L'aube du premier samedi de Décembre se levait lentement sur une jolie maison de briques rouges Londonienne. Sa clarté blanchâtre s'infiltrait alors peu à peu par le jour de fins doubles rideaux d'une petite chambre, où dormait paisiblement une jeune femme à la longue chevelure bouclée d'un brun intense, et à qui un jeune homme aux cheveux d'un roux flamboyant lui entourait de son bras son ventre rebondi. Le jeune couple, enlacé, profitait de la chaleur de l'autre ainsi que du sommeil prolongé qu'ils pouvaient s'accorder le week-end, lorsqu'une fillette de cinq ans aux cheveux roux ondulés entra en trombe dans la chambre de ses parents, réveillant ces derniers dans un sursaut.

- Maman ! Papa ! s'exclama-t-elle en se jetant sur le bout du large lit pour y sautiller.

Ron Weasley, père de famille, râla alors et lâcha doucement sa compagne avant de se recouvrir de la chaude couverture pour se mettre en boule, tandis qu'Hermione Weasley, mère de famille, à présent sur le dos, ouvrait lentement ses beaux yeux couleur chocolat pour sourire en voyant ceux noisette de sa fille prénommée Rose qui, en rampant, s'était faufilée entre ses parents.

- Bonjour, ma puce. Lui dit la brunette d'une douce voix en caressant avec tendresse la joue de sa fille.

- Bonjour, maman. Lui dit Rose d'une petite voix avant de déposer un baiser sur la joue de sa mère et de se blottir un instant tout contre elle. On peut descendre, maintenant ? lui demanda-t-elle, pressée, en se redressant pour regarder sa mère d'un air suppliant.

Dans un hochement de tête suivi d'un sourire, Hermione ne chercha pas à éterniser ce câlin, sachant très bien que sa fille, comme tous les premiers week-ends de Décembre depuis ses deux ans, ne cherchait pas à rester dans les bras de ses parents, bien trop excitée par la décoration de leur sapin qui l'attendait au salon. Contente, à genoux sur la literie, Rose gigota avant de porter sa petite main à sa bouche et étouffer un rire comme le fit sa mère lorsque le rouquin, toujours emmitouflé sous la couette, laissa échapper un nouveau râlement, ce qui les amusaient beaucoup. Hermione sortit alors lentement de sous ses couvertures pour enfiler ses pantoufles et s'étirer dans un bâillement, avant de tendre sa main à sa fille qui la prit et descendit du lit avec prudence. En silence, les deux femmes de la maison sortirent une à une de la chambre et refermèrent la porte délicatement derrière elles, laissant le rouquin dormir, qui avait grand besoin de sommeil. Hors de la pièce, Hermione et Rose traversèrent tranquillement le couloir qui les séparait des escaliers que la rouquine descendit prudemment en se tenant à la rambarde, sous le regard attentif de sa mère qui la suivait de près. En bas des marches, Rose se précipita à la cuisine afin d'aller découvrir quel chocolat se cachait ce jour dans son calendrier de l'avent, pendant que la mère de famille, tout en se caressant le ventre avec douceur, rejoignait le salon pour y ouvrir les rideaux d'un coup sec, laissant alors entrer de faibles et doux rayons de soleil qui éclairèrent une jolie pièce aux murs blancs et à la décoration rustique.

- Chétait une cloche, maman ! dit Rose, la bouche pleine, en arrivant aux côtés de sa mère qui lui fit alors les gros yeux. C'était une cloche. Se reprit-elle, une fois sa confiserie avalée, avant de regarder sa mère d'un air désolé.

Satisfaite, Hermione adressa un sourire à sa fille qui le lui rendit avant de se frotter d'un revers de manche la bouche couverte de chocolat et, dans un petit cri, traverser le salon en courant pour s'arrêter devant un grand épicéa fixé dans un rondin de bois, qui dégageait une bonne odeur de résine que respira la fillette sous le regard amusé de sa mère, arrivée à ses côtés. Le carton de diverses décorations proches du conifère, dans la bonne humeur, avec l'aide de sa mère, Rose décora le sapin de jolies guirlandes blanches et argentées. Réveillé par les cris et l'enthousiasme de sa fille, Ron était sorti de son lit et, vêtu d'une robe de chambre, le rouquin se dirigeait à présent tranquillement vers sa femme et sa fille qui s'arrêtèrent un instant dans leur tâche pour se tourner vers lui et lui adresser leur plus beau sourire qu'il leur rendit.

