Chapitre 28
(NDA : Je m'excuse s'il y a des fautes stupides, c'est vraiment de l'inattention vu ce travail de réécriture haha).
***
DECEMBER-DAN
Ma vie était une sacrée pagaille ...
Comment vous dire que j'ai un agenda, avec un emploi du temps, mais qu'il n'était jamais respecté pour X ou Y raison.
Ça me saoulait et ça me fatiguait.
À peine avoir quitté Zeyn, j'avais rejoint Isaac et Skyler dans notre future maison.
Nous passions un agréable moment en cette fin de mercredi après-midi.
Pour ne rien leur cacher, je leur avais dit que j'avais été au musée avec Zeyn et que ça s'était extrêmement bien passé. Skyler n'avait qu'une hâte, c'était de voir l'appartement de son père, de voir ses cousins et les travaux de son père.
Et voir autant de joie émaner d'elle, me rendait tellement heureuse que je ne pouvais regretter mes choix. Je faisais très bien.
Durant le reste de la soirée de cette longue journée de mercredi, William n'avait fait que m'harceler pour lui permettre de sortir. Bien sûr, j'avais énormément hésité, mais après en avoir parlé à Isaac, il m'avait conseillé de le tester aussi.
J'avais fini par accepter, même si moi, je savais que William allait enquêter pour moi, sur Alex et Wyatt qui avaient l'air d'en cacher des choses.
***
WILL
Après ma rencontre avec Alex et Wyatt, j'étais resté dans ma chambre à mettre en place un plan pour découvrir le secret de ces deux jeunes hommes.
Bien sûr, j'avais harcelé December-Dan qui était en famille.
Et bien sûr, aucune réponse concrète.
Irrité, je finis par regagner le bureau de Sara, pour travailler un peu.
Durant tout le long de l'heure, je sentis le regard de Sara sur moi, ce qui était intriguant.
Alors, au moment où je tournai ma tête vers elle, elle la détourna aussitôt et fit mine de travailler.
Je décidai d'en faire de même mais je m'arrêtai rapidement.
— T'as un problème avec moi, Carlton ?
Elle me regarda, incrédule avant de me dévisager.
— J'ai toujours eu un problème avec toi.
— Nan. Là, c'est un problème différent. Qu'est-ce qu'il se passe ? Ton Haden ne te satisfait plus ? Tu te rends compte que tu m'aimes ?
— Absolument pas. Je préfère mourir.
Je levai les yeux, parce que je savais qu'elle mentait, juste pour me piquer.
Elle se remit à me fixer et elle exhala.
— OK. Je l'admets : je me pose la question sur ... ton état vis-à-vis de ta situation familiale. J'aimerais ... savoir comment tu te sens. Et je tiens à mettre au clair une chose, je n'ai pas pitié de toi. J'éprouve plus de la compassion.
— Compassion ? l'observai-je avec un ricanement. Restons sur le terrain de la haine tous les deux, tu veux bien ?
Ses épaules s'affaissèrent et je retournai à mon travail, mais elle m'interrompit.
— Tu en parles à DD au moins ?
— Ça ne te regarde pas.
— Arrête de jouer à ça.
— Alors, arrête de vouloir m'aider. Ça ne te ressemble pas.
Elle ouvrit la bouche, prête à répliquer, mais elle leva les mains et se tut définitivement.
Aucun de nous n'avait parlé après cela. Et c'était mieux ainsi.
DD avait rappelé Sara pour lui annoncer que Wyatt, Alex et moi sortions ce soir, ce qui l'avait surprise.
— Tu ne peux pas m'expliquer plus en détails ce que tu fais là ? Passe au bureau.
— Je ne peux pas ! Je suis avec Isaac et Skyler et je dois un peu bosser sur mon agenda et d'autres trucs. Je crois que Skyler va même aller dormir chez Marysa ce soir, parce qu'Isaac a un imprévu et moi, je viens bosser tôt demain matin. T'as juste à les surveiller durant tout ce temps.
— Genre, je n'ai pas de vie à côté ? Je n'ai pas un petit copain ou des choses à faire que de surveiller tes poulains ?
DD soupira à travers le combiné.
— As-tu quelque chose à faire ? lâcha-t-elle. Haden t'as invité à diner ?
Sara se retrouva bien conne à ne rien dire.
— Non, bafouilla-t-elle. Pas ce soir. Il travailler.
— Je suis désolée, Sara. Je te le revaudrais, promis. Mais garde un œil sur eux. OK ?
— OK, capitula-t-elle.
— Merci, t'es la meilleure. T'es vraiment, mais vraiment au top !
— Bien sûr ! Ça dit toujours ça, grommela-t-elle.
DD s'esclaffa puis s'adressa à moi.
— Un faux pas Will et tu dégages comme si tu n'avais jamais existé.
— Ne t'en fais pas. Je me charge d'eux.
Sara plissa les yeux, curieuse.
— Je rêve ou il y a certaines choses dont je ne suis pas au courant ?
— On t'en parlera en temps voulu, lâcha DD. Bon, je vous laisse. Appelez-moi s'il y a un souci. Oh et Sara, tu vas chercher Alex et Wyatt hein !
— Sans blague ! À plus tard.
Elle coupa à la communication et me frappa à l'épaule.
Ça faisait des jours qu'elle n'avait pas fait ça et ça m'avait presque manqué.
— Tu joues un mauvais tour à DD, c'est moi qui met fin à tes jours.
— Tu n'y arriveras pas ! Je suis trop beau.
Elle me claqua derrière la tête et me menaça de me menotter.
— Tu sais, si DD me laisse plus sortir, je te tiendrais compagnie après le travail. On est un peu comme deux âmes en peine, alors on peut se consoler à deux.
Je lui fis un clin d'œil plein de sens et elle me fit un doigt.
— Ce soir, j'espère qu'une minette va tomber dans le panneau pour que tes pulsions diminuent.
— Eh bien, elle aura la chance. Elle découvrira le paradis. Elle ne sera pas froide comme toi. Même Serena est plus amusante.
Elle me toisa avec mépris.
D'ailleurs, Serena s'intégrait bien à l'équipe. Elle aidait l'équipe technique pour les gadgets. Et malgré sa maigreur et sa pâleur, elle avait de la discussion.
Et elle se laissait parfois charmer, ce qui agaçait Sara.
