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Chapitre 23

Hellooooooow ❤️, 

J'espère que vous allez bien et que vous kiffez toujours cette nouvelle version. ☺️

Voici la suite, c'est un chapitre plutôt cool... Que dis-je ! Vous verrez bien tout ça. C'est que du DD, ce qui change un peu de la première version. En même temps, c'est son histoire hein ! 

De toute façon, tout est lié haha. 

Des besos 😘, 

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : Je suis trop contente de vous voir lire et commenter et de commenter surtout. Et je remercie très très fort, celles et ceux qui font l'effort de ne pas spoiler et qui jouent le jeu de la découverte (c'est un peu le cas en même haha ☺️), vous êtes parfaits ! 

***


DECEMBER-DAN

Comme d'habitude, j'étais déjà debout à 6 heures.

Isaac avait tenté de ranger derrière mon bazar de la veille, mais ce n'était pas grandiose.

Alors, j'avais continué, avant de me préparer pour débuter cette longue journée du mardi.

Sérieusement, j'avais besoin de vacances.

Je me sentais déjà, tellement fatiguée que je ne comprenais d'où ça venait, sauf que c'était totalement faux. L'arrivée de Serena, des recrues, des Davis, de Trevor 2.0 et la préparation de mon mariage me tuait.

Mais, je devais rester forte et papa avait raison sur ce point-là. Je ne devais rien lâcher.

À 7 h 30, je quittai notre petite maison, en laissant un Isaac pressé, car il avait une mission de dernière minute, pour gagner la demeure de mon père et de Hope.

Ils m'accueillirent avec le sourire, même si ça se lisait clairement sur leur face qu'ils savaient pour ma mésaventure d'hier. Dans cette famille, les nouvelles allaient trop vites.

J'embrassai tout le visage de ma petite fille chérie, avant de la serrer très fort dans mes bras.

— Moi aussi, je t'aime maman, lâcha-t-elle, amusée.

— Allez, va chercher ton sac et on s'en va.

Elle descendit de son tabouret et obtempéra.

Papa saisit l'occasion pour lancer le sujet, car c'était tout ce qu'il attendait.

— Décidément, son enseignante va être surprise de te voir si souvent à l'heure, rétorqua mon père que j'allai embrasser à son tour.

— Il faut changer de temps à autre.

Ma réponse le fit ricaner.

— Tu dis ça alors qu'hier tu as failli créer une guerre, m'embêta-t-il. On aura tout entendu.

— Voyons Karl ! Laisse-là tranquille, me défendit Hope.

— Elle est en tort. Ce que tu as fait, n'était pas bien ! insista-t-il. Pourquoi avoir créer de toutes pièces ce document ? Tu ne sais plus parler ?! me reprocha-t-il.

Je levai les yeux, déjà saoulée.

— C'est bon ! J'ai compris mon ... erreur. Je vais ... m'excuser de ...

— Tu vas t'excuser de quoi maman ? demanda Skyler, le sac sur le dos.

— De rien du tout ma puce, répondis-je en regardant mon père. On s'en va. On se voit en fin de journée pour l'essayage de robe Hope, confirmai-je.

— C'est ça ! Bonne journée mes chéries.

Je lui collai un bisou, tout comme Skyler et je lançai un mauvais regard à mon père avant de quitter la maison. Skyler me prit la main, heureuse de retrouver sa maman.

— Pourquoi je n'ai pas dormi à la maison ?

— J'ai eu un problème à régler, répondis-je sans lui en dire.

Elle entra dans la voiture et s'attacha toute seule comme la grande-fille qu'elle était. Puis, je démarrai après avoir vérifié que tout allait bien.

— Maman ? C'est quand je revois Zeyn ? J'aimerais bien le revoir, dit-elle après plusieurs minutes.

Décidément, personne n'allait me laisser respirer aujourd'hui.

— Eh bien, écoute ... Ça va s'organiser et ...

Au même moment, Jared se décida de m'appeler. Je décrochai en râlant ce qui l'irrita de suite.

— Même pas un bonjour en ce début de journée.

— C'est juste qu'on va commencer à me pomper l'air, aujourd'hui, me défendis-je.

— Salut tonton Red ! lança Skyler.

— Hé mon cœur. Ça va ?

Skyler répondit que c'était le cas, avant que je reprenne la conversation avec mon frère.

— Pourrais-t-on se voir, ce soir ?

— Je ne sais pas Jared. Tu vas me faire la morale ?

— Non, mais j'ai envie de passer un moment avec ma sœur et ma nièce, précisa-t-il.

Je ne le croyais pas vraiment, mais j'acceptai.

— J'espère qu'il n'y aura pas Drew chez toi.

— Drew est chez lui ? questionna-t-elle, surprise.

— Non, il n'y sera pas, répondit-il. Bref, je vous attends, ce soir. Passe une bonne journée ma princesse Skyler.

Skyler lui souhaita la même chose, avant que je ne raccroche.

Cette brève conversation avec Jared, avait été des plus froides.

Et, ça me saoulait que ça soit le cas.

***

— Désolée du retard ! annonçai-je en refermant la porte derrière moi. Bonjour !

Je m'approchai d'eux et John me sourit chaleureusement tout comme Serena toujours plus blanche que blanche. Mais toujours très élégante.

— Bonjour Agent Lee ou December-Dan ! Vous rayonnez de bonheur. Ça vous va bien.

John pouffa discrètement et j'eus envie de frapper Serena, mais je m'assis.

— Et vous, vous avez toujours cet air de grande malade.

— DD, me reprit John.

Serena gloussa en balayant la réprimande de John d'un geste de la main et me sourit.

— Eh bien, ça doit être le manque d'amour qui me donne cet air.

Je l'observai avant de regarder John.

— Bien. Je vous ai réunis toutes les deux pour faire un topo de la mission de l'Agent Lee concernant votre affaire Serena. Je voulais faire une réunion générale, avec les membres du Conseil, mais malheureusement, certains sont encore en mission.

Elle acquiesça avec ses grands airs de grande dame.

— À vrai dire, il ne passe pas grand chose et nous n'avons pas de pistes depuis Miami, dit John. Et la puce que DD a retiré de votre bras ne nous a pas révélé grand-chose, d'après les analyses, dit-il en me donnant les documents en question. Et les traces de sang, non plus.

Je les parcourus rapidement et effectivement, les résultats ne donnaient pas grand-chose.

— Ne négligez pas le fait que les résultats ont montrés que ces hommes morts avaient un début de cancer, précisa-t-elle.

— Oui mais ce n'est pas concluant, souligna-t-il.

— Mais n'aviez-pas eu une affaire concernant avec cette maladie ? nous questionna-t-elle en nous regardant tour à tour. Il y avait des puces et le cancer, je me trompe ?

— Comment le savez-vous ? l'interrogeai-je, d'un air soupçonneux.

