Chapitre 16
Hello mes petits Paris-Brest ♥,
Je tenais vous remercier la #TEAMFLAWLESS pour vos votes et vos commentaires. ♥♥♥.
J'ai constaté que vous votiez plus facilement (même ceux qui ne votaient jamais^^) et c'est archi méga hypra gentil puis c'est surtout gratifiant et motivant. On n'écrit pas pour rien quoi ! ;). C'est une belle récompense que vous faites à celles et ceux qui écrivent puis vous avez vu, vous ne mourrez pas après avoir voté haha.
De plus, je vous remercie aussi pour votre soutien sans faille par rapport à l'histoire infortune qui m'est arrivée.
Sérieusement, je ne veux plus en parler mais je tenais juste à dire aux lectrices de la fille en question qu'avant de juger stupidement et surtout sans connaitre, apprenez à lire et à grandir parce que vous m'avez fait rire plus qu'autres choses par votre "tocardise" m'enfin, on ne naît pas tous avec une réflexion propre à soi et certaines sont des moutons. Elle bêlent sans savoir pourquoi et je suis tellement mais tellement tristes pour elles (notez le sarcasmes ^^).
Et pour celles qui disent "... Mais je lis les deux et il n'y a aucun plagiat ...", faites un minimum de droit. Le plagiat ne se résume pas au copier/coller mais à partir du moment qu'une idée ressemble beaucoup à celle de la source, ça s'appelle du plagiat alors pitié, soyez moins incultes et renseignez-vous avant de psalmodier telles de grandes avocates de mes deux, ça serait sympa ;).
Puis, son histoire n'a qu'à être, époustouflante et je ne sais quoi d'autre sincèrement, tant mieux pour elle, je ne vais pas pleurer, j'ai dépassé l'âge mes cocottes, mais moi, je suis fière de mon travail malgré tout, fière de mes lectrices raisonnées et matures qui ne tirent pas des conclusions hâtives parce qu'il faut être aveugle pour dire qu'il n'y ait pas de ressemblance (et je ne parle des agents secrets et du lycée, je m'en tape de ça --', certaines sont vraiment ... BREF).
Je vous kiffe grave de fou.
Je vous love grave ♥♥♥.
PEACE AND LOVE-
-JFL.
PS: Ce sont les petits conflits qui ont engendrés des guerres. Celles-ci anéantissent à petit feu le comportement sensé et civile de la race humaine. Ces petits conflits se transforment en grands conflits puis finissent en crime et la race humaine devient inqualifiable et ferme les yeux sur la monstruosité de ses actes.
À méditer. ;).
****
DECEMBER-DAN
Nous étions enfin à San Francisco et Isaac était venu nous chercher. Je lui avais sauté dans les bras ce qui l'avait fait rire. Je l'avais embrassé avec force, heureuse de le voir. Bien sûr, j'avais ça de façon mesurée. Il m'avait glissé à l'oreille qu'à la prochaine mission de ce type, il viendrait avec moi. Ça m'avait fait rire avant que je ne lui présente Serena qui avait un sourire niais sur la face.
— Je pense qu'on peut lui révéler nos véritables identités, étant donné qu'elle va rester avec nous. Appelez-moi Isaac.
— J'aime beaucoup votre prénom. Vous êtes plus chaleureux que votre future épouse. Enchantée, dit-elle en lui prenant la main.
Je roulai des yeux. Quel culot celle-là.
Une fois nos bagages dans le coffre, j'annonçai à Serena que je devais lui bander les yeux pour plus de sécurité. Elle ne refusa pas.
Le trajet se fit en silence jusqu'à qu'elle intervienne.
— Vous pouvez parler hein ! Faites comme si je n'étais pas là, lâcha-t-elle.
Je levai les yeux tandis qu'Isaac se marrait. Il n'y avait rien de drôle.
— Nous n'avons pas forcément envie de se parler.
— J'ai bien vu que vous vous êtes retenue pour toute effusion d'amour à l'aéroport. Vous êtes donc du genre très peu expressive, niveau sentiment, ajouta-t-elle.
Je me retournai comme si elle allait me voir tandis que le rire de l'autre idiot augmenta.
— Je vous aime bien Serena même si vous pouvez être dangereuse, déclara-t-il.
— Comme je le dis à votre future épouse, je ne le suis pas. Ce que je crée peut-être, mais pas moi. Et c'est réciproque. Vous êtes charmant !
Je me retournai une nouvelle fois avec une envie de la frapper.
Mais pour qui elle se prenait ?
— Merci ! répondit-il.
Je le frappai à l'épaule.
— Aie ! Qu'est-ce que j'ai fait ?
— Elle est jalouse ! chantonna-t-elle comme une gamine.
— Quoi ? Non ! Et taisez-vous Serena !
— Bien. Je vais un peu m'assoupir. Vous êtes assez épuisante. Ne vous l'a-t-on jamais dit ?
Isaac rigola et je crus que j'allai réellement l'assommer. Offusquée, il posa une main sur ma cuisse tandis que je réfléchissais à la façon dont j'allai la torturer. Il me chuchota qui me fit fondre, alors je ne lui en voulais plus déjà.
***
— Wow. On est dans les profondeurs du monde ou quoi ? commenta-t-elle tandis que je la tenais par le bras.
Nous étions enfin au QG. Il me tardait juste de rentrer chez moi, pour me reposer un peu. Elle parlait beaucoup trop avec sa voix qui m'horripilait.
Nous arrivâmes devant la porte de sa chambre provisoire. Sara et Will nous y attendait.
Je souris immédiatement en voyant ma Sara. C'était drôle à quel point elle me manquait lorsque j'étais loin d'elle.
— Ne bougez plus, lui ordonnai-je.
Elle s'arrêta et je lui enlevai le cache yeux.
Elle clignota plusieurs fois des yeux pour se réadapter à la lumière tandis que je prenais Sara dans mes bras.
Je la relâchai et regardai Will qui arborait son éternel sourire de connard charmeur.
— Le retour de la reine. Je te balancerai plus tard tout ce qu'ils ont fait !
Je souris davantage. Quel con !
Sara le dévisagea et Isaac ne dit rien.
Je décidai de le prendre dans mes bras ce qui le surprit, mais il en profita pour descendre sa main un peu plus bas sauf je l'attrapai à temps et le tordis. Il gémit de douleurs et se défendit.
— Aie. Vérification de tes réflexes, se justifia-t-il. Ils sont toujours au top Law...
— T'es de corvées pendant deux semaines. Au réfectoire.
— Quoi ? s'insurgea-t-il. Non !
Je n'osai pas regarder Isaac qui devait probablement avoir envie de cogner Will qui en profita pour lui envoyer un clin d'œil.
Tout ça l'amusait tellement.
Serena se racla la gorge pour nous rappeler qu'elle était là. Je me tournai donc vers elle.
— Ah. Sara, Will voici Serena.
Elle les salua et je m'avançai vers la porte.
— Ça sera votre chambre. Il y a tout. L'une de nos agents va venir pour procéder à une fouille puis vous serez sur surveillance. On vous convoquera certainement lundi pour une entrevue générale.
— Euh ... D'accord. Je le répète, je ne suis pas l'ennemi.
— Vous connaissiez Trevor Wilkin ?
Je lorgnai Will ne m'attendant pas à ce qu'il la questionne aussi rapidement.
Serena regarda Will et elle sourit.
— Oui, répondit-elle. J'avais participé à plusieurs de ses soirées caritatives. Le pauvre homme ! J'ai été peiné d'apprendre sa mort il y a 7 ans. Il était vraiment concentré dans la recherche pour les malades du cancer. Au fait, on se connaît ?
Elle le regarda attentivement. Peut-être se souvenait-elle de lui comme lui, hier.
— Non, répondit-il, préférant mentir.
— Bien. J'ai une ... impression de déjà vu.