Je passai beaucoup de temps avec Serena, surtout pour découvrir son double-jeu.
Les autres ne se sentaient pas menacés par elle mais moi, si. Et peut-être Sara aussi, mais j'avais mis en place une stratégie de séduction auprès d'elle et ça marchait.
Comme ça, au moment venu, je balancerai de l'information solide à DD, ce qui nous rapprocherait de ce malade de Trevor, qui n'était peut-être pas mort. Je voulais cette vengeance. Pour tout ce qu'il avait fait, c'était à moi, de définitivement le faire disparaitre de la surface de la Terre. J'attendais juste le bon moment.
Il allait forcément recontacter Serena qui avait gardé son téléphone dans ce but.
DD ne perdra pas comme la première fois. J'y veillerai car je lui étais redevable.
***
— Bon dépêche-toi, s'impatienta ma seconde patronne.
J'étais dans ma chambre et finissais de boutonner le dernier bouton de ma chemise blanche.
Puisque nous allions en boîte, je devais être présentable. Et ça me changeait beaucoup. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été si classe, si propre sur moi. Ça changeait de mes tee-shirts et de mes sweats à capuche. Ça me rappelait ma vie avec Marysa et Trevor, où je montrai ma richesse opulente avec des vêtements hors de prix.
Sara ouvrit la porte et s'arrêta tout en reluquant.
Ouais, c'était clairement ça, elle me reluquait avec ferveur.
J'en rajoutai en passant une main dans mes cheveux coiffé-décoiffé et lui souris.
— Si tu veux, tu peux entrer et on peut passer aux choses sérieuses, la taquinai-je encore une fois.
Elle sourit avec condescendance et croisa les bras.
— J'admets que tu as de la prestance mais, dit-elle tout en levant son index, je vais croire que tu tombes amoureux de moi, insista-t-elle sur le « tu ». En fait, c'est toi qui me dragues constamment.
Je ris en récupérant ma veste en cuir, parce que oui, j'avais eu le droit à une petite séance shopping sur internet, car je n'avais pas le droit de sortir mais j'avais le droit à une garde de robe, et la mis.
— Ne retourne pas la situation.
— OK. Alors arrête.
— Non. J'aime voir cette flamme de fureur dans ton regard.
Elle roula des yeux et je sortis de la chambre.
Une fois la porte fermée, elle me demanda ma main.
— Une demande en mariage ?
Elle ne répondit pas et sans ménagement, elle claqua ma main.
— T'es folle !
— GPS intégré.
Je regardai ma main et effectivement, il y avait comme une petite puce sur ma main. Je tentai de l'enlever, mais elle m'arrêta.
— Je ne te le conseille pas. Ça fait un mal de chien et si tu tentes de l'enlever, tu sombres dans l'inconscience jusqu'à qu'on te réveille avec ça.
Elle me montra comme un petit stylo avec un embout.
— Ça s'enlève avec ça, expliqua-t-elle.
— Ce n'était pas nécessaire.
— Bien sûr que si. Allez, on va faire la même chose avec les deux autres.
Je lui emboitai le pas et me permis de la mater un peu avant qu'elle ne le remarque.
Je levai les mains en signe de reddition avec le sourire, mais celui lui provoqua un énième roulement des yeux.
Nous arrivâmes dans le quartier des recrues.
Ils étaient pour la plupart couché dans leur lit en train de papoter. En nous voyant, ils se mirent au garde à vous et Alex et Wyatt croisèrent mon regard.
— Bonsoir, jeunes gens. Je suis ici pour récupérer Alex et Wyatt qui ont le droit à leur sortie. Les autres, vous pouvez continuer tranquillement votre soirée.
Certains protestèrent tandis qu'Alex ne masqua pas sa joie en dansant devant ses amis. Wyatt beaucoup plus discret, prit juste une veste qu'il mit par-dessus son simple tee-shirt blanc.
— C'est injuste ! Nous aussi on aimerait sortir ! rétorqua une jolie brune.
Celle-ci me regarda avec envie et je lui souris en retour. Elle rougit immédiatement.
— Je ne suis pas celle qui commande. Demandez à l'Agent Lee.
— Ha ha ! Allez bonne nuit les Muchachos ! Je vais aller danser sur Reggaeton avec des jolies filles ! se pavana Alex.
Les gars avaient la rage et les filles boudaient.
On finit par les laisser et devant la porte, Sara planta le GPS humain sur la main de Wyatt et d'Alex qui perdirent la face.
Qu'est-ce qu'ils croyaient ? Que ça allait être une sortie sans surveillance ?
— Pourquoi ça ? demanda Alex.
— Par précaution. Aucune tentative, sinon vous êtes plongé dans un profond sommeil.
Alex déglutit et échangea un bref regard avec Wyatt.
— Bien. Will, tiens. C'est une montre avec micro intégré. Nous échangerons par ça.
Je mis la montre en argent d'une très grande marque de joaillier dont les parents de Drew et Zeyn représentaient.
Putain ! Et dire qu'ils étaient mes oncles et que Peter et Jessie étaient mes grands parents.
C'était juste de la folie.
— Will ?
Je relevai ma tête vers Sara.
— Je réfléchis au fait que tu devrais désactiver le micro de la montre lors de mes ébats.
— Très drôle, William. Ne t'inquiète pas, je le ferai. Juste, fit-elle en prenant mon poignet, si tu appuis ici, il y a un sorte de poison qui s'échappe. C'est une petite aiguille. Tu piques la personne et ça la paralyse. C'est juste au cas où. Je ne vais pas vous donner une arme.
Elle relâcha ma main et nous demanda de la suivre jusqu'à la sortie provisoire qu'avait emprunté Alex et Wyatt plus tôt dans la journée.
Après une bonne dizaine de minutes de marches, elle nous souhaita une bonne soirée en me donnant les clés de la voiture.
— Je vois tout, j'entends tout et je sais tout.
— À demain guapa, Sara ! lâcha Alex en lui envoyant un baiser avant de sortir le premier.
Elle lui sourit, Wyatt bredouilla un « merci » et je le suivis.
Une fois dehors, je me dirigeai vers la voiture en question et les garçons ne tardèrent pas à me demander si le micro était intégré était allumé.
Je fis une tentative en parlant à Sara mais rien.
— Génial, fit Alex. Comment tu as fait avec l'Agent Lee ? J'ai failli ne plus y croire.
