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Chapitre 35

Le voyage fut long et monotone jusqu'à Arkadia. A cheval, il fallait un mois pour rallier Otawa a TonDC, mais en chariot, ce fut pire que tout et Clarke eut très peur qu'Echo n'accouche en chemin malgré les raccourcis qu'ils prirent le plus souvent possible.

Après sept semaines de voyage, et de plaintes aussi, Clarke en avait ras le bol d'entendre la Terrienne enceinte de sept mois et demi ronchonner à l'arrière du chariot. Heureusement, elle dormait beaucoup pendant qu'ils voyageaient, de ce fait, le silence était royal, car le guerrier qui les accompagnait n'avait pas beaucoup de conversation.

Enfin, Arkadia fut en vue et lorsque le chariot entra dans la campement, Clarke eut le sentiment très étrange d'être de retour à la maison. Pendant tout le voyage, elle avait d'ailleurs songé à demander au Chancelier Kane de faire installer des tours radio tout le long de la route marchande reliant Polis, TonDC, Otawa et Arkadia, afin que tout le monde puisse communiquer plus aisément qu'avec des pigeons ou des faucons.

— Mon dieu, j'ai cru qu'on arriverait jamais !

Clarke sauta du chariot et enlaça aussitôt sa mère puis Kane.

— La vie de famille te va bien dis donc ! s'exclama celui-ci en lui tapotant les joues.

Clarke rigola puis se tourna vers Echo qu'on aidait à descendre du chariot.

— Oh, par les Ancêtres... soupira-t-elle. Un bain, par pitié...
— Oui, dit Abby en lui prenant le bras. Venez, je vais m'occuper de vous. Tout s'est bien passé ?
— Concernant sa grossesse pendant le voyage, oui, répondit Clarke. Pour ce qui est ma patience, moins...
— Ah, je t'y verrais ! siffla Echo. Ce n'est pas toi qui est enceinte d'un ours !

Clarke haussa un sourcil d'un air de dire "t'avais qu'à y penser avant", un petit sourire en coin, et Echo se renfrogna en s'appuyant sur Abby et le Sergent Miller.

— Emmenez le chariot dans le garage, dit alors Kane. Vous, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, nous avons un petit quartier où nos Terriens sont installés.
— Je m'appelle Barnabé, et cela ira très bien, merci Chancelier, répondit l'Azgeda.

Il suivit alors les Skaikrus qui emmenaient le chariot et Clarke soupira.

— Sept semaines, dit-elle. Bon sang, c'est interminable...
— Je veux bien te croire, répondit Kane. Allez viens, tu as bien mérité un petit coup de remontant.
— Oh, intéressant... sourit Clarke. Lait de jument fermenté ?
— Oui, répondit Kane, amusé. Murphy a réussi à contaminer tout le monde avec cette cochonnerie !

Clarke rigola puis ils prirent la direction de la station éventrée qui, comme Clarke le remarqua rapidement, était en train d'être démantelée.

— Eh beh, dit-elle en s'arrêtant à la porte d'Alpha. Ça a changé ici...
— Oui, répondit le Chancelier, les mains sur les hanches. Les Terriens qui se sont installés ici nous aident énormément à transformer ce camp en véritable village et ils sont ravis de pouvoir s'adonner à cela en n'ayant pas à chercher la matière première dans tout le territoire.

Il regarda la station et Clarke hocha la tête. Kane lui indiqua qu'il lui ferait faire le tour du propriétaire quand elle se sera reposée un peu.

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Abby baissa la tunique d'Echo et celle-ci soupira.

— Regardez-moi ça, dit-elle. On dirait que je vais éclater...
— Vous n'en êtes qu'à sept mois et demi, répondit Abby avec un sourire. A terme, vous pourrez dire cela. Ceci dit, le bébé est gros, je vous l'accorde.
— Roan... répondit simplement Echo.
— Oui, à ce propos, nous direz-vous un jour pourquoi vous avez fait autant de cinéma avec cet enfant ? Il n'a rien demandé et ma fille a suffisamment souffert, non ?

Echo tourna la tête et Abby plissa le nez. Elle fit signe à une Terrienne d'approcher et lui demanda de conduire Echo dans leur quartier en l'installant aussi confortablement que possible. Elle gagna ensuite la Chancellerie et trouva sa fille et Kane en train de discuter autour d'un repas.