Elle me regarda et je l'incitai à rentrer dans sa chambre. Elle regarda les alentours. C'était quand même bien agencé. Et il y avait une salle de bain, et sa chambre était parfaitement équipée.
— C'est spacieux !
— Vous pensiez quoi ?
— J'avais l'impression que ça allait avoir la taille d'une cellule.
— Non. Les architectes du QG sont plutôt bons.
— Je vois ça. Il manque juste une fenêtre.
Je lui fis une grimace et cela lui arracha un petit rire.
— Vous ...
— DD ! hurla Sara de l'extérieur.
Je croisai le regard de Serena et je quittai la chambre vivement tandis qu'elle essayait de séparer Isaac de Will qui était plaqué contre le mur et qui rigolait.
— Je vais te tuer, menaça Isaac.
— Mais vas y ! Montre qui tu es réellement devant ta future femme ! Frappe-moi ! dit Will pour le provoquer.
Il l'attrapa encore plus fortement par le col de son tee-shirt et je décidai d'intervenir.
— Isaac, lâche-le !
Je ne l'avais jamais vu aussi énervé.
Qu'est-ce que Will avait encore fait ?
— Il me provoque trop DD !
Will osa lever les yeux et tenta de le repousser, mais il le re-plaqua encore plus fortement contre le mur.
— DD sait se défendre. Je l'embête ! C'est un jeu entre nous ! rétorqua la grande gueule.
Je m'approchai d'eux et posai une main sur le bras d'Isaac.
Je fis en sorte qu'il me capte mon regard, mais il regarda forcément Will. Il était prêt à le tuer.
— Isaac, dis-je d'une voix plus calme.
— Isaac, écoute ta jolie future femme ou pas, minauda-t-il.
Et là, Isaac leva son poing et le frappa.
J'entendis le cri de Serena.
Elle devait se dire que nous étions des malades.
Juste après ce coup, j'en profitai pour l'attraper tandis que Sara retenait Will qui souriait.
— Allez ! C'est bon ! m'écriai-je. Il n'en vaut pas la peine, Isaac.
— Même DD frappe plus fort ! Les Davis sont probablement plus dignes d'elle que toi ! s'exclama-t-il.
— Sale enfoiré ! Je vais te ...
Je retins fermement Isaac, fusillai du regard William qui saignait de la lèvre et attrapai fermement le bras d'Isaac.
— On s'en va ! Calme-toi voyons.
Il se débattit.
— Lâche moi ! T'es de son côté.
— Absolument pas ! Will est comme ça c'est tout. Ne rentre pas dans son jeu, dis-je calmement.
— Donc tu tolères son attitude ?!
— Ce n'est pas ça, c'est juste que je m'en moque. Quoi ? No...
— Tu sais quoi ?! On se voit à la maison, me coupa-t-il.
Il s'en alla. Comme ça.
Je fermai les yeux ne sachant pas si je devais me mettre en colère ou buter carrément William. Mais Sara lui donna une gifle mémorable à laquelle, il ne s'y attendait pas.
— Grandis un peu, Will ! Arrête de faire le gamin ! Tu es juste saoulant !
Il se tint la joue, choqué.
— Ce n'est pas de ma faute si vous n'avez pas d'humour, se défendit-il.
L'agent qui le surveillait surgit de nulle part et l'emmena sans qu'il ne bronche.
— Eh bien ! Que d'action ! Je sens que je vais me plaire ici, commenta Serena.
Je l'avais complètement oublié celle-là.
Je levai les yeux et décidai de me barrer. J'en avais assez de voir sa gueule blafarde.
Sara finit par me suivre pendant que Serena hurlait qu'elle allait prendre une douche.
Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre !?
— DD, attends !
— Je vais aller voir Will et lui dire deux mots à ce connard ! Noooon, je vais lui mettre mon pied dans les couilles ! Il le fait exprès.
Elle m'arrêta par le bras et je lui fis face.
— Laisse tomber. De toute façon, il va rapidement perdre la face en sachant qui est sa mère.
Je plissai les yeux et devinai qu'elle avait les résultats définitifs. Elle sortit la feuille de sa poche de jean et me la donna.
— Il n'y a aucun doute que c'est sa famille, maintenant, il y a définitivement ce problème de date.
— Allons les voir et mettons-les sur le fait accompli, proposai-je.
— Avant son mariage ? Ça ne se fait pas.
— Il faut clore cette histoire. Je ne m'appelle pas December-Dan pour rien.
***
RICCIE
J'étais tranquillement avec ma mère, chez moi, en train de commencer à me préparer pour la fête de ce soir. Les enfants étaient avec Clay et mes frères je ne sais où. Ce qui était bien lorsque qu'un évènement était bien préparé, c'est qu'il n'y avait pas de prise de tête. Même ma mère n'était pas stressée. En même temps, elle était déjà mariée avec mon père, c'était juste pour rassembler nos proches et pour qu'ils fêtaient leur amour. C'était un joli concept.
Vers 11 heures, je reçus un appel de December-Dan. Elle me confirma leur venue avec sa famille au re-mariage, mais elle voulait me voir ainsi que ma mère. Sara devait l'accompagner.
Sans me poser de questions, j'acceptai imaginant qu'elle voulait certainement nous parler de Skyler.
Elle finit par sonner et j'allai ouvrir après avoir averti ma mère qu'elles étaient là.
— Hé ! lâchai-je, heureuse de la voir.
J'affectionnai énormément cette jeune femme. Elle était forte à bien des niveaux. Elle me sourit tout comme Sara et je leur fis une rapide accolade.
— Entrez ! J'ai du cheesecake et du thé qui vous attend. C'est la première fois que tu viens chez moi DD, non ?
— Euh ... ouais.
Elles avaient l'air toutes les deux étranges et elles n'arrêtaient pas de se regarder.
Ma mère finit par arriver. DD se sentit mal à l'aise en la voyant mais ma mère souriante et heureuse car c'était son jour aujourd'hui, l'étreignit.
— Comme ça fait longtemps ! Ça me fait plaisir de te voir, sincèrement, dit-elle.
Elle regarda encore une fois sa meilleure amie, avant que ma mère ne la salue.
— Heureuse de rencontrer la meilleure amie de DD. Peut-être que si vous êtes libre ce soir, vous pouvez venir. Plus on est fou, plus on rit.
Sara la regarda et refusa gentiment sa proposition. C'était dommage car Marysa venait aussi. Elles auraient été toutes les trois.
Nous nous dirigeâmes vers la cuisine où elles s'installèrent tandis que je nous préparai un thé, car je savais que DD n'aimait pas le café. Je leur servis une assiette à chacune et m'installai à mon tour.
— C'est très beau, chez toi, commenta-t-elle.
— Merci. On aimerait bien refaire la décoration. On l'a faite, il y a ... 6 ans je crois.
— Oui. Du nouveau, c'est cool. Et ... vous n'êtes donc pas stressée madame Davis ? questionna-t-elle ma mère.
— Eh bien, non. C'est juste un rafraichissement de notre union. On voulait fêter ça avec nos grands enfants et les petits, nos amis et tout, répondit-elle. Et puis, on a encore du beau temps pour un début de mois d'octobre.
— C'est vrai, adjugea-t-elle.
Elle goûta son gâteau tout comme Sara et les deux s'exclamèrent.
— C'est hyper bon ! dit Sara.
DD confirma ses propos.
— Ça ne m'aidera pas pour ma robe de mariée, ajouta-t-elle.
— Ah mais oui, c'est bientôt ton mariage aussi, commentai-je.
— Oui. Pour le 24 novembre. Le temps passe vite. En tout cas, tu as la main d'une pâtissière.
— C'est ce que je lui dis tout le temps, rétorqua ma mère en regardant.
— Merci les filles. Sincèrement, je ne travaillerais pas dans l'entreprise familiale, je serai pâtissière et grosse. Et fière.