— Eh bien, c'est le même homme qui m'a suggéré que je devais vous engager.

Je la regardai puis croisai le regard de John. Il y avait bien trop de coïncidences.

— Et vous êtes sûre de ne pas en savoir plus sur lui ? demanda mon patron.

— Je vous ai tout dit sur lui, John Liebster, se permit-elle. On m'a volé Big Sister, car le gouvernement considérait mon travail comme dangereux, puis j'ai appris qu'il a été volé et cet homme m'a dit que la seule et unique personne qui pouvait me le rendre était l'agent Lee. Il m'a dit qu'il la connaissait très bien et que c'était l'un des éléments les plus importants du QG. Ce qui n'est pas faux et je le vois tous les jours depuis que je suis ici. L'Agent Lee fait craindre et est un mythe. Je l'envierai presque, déclara-t-elle avec un sourire qui avait l'air sincère.

Puis, elle se tourna vers John, baissa sa tête sur le côté comme pour le sonder et elle plissa ses yeux en l'observant.

— Vous ne seriez pas l'homme qui me l'a suggéré par hasard ? Ça serait plausible. L'Agent Lee est celle qui va très certainement vous succéder, alors cette mission serait une preuve irréfutable de sa qualité de travail. N'est-ce pas ?

Je regardai le sosie de Denzel Washington avec curiosité et j'aurais voulu que Jared et Sara soient là pour voir ça. J'avais bien entendu une confiance aveugle en John. Il était mon mentor et un modèle pour moi, mais les propos de Serena m'avaient légèrement secoué.

Il ricana face aux mots de Serena sans paraitre inquiet. Il était confiant et serein.

— Le QG sait beaucoup de choses sur des savants fous comme vous Mlle Stockholm. On en a mis certains sur surveillance, révéla-t-il, car on ne sait pas à quoi s'attendre avec vous.

Elle acquiesça pour confirmer ses propos en croisant ses jambes fines et blanches comme le lait. Ses cheveux blancs qui encadraient son visage la rendait vraiment fantomatique, malgré sa beauté froide et subjuguante.

— Alors si j'avais su depuis le début, votre existence, votre intelligence et votre intérêt pour la création de joujoux qui peuvent détruire toute une population, je vous assure que je vous aurais mis sous surveillance dès le début. Ensuite, j'aurais appris pour Big Sister et j'aurais demandé à l'Agent Lee, l'un des meilleurs agents formés au QG, de réaliser cette mission comme cet homme qui vous l'a suggéré. Et évidemment, l'Agent Lee serait au courant depuis le début de votre surveillance. Elle a connaissance de tous les individus que nous avons dans le collimateur, n'est-ce pas ?

— Oui, confirmai-je.

— Alors, je vous prierai de ne pas me faire paraitre pour le méchant dans cette histoire sordide, surtout chez moi où on vous a accueilli pour vous protéger des gens qui veulent vous tuer. Est-ce bien clair ? Je ne voudrais jamais du mal de l'Agent Lee. C'est de la pure folie.

— Même pour votre place ? Cet homme m'a dit que vous pourriez être un peu jaloux qu'une fille si talentueuse prenne votre place. Ce qui est compréhensible.

— December-Dan est comme un membre de ma fille. Elle est comme ma fille ! appuya-t-il. Je préfère 100 fois la voir à ma place qu'un débutant sans expérience. December-Dan a travaillé comme personne pour être ma relève et j'en suis fier. Très fier.

Je fus grandement touchée par ses mots. Depuis que je le connaissais et il ne m'avait jamais dit ça. J'en fus presque gênée et Serena sourit.

— Bien. Ça a le mérite d'être clair et de vous laver de tous soupçons. C'est juste que je suis aussi curieuse que vous de savoir qui me contacte. Cet homme est peut-être dans le QG et nous le croisons probablement tous les jours.

— Et s'il n'était pas au QG ?

Ils me regardèrent tous les deux, attentifs à la suite de mes allégations.

— Comment ça ? me demanda John.

— Je ne pense pas qu'il soit au QG. Ça serait trop facile. Il pourrait tuer Serena n'importe quand. Et, il y a cette menace au mariage des Davis. Peut-être que ... c'est la même personne.

— Vous pensez que celui qui m'a suggéré votre travail et ceux qui m'ont volé mon travail sont une seule et même personne ?

J'acquiesçai, assez fière de mon idée.

Ça ne me semblait pas bête du tout. Et c'était forcément le cas.

Tout concordait.

— Mon instinct me dit qu'il a fait en sorte que je rentre en contact avec vous. Je suis dans son jeu, déclarai-je.

— Mais, c'est complètement stupide ! s'exclama-t-elle, mais intelligent de sa part, reconnut-elle.

— Et je pense que Serena a raison, m'adressai-je à John. Même si les analyses ne nous disent rien sur la puce et que l'échantillon de sang que j'ai pris, a juste montré un type qui n'était qu'à un début de cancer ne sont des informations capitales, j'ai ... j'ai presque envie de vous dire John, que ... que peut-être que Trevor Wilkin n'est pas mort. Qu'il a prévu qu'on le tue.

John me fixa sans laisser rien paraître, mais je voyais bien qu'il venait de recevoir un coup de massue sur la tête. Ce que je lui disais, venait juste de le surprendre. Même moi j'avais du mal à croire que je pensais à un Trevor en vie, alors que Zeyn l'avait tué et que William était dubitatif à cette idée.

Mais le jeu, les menaces que je recevais lui ressemblait tellement.

John exhala et se pencha sur son bureau de sorte à plonger son regard dans le notre.

— DD, ce que tu dis ne peut pas être pris à la légère. Penses-tu que tout ça, c'est relié ? Tu en es convaincue ?

— Je ne sais pas, avouai-je, mais je ...

— Cet homme m'a parlé de Trevor Wilkin, me coupa-t-elle. Puis, je l'avais déjà rencontré lors de soirées caritatives, alors ça m'a donné envie d'avoir confiance en cet homme.

Son regard se fit paniquée alors qu'elle m'attrapa même le bras.

— Je pense que DD a raison. Je peux vous appeler DD au fait ?

Je levai les yeux et elle poursuivit.

— Cet homme m'a parlé de Trevor Wilkin comme un grand homme qui a révolutionné la recherche de traitements contre le cancer. Et franchement, je l'ai cru. M. Wilkin m'a toujours paru gentil et vraiment accès sur les remèdes contre les maladies qui tuent chaque jour un tas de personne. Il le disait lors de ses soirées. Puis le type m'a dit que M. Wilkin avait presque trouvé un remède contre cette triste maladie. Sauf qu'une Sophia Restrepo lui aurait dérobé le reste de la formule finale qu'ils avaient cherchés pendant des années.

