Chapitre 9
Hé !
Un chapitre spécial Jared parce que c'est l'âme soeur de DD, si vous vous en souvenez 😎.
Bonne lecture mes petits chats !
***
JARED
En ce mardi matin, dans mon appartement fraichement acquis, situé en plein centre-ville, non loin de la maison de ma mère et Karl, et de ma DD jolie ainsi que de ma petite nièce, et c'était tout ce qui comptait, je déambulai à travers les cartons tout en buvant mon café pour me réveiller. J'étais fatigué.
J'étais réellement chanceux car je travaillais dans un lycée public, près de mon appartement, avec Lauren que j'avais rencontré à l'université et qui était devenue une très bonne amie avec les années.
J'étais professeur de mathématique et de sciences naturelles, pour mon plus grand plaisir. Ça avait toujours mes matières préférées. Alors les enseigner aux plus jeunes, tout en leur donnant envie d'apprendre, c'était le rêve.
Je récupérai mon sac sur le canapé que m'avait offert DD, il y a quelques années, à Noël, et quittai mon petit appartement cosy pour aller travailler.
Avant de prendre la voiture, je reçus un appel de Ston qui me rappela que ce soir, nous sortions avec Drew et Zeyn pour renouer le lien avec eux. Il avait enchainé tous ces mots à une vitesse affolante que j'avais arrêté de marcher.
Je l'entendis s'excuser derrière le combiné. Il était au bureau. Cet homme adorait travailler. Il travaillait pour un « oui » ou « non ». En même temps, il était doué dans ce qu'il faisait.
— J'ai complétement oublié mec, avouai-je.
Je n'avais plus pensé aux Davis dès lors que la responsabilité de DD avait été accompli. Zeyn savait qu'il était papa et Skyler allait apprendre à le connaître. Alors, tant que sa famille ne s'en prenait pas à la mienne, nous resterions courtois et tout irait bien.
— Je le savais ! éluda-t-il avec dédain. C'est pourquoi j'ai envoyé un message à Drew et à Zeyn. J'ai proposé un billard. J'ai besoin d'un billard. Ne me remercie pas, je suis clairement le meilleure, Red.
Je secouai la tête comme s'il allait me voir, mais que nenni. Cet enfant avait un égo démesurant.
— OK. Ça me va. Zeyn n'a pas refusé ?
— Arrête, me réprimanda Ston. Il n'est pas méchant. Il est même très sympa. C'est dommage que vous détestiez sans raison.
— Il a été un connard avec DD, soulignai-je.
— Drew aussi. Ils ont tous été des connards. Puis, elle aussi, elle a joué avec le feu, Jared. On le sait tous très bien et elle, la première. Elle l'assume totalement et c'est pour ça que DD est la meilleure.
Je cherchai les clés de ma voiture en insultant mentalement Ston. Il me faisait chier parfois.
— Ne m'insulte pas, je t'entends, connard. De toute façon mon poulet, tu n'as pas le choix là. C'est le papa de ma petite chérie, alors tu as intérêt à te tenir à carreaux ou je te boxe.
— J'ai peur Ston, m'esclaffai-je. Allez, je te laisse. On se tient au courant.
— OK. J'espère que tu vas enfin voir que ta copine là, Lauren Nicols est douce comme une pêche. Je suis encore choqué que vous n'êtes que des amis. Vous perdez du temps pour rien. Encore hier soir, vous êtes partis boire des verres avec vos collègues et tu as fini sur son canapé parce qu'elle a dû jouer au Sam.
— Eh bien, nous ne sommes pas tous comme toi, Ston. Nous sommes réellement des amis, lui répétai-je. Nous passons de bons moments ensemble.
— Ouais ouais. En parlant de nana, faut que je te parle de la mienne.
— Tu as une copine ? le questionnai-je en entrant dans ma voiture.
Ston, une petite amie ? Cela me faisait bien rire. Il ne jurait que par les petits contrats d'une nuit, si vous voyez ce que je veux dire. Il n'était pas prêt pour un CDI à temps plein. C'est ce qu'il disait.
— Oui, répondit-il d'un ton calme. Et c'est assez problématique. J'en ai marre de ne pas vous la présenter ...
— Oh. Et ce n'est que maintenant que tu me le dis ? Je suis vexé.
— Arrête de faire le fragile. C'est juste que là, elle et moi, c'est du sérieux. Tu comprends ? Au début, ce n'était pas le cas.
— D'accord. Écoute, quand tu seras prêt, je serai là. Nous serons là.
— Merci. Allez, je te laisse. Ciao.
Je raccrochai et démarrai. Vous vous demandez certainement pourquoi je n'aimais pas Zeyn.
Je ne l'aimais pas pour le simple fait qu'il avait un air victorieux partout. Et dédaigneux. Il était beaucoup trop sûr de lui et le fait qu'il masquait très bien ses émotions me laissait perplexe à son sujet. Les personnes comme lui sont les plus dérangés mentalement. Ils avaient toujours des plans pour s'en sortir peu importe les dommages collatéraux. Puis, avec December-Dan, il était clairement frappant qu'ils faisaient un couple du tonnerre. Ils pouvaient avoir une telle froideur tous les deux qu'on avait juste envie de disparaitre.
Mais, ensemble, ils pouvaient être destructeur l'un pour l'autre. Ils avaient un caractère tellement fort qu'ils allaient se bouffer s'ils étaient ensemble.
Ne vous méprenez pas, Drew aussi avait du caractère, sauf qu'il réagissait d'une façon qui déconcertait DD parce qu'elle ne savait pas comment réagir face à cela, ce qui n'était pas le cas avec Zeyn.
Ils réagissaient de la même façon et ça, c'est néfaste pour eux.
Par ailleurs, Drew était le genre de type à pouvoir canaliser December-Dan. Ça se voyait tellement que Zeyn s'emportait aussi facilement qu'elle. Et elle n'avait pas besoin de ça. Elle n'avait pas besoin de lui, elle n'avait besoin d'aucun d'eux d'ailleurs car Isaac était présent maintenant et depuis qu'il était rentré dans la vie à DD, elle avait changé positivement.
Isaac était un homme bien et il était irrévocablement amoureux de mon âme-sœur.
Bien que Drew soit un ancien ami et que Zeyn est une banalité pour moi, Isaac avait su la rendre heureuse comme ils ne l'avaient pas fait. Ça avait pris du temps, mais elle avait réussi à aller de l'avant. Il avait été là pour elle et si patient qu'il méritait son amour.
Bon, peut-être que le temps avait joué dessus et Skyler était là aussi, mais Drew et Zeyn manquaient de cette maturité à l'époque. Ils avaient probablement changé. Je ne pouvais pas juger sans connaitre. Ils étaient des hommes maintenant et peut-être qu'ils réagissaient différemment dorénavant. Ils avaient pensé à eux comme DD avait pensé à elle et ça, ce n'était pas bon dans une relation. C'est pourquoi, j'étais heureux qu'ils soient partis dans un sens. Mais, ils étaient revenus et désormais December-Dan faisait face à son passé.
Honnêtement, nous avions tous cru que ça serait terrible, la connaissant, mais étonnement, elle avait géré cette première étape avec succès. Et nous étions tous fiers d'elle qu'elle se soit débarrassée de ce secret. Cela me faisait à Gretchen.