DD confirma d'un signe de tête et elles se regardèrent à nouveau. Ça commençait très sérieusement à m'agacer mais je ne préférai rien dire. Et maman aussi voyait bien qu'il y avait quelque chose de gênant.
— Comment va Skyler ? l'interrogeai-je pour briser ce silence.
— Bien. Dès qu'on a fini avec vous, je la retrouve. Je reviens de Los Angeles, dit-elle. Mais, je suis sûre qu'elle ne pense qu'à votre fête de ce soir.
— Les enfants aussi ont hâte de la retrouver, avouai-je.
— Cool, cool, cool, rétorqua-t-elle.
Encore un échange du regard avec son amie. Je n'avais pas assez de patience avec ce genre de choses alors je lançai :
— Sans vouloir vous vexer, qu'est-ce qu'il se passe ? Vous n'arrêtez pas de vous regarder. A-t-on commis un crime ? ricanai-je nerveusement.
— C'est vrai que vous avez une attitude des plus déconcertante, soutint ma mère.
— Je vais aller droit au but dans ce cas, attesta-t-elle.
Elle soupira et sortis une feuille de sa veste bien trop grande pour elle.
— En fait, nous sommes venues vous demander quelque chose.
Je fronçai les sourcils, anxieuse par la suite de la conversation.
— Et, ça serait vraiment mieux si vous ne nous mentiez pas afin que nous trouvions une solution rapidement. Avec cette feuille que j'ai entre les mains et après tout ce que tu as fait pour moi, je comprends pourquoi tu étais comme ça. En fait, une grande sœur qui n'a pas de secret, me détesterait pour avoir brisé ses frères. Toi, tu m'as toujours défendu. Comme si tu avais vécu une chose similaire. Tu m'as comprise. Tu m'as toujours soutenue Riccie.
Elle regarda Sara et un sentiment de panique commença lentement à m'envahir, mais je tentai de le masquer au mieux.
Elles n'étaient pas là pour ça quand même ? Pas aujourd'hui.
Ma mère me prit la main comme si elle savait ce qu'il allait se passer.
— Et alors ? C'est normal ! Il faut arrêter d'avoir le cliché de la belle famille horrible. Je t'apprécie beaucoup DD. Vraiment. Je sais que tu es quelqu'un de bien.
DD sembla à présent hésiter. Elle se ravisa quelques secondes et relata les faits.
— William Wilkin, le cousin de Marysa et celui qui a entraîné tes frères dans cette histoire de trafique il y a 7 ans, bosse avec nous.
— Quoi ? Mais il devait être en prison non ? Et quel est le rapport avec moi ?
Je tentai de garder une voix calme. Si c'était de Will qu'elle parlait, je n'avais pas à m'en faire. Mes pensées étaient parties bien trop loin.
Malheureusement, elle reprit avec un regard déterminé.
— Il a cherché à savoir qui était ses véritables parents, étant donné qu'on a découvert que ses parents morts dans le crash n'étaient pas les vrais, m'expliqua-t-elle.
Je me liquéfiai de l'intérieur.
Elle tenta de voir une faille en moi qu'elle devait voir apparaître, car j'étais au bord de la syncope. Ma mère serra davantage ma main, émue.
Elle n'avait pas osé ...
— Nous avons donc mené des recherches et ce n'était pas facile. Mais aujourd'hui, on obtient rapidement toutes les informations qu'on veut si on creuse bien, ajouta-t-elle. Au début, nous pensions que Jessie était sa mère. Après, nous avons réévalué la situation et aujourd'hui, j'ai rencontré la sage femme qui était là, le jour de l'accouchement. Tout a été clair.
Ma main tremblait et j'étais à deux doigts de faire un malaise. Comment avaient-elles toutes ces informations ?
— Tu serais apparemment la mère de Will, conclut-il. Mais, le souci c'est que tu as actuellement, 31 ans. Tu n'aurais pas pu avoir Will a 5 ans. Will a eu 26 ans, le 22 avril dernier. Will et sa mère doivent avoir minimum quinze années de différence.
Je ne pouvais rien dire. J'étais comme paralysée.
Elle continua sans me lâcher du regard.
— Alors, j'ai une question, Riccie. Qu'est-ce qu'il s'est passé le 22 avril 1989 ? Et quel est ton secret ? Comme tu l'as dit, tout le monde a un secret et le tien, c'est celui ci. Tu t'en souviens ? Soit tu as menti sur ton identité, soit il y a une explication, mais Will est ton fils et pas celui de ta mère.
Elle posa la feuille de test face à moi et je la regardai.
En effet, les résultats ne mentaient pas. Will était mon fils. Celui que j'avais abandonné il y a 26 ans. Celui que j'avais tenter d'effacer de ma vie. Celui dont je ne savais même pas s'il était encore vivant et mort.
Tout revenait comme une vague déferlante sur les rochers.
J'étais tout simplement secouée et la seule chose que je pus faire à cet instant, c'était de perdre la face. Je relevai donc ma tête vers elle et la fusillai du regard.
— Sors de chez moi ! m'écriai-je.
— Riccie, tenta-t-elle de me calmer ma mère.
— Non ! Qu'est-ce qu'elle tente de faire là ? Pardon ?
Elle parut choquée du ton de ma voix et de la dureté de mes mots. Je n'avais jamais été aussi dure avec elle.
— Tu te sens comment hein ? continuai-je. Ta vie est bien trop compliquée, alors tu veux pourrir celle des autres ?! vociférai-je.
— Absolument pas ! Je tente de comprendre et d'aider Will, répondit-elle calmement.
— Will ne peut pas être mon fils ! Pas après toutes les horreurs qu'il a commises et surtout parce que les dates ne concordent pas comme tu l'as dit !
— Riccie, ça ne sert à rien ..., retenta sa mère.
— Non ! Ce n'est pas mon fils ! Dégagez ou j'appelle la police ! menaçai-je.
— Quoi ? lâcha DD. Tu ne peux pas faire ça ! Je ne suis pas là pour te faire la guerre ...
— Laisse-la faire, intervint Sara. Comme ça, on dira qu'elle a menti sur son identité. Peut-être qu'elle ne s'appelle même pas Riccie !
DD me regarda hébétée avant de récupérer sa satanée feuille avant de dire à quel point elle était déçue. Et elle était vraiment sincère. J'avais bien vu qu'elle n'était venue en guerre. Mais là, je n'avais pas les mots pour réagir correctement.
— Moi aussi. Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu oses te ramener chez moi et me faire ça, à moi !?
Elle m'observa, incrédule.
Je devais la choquer, mais j'étais tellement ébranlée moi-même que ma seule défense, à cet instant, était la colère et le dégoût.
— Viens on s'en va, lui dit Sara en me dévisageant.
— Non, attendez ! s'exclama ma mère en larmes.
Elle prit son amie par le bras, mais DD me lança un dernier regard. Je tremblai de tout mon être. J'avais envie de mourir. J'avais l'impression de suffoquer.
— Restez, nous allons vous dire toute la vérité, dit ma mère calmement.
Je la regardai, déconcertée, ne m'attendant absolument pas à ce que mon passé refasse surface.
***
DECEMBER-DAN
Madame Davis se rassit et fit en sorte que Riccie en face de même alors qu'elle pleurait à chaude larme. Elle réussit à la calmer, après plusieurs longues minutes et je commençai à me sentir mal d'être venue aujourd'hui. Ça devait être un jour heureux...
« Tu as intérêt à te tenir à carreaux à ce mariage parce que sinon DD, je te dégomme »me menaça Raison. Et Conscience était totalement d'accord avec elle.
Une fois que Riccie avait retrouvé un semblant de calme, elle s'excusa. J'hochai tout simplement la tête et dis doucement.
— Nous ne sommes pas là pour nous juger les uns, les autres. Moi, lorsque j'ai enquêté pour Will avec l'aide de Sara, c'était pour l'aider à découvrir qui il était. En aucun cas, je ne me suis sentie supérieure en me ramenant chez toi pour te mettre sur le fait accompli. On voulait juste savoir la vérité qui est un grand mystère pour nous. Il y a tellement de choses qui ne concordent pas.