— Je vous ai dit qu'on sortirait, dis-je en rentrant dans la voiture.
— Parce que toi aussi tu as un intérêt, rétorqua Wyatt en s'asseyant sur le siège arrière.
— Bien sûr, mais DD a confiance en moi.
Wyatt pouffa et Alex m'indiqua l'adresse du club en question.
— Il faut faire vite, j'ai rendez-vous à 23 heures précise avec le type en question.
— Rendez-vous ?
Nous sursautâmes tous les trois à la voix de Sara.
— Rendez-vous avec les filles, répondis-je.
— OK, dit-elle sceptique. Bon, je ne vais pas passer mon temps à vous suivre à l'écran et de toute façon, il y a l'historique, alors je vais me regarder un film. S'il y a un souci, n'hésitez pas.
Puis elle mit fin à la conversation.
— Tu crois que c'est un piège ? chuchota Alex.
— Non, répondit Wyatt. Sara est différente de l'Agent Lee. L'Agent Lee est un agent de terrain avec de l'expérience et Sara s'occupe des gadgets et de l'informatique. Leur degré de vigilance est très différent.
Je l'observai à travers le rétroviseur avant de démarrer.
Ce gamin était intelligent mais je ne commentai pas.
Mon Dieu, je ne pensais pas que sentir le moteur d'une voiture vrombir était si bon à attendre.
Je démarrai et allai à l'adresse indiqué.
***
Après une bonne demi-heure sur la route, nous arrivâmes devant le club.
Il avait l'air pas mal même si je ne le connaissais pas.
Il y avait une queue immense, mais Alex nous indiqua de le suivre et c'est ce que nous fîmes. Il se présenta devant le vigile qui le reconnut. Ils échangèrent une brève accolade avant de se relâcher.
— Ça fait longtemps, Alejandro.
— Oui. J'ai dû m'éclipser pour affaire.
— Ah.
Le gorille nous regarda et Alex lui dit que nous étions ses amis. J'avais presque envie de lui rire au nez, mais je ne fis rien.
— Ils sont dans le bizz ? demanda-t-il, discrètement.
— Je ne peux rien te dire, Jorge.
— OK, gamin. Allez, rentrez. Et attention.
— Bien sûr.
Nous entrâmes dans le club et rapidement, la chaleur nous frappa de plein fouet.
Les faisceaux lumineux étaient aveuglants et la musique était presque assourdissante.
Wyatt et moi, tentions de suivre Alex qui connaissait visiblement très bien ce club.
Il proposa qu'on boit dans un premier temps, mais je refusai et Wyatt aussi.
Nous devions rester lucides, alors il délogea un petit carré « VIP » dont j'avais l'habitude plus jeune et nous proposa de boire des boissons sans alcool. Ce que j'acceptai même si ça faisait minette de première.
Il alla chercher nos verres et je me retrouvai avec Wyatt qui paraissait mal à l'aise.
Des filles ne tardèrent pas à se déhancher devant nous et étrangement, je n'avais aucune envie de m'en taper une.
Elles étaient toutes sans intérêt.
Et je réalisai une chose : finalement, ce genre de filles ne m'intéressaient plus. C'était trop facile de les acquérir. Elles faisaient tout le travail.
Alex finit par arriver avec nos verres en matant les filles et s'installa près de moi.
— Belle vue hein !
Je pris une gorgée de ce cocktail buvable et reposai mon verre.
— Je devrais le retrouver seul, lâcha Alex après plusieurs minutes.
Nous le regardâmes et je ricanai.
— Certainement pas.
— Pourquoi ? Je ne veux pas savoir vos affaires, moi.
— Eh bien, ça, je m'en tape. Je savais que t'étais un ex-dealer.
— Je ne suis pas un dealer, maugréa-t-il. C'est bien plus compliqué. J'ai travaillé dur pour arriver au QG et obtenir les informations que je voulais et que j'ai eu. Je fais ça pour ma famille.
— De dealer, exhalai-je en posant mes pieds sur la table. Arrête ton char Alex, et dis la vérité.
Il échangea un bref regard avec Wyatt qui haussa les épaules.
— Wyatt veut se venger de quelqu'un, c'est pour ça qu'il est au QG.
Wyatt écarquilla les yeux de stupéfaction et serra les poings.
— T'es sérieux là ? Je vais te ...
Les deux se levèrent pour se faire face et je me plaçai entre eux.
— J'ai deviné tes attentions,hermano.Tu veux te venger de DD. J'ai vu comment tu l'observais. J'ai vu ta fascination pour elle. C'est elle que tu veux buter ! Je ne sais pas ce qu'elle t'a fait, mais tu veux la voir disparaitre. Tu connais tout de sa vie que ça fait flipper !
— N'importe quoi ! s'exclama Wyatt en colère. Tu racontes que de la merde, Alex !
Je m'interposai rapidement avant que ça ne dégénère.
— STOP ! OK ?
— Tu ne sais absolument rien Alex, alors arrête de raconter des conneries ! Au contraire ! Je ne veux aucun mal de l'Agent Lee. Elle est mon modèle.
Alex pouffa et il n'eut pas le temps d'en rajouter, car une jeune fille s'approcha de nous.
Elle remarqua la tension palpable, mais elle haussa juste les épaules et s'adressa à Alex.
— Alex. Le patron veut te voir.
Alex se tourna et acquiesça. Il voulait y aller seul, mais je refusai.
— Tu y vas seul, je balance tout à DD. Dès la première heure, le menaçai-je.
Il finit par capituler et nous suivîmes la jeune fille avec la jupe à ras le cul vers une arrièr salle de boite. Devant la porte, après avoir passé un petit corridor, elle s'arrêta et nous demanda d'attendre.
Alex en profita pour nous dire de ne pas parler et de le laisser faire.
Je ne lui promis rien et nous finîmes par rentrer dans la pièce où des mecs se trouvaient autour d'une table en train de jouer à je ne sais quoi.
La fumée épaisse de cigare cubain nous attaqua de plein fouet. Wyatt retint une quinte de toux n'ayant pas l'habitude de ce genre d'odeur puissante.
Alex se tint tout droit et des rires gras envahirent la pièce.
La jeune fille alla rejoindre ses autres copines pendant que nous attendions comme des cons.
Je commençai à m'impatienter lorsque le chef se leva en touchant son gros ventre et regarda dans notre direction.