Elle me manquait de temps à autre. Beaucoup moins qu'au début de sa perte, mais elle était toujours présente dans mon cœur. J'avais eu quelques relations brèves, mais rien de sérieux ou d'évident comme avec Gretchen. C'était dur. Vraiment ardu mais j'essayai. Il fallait que je passe à autres choses parce qu'elle n'allait plus jamais revenir.
Je devais définitivement avancer.
***
Dans la salle des profs, je saluai quelques collègues avant de me diriger vers Lauren qui parlait à un prof de sport qui avait clairement le béguin pour elle, mais il n'était pas trop à son goût et moi, ça me faisait rire, parce qu'il était jaloux de moi.
Alors qu'entre Lauren et moi, il n'y avait strictement rien, même si beaucoup pensait le contraire.
En me voyant, il préféra s'en aller, non sans me lancer un regard meurtrier et à elle, un clin d'œil significatif.
— Un jour, je vais lui refaire le portrait à ce type et ça va être difficile pour lui de fusiller du regard.
Lauren rit et me tendit ma tasse de café qu'elle avait préparé.
— Sois gentil et ignore-le. Allez, on doit aller travailler. Je suis fatiguée. Nous devrions sérieusement arrêtés de sortir après le boulot.
Je râlai mais en accord avec elle, car me presser pour rendre chez moi et me préparer, ce n'était pas facile. Nous quittâmes la salle des profs pour gagner nos salles de classe. Nous étions l'une en face de l'autre donc c'était super cool et pratique pour le déjeuner.
— Alors, ça a été ta correction des copies ?
— J'ai fini ce matin, répondit-elle. J'ai vu des horreurs en espagnol et en français que je suis restée traumatiser. Je sens que je suis d'humeur à leur donner un autre contrôle. Ils se moquent alors que c'est tellement génial de savoir en parler plusieurs.
— Et, qu'est-ce que je dois dire des maths et des sciences naturelles ?! Tu ferais quinze syncopes Lauren, ricanai-je. Bref, j'ai prévu un contrôle surprise.
— Ils vont te détester, dit-elle avant d'approcher la porte de sa salle de cours.
Je souris et lui fis un signe de main avant de rentrer dans ma salle où ils ne tardèrent pas à rentrer. C'était ma classe de terminale. Je n'avais pas souvenir qu'on soit aussi flemmards. Ils étaient très peu à l'écoute, à part lorsque je parlais de mes voyages et de ce qu'ils pouvaient accomplir. Étonnement, j'aimais beaucoup cette classe. La sonnerie retentit enfin tandis que je me préparai à présenter mon cours, lorsque je réalisai que je l'avais oublié.
Bon, ils l'auront ce contrôle surprise.
— Bien, installez-vous et sortez une feuille. Contrôle surprise au vue de vos dernières notes. Mais d'abord, nous allons faire quelques exercices pour essayer de sauver les pots cassés.
Ils se mirent à râler mais ils le firent quand même pendant que je distribuai des polycopiés.
— Allez magnez-vous !
— C'est juste injuste, déclara une certaine Alia. Il n'est que 9 heures 10, monsieur.
— En plus, ce n'est plus surprise, M'sieur, ricana un dénommé Pierre, beau gosse.
Ouais, c'était le gars qui avait la côte avec toute la gente féminine de son âge.
— C'est pour que vous anticipiez les révisions jeune homme et que ça vous réveille, répondis-je avec le sourire. Mary, au tableau, s'il te plaît.
C'était le cliché type de la jeune fille populaire, ayant connaissance de sa notoriété de son succès. Par contre, c'était une brune ténébreuse. Les gars de son âge bavaient littéralement devant elle.
Et dire qu'il fut un temps j'aurais peut-être agi comme ça et maintenant, ça me dépassait plus qu'autre chose que de voir ce scénario.
— Mais Monsieur ! se plaignit-elle en prenant une moue boudeuse. Je n'en ai pas envie.
— Arrête de faire des caprices et va résoudre la première équation.
— Elle est trop conne pour pouvoir la résoudre monsieur, la tacla une dénommé Ashley.
Des élèves gloussèrent et je roulai des yeux, face à la mine outrée de Mary.
Ashley était son ennemie. C'était la petite rockeuse, habillée tout en noir mais qui avait quand même son succès pour ses remarques tranchantes. Oui, les clichés avaient la dent dure. Même avec les années, certaines choses ne changeaient pas. Ce n'était pas des clichés mais la réalité du modèle scolaire américain dans la plupart des écoles.
— Ferme là sale moche ! Tu me donnes limite envie de vomir, se défendit sa rivale.
— Et moi, je suis habillée noire parce que je suis continuellement en deuil dès que je te voie, répliqua-t-elle avec un soupir.
— WOOOOOOOOOW ! s'exclamèrent les élèves.
— Bon, ça suffit ! les coupai-je. Tu dépêches Mary où tu sors de classe !
Elle soupira et alla faire l'équation demandée, qu'elle réussit après plusieurs minutes de dure labeur.
***
Je baillai une énième fois avec peu de discrétion ce qui m'attira quelques regards criminels.
Je ne pus réprimer mon sourire. Comme si mon bâillement allait interférer à leur réflexion.
Je savais très bien que 80 % d'entre eux allaient avoir des terribles notes et les 20 % restants allaient s'en sortir avec la moyenne et un peu plus, même si nous venions de faire des exercices. Mon téléphone vibra faiblement sur mon bureau ce qui engendra des soupirs de protestation. Je ne m'ennuyai jamais avec eux.
— C'est juste intolérable monsieur ! protesta Mary. J'ai besoin d'un silence religieux pour pouvoir répondre à vos satanées questions !
— Ouais ! appuya Pierre. Vous faites exprès de nous déconcentrer.
Elle lui lança un regard lubrique et il lui fit un clin d'œil.
Ashley fit mine de gerber face à leur « amourade ».
Je soupçonnai Ashley d'être amoureuse de Pierre mais bon. On savait très bien qu'elle n'allait rien faire pour lui dévoiler ses sentiments, dont elle n'avait peut-être pas conscience, alors elle se donnait à cœur joie de les tacler sans complexe.
— Je m'excuse Mary, je me ferai plus discret.
Elle pouffa avec dédain et mâchouilla son style avant de replonger sur sa feuille toujours blanche.
J'en profitai pour regarder mon message. C'était un message de Lauren.
De Lauren Nicols :
Ta classe est bien silencieuse alors que tu as les terminales.
Tu l'as fait ce contrôle surprise ?
À Lauren Nicols :
Et comment !
Ils sont anéantis ha ha ha ;).
Je reposai mon téléphone et remarquai un dénommé Kilian copier sur sa camarade de gauche sans gêne.
— Moins deux, Kilian !
— Quoi ?! Mais je n'arrive même pas à voir les réponses ! Penche un peu la feuille, l'intello.
Ma brillante élève Brittany se tourna brusquement et le toisa.
— Dans tes rêves, imbécile !
Les élèves s'écrièrent saisissant l'occasion de se dissiper.
— C'est qu'elle se rebelle BritBrit ! ricana Kilian.
Elle secoua la tête et tenta de se reconcentrer.
— Lâche là Kilian ! Allez, travaille un peu, intervins-je.
— Vous pouvez me mettre un zéro direct, dit-il avec un sourire.
— Moi aussi, dit Pierre.
