Tous les jours, Kim Taeyong consacrait un maximum de son temps à ses révisions. La vie typique d'un jeune sud-coréen comme vous devez sûrement le penser, n'a rien en commun avec celle du jeune Taeyong, c'était un peu différent. Il n'avait jamais eu d'amis, il n'avait pas de famille et il enchaînait les petit boulots. Il n'avait jamais souri de sa vie. Il ne connaissait pas la joie, le sentiment d'être heureux, de se sentir bien, avoir un visage rayonnant, les yeux pétillants et l'envie de vivre. Tout ce qu'il faisait, c'était de travailler et réviser. Personne ne l'attendait à la maison, personne ne passait les fêtes ou célébrait ses anniversaires avec lui. Personne ne lui faisait un repas tout chaud, et il n'avait jamais reçu de l'affection. Mais au fond de lui, il aurait aimé en recevoir. Il aurait souhaité être entouré de personnes qui l'aiment. Mais c'était impossible pour lui. Car aux yeux des gens, il était un orphelin, pauvre et bizarre. Il demeurait incompris. Il vivait dans l'un des quartiers les plus pauvre de Séoul, là où beaucoup de rats venaient s'incruster. Dans ce quartier, tout le monde le connaissaient, quand les dames le voyaient, leur regard était mélangé entre pitié et dégoût. Elles avaient pitié de le voir seul, sans famille, sans argent, et sans quelqu'un pour lui rendre visite. Leur cœur se serrait à chaque fois qu'elles voyaient son visage terne. Mais comme dans chaque quartier, il y a toujours une commère. Donc les rumeurs se répandaient. Et comme Taeyong travaillait beaucoup de nuit, les rumeurs le jugeaient durement. Et ces dames le méprisaient un peu à cause de ça. La vie de Taeyong était sans gaieté.

Malgré tout cela, il avait été accepté à l'Université Nationale de Séoul. C'était un jeune homme très intelligent. Il avait toujours été premier de sa classe, il avait toujours été nommé délégué de classe, il avait remporté beaucoup de concours de math. Tout ceci ne le réjouissait jamais. Il était conscient de son intelligence, mais il s'en servait que pour gagner de l'argent. Il voulait devenir médecin, mais dans le seul but de gagner de l'argent, d'avoir une grande maison confortable, une belle voiture, et ... surtout une famille. Une famille qui l'aimerait sans condition. Même s'il ne deviendrait pas médecin qu'après des années à l'université, il savait qu'il réussirait. Surtout qu'il avait été accepté à L'Université Nationale de Séoul. Cette université faisait partie du « SKY », un acronyme représentant les trois meilleures universités de Corée du Sud, les deux autres étant Korea University et l'Université Yonsei... Être diplômé d'un de ces trois établissements assurait un grand succès au sein de la société coréenne. Tous les parents rêvaient de voir leurs enfants être accepter à ces trois universités. Et ce n'était pas donné à tout le monde.

Le désormais étudiant se prépara pour aller à l'université ce matin. Et comme toujours, il ne perdit pas de temps à choisir ses vêtements. Un pull gris à capuche, un jean pantalon bleue, des baskets et chaussettes noirs : il était prêt à partir.

Taeyong attendait le bus en écoutant de la musique. Il aimait la musique douce. Le jeune homme n'était pas stressé pour son premier jour à dans cette grande université. Le seul moment où il pouvait se relaxer, sans penser au loyer qu'il n'a pas payé ou le boulot qu'il l'attendait, c'était le trajet en bus. Il se laissait emporter par la voix douce des chanteurs. Il s'imaginait, dans un champs, le soleil en train se coucher, de sauter de partout, en dansant, le visage radieux. Il voulait connaître ce sentiment.

Ce moment relaxant prit fin quand le bus s'arrêta brusquement. Les portes s'ouvrirent. Taeyong fut un peu déçu de la fin de son moment de tranquillité. Il se descendit, et face à lui se tenait l'université. Un grand bâtiment prestigieux à plusieurs étages remarqua l'étudiant.

Sans paraître orgueilleux, Taeyong n'était pas impressionné. Pour lui c'était une évidence qu'il allait finir dans cette université. Il n'était ni fier ni heureux. Il s'en fichait bien des études, tout ce qu'il avait en tête, c'était là où elles menaient : l'argent.

Il enleva finalement ses écouteurs et retourna à sa triste réalité. L'idée de visiter les lieux ne lui traversa pas l'esprit, il souhaitait juste aller dans sa salle et attendre le premier cours de la journée. Il n'eut de difficulté à se retrouver, son côté prévoyant lui avait fait apporter la carte de l'université. Pendant que les étudiants entraient dans la salle M1, Taeyong feuilleta son livre en étant assis au fond. Il ne voulait pas perdre de temps, dès aujourd'hui, il travaillera encore plus dur.

—  Tu es du genre bosseur, toi !

Taeyong continuait de lire. Tellement que cette voix était proche, il crut un instant que quelqu'un s'adressait à lui. Il fallait bien rêver.

—  Eh ! Je te parle !

Taeyong leva les yeux. Effectivement, cette voix s'adressait bien à lui. Une personne, une fille se tenait près de lui.
Son cœur battait mille à l'heure. Il avait déjà papillons dans le ventre, et il sentit sa chaleur corporelle grimper.

Pour la première fois de sa vie, une personne lui parlait sans barrière. Pour la première fois, une personne le regardait droit dans les yeux, sans avoir ce regard de pitié, ou de dégoût à son égard. Une personne lui offrait un grand sourire qui réchauffait son pauvre petit cœur.
Pour la première fois, quelque chose lui avait fait plaisir.