— Alejandro ! Tu as tenu ta promesse. Approche-toi donc fiston !
Alex nous lança un rapide coup d'œil et s'avança vers le type.
Il lui fit des embrassades et présenta Alex à ses « amis ».
— C'est un bon bonhomme. Il est rentré dans une grande agence pour nous obtenir des informations sur notre business et sauver nos affaires.
— Encore faut-il que les informations soient bonnes, Ricardo. Comme tu as dit, ça doit sauver nos affaires. Ça fait des années que nous travaillons dans ça et si son retour est confirmé ainsi que son héritage, nous perdons tous. Le patron aura le droit de tout récupérer, dit un de ses sbires.
— Il ne ferait pas ça, dit Ricardo. Nous avons maintenu son affaire durant tout ce temps alors, ça ne se passera pas comme ça. Alejandro, rassure-nous. Qu'as-tu trouvé ?
Il nous regarda et lâcha :
— Et qui sont-ils ? Ils sont avec toi dans l'agence ?
— Oui, répondit-il. Ce sont des amis.
Je ricanai ce qui attira leur attention.
— Pourquoi ris-tu ?
— Je ne suis pas son ami. Absolument pas.
— Mais vous êtes dans la même agence ?
— Qu'est-ce que vous savez de cette agence ? Travaillons-nous pour le bien ou le mal ?
— Pas grand-chose, admit-il. Tout le monde connait très peu de choses de cette agence. C'est juste qu'elle est mieux que les agences gouvernementales. Et entre le bien et le mal, il n'y a qu'un pas, fiston.
— Probablement.
Alex ne dit rien.
— Comment tu t'appelles ?
— Ce n'est pas dans votre intérêt de savoir.
Wyatt me donna un coup de coude et le dénommé Ricardo rit et ses amis suivirent.
Il poussa légèrement Alex qui me fusilla du regard, tandis que Ricardo approchait tout en apportant son cigare fumant à ses lèvres.
Je ne parus pas un seul instant décontenancé. J'avais l'habitude avec ce genre de gros balourds. Ils étaient du genre à jamais se salir les mains.
Il se posta face et m'envoya la fumée en pleine face. Je ne bougeai pas d'un millimètre. Heureusement que le satané Trevor avait l'habitude de se faire des petits plaisirs avec ce type de cigares qui valent des fortunes.
— Tu devrais me le dire.
— Non. Je ne devrais pas. Et je n'ai pas à vous le dire. J'ai quand même cette liberté.
— Une liberté limitée. À partir du moment où tu es entré ici, tu es sous mes ordres. Alors, je te demande gentiment, comment tu te prénommes ?
Je n'allai pas jouer l'ordure pour le moment alors je répondis :
— Richard. Malheureusement, il n'y a aucune consonance latine.
Il ricana et me tapota la joue.
— Tu es donc un homonyme. Et toi ? s'adressa-t-il à Wyatt.
— Jeff.
— Mh. Donc, vous n'êtes pas amis avec Alejandro, mais vous vous tenez ici ? Pourquoi ?
— Pour être sûr qu'il rentre avec nous, répondis-je. J'ai l'habitude avec les types comme vous. Vous promettez des choses à des gamins par intérêt puis après, BAM ! Une balle dans la tête. Ni vue ni connue. Ça marche comme ça dans la plupart des cartels.
Ses pupilles rétrécirent sous mes mots et j'entendis des raclements de chaises.
Ricardo me dévisagea avec curiosité et se tourna vers Alex qui fut attraper par deux hommes de mains.
— Donc comme ça, tu balances tout Alejandro ? Je suis déçu.
— Je n'ai rien dit ! Je vous jure, paniqua-t-il.
Il commença à l'enchainer en espagnol, mais Ricardo leva la main pour lui faire signe de se taire et il se retourna vers moi.
— Dites-moi pourquoi vous êtes là ?
— Pour être sûr qu'il rentre avec nous, répétai-je. Et moi, j'ai une question : Qu'est-ce que vous lui avait promis ?
Il pencha sa tête sur le côté et il commença à marcher devant moi, les mains derrière le dos tout en prenant le temps de fumer. Alex me supplia du regard d'arrêter, mais je voulais qu'une chose, que cette histoire se termine rapidement pour Alex.
Maintenant que j'en savais plus, il avait une chance de se rattraper. Il était un bon élément au QG et ça serait malheureux qu'il crève pour ça.
Eh oui ! Le QG me rendait gentil, mais avec modération bien sûr.
— Tu es vraiment culotté, Richard. Beaucoup trop même.
— Je l'admets.
Il me lorgna avant de poursuivre.
— Mais, comme vous avez l'air d'en savoir beaucoup à présent, tu as raison. Je vais vous éliminer, après qu'Alex m'ait révélé les informations.
— Non, dis-je. Vous promettez de nous relâcher et il vous dira ce que vous voulez.
— Ça ne marche pas comme ça.
Et Alex geignit de douleurs en recevant un poing dans l'estomac.
Les deux autres hommes de mains de Ricardo chassèrent les filles et pointèrent leur flingue sur nous.
Je déglutis sans paraitre affoler, mais là, je l'avais peut-être mal joué.
Je n'avais aucune arme ... à moins que ...
— Alex ! gronda Ricardo. Que sais-tu ?
— Je ... Je ne sais rien.
Il se mangea une droite et Wyatt sursauta légèrement.
— Pardon ?
Ricardo s'avança vers lui et l'attrapa par le col de la chemise.
— Tu mens. As-tu oublié notre deal ?
— Vous allez relâcher mon oncle ? demanda-t-il.
Ricardo en profita pour lui donner un autre coup de de poing.
J'avançai prêt à intervenir, mais je sentis le canon du pistolet dans mon dos.
— Tu bouges, je te tue.
J'échangeai un bref regard avec Wyatt qui était déboussolé.
— Je vais plutôt le tuer après t'avoir tué. Dis-moi ce que tu sais sur « El invisible Angel » !
Mon cœur rata un battement à l'entente de ce nom.
El invisible Angel était ...
— Je sais des choses moi ! intervint Wyatt.
Ricardo se tourna vers nous et lâcha Alex.
— Vous voulez me rendre fou c'est ça ?! hurla-t-il.
Avec ses pas de pachydermes, il arriva en deux secondes devant Wyatt.
— Vous allez relâcher l'oncle à Alex.