D'autres « moi aussi » s'élevèrent et je soupirai en me levant de ma chaise.
— S'il vous plait ! Terminez vos exercices, ce n'est même pas compliqué. On vient de le faire.
— Mais laissez tomber M'sieur ! râla Pierre. On n'a pas appris en si peu de temps.
— En même temps, tu dois préférer apprendre des choses inutiles comme te taper des meufs que réviser. Il pense clairement avec ce qu'il a entre les jambes monsieur Carter. Abandonnez avec ce type.
— OUHHHHHHHHHH !
Certains se tapaient dans les mains face au commentaire acide d'Ashley. Pierre serra les poings et la pointa du doigt.
— Toi, je vais te retirer tes piercings de gothique ! Ce n'est même pas joli.
— Bah viens ! Je vais faire de la sorcellerie après ton attaque. Puis, je ferai disparaitre le peu de ce que tu as dans la tête et entre les jambes !
Elle lui lança un clin d'œil et certains la félicitèrent.
Pour une fois, Mary ne dit rien, concentrée sur l'unique réponse qu'elle avait trouvée.
Je me retins de rire et demandai le calme encore une fois.
Heureusement que ça allait bientôt sonner. Cette première heure de cours était épuisante.
— Bon, Ashley tu te tais et Pierre aussi. Sinon, je vais bien me faire plaisir sur vos livrets pour la fac !
Je me rassis et Mary en profita pour lever la tête et elle me sourit d'une manière tout sauf platonique.
— C'est une réplique outrageusement pervers monsieur ! Vous savez que la plupart des filles vous trouvent sexy ?!
Je secouai la tête avec le sourire, n'étant plus gêné par ce type de commentaires depuis que je faisais enseignant.
— OK Mary ! Merci de ton intervention divine, déclarai-je prêt à me lever.
— Vous avez une copine monsieur ? me demanda une des amis de Mary qui s'appelait Anna.
— Moi, je serai vous monsieur, je me taperai des meufs tous les jours ! clama Pierre avec le sourire. Les beaux gosses comme nous, ça se comprend !
Il osa me faire un clin d'œil. Ah là là ! L'âge de la perdition.
— On ne parle pas des filles comme ça, c'est irrespectueux Pierre. Est-ce que tu as conscience que les femmes souffrent de cette misogynie et ...
— Vas-y ! Il fricote avec la bombasse de madame Nicols ! rétorqua Kilian.
— Ouhhhhhhhhhh ! Y'a de l'amour dans l'air.
Je sentis le sang affluer dans mes joues, gêné par la tournure des évènements.
La sonnerie retentit enfin et ils me donnèrent leur copie tout en accourant vers la sortie.
Je me permis d'hurler qu'il allait compter dans la moyenne même si je savais que ça n'allait pas être le cas au vue des résultats.
Lauren apparut avec le sourire. J'étais heureux que ça soit la pause de 10 heures. Je rangeai les copies et lui dis qu'elle avait porté l'œil à ma classe, ce qui la fit rire.
— Ils étaient tout calme et à la fin, incontrôlable !
— Je suis une sorcière à mes heures perdues.
Je me mis ma veste et pris mon téléphone.
— On devrait moins trainer ensemble, tu sais, dis-je en quittant la salle de classe sur ses talons.
— Ah oui, pourquoi ?
Je fermai ma salle et la suivie en direction de notre salle des profs.
— Des rumeurs courent sur une potentielle relation entre nous deux.
— Oh ! fit-elle semblant d'être surprise. En voilà des rumeurs !
— Qu'en pensez-vous ?
— Étant donné que nous sommes assez potables comme enseignants et le fantasme de bien des élèves, sans être prétentieuse bien sûr, nous alimentons leur petite vie d'adolescent d'imaginaire.
— Très bonne argumentation mademoiselle.
Nous rîmes à nos conneries. Franchement, tout n'était que plaisanterie et légèreté avec elle.
Elle me donnait un grand bol d'air à chacun de nos moments.
— Entre nous, j'ai vu des tas d'histoires sur moi ici alors, je n'y fais plus attention. Puis, ça ne me gêne pas d'être associée à un beau gosse qui alimente les fantasmes des petites jeunes filles sur les relations prof-élève.
Elle m'ouvrit la porte de la salle avec un petit rire. Puis, elle s'en tapait de la galanterie et du romantisme. Du moins, un peu. Elle avait beaucoup de points communs avec DD.
— Loin de moi cette idée. Je tiens trop à mon travail pour risquer cela.
— Je sais Jarred. Je te taquine.
— J'aime bien quand tu me taquines.
Elle me fit un clin d'œil, espiègle.
Je l'adorai cette femme.
***
Comme chaque mardi, pour 16 heures, je retrouvai DD, Sara et Marysa pour prendre un petit goûter. C'était notre petit moment à nous quatre. On se racontait nos vies et nous discutions de l'avenir.
Ce soir, ça sera particulièrement du mariage de ma chère sœur comme depuis quelques mois et peut-être du fait que j'allai revoir les frères Davis.
Je ne me voyais pas lui cacher ça.
Mon portable ne cessait de vibrer. Et ça m'agaçait parce que je savais que c'était elle, mais je voulais finir de corriger mes copies dans cette salle des profs où je n'étais qu'avec Lauren qui en faisait de même.
D'ailleurs, elle finit par prendre mon téléphone pour me le tendre.
— C'est un message de DD. Qu'est-ce que tu attends pour lui répondre ?
Je récupérai mon téléphone et je lus son message.
De DD LAWSON ❤️:
T'es où ?
On t'attend sur la terrasse du Plaza mec !
Magne tes fesses on a faim ! Je te déteste attendre et tu le sais.
PS : Je t'aime mais dépêche ! ;). Et un bisou à Lauren de notre part.
Elle peut venir si elle veut.
Je souris bêtement et lui répondis donc que nous étions en route.
— Lauren, je te propose de finir de corriger tes copies au Plaza avec nous, dis-je en commençant à ranger mes affaires.
— Quoi ? Comment ça ?
— Je retrouve les filles comme chaque mardi, lui rappelai-je. Tu pourras mettre tes écouteurs si tu veux. Mais les filles ont proposé que tu viennes.
Elle me regarda quelques secondes avant de réaliser que je lui imposai carrément l'idée.
— Oh. OK.
Elle se leva donc et commença à ranger ses affaires et ce fut à mon tour de réaliser que je n'avais pas à lui imposer de venir.
Cela pouvait lui rappeler des mauvais souvenirs de son passé ...
— Lauren, je suis désolée. Si tu as autre chose de prévu, il n'y a aucun problème. Je n'ai pas à t'imposer de venir avec moi et ...
Elle posa un doigt sur mes lèvres avant de le retirer, légèrement gênée. Ses joues se tintèrent d'un joli rose et à cet instant, je la trouvai tellement jolie que j'avais envie de la prendre dans mes bras, mais je me contins. Nos seuls contacts se résumaient à nos accolades et c'était tout. Du coup, ce geste assez intime était surprenant.
— Je sais à quoi tu penses Jared et ça va. Je t'assure, insista-t-elle en plongeant son regard dans le mien. Puis, j'aime réellement la compagnie de ta grande famille peu ordinaire, ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin. Ça m'évite de penser au passé. Et toi, malheureusement, je vois parfois que tu es mélancolique d'un passé qui ne sera jamais présent ou futur. On parle tout le temps de moi et de ce que j'aime ou je n'aime pas. Tu es très bienveillant avec moi et ça me touche énormément de me sentir protéger et autant entourée. Mais toi, je ne connais juste ta surface et pas réellement ta profondeur.
