Chapitre 16
L'attaque d'Halloween fut annoncée le lendemain dans le journal et avec elle, le nom des victimes. Que ce soit Lily, James ou même n'importe quel autre élève victime de la même tragédie, personne ne voulait y croire, ça ne pouvait pas être réel. Lily pleura beaucoup ce jour-là, James, lui, ne pouvait se résoudre à accepter la réalité. Sa mère, celle qui l'avait mise au monde, celle qui l'avait protégé, nourri, aimé, elle ne pouvait pas être morte. Elle n'avait pas le droit. Pas le droit de le laisser comme ça. Lily, résolument cartésienne, savait que comme tout être humain, son père était destiné à mourir, elle aurait tout de même préféré avoir une petite quarantaine d'année pour s'y préparer. Du jour au lendemain, elle était passée de l'adolescente insouciante qui riait avec ses amies en une belle soirée d'halloween à une jeune femme effondrée et brisée qui avait appris la mort de son père le matin même dans le journal.
La journée se passa dans un brouillard opaque pour les étudiants de la si célèbre école de magie, l'ambiance qui pesait dans les couloirs était oppressante et chargée de désespoir. Personne ne vit l'ombre du professeur Devis de la journée, même les professeurs ne savaient pas où était passé le jeune homme. Il était clair qu'aucun d'eux n'aurait pu imaginer où se trouvait réellement notre héros.
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Harry resserra encore la prise sur sa baguette. Son instinct lui hurlait de prendre ses jambes à son cou loin de cet endroit lugubre. L'Auror se tenait devant une bâtisse sordide et délabrée que le temps avait fini par réduire à l'état de ruine. Il prit son courage à deux mains et pénétra dans l'épave qui fut autrefois le prestigieux manoir des Gaunt. Le parquet sale et gondolé grinça sous ses pieds mais Sean n'y prêta guère plus attention et s'enfonça dans la maison. Il poussa une à une les portes du manoir laissant l'horrible douleur qui lui déchirait le crâne le guider vers l'horcruxe.
Lorsqu'il poussa la dernière porte, la souffrance fut telle qu'il dut retenir un hurlement de douleur, la pièce empestait la magie noire et on aurait presque dit que des volutes de fumées noires envahissaient l'espace. Le professeur s'avança lentement vers la petite table trônant au milieu de la pièce et s'empara du coffret posé dessus. Il ouvrit l'écrin et admira la beauté de l'abominable bague familiale. Soudain, Harry fut pris d'un violant frisson. Ginny... Ses yeux noisette pétillants, ses cheveux roux brillants, ses innombrables taches de rousseurs. Il la voyait, elle lui souriait malicieusement.
« Bah alors Potter, tu as trop peur que je te mette une autre raclée au Quidditch ? Tu n'as qu'à mettre la bague et on verra si je te rebottes les fesses. » Sean tenta de se raisonner, ce n'était pas Ginny, ce n'était pas sa femme, ce n'était qu'une illusion.
L'image se brouilla, ce fut au tour de Ron et Hermione d'apparaître sous ses yeux.
« Harry !
- Hermione ? La voix du sorcier était tremblante.
-Qu'est-ce que t'attends vieux ? Met la cette bague. Souris Ron.
- Ron, je ne...
- Harry arrête de te comporter comme un enfant ! Claqua une voix grave bien connue de notre héros.
- Sirius... De petites gouttes d'eau étaient apparues sous le coin de ses yeux.
- Je te rappelles que c'est à cause de toi que je suis mort ! Accusa le brun en lui lançant un regard mauvais. Qu'on est mort ! Hurla-t-il.
- Non ! C'est faux.
- C'est vrai et tu le sais. Tonna une autre voix à coté de Ron.
- Maman ? Cette fois-ci Sean ne retenait même plus ses larmes qui coulaient librement sur ses joues. Tu es là...