— Gamin, je n'ai pas le temps de jouer, gronda-t-il en attrapant son visage. Crache le morceau ou je te fais tuer.
Wyatt me regarda et j'en profitai pour désarmer l'homme qui me prenait par otage. Je lui mis un uppercut qui le fit chanceler avant d'attraper son arme et de lui tirer dans les jambes. Il tomba à genoux et Wyatt s'était chargé de l'autre. Les gars hurlaient de douleurs sous le regard choqué de Ricardo et de ses deux autres hommes.
Wyatt et moi, pointâmes nos armes vers Ricardo qui avait le teint livide.
— Dites à vos chiens de lâcher Alex.
Il n'hésita pas longtemps et ils relâchèrent Alex qui en profita pour mettre à exécution ses cours avec DD.
Il assomma les deux autres hommes avec plus ou moins de difficultés, mais il eut droit à sa revanche.
Il ramasse les armes et s'approcha de nous.
— Alors Ricardo, où est mon oncle Esteban ? se joignit-il à nous.
— Tu ne peux pas nous trahir comme ça, Alejandro ! Si El invisible Angel est de retour, nous perdons tout ! Ce type a fui ! Pourquoi reviendrait-il hein ? J'ai tué ! J'ai sacrifié ma vie pour son affaire !
— Arrêtez de mentir ! Vous avez fait ça juste pour sauver vos grosses fesses ! Vous vous en moquez des autres et surtout parce que vous craignez le clan adverse ! Vous craignez qu'il trouve avant vous El invisible Angel et qu'il le tue. Ce qui voudrait dire que vous perdiez tout. Le cartel, l'affaire et votre vie. C'est juste une course contre la montre !
Ricardo déglutit et nous dévisagea.
— Vous voulez une part au gâteau, c'est ça ? Vous l'aurez mais ...
— Je veux mon oncle ! s'écria Alex. Vous l'avez enfermé je ne sais où, pour que je me retrouve dans cette agence et que je vous délivre les infos que vous voulez ! Eh bien sachez qu'El Invisible Angel est définitivement de retour ! Son héritier est tout aussi vivant que lui.
Ricardo écarquilla les yeux et je me demandais si Alex savait qui était vraiment cette personne et son héritier.
— Tu mens.
— Il ne ment pas, confirma Wyatt.
Alex avait l'air d'être surpris. Alors, lui-même ne savait pas ...
— Qui est son héritier ? demanda Ricardo.
— Où est son oncle ? retourna Wyatt.
Ricardo ricana comme un fou et lâcha :
— Tuez-moi. Je m'en fous. Ça devait arriver tôt ou tard. Allez !
— Vous croyez qu'on est stupide ou quoi ? déclarai-je avec véhémence. Vous savez quoi les gars ? On va s'en aller. Le laisser ici avec ses blessés. Si dans une semaine il ne relâche pas l'oncle Esteban, je vous jure qu'il aura l'agence à ses trousses et que sa vie de rêve sera finie. Évidemment, tu auras le plaisir de te venger Alex, s'il fait un faux pas.
— Mais ...
— Il n'est pas con. Du moins, je l'espère. Et voici une preuve de notre marché.
Je lui tirai à l'épaule et aux genoux. Il tomba au sol en nous insultant et grogna en colère.
— Je vais vous tuer.
— Et nous, on va contacter El invisible Angel. Parce que c'est ça l'information. Nous sommes en contact avec lui et c'est pourquoi nous sommes ici.
Il écarquilla une nouvelle fois les yeux. Il paraissait nous croire.
— Je veux une preuve !
Nous nous regardâmes tous les trois en quête d'une idée, mais soudain, une voix robotique sortit de ma montre.
— Bonsoir Ricardo. Ravi de te savoir vivant, mais pourquoi combien de temps ? Une fois que je serai revenu, je t'assure que les choses vont changer. Tu as détruit mon business, Ricardo.
— Invisible Angel ...
Même ses hommes au sol qui agonisaient, étaient silencieux.
— Ferme ta putain de gueule et écoute-moi sale chien ! Tu as une semaine pour relâcher Esteban. S'il a, ne serait-ce qu'une égratignure Ricardo, je te tue de mes propres mains. Est-ce clair ?
Ricardo nous toisa avec mépris.
— Une semaine, Ricardo. Et préviens tout le monde que je suis de retour. Les gars, revenez. Ah, et foutez le bordel avant de partir.
Puis la voix disparut.
Mon cœur qui battait à un rythme affolant n'avait envie que d'une chose : retrouver Sara et la prendre dans mes bras.
Je souris à Ricardo avant de lui donner un coup de poing qui l'étourdit et nous saccageâmes son bureau sous son regard médusé.
— Une semaine, répétai-je. Et on vous contactera. Vous pouvez faire passer le message aux autres.
Nous quittâmes l'arrière salle avec un sentiment de joie et d'inquiétude.
Nous venions soit de sauver l'oncle d'Alex, soit au contraire de le condamner.
Une fois dans la voiture, Sara remit la communication en marche et nous agressa presque en mettant le son au maximum dans l'habitacle pour bien qu'on comprenne son énervement.
— Mais vous êtes malades ! DD va vous tuer ! Et toi Alex, tu peux dire bye-bye au QG ! Mais vous êtes cons ! Ce n'est pas possible ! Putain ! Je viens de vous sauver la vie ! Et toi Will, tu n'aurais pas pu baiser, au lieu de montrer à tout le monde que t'as des couilles avec ta grande gueule ?! Ohhhhh mon Dieu ! J'ai juste envie de vous frapper ! Mon Dieu ! Vous avez menti au QG !
— Je n'avais pas le choix, dit doucement Alex. Ils m'ont pris le seul membre de ma famille qu'il me reste. C'était ça, le deal. Obtenir des informations sur El Invisible Angel ...
— Qui n'est autre que la mère de DD ! déclarai-je en même temps que Sara.
Cela la calma et Wyatt en profita pour dire :
— L'Agent Lee est donc l'héritière de ce cartel, termina-t-il.
Alex avait l'air d'être sous le choc.
J'échangeai un bref regard avec Wyatt avant qu'il ne détourne le mien.
— Q..Quoi ? C'est une femme ? Mais je ...
— Oui, c'est une femme. Revenez au QG, ordonna-t-elle.
— Non. On ne peut pas.
— Quoi ?