- Bien dormi ? demanda le jeune homme à l'encontre de la brunette, tout en lui tenant la hanche d'une main pour caresser avec douceur son ventre rebondi, pendant que Rose accrochait la première boule.

- Oui, et toi ? L'interrogea-t-elle curieusement à son tour avant que le rouquin ne lui dépose un tendre baiser sur les lèvres pour ensuite lui répondre :

- Oui, même si j'aurai aimé dormir plus longtemps. Lui dit-il d'un ton amusé en montrant d'un signe de tête la fillette qui râlait après le sapin pour s'être piqué le doigt avec l'une de ses épines, ce qui fit sourire le jeune couple. Alors, petit monstre ! s'exclama Ron tout en lâchant sa compagne pour se précipiter auprès de sa fille qui sursauta et se tourna vers son père.

Dans un regard rempli de malice, Ron souleva alors sa fille par la taille d'un geste vif pour la pendre sur l'une de ses larges épaules, faisant crier de ce fait la rouquine qui, dans des « lâche moi, papa ! », tapa de ses poings dans le dos de son père qui échangea alors un sourire amusé avec Hermione. Satisfait de sa plaisanterie, le rouquin fit se redresser la fillette dans ses bras qui le regarda, les sourcils froncés, avant de lui sourire et se blottir dans son cou. Sous le regard attendri d'Hermione, le père et la fille profitèrent de cet instant de tendresse les yeux fermés, avant que cette dernière ne desserre son étreinte pour déposer un baiser sur la joue de son père qui la posa délicatement sur le sol en la sentant battre des jambes. Ron la regarda un instant fouiller dans le carton puis vola ensuite un baiser à la brunette et tourna les talons pour rejoindre la cuisine afin d'y préparer le petit déjeuner, tout en regardant, le sourire aux lèvres, les deux femmes de sa vie finir de déposer les nombreux sujets de Noël sur les branches touffues de l'épicéa. Le conifère à présent décoré, d'un coup de baguette, Hermione y jeta un sort, faisant alors apparaître de la neige qui tomba en continu sur le sapin, ce qui émerveilla Rose qui appela alors son père afin de déposer la dernière décoration, selon la fillette, la plus importante. Ron, qui venait de déposer les couverts et la nourriture sur la table du salon, se pressa alors de rejoindre sa fille qu'il prit avec délicatesse dans ses grands bras et, sous le regard attendri d'Hermione, leurs deux mains réunies, le père et la fille déposèrent la grande étoile argentée au sommet du sapin.

Heureuse, Rose déposa un baiser sur la joue de son père qui la posa doucement le sol, pour ensuite aller allumer la cheminée à l'aide de la magie, pendant que Rose suppliait sa mère de sortir les photos de famille. Sachant très bien que cela était devenu une habitude chaque année et que la rouquine insisterait, Hermione céda et alla prendre dans la commode du salon l'un des nombreux albums photo. Hermione et Rose allèrent prendre place à table où la brunette y déposa délicatement le rigide cahier rempli de souvenirs, et attendirent sagement que l'homme de la maison les rejoigne. Le ventre réclamant son premier repas de la journée, Ron, qui avait allumé un bon feu dégageant une agréable source chaleur, alla alors s'attabler aux côtés de sa compagne et de sa fille. Tout en prenant un petit déjeuner copieux composé des céréales préférées de Rose, de toasts grillés, de confiture ainsi que de jus d'orange, les jeunes parents et leur fille tournèrent les nombreuses pages de l'album photo, se remémorant de bons souvenirs dans la bonne humeur. Soudainement, la rouquine posa sa cuillère et posa son doigt sur une photo dont elle en connaissait très bien l'histoire qui l'amusait.

- Vous pouvez me raconter ça ? leur demanda-t-elle d'un air suppliant. C'est trop drôle ! ajouta-t-elle dans un ricanement.

Ron et Hermione, amusés du comportement de leur fille, se regardèrent, les yeux pétillants et le sourire aux lèvres, et retournèrent à l'année de leurs 17 ans.


