Chapitre 20
Hello !
Surtout, n'hésitez pas à commenter et à aimer. Ça fait toujours plaisir de voir que vous êtes toujours là ☺️.
***
En ce lundi, j'avais décidé de me prendre la tête, le moins possible.
Surtout que j'avais passé un très bon dimanche. Surtout que Sara et William n'avaient rien obtenu des fréquences WI-FI ou je ne sais quoi du mariage, ce qui ne m'avait pas surpris dans le fond.
Comme prévu, j'avais fait ce déjeuner, au lieu de diner, père-fille, parce que j'en avais le plus grand besoin. Je voulais me retrouver seul à seul avec mon paternel.
J'avais l'impression que le temps m'était compté et que je devais, dès à présent, profiter de chaque instant de ma vie.
D'ailleurs, j'avais été un peu distraite par le plan que je mettais en place dans ma tête ...
— Princesse Sugar ?
— Mh ?
Je relevai ma tête vers mon patriarche chéri. Je lui dessinai un sourire avant de reprendre une bouchée de mon tiramisu, qui était excellent.
— Ça va ? Tu as l'air absente ?
— Je vais bien. Je réfléchissais, c'est tout.
— À quoi ? À cette menace ? Je t'ai dit de ne pas t'en faire. On s'en occupe.
Il posa sa main sur la mienne et me fit son plus beau sourire dont j'étais fascinée depuis toute petite.
— Il y a un peu de ça. Mais, je pense à tout. J'ai tellement de choses à faire et ça, ça me tombe dessus.
Il pencha sa tête sur le côté pour me regarder plus profondément.
J'avais juste envie qu'il me sert dans ses bras et qu'il me dise que tout irait bien.
Depuis hier soir, je me posais énormément de questions. Pourtant, j'avais essayé de ne pas y penser.
— Qu'est-ce qui te fait peur ? Rapproche ta chaise pour te confier à ton vieux père.
Je le fis immédiatement et lui racontai mes craintes de l'avenir.
Déjà par rapport à la mission de Serena. J'avais un très mauvais pressentiment. Je sentais mon karma s'assombrir de jour en jour.
— Et si c'était un piège pour que je disparaisse pour de bon ? Parce que, c'est clairement le but de cette personne.
Il m'embrassa la joue ce qui me piqua, mais j'aimais trop cela pour le lui reprocher.
— Je préfère largement lorsque tu as la grosse tête et que tu te dis invincible, DD jolie ! Je ne peux plus me permettre ce type de comportement.
— J'ai une fille maintenant, papa.
— Au contraire ! Skyler te vénère carrément. Elle t'aime infiniment malgré son jeune âge. Elle comprend tout et quand je vous vois, je me sens coupable de la façon dont j'ai réagi, lorsque j'ai appris que tu étais enceinte. Mon comportement n'était pas digne d'un père, DD.
— Ça va, papa. C'est du passé, lui assurai-je. Ça m'avait blessé, mais tout va bien maintenant.
— Je sais, dit-il en rangeant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je t'aime. Je t'aime comme un fou, alors t'as intérêt à réussir cette mission December-Daniella Lawson sinon je te renie. Tu vas le récupérer sa foutue invention, j'en suis sûr.
Je m'esclaffai.
— OK. Je vais faire mon max.
— Ce n'est pas ce que je veux entendre.
— Je vais réussir, père. Après tout, je gagne toujours. Je suis trop une mauvaise perdante pour me laisser faire.
— Voilà ! Je préfère ! Autre tracas ?
Je lui parlai de tout ce capharnaüm mental par rapport au nouveau rôle de Zeyn, dans ma vie. Bien que je le veuille de tout cœur, une partie de moi avait tellement peur, que je me demandais si je n'allai pas trop vite en besogne en les laissant se voir plus souvent.
Visiblement, j'étais la seule à avoir du mal à m'adapter.
— Tu as peur, dit-il simplement avant de prendre une gorgée de son Gin Tonic.
— De ?
— De ce que son amour pour Skyler pourrait te faire éprouver.