— Il y en a un peu pour moi ? demanda-t-elle en refermant la porte.
— Oh, maman... sourit Clarke. Viens t'asseoir. Le Chancelier était en train de me dire tout ce que vous avez fait depuis quatre mois que je suis partie.
— Oui, Indra nous a autorisés à nous agrandir un peu pour construire des maisons et transformer enfin ce camp en vrai village, répondit Abby en souriant.

Elle s'assit près de sa fille qui lui tendit un morceau de pain aux graines.

— Le contraste avec Otawa doit être violent, non ? dit alors Kane.
— J'avoue... Les bombes n'ont pas vraiment détruit la ville et les Azgedas ont su reconstruire des demeures en dur qui tiennent debout, répondit Clarke. La maison royale est la plus impressionnante, c'est un manoir d'une douzaine de pièces, très confortable, qui a des vitres aux fenêtres...

Abby sourit.

— C'est... étrange, dit-elle. Enfin je veux dire, cela semblerait normal, pour les Ancêtres, d'avoir des vitres aux fenêtres, mais ici...
— Oui, c'est rare, admit Kane. Mais dans un pays où il fait très froid, j'admets que c'est plus pratique pour se chauffer.
— Et comment vont Jared et sa sœur ? demanda alors Abby.
— Oh, mieux que bien, répondit sa fille. Ils se sont très vite habitués à vivre avec nous, et même si Bella préfère passer son temps avec sa Nourrice, Jared passe beaucoup de temps avec moi.
— Et avec Roan ?
— Un peu moins, il l'intimide... mais cela passera, j'en suis sûre, répondit Clarke en hochant la tête.
— Comment t'appelle-t-il ? Jared.
— Maman, ou Clarke, répondit la jeune blonde avec un haussement d'épaule. A vrai dire, cela dépend de son humeur, mais par contre, pas de papa pour Roan, il n'y arrive pas.
— C'est délicat pour un jeune enfant de remplacer ses parents par des inconnus, si j'ose dire, répondit Abby. J'entends par là, que, si je prend exemple sur moi, tu n'appelleras jamais Marcus papa...
— Il y a effectivement peu de chances que cela arrive, je suis trop âgée, répondit Clarke en regardant le chancelier. Néanmoins, je pourrais vous désigner ainsi si jamais vous me donniez une sœur ou un frère...

Kane s'étouffa avec son verre de lait fermenté et Clarke sourit. Elle regarda alors Abby qui secouait la tête.

— Je suis trop vieille, ma chérie, dit-elle.
— C'est dans la tête, répondit Clarke. Tant que ton corps ne dit pas "stop, machine cassée !", je ne pense pas que cela pose un problème. Et puis, il y aura toujours un enfant à adopter, dans ce pays...

Kane, étrangement silencieux, essuya sa barbe grise constellée de gouttes de lait et décida de changer de sujet.

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Après le déjeuner, Clarke installa ses affaires dans son ancienne cabine puis sortit de la station pour retrouver ses amis. Elle dénicha rapidement Raven qui, planquée dans son atelier, ne l'avait pas même entendue arriver. La surprise de la voir sur le pas de sa porte lui fit donc pousser un cri et les deux amies se tombèrent dans les bras en rigolant.

— Mais tu es arrivée quand ! Et tu viens d'où comme ça ?
— D'Otawa, répondit Clarke en s'asseyant. J'ai laissé les enfants à Roan et je suis venue amener Echo ici, pour qu'elle soit sous surveillance, mais loin de ma famille.

Raven se renfrogna brusquement.

— C'est nous, ta famille, les Cents, dit-elle.
— Oui, bien sûr... répondit Clarke en lui prenant la main. Et comment tu vas, toi ?
— Oh moi... Comme d'habitude, soupira la mécanicienne. J'ai toujours ma jambe en vrac, il n'y a aucun espoir pour que je puisses un jour marcher sans mon attelle, et quand le temps change, elle fait office de baromètre... La routine quoi.
— Je vois ça... Tu ne voudrais pas aller vivre à Polis, comme Bellamy ? Plutôt que de t'enfermer ici à bricoler je ne sais quoi sans jamais voir la lumière du jour ?
— Oh, je sors, ne t'en fais pas, nos amis ont régulièrement pitié de mon teint et m'emmènent chasser ou explorer quand il ne faut pas aller trop loin ou monter à cheval.
— Ah, c'est bien, alors, répondit Clarke. Je vais aller les voir, là, je ne sais pas combien de temps je vais rester, j'ai mis un mois et demi pour venir avec le chariot, alors...
— Tu as amenée Echo ici pour quoi faire, en fait ?