— Sophia Testrepo était ma mère et Trevor Wilkin ou plutôt Eli Lawson sous son vrai nom, était fou. Il avait modifié la formule pour injecter une puce qui contrôlait ces malades du cancer à un stade avancé. Ils étaient devenus comme des machines de guerres, Serena. Cet homme vous a embellit l'histoire. Trevor voulait contrôler le monde et non aider.

— Oh mais c'est effroyable alors ! Il m'a menti ! s'exclama-t-elle se sentant trahie.

— Sans blague.

— Mais M. Wilkin est mort ou pas ?

— Il est mort, répondis-je. Je l'ai vu de mes propres yeux.

— Mais pourquoi vous pensez qu'il est vivant alors ? Je suis un peu perdue.

— Parce qu'il a crée avec Sophia, une sorte de sérum qui vous permet de prendre n'importe quelle apparence. Il a appelé ça la « veuve noire » répondis-je.

— Sainte-Marie ! Vous plaisantez ?

Nous ne dîmes rien et elle apporta une main à sa poitrine tout aussi inexistante que la mienne, mais j'en avais un peu plus quand même, et parut totalement choquée.

— C'est juste que ... je n'ai pas les mots. Je m'excuse de mes injures, mais c'est extraordinaire. Ce qu'ils ont crée, bien sûr. Et donc vous pensez qu'il a utilisé ce sérum sur un malade, pour le faire passer pour lui ? C'est ça ?

— Ouais, confirmai-je. Ce qui fait qu'il ne serait pas mort. Qu'il avait anticipé son coup, pour mieux revenir.

— Mais ça ne marche pas sur les sujets sains ?

— Je ne pense pas, répondis-je. En tout cas, les clones étaient malades. Et la maladie restait en état de veille.

— Donc, reprit-elle, ils ont réussi à stopper la progression du cancer ?

— Oui mais non. Comme ma mère avait dérobé le reste, ça ne marchait pas vraiment. À la fin, la maladie se réveillait et accélérait le processus de la mort du sujet, lui expliquai-je. Dès que le cancer était « réenclenché », le malade pouvait mourir dans la minute.

Les journaux intimes de maman m'avaient beaucoup informé sur leur recherche.

— Waouh ! fut tout ce qu'elle dit, fascinée. Ça pourrait être une véritable avancée si la formule était retrouvée.

Nous la regardâmes, choqués et elle leva les yeux.

— Je parle du sens positif, précisa-t-elle. Nos chercheurs ont juste réussi à ralentir l'avancée du cancer et à le supprimer dans certains cas, mais il y a toujours des récidives.

— Ce que vous ne comprenez pas Serena, c'est qu'à la base, c'est surtout pour contrôler les malades, les rendre forts, mais certainement pas pour les guérir.

— Oui mais je suis certaine que si les chercheurs avaient la formule complète, nous aurions un remède définitif contre cette maladie.

— Bon, je pense que vous en savez assez sur Serena, déclara John.

— Oui et je suis nourrie de curiosité à présent.

— Sinon, pour quelle raison vous a-t-on volé Big Sister ?

— Si, c'est M. Wilkin ...

— Il ne mérite pas le respect, la coupai-je.

— Il est quand même très fort, rétorqua-t-elle, donc je disais que si c'était lui qui l'avait volé et vue son côté sombre, ça ne présage rien de bon. Mais vraiment pas.

Nous l'observâmes et elle se lança dans son explication pour qu'on comprenne définitivement Big Sister.

— Alors, comme je vous l'ai dit, Big Sister, je l'ai créée pour contrer Big Brother qui s'alimente tous les jours de tas d'informations sur tout le monde afin de vous ressortir vos erreurs au moment venu. Big Brother est le mal ne respecte aucunement la vie d'autrui.

— Oui mais ...

— Je sais ce que vous allez dire John, l'interrompit-elle, les smartphones, ordinateurs, télés, internet ça marche de la même façon, mais c'est Big Brother qui est derrière tout ça. Il récolte où il peut et quand il peut. Puis après, il répand les informations en les détournant pour créer des conflits, des guerres, des meurtres etc. Eh bien avec Big Sister, je prends les informations, rétablit la vérité et anéantie la vie des menteurs et des destructeurs de vies. Big Sister révèle tous les secrets des plus grands chefs d'État, les escroqueries etc ... au monde entier, au même moment.

— Mais comment est-ce possible ?

— Eh bien, mon génie entre en jeu à ce moment. Toutes les personnes au monde, ayant un appareil électronique, sont forcément connectés au satellite mondial dans la station spatiale x ou y, peu importe. Même si les faisceaux horaires sont différents dans chaque pays, lorsque je connecte Big Sister, je peux capter ce satellite et connecter chaque appareil ensemble. Une fois ce que cela est fait, j'ai juste à faire passer l'information. Peu importe l'heure, vous serez réveillé par la révélation du chef d'État qui a commis un génocide. Et dans différentes langues. C'est une tâche ardue mais ça marche.

— Vous en êtes sûre ? lui demanda-t-il.

— Oui, sourit-elle. C'est moi qui chaque année fait les messages de bonne année, annonça-t-elle toute heureuse.

Nous la regardâmes et elle reprit la parole.

— Alors si Trevor Wilkin est de retour pour la vengeance et qu'il m'a dérobé mon travail pour faire ce type de manipulation, ce n'est certainement pas pour faire gagner le bien. Peut-être qu'il projette quelque chose avec le cancer. Je ne sais pas. Le répandre mondialement. Ou sur une partie de la population. Comme dans le film Kingsman. Vous savez avec l'acteur drôlement mignon jouant l'agent secret. Bon, sauf qu'eux, ce n'est que pour garder les riches sur terre ce qui est tout aussi affreux.

Et là, je me figeai tout comme John.

Et si Serena nous avait donné la motivation principale de Trevor ? Du moins, si c'était lui.

— Je pense que nous avons une piste, clama John.

— C'est vrai ?

Les grands yeux de Serena frétillèrent de bonheur.

— Vous ne pouvez pas vous connecter à Big Sister ?

— Malheureusement non. Ou à une certaine distance pour pouvoir déconnecter la connexion avec le satellite, répondit-elle à John. Il faut que nous retrouvions Big Sister. Du moins, l'Agent Lee, mais comme vous l'avez dit, nous n'avons aucune piste. Enfin maintenant, une seule mais il faut être sûr.

— C'est clair, confirmai-je. Je vais enquêter dessus, proposai-je. Trevor est la seule piste que je peux exploiter.

— D'accord, accepta John. S'il n'y a pas de nouvelles ...

— Vous allez devoir me laisser partir, acheva Serena. Je m'en doutais.

— Vous serez sous surveillance permanente mais au moins, vous aurez le droit de recouvrer une vie normale.