— Tu ne racontes que des conneries là.
— Tu es celle qui se ment.
— Je vais me marier, répliquai-je.
— Et, je ne doute pas de tes sentiments envers Isaac, mais tu as cette peur, alors arrête de te convaincre en te répétant continuellement que tu es heureuse avec lui etc.
« Meilleur père du monde marque un point ! » commenta Raison.
— Tu as le droit de douter DD, me dit-il.
— Tu ne comprends rien, exhalai-je.
— Peut-être. Mais, je sais que ce type d'amour ne se dissout pas en quelques années. Ça prend plus de temps. Tu ne seras pas amie avec eux du jour au lendemain si tes sentiments même infimes sont toujours présents. Et pareil pour eux. Pour tourner définitivement la page, il faut être prêt de ne plus éprouver ce genre d'émotion, ce qui n'est pas facile. La preuve ! Par exemple, je n'oublierai jamais ta mère. J'ai éprouvé des choses qu'Hope ne pourra jamais me faire éprouver, mais j'aime Hope de tout mon cœur. Je vis un autre amour avec elle et c'est pareil pour elle aussi, ma puce.
— Mais si les gens divorcent, c'est qu'ils ne s'aiment plus, non ?
— En général oui, mais c'est surtout que l'amour s'est transformé en haine au fur et à mesure des années. Mais la haine ne reste pas éternellement.
Je me frottai le sourcil. C'était trop compliqué pour moi.
Il le comprit, car il me sourit en posant sa main sur ma nuque pour y faire des petites pressions que j'aimais beaucoup.
— Tu es vraiment nulle en amour, mon cœur. Tu as pris ça de ta mère. Moi, j'étais un lover et un romantique.
Je le frappai ce qui le fit rire.
— Ça donne mal à la tête.
— Écoute ton cœur, ma puce.
— C'est ce que je fais.
— Alors, tout va bien. Laisse-le voir Skyler. Il a le droit. Ils ont le droit de se voir, de se connaître et de s'aimer. C'est sa fille, aussi.
— Tu as raison.
— J'ai toujours raison.
Je lui souris avant de poser ma tête sur son épaule.
— Et toi ? Tu ne veux pas te marier avec Hope ?
En train de siroter sa boisson, il faillit s'étouffer à ma question, ce qui me fit rire. Je lui tapotai doucement dans le dos.
— Quel est ce type de question ?
— Tu n'as jamais envisagé cette option ?
— Tu accepterais de me partager ?
— Bah non. Mais j'aime beaucoup Hope, alors voilà.
— Waouh ! Je n'aurais jamais cru entendre ça de ta part, dit-il.
— Arrête, papa ! me vexai-je faussement.
— Il y a quelques années, cette idée te révulsait. Tu en faisais des cauchemars, continua-t-il.
— Il y a quelques années, j'étais stupide et bien trop égoïste pour partager mes bijoux tels que toi ou Jared. Maintenant, ça va beaucoup mieux.
Il secoua la tête, le sourire aux lèvres.
— Qu'est-ce que je t'aime ! me dit-il.
Il tenta de caresser ma joue, mais je poussai sa main.
— Moi aussi Karl, mais tu ne réponds pas à ma question.
— Eh bien, je l'ai envisagé, mais ... on ne se marie qu'une seule fois dans la vie December-Dan. Comme le fait de naitre une seule fois et de mourir une seule fois.
— Certes. Mais comme tu l'as dit, tu aimes Hope d'une autre façon que tu aimais maman. Ça veut dire que tu as le droit, de te marier avec elle, car c'est un autre amour.
Il m'observa quelques secondes avant de diriger son regard vers son assiette, songeur à ce que je venais de dire.
— Et Hope en pense quoi ?
— Pareil.
Je ne renchéris pas dessus.
Mais, je comprenais les renouvellements de vœux de Jessie et Peter.
Quand l'amour est d'une puissance phénoménale et toujours présent avec les années, autant lui rendre hommage.