- Plus pour longtemps, à moins bien sûr que tu y mettes un peu du tiens et que tu enfiles cette bague. »
Le jeune homme approcha sa main tremblante du bijou. Ils avaient raison. Ses amis, sa famille, ils étaient morts à cause de lui. Il les avait tués. Cette bague lui offrait la possibilité de réparer ses fautes. Il rapprocha l'alliance de son visage. Elle était d'une beauté à couper le souffle, son éclat doré la rendait hypnotisant et incroyablement attrayante, elle l'appelait. Un autre frisson le parcouru et cette fois-ci, ce fut Severus qui apparut devant lui. Il leva les yeux au ciel, exaspéré avant de soupirer.
« Vos barrières Potter... Faites au moins semblant de les lever. »
C'était le signal d'alarme, il y a quelques années, lors d'un cours d'Oclumencie avec le potioniste, ils s'étaient tous deux mis d'accord sur une alarme qui se déclencherait lorsqu'une attaque mentale dirigée vers lui percerait trop ses barrières. Les protections d'Harry étant jugées insuffisantes par le professeur, il avait au moins tenu à ce que quelque chose prévienne son élève que son esprit était attaqué.
Le brun se ressaisit en un éclair. Ces personnes devant lui n'était qu'un mirage, une illusion. Jamais Sirius ne lui aurait reproché sa mort ou celle de ses parents. Il lui avait fallu du temps pour le comprendre mais ce n'était pas de sa faute si ils étaient morts. Ron, Hermione, Remus, Neville et même Severus, ils n'étaient pas morts pour lui mais pour leur idéologie, leurs convictions et leurs principes. C'était égoïste et profondément injuste de sa part de réduire leur sacrifice à sa petite personne Il ne pouvait pas les ramener à la vie mais il pouvait se battre en leurs noms et pour la cause à laquelle ils avaient dédié leur vie. Pour que leur sacrifice ne soit pas vain.
Le professeur lâcha l'horcruxe qui roula sur la table avant de tomber sur le tapis miteux qui résumait à lui seul la décoration de la pièce. Harry tituba puis s'écroula sur le sol, tremblant et en sueur, la respiration saccadée, encore sous le choc des visions qu'il venait d'avoir. Il patienta quelques minutes le temps que sa respiration se calme et attrapa l'alliance avec un morceau de tissu avant de la remettre dans l'écrin de velours noir et de placer la boite dans son sac. Sean sortit de la maison en marchant rapidement puis s'assura que personne ne le regardait avant de transplaner. Il apparut au milieu de la forêt interdite et prit sa baguette pour se repérer avant de pousser un profond soupire.
« Maintenant, c'est 1 partout face de serpent. »
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Severus avait toujours été mal à l'aise quand il était près de quelqu'un qui pour une raison ou une autre, pleurait. Son malaise était décuplé quand la personne en larmes était un ou une amie car cela voulait dire qu'il devait la consoler. Il avait toujours eu beaucoup de mal avec les modes de pensées et les émotions humaines. Depuis qu'il était enfant, il avait toujours appris à enfouir ses émotions, il ressentait donc un profond malaise lorsqu'il voyait une personne qui exposait sa vulnérabilité de manière si évidente. Mais, depuis que Lily avait atteint l'âge ou les hormones prennent le pas sur la raison et que ses amis de l'Impasse avaient suffisamment grandit pour mettre des mots sur leurs souffrances et exprimer tout ce qui n'allait pas dans le milieu de vie toxique dans lequel ils avaient grandi, il avait appris à réconforter les gens sans être trop... affecté. Le sorcier resserra encore un peu plus son étreinte sur le corps de son amie. Les épaules de cette dernière étaient secouées par les spasmes et de longues trainées de larmes inondaient ses joues.
« Pourquoi Sev ? P-Pourquoi ça fait si mal ?
- C'est normal d'avoir mal Lily, c'est ton père et tu l'aimais.