Elle se mit à ricaner nerveusement, puis la voiture se mit à démarrer toute seule. Je pris rapidement le volant pour contrecarrer son plan.
— Arrête Sara !
— Non ! Rentrez bordel de merde !
La voiture allait dans tous les sens, étant donné que nous voulions tous les deux la manœuvrer.
— Je dois faire une chose avant ! Sara putain ! ARRÊTE !
— Va te faire foutre, William ! T'es qu'un connard de tout façon ! Comment DD a pu avoir confiance en toi !
— Et comment vous pouvez me parler droit dans les yeux, alors que vous forcez presque à ne pas la mettre sur le fait accompli, parce qu'elle vous importe plus que moi, alors que c'est MOI qui a été abandonné, hurlai-je.
La voiture s'arrêta et je dus freiner fortement et éviter un poteau.
Cette conne avait lâché les commandes.
Je frappai sur le volant hors de moi, car je venais de m'afficher devant deux petits cons.
Je passai tout simplement pour un être fragile à cet instant.
Je repris la conduite alors que je sentais le regard d'Alex et de Wyatt sur moi.
— Will ...
— Je ne rentre pas maintenant.
Et elle ne riposta pas à ma grande surprise.
Je conduisis donc jusqu'à chez Riccie que j'avais vu, ce soir-là au mariage.
Cette femme était ma mère et j'avais toujours du mal à y croire. On ne s'était jamais réellement entendu, car j'avais changé ses frères. Et ça, elle l'avait en travers la gorge.
Comme je l'avais en travers la gorge le fait qu'elle soit ma mère et qu'elle m'ait abandonnée.
Je me demandais juste si Trevor avait mis en place ce plan.
Ça, seul ce connard le savait.
Je me garai devant la demeure en veillant à ne pas nous faire repérer. Il était bientôt une heure du matin. Les gars étaient silencieux et il n'y avait que leurs pensées qui étaient bruyantes ce qui m'énerva.
— Chacun a des secrets, alors arrêtez de me dévisager comme si j'étais un Alien, maugréai-je. Vous n'êtes pas mieux que moi.
Alex grimaça en passant une main sur son visage et s'adossa à son siège.
— C'est pour ça que tu voulais sortir ? Jouer au psychopathe ?
Je me tournai vers Wyatt qui ne cilla pas tandis que je serrai le poing.
Alex ricana et lâcha :
— Allez Wyttie ! Dis-nous ton secret au lieu de provoquer William la sentimentale !
Ce fut au tour de Wyatt de ricaner et j'envoyai mon poing dans l'épaule d'Alex qui hurla comme une fille.
— T'es malade !? Oui, tu l'es ! C'est bon ! Ris un peu ! Tu es trop tendu.
Je râlai avant de ne rien ajouter et de regarder dehors.
En moins de vingt minutes, Alex s'était endormi.
— Je veux tuer le type qui a tué ma famille.
Je me tournai vers Wyatt avant de reprendre ma contemplation de l'extérieur.
— Et détrôner l'Agent Lee. Être espoir. Prendre sa relève. C'est tout ce qu'il me reste de ma dignité.
— Tu avais une famille ?
— Ouais, grommela-t-il. Mon père dans la police. Évidemment, il s'est fait des ennemis et il trainait dans des affaires louches. Bien entendu, ma mère et ma petite sœur ne savaient rien. Mais mon père était dans la merde jusqu'au cou. Un soir, ils ... ils sont venus chez moi et il s'est passé ce qu'il s'est passé.
— Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Des choses qui n'arrivent pas que dans les films.
Je ne dis rien. Il avait dû subir des choses atroces.
— Et ... ils sont encore vivants ces connards. Je ne peux pas vivre avec ça sur la conscience. Ils doivent crever.
— Tu te sentirais mieux ?
— Ouais.
Je ne dis plus rien et le sommeil nous emporta tous les deux.
***
Vers 7 heures, je fus réveillé par le soleil et un tintement sonore.
Je grimaçai, courbaturé et regardai ma montre. Puis, je sortis mon téléphone et remarquai les appels de Sara.
Je décidai de l'appeler lorsque ma génitrice sortit de chez elle.
Je l'observai et mon cœur cessa ses battements réguliers pour devenir frénétique. Je posai ma main sur la portière, prêt à aller la voir, mais ...
Elle embrassa son époux qui la serra dans ses bras et elle le relâcha comme tourmentée, avant d'aller en direction de sa voiture, avec ses talons hauts.
Elle était classe, elle était belle. Ses cheveux bruns encadraient son visage frais et au moment où elle arriva près de sa voiture, elle leva la tête et nos regards se croisèrent.
Je me figeai avant de démarrer en trombe.
Et je réalisai que ...peut-être, moi aussi je n'étais pas prêt.
***
SARA
J'étais stressée et paniquée.
Je n'avais pas dormi de la nuit et avais dû boire une cinquantaine de café.
J'avais dû pisser un millier de fois et somnoler genre vingt minutes avant de me réveiller en sursaut sur ma chaise de bureau qui n'était pas si confortable que ça.
En conclusion, j'avais passé une misérable nuit à regarder des films téléchargés illégalement dans les studios hollywoodiens. C'était tellement facile de faire ça.
J'avais quand même passé une misérable nuit.
À cause de qui ? De DD, mais surtout de son nouveau « meilleur ami » Will et ses poulains de recrues.
Ce qui me rassurait, c'est que pour la centième fois, je regardai les caméras de l'allée privée de Riccie où des tas d'autres richissimes personnes habitaient. La voiture des garçons était toujours là.
A contrario, ce qui m'inquiétait, c'était que DD pouvait arriver avant eux.
Il était bientôt 8 heures et malgré ses retards de jeune maman, elle venait parfois trèèèès en avance. En plus, elle m'avait bien dit qu'elle viendrait plus tôt, aujourd'hui.
Et j'avais donc ce mauvais pressentiment qu'aujourd'hui elle allait débarquer à l'heure.
Alors, j'appelai une bonne centaine de fois Will, mais il ne décrocha pas.
Ce connard était tellement têtu et le peu de liberté que lui avait donné DD le faisait monter sur ses grands chevaux. Et ça me rappela sa prise de risque auprès de ces types pour Alex.
Bien qu'il ait bien fait, il aurait juste pu se la fermer. Puis maintenant, nous avions un grand problème. Ces hommes allaient chercher sans relâche El Invisible Angel et son enfant.