Nous décidâmes de terminer notre déjeuner dans notre nouveau refuge, c'est-à-dire dans le box de maman.
Nous adorions faire ça et ressasser le passé.
Ça me redonnait de la force et je me sentais si proche de ma mère que je ne faisais que de sourire à en avoir mal aux zygomatiques.
Puis, je m'asseyais sur les jambes de papa, comme si j'étais un gros bébé et nous regardions l'album photo ou ses lettres.
— Qu'est-ce que tu étais moche ici, papa !
— Mais j'étais heureux.
Oui, il était.
Il portait un stupide pull à col roulé de couleur rouge avec une coupe vraiment dégueulasse et tenait maman par la taille. Elle, elle avait un air blasé. L'expression de maman me faisait rire. Ça se voyait tellement qu'elle était dépassée.
— J'aurais été comme elle.
— J'avais 22 ans et j'aimais bien m'amuser ! se justifia-t-il.
— Oui, bien sûr.
Et nous continuâmes comme ça pendant un moment avant de rentrer.
À la fin de cette journée, j'étais revitalisée de bonne onde. Je savais que je pouvais toujours compter sur mon Karl Lawson. Éternellement.
Alors commun un lundi, j'avais organisé ma journée telle la professionnelle et mère que j'étais.
Tout allait bien se passer. Skyler sera déposée à l'heure à l'école, mes recrues allaient être parfaitement entrainées, j'avancerai sur l'histoire de Serena et de Big Sister et la vie continuerait son cours, tranquillement.
***
SARA
Lundi, mais pourquoi ce jour existe ?
Il était juste affreux et je pensais déjà à samedi, bien que je sois amoureuse de mon job.
Mais, si seulement le dimanche pouvait durer éternellement, ça serait magique.
Je gagnai mon bureau, mon verre de café à la main en chantonnant He wasn't man enough for me, une super chanson de Toni Braxton.
Les jeunes d'aujourd'hui ne la connaissaient pas vraiment, mais c'est une grande diva de ma génération comme les groupes TLC, Destiny Child, Atomic Kitten, Spice Girls ou Janet Jackson... DD et moi l'adorions.
J'adorai toujours leurs chansons et je pouvais les écouter en boucle, sans que je ne m'en lasse, comme les musiques d'aujourd'hui qui étaient pour la plupart à but commercial et sans fond. Genre les quinze milles boys bands ou girls bands d'aujourd'hui en train de se déhancher et parler éternellement d'amour, alors qu'ils ne connaissaient même pas ça.
Navrant.
J'insérai les clés à travers la serrure tout en faisant ma petite vocalise.
Et lorsque je faisais ça, en général, je fermais les yeux pour plus de perfection.
Je vous assure que si je n'avais pas été une tête en informatique, j'aurais une carrière spectaculaire en tant que chanteuse.
December-Dan aurait pu être la danseuse de fond, car elle dansait 100 fois mieux qu'elle ne chantait. Elle était vraiment horrible en chant, mais sur ce sujet-là, elle n'était jamais d'accord.
— He wasn't man enough foooor me ..., chantai-je en refermant la porte derrière moi.
Un raclement de gorge me fit sursauter et je me retournai vivement.
December-Dan se tenait debout, les bras croisés avec un sourire stupide et Will me reluquait.
Meeeeerde ! J'avais oublié ce cauchemar ambulant d'autant que je venais de me ridiculiser.
Il osa sourire.
— Je ne sais pas pour qui tu chantes, mais moi, je suis là. Je suis un vrai homme, fit-il un clin d'œil.
DD le frappa à l'arrière de la tête.
Je lui aurais foutu mon pied dans les couilles, mais j'optai pour un coup de sac qui le fit rire et j'allai le ranger.
— Il est 9 heures, DD et tu n'es jamais à l'heure pour le travail. Qu'est-ce qu'il se passe encore ?
— Eh bah, je voulais qu'on discute plus sérieusement de la puce retrouvée dans le corps de Serena, puisque tu as omis de le faire, se justifia-t-elle.
