Chapitre 10
Bon, je fais un test avec ce chapitre, pour voir si j'ai encore envie de publier mes fanfictions sur wattpad
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Septembre
Première année de collège
12 ans
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L'aiguille de l'horloge semblait ralentir à mesure que les secondes s'écoulaient, étirant et distordant le temps pour empêcher la plus petite de ses soeurs d'atteindre le haut du cadran et de sonner, enfin, la délivrance.
Tamaki soupira longuement et se concentra sur sa feuille de notes et le discours de son professeur de mathématique. Enfin, tenta de se concentrer serait plus juste, malgré ses efforts il ne parvenait plus à suivre correctement le cours.
L'enseignant s'interrompit dans ses paroles qui n'avaient plus aucuns sens aux oreilles du brun. Celui-ci baissa la tête sur son cahier et fit semblant de rectifier une équation, à laquelle il ne comprenait de toute façon pas grand chose. L'adulte survola la rangée d'élève et arrêta son regard sur une fille à l'arrière de la classe, l'interrogeant sûr Tamaki ne savait même pas quoi.
Il était entré au collège depuis à peine un mois, et il se sentait déjà perdu dans certaine matière. Pourtant il n'avait jamais été un mauvais élève, au contraire, il était studieux et consciencieux, mais tous allaient trop vite pour lui. Il avait l'impression d'avoir raté le coche, le train du savoir filait à des années lumières au delà de lui qui était resté à quai impuissant.
Et c'était la même chose avec les autres enfants, il n'arrivait pas à s'intégrer correctement dans sa classe. ça n'était pas vraiment nouveau, il avait toujours eut du mal à parler avec les autres, mais cette fois il n'avait plus son meilleur ami pour l'épauler et rester avec lui. Ils avaient été réparties dans des classes différentes pour la première fois depuis que Tamaki était arrivé dans cette ville. Et pour la première fois depuis longtemps, il expérimentait la solitude.
Et Mirio lui manquait.
A son grand soulagement, la cloche annonçant la pause de midi, sonna enfin, coupant court aux bafouillement incompréhensible de l'élève interrogée. Tamaki n'était visiblement pas le seul à être perdu. Mais c'est sans compassion pour la jeune fille qu'il rassembla rapidement ses affaires, prenant à peine le temps de noter les devoirs pour la fois prochaine, et s'enfuit de la classe.
Comme à chaque fois qu'il avait un peu de temps libre, Tamaki s'empressait de rejoindre Mirio à leur point de rendez-vous, généralement un banc à moitié détruit par des génération de collégien et qui part son aspect dégradé n'attirait pas les faveurs des élèves plus âgé. Comme c'était la pause déjeuner, Tamaki s'empressa de prendre possession de leur banc attitré avant que d'autres n'ait l'idée de s'y asseoir.
Son sac abandonné à côté de lui, Tamaki baissa les yeux sur ses doigts qu'il tordait nerveusement en attendant l'arrivé du blond. Il voyait les jambes des autres élèves passer dans son champs de vision, et comme souvent, l'impression désagréable qu'on le dévisageait ne le quitta plus. Il détestait se retrouver seul à la vu de tous, cette sensation d'être le centre de l'attention, des moqueries ou des commérages, alors qu'il savait très bien qu'il était invisible aux yeux des autres.
Heureusement Mirio ne se fit pas trop désirer et arriva en le saluant bruyamment. Tamaki arrêta enfin de torturer ses doigts innocents et adressa un léger sourire à Mirio. Mais son sourire fondit bien vite lorsqu'il réalisa que le blond était accompagné. Sans pouvoir s'en empêcher, Tamaki baissa de nouveau la tête, esquivant le regard des deux garçons.
« Tu te souviens de Toketsu Kurage ? » Les représenta Mirio avec un grand sourire. « Il est dans ma classe. »
A vrai dire, il était difficile de ne pas se souvenir de Toketsu Kurage, l'alter du garçon impactait son aspect physique d'une manière impressionnante. Sa peau bleue foncée était translucide avec un aspect humide et visqueux qui donnait à Tamaki l'impression d'être face à une gelée bleue géante. Toketsu n'avait pas d'os, ses bras pouvaient se tordres dans tous les sens, et ses cheveux dans les colories violines possédaient des extensions, semblable aux tentacules d'une méduse, qui s'agitaient lentement de manière complètement aléatoire. Et qui rendaient Tamaki extrêmement mal à l'aise.
Ce n'était pas un garçon qui passait inaperçu, tout comme Mirio, il dégageait une forte énergie qui attirait l'attention. Mais contrairement à Mirio il n'avait pas cette aura lumineuse qui donnait envie à Tamaki de sourire.