— Tu as raison, me regarda-t-elle. Sans explication, tu ne peux pas comprendre. Personne ne pourrait comprendre, d'ailleurs.
Elle fixa sa mère qui hocha de la tête avant de détourner son regard vers moi et dit :
— December-Dan, tu as sauvé mes fils, il y a 7 ans, d'un fou. Même si la situation est complexe avec cette histoire de paternité cachée avec Zeyn, sache que je ne t'en veux pas, déclara Mère Davis.
Elle s'interrompit avant de reprendre.
— Pour que vous compreniez toute l'histoire, il faudrait remonter à plus de 40 ans. J'ai actuellement 58 ans ce qui n'est pas une surprise. Le temps file à toute vitesse.
Elle ne les faisait pas du tout et j'étais obligée de le reconnaître auprès de cette femme. Elle était toujours fraîche et sans artifice. Elle n'avait jamais usé de la chirurgie et elle ne devait même pas y songer. Bien sûr, elle avait quelques ridules fluettes, mais elle était belle. Jessie Davis était une bombe pour son âge.
— Riccie a bien 41 ans et non 31 ans comme il est écrit dans l'état civil, confirma-t-elle nos soupçons.
Je ne pus retenir un hoquet de surprise tout comme Sara. Riccie ne faisait absolument pas 41 ans. Je fis rapidement le compte et je regardai Sara qui pensait la même chose que moi.
— Vous avez eu Riccie à 17-18 ans ?
— Oui, sourit-elle gênée. 17 ans. C'est jeune, je sais.
Elle déplaça les cheveux de Riccie en la regardant avec un amour maternel.
Je fis abstraction à ce geste qui pouvait être si anodin pour tout le monde, mais qui me manquait. Maman avait l'habitude de le faire lorsque nous discutions sérieusement à l'époque. Je me grattai le front, interloquée.
— Mais, lorsque vous avez adoptés Zeyn et Drew qui avait 7 ans à l'époque, Riccie n'avait pas 12 ans, mais 22 ans alors, dis-je.
— Elle avait réellement 21 ans à l'époque. Mais les médias ont mis 12 ans parce qu'on a demandé qu'ils mettent 12 ans tout simplement.
— Mais, intervint Sara, les médias ne sont pas cons. Et, il y a cette photo où vous, Peter et Riccie aviez récupérés Drew et Zeyn à l'orphelinat. On peut faire la différence entre une fille de 12 et de 21 ans.
— Oui, confirma Jessie, tu n'as pas tort. Mais les médias n'étaient pas aussi présents à l'époque, la qualité photo n'était pas aussi bonne et on peut en jouer. Riccie n'a jamais été grande comme vous pouvez le constater, sourit-elle une nouvelle fois. Alors pour la taille, ce n'était pas difficile et pour le visage, le maquillage avec beaucoup de technique existait déjà. Elle avait donc fait une coupe d'enfant et portait des vêtements d'enfants. C'est tout. Et même s'il y avait des doutes concernant son âge, ce qui n'est pas arrivé, chaque enfant grandit différemment. Un enfant de 13 ans peut en paraître 20 et vice-versa. Les gens n'allaient pas dans une réflexion profonde sur l'âge et l'apparence. Puis, nos enfants étaient célèbres par nous. C'est tout. Comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas des célébrités. Juste des personnes à fortes notoriétés. Alors la presse à scandale et les tabloïds, nous ne connaissons pas beaucoup. Et Dieu merci, expliqua-t-elle.
— Vous voulez donc dire que vous avez un contrôle total de votre image, vous et votre mari ? rebondis-je sur son explication.
— Exactement. Il faut différencier les stars et les personnes influentes grâce à leur multinationale.
Elle n'avait pas tort. Les gens avaient tendance à tout confondre.
— Et toutes les stars n'affichent pas leurs enfants dans les médias. Vous devez le savoir, ajouta-t-elle.
— Oui, acquiesçai-je. Vous avez raison. Donc, vous avez fait passer Riccie pour une gamine de 12 ans alors qu'elle avait 21 ans, c'est ça ? récapitulai-je.
— En effet.
— Mais pourquoi avoir fait ça ? la questionna Sara. Ça ne peut pas être la seule raison.
Riccie observa sa mère qui perdit de sa couleur. Celle-ci lui indiqua d'un petit hochement de tête de parler et elle nous regarda.
— Tu as raison Sara. C'est parce que ... parce que je suis un enfant issu d'un viol et que je n'ai pas grandi avec ma mère avant mes 20 ans.
Jessie baissa la tête, soudainement émue. Je ne savais pas si c'était vrai ou faux, mais je laissai Riccie poursuivre.
— C'est vraiment une longue histoire et un gros secret de famille, ricana-t-elle nerveusement.
Elle prit la main de sa mère et Sara se colla à moi, bien trop émotive. Jessie renifla beaucoup plus élégamment que moi, lorsque je pleurais et je compris qu'elle n'avait pas la force de raconter ce moment affreux de sa vie.
— Peter n'est pas réellement mon père, nous éclaira Riccie. Je suis la fille d'un salaud qui a violé ma mère. Heureusement qu'il est mort parce que je l'aurais fait pour elle. Je vous jure que je l'aurais tué, cracha-t-elle.
Jessie inspira pour se retenir de pleurer tandis que Riccie contenait ce masque de fureur qui assombrissait sa figure.
— Ma mère a été violée à 17 ans. Évidemment dans sa famille et surtout à l'époque, c'était une honte. Une fille violée n'est pas réellement une victime. On peut même penser qu'elle a provoqué son violeur. Je dis à l'époque mais même aujourd'hui, c'est le cas avec cette question débile que certains flics posent comme "Vous étiez habillée comment ?". Ça me dégoûte qu'on puisse reprocher cette monstruosité à une fille, grimaça-t-elle.
J'étais entièrement avec elle. C'était juste indécent et de la folie pure. Comme si la victime ne se sentait pas déjà assez accablée par ce qui lui est arrivé.
—Bref. Sa famille dont nous ne sommes plus en contact d'ailleurs, l'ont accusé de cela alors qu'elle n'avait que 17 ans et qu'elle avait besoin d'aide. Ma mère n'a jamais pu porter plainte. Et encore une fois, une plainte de viol à l'époque n'aboutissait à rien.
Elle ancra son regard au mien et poursuivit.
— Elle est donc tombée enceinte de moi. Évidemment, ils ont caché sa grossesse pour ne pas déshonorer la famille et comme l'avortement était interdit et qu'ils étaient très religieux, ils l'ont forcée à me garder.
— Ce que je ne regrette pas ! lâcha Jessie, en larmes. Je ne le regrette pas une seule seconde. Ça peut paraître dingue mais c'est le cas.
— Je sais maman.
Elle serra davantage la main de sa mère qui avait les émotions en pelote. Les miennes commençaient doucement à l'être. J'avais horreur de ce type d'histoire triste, mais je restai de marbre tout comme Riccie. Je sentis une Sara tout aussi touchée par cette histoire.
— Elle a accouché et ils l'ont forcée à se séparer de moi pour maintenir toujours le secret. En fait, ils voulaient faire comme si de rien était. Comme si tout ça ne s'était jamais passé.
— Des monstres ! commenta Sara. Mais, c'est quel type de parents flingués ça hein ?!
Jessie releva la tête et lança un sourire triste à ma meilleure amie.
— Je suis donc partie chez des proches à la famille de ma mère. C'était un couple qui n'avait pas d'enfant et qui en voulait un. Les parents de ma mère prenaient tout en charge alors j'ai eu le droit à une bonne éducation malgré tout. Mais, dès que j'ai eu la conscience de réfléchir, j'avais toujours su que mes parents adoptifs n'étaient pas les miens. J'avais toujours cet espoir qu'ils le soient, car ils s'occupaient vraiment bien de moi au début. J'ai vécu une jeunesse dorée. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai connu Clay et Christian...