William fit des signes comme pour marquer le score de 1-0 pour DD et sa réponse.
— D'accord, c'est vrai. J'ai priorisé l'étude des fréquences du mariage, mais qu'est-ce qu'il fait là ?
Il leva la main comme un élève ce qui avait le don de m'énerver. Et, il s'autorisa la parole.
— J'ai anticipé vos tâches, Chef. J'ai vérifié le système de sécurité. Et c'est votre meilleure amie qui est venue me chercher.
Il se pencha et chuchota comme si elle n'allait pas entendre.
— Je crains qu'elle soit folle de moi !
December-Dan écarquilla les yeux en me regardant et lui donna un coup de coude au nez auquel il ne s'attendait pas.
Ah ! Je me sentais mieux.
— Putain ! Je plaisantais, Lawson ! Je croyais qu'on avait changé de relation avec ton cœur de mère et tout, se plaignit-il.
— Ferme-là, Will. Ne commence pas ou je ne répondrai plus de moi-même.
Il vérifia s'il ne saignait pas du nez, mais si c'était le cas, DD aurait été moins douce.
— Et pour te répondre Sara, nous avons besoin de lui puisqu'il soupçonne Serena de ne pas être très nette dans cette histoire. Hier soir, il m'a envoyé un message et j'avoue que son idée n'est pas mauvaise.
— Bien. Voilà une explication qui tienne. Je n'ai pas confiance en elle, non plus. Alors, quelle est cette idée ?
Je m'installai dans ma superbe chaise et attendis qu'ils poursuivent.
Ils se regardèrent et William répondit :
— Je vais jouer de mes atouts. Je vois bien que je lui plais, du fait qu'elle a l'impression de me connaître et parce que je lui ai parlé brièvement, hier soir de Trevor Wilkin, sans lui dire, ce qu'il s'était passé, bien sûr.
J'observai DD, déconcertée par cette idée qui me semblait grotesque.
— Mais, c'est injuste. 'Fin, la pauvre ! Il ne va pas jouer avec elle quand même ?! Il veut juste coucher avec elle et là DD, tu le pousses clairement à le faire, répliquai-je.
— Écoute DD, Sara est dingue de moi, mais elle fait semblant de ne pas le voir. Vois-tu toute cette jalousie émaner d'elle ?! commenta-t-il.
— Tu débloques mon pauvre, répliquai-je, rageuse. Je ne t'aime pas et j'ai quelqu'un dans ma vie, lâchai-je sans m'en rendre compte.
— T'as un mec ? s'exclama-t-il, ulcéré, comme si ce n'était pas possible.
Tout ce que je trouvai à faire, c'était de lui jeter un stylo qu'il évita, sous le regard choqué de DD.
— Dans un sens, je comprends pourquoi vos mecs se tirent ! Ils deviennent des hommes battus avec vous.
December-Dan roula des yeux et se mit à m'accuser de mon amitié pitoyable.
— Comment t'as pu me faire ça ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?! questionna-t-elle en jouant Drama Queen.
— Oui, pourquoi ? J'aimerais bien savoir, ajouta-t-il.
— Ferme ta gueule, Will ! m'énervai-je.
Aujourd'hui, je le détestais à un point, c'était effroyable.
Une chose est sûre : je le supportais pour DD et parce que je devais l'admettre, il était fort.
Mais dès que je le voyais, j'avais des envies de meurtre, comme maintenant.
Voir sa gueule d'ange m'irritait.
— Alors, raconte Sara, s'impatienta-t-elle, toute excitée.
Je soupirai, mais je ne savais pas pourquoi, j'avais envie que William le sache.
Certainement, pour qu'il arrête de se moquer de moi, car j'avais toujours du potentiel.
— Eh bien, il s'appelle Haden, débutai-je. Et, je l'ai vu, hier, après que nous ayons analysés les fréquences qui n'ont rien donné. Ça devait se faire le matin, mais j'ai préféré le reporter un peu plus tard dans l'après-midi.