Sauf que Sophia était morte, mais DD était bien vivante.
Je soupirai, agacée. Elle allait les tuer puis me tuer. Je ne savais même pas comment lui dire pour le problème d'Alex.
Sa mère et ses histoires était et restera un sujet sensible pour elle. Alors si elle entendait cette histoire, je craignais qu'elle se nourrisse d'espoir sur Sophia. Surtout que son mariage approchait à grand pas.
Je rappelai Will et lui laissai un message vocal, énervée.
— Écoute moi bien sale petit con, quand tu reviendras au bureau, je te referai le portrait ! Tu me mets dans la merde Will ! Connard !
Je raccrochai rageuse et me fis un autre café avant de me poster devant mes joujoux pour me changer un peu les idées.
Et comme par hasard, vingt minutes plus tard, la porte de mon bureau s'ouvrit sur une DD de bonne humeur. Je déglutis et feignis un super sourire comme le sien.
Elle s'approcha de moi et me prit brièvement dans ses bras.
J'en profitai pour faire disparaitre les signaux de Will et des garçons à l'écran. Elle n'y vit que du feu avant de prendre les rapports de sécurité qu'elle lâcha du regard pour me sourire franchement.
— Ça va ? Je suis désolée ma Sara pour hier soir. C'était vraiment un imprévu de dernière minute.
— Ce n'est pas grave, dis-je. C'est la vie haha !
— Si ça l'est ! T'avais peut-être envie de voir Haden ...
Je jetai un rapide coup d'œil à l'écran dont elle n'allait pas comprendre la signification, mais Will avait enfin décidé de se bouger.
— Euh ouais. Probablement.
— Tu n'es pas très convaincue. Enfin bon. Il faut absolument que je te parle, parce que ... j'ai besoin d'un conseil. Alors ... on pourrait aller déjeuner dehors ?
Mon Dieu. Ils arrivaient bientôt.
— Sara ?
— Euh ouais, OK. Rien de grave j'espère.
Elle se mordit la lèvre et grimaça.
— Tu ne seras pas très contente mais bon. J'y vais. Je dois bosser avec mes recrues et tout. Toute ma vie se résume à des supers loooooongues journées.
— Ouais. D'accord. À plus tard alors.
— Ouais.
Elle me dévisagea et je fus obligée de sourire encore plus grandement pour la rassurer.
Elle se dirigea vers la porte avant de se tourner et de dire :
— Au fait, il ne s'est rien passé d'étrange avec les gars ?
— Nope, mentis-je à contre cœur. Ils se sont bien amusés en boite. Si tu vois ce que je veux dire.
Elle sourit à son tour en secouant la tête. Elle posa une main sur la poignée de la porte et se tourna une nouvelle fois vers moi, les yeux plissés.
— Tu n'as pas eu le temps de rentrer ?
— Non. Les gars ne sont arrivés qu'à 5 heures. Ils ... ils dorment. Je vais aller le faire aussi. Genre, deux petites heures.
— D'accord. Bon, dis à Will de passer après si tu le vois avant d'aller dormir un peu.
— Je le ferai.
Elle finit par s'en aller perplexe et je respirai soulagée qu'elle soit partie.
Je rallumai l'écran et cinq minutes plus tard, ils arrivaient dans la rue qui menait à l'entrée non officiel du QG.
Je me décidai d'aller les accueillir pour le passer un super savon, lorsque je vis un gars en capuche les regarder sortir de la voiture.
Je zoomai sur le type en question et lorsque je vis son visage, je crus faire un arrêt cardiaque.
Je restai quelques secondes, littéralement liquéfiée de la tête aux pieds.
Ce n'était pas possible ... Je n'y croyais absolument pas ...
Je pris une capture d'écran avant de contacter par la montre William, au bord de la syncope et les mains tremblantes comme jamais.
— Will, ne rentrez surtout pas par la fausse bouche dégout ! Il ... Il y a Wallas. Wallas est là. J'arrive.
Je pris la tablette pour regarder la caméra de surveillance, tandis que William me disait qu'il n'y avait personne dans la rue.
— Il y a un mec en capuche à 100 mètres de vous, dis-je tout en slalomant dans les couloirs. C'est lui ! Je te jure que c'est Wallas !
Mon cœur battait à tout rompre, je n'arrivai pas à y croire, mais j'étais certaine que c'était lui. Je pouvais le reconnaitre à 100 %. Même si le type avait le visage sale et pâle, j'étais certaine que c'était lui. Je pouvais en mettre ma main à couper.
J'accélérai le pas en privilégiant les escaliers à l'ascenseur et regardai la tablette. Je lâchai un hoquet de surprise, lorsque je vis qu'il avait disparu.
— Sara. Peut-on rentrer maintenant ? maugréa William.
Je ne l'écoutai pas et me mise à courir comme si ma vie en dépendait jusqu'à la sortie.
Ils me virent et me dévisagèrent avec curiosité, mais tout ce que je fis, c'était de remonter un peu la rue en hurlant son prénom.
— Wallas !
Une main se posa sur ma bouche et je donnai un coup de tablette à Will qui geignit de douleurs.
— T'es décidément cinglée ! Il n'y a pas de Wallas et arrête d'hurler. Tu vas réveiller tout le voisinage.
Je le fixai, essoufflée et repoussai mes cheveux de mon front.
— Wallas était là. Il avait le visage, sale. Je l'ai vu, murmurai-je sur le point de pleurer.
Le voir comme ça, le savoir si près venait de mettre mes émotions en pelote. En sept ans, j'avais cherché ses sosies, des types qui lui ressemblaient, mais je n'en avais trouvé aucun.
Et là, ne m'y attendant absolument pas, je le voyais. C'était juste incroyable.
— Il était là, répétai-je.
— On devrait y aller.
Je me tournai vers Will qui avait l'air d'être embarrassé et j'acquiesçai mollement avant de le contourner.
Alex et Wyatt me regardèrent avec curiosité et je descendis dans la fausse bouche dégout sans les attendre. Je n'avais même pas envie de parler. J'étais juste dépitée.
— Retournez rapidement à vos dortoirs. DD est dans son bureau je crois, mais vous allez avoir entrainement je pense.
— Quoi ? s'insurgea Alex. Je suis extrêmement fatigué.
— Vous n'aviez qu'à rentrer, dis-je froidement.