— Attendez ! Clay a quand même 41 ans hein ? demandai-je. Il n'a pas menti sur son âge, lui.
— Oui, rit-elle faiblement. C'est ma date de naissance qui est fausse, mais je vais y venir. J'essaie juste de vous contextualiser l'histoire pour que tout soit clair.
— D'accord, opinai-je de la tête. Continue donc, l'incitai-je.
Jessie semblait s'être calmée. Riccie avait réussi à évoquer le sujet du viol sans trop en faire.
— Alors vers 12-13 ans et sous mes interrogations permanentes, mes faux parents m'ont raconté la vérité. C'est d'ailleurs vers là que je suis partie en couille ...
— Riccie ! la réprimanda sa mère.
— C'est vrai ! s'exclama-t-elle. La crise d'adolescence, la recherche de soi, tout ça m'a changé. Et le fait de savoir à présent que mes parents n'étaient pas mes parents, ça fout la rage ! Je ne les ai pas ménagés mes parents adoptifs. Je fuguais, je me rebellais, je fumais et faisais n'importe quoi juste pour qu'ils me racontent ma véritable histoire, expliqua-t-elle. Ils n'en pouvaient plus de moi et de mes fréquentations douteuses. Ils étaient à bout. J'ai été comme ça jusqu'à mes 15 ans. Jusqu'à que j'accouche de William.
Elle releva sa tête vers moi et plongea son regard dans le mien.
— J'ai fait un déni de grossesse comme toi December-Dan. C'est pour cela que je t'ai toujours défendu. En fait, dès que je t'ai vu et dès que les garçons m'ont parlés de toi, je me suis retrouvée un peu en toi. De par ton comportement, ta désinvolture, tes craintes, etcetera. C'est pour ça que je te défendais auprès des garçons, parce que j'ai vécu un peu près la même chose avec Clay et Christian. Sauf que ce n'était pas des frères, rit-elle faiblement, et que Clay n'a pas réellement eu le temps de connaitre Christian. J'ai rencontré Clay bien après, mais j'étais amoureuse de Christian depuis des années. Depuis que je l'avais rencontré je crois, sourit-elle nostalgique. Bref ! Je sais ce que ça fait d'aimer deux gars de la même façon à la puissance 1000 et de ne pas savoir celui qu'on veut surtout lorsque ton meilleur ami que tu as aimé, est parti à l'autre bout du monde et que tu mets son enfant au monde et que tu te dis que c'est lui le père.
Wow ! fut le mot que je voulais lâcher. Je comprenais de plus en plus sa façon de me protéger et de ne pas jouer la grande sœur furax contre moi. Christian était donc le père de William. Mais était-elle certaine de cela ? Je me risquai de lui poser la question, en prenant le sujet à la pincette.
— Sans te vouloir mettre mal à l'aise et je ne te juge pas Riccie, insistai-je, mais comment tu peux être sûre qu'il est le père ?
Elle sourit avec tendresse à mon égard et répondit.
— Tu as raison de me poser la question. Eh bien, Christian était ma première fois. C'était mon meilleur ami. Je ne l'avais fait avec personne d'autre avant lui. Du moins, avant mon accouchement. C'était le seul.
— Christian le savait qu'il était papa ? Et pour le fait qu'il soit ta première fois ?
— Non, répondit-elle. Il ne l'a jamais su. Du moins, peut-être pour ma première fois mais concernant l'enfant, non. Et maintenant qu'il est mort, je me sens encore plus mal. Je savais qu'un jour ce secret me rattraperait mais j'avais espoir qu'il reste enterré à jamais. Que ce secret mourrait avec moi.
Je croisai les bras analysant chaque information pour voir si elle allait faire une erreur.
Pour l'instant, l'histoire se tenait. Vraiment bien.
— Donc, tu as abandonné William, le lendemain de ton accouchement ?
— Oui. J'étais en état de choc ! J'avais à peine 16 ans. J'allai fêter mes 16 ans. Ma meilleure amie de l'époque ne l'a jamais révélé à personne. Et moi, je l'ai dit à mes faux parents à l'âge de 17 ans, je crois. Je m'étais assagie mais Christian et moi, on avait une amitié qui s'effritait et la distance la rendait plus difficile.
— Et parce que tu avais un fils de lui et que tu l'aimais.
Je regardai Sara qui venait de parler. Elle haussa les épaules et Riccie sourit en coin.
— Ouais. Pour lui, je n'étais que sa meilleure amie avec qui il avait couché plusieurs fois. Pourtant, il détestait me voir avec d'autres types.
— Les garçons et leur difficulté à être lucide ! lâcha Jessie en secouant la tête.
Nous la regardâmes toutes les trois, surprises par son commentaire. Elle haussa les épaules à son tour.
— Enfin bref ! À mon annonce concernant cet enfant, ça a été la rupture avec mes parents adoptifs. Ils m'ont dit qui était ma mère et qu'elle n'avait rien à faire de moi. Qu'elle avait refait sa vie avec un dénommée Peter Davis qui était tout aussi riche qu'elle et qu'il avait une fille qui s'appelait Grace. Elle avait 9 ans. Presque la moitié de mon âge en soit. Ils m'avaient dit sans prendre les pinces que j'étais une fille issue d'un viol et que j'étais une honte pour ma mère. C'était donc la raison de mon abandon. Et que vu mon comportement, je suivais les traces de ma mère. Je vous jure qu'après ça, j'ai disjoncté à nouveau et j'étais bien pire qu'avant. Même si ça me rappelait le fait que j'avais failli tuer un bébé dont je ne connaissais pas l'existence en buvant et en me droguant. Alors, j'avais pris un billet pour New-York pour rejoindre Christian et lui dire que je ne voulais que lui dans ma vie et que je l'aimais et que j'étais prêt à tout pour lui. Vous voulez que je vous dise ce qu'il m'a fait ? Il m'a juste pris un billet de retour pour San Francisco parce qu'il ne m'aimait pas et qu'il était jeune selon lui pour une relation sérieuse.
Elle repoussa ses cheveux bruns avec un rire amer en même temps que nous toutes. Les gars pouvaient être tellement cons lorsqu'ils le voulaient ! C'était affligeant !
— J'ai fait une descente en enfer les filles. Drogues, alcool, garçons, je faisais n'importe quoi. John et Molly, c'est leurs prénoms, ne me disaient plus rien. Ils devaient probablement attendre que je crève. Mais, je restai toujours à la surface. J'ai réussi à être diplômée et être acceptée en fac. De justesse mais j'y parvenais. C'est d'ailleurs à la fac que j'ai rencontrée Clay et pas au lycée. Je sais que Drew et Zeyn pensent le contraire surtout lorsque j'ai appris la mort de Christian car Clay et Christian s'étaient un jour retrouver à la maison et ils avaient parlés du lycée. Puis, je parlais aussi du lycée tout le temps pour maintenir le secret.
Sa mère lui caressa le dos à ce souvenir.
— Quand est-ce que tu as retrouvé Jessie ? l'interrogeai-je.
Elle regarda sa mère qui décida de reprendre la parole.
— Lorsque j'ai perdu ma fille Grace. Deux ans avant que nous adoptions les garçons.
Et là, ce fut le déclic dans ma tête. Tout devenait plus clair.
— Riccie a pris l'âge et l'identité de votre fille Grace, n'est-ce pas ? les interrogeai-je.
Elles acquiescèrent toutes les deux.
— Comme je vous l'ai dit, à l'époque, les médias savaient que Peter et moi avions une fille. Mais elle n'était jamais apparue en public et si c'était le cas, c'était très bref car elle était très faible. Puis, elle ressemblait comme deux gouttes à Riccie. Grace était très malade. Elle avait une maladie orpheline et n'a pas atteint plus de 10 ans. Elle est morte chez nous, avec des parents qui l'aimaient infiniment et une grande-sœur qu'elle n'a vu qu'une seule et unique fois.