— Attends, m'arrêta-t-elle. Haden, ce n'est pas l'un des mannequins qui travaille pour Marysa ?!
— Ouais ! répondis-je lentement. Comment tu sais ?
Elle sortit son téléphone tandis que William se sentit obligé de commenter.
— Nous sommes supposés travailler, là.
DD lui fit signe de se taire et il roula des yeux.
Ah ! Je voyais bien qu'il n'aimait plus trop la conversation.
Elle me montra donc son téléphone, avec la photo du Haden en question. Et c'était bien, lui.
Puis, elle le montra à William qui ne critiqua pas, pour le coup. Je récupérai donc le téléphone de DD, pour le regarder de nouveau.
Il était vraiment canon.
Hier, j'avais passé un excellent dimanche, grâce à lui.
Ça m'avait permis d'oublier que DD était peut-être en danger et que je plaisais toujours.
Haden était un afro-américain qui était juste canon. Je l'ai déjà dit, non ?
C'était un ancien joueur de football qui avait remporté plusieurs coupes au Super Bowl. Suite à un grave accident, il avait dû arrêté et vu son potentiel d'action du corps et du visage, il s'était reconverti en mannequin. Et il avait un sacré paquet de filles qui le suivaient sur Instagram et j'avoue que certaines de ses photos donnaient chauds.
— Là, tu as trouvé un bon cru, dit-elle avec le sourire. N'est-ce pas, William ?
Il ne répondit pas, tandis que je faisais défiler sa conversation avec sa cousine, parce qu'elles me choquaient.
— Putain ! Et Marysa qui a un mec ose t'écrire en message « Si seulement, je n'étais pas en couple, je l'aurais mangé » et toi qui répond « Pourquoi je me marie déjà ?! Ah oui ! Je suis amoureuse, mais là, je doute ... ».
Elle tenta de m'arracher le téléphone des mains, mais elle échoua.
— Super intéressante votre conversation. Donc, c'est comme ça ? Je vais envoyer ça à Isaac et son gars mystère, et on va voir ce qu'ils vont dire, gloussai-je.
— Eh bien, être en couple ne signifie pas que tes yeux sont mariés. Mes yeux sont et resteront célibataires à vie. Les belles choses, ça se regarde. N'est-ce pas, William ? retenta-t-elle de l'intégrer dans la conversation.
— Quand vous aurez fini votre conversation d'adolescente pré-pubère en chaleur, je serai de nouveau disponible, répondit-il en pianotant je ne sais quoi sur son téléphone.
DD leva les yeux et pouffa.
— Et dire qu'il y a quelques années, les garçons et toi, c'était une sacrée affaire. Maintenant qu'on t'a bien dévergondés, tu te rinces l'œil, tranquille.
— J'ai raté ma jeunesse à ce niveau, soupira-t-elle. Bref ! C'était comment, après la photo hot qu'elle avait envoyé de toi ?
— Pardon ?
Elle en profita pour récupérer son téléphone et William lâcha :
— Là, je suis tout ouïe.
— Elle a envoyé quelle photo de moi, cette sorcière ?
— Tu sais, celle où tu es en maillot de bain super sexy, lorsqu'on a été à Hawaii.
Elle me balança un clin d'œil et William demanda à voir la photo en question.
— Je vais la tuer !
— Tu verras ça avec elle, mais je veux savoir, maintenant. Alors, qu'est-ce que vous avez fait ?
— Bah, déjà, après le boulot, Marysa a débarqué chez moi comme une folle, je te jure que je me suis retenue de sortir mon flingue pour la buter.
Je ricanai et pris des bonbons qui se trouvaient sur mon bureau.
— Elle m'a forcé à mettre une robe tellement riquiqui, qu'on s'est prise la tête. J'ai fini par mettre la jupe Balmain que tu lui avais volé, tu t'en souviens.
— Je l'ai prise, parce que tu m'as fait chier.
— C'est vrai, ris-je. Bon, j'ai mis ça et un haut d'un créateur qu'elle connait.
— Décolleté ?