— Normale est bien grand mot M. Liebster, mais cela me va. Je vais vous reverser encore 5 millions de dollars sur les 20 millions promis. Si DD ne m'avait pas emmené ici, je serai probablement morte à l'heure qu'il est, alors peu importe la fin de cette histoire, vous aurez votre argent, car j'ai été bien accueilli et que je vois chaque jour le sérieux des agents du QG. Vous avez fait du bon travail John. La CIA, Le MI6 et les autres agences comme la vôtre devraient suivre votre modèle. Et je m'excuse si je vous ai vexé précédemment, acheva-t-elle.

— Entendu.

Elle se leva et j'en fis de même. Elle tendit sa main à John qui la serra.

— Tu la raccompagnes DD ?

— Bien sûr.

— Je vous laisse quelques instants.

Elle quitta son bureau et demandai une certaine requête à John.

— Je t'écoute.

— Comme cette mission est en stand-by, je voulais vous demander si on pouvait me mettre sur des missions externes, Monsieur. J'ai besoin de changer d'air.

Il haussa les sourcils et prit un stylo pour se mettre au travail.

— Tu as déjà beaucoup de travail DD. Tu as tes recrues qui doivent poursuivre leur formation et d'après ce qu'on me dit, ça se passe très bien, tu as Skyler, ton mariage qui approche, cette histoire qui me laisse perplexe, parce que si Trevor est de retour, c'est clairement une vengeance et il faut s'y préparer et tu ne peux pas te noyer dans le travail pour oublier les problèmes, me dit-il. Lorsque tu prendras ma place, ne pense pas que tu feras plus de missions que les autres. Au contraire ! Tu vas choisir entre diriger ou agir. Et crois-moi que diriger des grandes opérations, c'est bien plus dur que l'action.

— Mais ...

— Pense un peu à toi. Tu as déjà bien à faire.

— C'est non alors ? soupirai-je.

— Définitivement, esquissa-t-il un sourire. Et ne quémande pas trop d'actions parce que souvent, trop d'actions signifie une mauvaise fin. D'accord ?

— OK, grommelai-je.

— Trouve-moi Trevor et qu'on en finisse avec lui.

— Bien sûr. Je vais demander une exhumation du corps.

— Tu vas devoir demander l'autorisation à madame Rhodes ou à Marysa, m'avertit-il.

— Je sais, mais sa mère ne refusera pas et je vais demander à ton très cher ami Marc de la CIA, de le faire pour moi.

Il secoua la tête, avec le sourire non sans prendre un dossier pour se reprendre son travail.

— OK. Mais à force de lui demander des services, il va finir par croire que tu veux bosser pour eux.

— Jamais de la vie, je ne vous quitterai Monsieur.

Je lâchai un dernier sourire, accompagné d'un clin d'œil et j'allai quitter son bureau quand il m'interpella.

— Oui ?

— Tu es sûre que ça va depuis samedi ?

— Oui, ça va John. J'ai ... bien sûr la rage que cette histoire revienne sur le tapis, mais je vais gérer.

— D'accord. Tu as intérêt à nous mettre au courant si tu as d'autres menaces, December-Dan. Est-ce clair ?

— Bien sûr.

Il m'observa quelques secondes, ne me croyant pas, mais me laissa partir. Je quittai son bureau et retrouvai le visage blafard de Serena.

— Le QG me manquera. Dommage que je n'ai aucun potentiel d'agent pour rester ici.

— Vous auriez pu rester au service « technologies et informatiques », lui dis-je.

— Oh non, rit-elle doucement. Votre amie Sara gère très bien ce service. Et elle est tout aussi intelligente que moi, donc je pense que deux grosses têtes, ça créerait des conflits d'intérêts. Puis je vois bien qu'elle se méfie de moi.

— Vous êtes un personnage atypique.

— Je sais, lâcha-t-elle en repoussant ses cheveux dans un geste toujours aussi élégant. Mais je pense qu'elle n'apprécie pas trop ma relation amicale avec William.

Nous prîmes l'ascenseur et je lui jetai un bref coup d'œil.

— Ah oui ?

J'avais envie de rire. Sara détestait Will, alors les filles qu'il fréquentait ne devait même pas l'intéressait. Puis, il y avait Haden maintenant.

— Oui, opina-t-elle de la tête. Il est vrai que William est un homme très charmant. Vraiment charmant. Et se faire charmer par lui est très plaisant et flatteur, mais je ne pense pas être son type. Il doit me faire la discussion juste par intérêt.

Surprise qu'elle devine aussi facilement les choses, je préférai ne pas répondre. Notre plan avec William venait tout simplement de tomber à l'eau.

Elle n'était pas si conne et si manipulable que ça la Serena.

— Peut-être pas, tentai-je de noyer le poisson. Vous êtes nouvelle comme lui, ça fait des points communs.

— M'oui, concéda-t-elle avec une petite moue. C'est plausible. Enfin bon, j'ai bien vu les regards qu'il lui lançait. Il a l'air charmé par ses courbes et son tempérament de commandante, alors je ne vais pas aller sur ce terrain. Elle a définitivement plus ses chances que moi.

Je ris et l'ascenseur s'arrêta.

Nous arrivâmes à son étage.

— Pourquoi riez-vous ?

— Parce que William est un dragueur. Il aime les femmes donc les regards lubriques qu'il fait à Sara, il doit les faire certainement à des tas de femmes du QG et parce que tous les deux ne se portent dans le cœur.

Elle rit alors qu'on s'arrêta devant sa porte.

— Près de 60 % des histoires d'amours commencent par la haine envers l'autre. Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas, dit-on. À plus tard, très chère DD.

Elle entra dans sa chambre et me ferma la porte au nez.

Je restai quelques instants devant celle-ci à réfléchir à ses propos.

Sara et Will ? Will et Sara ? Ça serait juste une blague phénoménale.

Ce n'était même pas envisageable, vue comment Sara le détestait. Bien que des fois, ils ne se chamaillaient pas.

Évidemment, je n'étais pas contre l'idée qu'ils soient ensemble, mais je serai sur le cul et Will allait devoir jeter son dévolu sur quelqu'un d'autre, parce que Sara et Haden, ça allait être du sérieux.

Je regagnai mon bureau, me changeai pour mon entrainement avec mes recrues.

***

Je sifflai, la fin du match alors qu'Alex venait de remporter le combat contre Nicolas avec assez de facilité. Alex lui avait donné une bonne raclée.

— Nicolas ! Ta garde ! râlai-je encore une fois. Ta garde ! Je te l'ai dit 1000 fois ! Tu perds bêtement en oubliant ta putain de garde.

Je l'aidai à se lever et je lui montrai comment il devait se placer pour que son adversaire perdre. Il finit par comprendre, même si je commençai à perdre de l'espoir avec lui. Il n'était ni mauvais, ni bon, mais il stagnait sur certaines disciplines et le combat en faisant partie.

Pourtant, il en avait les capacités.

— Tu as compris ?

— Oui Madame !