Je la fixai, hébété par ce qu'elle venait de dire. Elle ne me lâcha pas du regard pour autant attendant un retour de ma part. Elle m'avait très bien observé et je ne m'étais même pas rendu compte qu'aux yeux des autres, je pouvais paraître, réservé alors que ce n'était pas vraiment le cas. Je me préoccupais des autres pour ne pas penser à mes incertitudes.
— Je sais qu'aussi, tu penses toujours à elle, Gretchen. Surtout lorsque tu vois ta sœur avec son futur mari.
Après nos années à la fac, j'avais fini par avoir confiance en elle, comme elle avait très rapidement eu confiance en moi. Je lui avais donc révélé ma peine de cœur qui ne guérirait jamais et qui n'était autre que Gretchen. Bien sûr, je ne lui avais pas raconté de quelle façon façon funèbre elle était morte, car elle ne savait pas que nous étions une famille d'agents et aussi, je n'avais jamais raconté ce cauchemar où ce moment se rejouait. Je voyais DD retourner dans la salle pour tenter de la sauver mais malheureusement, je les perdais toutes les deux. Je me réveillai en sursaut et plein de sueurs.
— Je sais bien, qu'elle ne reviendra pas, dis-je d'une petite voix.
— Elle ne reviendra pas, répéta-t-elle d'une voix douce et réconfortante, mais comme tu es là, continue pour elle. Je te comprends. Je sais à quel point c'est difficile de ... de ne plus penser à une personne qu'on aimait comme jamais.
Sans hésitation, je lui pris sa main que je pressai. Ça se voyait qu'elle était encore meurtrie par son passé. Son histoire était juste affreuse et avait renforcé ce sentiment de protection que j'avais pour elle.
— Certes, cet homme a failli me détruire et Dieu merci, il est en prison aujourd'hui. Mais ne pense jamais que tes actions Jared, sont semblables à lui. Je me suis mariée, naïvement à 18 ans, à un type de 25 ans qui avait ses démons et qui n'était pas prêt de changer.
Je la scrutai tandis qu'elle poursuivait.
— Je croyais au prince charmant. Je pensais qu'il l'était. J'étais amoureuse. Terriblement amoureuse.
Heureusement que leur histoire fut courte et qu'elle avait repris le cours de sa vie en réintégrant l'université.
— Ne te sens pas coupable, Lauren, il est à sa place là-bas, insistai-je en relevant sa tête.
Elle hocha la tête et se mordit fortement la lèvre inférieure.
— Il te battait, il a failli me tuer, il est malade, c'était un pervers narcissique et la liste est longue, ajoutai-je. Il mérite cette justice.
Je plongeai mon regard dans le sien emplie d'une immense tristesse. Ses yeux se baignèrent rapidement d'une pellicule d'eau qu'elle tenta de me cacher en tournant la tête. Ce type était toujours là dans son esprit. Qu'est-ce que je le détestais ! Les hommes comme lui ne méritaient pas des femmes comme Lauren. Ils étaient tout simplement des montres. C'était un monstre.
Dans un soupir, je finis par l'attirer vers moi et je l'étreignis. Elle m'entoura de ses bras et pleura silencieusement.
— Tu n'es pas comme lui Jared, me dit-elle doucement. Tu n'es pas comme Raph.
— Je sais Lauren, je sais. On pense toujours qu'on a une part de responsabilité lorsqu'on perd un être qu'on aime mais en fait, nous y sommes pour rien. Tu as raison, je dois passer à autre chose, définitivement. Je n'y suis pour rien dans la mort de Gretchen et pareil pour l'emprisonnement de Raph. Il faut qu'on avance.
Elle s'écarta de moi et acquiesça. Je séchai ses larmes, lui demandai de me sourire, ce qu'elle fit rapidement.
— Bon, allons-y. Sinon, DD va me tuer.
***
— Eh bien, ce n'est pas trop tôt ! commenta ma sœur tandis que nous arrivions à leur table.
Je lui embrassai la joue et en fis de même avec Marysa et Sara qui saluaient Lauren.
— Désolé, nous corrigions nos copies, répliquai-je en m'installant à côte d'elle.
— C'est trop mignon ! dit Marysa, attendrie. Je n'arrête pas de le dire, vous feriez un très beau couple. Mais bon, message subliminal ou pas, vous ne voulez pas comprendre.
Je ricanai, embarrassé et DD me défendit.
— Laisse-le tranquille, ce sont des adultes tout comme toi qui a un mec dont tu ne veux pas nous parler.
— Ce n'est pas juste DD, s'offusqua notre chère cousine. Je dis tout haut, ce que vous pensez tous, tout bas. Lauren, tu peux carrément admettre que Jared est plutôt beau garçon et que ça serait cool que vous soyez ensemble.
— Je veux bien admettre que Jared est très charmant, mais nous sommes amis, dit-elle sans hésiter.
— Je vous ai dit que l'amitié fille-garçon existe, rétorqua Sara en souriant narquoisement à Marysa qui était vexée. Bref, parlons des derniers détails du mariage.
Je croisai le regard de DD qui avait l'air d'être ailleurs et nous nous mîmes à revoir ces détails qui n'avaient vraiment pas l'air de l'intéresser.
Après une trentaine de minutes à en discuter, pendant que Lauren corrigeait ses copies, les écouteurs dans les oreilles, elle finit par se lever pour aller aux toilettes et DD soupira pour montrer qu'elle en avait assez.
— Sincèrement les filles, je valide toutes vos propositions. On peut passer à autre chose maintenant, demanda-t-elle.
— Qu'est-ce qu'il se passe avec Isaac ? l'interrogeai-je sans attendre.
Elle m'observa surprise avant d'échanger un regard avec Sara qui lâcha :
— Ce qu'il se passe, c'est qu'elle a accepté une mission à 20 millions de dollars d'une personne dont on ne sait rien, sans consulter son futur époux.
— Quoi ? m'exclamai-je au même moment que Marysa.
— 20 millions de dollars ! dis-je, choqué. C'est énorme.
— Pourquoi tu as accepté ? renchérit Marysa. Tu veux créer une situation de conflit entre Isaac et toi, alors que les Davis sont de retour et que Zeyn sait qu'il est papa.
DD roula des yeux et Lauren arriva ce qui fit que nous n'avions pas de réponse de sa part.
— Je vais vous laisser, nous informa Lauren en rangeant ses affaires. Je viens de me rappeler que je n'ai pas préparé un cours alors il vaudrait mieux que je m'y mette le plus rapidement. On se revoit vite les filles et à demain, Jared.
Elle nous fait un signe de main et elle s'en va comme si son sixième sens lui avait dit que nous devions nous retrouver tous les quatre à cet instant.
DD soupira encore une fois.
— Alors ? C'est quoi cette histoire ? insista Marysa.