— Légèrement. Je dois te dire les chaussures aussi ?
— Tu as dû mettre des bottines avec le temps qu'il faisait. Je commence à comprendre la mode.
Je ricanai et confirmai ses propos.
— Enfin bref, elle m'a conseillé sur le maquillage et tout. Puis après, elle m'a briefé sur Haden.
— Il est venu te chercher ? demanda-t-elle.
— J'ai refusé.
— T'es nulle, Sara.
— Arrête, tu es pire. Je l'ai retrouvé au restaurant Kesington, continuai-je avec le sourire.
Le Kesinton était vraiment un restaurant réputé et de haut prestige. Il fallait réserver un an à l'avance pour pouvoir y manger.
— Waouh ! Il envoie du lourd, dis donc. Prends-en de la graine, William. Parce que si tu parviens à sortir d'ici, sans avoir fauté, tu inviteras bien tes conquêtes au restaurant, le taquina-t-il, ce qui l'agaça.
— Ha. Ha. Je suis un dîner à moi tout seul, répliqua-t-il.
Elle exhala et reporta son attention vers moi.
— Alors comment ça s'est passé ?
— Franchement ? Horrible. J'ai mangé un truc qui m'a rendu malade, DD. J'ai dû quitter la table pour aller vomir.
— Mais c'était bon ?
— J'sais pas. Mon estomac n'a pas aimé. Tu penses vraiment qu'à la nourriture.
— Bah, je veux savoir si leurs plats à 100 $ valent le coup.
— Ouais, certains. Mais Haden a été vraiment gentil. Et il est vraiment doux et humble. Il était stressé, DD. C'était mignon à voir ! m'exclamai-je, attendrie.
— Ohhhh ! Quand il t'a vu c'était comment ?
— Il a été surpris, répondis-je. Il a dit que j'étais une fille différente.
— La disquette qu'on sort à toutes les filles qu'on veut se taper, soupira William.
— T'es un jaloux, dis-je. Il en a rien à foutre de toute ça. Bref, il a de la discussion, il est intelligent, il ne pense pas qu'à son image comme Will.
Ils me regardèrent tous les deux, le regard curieux.
— Pourquoi tu les compares ? me questionna-t-elle.
— Je te l'avais bien dit, DD ! Elle m'aime.
Encore une fois, elle lui fit signe de se taire.
— Ne te fais pas d'idées. Je les compare pour te montrer qu'Haden n'est pas narcissique. Il est modeste. Will ne l'est pas. Peut-être qu'il devrait changer pour être moins chiant.
— Je ne le suis pas tout le temps, se défendit-il.
— Mais sache qu'après des études, c'est bien d'être un peu narcissique, car cela veut dire qu'on a confiance en soi, ajouta-t-elle.
— Je suis d'accord avec December-Dan, dit-il.
Je levai les yeux et préférai les ignorer.
Ils s'étaient bien trouvés ces deux-là !
Je lui expliquai le reste de sa soirée avec lui. Je dus dormir chez lui, dans son appartement de grand standing d'un luxe qui tue, car je n'étais pas en état de rentrer, mais aussi car je voulais voir ses réelles intentions. Et, encore une fois, il avait été parfait. Il n'avait rien tenté et m'avait fait la discussion.
Ça m'avait vraiment fait beaucoup de bien d'être hors mon cadre avec un parfait inconnu.
Bien sûr, je dis préciser que j'avais dormi dans la chambre d'invitée.
Au matin, donc ce matin, nous avions pris un petit déjeuner à l'extérieur. Et ça faisait une éternité que ça ne m'était pas arrivé.
DD était trop à fond dedans.
Pour finir, il m'avait proposé de déjeuner ensemble cette après-midi. J'avais refusé en raison du boulot, mais nous avions reporté cela pour ce soir.
— Je suis très contente pour toi, ma Sara. Je l'aime déjà beaucoup. Il a l'air trop chou.
— C'est le cas. J'étais réticente mais finalement, vous aviez bien fait, Marysa et toi. Surtout Marysa qui a été trèèèèèèès insistante. Ça me fait du bien.