— Cool ! dis-je tout en lui tapotant l'épaule. N'oublie pas : ta garde !

Alex pour une fois, avait contenu sa joie de la victoire.

— Bon les gars, c'était bien. Je commence à être fière de vous.

Ils sourirent heureux de me l'entendre dire.

— Demain, c'est la première sortie pour Wyatt et Alex, ainsi que leur mission. Nous l'étudierons jeudi ou vendredi. Ça marche ? J'espère que vous allez réussir, les garçons, sinon je vous botte le cul.

Je les saluai une dernière fois, informai Wyatt et Alex que Sara les surveillerait, car je ne pouvais pas le faire.

— Vous aurez du matériel. Tout devrait bien se passer hein. Avant la mission, vous aurez le temps de trainer un peu. Ça vous va ?

— J'ai hâte, Madame, déclara Alex tout heureux.

Wyatt pinça ses lèvres entre elles, pour me faire un semblant de sourire, mais il était de nouveau réservé.

Je décidai de les laisser et de gagner mon bureau pour me changer, travailler et ensuite me rendre à l'hôpital pour voir ma gynécologue.

***

J'avais quitté le QG aux alentours de 11 heures pour aller rapidement à mon rendez-vous et reprendre mon travail.

De toute façon, je n'avais personne avec qui déjeuner, puisque Sara déjeuner encore une fois avec Haden et William préférait déjeuner avec Serena pour creuser davantage.

Ainsi, je m'étais rendue à l'hôpital de San Francisco, le cœur léger. J'avais pu mes pensées négatives de côté, bien que Zeyn et Riccie aient tentés de me joindre.

Bien sûr, je n'avais pas décroché.

Alors, en arrivant à l'hôpital, j'avais même oublié que Drew y travaillait.

Puis, comme il devait être au service pédiatrie, j'avais une chance sur 100 de le croiser.

Et même si je le croisai, qu'est-ce que ça me ferait ?

J'avais pris un certain recul, par rapport à ma menace, de la veille. Évidemment que je n'allai rien faire. Mes paroles et ma colère avaient dépassés ma pensée, mais je n'attaquerai jamais la famille de ma fille. Elle m'en voudrait beaucoup trop, puis avec les propos d'Isaac et l'explication que Jared me donnerait ce soir, cela confirmerait que Zeyn n'y était pour rien et que sa mère était bien naïve. Point.

La nouvelle DD n'avait pas à en faire un pataquès et ce document, je le brûlerai une fois rentrée à la maison.

J'avais mal agi et Zeyn devait être ... triste.

J'étais donc arrivée devant l'ascenseur et par chance, il était déjà là. J'eus juste à le prendre et j'appuyai sur le bouton indiquant le chiffre 9, pour me rendre au neuvième étage.

Alors que je regardai une vidéo que Marysa m'avait envoyée pour me convaincre que je devrais apprendre une chorégraphie avec Isaac, pour avoir une ouverture parfaite, l'ascenseur s'arrêta au second étage. Je n'y prêtai pas réellement attention lorsque des gens entrèrent.

Je levai quand même la tête pour voir à qui j'avais à faire, avant de la rabaisser et de la relever, alors que son expression était tout aussi surprise que la mienne.

— DD ?

— Drew ?

Génial ! J'avais une putain de chance de merde !

« Je te jure ! Faut le faire quand même ! »commenta Conscience en matant sans relâche Drew dans sa blouse de travail.

Le mec à ses côtés nous regarda tour à tour et son visage s'illumina soudainement. À croire que j'étais la révélation de l'année.

— Euh ...

— Vous êtes December-Dan ? intervint son collègue. Je suis Curtis. Ravi de vous rencontrer, se présenta-t-il en me tendant sa main.

OK. Je la lorgnai avant de faire preuve de courtoisie et de la serrer.

— Salut.

Je regardai Drew qui était comme figé et son ami relâcha ma main.

— Drew m'a beaucoup parlé de vous. Que du bien de vous, bien sûr, sourit-il.

— Euh ... OK. Cool.

— Qu'est-ce que tu fais là ? réussit-il à me demander.

— Je viens voir ma gyné... j'ai juste un rendez-vous.

Conscience éclata de rire et je me sentis gênée.

Curtis sourit chaleureusement tandis que Drew avait le regard fuyant.

— Et vous ? déviai-je le sujet. Pourquoi vous êtes au service ... obstétrique ? Vous attendez un enfant ? plaisantai-je pour détendre l'atmosphère.

Curtis rit très franchement tout comme moi et répondit qu'ils étaient là pour vérifier un cas complexe qui devait rester secret. Drew esquissa un sourire et le tintement sonore nous expliqua que nous étions au troisième.

— Vous êtes marrante vous ! J'adore ! Je vous laisse ! À bientôt, December-Dan.

Il fit un clin d'œil à Drew avant de quitter l'ascenseur et je me retrouvai seule avec Drew. Les portes se refermèrent et il en profita pour appuyer sur le bouton « 7 ».

Je rangeai mon téléphone qui était toujours dans mes mains avant de croiser les bras, tandis qu'il me tournait le dos.

Je ne comprenais pas vraiment son attitude envers moi, surtout que ... qu'il pourrait tenter d'aider encore plus son frère, même s'il l'avait déjà fait hier en allant chez Jared ...

Mais, je ne me risquai pas de l'interroger.

L'ascenseur fit lentement son ascension avant de s'arrêter subitement.

Nous râlâmes en même temps.

À mon karma de merde, va te faire foutre !

« Mh ! Je remercie ton karma moi. Bordel DD ! Regarde-le dans sa blouse blanche ! Il est juste SEXY sa mère ! »dit Conscience tout en s'éventant.

Raison et moi nous lui fîmes un doigt ce qui ne la choqua pas un seul instant, trop absorbée par Drew.

Je décidai d'appuyer frénétiquement sur le bouton tout en jurant comme si ça allait régler la situation.

— J'ai un rendez-vous dans 15 minutes ! me plaignis-je.

Drew appuya à son tour sur le bouton rouge pour signaler notre blocage. Une petite sonnerie retentit tandis qu'une voix masculine se faisait entendre.

— Bonjour. Nous sommes bloqués dans l'ascenseur entre le quatrième et cinquième étage.

— Bonjour. Oui, c'est suite à un problème technique qui va être réglé dans moins de 30 minutes. Nous sommes désolés.

— Quoi ? nous hurlâmes en même temps.

— Ce n'est pas le seul ascenseur, expliqua-t-il. Nous allons faire tout notre possible.

Et la voix de l'homme disparut. Je regardai Drew qui tapa contre les boutons, sur les nerfs.

— Eh merde !

Je posai mon sac au sol et soupirai.

— Il y a forcément une trappe pour que nous puissions sortir d'ici. Pourrais-tu me porter ? S'il te plait ? J'ai un rendez-vous dans 15 minutes et après je dois retourner travailler.