— Une femme a envoyé un enregistrement au QG, commença-t-elle en regardant dans le vide. Apparemment, un contact m'aurait recommandé parce que j'étais excellente. La femme a créé un logiciel qui pourrait détruire le monde, même si je pense qu'elle exagère. Bref, elle l'a confiée au gouvernement mais quelqu'un l'a revendu. Elle voudrait donc qu'on en parle en face en face. Là, elle fera un premier transfert de 10 millions de dollars. Et le QG récupéra le reste lorsque j'aurais récupéré le logiciel et qu'elle soit sûre qu'il n'a pas été dupliqué grâce à l'aide de Sara. On ne peut pas remonter à la source pour savoir qui elle est vraiment ...
— À moins qu'on m'octroie une bonne semaine où je ne fais que ça, intervint Sara. Elle nous a donné une adresse mail pour que DD puisse lui répondre.
— Le plus rapidement possible, ajouta-t-elle. D'ailleurs, je pense le faire pour demain, en même temps que l'arrivée du nouvel informaticien.
— Wow, dis-je, éberlué. Karl le sait ?
— Yep, répondit-elle. Si je réussis, Parker quitte le Conseil.
— Du coup, rien n'est encore décidé, souligna Marysa. Je sais que cette mission à un rapport qualité/prix très alléchant mais tu ne vas pas t'embrouiller à cause de ça avec Isaac quand même ? Ton mariage est dans deux mois, DD ! S'il te plaît, ne gâche pas tout.
Ma sœur m'observa avant d'en faire de même avec Sara et Marysa. Je voyais bien qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait dire. Je savais aussi, qu'Isaac ne comptait plus dès lors qu'une mission aussi grande était confiée à DD. Elle était trop fière pour refuser. Elle aimait trop sa vie d'agent pour faire plaisir à un homme ou un membre de sa famille.
— Je vais vous dire une chose. Certes, en un week-end, ma vie a pris un nouveau tournant. Les Davis ont appris l'existence de Skyler, de mon mariage etcétéra. Sachez et soyez certains que je vais me marier. J'aime Isaac. Il le sait. Oui, nous nous sommes disputés sur mes prises de décision en individuel, mais le problème ne vient pas que là. Il craint mon passé alors que Skyler le considère comme son père ...
— Désolée de t'interrompre très chère cousine, mais sois réaliste, dit-elle en ricanant nerveusement. Isaac, bien qu'il ait une figure paternelle et que je l'aime beaucoup, il n'a plus cette « priorité » sur Skyler. Donc, si tu lui as dit ça, je comprends davantage votre dispute.
Marysa n'avait pas tort. DD voulait se voiler la face en le disant à Isaac qui devait réaliser la situation.
— Si tu veux. Dans tous les cas, j'ai signé pour être agent de terrain donc il n'y a pas à débattre. Je vais faire cette mission, je vais me marier, je vais trouver une solution pour le père de Skyler et tout va bien. Je gère !
Elle nous lança un regard circulaire avant de me regarder en dernier. Je ne savais si elle me demandait de l'aide, en tout cas, je décidai de lui venir en aide.
— Je les vois, ce soir, avec Ston. Je peux tâter le terrain pour toi, l'informai-je.
— Merci, t'es un amour. Vous pouvez passer ce soir, Ston et toi. Isaac ne dort pas à la maison.
Elle m'embrassa la joue et sans plus attendre, elle prit ses affaires et s'en alla sans ajouter un mot.
Nous la regardâmes partir, interloqués par son attitude surprenante. Elle était bien trop calme, comme si quelque chose clochait. Peut-être qu'il y avait un problème.
— Attendez. J'ai bien entendu ce qu'elle a dit ? Isaac, il joue à quoi aussi, répliqua Marysa en sortant son téléphone, certainement dans le but de l'appeler. Il veut vraiment qu'elle s'éloigne en fait et que Zeyn regagne son cœur et que ...
Sara lui prit son téléphone des mains et balança :
— Marysa, tais-toi s'il te plaît. C'est une grande femme. Il faut qu'on la laisse faire. On ne peut pas toujours être derrière elle ou lui reprocher ses actes. Enfin bon, je vais vous laisser. Je dois organiser mon bureau pour le nouvel informaticien qu'elle m'a dégoté. J'espère que tu vas venir Jared. Apparemment, elle nous réserve une surprise.
— Je viendrais, je n'ai pas cours le matin.
— Comme par hasard, je ne suis pas conviée, s'offusqua l'autre énergumène. Vous savez quoi, je vais retrouver mon mec.
— Ce n'est pas comme si tu étais un agent, répliqua Sara en riant. Allez, va le rejoindre ton amoureux. Il nous tarde de le rencontrer.
Marysa nous jeta un mauvais regard avant de s'en aller aussi à son tour. Je me retrouvai donc avec Sara. Nous décidâmes de nous en aller aussi et de marcher un peu. Nous n'habitions pas très loin l'un de l'autre et puis, elle était la seule à comprendre ma difficulté à passer à autre chose, concernant les relations sentimentales.
— Alors Lauren et toi, il n'y a vraiment rien ? me questionna-t-elle en me bousculant avec le sourire.
— Noooooon ! Je vous dis. C'est vraiment une amie que j'apprécie énormément. Elle est très touchante et elle a un grand cœur.
Elle me scruta avec un sourire taquin qui voulait tout dire.
— Tu ne me crois pas.
— Tu ne veux pas retrouver la vue, me dit-elle.
— Et toi aussi.
— Je n'ai pas de prétendante comme Lauren, se justifia-t-elle. Bref, je pense qu'elle t'aime plus que bien.
— Tu n'as pas entendu ce qu'elle a dit tout à l'heure ...
— Je te rappelle que j'ai été aveugle et sourde face aux sentiments de Wallas, rétorqua-t-elle mélancolique. Alors maintenant, j'ai retrouvé toutes mes fonctions.
Je la regardai et je passai un bras autour de ses épaules avant de lui embrasser la tempe. Ce n'était vraiment pas facile pour nous. Il n'y avait que Tara qui avait réussi réellement à se relever. Elle avait rencontré un type et elle était même maman d'un petit garçon âgé de 3 ans prénommé Malcom. Elle était heureuse et nous donnait régulièrement de ses nouvelles. Et ça faisait réellement plaisir à entendre. Nous devrions prendre exemple sur elle.
— Je suis convaincu que bientôt, tu rencontreras un nouvel homme qui sera tout aussi illuminé ta vie comme Wallas le faisait.
Elle sourit tendrement et passa son bras autour de ma taille.
— Et moi, je suis convaincue que tu l'as déjà trouvé cette femme.
***
Après cela, je retournai à mon appartement pour commencer à ranger.
J'avais bien avancé lorsque je me rendis compte qu'il était déjà 19 heures. J'allai prendre une douche et je m'habillai d'un tee-shirt à manche longue gris et d'un jean. Je pris ma veste, mes clés et mon portefeuille avant de quitter mon appartement.
J'arrivai au lieu de rendez-vous en retard.
En entrant dans le pub, je constatai que Ston était déjà avec les gars et ils avaient déjà commandés des bières.
— Ah bah voilà le culotté de service ! clama Ston. T'es une fille pour être en retard ?
Je lui donnai une rapide accolade en roulant des yeux.
— Je te rappelle que tu devais m'aider à emménager. Sale meilleur ami inutile.
— Merde. Demain soir. Promis mon pote.