— Et tu lui as dit pour ton boulot ?
— Ouais mais j'ai menti par omission. Je lui ai dit que je travaillais à la police dans le département « haute sécurité ».
— Bah, tu ne lui mens pas vraiment, mais on a pas le choix Sara.
— Je sais, grommelai-je. Il m'a invité aussi à passer un week-end dans sa maison de vacances, en tant qu'amis bien sûr, je lui ai dit que je réfléchirai. C'est un peu précipité tout ça.
— Tu aurais dû accepter, s'exclama-t-il.
— Je trouve que sur ce coup, Sara a bien fait, rétorqua Will sans nous regarder.
DD le dévisagea brièvement avant de reporter son attention sur moi.
— Et, je bosse tout le temps DD !
— N'accuse pas le boulot steuplait ! Et Will est là, maintenant. Il peut te remplacer le temps d'un week-end.
— Ça ne me gênerait pas si c'était quelque chose de sérieux, dit-il, mais là, nous n'allons pas pousser mémé dans les orties, et elle va sagement continuer à travailler, hein !
— Tu as un sacré culot William, lâcha-t-elle. Je commande donc si je dis oui et que John dit oui aussi, elle ira en week-end.
Il nous regarda tour à tour avant d'hausser les épaules et de pianoter sur son téléphone encore une fois.
Au même moment, le mien signala sa présence. Je le pris et découvris le message d'Haden.
— En parlant de lui, il m'a envoyé un message.
— Qu'est-ce qu'il dit ?
— Qu'il pensait à moi.
— Trop choooooouuuuu ! Je fonds.
— Depuis quand tu es devenue aussi ... touchée par l'amour ? le questionna-t-il.
— Laisse-moi tranquille, se défendit-elle. Bon, bossons. Alors, Will va se charger de faire cracher le morceau à Serena. Ça marche ?
— Je trouve votre plan injuste, avouai-je.
— Tu as une meilleure idée ? me demanda-t-il. Parce que nous sommes preneurs.
Ils m'observèrent tous les deux et bien sûr, je n'avais aucune autre idée, car je ne connaissais pas cette femme.
— Non.
— Bien, ça sera ce plan, clama-t-elle. Désolée Sara. Et au fait, William, peut-on dire à Marysa que tu travailles avec nous dans ce cas ? demanda-t-elle.
— Non. Puis, je n'ai plus rien à voir avec elle, répondit-il avec nonchalance.
Je secouai la tête face à son attitude, car samedi soir, il était prêt à tout pour voir sa mère...
Et je crois que DD pensait la même chose, mais il l'arrêta.
— Je m'en tape de sa vie, December-Dan. C'est ta véritable cousine, pas la mienne ! Je n'ai aucun lien avec elle.
Il la regarda et je le fixai sans qu'il ne le remarque.
Sur son visage, ça se voyait clairement qu'il avait besoin de voir sa mère et savoir le fin mot de l'histoire. Ça l'avait turlupiné, hier, lorsque nous avions bossés, mais il n'avait pas eu envie d'en parler.
— Mais William ... tenta-t-elle.
— Arrête. Je veux ... Je ne veux plus être catalogué comme le monstre que Trevor Wilkin a tenté de façonner avec moi, pour son jeu, se défendit-il.
Elle me regarda avant d'en faire de même avec lui, ne voulant pas lâcher l'affaire.
— Elle sera toujours ta cousine, Will. Tu as grandi avec elle. Et puis, ça vous ferait du bien de vous retrouver. Ça t'aidera dans ton processus et ...
— N'insiste pas, s'il te plaît. Je ne suis pas prêt, c'est tout. J'aurais pu aller la voir samedi, mais je n'en avais pas envie et elle m'importe peu pour le moment, alors arrête.
Il la fixa une dernière fois, avant de se faire silencieux pendant toute la période où nous travaillons.
Parler de Marysa l'avait carrément refroidi.
Et je me demandais bien pourquoi.
***
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