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"Si c'est pour des pubs je ne suis pas intéressée. Lançai-je un peu trop violemment.
- Tu vas bien? Lança mon interlocuteur.
- Matt ?! Lançai-je surprise.
Alors là, c'était la meilleure !
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- Je suis désolé pour tout à l'heure je ne voulais...
- Mmmmh... marmonnai-je assez froidement. Je dois dire que cette affaire m'était complètement sortie de la tête.
- Emily...
- Bonne soirée
Je raccroche sans me faire prier avant qu'il ait fini sa phrase. J'ai l'impression de réagir un peu fort.
"C'est pour te protéger " me dis-je dans ma tête.
Je sais très bien comment je marche... je démarre au quart de tour sans explications valable et je perds toujours tout le monde à cause de ça me disant que ces personnes là ne sont pas des vrais amis.
Au fond, cela me fait plus mal que d'être trahie. Je repousse toujours les personnes qui m'approche de trop près, celles qui veulent juste m'aider et être mon ami. Je ne comprends pas pourquoi je réagis d'une tel manière, peut être pour me protéger, en tout cas j'essaie de me convaincre de cette hypothèse. Je préfère ne plus penser à cette histoire qui commence déjà à me tourner dans la tête.
Le reste de la soirée de passa aussi banalement que d'habitude. Après avoir mangé en famille avec comme seul interlocuteur la télé, j'ai filée aussi vite que possible dans ma chambre pour retrouver mon amoureux, c'est à dire mon lit.
Je pense que tout le monde sur cette terre connaît une relation plus que passionnelle avec celui ci. Il nous obsède toute la journée avec ce foutu oreiller qu'on a juste envie de serrer contre notre tête. Enfin bref je pense qu'on s'en fout totalement.
Je n'ai aucun plan particulier pour la soirée mis à part ne rien foutre.
Après quelques heures passées devant mon portable, je décide enfin d'aller me coucher.
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Point de vue externe.
Ça doit faire deux bonnes heures que j'attends dans le froid mon fournisseur.
Si il m'a fait faux bond et que je n'ai pas le colis je suis réellement mort. Mon patron va pas apprécier et moi non plus d'ailleurs. Mes pensées se tournent vers Emily. Toutes les filles du bahut me regardent avec des yeux de biches en pensant que ça me fait quelque chose mais elle, c'est à peine si elle m'a fait un sourire. En y repensant si, elle m'en a bien fait un, juste avant que je lui gueule dessus.
Mais quel con je suis !
Le travail avant tout.
Puis merde, pourquoi je suis en train de penser à elle?! Je suis en première et je pense à une seconde qui vient à peine d'arriver? C'est quoi mon problème à la fin? Et puis, quand bien même , au plus elle est loin, au mieux c'est.
Un homme cagoulé noir arriva à quelques mètres de moi, déposa son sac plus loin et récupéra l'argent à proximité de ma position. Quand je le vis quitter le parc je me précipita de découvrir le contenu du sac. Rassuré, je me met alors en route pour ramener celui-ci à mon boss.
Le vent souffle fort, il est glacé. Je me touche la joue et les avants bras qui sont également froids. Et comme je suis le gars LE plus chanceux du monde, il a fallu que s'ajoute à ça une pluie torrentiel. MERDE !!! C'est un sac en tissu, qui plus est, fin! J'ai encore 2 à 3 minutes de route. Je me mis à courir le plus vite possible pour éviter à la marchandise d'être endommagée.
-MERDE MERDE MERDE ! Criai-je hors de moi tout en continuant mon sprint. J'avais de la chance d'être endurant. Je participe à beaucoup de sport du lycée depuis 3 ans maintenant, ce qui m'aide beaucoup. Sans sport je ne sais pas comment je pourrais faire. Et dire que j'aurai pu avoir une vie totalement différente. Une vie loin de tout ce que je subit en ce moment. La seule personne à remercier est mon père, ce lâche, ce traître. Je dois sortir toutes ces idées noires de la tête.