FLASH-BACK

Une bonne odeur de bouquet garni flottait dans le Terrier, joliment décoré de nombreuses guirlandes changeant de couleur et où de nombreux sujets de Noël enchantés se baladaient dans l'ensemble de la maison. Assis autour d'une table, recouverte d'une nappe blanche et rouge ornée de houx et de quelques chandeliers assortis, se trouvaient les époux Weasley, leurs jumeaux, leurs cadets, ainsi qu'Harry, mais aussi leurs hôtes qui n'étaient autres qu'Hermione ainsi que ses parents. La bonne humeur régnait autour de cette table où, tout en dégustant un délicieux repas traditionnel, les membres de la famille Weasley partageaient avec la famille Granger de bons souvenirs de fêtes de fin d'année passées. Rassasiés, après avoir digéré en prenant une infusion préparée avec amour par Molly Weasley, les adolescents embêtèrent les adultes afin de passer à l'ouverture des cadeaux. Amusés de leur comportement, les époux Weasley et Granger cédèrent alors, et l'ensemble des personnes présentes dans cette drôle et chaleureuse maison se regroupa devant le sapin joliment décoré et où, à son pied, étaient déposés de nombreux présents qu'ils se pressèrent d'ouvrir. Après avoir découvert ce qu'il se cachait sous les papiers cadeaux ainsi que de sincères remerciements, les adultes allèrent s'attabler autour d'une nouvelle tasse de thé, laissant les jeunes sorciers se détendre au salon. Au son de musiques rythmées et douces qui sortaient de la petite radio trafiquée d'Arthur Weasley, Fred, George ainsi que leur petite sœur et son petit ami se dandinaient tout en discutant des cadeaux qu'ils avaient reçus, tandis que Ron, adossé à la cloison de pierre qui séparait le salon de la cuisine, les bras croisés sur le torse, observait attentivement Hermione, assise dans un fauteuil, en train de lire un conte de Noël au coin du feu. Agacé de voir la brunette à nouveau le nez plongé dans un livre alors que tout le monde s'amusait, Ron, qui ressentait l'envie de la voir à leurs côtés plutôt que seule dans son coin, se décida d'aller la sortir de sa lecture. Le rouquin se redressa alors et, les bras le long du corps, s'avança à pas tranquilles vers le sofa pour, une fois devant la jeune sorcière, obsédée par l'histoire qu'elle découvrait au fil des pages, s'adresser à elle :

- Hermione ? l'interrogea-t-il d'une voix calme, faisant sortir la brunette de sa lecture qui l'interrogea du regard. Tu viens un peu avec nous ? tenta-t-il.

- C'est gentil, Ron, mais je préfère finir ça. Lui répondit-elle d'un sourire du coin des lèvres en lui montrant brièvement les illustrations présentes dans son livre, ce qui irrita un peu plus le rouquin.

- C'est pas possible ! s'exclama-t-il, faisant se retourner tout le monde vers lui et surprenant la brunette qui le regarda, le sourcil levé. T'es vraiment chiante et coincée quand tu veux ! continua-t-il d'un air sérieux, les sourcils légèrement froncés.

- Quoi ?! s'exclama-t-elle à son tour en se levant brusquement du canapé pendant que les autres s'approchaient d'eux, curieux.

- T'es chiante et coincée ! se répéta-t-il d'une voix forte en la pointant du doigt.

- Je suis chiante et ... et coincée ? C'est ça bien ça que tu as dit ?? l'interrogea-t-elle, croyant avoir mal entendu.

- Oui ! Affirma-t-il d'un ton sec, ce qui outra la jeune fille qui le regarda, la bouche entrouverte. Jamais tu ne viens t'amuser avec nous ... Tu préfères rester ton nez plongé dans tes stupides livres ! lui expliqua-t-il d'un même ton en regardant brièvement le bouquin qu'elle tenait dans sa main.

Hermione sentit soudainement un picotement au coeur en entendant les propos du rouquin. « C'est ce qu'il pense de moi, alors ? » se dit-elle en baissant la tête pour la relever et voir Ron l'observer d'un regard qui s'assombrissait peu à peu et les autres regarder la scène avec attention. Hermione fixa alors le rouquin de ses yeux devenant brillants et lui demanda, la gorge serrée:

- C'est ce que tu penses de moi ?

- Oui, c'est ce que je pense ! lui répondit-il d'un ton ferme. T'es née coincée et tu le resteras tout le long de ta vie ! ajouta-t-il d'une voix grave en la pointant du doigt.

Sous les exclamations de tous quant aux propos de Ron, Molly, indignée du comportement de son plus jeune fils, voulut intervenir, mais fut retenue par ses jumeaux. Offensée par la réponse du rouquin, Hermione sentit alors la colère monter en elle. D'une respiration devenant progressivement haletante par la fureur, Hermione soutint un instant le regard noir que lui lançait le jeune sorcier, puis l'abandonna des yeux pour traverser le peu de distance qui la séparait de la cheminée à pas rapides et, sous les regards attentifs des familles Weasley et Granger, s'y s'arrêter net pour se tourner vers Ron et s'adresser à lui.