— Pardon, mais on a été forcé à rester dans cette voiture.
Je me tournai vers Alex et le toisai.
— Tu sais quoi Alex, je ne suis pas d'humeur. Alors ton manque de sommeil, ce n'est pas mon problème. Vu ce qu'il va te tomber dessus prochainement pour ton mensonge, tu ne devrais même pas avoir envie de fermer l'œil.
Je lis la surprise sur son visage et repris la marche jusqu'à mon bureau.
J'entendis William dire qu'il allait se charger de moi et que les garçons ne devaient absolument rien dire.
J'accélérai le pas en me disant que je devais absolument rejoindre les toilettes des femmes, même si j'avais les miennes dans mon bureau. Je voulais juste chialer comme jamais.
Sauf que William en décida autrement et me poussa dans une pièce.
La lumière s'alluma seule et je devinai que nous étions juste dans la réserve médicale.
Je baissai la tête pour ne pas affronter son regard et je le poussai pour pouvoir m'en aller, mais il m'arrêta.
— Laisse-moi passer Will ! hurlai-je à bout nerf. Vraiment, je n'ai pas envie de te parler !
— Pourtant on doit le faire.
Je soupirai et ne résistai pas longtemps avant de laisser échapper quelques sanglots tout en regardant la tablette et la capture d'écran que j'avais faite de Wallas.
— Il était là. Regarde, lui montrai-je en me moquant du fait qu'il me voyait pleurer.
Il regarda, perplexe la photo et l'agrandit.
Ses yeux n'exprimèrent rien et il me rendit la tablette.
— Ça lui ressemble, mais il est mort Sara.
— Je sais ! J'étais là ! J'étais là, dis-je d'une voix brisée.
— Alors ne te fais pas d'illusion. Ça anéantira tous tes efforts de passer à autres choses.
Je le fixai et lorsque sa main s'approcha de mon visage, je l'éloignai aussitôt en le dévisageant.
— Qu'est-ce que tu fais ?
Il parut gêné et bredouilla :
— Arrête de pleurer. Ça ne vaut pas le coup. Je voulais essuyer tes larmes. Je te préfère grincheuse.
— Tu ne comprends pas, déclarai-je en secouant la tête.
Il ne dit rien et soupira.
— On ne doit rien dire à DD. Pour le retour de l'affaire de drogues de sa mère.
Je relevai ma tête vers lui et secouai la tête en désaccord.
— Je ne veux pas lui mentir sur ça. Elle doit le savoir ...
— Elle a déjà d'autres problèmes.
Je l'observai et son visage ne laissa rien paraitre.
— Elle me cache quelque chose ?
— Je ne sais pas.
— Ça veut dire que oui ! m'exclamai-je, horrifiée.
— Il faut juste qu'on s'en charge.
— Dis-moi ce qu'il se passe. William !
— Non, refusa-t-il.
— Pourquoi ?
— Parce que je me sens redevable envers elle. Je veux l'aider. Et la meilleure solution, c'est de ne rien dire pour l'instant. Tout ce que je peux te dire, c'est que ... ne crois pas au retour de ton petit-ami. S'il était vivant, il serait apparu bien avant. Et tu n'es pas la seule à voir des fantômes du passé, alors n'y pense plus, me conseilla-t-il.
Je pris le temps de le regarder. C'était drôlement bizarre de le voir si calme. De l'entendre dire des choses sensées et non des blagues tordues et salaces.
— Quoi ? aboya-t-il.
— Ne me crie pas dessus, rétorquai-je. Comment on doit agir alors ?
— On va s'en occuper, répondit-il avec sérieux. Sans qu'elle ne le sache. Tu me laisseras sortir en douce.
Je ricanai face à sa connerie ce qui l'agaça.
— Je suis sérieux, Carlton.
— Mais t'es con ma parole ! Si elle l'apprend, c'est fini pour nous. Et je sais ce que tu prévois. Fuir !
— Eh bien, on lui remettra les idées en place en lui faisant comprendre qu'on lui a sauvé sa peau. OK, elle est forte et douée, mais elle a besoin d'aide. On va en parler à son père et c'est tout. Et je ne fuirai pas. Je serai littéralement con si je ne voyais pas que le QG est ma chance.
Je ne dis rien encore une fois, bouleversée par son attitude.
— On devrait lui en parler. Ça va mal se finir, lui intimai-je.
— Aies confiance en moi.
Je ris nerveusement et lui tapotai le torse.
— Ne rêve pas, Will.
— C'est sûr que la confiance, tu ne connais pas vraiment. Nous sommes collègues, nous travaillons ensemble et vous êtes du côté de Riccie, alors qu'elle est en tort, dit-il en colère.
— Pas du tout. C'est juste que tu ne peux pas réapparaitre comme ça dans sa vie, me défendis-je.
— C'est ce que je dis, la vie de Riccie est plus importante que la mienne. En fait, je n'en ai plus rien à foutre d'elle.
Je reculai d'un pas, surprise de sa réaction.
Aujourd'hui, j'étais en plein ascenseur émotionnel. Lui qui était si impatient de la connaitre avait complètement changé d'avis.
— Pourquoi ?
— Mieux vaut être seul que mal accompagné.
— Ça ne marche pas dans ton cas. Tu as une famille, William.
Il ricana et passa une main dans ses cheveux blonds.
— Si elle ne veut pas de moi, alors les choses comme elles sont. Bon, je vais prendre une douche. À plus tard.
Il quitta la pièce et me laissa seul, mais il revint et il reprit sa face de connard suprême et me sourit.
— Au fait, tu veux me rejoindre ?
Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire.
— Va te faire voir, Will.
— OK. Dommage. Ça t'aurait consolé. Serena ne refusera pas.
— Dommage pour toi, elle doit probablement raconter sa vie à d'autres agents, comme tu n'étais là, avec elle.
— Merde alors ! Bon. Je sais qu'un jour tu me sauteras dessus, Sara. J'attends ce moment avec impatience.
Il osa me faire un clin d'œil et me laissa seule.
Je soupirai et regardai l'image de Wallas en me disant qu'il n'avait peut-être pas tort.
Wallas ne pouvait pas être vivant durant tout ce temps. Il aurait essayé de nous contacter.
Ce type lui ressemblait juste comme deux gouttes d'eau, alors je n'avais pas besoin de me mettre dans tous ces états.
***
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