- RAAH FAIS CHIER !!!! Criai-je une fois de plus lorsque les doigts touchèrent le sac noir compétemment trempé
*****
-TU TE FOUT DE MOI LÀ ?!
L'un des deux "gardes" m'assène un coup de poing dans le flanc gauche.
Un gémissement de douleur s'échappe alors de ma bouche.
- Il est arrivé plus tard que prévu et la pluie... la pluie ...
Un énième coup atterrît de l'autre côté. J'étais à bout de souffle, apeuré, je n'arrivais même pas à aligner deux mots.
-LA MOITIÉ DE LA MARCHANDISE EST FICHUE !
- moins que ça... risquai-je à répondre dans un souffle.
Là, je sens un coup venir de mon bas dos ce qui me fît basculer en avant. Je me réceptionne sur les genoux en essayant de garder le peu de dignité qu'il me restais. Je me sens humilié, comme mis à nu. Certes ce n'étais pas la première fois que l'on m'infligeait ça mais je souffrait autant à chaque fois.
- MÊME TON PÈRE FAISAIT MOINS PITIÉ QUE TOI! Enfin c'était avant son tragique meurtre... lança-t-il un sourire narquois aux lèvres
- Non... pas ça... le suppliai-je entre deux bouffées d'air. Je savais qu'il était au courant de quelque chose avec mon père, ou du moins, sa mort, mais je n'ai jamais su quoi.
- C'EST GRÂCE À LUI QUE TU ES LÀ, PAS VRAI?! Continua il de crier.
C'est vrai quoi, il t'a quand même recommandé pour nous aider dans nos petites "affaires".
Ses mots me donne envie de vomir. Je savais que mon père traînait dans des affaires louches, il rentrait tard, ne parlait presque jamais et est mort subitement assassiné. C'est d'ailleurs à ce moment là qu'ils m'ont contacté, ceux pour qui je bosse, ceux envers qui, mon père avait plusieurs dettes.
Je repense à ma mère, qui a dû partir loin, enfin, c'est moi qui l'ai quitté, simulant un couple naissant et un appartement où je me devais d'emménager. Tout cela est bien sur faux, j'ai juste voulu m'éloigner d'elle pour lui laisser plus de chances. Après tout, je vais bientôt avoir 18 ans. Mon grand frère vit avec moi, ayant pris connaissance de mes problèmes, tout cela derrière le dos de ma mère qui continue à me donner des sommes colossales d'argent par mois. J'ai des fois l'impression de la trahir mais je n'ai pas le choix, c'est pour elle, pour son bien.
Un silence se fit. Un silence de plomb, pesant. Je fixais la fenêtre, placée derrière un massif bureau et le corps de mon boss appuyé sur celui-ci. Il ne disais rien, il regardait le sol, une lueur de haine dans ses yeux. Je venait de me rendre compte que le fixais lui, maintenant.
- Bien, commença t'il d'un ton calme. Tu sais ce qui t'attends non?
- Je le devine...
Je savais très bien de quoi il voulait parler, je voulais juste qu'il ne dise pas ces mots, ces 4 mots qui veulent tout dire. Je ne veux pas y aller. Je ne veux plus y aller, je ne veux pas y retourner. Les échanges sont une partie de plaisir à côté de cette chose tant redoutée. Un sourire démoniaque se dessine sur ses lèvres. Mon corps tout entier lâcha d'un coup.
- eh bien, bon retour en enfer.
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Heyyy ❤ j'espère que le chapitre t'a plut 😊 j'en avais marre de détailler la vie d'Emily H24 donc je me suis dit qu'un petit point de vue externe serait cool 😜
D'ailleurs, tu as deviné de qui il s'agit donc le PDV externe?
Qu'est ce que tu veux voir dans le prochain chapitre?
Dites moi tout ça en commentaire ❤ sur ce, gros bisouuuuuus 💋
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