« Salut. » Fit le garçon avec un bref signe de main.
« B-bonjour... » Marmonna Tamaki si bas qu'il se demanda si l'autre avait pu l'entendre.
Qu'il l'ait entendu ou non, ça ne sembla pas vraiment le préoccuper puisqu'il s'assit sur le dossier du banc. Mirio s'installa entre les deux autres, et Tamaki poussa un discret soupir de soulagement.
Après un instant d'hésitation, il attrapa son sac et sortit le bento qu'il s'était préparé hier soir. Il entama son repas, jetant de temps à autre des coups d'oeils angoissés aux flagelles de Toketsu qui flottaient dans la brise.
« Alors c'était quoi la nouvelle que tu voulais me dire ? » Demanda le garçon méduse avec enthousiasme.
« Ah oui ! » S'exclama Mirio, il se tourna vers Tamaki avec un grand sourire. « Tu te souviens de Rei ? »
« Rei... ? »
Ce nom lui disait vaguement quelque chose, mais Tamaki ne parvenait pas à mettre un visage sur cette syllabe. Voyant son hésitation, Mirio renchérit.
« Mais si tu sais, Songai Rei ! On l'a rencontré l'année dernière en la sauvant d'un groupe de lycéen. »
« Wouah tu as sauvé une fille ? » S'ébahit Toketsu. « Trop classe. »
Cela sembla ravir Mirio qui lui retourna un sourire éclatant.
« Oh, elle... »
Oui, Tamaki se souvient de cette petite fille, terrorisée par des plus grands à cause de son alter de vision à rayon-X. Elle n'avait pas été très gentille avec lui mais Mirio avait semblait l'apprécier. Il ignorait que les deux s'étaient revu, pourquoi Mirio ne lui en avait pas parlé ?
« Oui elle. » Confirma Mirio, alors qu'il aurait pu parler de n'importe quelle autre personne du genre féminin. « Eh bah elle m'a fait sa déclaration ! »
Tamaki n'eut pas vraiment de réaction, il fronça les sourcils. Il ignorait que les deux s'étaient revu, pourquoi Mirio ne lui en avait pas parlé avant ? De l'autre côté du banc, Toketsu poussa un cri d'exclamation qui attira sur lui le sourire de Mirio.
« Et alors ? Tu sors avec ?! » Demanda-t-il avec bien trop d'enthousiasme qui écoeura Tamaki. Comme Mirio hochait la tête il poursuivit : « Elle est jolie au moins ? Tu nous l'a présentera ? »
« Evidemment qu'elle est jolie. » Rit Mirio. « Elle est aussi gentille et super mignonne, pas vrai Tamaki ? »
Le blond se retourna vers Tamaki qui se contenta de hausser un peu les épaules. Dans son souvenir, Rei Songai n'était pas aussi gentille et mignonne que la décrivait Mirio, il se souvenait d'une fille un peu désagréable qui ne lui avait pas donné une bonne impression. Mais il ne dit rien, ne voulant pas contrarier Mirio alors qu'il semblait si heureux.
Mirio se satisfait pourtant de sa réponse qui n'en était pas une, et se retourna de nouveau vers Toketsu qui partageait son enthousiasme et lui posait pleins de question sur sa petite amie et comment il l'avait rencontré. Tamaki ne comprenait pas vraiment leur entrain sur le sujet. Est-ce qu'ils n'étaient pas un peu trop jeune pour se mettre en couple ?
Toute la durée de la pause ils discutèrent des filles et d'autres trucs qui n'intéressaient pas vraiment Tamaki mais qui semblait plaire à Mirio qui rigolait souvent. Si parfois le blond lui demandait son avis sur telle ou telle chose, il revenait vite vers Toketsu dont la discussion était plus vive et enthousiaste. Tamaki fini par ne plus rien dire et les écouta juste discuter pendant qu'il finissait son bento. Il n'avait plus très faim mais il ne voulait pas gaspiller la nourriture.
« Eh Togata, Toketsu, vous venez jouer au foot avec nous ? » Leur lança garçon qui faisait des passe avec un ballon à d'autres élèves.
Les deux appellé répondirent avec enthousiasme et quittèrent le banc pour se joindre au groupe. Tamaki aperçu Mirio lui faire un sourire mais il ne lui proposa pas de les rejoindre. De toute façon il aurait sans doute refusé, mais... Peu importe. Il rangea ses affaires dans son sac et partit rejoindre sa salle de classe pour attendre le début des cours de l'après-midi.