Elle se tut avant de reprendre.
— Vous pouvez penser que c'est horrible de l'avoir remplacé par Riccie, mais en tant que mère, lorsque vous savez que vous avez un autre enfant, vivant et en bonne santé, vous ne pensez qu'à une chose. Le récupérer. Et c'est ce que j'ai fait. Peter a toujours su pour Riccie alors il a accepté. Je ne voulais pas d'autre enfant et lui non plus. Alors on a vu ça comme une deuxième chance. Pour lui comme pour moi. Alors, j'ai récupéré ma fille dont on m'avait séparé par pure déontologie familiale.
— Et Josh et Molly ne se sont pas réellement battus, ajouta Riccie. J'étais devenue un fardeau pour eux. Le voisinage ne parlait que de moi. J'avais oublié de vous dire qu'ils me faisaient passer pour leur nièce et moi, je disais qu'ils étaient mes parents pour faire chier tout le monde et eux principalement. Ils me gardaient juste pour l'argent que versaient mes grands-parents maternel. Alors, je suis retournée auprès de ma mère à un âge tardif peut-être, mais je retrouvai ma véritable famille et une petite sœur que j'ai connu quelques heures avant sa mort. Ça n'a pas été facile au début. Pour aucun de nous. Ma mère a définitivement coupé les ponts avec sa famille.
— De toute façon, mes parents étaient des gens d'un autre monde. La famille de Peter a toujours été une famille pour moi, plus que les miens. Ils m'ont banni en fait. Ils ne comprenaient pas, comment je pouvais vouloir d'une fille du mal alors que c'était le fils de la meilleure amie de ma mère qui avait abusé de moi. Je vous assure les filles que Dieu l'a puni. Il est mort d'une overdose et c'est tout ce qu'il méritait.
Je voyais dans son regard, toute la haine qu'elle éprouvait pour ce type qui lui avait volé son innocence. Je ne pense pas qu'elles mentaient. Surtout sur une histoire de viol, sur toute cette histoire d'ailleurs.
— Comment ça, ce n'était pas facile ? demandai-je curieuse.
— Bah DD, c'est évident ! tonna Sara. Ils ont récupéré une jeune femme qui a grandi dans le mensonge avec une vie tumultueuse où elle sombrait chaque jour, où elle a dû abandonner son fils, où son meilleur ami ne voulait pas d'elle, où ses pseudos parents n'avaient rien à foutre et par-dessus tout, elle est un enfant issu d'un viol ! Tu t'imagines de vivre avec tout ça ?
Voilà ! La Sara sentimentale et fana des histoires rocambolesques au destin plus ou moins tragiques avait fait surface. Je ne disais pas que j'étais insensible à cette histoire. Absolument pas. Ça me touchait même qu'elles se révèlent à nous comme ça, mais tant que je n'avais pas le fin mot de l'histoire, je restai sur mes gardes.
Je la dévisageai entre l'envie de rire et le choc, mais je contins tout ça et détournai son regard.
— Je sais Sara. Je voulais juste une réponse de leur part.
— Je comprends ta méfiance December-Dan, éluda Jessie. C'est vraiment une grosse histoire. Ce n'est que la stricte vérité. Tu peux faire des tests, creuser l'histoire encore plus, tu verras que nous ne te mentons pas. Au contraire ! Tu fais partie de la famille maintenant, appuya-t-elle.
Je ne dis rien et soupirai face à ce trop-plein d'informations. Je devais me rendre à l'évidence, elles ne mentaient pas. La vérité suintait de tous leurs pores puis tout était plus clair et tout se tenait. Les ombres laissaient place à la clarté de minutes en minutes.
— OK. Donc Riccie a pris l'identité de Grace ..., repris-je avant de me faire interrompre.
— Juste sa date de naissance, précisa Jessie. Puisque Riccie n'était pas connue de l'état civil en tant que notre fille. C'est pour cela que si tu vois son acte de naissance, tu y liras Grace Riccie Davis. Tu pourrais même trouver deux actes de naissance différentes mais ça m'étonnerait malgré tes compétences. Nous avons fait en sorte qu'il n'y ait que celui-là.
Je me ferai un plaisir de vérifier cette information, plus tard.
— OK. Et Riccie vous a dit pour son déni ? Dès le début ?
— Oui. Dès le début. Mais comme nous avions peu de pistes, nous n'avions jamais cherché à en savoir plus et elle non plus.
— Même si j'y pensais chaque jour à cet enfant abandonné, appuya-t-elle. Ça ne s'oublie pas ce genre de choses. On fait juste semblant. Puis, ça devait faire plusieurs mois que je n'avais pas eu des nouvelles de Christian, il était réapparu dans ma vie pour me dire qu'il ne voulait que moi finalement. Je lui ai renvoyé la balle en lui disant que je ne voulais pas de lui et que je sortais avec Clay. Alors que ce n'était pas vrai. Clay n'était qu'un ami. Que j'aimais beaucoup mais dans le fond, je savais que j'étais amoureuse de lui et lui aussi mais j'étais toujours aveuglée par Christian, expliqua-t-elle, qui m'avait quand même tiré vers le bas. Clay me tirait vers le haut, lui. Christian est retourné à New-York après mon refus à m'enfuir avec lui et ça me fait mal de savoir que nos derniers mots n'étaient que des cris. Mais je ne pouvais pas quitter ma famille fraîchement nouvelle, mes frères, Clay, ma nouvelle vie pour lui. Même s'il était tout pour moi. Enfin, j'ai vraiment voulu savoir où était mon fils après la mort de Christian. Peut-être pour me dire qu'il n'était pas totalement parti car une part de lui était encore sur cette Terre.
L'émotion la gagna une nouvelle fois.
— Bref, se ressaisit-elle, c'est l'histoire. C'est l'histoire de nos vies. Nos vies se ressemblent avec quelques différences, sourit-elle faiblement à sa mère. Je pourrais te donner plus de détails mais il faudrait que vous nous laissiez plus de temps. On en avait pas reparlés depuis la mort de Christian et ça remonte à longtemps.
Elle regarda sa mère qui lui dévoila un sourire tendre et lui embrassa la joue. J'avais l'impression qu'un poids venait de s'enlever de leurs épaules.
À cet instant, je repensais à ma mère. Riccie n'avait pas tort. J'avais un peu près la même vie que ma mère avec quelques différences.
Les chiens ne faisaient définitivement pas des chats.
Parfois, les histoires se répétaient ...
— C'est vrai qu'à l'époque, mentir sur l'identité était facile, éluda Sara après réflexion. Déjà que maintenant, ça l'est !
— Oui mais maintenant, on retrouve plus facilement les preuves, soulignai-je.
— Effectivement, adjugea Jessie. L'argent peut faire des millions de choses et régler des milliards de problèmes.
Je regardai Riccie et lâchai une phrase qu'elle avait écrit sur la lettre qu'elle avait laissée à la sage-femme. Pour la tester. Si leur histoire était véridique, elle allait s'en rappeler. Ce genre de mots, on ne les oubliait jamais.
— Je ne peux pas être bonne mère pour toi, car moi-même je n'ai jamais réellement eu de mère, dis-je.
Ses yeux brillèrent rapidement et elle comprit où je voulais en venir. Bon, elles ne mentaient pas.
— Ce sont des mots de la lettre, n'est-ce pas ? Tu as retrouvé la sage-femme qui était là lors de mon accouchement ?
— Oui.
Je fouillai dans ma poche et en sortis la lettre. Elle la prit d'une main tremblante et l'approcha de sa poitrine.
— Je n'avais pas le choix, répéta-t-elle. Je ne pouvais pas l'élever. J'avais bien trop de démons avec moi. Et ... j'ai failli le tuer. Il est né si faible. Il ne parvenait même pas à respirer.