- Si j'étais coincée comme tu dis, je ferais ça ?! s'écria-t-elle avant de jeter violemment son livre dans le feu.

Stupéfait, l'ensemble des personnes présentes dans le salon, y compris Ron, regarda la brunette, les yeux écarquillés, n'ayant jamais cru que la jeune sorcière pourrait un jour jeter dans les flammes l'un de ses précieux livres. Tout comme sa famille et celle de la brunette, Ron suivit des yeux la jeune sorcière qui fouillait dans le sac de sa mère pour en sortir un petit tube de rouge à lèvres qu'elle ouvrit de façon vive, avant de se dessiner deux gros traits sur les lèvres pour ensuite se diriger à pas rapides vers Fred et George. Devant les jumeaux, Hermione regarda Ron de ses yeux noirs pour s'adresser à nouveau à lui.

- Si j'étais coincée, je ferais ça ?!

Sous les regards de tous, et celui attentif de Ron, qui n'en revenait pas de l'avoir mise aussi en colère, Hermione se mit sur la pointe des pieds et couvrit tour à tour les visages des jumeaux de doux baisers. Pendant que les jumeaux, amusés, se débarrassaient des grasses traces de rouge à lèvres présentes sur leurs joues, Ron, lui, afficha une mine apeurée en voyant la brunette s'avancer vers lui d'un pas assuré, un air grave sur le visage et qui, une fois devant le rouquin, s'adressa une dernière fois à lui.

- Si j'étais coincée, je ferais ça ? s'écria-t-elle en le fusillant du regard.

Ron n'eut pas le temps de réagir qu'Hermione l'avait tiré par sa chemise, l'avait retourné pour finir par le plaquer violemment contre la cloison de pierre. De façon brutale, la brunette lui attrapa alors la nuque de sa main droite et déposa ses lèvres d'un rouge intense sur les siennes, avant d'enrouler sa main libre autour de son cou auquel elle s'accrocha. Les bras ballants, surpris par l'attitude de la brunette, mais appréciant ce doux contact, tout en répondant au baiser qu'elle lui donnait, Ron posa ses grandes mains sur sa fine taille et la rapprocha doucement de lui, ce qui eut pour effet d'approfondir leur baiser. Le temps s'arrêta alors pour les deux jeunes sorciers, pendant lequel ils apprécièrent cet instant, les yeux fermés, le cœur battant la chamade, et s'échangèrent alors un baiser des plus passionnés devant la totalité de leurs familles, estomaquées de cette scène. Hermione rompit soudainement ce merveilleux baiser et, après avoir retiré ses fines mains de son cou, enleva celle du rouquin de sa fine taille pour s'adresser de nouveau à lui.

- Alors ? Je suis toujours aussi coincée ? lui demanda-t-elle d'un ton sec en fronçant les sourcils.

- Ben ... euh ... Je ...

Hermione ne le laissa pas finir sa phrase ; en effet, la brunette lui lança un regard assassin et le gifla de toutes ses forces pour le regarder brièvement de ses yeux devenant brillants, avant de s'enfuir dans les escaliers pour rejoindre la chambre de Ginny. Malgré la présence d'un fond sonore provenant des petites enceintes de la radio moldue, un silence pesant régna alors entre les membres des familles réunies. Toujours plaqué contre le mur, Ron se caressa la joue cramoisie tout en se demandant si ce qu'il venait de se passer était réel, avant de sortir de sa rêverie et de regarder tour à tour les autres qui le regardaient, pour certains, d'un oeil noir et, pour d'autres, d'un regard surpris. Honteux de s'être comporté ainsi et s'en voulant d'avoir vexé la brunette, Ron baissa les yeux pour ensuite les poser sur les escaliers qu'il regarda d'un air triste. Sans un mot ni un regard, Ron passa son chemin et, à pas rapides, le rouquin monta les marches pendant que les époux Weasley excusaient le comportement de leur plus jeune fils envers la fille de leurs hôtes. À l'étage, Ron se pressa de parcourir le couloir et, une fois arrivé devant la porte de la chambre de sa sœur où il était persuadé qu'Hermione avait choisi refuge, il entendit les pleurs de cette dernière. Le cœur serré, souhaitant s'excuser, le rouquin prit alors son courage à deux mains et, dans un souffle, toqua à la porte pour entendre un faible « entrez ». Ron posa sa main sur la clinche et ouvrit la porte pour entrer dans la pièce et voir la brunette assise sur le lit de sa meilleure amie, les yeux rivés sur le plancher qu'elle abandonna pour croiser le regard de Ron, qui venait de refermer délicatement la porte derrière lui.