J'en fis de même avec Drew, et pour ne pas m'attirer les foudres de Ston, avec Zeyn aussi. Ça nous surprit tous les deux. D'ailleurs, un silence s'imposa à notre table tandis que je m'asseyais à côté de Drew. Ston, fidèle à lui-même me tendit ma bière que je pris et je bus une gorgée.
— Bon, on va passer commande, parce que je crève la dalle et nous allons passer une super soirée entre mecs hein ! sourit-il.
Zeyn et moi échangeâmes un regard perplexe alors que Ston hélait une serveuse.
— Poupée, on aurait besoin de toi !
La fille se retourna et nous sourit. Il n'y avait que Ston qui pouvait utiliser ce genre de propos, sans se faire insulter par la gente féminine. Il avait un pouvoir irrévocable sur les filles.
Nous choisîmes rapidement nos plats qui étaient des assiettes des frites avec une bonne entrecôte avec d'autres bières.
Elle s'en alla avec le sourire, sous le charme de Ston.
— J'ai trop de pouvoirs. Je vous assure que je pourrais avoir un harem rien que pour moi.
— C'est super machiste ça, commenta Drew.
— Bah, elles me tombent toutes dans les mains, se justifia-t-il. Et dis-toi que je me suis coupé les cheveux alors l'effet devrait être moindre pourtant, c'est pire. Je suis fatigué d'être tout le temps dragué dans la rue, soupira-t-il. Demande à Jared. Quand j'avais encore mes longs cheveux, à chaque coin de rue, je me faisais accoster.
— Il ment, dis-je en le regardant.
Il laissa échapper un hoquet de surprise ce qui nous fit rire.
— T'es vraiment jaloux mec ! Ce n'est pas de ma faute si j'ai un sex-appeal trop au top ! D'ailleurs, Isaac attesterait mes propos. Ah, en parlant de ça, je lui ai envoyé un message, pas de réponse de sa part.
Je croisai le regard de Zeyn et je détournai aussitôt le mien. Normal, qu'il ne soit pas là, Isaac avait peur de perdre DD. Mais en ne discutant pas avec elle, il s'y prenait de la mauvaise façon. Je devais peut-être lui parler en tant que futur beau-frère.
La serveuse revint avec nos assiettes bien pleines et nos bières à la deuxième tournée après plusieurs minutes.
Étrangement, le repas se passa sans encombre. Nous parlions de choses de mecs. Rien de phénoménal, mais la tension était maintenue à bonne température et je réussis à faire abstraction de ma colère envers Zeyn. Il avait quand même de la conversation ce petit con.
D'ailleurs, il nous parlait de sa carrière d'artiste et il était clair qu'il avait l'air d'avoir du talent.
— J'ai été à ton expo' à New-York avec des collègues, lâcha Ston. Franchement, c'est très bien. C'est excellent même. C'est unique et ça colle parfaitement à ta personnalité, Zeyn. Une de mes collègues est littéralement amoureuse de toi.
— Oh. Merci. Le principal c'est qu'on puisse les vendre pour redistribuer l'argent aux enfants malades et à leurs parents. Tout le monde sait que le système de santé américain est défaillant alors cet argent peut les aider, s'expliqua-t-il.
Si modeste, avais-je envie de lâcher mais je me retins.
Bon. Sérieux. C'était une magnifique cause qu'ils tenaient là tous les deux.
— Et toi, Drew ? Tu fais le clown avec les enfants ? questionnai-je, Drew.
— Ouais. Il le faut. On les aide à occulter la maladie même si on sait que ce n'est qu'éphémère. Ils sont adorables. Ils ont une force que nous, adultes, en bonne santé, n'avons pas et ça, c'est merveilleux.
— Je pourrais presque tomber amoureux de vous, les gars ! commenta Ston, attendri. Mais comme j'aime bien trop les femmes et qu'elles m'aiment trop, je suis désolé pour vous. Cela dit, si vous avez besoin de pub, je suis là. Je suis le meilleur publicitaire de ma génération, se vanta-t-il.
— Ah, ça serait vraiment sympa, acquiesça Zeyn. On travaille sur un projet et on aurait besoin d'un chef de projet.
— Ah ouais ? Ah bah j'accepte sans savoir. Vous m'envoyez les infos ?
— Bien sûr, répondit Drew.
— Et toi Jared, en étant enseignant, tu pourrais, je ne sais pas moi, proposer une journée de cours, s'adressa Zeyn à ma personne.
Je l'observai et regardai les autres gars. Il était sérieux là ?
— Euh ouais. À l'hôpital ?
— En fait, la journée se déroulerait au musée de San Francisco. Avant mon départ, je compte faire une exposition et on avait l'idée que les enfants de l'hôpital participent à la vente de mes tableaux, m'expliqua-t-il.
— Tu pourrais faire un atelier sur ce que tu veux, ajouta Drew.
— D'accord. Ça m'a l'air bien. Je suis partant.
— Génial, esquissa-t-il un sourire.
Nous continuâmes de discuter jusqu'à qu'on finisse notre repas.
Ston décida de nous inviter alors il régla la note en jurant que la prochaine fois, il ne payera pas. Nous recommandâmes à boire tandis que nous allions à l'étage inférieur pour enfin faire cette partie de billard.
Les fumées nauséabondes de cigarette nous frappèrent de plein de fouet tandis que nous dirigions vers notre table.
Drew nous tendit chacun une queue de billard. Ston fit le gamin en voulant absolument la mienne car il sentait qu'il allait perdre avec la sienne.
— Sois gentleman mec !
— Tu n'es pas une femme.
— Je sais que t'es amoureux de moi Red alors ne fais pas genre.
Il insista et comme il me fatiguait, je la lui donnai.
Zeyn s'occupa de placer les boules dans le triangle, après cela, il sortait son paquet de cigarette et nous proposa une. Je refusai tout comme Drew, mais Ston accepta.
— J'espère que vous êtes forts parce qu'en général, je gagne ! s'exclama Zeyn, trop confiant.
Vous voyez, je vous l'avais dit.
— Que de vantardise ! rétorqua Ston après avoir allumé sa cigarette. Je suis le meilleur. Allez, pour la peine, commence Zeyn.
Il retira donc le triangle, posa la boule blanche à sa place attitrée avant de viser.
Les boules se dispersèrent et l'une d'entre elles entra dans le trou. La mâchoire de Ston s'effondra. Zeyn sourit fier de lui.
— J'ai limite envie de miser, chantonna-t-il.
— Je suis partant, accepta mon stupide meilleur ami. 20 dollars.
Il les posa sur la table.
Drew misa 20 dollars aussi, j'en fis de même et Zeyn toujours aussi sûr de lui, misa 100 dollars.
— Comme je sais que je vais gagner.
— Ouais, c'est ça ! Allez, joue ! ordonna Ston.
Il joua et il remit une autre boule.
Putain ! Ce connard était définitivement doué.
Il continua comme ça jusqu'à la cinquième qu'il rata. Il avait déjà rentré à lui seul, 4 boules. Il avait déjà un nombre de points élevait.
— Allez, c'est à moi, s'impatienta Ston.
Il tira une bouffée de sa cigarette avant de se préparer à tirer.
Une fois prêt, il visa et lui aussi était tout aussi bon. Il se redressa tout fier de lui.
— Bon, on discute en même temps pour faire un peu genre hein, suggéra Ston.
Je ris avec Drew et Zeyn sourit.
— De quoi veux-tu parler ? lui demandai-je.