Il me regarda avant de ricaner.

— Quoi ?

— Il y a des caméras de surveillance. Je croyais que tu faisais attention au fait de ne pas te faire repérer.

— T'es con ou quoi ? L'ascenseur est bloqué, les caméras ne marchent donc pas.

Il grimaça et me pointa du doigt.

— Tu marques un point.

Puis il commença à faire les 100 pas avant de se rabattre sur la porte pour tenter de l'ouvrir sans m'avoir répondu pour l'aide, mais c'était clairement un non.

J'essayai donc de grimper sur la rampe, mais je trébuchai lamentablement ce qui le fit se retourner et rire.

— Ha ha ! Marre-toi.

Il se ficha davantage de moi tandis que je me relevai. Un petit sourire m'échappa parce que j'étais tombée stupidement.

— C'est de ta faute ! lui reprochai-je.

— Je ne veux pas m'attirer d'ennuis avec l'hôpital et prends ton mal en patience. T'es claustrophobe ?

— Non. Et toi ?

— Non. Mais je n'aime pas être bloqué dans l'ascenseur trop longtemps. Ça me donne des crises de panique. Je vais essayer de ne pas paniquer. 30 minutes ça passe vite non ?

Je ne dis rien tandis qu'il recommençait à faire ses 100 pas.

Je ramassai mon sac et je regardai si j'avais du réseau pour demander de l'aide à Sara, mais rien. Je le fourrai dans mon sac en soupirant et m'assis au sol.

Il se mit à bredouiller des choses que je ne comprenais pas tout en passant ses deux mains frénétiquement dans ses cheveux.

Je soupirai et fermai les yeux en priant qu'on sorte rapidement de cet ascenseur.

Je rouvris les yeux lorsqu'il se mit à tambouriner les portes de celui-ci.

— Drew ? Ça va ?

Il ne se retourna même pas et continua.

— Ça ne sert à rien comme tu l'as dit. Viens t'asseoir. Tu ne veux pas sortir par une trappe et les portes, c'est du métal donc...

— Je ... Je veux sortir.

Je haussai les sourcils, surprise par la panique qui le gagnait.

Je ne savais pas que ce genre de chose le faisait peur.

— T'es sûr que tu n'es pas claustro...

— Non ! s'écrie-t-il tout en se retournant à moitié. Je ne le suis pas !

— OK l'ami ! Excuse-moi.

Je croisai mes jambes, tout en le laissant tambouriner de plus en plus la porte comme un fou.

« Tu devrais peut-être l'aider là »me suggéra Raison.

« Fais donc ça ! Prends-le par sa blouse, attire-le contre toi et embrasse ce canon pour moi DD ! Steuplait steuplait steupla... »s'enthousiasma Conscience.

Raison décida de l'assommer pour moi et celle-ci tomba.

Je la remerciai avant de me lever et de me diriger malgré tout vers un Drew qui allait de mal en mal.

Je ne me risquai pas à le toucher, mais m'approchai suffisamment de lui pour qu'il me voit.

— Drew ? Calme-toi. Respire. Regarde-moi. Ça va s'arranger.

Il continua sans m'écouter.

Je constatai des perles de sueurs sur son front. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Je posai ma main sur son bras, mais il la repoussa vivement.

— Ne me touche pas ! grogna-t-il.

— OK, levai-je les mains en signe de reddition. Mais arrête de frapper les portes. Ça ne sert à rien. Tu vas te faire mal.

— Je veux sortir.

— Et tu vas sortir. Cale-toi sur ma respiration et prends mes mains.

Je lui tendis mes mains sans le quitter du regard. Il sembla hésiter avant de les prendre, les mains tremblantes.

— Voilà. Regarde-moi. Concentre-toi sur moi.

Je pressai sur ses mains pour le forcer à faire ce que je lui demandai. Sa respiration était toujours aussi haletante.

— On va s'asseoir ok ? Et, nous allons discuter.

Je m'abaissai doucement et il en fit de même. On se retrouva au sol et il sembla retrouver peu à peu des couleurs.

— Tu vois. Ça va aller.

Il resserra sa prise autour de mes mains et il ferma les yeux et contrôla sa respiration.

Le voyant se calmer peu à peu, je décidai de le lâcher pour aller récupérer mon sac, mais il rouvrit les yeux, inquiet.

— Ne me lâche pas, s'il te plait.

— D'accord. Je ne te lâche pas.

Il lâcha malgré tout une main pour s'appuyer contre les portes de l'ascenseur. J'en fis de même et me permis d'entrelacer nos doigts sans aucune-arrière pensée.

Je m'inquiétai juste de son état. Puis Conscience était hors service, alors aucune tentation diabolique.

Depuis cinq bonnes minutes, il avait les yeux fermés et contrôlait sa respiration.

Au bout d'une dizaine de minutes, il finit par me demander l'heure.

— Ça fait que 15 minutes que nous sommes bloqués, répondis-je.

Il soupira et sa panique le gagna de nouveau.

— Hé ! Parle-moi. Ça va faire passer le temps. Euh ... pour hier, je suis ... désolée.

Il ouvrit les yeux et ricana malgré tout.

— Tu ... Tu m'as épaté. Mais, tu n'as pas à t'excuser. Auprès de moi, en tout cas. Auprès de Zeyn, ça serait mieux.

J'acquiesçai, car il avait raison.

— Je ne ferai rien à ta famille, ajoutai-je tout de même.

Il ne dit rien et sourit en coin.

— Sinon, comment ça se passe au boulot ?

Je pressai sur sa main pour le forcer à parler, car je voyais bien qu'il ne voulait pas le faire, mais ça ne pouvait l'aider qu'à penser à autre chose.

— Ça va, souffla-t-il. Les horaires de travail sont très aléatoires. Je peux enchainer 48 heures avec quelques pauses.

— Mais tu es heureux ?

— Très. Je me sens mieux ici ... qu'à New-York.

Je regardai son profil et poursuivis mon pseudo interrogatoire.

— Tant mieux. Et tu fais beaucoup d'opérations ?

— Ça dépend, haussa-t-il les épaules. Tu sais, sur les enfants, ce n'est jamais facile. Tout est petit chez eux. Ils sont plus fragiles bien que certains aient une intelligence démentielle.

— Je m'en doute. Et tes collègues ?

— Ça va aussi. On est plus comme une famille.

— C'est cool.

Je me tus ne sachant plus quoi lui demander.

— Ma vie est bien plus calme que la tienne.

Nos regards se croisèrent et je souris en coin avant d'acquiescer.

— Tu crois ?

— Arrête. J'en suis sûr. Au fait, ta mission s'est bien passée ?

Je fronçai les sourcils ne comprenant pas comment il pouvait être au courant et se fut à son tour de froncer les sourcils tout en regardant nos mains liées.