Sa mère la prit dans ses bras tandis qu'elle se mettait à pleurer. J'observai une Sara émue qui effaça une larme fugitive.
Je la consolai en lui caressant doucement le dos.
— Ça va ?
Elle acquiesça.
— C'est juste émouvant de pouvoir se dire que ... que leur famille peut se reconstruire. Moi, j'ai toujours été orpheline.
Elle fit un sourire triste avant de regarder la mère et la fille en train de lire la lettre. Je n'avais pas envie de les interrompre, mais je le fis à contrecœur.
— Maintenant que nous avons l'histoire. Il faut qu'on parle de Will. Et de Drew et Zeyn. De votre famille de manière générale.
Je n'arrivai toujours pas à croire que pendant toutes ces années, ils avaient fréquenté leur cousin sans le savoir. Tout comme Riccie qui avait vu son fils avec ses frères. Ça devait lui faire tout drôle de savoir tout ça.
Riccie tenta de retrouver contenance et Jessie acquiesça vivement.
— Je ne peux influencer la décision de ma fille. Je ne peux que la soutenir. Si elle ne veut pas le voir et le connaitre, je la soutiendrai. J'ai raté la moitié de sa vie alors parfois, je me sens mal de lui ordonner de faire des choses.
Riccie me donna la lettre en ayant déjà pris sa décision.
— Je veux qu'il lise cette lettre, m'indiqua-t-elle. C'est tout.
— Il voudra plus Riccie. Te voir par exemple.
— Je ne suis pas prête. Clay n'est pas au courant que j'ai un enfant de Christian. Il sait tout pour Christian, ma vie, mon identité sauf ça. Et ... je ne sais pas s'il pourra le supporter. Il s'est toujours senti en concurrence contre Christian. Même mort car Christian n'a jamais été tendre en sa présence. Christian l'a toujours rabaissé. Alors qu'il sache qu'un demi-Christian est dans la nature, je ne sais pas s'il pourra le supporter. Ça lui sera trop douloureux. Il a pris bien trop de coups pour moi. Christian pouvait être si violent. Avec lui du moins.
— Mais, il a déjà vu William non ? demanda Sara.
— Oui. Deux ou trois fois. Lorsque les garçons traînaient avec lui. Mais, il ne l'a jamais vraiment aimé. Tout comme moi. Il avait trop influencé les garçons à l'époque. Drew et Zeyn ont commencés leurs conneries en entrant au lycée et Will y était.
Elle soupira, éreintée par toute cette histoire.
— Il y avait Marysa aussi ! dit Sara. Vous ne pouvez pas le blâmer maintenant que vous connaissez la vérité.
Je fus surprise de la voir défendre Will. Je mis cela sur le compte de l'émotion et de l'histoire.
— C'est un agent, déclara Jessie. Et ...
— Quoi ? Parce qu'il a un passé difficile, vous ne voulez pas de lui ? C'est votre petit fils madame Davis. Vous devriez lui laisser une chance, donna-t-elle comme avis. Il pourrait aller mieux. On ne vient pas du même monde avec nos métiers aux antipodes, mais vous devriez lui laisser une chance.
« Euhhhhhhhh ... où est Sara ? Elle défend son pire ennemi là ! »ricana Conscience.
J'étais tout aussi surprise de Conscience qui prit un cahier avec écrit en gros « l'histoire de love de Sara et William Davis ». Je la toisai et elle en fit de même.
« Quoi ? Je vais devenir scénariste. J'écris un scénario sur ces deux-là ! Je vais la faire à 50 nuances de Grey ! Par contre, ça sera le contraire ! Roh non ! On va faire original, ça va être les deux ! ».
Raison secoua la tête, affligée et moi aussi.
Jessie sembla réfléchir tout comme Riccie.
— Drew et Zeyn ne comprendront pas, contre-attaqua Riccie. Ils n'y ont vu que du feu ! Ils n'ont jamais douté de mon âge, de moi ou de maman. Ça les secouera bien trop. Pareil pour Jannie et Zac-Hen. Je peux tout perdre ! Puis, c'est trop tard. Il va me haïr ! Je l'ai abandonné !
— As-tu haïs ta mère ? riposta Sara.
— Oui ...
— Oui mais c'était avant qu'elle te dise son histoire de viol Riccie et la famille misérable d'où elle venait ! souligna Sara. Puis, William est issu d'un amour entre toi et Christian. Il ne t'a jamais forcé à coucher avec lui alors tu ne peux pas haïr William. Tu as même choisi son prénom, parce que tu étais dingue du prince William d'Angleterre comme tu l'as spécifiée dans la lettre ! Quant à Drew et Zeyn, eh bien, ils sont assez matures pour comprendre. Ils ont pu comprendre pour Skyler, alors ça sera le cas. Avec Clay, ça sera un coup dur, mais tu te battras comme tu l'as toujours dit à DD et pour tes enfants, tu n'es pas obligée de dire la vérité à Zac-Hen. Il est encore petit pour comprendre. Pour Jannie, tu peux le faire. Elle comprendra. Bon sang Riccie ! Combien d'enfants dans le monde ont la chance de retrouver un membre de leur famille ?! Très peu ! Si j'avais la possibilité de retrouver ma mère ou mon père, je l'accepterai. Quel que soit l'histoire, quel que soit le prix. Une famille, ça vaut toutes les douleurs du monde, acheva-t-elle son discours.
« Wow ! »réagit Conscience.
En effet !
« Très bonne argumentation ! »applaudit Raison.
Elle réalisa enfin ce qu'elle venait de dire et s'excusa avant de quitter la maison. Je ne la suivis pas. Je comprenais son besoin d'être seule. Les histoires de famille la remuaient toujours.
Riccie regarda sa mère, démunie et tout aussi touchée par les paroles de Sara, mais elle n'était définitivement pas prête à ça. Elle me gratifia d'un petit sourire triste.
— Donne-lui la lettre. C'est tout. Je ne peux pas le voir. Ni apprendre à le connaitre. C'est trop tard.
Puis elle se leva et je me retrouvai seule avec Jessie. Nous nous regardâmes et nous soupirâmes en même temps ce qui nous arracha un léger sourire.
— Je ne voulais pas vous faire revivre de douloureux souvenirs, lâchai-je.
— Je sais. Cet épisode est tatoué en moi, mais tu vois bien que j'ai continué à avancer. Il faut savoir être fort dans ce monde et je me dis qu'il y a toujours pire et Dieu m'a donné la chance de rencontrer Peter et sa formidable famille. J'aime cet homme et tout ce qu'il a fait pour moi. Tu sais lorsqu'on est marié, c'est réellement pour le meilleur et pour le pire. Ce soir, ça sera encore le cas.
Je plissai un sourire pour tenter d'imiter un bref sourire. Elle en profita pour se lever et j'en fis de même, prête à m'en aller.
— Merci de nous avoir accueillis. Désolée pour tout.
— Ne t'en fais pas. J'espère que tout est plus clair et que la concordance des dates est plus évidente. Je peux te fournir les photos de notre princesse Grace si tu as davantage besoin de preuves.
— Ça ira je pense.
— Elle aurait 31 ans, dit-elle nostalgique encore une fois. Malheureusement Dieu donne comme il reprend.
Elle m'accompagna jusqu'à la porte et je ne pus m'empêcher de lui demander :
— Mais ceux qui savent pour Grace, savent pour Riccie ?
— Oui. Mais les hontes et les secrets de famille restent enterrés. Ce sont surtout les parents de Peter qui la connaissaient bien. Elle ne sortait que très rarement alors elle n'existe que dans la mémoire des gens qui l'ont vu sinon pour les autres, c'est un souvenir peu précis.
— Et Riccie ... par rapport à son véritable père ?