Clarke pinça la bouche puis expliqua toute l'histoire à la brune qui trouva l'attitude de la guerrière tout à fait déplacée.

— Tu ne trouves pas étrange qu'elle ait accepté aussi vite après tout le foin qu'elle a fait jusqu'à maintenant ? demanda Raven.
— Si, au début, répondit Clarke. Mais en fait, je crois qu'elle a compris que Roan ne voudrait jamais rien savoir de son enfant, qu'à ses yeux, il n'existe pas et que seul Jared et moi comptons.
— Et la petite aussi, non ?
— Oui, bien sûr, mais elle est trop petite encore pour que nous nous en occupions réellement, elle reste avec sa Nourrice la plupart du temps.

Raven plissa un œil.

— Tu veux dire que tu as adopté deux enfants, mais que tu ne t'en occupes pas ?
— Si, bien sûr que si, je passe du temps avec chacun d'eux, mais comme Roan et moi ne sommes pas encore unis, nous ne vivons pas ensemble. Je vis dans le manoir, mais j'ai ma chambre, et Jared et Bella ont la leur.
— Donc Roan et toi, vous...

Raven agita la main et Clarke secoua la tête. Elle serra les lèvres.

— Tu n'en a pas envie ? demanda la brune.
— Si, Raven, répondit Clarke. Mais...
— Oh, je sais... Tu ne lui a rien dit, n'est-ce pas ?

Clarke plissa un œil.

— Sur ? demanda-t-elle.
— Ton sang noir... souffla la mécanicienne. Oui, Octavia m'en a parlé, elle ne pouvait plus garder ce secret pour elle...
— Est-ce ma mère... ?
— Non, elle n'en a parlé à personne d'autre et il n'y a que Octavia et moi qui savons, ici.
— Et Bellamy, répondit Clarke en dodelinant de la tête. J'ai été obligée de le lui dire. Ah, Echo et le Guérisseur Trikru le savent aussi. Mais personne ne doit en parler, cela remettrait en doute l'accession de Heda au trône...

Raven prit un air étonné.

— Comment ça ? Il est Heda, il a la Flamme, même s'il n'a pas eu de Conclave parce que les autres Natblidas étaient trop jeunes pour se battre...
— Je suis une Natblida, Raven, souffla Clarke. Et je suis bien assez vieille pour affronter un Conclave et un enfant de treize ans...

Raven serra les lèvres. Elle regarda vers la porte ouverte de l'atelier puis soupira.

— Tu vas le lui dire quand, à Roan ? demanda-t-elle. Quand tu noirciras les draps de ton lit en accouchant ?

Clarke baissa le nez et Raven lui prit alors les mains et serra ses doigts.

— Dès que tu rentres, tu le lui dit. Il va devenir ton mari, Clarke... Il doit savoir, et ce avant que vous soyez mariés. Même si j'avais le secret espoir que tu épouses Bellamy...

Clarke se mit aussitôt à rire et porta une main à sa bouche. Raven rigola doucement et redevint rapidement sérieuse. Clarke aussi, puis les deux amies changèrent de sujet avant que la blonde ne laisse la brune à ses outils et ne sorte dans la cour du camp, deux fois plus vaste que dans son souvenir, pour chercher ses autres amis.

.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Echo se tint relativement tranquille les premiers jours après son arrivée à Arkadia. Cependant, quand elle réalisa qu'elle allait avoir un bébé et qu'elle n'avait ni sa mère, ni même un membre de sa famille près d'elle pour disposer du bébé si jamais il naissait malformé, elle commença à être prise d'une sorte de peur panique. La tradition Terrienne voulait en effet que le père, au moins, assiste à la naissance, afin de pouvoir vérifier si le nourrisson serait capable de vivre par lui-même en grandissant.

— Vous êtes en bonne santé, Echo, il n'y a aucune raison que cet enfant naisse malformé.
— Si, il y en a, et bien plus que vous ne le pensez, répondit la Guerrière en suivant Abby dans la station. Je ne peux pas accoucher seule... Et je sais que vous n'obéissez pas à nos coutumes, je sais que même malformé, vous ne libérerez pas mon enfant si jamais il n'est pas complet.
— Pourquoi cela ?
— Tout simplement parce que la Frikdreina vit ici ! répliqua Echo, agacée. Malgré son tatouage, malgré sa main hideuse, vous l'avez accueillie à bras ouverts, alors même qu'elle est incapable de faire sa part de travail !

