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XIII

Je n'étais pas serein. Comment aurais-je pu l'être alors que j'étais entouré de tombes au beau milieu de la nuit ? Felix menait la marche, une lampe torche rivée devant lui, le pas assuré. Moi je le suivais, à la traîne, parcouru de frissons désagréables. Nous n'étions pas censé être ici. Définitivement pas. Et pourtant c'était l'unique solution que nous avions trouvé pour retrouver un semblant de normalité.

Promis Minho on ne fera rien de stupide ce soir, on fait juste du repérage, lâcha mon ami sans se retourner, sentant bien que je ralentissais dans ma marche.

On ne devrait pas être là, répondis-je avec amertume.

Ah ouais ? Et on devrait être où alors ? Dis moi Minho, parce que sincèrement je sais plus où on en est. C'est notre monde ici, pas le sien.

Son ton était âcre, il perdait de plus en plus patience. Je ne répondis rien, ne voulant pas me disputer avec lui, pas eu milieu de corps sans âme. J'avais assez de respect pour ne pas troubler le sommeil des morts. Felix lui semblait ne pas avoir de réticence par rapport à ça, je crois qu'il n'en avait plus rien à foutre de rien, le désespoir l'achevait de plus en plus. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Cinq ans, cela faisait cinq ans qu'il vivait dans ce bordel de mondes qui s'étaient fracassés l'un contre l'autre pour se voler ce qui ne leur appartenait pas. Autrement dit moi et Felix. On était les dommages collatéraux d'événements tragiques qui avaient tourné en erreur de l'univers.

Et on était bien décidé à réparer tout ça, seulement pas de la même façon. Je craignais que ces désaccord finissent par faire exploser notre amitié, dans une dispute lourde de reproche ou dans une séparation sans réparation possible. J'avais la sensation qu'on était fichu quoi qu'on décide de faire.

J'ai l'impression d'être dans une simulation, ricanna naïvement Felix.

Peut-être que lui aussi avait senti la tension qui montait. Peut-être que lui aussi avait peur des conséquences de nos actions. Peut-être que lui aussi ne voulait pas qu'on s'engueule pour des choses qu'on ne pouvait contrôler, qui nous dépassaient. Alors il tentait d'alléger l'atmosphère, pas forcément de la meilleure des façons mais on s'écartait tout de même légèrement du sujet qui nous divisait.

Tu penses qu'on est au boss final là ?

C'est soit game over, soit achievement. On s'approche clairement de la fin du jeu Minho.

Ma nuque fut traversée de sueur froide, les mots de Felix étaient bien moins légers qu'ils n'y paraissaient. Si on se foirait tout était perdu, on était les personnages sur qui tout reposait, on avait pas le droit à l'erreur. Le moindre faux pas ne pourrait être rattrapé, il n'y avait pas de checkpoint sur lesquels on pouvait se raccrocher.

J'aurais aimé en finir bien plus tôt, souffla Felix, si bas que je crus presque avoir rêvé.

Ces éclats de mélancolie me firent presser le pas malgré mon angoisse. Il y avait eu comme un regain d'énergie dans mes gestes en entendant ses mots. Oui, il était temps de faire face, de sortir mon ami de ce cauchemar qui planait autour de lui depuis des années. Je ne faisais pas tout ça pour moi, je le faisais pour nous, je ne devais pas me laisser abattre. Il y avait forcément une porte de sortie, peut-être un cheat code pour démêler tout ça. Pour qu'on vienne à bout du problème sans que ça finisse en catastrophe d'une manière ou d'une autre.

Felix se stoppa net, sans forme de prévention, si bien que mon nez rencontra son dos. Je lâchai un couinement de douleur, prêt à l'engueuler mais je fus vite coupé lorsqu'il se retourna vers moi, le visage plus pâle qu'à son habitude.

C'est là, murmura-t-il dans la nuit sombre.

Oh. Etrangement je savais qu'on était ici pour inspecter ma tombe mais mon cerveau n'avait pas complètement réalisé au fond. C'était une situation tellement improbable que je n'avais pas bien mesuré tout ce que cela impliquait pour moi. Je crois que j'étais emmêlé dans une phase de déni que je ne voulais pas assumer.

Je jetai un timide coup d'œil par-dessus l'épaule de mon ami, histoire de voir la pierre grisâtre qui abritait mon nom dans de fines rainures creusées à même la matière. J'avançai prudemment, curieux mais anxieux, mes sens désordonnés. L'air me paraissait bien plus chaud autour de nous tout à coup, j'avais même l'impression de pouvoir toucher le vent sous la pulpe de mes doigts. Dans ma gorge un goût acide prit place, une sensation désagréable qui était tout simplement une réponse au mal être qui me gagnait de plus en plus.

Et là, la réalisation me frappa de plein fouet, sans prévenir, comme ça. Mon nom vibrait sur la stèle, il m'agressait la rétine, brûlait ma vue. J'étais conscient du sang qui coulait dans mes veines, de mon cœur qui battait à tout rompre, de mes côtes qui se soulevaient au rythme de ma respiration. Et pourtant la mort m'étouffa lorsque je compris que sous moi, à quelques mètres, je n'étais qu'un corps sans vie.

C'est une sensation inexplicable, je pense qu'il faut l'avoir vécu pour comprendre. Voir sa propre tombe face à soi-même, assimiler que la vie est aussi fragile qu'une bulle de savon. La mort est tapis dans l'ombre, les Moires ricanent autour du fil qu'elles taquinent avec des lames de ciseaux à chaque instant. Un claquement métallique et la vie s'échappe, les enfers vous rattrapent. C'est aussi simple que cela.

Je blêmis, reculai de manière peu assuré, m'appuyai sur une pierre puis rendit le sandwich que Felix m'avait discrètement préparé dans la soirée. Ce dernier, bien que lui aussi troublé, passa un bras dans mon dos, dans des caresses qui se voulaient rassurantes. Je pouvais sentir son regard compatissant et inquiet sur moi.

Ce n'est pas toi Minho.

Si. Si c'était moi. J'avais pris sa place, il avait pris la mienne. On se reflétait. On avait vécu la même vie durant douze années, seulement lui n'avait pas eu la chance d'avoir Felix à ses côtés pour le sauver de sa tragédie. J'avais l'impression d'avoir volé quelque chose à cet enfant, d'être le petit chanceux dans cette histoire, le gagnant de la grande loterie. C'était injuste, pourquoi moi et pas lui. Je savais que je ne devais pas ressentir cette culpabilité qui creusait mon cœur, mais c'était plus fort que moi, une petite voix me soufflait que c'était moi qui aurait dû finir sous ce tas de terre sèche. Alors le déterrer et lui montrer la plus grande forme d'irrespect, ça jamais.

Je suis désolé Felix, je peux pas faire ça, craquai-je dans un sanglot incontrôlé.

✮ ⋆ ˚。𖦹 ⋆。°✩

Un de mes chapitres fav ✌️😗

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