— Lorsque tu étais en mission, je l'ai vu dans ce bar où il traine tout le temps avec ses collègues. Il y avait même Lauren qui est super chouette et ... j'étais accompagné de Jillian. Ston nous a rejoint. Il a dû oublier de te le dire, avec tout ce qu'il s'est passé, justifie-t-il.

— Ah. Je comprends mieux. Et, tu ... as raison. Il a dû oublier de me le dire. Après, on a de moins en moins le temps de se voir et de discuter, donc il oublie des choses, tout comme moi.

Et ça, ça me déchirait au fond de moi, mais je me disais que ce moment devait arriver un jour ou l'autre. Je me disais que cette relation fusionnelle allait s'estomper, car nous avions pris des directions différentes.

J'avais tout de même hâte de le voir, ce soir ...

Je relevai ma tête vers lui et il sourit en coin à son tour.

La crainte se dissipait de ses traits de minutes en minutes.

— En tout cas, s'il t'en parle, fais semblant de l'apprendre.

Je ris faiblement tout comme lui avant d'accepter.

Je finis par lâcher sa main et hésitai de lui demander à propos de cette Jillian, mais ce n'était pas mon affaire.

Tout d'abord, je savais que mes sentiments pour lui avaient disparus tout comme pour Zeyn. Mais le fait de savoir qu'il fréquentait réellement quelqu'un, me dérangeait sans que je ne comprenne la portée de ce sourd sentiment...

C'était étrange de l'entendre parler d'une autre femme que moi ...

— Et ... qui est cette Jillian ?

« Tu n'as pas résisté longtemps ... »me reprocha Raison avec un mauvais regard.

Au même moment, Conscience reprit connaissance et nous dévisagea, mais nous l'ignorâmes.

Ma question lui fit ouvrir un œil avant de le refermer.

— Je trouve ça ... bizarre d'en parler avec toi.

— Bien qu'hier soir, je montrais un tout autre visage, et c'est normal, parce que j'étais en colère, me justifiai-je, je veux vraiment que nous soyons amis et que tout se passe bien. On peut y arriver, relevai-je.

Conscience rit à gorge déployé et avec dédain me cracha à la figure :

« Tu veux plutôt savoir comme EST cette Jililan ouais ! ».

Drew me fixa et j'en fis de même.

— Ça me fait plaisir de voir que tu tentes de faire des efforts. Ça me touche beaucoup, DD. Mais, il y a une certaine limite à notre « amitié ».

— Ah oui ? Je ne savais pas. Je peux te parler d'Isaac si tu veux.

Il rit doucement.

— Je n'ai peut-être pas envie de savoir des choses sur lui.

— Drew ! m'exclamai-je surprise par sa façon d'être. C'est juste une question !

« Demande lui s'il a fréquenté des filles à New York, tiens ! ».

Raison fusilla du regard sa colocataire avant de la courser pour l'assommer une nouvelle fois.

— C'est comme si tu me disais que tu avais couché avec des filles à New York. Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse !? Ça prouve d'autant plus qu'on a grandi de cette histoire.

Il sembla réfléchir avant de répondre un simple « non ».

— Non quoi ?

— Non, je ne sors pas avec Jilian, m'observa-t-il, mais, on s'entend bien et ... et voilà. Elle me correspond. Et oui, j'ai fréquenté des filles à New-York si tu veux tout savoir.

Je pris ma lèvre inférieure entre mes dents et le fixai longuement.

En moi, un volcan se réveillait doucement. Et ce volcan, il était le seul à l'endormir comme à l'éveiller.

— OK. Combien ?

— Pardon ? me dévisagea-t-il avec un rire nerveux.

— Combien, Drew ? Que je vois à quel point tu étais amoureux de moi.

Mon cœur battait à tout rompre tandis que Conscience et Raison nous regardaient. Raison avait la poêle en l'air, prête à assommer l'autre peste une nouvelle fois et ma connasse de Conscience avait écarquillé les yeux.

Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris d'être aussi agressive, mais j'étais tout simplement outrée.

Drew ricana nerveusement avant de repousser ses cheveux blonds foncés en arrière.

— T'es sérieuse là ? Qui va se marier dans quelques temps ?

— Moi, répondis-je. Et je suis sérieuse. J'ai envie de savoir.

— Je n'allais pas m'arrêter de vivre pour toi, alors que tu as couverte ma sœur.

— Tu n'avais été très conciliant ce jour-là ..., soulignai-je.

— On va revenir sur ça ?!

— Non. Et je n'en ai pas envie. Tout a été clarifié et tu le sais. Tu as juste à me répondre.

Il m'observa longuement avant de soupirer.

— Et toi alors ?! Je pourrais te demander la même chose.

— Tu sais très bien que je ne suis pas comme toi ou Zeyn niveau relation d'un soir, lâchai-je. Surtout qu'à ce moment, je venais d'apprendre que je portais un bébé depuis six mois.

Sa mâchoire se contracta et il serra les poings.

Je décidai donc de faire profil bas. Cette conversation n'avait pas besoin d'être une dispute inutile.

— Il n'y a eu qu'Isaac pendant cinq ans précisément. Et Drew, qu'est-ce qu'il a ramé ! Bien plus que vous. Tous les jours, il me prouvait qu'il était différent de vous. Au début, nous étions juste amis. C'était un confident et ça s'est transformé en amour et ...

— C'est peut-être ça le problème avec Isaac, me coupa-t-il. Tu nous aimeras toujours et tu sais pourquoi ? Zeyn et moi, nous sommes entrés dans ta vie comme toi dans la nôtre, parce que Trevor avait mis un place un plan de malade mental et parce que nous nous détestions ! Nous étions censés nous rencontrer un jour ou l'autre. Nos parents étaient des meilleurs amis. Ce qu'on a vécu, devait se produire, que nous le voulions ou non.

Un hoquet de stupéfaction m'échappa tandis qu'il se levait me laissant pantoise et toujours au sol.

— Et, tu sais très bien que tout ce qu'on a vécu ne sera jamais aussi intense qu'avec Isaac, ajouta-t-il.

— Mais je ne t'aime plus Drew. Et je n'aime plus Zeyn !

— Et tant mieux. C'est très bien. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Moi aussi, je ne t'aime plus. La preuve en est que ... j'ai embrassé Jillian et même couché avec elle et ça m'a plu ! Tu es tellement possessive, bon sang ! Je ne comprends pas pourquoi tu veux en savoir plus sur mes relations.

Ma bouche s'entrouvrit sous le choc.

« Euh DD, mets fin à la conversation »me conseilla Raison.

« Naaaaaan ! J'aime trop les trucs comme ça ! Allez, pop-corn vient me tenir compagnie. Ça va chauffer ! haha ! »déclara Conscience.

— OK ! Si tu le prends comme ça, je ne m'intéresserai plus à ta vie, lâchai-je, vexée de ses propos.