— Oh. Dès qu'elle la sut, elle la détestait. J'ai l'impression qu'elle se sent coupable parfois mais elle n'y est pour rien. Malgré que cet homme soit un salaud, j'ai eu une merveilleuse fille. Notre relation a été vraiment difficile et notre petite différence d'âge fait que parfois, elle me prend pour son amie, mais ça va. Avec les années, la complicité s'est installée et j'ai l'impression que nous avons toujours vécue ensemble. Tu comprends ?
Oui, je comprenais. J'avais l'impression qu'elle me parlait de Zeyn et de Skyler aussi. C'était peut-être un peu de ça aussi.
— Vous m'en voulez pour vos fils ? la questionnai-je.
Elle rit doucement et posa une main amicale sur mon bras.
— Jusqu'à présent, je n'ai pas tout compris, admit-elle. Je sais juste qu'il y a eu un triangle amoureux qui vous a tous les trois chamboulés, mais je l'ai toujours su. Dès que je t'ai vu, tu sais ce jour-là avec Zeyn, j'avais compris. J'avais compris que Zeyn était amoureux de toi et Drew aussi. Et non, je ne t'en veux pas. Je ne peux qu'en vouloir à ce bon vieux cupidon qui a parfois du mal à tirer ses flèches, mais certainement pas à vous. Aimer ça ne se choisit pas. Ça arrive sans crier gare.
C'était totalement ça !
Finalement, je m'étais peut-être trop avancée sur cette femme. Elle était gentille et compréhensive.
— Votre secret sera bien gardé madame Davis, lui assurai-je.
Elle me sourit et je décidai de m'en aller.
— À ce soir alors ! J'ai hâte que nos deux familles se retrouvent et de la voir. Et ... dites à ce William qu'il lui faut du temps, mais que nous pensons à lui. Elle reviendra sur sa décision, j'en suis sûre. Il va être choqué aussi de savoir qu'il avait sa famille à quelques mètres de lui.
— Ça sera fait. Et une dernière question ?
Je venais de réaliser quelque chose de dingue alors je devais absolument poser cette question.
— Oui ?
— Vous pensez ... que Trevor Wilkin a fait en sorte que William ne soit pas loin de sa mère ? Et comment Riccie ne s'est jamais doutée une seule seconde que c'était son fils ?
— Eh bien, pour Trevor Wilkin, je te dirais que je n'ai pas réponse. Après le plan qu'il a échafaudé et les infos que ton patron nous avait confié, je dirais oui et non. Tout est possible.
J'acquiesçai. Effectivement, tout était possible et cela montrait clairement la démence de Trevor et la quasi-perfection de son plan.
— Mais ça voudrait dire qu'il était au courant de votre secret.
— Certainement. Je suis malheureusement obligée de reconnaître que c'était un homme intelligent, December-Dan.
Je confirmai ses propos d'un hochement de tête tout en croisant les bras.
— Et pour Riccie, je peux te dire que le déni que ça soit en grossesse ou dans la vie en général, nous permet de ne pas voir la vérité même si elle est là, sous nos yeux. Tu dois certainement le comprendre encore mieux que moi. Peut-être qu'elle a déjà pensé que ça pouvait être son fils. Moi, je n'ai vu que Christian une fois et en me rappelant de William, il y 8-9 ans, avant qu'il n'aille en maison d'arrêt pour jeunes délinquants pour agression sexuelle, ce qui est drôle parce que j'ai subi cela, c'est vrai qu'il avait quelques airs de Christian. Les cheveux blonds et les yeux bleus.
Elle secoua la tête et pensa certainement comme moi après ce qu'elle venait de dire. Nous venions d'avoir notre réponse.
— Trevor devait le savoir. Pour moi et mon histoire, déclara-t-elle en réalisant la chose.
— Je pense aussi.
Sacré Trevor ! Il aurait pu réussir. Son plan aurait pu marcher. Force est de constater qu'il s'approchait de la perfection mais Dieu merci, Sophia avait aussi un potentiel pour les plans parfaits. Et j'étais définitivement la fille de Karl Lawson.
— Si tu as d'autres interrogations, n'hésite pas.
— Bien sûr Madame Davis.
Elle leva les yeux et me prit dans ses bras. Je n'avais pas eu le temps de réagir qu'elle me relâcha.
— Appelle-moi, Jessie, d'accord. Allez, à tout à l'heure.
Je quittai la maison et regagnai la voiture où Sara m'attendait.
Je ne dis rien durant quelques minutes pour la laisser vaquer à travers ses pensées. Je regardai son profil et elle s'excusa.
— Ce n'est rien. C'est juste surprenant que tu défendes Will, soulignai-je avec un sourire espiègle.
Elle leva les yeux et râla.
— Je ne défendais pas ce connard mais le fait qu'il peut avoir une maman, un beau-père, une famille, une histoire ! précisa-t-elle.
— O-K.
Elle me toisa avec amusement et m'insulta de « connasse ».
— Je sais ce que tu penses Lawson !
— Je ne pense à rien.
Conscience dansa devant moi avec son satané cahier et son titre stupide. Il n'y aurait jamais rien entre ces deux-là ! Quoique ...
— Will et moi, c'est comme Drago Malefoy et Hermione Granger, prit-elle comme exemple.
— Hé ! Je ne te permets pas. Puis, y'a des millions d'histoires sur eux alors évite !
— Quoi ?! Des gamines en chaleur ont inventés des histoires d'amours sur eux ?!
— Ouaiiiiis ! Des tas ! Certaines sont cool.
— Je retire ce que j'ai dit. Eh bien, c'est comme ... Joeffrey Baratheon et Aria Stark vivant un amour parfait !
— Ouais ! Là, ça passe mieux. Ça n'arrivera jamais ! admis-je.
Nous rîmes et elle appuya sa tête contre mon épaule.
— Je t'aime trop ma Lawson. Tu es tout pour moi. Tu es ma famille.
— Moi aussi ma Carlton.
Je la serrai contre moi d'un bras et lui embrassai la joue.
— Wallas me manque, me confia-t-elle.
Elle se redressa et sourit malgré tout.
— Mais tout ça, désigna-t-elle le vide, ça prouve que j'ai le droit d'aimer. De vivre. Il ne reviendra pas.
— Il ne reviendra pas, confirmai-je, mais il est là, désignai-je ma tempe.
— Et là, désigna-t-elle son cœur.
— Exactement ! Puis y'a pleins de beaux gosses au QG ! Et ils n'attendent que ça ! Je t'assure.
— Pff !
— On parie ? Demain, ramène-toi dans une robe sexy, tu auras une quinzaine numéros !
Elle éclata de rire. Parfois, ça me manquait l'enfance et l'insouciance. Le fait de ne rien savoir, de clairement vivre au jour le jour et de penser qu'à des choses futiles. Oui, ça me manquait. Et lorsqu'on faisait ce genre de pari, ça me rappelait mon enfance avec Jarred, Sara et Wallas au QG.
— OK ! Tenons les paris, accepta-t-elle.
— Bon, disons une dizaine alors, dis-je en réévaluant mes chiffres.
Elle prit un air choqué et me frappa alors que je riais aux éclats.
— Je te parie que j'aurais quinze numéros !
— Dix. Ne te sens pas fraîche non plus. Pour 50 dollars ?
— D'accord ! accepta-t-elle. Deal !
Après une tape dans la main, je démarrai en direction du QG pour prendre mes affaires et voir Will pour lui remettre la lettre.
Bien sûr qu'elle allait le remporter cet argent avec facilité. Cela l'aidera beaucoup à complètement avancer et se dire qu'elle peut retomber amoureuse.
— Par contre, tu me dois 20 $ sur l'histoire de Riccie, lui rappelai-je.
Elle bougonna faussement :
— Tu ne changeras jamais hein ?!
— JA-MAIS !
Je ris, heureuse de ce dénouement.
Parfois, savoir la vérité adoucit la vie d'une façon dont nous n'avons pas conscience avant mais après.
***
Alors cette nouvelle version de la vérité est mieux non ? Déjà, ça étouffe moins l'histoire et ça passe vite. ☺️
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