- Je sais ça ! C'est juste... c'est tellement...
- Douloureux ? » La lionne hocha la tête avant de se remettre à sangloter alors que Severus continuait de la bercer.
Plusieurs étudiants leurs lancèrent des regards peu amènes en passant près d'eux. Particulièrement les Gryffondor et les fans de James qui voyaient d'un très mauvais œil cette amitié « contre-nature ». Lorsqu'elle avait appris la nouvelle, le premier réflexe de Lily avait été le déni. Malheureusement, elle n'avait pas tenu très longtemps. Elle était allée retrouver Severus et lui avait sauté dans les bras avant de se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps. La jeune fille avait l'impression qu'un énorme poids appuyait sur son cœur et la faisait souffrir. Comment allait-elle faire maintenant ? Son père était mort. Elle ne voyait pas comment s'en relever.
Mais comme d'habitude il y avait Severus. Severus, le garçon qui avait toujours été là pour elle. Celui qui lui avait fait découvrir le monde merveilleux de la sorcellerie et qui lui avait expliquée qu'elle n'était pas un monstre. Celui qui avait été là pour la soutenir et l'aider peu importe les épreuves qui s'étaient présentées. Et encore une fois celui qui la rassurait, qui la réconfortait et le seul qui soit capable de trouver les bons mots pour l'aider alors même qu'elle endurait le deuil de son père. Elle savait bien que son ami n'était pas parfait, il était secret, froid, mystérieux, susceptible, cassant, solitaire, rancunier, il ne faisait confiance à personne mais au fond, la rousse était intimant persuadée que Severus était une bonne personne, bienveillante et attentionnée.
Depuis qu'elle le connaissait, il avait toujours fait preuve d'une force et d'un courage dont elle se savait incapable. Lors de leur première année, les Maraudeurs qui venaient à peine de se former avaient déjà commencé leurs blagues pourries qu'ils avaient rapidement déchainées sur toute la populace Poudlardienne. Mais au lieu de subir les farces et de chouiner quand elles tombaient sur lui tout en riant aux éclats quand quelqu'un d'autre en était la victime, Severus s'était vengé, il avait monté tout un plan et avaient ridiculisé les commanditaires de son humiliation. Les Maraudeurs n'en avait pas fait leur tête de turc, ils en avaient fait leur adversaire. Chaque blague le visant avaient été préparée, répétée et tout avait été prévu à la seconde près car le quatuor savait qu'à la moindre erreur ils le payeraient au centuple. Hormis lorsque James ou Sirius perdaient le control et l'attaquaient dans un couloir sur un coup de tête, toutes les attaques le visant étaient prévu. Le problème, c'étaient les autres élèves.
À force d'assister aux confrontations entre le méchant serpent et les gentils lions, ils avaient pris ces derniers pour exemples. Ils s'étaient mis à attaquer le Serpentard dès qu'il le pouvait, lançant un sort de manière anonyme le ridiculisant en public, l'injuriant dès que l'occasion s'en présentait. Le harcèlement que subissait Severus ne venait pas directement des Maraudeurs, il venait des crétins qui les suivaient sans se poser de questions et qui prenaient leurs paroles comme argent comptant. N'importe qui aurait craqué sous la pression, Severus lui, était devenu plus fort, plus puissant et plus dangereux attendant seulement l'occasion de se venger. Lily était tout simplement soufflée par la force de caractère dont faisait preuve le potioniste et elle l'admirait pour ça. Elle le voyait un peu comme un roc, fort et fier qui malgré toutes les attaquent qu'il subissait, restait là, droit et imposant.
Elle n'allait pas bien, son père était mort, elle avait mal, aucunes de ses amies n'arrivait à la comprendre mais au moins, elle l'avait lui, ce grand brun, têtu, solitaire, cassant et agaçant qui lui servait de meilleur ami et qu'elle aimait bien plus que n'importe qui.
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