~oOo~
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Janvier
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La cloche retentit, annonçant la fin de de la journée, Tamaki rassembla ses affaires lentement alors que ces camarades de classes se dépêchaient de partir.
Depuis son entré au collège, Tamaki passait son temps à attendre la sonnerie. Pas parce qu'elle signifiait la fin du cours, enfin si, mais surtout parce qu'elle lui permettait de rejoindre Mirio pour quelques minutes, le temps d'une pause. Le temps passé avec son meilleur ami ne lui paraissait jamais assez long, et plus les jours, les mois, passaient plus il avait l'impression que Mirio s'éloignait de lui.
Et, c'était normal, Mirio rencontrait plein d'autres personnes beaucoup plus intéressante que lui. Des garçons avec qui il pouvait jouer, bouger et discuter de plein de trucs de garçons. Et Tamaki n'arrivait jamais à s'intégrer à la discussion, où même à en comprendre l'intérêt, pourquoi parler aussi souvent des filles ? Qu'est-ce qu'ils en savaient de l'amour, c'était un truc de grande personne.
Plus le temps passait et moins Mirio essayait de l'inclure parmi les groupes d'amis qu'il se faisait. Et Tamaki comprenait, il ne voulait pas d'ami bizarre qui le suivait comme une ombre sans jamais parler. Les autres devaient le trouver bizarre, Mirio devait le trouver bizarre.
Alors Tamaki le laisser s'éloigner, il n'avait pas le droit de le retenir. Pas le droit de lui gâcher la vie sous prétexte qu'ils avaient étaient amis au primaire. Ils étaient au collège maintenant. Et Tamaki devait accepter de laisser grandir Mirio sans lui imposer sa présente néfaste. Il devait accepter de le laisser partir, pour le bien de Mirio.
Il avait commencé doucement, parce qu'il savait que Mirio ne le laisserai pas faire s'il lui avouait qu'il savait être un poids pour lui. Mirio était trop gentil et il n'oserait pas le reconnaître. Alors petit à petit, Tamaki avait commencé à venir de moins en moins souvent pendant les récréations. D'abords juste pendant les intercours, prétextant avoir du travail à faire, ce qui n'était pas complètement faux, le collège c'était plutôt dur. Puis bientôt il avait commencé à ne plus se rendre au banc pour déjeuner, quelquefois, au début, Mirio était venu le chercher. Mais au fur et à mesure, Mirio avait dû comprendre qu'il ne lui était pas indispensable, et maintenant il venait de plus en plus rarement. D'ici la fin de l'année, il oublierai même qu'ils avaient été amis.
Tamaki avait également mit fin à leur trajet à vélo le matin et le soir. Là aussi l'excuse avait été facile à trouver, le collège était plus loin que l'école primaire, et ils gâchaient beaucoup de temps à s'y rendre à vélo. Mirio avait protesté, un peu, puis l'année scolaire commençant réellement et le travail s'intensifiant, il avait fini par céder.
Aussi Tamaki avait dû se résoudre à prendre le train. Le collège était vraiment trop loin pour faire le trajet à pied. Et puis il était grand maintenant, il avait aucune raison d'avoir peur de prendre les transports en commun. Il se levait tôt le matin pour éviter les heures d'affluences, de toute façon, il n'avait jamais été un gros dormeur, et ça ne le dérangeait pas d'arriver en avance en cours. Et si vraiment il y avait trop de monde le soir, il laissait passer une ou deux, ou dix, rames, et restait plus longtemps en classe pour avancer sur ses devoirs.
En général, peu importe l'heure à laquelle il rentrait, il trouvait toujours un appartement vide et froid. Aujourd'hui ne faisait pas exception, il s'installa à la petite table du salon et sortit ses devoir. Sa mère faisait toujours plus d'heures supplémentaires pour leur assurer une bonne vie à tout les deux, et Tamaki n'ignorait pas qu'elle mettait beaucoup d'argent de côté pour pouvoir lui payer des études.
Il ne lui avait toujours pas dit qu'il voulait devenir un héros.
Mais...
De toute façon, il ne pourrait jamais être un héros sans Mirio. Alors c'était peut être mieux de laisser tomber ce rêve absurde d'enfants, et de réfléchir à quelque chose de plus réaliste. Quelque chose de plus adapter à quelqu'un comme lui. Quelque chose où les gens ne ferait pas attention à sa présence, loin des projecteurs qui saillaient si bien à Mirio.
Tamaki soupira, l'appartement ne lui avait jamais paru aussi grand.
C'était la première fois qu'il se sentait aussi seul.
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