pense que le père du jeune Potter est déjà suffisamment accablé pour ne pas avoir en plus à s'occuper du comportement violent de son fils. Je déciderai ou non d'informer leurs parents en fonction des blessures de monsieur Rogue. Je verrai avec lui s'il souhaite que je convoque les parents.
- C'est vous qui voyez Sean. Le choix vous revient. Cependant, j'informerai les directeurs des différentes maisons de la situation. Il est absolument hors de question qu'un tel évènement se reproduise.
- Nous sommes d'accord. Je vous tiendrais informer. L'enseignant se retourna vers la porte, prêt à partir, mais Dumbledore l'arrêtât.
- J'ai une question à vous poser monsieur Devis. Voldemort, est votre ennemi ? Notre héro prit quelques secondes à répondre.
- Tout dépend de la définition que vous avez d'un ennemi professeur. Voldemort... a tué mes parents.
- J'en suis navré de l'apprendre.
- Il a tué mes meilleurs amis, les quelques proches qu'ils me restaient, mon parrain, mon mentor, ma femme, mon fils. Il a brisé des centaines de foyers et détruit des milliers de vies. Pour moi c'est bien simple, ce n'est pas un homme mais un monstre. Harry se tourna vers son ancien directeur, il hésita, puis finalement se lança. Lui et moi sommes liés par une prophétie : « Aucuns des deux ne peut vivre tant que l'autre survit. » Le vieux Gryffondor manqua de s'étouffer avec sa salive. Mettons-nous d'accord Albus, Tom n'est pas mon ennemi, il est ma Némésis.
- Votre but est donc de le combattre.
- Non, mon but est de le tuer. Un silence inconfortable s'installa. Dumbledore déglutit.
- Lorsque la guerre a débuté, et que certains partisans du seigneur des ténèbres ont commencé à infiltrer le ministère, j'ai pris une décision. J'ai décidé de créer une résistance secrète...
- L'Ordre du Phenix, je suis au courant. Les yeux du vieil homme s'écarquillèrent. Je vous l'ai dit, j'en sais plus que vous ne l'imaginez.
- Qui-qui vous l'a dit ?
- Voldemort.
- Il est au courant ?! S'horrifia le sorcier.
- Euh, plus ou moins. Il ne sait pas tout mais... une bonne partie.
- Les membres de l'Ordre sont-ils en danger ?
- En s'impliquant dans cette guerre ils l'étaient de toute façon, mais oui. Cette chère face de serpent les connait à peu près tous.
- Sait-il que nous avons un espion ?
- S'il s'agit comme je le pense de Severus Rogue, il s'en doute. Cependant, j'ai peut-être une idée qui nous permettrait de protéger monsieur Rogue et de garder notre espion. »
Le directeur s'affala sur sa chaise, sidéré. Toute l'avance qu'il pensait avoir pris sur le seigneur des ténèbres n'était enfaite qu'une illusion. Voldemort l'avait piégé pour lui conférer un faux sentiment de sécurité qu'il se serait ensuite fait un plaisir d'anéantir.
« Maintenant, si vous le permettez Albus, je vais me retirer. J'ai un rendez-vous. » Le roux hocha la tête encore hébétée. L'ex-attrapeur se retourna et prit la direction de son bureau.
Lorsque Sean atteint sa destination, les quatre lions patientaient devant son bureau. James qui était de dos ne l'avait pas entendu arriver.
« Il se prend pour quelqu'un d'autre ce prof ! On ne faisait rien de mal. On apprenait juste à ce parasite où était sa place. Il va encore nous rabâcher les oreilles avec des sermons débiles du style : « La violence c'est mal, les enfants, paix et amour. Même les ordures graisseuses ont droit à la pitié gnah, gnah, gnah ». L'adolescent avait volontairement prit une voix de demeuré et imitait son enseignant de manière grotesque.
« Monsieur Potter, puisque apparemment vous avez déjà une bonne idée du sermon qui vous attend, vous êtes libre de partir. Mais dans ce cas, vous ferez ce brillant résumer de ma pédagogie devant votre père et le conseil de discipline.
- Ça ira professeur. » Grommela le lion rouge de honte et de colère. Notre héro ouvrit la porte et la referma derrière les quatre lions.
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