Abby s'arrêta de marcher devant la porte de l'infirmerie et soupira.

— Écoutez, dit-elle. Il vous reste encore près d'un mois, peut-être moins, si vous avez un membre de votre famille à TonDC, même un cousin, ou à Polis, arrangez-vous pour le faire venir. Si cela peut vous rassurer. Sinon j'aviserai moi-même de la chose à faire si l'enfant nait malformé.
— Vous n'en serez pas capable, dit Echo, mâchoires serrées. Vous êtes un médecin et une Skaikru, vous ne voyez pas les choses comme nous. Même Wanheda ne pourra pas laisser Roan lui enlever son bébé si elle a un enfant déformé.

Abby serra les lèvres.

— Ma fille n'est plus une Skaikru que dans son cœur, dit-elle. Dans sa tête, elle est une Terrienne désormais, et elle aime Roan, quoi que cela m'en coûte de l'admettre. Elle fera ce qu'il décidera de faire concernant leur hypothétique enfant à naitre.

Sur ce, Abby souhaita une bonne journée à Echo et disparut dans l'infirmerie en laissant la Terrienne seule dans le couloir sombre. Celle-ci releva le menton et renifla en nouant ses mains sous son ventre. Elle retourna dans le quartier des Terriens et s'enferma dans la cabine qui lui avait été aménagée.

Sortant de la pièce à vivre réservée aux Terriens, dans cette petit portion de la station, Emori ne fit qu'entrevoir Echo entrer chez elle et fermer la porte. Elle savait pertinemment pourquoi elle montrait de tels signes d'inquiétude depuis plusieurs jours, et cela l'ennuyait. Alors certes, la guerrière Azgeda la snobait complètement, ne la voyant même pas, mais la Wastelander, elle, avait de la peine pour elle.

— Hey, Sasha...
— Oui ?

La vieille Trikru leva la tête de son travail de couture et Emori s'accroupit devant elle.

— Tu crois qu'Echo me laisserait lui parler ?
— Tu as vu le temps que les miens ont mit avant de te parler, ma fille, répondit Sasha. Echo d'Azgeda est trop engluée dans les traditions et les habitudes des siens pour qu'elle te laisse même l'approcher...

Elle la regarda de haut en bas et soupira par le nez.

— Quand bien même tu sois désormais habillée comme les Skaikrus, acheva-t-elle.

Emori se mordit la joue. Oui, elle avait abandonné les vêtements en loques qu'elle avait portés toute sa vie et adopté le mode vestimentaire des Skaikrus. Mais elle avait toujours son gant noir pour cacher sa main, et son foulard autour de la tête. Et son tatouage bleu sur la face...

— Je vais quand même essayer, dit soudain Emori en se laissant tomber sur les fesses. Elle n'a personne ici, elle me fait de la peine, et je ne suis officiellement ni Skaikru, ni Trikru, ni même Azgeda. A vrai dire, je ne suis rien, à ses yeux, alors peut-être que si j'utilise les bons mots, elle comprendra que je ne veux que l'aider ?
— Alors tu vas devoir bien réfléchir aux mots que tu vas employer parce que je suis sûre qu'elle serait capable de te blesser, même enceinte comme une jument !

Emori rigola puis entreprit d'aider la vieille femme avec la couverture qu'elle cousait. C'était la version peau de bête du patchwork des Ancêtres, fait avec différents morceaux de cuir ou de fourrure, afin de donner une texture à l'ensemble. Plusieurs Skaikrus en avaient déjà sur leurs lits, et Emori avait en tête d'en offrir un à Clarke en guise de cadeau d'union avec Roan, comme c'était la tradition.

Dans sa chambre, Echo était assise sur sa couchette et avait entendu la discussion d'Emori et Sasha. Les larmes brillant sur ses joues, elle avait remonté ses jambes contre sa poitrine et posé ses mains sur son ventre. De toute sa vie, plus que la mort, c'était la peur d'avoir un enfant difforme un jour qui l'avait toujours terrifiée ; et peut-être pis encore : avoir un enfant difforme sans père pour disposer de lui et le libérer de sa vie de misères avec les paroles appropriées...

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