— De ma beauté.
— Toujours aussi narcissique, lâcha Drew.
Il visa et il réussit une nouvelle fois. Il nous fit bouger pour pouvoir avoir le bon tir et le bon angle.
— Tu t'aimes trop Ston, rétorquai-je.
— Tais-toi, petit con.
— Juste pour ça, tu vas rater, le taquinai-je.
Il pouffa, visa, tira et il rata. Nous rigolâmes face à sa mine déconfite.
— C'est de la triche ! se plaignit-il. Il m'a jeté un sort !
— Allez bouge, lança Drew.
Ston me fusilla du regard tout en terminant sa cigarette.
Drew réussit deux tirs avant que ça ne soit mon tour. Je n'étais pas très bon au billard mais je réussis un tir avant que Zeyn ne reprenne la partie.
Nous continuâmes à discuter tout en jouant jusqu'à Ston ne débouche sur le mariage de DD. Pour l'instant, il était ex aequo avec Zeyn.
— Ça risque d'être un truc de fou avec Marysa et Sara comme organisatrices, commenta-t-il. J'ai tellement hââââte !
— Elle le mérite, dis-je.
Je sentis le regard de Zeyn sur moi mais je préférai ne pas le voir.
— Effectivement, adjugea Ston. Isaac est vraiment un type bien. J'espère que vous aurez le temps de le connaître davantage.
Il regarda Drew et Zeyn, avec un petit sourire triste. Les deux frères se regardèrent et Drew mal à l'aise, rétorqua :
— Je pense que nous n'avons pas trop le choix, maintenant que nous savons pour Skyler.
Ston et moi, les regardâmes, sans savoir quoi dire.
— Donc, ça y'est ! Tout rentre dans l'ordre ? les interrogea Ston.
— Eh bien, je dois voir avec elle, comment elle voit la garde de Skyler, répondit Zeyn. J'aimerais bien connaître ma fille. Je vais la voir demain, je pense.
— Ouais, ça me semble juste, opina Ston de la tête, mais préviens-là quand même. N'y vas pas comme des fleurs. Surtout après ce que vous avez fait ce week-end.
Il reprit son jeu et rata et ce fut au tour de Drew.
— Ston a raison, confirmai-je. Qu'elle s'y prépare mentalement.
— Pourquoi ? Vous nous avez laissé sur le banc de touche sept années. Je ne vois pas pourquoi nous prendrions des pincettes pour ne pas la heurter. Nous sommes blessés, dit Zeyn avec un ton assez sec.
— Tu as raison mon pote, nous avons tous torts, elle n'avait pas le droit de vous le cacher autant de temps, mais vous êtes partis donc en somme, vous n'avez pas à lui en vouloir comme des hyènes affamées. Agissez correctement, c'est tout, expliqua Ston.
Drew le regarda avant de jouer, mais échoua. Ce fut à mon tour. Si je ratai, Zeyn gagnait.
— Puis, vous êtes quand même revenus à San Francisco en mode surprise ! gesticula Ston, visiblement irrité. DD a changé. C'est une maman fabuleuse ! Vous n'avez pas intérêt à tout gâcher sinon je vous botte le cul, menaça-t-il. Même si je vous aime bien. Puis, je suis l'un des tontons de ma petite Skyler alors je suis ultra protecteur ! Je veux que cette coparentalité se déroule pour le mieux.
— Ça ira, déclara Zeyn. On peut vous le promettre si ça peut vous rassurer. Nous ne sommes pas venus en guerre. On veut juste que Skyler connaisse sa famille paternelle.
Je croisai le regard de Zeyn et préférai ne rien dire. Je tirai et je ratai. Évidemment Zeyn gagna, remporta la mise et pour nous enrager un peu, il joua la dernière boule, qu'il réussit à mettre. Ston hurla la revanche parce qu'il pensait que Zeyn avait triché.
Sa phrase me trotta à l'esprit pendant que je le voyais se chamailler avec Ston qui le forçait presque à rejouer.
— Tu dis que vous n'êtes pas venus en guerre ... j'ai l'impression que c'est une vengeance que vous voulez achever. Vous êtes partis. Pourquoi vous ne le ferez pas une nouvelle fois ?
Je n'avais pas pu m'empêcher de le dire. Il fallait que ça sorte. Je les regardai tour à tour en attendant une réponse satisfaisante. Zeyn haussa les sourcils avant de répondre.
— Eh bien, December-Dan est une grande fille, elle peut gérer la situation. Il n'est plus question du passé là concernant notre amourette de jeunesse. Je peux vous paraitre fou mais je veux me battre pour Skyler si DD ne m'en laisse pas le choix. Elle nous a quand même privé d'elle. Personne ne l'a empêché d'appeler l'autre famille de Skyler.
Il récupéra toutes les boules sous mon ricanement nerveux.
— Tu te battrais pour Skyler ? Mais si elle ne veut pas de toi dans sa vie ? Isaac était là quand tu n'étais pas là.
— Isaac ne sera jamais son véritable père, dit-il d'une voix calme et hautaine qui m'énervait.
— Peut-être mais il aime DD et Skyler bien plus que toi.
— Qu'est-ce que tu en sais Jared ? Arrête de jouer le mec possessif et jaloux deux secondes. Tu me détestes depuis la nuit des temps sans raison apparente. Ah si, parce que DD et moi, nous nous ressemblons. Tu sais quoi Jared, moi aussi je ne t'aime pas.
— Ok, on va se calmer les gars, intervint Ston.
Je ne relevai même pas son commentaire bien trop en colère à cet instant même.
— Et bien tant mieux ! Tu te prends pour je ne sais qui, Zeyn.
— Et toi alors ? Elle a beau avoir changé, notre première nature reste la même. Elle restera toujours cette fille qui sait ce qu'elle veut et qui se bat pour ce qui veut peu importe les pertes et je suis pareil !
— Arrête de penser qu'elle te ressemble parce que tu es détruit de l'intérieur Zeyn. OK, tu as vu tes parents mourir sous tes yeux, OK, tu as subi de la violence lorsque tu étais plus jeune et que tu es pyromane à tes heures perdues, mais elle ne te ressemble pas et ne te ressemblera jamais !
Nous nous fusillâmes du regard en serrant les poings. J'étais prêt à en découdre. Vraiment.
— C'est vraiment petit et gamin de ta part Jared, déclara-t-il en m'applaudissant. J'ai toujours su que tu étais un petit merdeux ayant une horreur suprême de passer au second plan dans la vie de ta super DD, ricana-t-il. Je sais pourquoi tu ne m'aimes pas. Je viens de comprendre. Tu as peur que December-Dan m'aime plus que toi et que tu sois inexistant à ses yeux. Que ça soit avec Shad, Drew et Isaac, tu es toujours là. Le premier. Avant eux tous. Mais si c'était moi son mec, tu ne serais plus le favori et tu le sais très bien, esquissa-t-il un sourire malsain. Et ça te fait peur.
Je vis rouge et je bondis sur la table pour le frapper. Nous nous retrouvâmes au sol et je lui donnai un coup de poing tandis qu'il m'en donnait un.
— Espèce de connard ! hurlai-je.
Des hommes tentèrent de nous séparer mais nous étions en proie d'une folie datant de plusieurs années. Des coups de poings, des coups de coudes, du sang, c'était ce que nous voulions depuis plusieurs années.