— Et si tu veux savoir toute la vérité, j'ai couché avec au moins une dizaine de filles à New York, parce que je voulais que tu quittes mon esprit, mon cœur, mon être, poursuivit-il. Mais même avec ça, tu étais toujours là à m'empoisonner l'esprit !

— T'empoisonner l'esprit ?!

Je me levai et me postai face à lui, à présent en colère. Là, il abusait trop et poussait mémé dans les orties.

— C'est juste immonde ce que tu dis Drew. Tu n'as pas à m'accuser ...

— Mais, c'est juste la vérité ! m'interrompit-il encore une fois.

Je levai les yeux et pris ma tête entre mes mains avant de le regarder.

— OK. Je prends toute la responsabilité de ta faiblesse d'esprit.

— Merci !

Je secouai la tête et m'éloignai de lui, car je n'avais qu'une envie, le frapper.

Je le contournai en le bousculant pour aller récupérer mon sac qui était toujours dans le coin, mais je me tournai vers lui et vociférai :

— Et tu sais quoi Drew ? J'aurais dû me taper un million de gars sans aucun remord durant votre absence. Mais Dieu merci, je me respecte. Et c'est un constat sans appel, les bonnes vieilles habitudes ne changent pas.

— Qu'est-ce que tu insinues ?

— Avant de connaitre tu étais déjà comme ça ! Qu'est-ce que je croyais ? Que tu allais rester un petit saint pendant toutes ces années ?!

Je ricanai et repris ma marche, mais il m'attrapa par le bras avant de me retourner violemment et de poser ses lèvres contre les miennes.

OHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH MERDE !

« Je ne te le fais pas dire ! »lâcha Conscience tout aussi choquée.

Elle avait fait tomber son paquet de pop corn et Raison venait de faire un malaise.

Moi, j'avais l'impression qu'une brèche venait de s'ouvrir sous mes pieds.

Un flot d'une force puissante m'envahit tel un tsunami. Toutes mes terminaisons nerveuses jusqu'au bulbe de la racine de mes cheveux implosèrent telles un feu d'artifice.

Je voulais réagir. Je voulais le repousser et le frapper. Je voulais ...

Il s'écarta vivement de moi, les joues colorées d'un tendre rose et la bouche entrouverte. Il relâcha aussitôt mon bras et recula d'un pas se rendant compte de son geste.

— Je ...Je suis désolé, bafouilla-t-il. Je ... Il... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Pardonne-moi ! Oh mon Dieu ! Je sais que tu l'aimes Isaac et ... et j'apprends à connaître de jour en jour Jillian, parce qu'elle me plaît beaucoup et ...

L'ascenseur s'ébranla et je faillis tomber tellement que mes jambes étaient dans un état faible, mais je titubai à reculons jusqu'à mon sac que je ramassai sans oser le regarder.

L'ascenseur redémarra et la voix masculine nous demanda comment ça allait. Je n'eus pas la force de répondre, mais Drew le fit d'une voix écorchée.

Mes mains tremblées lorsque je passai la bandoulière de mon sac sur mon épaule.

Nous étions enfin au septième et les portent s'ouvrirent. Il devait sortir ici, mais qu'est-ce qu'il attendait ?

Les portes se refermèrent et continua son ascension dans ce silence meurtrier.

Une fois au neuvième étage, je me précipitai vers la sortie en l'évitant le plus possible, mais il m'attrapa une nouvelle fois par le bras et d'un regard suppliant, il me demanda de lui pardonner encore une fois.

— Je ne voulais vraiment pas ! Excuse-moi.

Je repoussai sa main et lâchai :

— Faisons comme si de rien était d'accord ? Je vais mettre ça sur le compte de la panique et parce qu'on a failli se disputer. Nous sommes amis. Aucune ambiguïté. Invite Jillian au restaurant, si elle te plaît. Les filles aiment bien ça.

— D'a..D'accord. Rien ne s'est passé.

Je le regardai une dernière fois et les portes de l'ascenseur se refermèrent. Je restai quelques secondes devant celles-ci encore en état de choc avant de me présenter à l'accueil et de dire que j'avais un rendez-vous avec le Dr Park.

La standardiste-infirmière m'expliqua qu'elle avait pris quelqu'un d'autre, car je n'étais pas arrivée à l'heure et que sa collègue allait me prendre en raison du service surchargé.

Je n'eus même pas la force de m'énerver et allai m'asseoir dans la salle d'attente, le cerveau en compote.

Je ne parvenais pas à réfléchir.

Lorsque la gynécologue vint me chercher, je m'étais levée et avait bredouillé un bref salut, tandis que la collègue m'expliquait que le service était s'en dessus-dessous à cause du problème technique qui avait aussi touché leurs ordinateurs.

Elle m'installa dans le cabinet et me demanda de suivre la procédure habituelle, c'est-à-dire me déshabiller et m'exposer les jambes écartées pour l'examen de routine.

Dans un autre univers chaotique, je n'avais même pas rechigné à la tâche et je m'étais installée rapidement.

Elle revint dans la pièce et dit je ne sais quoi. J'avais l'impression de ne rien comprendre à ce qu'elle disait. Elle me dit juste que tout avait l'air très bien avant de procéder à je ne sais quoi.

— Je suis désolée d'être aussi rapide avec vous, mais nous sommes surchargées, réitéra-t-elle. Vous repasserez dans un mois pour voir si tout est bon, mais ça devrait l'être.

J'avais acquiescé d'une oreille distraite et j'eus mal lorsqu'elle me fit un petit frotti pour des analyses complémentaires.

— Désolée. Ce n'est jamais agréable.

Je ne dis rien et lorsque cinq minutes plus tard, elle me dit que tout était bon, je me rhabillai rapidement avant de la retrouver. Elle m'avertit qu'elle rendrait mon dossier médical au Dr Park et qu'elle me confirmera mon prochain rendez-vous.

Je la remerciai et fuis aussi vite que possible l'hôpital, toujours dans cet état amorphe.

Lorsque j'avais regagné ma voiture, j'avais apporté mes doigts à mes lèvres et la question qui me tarauda fut la suivante : Devais-je dire la vérité à Isaac au risque de le perdre et de ne pas me laisser envahir par mes mensonges ou ne rien faire ?

Je ne pouvais même pas en parler à Marysa ou Sara qui me tueraient.

Si je le faisais avec mon père, il allait m'embrouiller encore plus, Hope n'allait pas comprendre et agir comme Papa, Ston resterait comme il est, un mauvais gars au niveau conseil ainsi, il ne me restait que Will, mais autant mourir et Jared.

Jared, je le voyais ce soir, mais je ne pouvais lui dire. Il me tuerait aussi.

Je soufflai lourdement avant démarrer et de retourner au QG.

Je devais penser à autre chose.

Rien ne s'était passé.

***

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