Il n'avait absolument pas le droit de dire ça. DD se préoccupait des gens qu'elle aimait, c'est pourquoi elle était égoïste.
Lorsqu'il me flanqua un autre coup de poing parce que ce salaud savait se battre, une intense douleur me parcourut à la mâchoire, mais je lui redonnai un coup lorsqu'ils finirent par nous séparer avant que le gérant n'arrive. Ston en profita pour m'éloigner de Zeyn et Drew en fit de même. Je m'essuyai la lèvre inférieure tandis que les gens nous regardaient. Nous sortîmes et Ston m'accompagna à ma voiture en me réprimandant.
— Nan mais t'es con ou quoi ?
— Il m'a cherché ! me plaignis-je. Le salaud ! Je crois qu'il m'a cassé une côte.
— Tu l'as mérité ! T'es con ! répéta-t-il. Tes clés ? me pressa-t-il.
Je fouillai dans mes poches et ne les trouvai pas. Il roula des yeux.
— Sombre idiot. Tu ne bouges pas, je vais les chercher !
J'acquiesçai en crachant du sang. Il retourna dans le restaurant.
Je m'appuyai contre ma voiture tout en reprenant mon souffle. Je n'aurais pas dû me rabaisser à son niveau. Qu'est-ce que j'allai dire à DD ? Même si Skyler était ma nièce, ça ne me regardait pas son histoire avec Zeyn ou du moins de près.
Sara avait raison, nous devions la laisser gérer cette histoire et ne pas intervenir pour ne pas envenimer la situation.
Ston revint en agitant les clés, tout heureux.
— Red ! Tu n'y croiras pas mais il y a pleins de filles qui voulaient mon numéro. J'ai dû refuser étant donné ma nouvelle situation. Je commence à me poser des questions là ! C'est nul d'être monogame ...
Je levai les yeux, exténué par ce type. Je chopai mes clés pour m'en aller.
Drew et Zeyn sortirent au même moment alors que Ston me disait de l'attendre avant de démarrer.
— On se retrouve chez DD, l'informai-je.
Finalement en voyant mon regard, Ston me laissa m'en aller. Alors, je conduisis jusqu'à chez DD.
Une fois devant chez elle, j'attendis Ston. Il arriva cinq minutes plus tard.
— Tu ne dis rien à DD, le prévins-je. Elle pourrait retourner San Francisco si elle apprend que je me suis battue avec Zeyn. Elle débarquerait chez lui-même.
— Tu vas dire quoi alors ?
— Que j'ai un peu bu et que je suis un mauvais perdant.
— Tu es un mauvais perdant et tu as bu ! Pff. N'importe quoi ! dit-il en secouant la tête.
Nous remontâmes l'allée assez rapidement. Je sonnai par politesse. Elle vint nous ouvrir quelques secondes plus tard. En voyant ma face, elle leva les yeux et nous invita à entrer comme si elle s'attendait à ça.
— Qu'est-ce que vous avez fait encore ?
— Je n'ai rien fait moi, babe ! Mon visage est intact comme les fesses d'un nouveau-né.
Nous l'observâmes tandis qu'elle cherchait la trousse de secours.
— Quoi ? Je ne me battrais jamais. Je suis trop beau.
Elle secoua la tête et étala les affaires sur le plan de travail.
— Tu t'es battu avec Zeyn hein ? me questionna-t-elle.
Elle imbiba d'alcool un coton, mi-frustrée, mi-calme. Ça, ce n'était pas possible venant de DD. Elle devrait m'hurler dessus.
— Non, répondis-je.
— C'est une voyante, Red ! Laisse tomber. Oui, ils se sont battus, me balança-t-il. Et c'est Jared qui lui a sauté dessus.
Mes épaules s'affaissèrent alors que je soupirai fortement. J'avais envie de le frapper.
DD essuya mes blessures tandis que Skyler apparut dans la cuisine avec sa peluche.
— Mais tonton, qu'est-ce que tu as ?
— Tonton a voulu jouer le super héros, mais en fait c'était le stupide héros ce soir, commenta Ston en prenant Skyler.
— Ston a raison, adjugea ma sœur.
Elle appuya sur mes blessures se moquant de la douleur et des picotements provoqués par l'alcool.
— Aie. Tu fais exprès là.
— Oui, imbécile.
Je levai les yeux et elle réitéra son attaque.
— C'est bon DD. C'est plus que désinfecté là ! m'exprimai-je.
Elle arrêta sa torture et colla un pansement sur mon arcade et la crème magique, spéciale agent sur ma lèvre enflée.
Ston et Skyler gloussèrent en me voyant.
— On dirait que tonton a fait de la chirurgie esthétique avec ses lèvres. Elles sont grosses !
— Bouche de ventouse va ! me railla Ston. Je n'aimerais même pas t'embrasser.
— Moi non plus ! ajouta Skyler.
DD sourit. Elle était étonnement calme. Je m'attendais à ce qu'elle ailla s'habiller pour aller chez les Davis mais rien. Elle récupéra une poche de glace pour mes bleus et me la donna.
Si elle réagissait comme c'est qu'elle avait un plan.
— Bon, on va se coucher. Par contre, vos vêtements qui puent la cigarrete, vous les mettez aux sales.
— Oui maman, fit Ston. Peut-on faire du pop-corn ? On va se faire une soirée film.
— Non, demain Skyler doit aller à l'école. Et j'ai une longue journée demain.
— Fais pas la miss DD, dit-il. Un petit film.
Il en fit qu'à sa tête et DD finit par capituler. Skyler aux anges monta dans la chambre de sa mère pour installer le dvd et elle nous laissa pour aller nous récupérer des vêtements de rechange le temps qu'elle puisse mettre nos vêtements à la machine.
Elle était définitivement bizarre.
Nous étions étalés sur son grand lit, devant la télé, à regarder « Maman, j'ai raté l'avion ». Ston était mort de rire tout comme Sky qui somnolait par moment.
Je ne saurais vous dire qui s'était endormi en premier mais nous n'avions pas finis le film.
Le lendemain, je me réveillai, DD n'était plus dans le lit. Il n'y avait que Skyler et Ston.
Je quittai le lit et descendis.
Elle préparait visiblement le petit-déjeuner en chantonnant.
En me voyant arriver, elle fut surprise mais elle me salua.
— Tu te sers tout seul de ton café, me dit-elle.
Je le fis, la tête dans le brouillard mais après une gorgée, je me sentis mieux. Je l'examinai du regard. Son attitude me déconcertait. Elle n'avait pas cherché à savoir. Elle était bien trop calme.
— Tu ne veux pas savoir pour hier ?
— Non.
Elle retourna son pancake.
— Vraiment ?
— Vraiment.
Je fronçai les sourcils, stupéfait.
— Ça va ?
— Ouais, pourquoi ?
— Tu prépares un truc toi, déclarai-je.
Elle roula des yeux et dit :
— Non. J'ai juste décidé de relativiser. J'attends qu'il vienne me voir et nous allons discuter comme des parents réfléchis pour le bien-être de leur enfant. D'ailleurs, Zeyn m'a envoyé un message et il passe ce soir. Allez dépêche-toi, on doit aller au QG.
Je la regardai s'activer à la tâche, dubitatif.
Je ne savais pas si je devais la prendre au sérieux ou être méfiant.
***
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