- On peut parler ? se risqua-t-il en s'approchant de la brunette, qui s'était levée d'un bond en essuyant les larmes présentes au coin de ses yeux d'un revers de main.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ?! Je ne veux pas te voir, Ron ! Va-t'en ! lui dit-elle d'un ton ferme en lui montrant la porte du doigt.

- Écoute Hermione, je sais que tu es en colère, mais je voulais m'excuser. Lui dit-il d'une petite voix en s'approchant un peu plus de la brunette.

- Tes excuses, tu te les gardes, Ron ! Je n'en veux pas ! lui dit-elle d'un ton sec en regardant d'un œil noir le rouquin à présent face à elle. Non, mais tu as vu de quelle façon tu m'as parlé devant tout le monde ?! lui fit-elle remarquer dans un reniflement.

- Je sais, ce n'était pas très gentil, et je n'en suis pas fier, crois-moi. Lui répondit-il, honteux de lui avoir parlé ainsi et de l'avoir fait pleurer.

Un silence se fit alors entre les deux jeunes sorciers, pendant lequel le rouquin fixait d'un air désolé la brunette qui, elle, après s'être frottée à nouveau ses yeux rougis par les pleurs d'un revers de main, les bras croisés sur la poitrine, faisait l'indifférente. Ron allait prendre la parole pour briser ce silence pesant lorsqu' Hermione lâcha la fenêtre du regard pour le poser sur le rouquin et, d'un air à la fois sérieux et triste, s'adresser à lui :

- C'est vraiment ce que tu penses de moi, Ron ? Que je ... je suis chiante et ... et une ... une fille coincée ? lui demanda-t-elle, la voix tremblante.

- Non ! Bien sûr que non. Lui répondit-il, de la sincérité dans la voix. C'est juste que te voir lire dans ton coin, ça m'a un peu énervé. Lui expliqua-t-il d'une voix calme avant de voir la brunette baisser brièvement la tête. Écoute, Hermione. Lui dit-il d'une même voix en prenant fébrilement la main de la jeune fille qui sursauta légèrement et, tout comme lui, ressentit une source de bien-être quant à ce simple toucher. En fait, je voulais ... je ... je voulais ... je voulais danser avec toi. Lui avoua-t-il timidement, ce qui surprit la jeune sorcière qui le regarda un bref instant, les yeux ronds. Mais bon, apparemment, c'est pas ce que tu préfères faire, et surtout pas avec un crétin comme moi. Lui dit-il, de la tristesse dans la voix, en lâchant la fine main de la brunette. Je vais te laisser. La prévint-il d'une voix calme. Mais sache que je suis désolé. Finit-il, de la sincérité dans la voix, avant de tourner les talons.

- Ron, attends ! l'arrêta Hermione en l'attrapant pas la main, forçant le rouquin à se retourner pour, une fois face à elle, l'interroger du regard. Tu n'es pas un crétin. Le rassura-t-elle avant de sourire intérieurement en voyant le jeune sorcier la regarder, le sourcil levé. Pour ... Pourquoi tu ne me l'as pas tout simplement demandé ? lui demanda-t-elle curieusement, sa petite main tenant toujours celle du rouquin qui s'adressa à elle.

- Hermione, tu crois que c'est facile d'inviter une fille à danser ? lui dit-il d'une voix calme pendant que la brunette haussait les épaules. Surtout quand c'est une fille comme toi. Ajouta-t-il timidement.

- Une fille comme moi ? L'interrogea-t-elle, surprise.

- Oui, une fille jolie, incroyablement intelligente et amusante, malgré elle. Lui avoua-t-il avant de détourner le regard, gêné, pendant qu'Hermione, dont le cœur s'était emballé par de tels compliments, s'adressa au rouquin.

- Ron ? L'appela-t-elle à nouveau, le jeune sorcier lâcha alors le mur du regard pour la fixer d'un œil interrogateur. Est-ce que tu crois qu'un ... qu'un garçon aux ... aux cheveux roux, aux yeux magnifiques et ... et qui me donne toujours le sourire m'inviterais à danser ? l'interrogea-t-elle nerveusement avant de baisser la tête brièvement et, tout en serrant un peu plus la main du rouquin, regarda ce dernier, les joues rosies.

- Ben ... euh ... je. Bafouilla-t-il, étonné d'apprendre ce que la brunette pensait de lui, avant de se reprendre dans un toussotement en voyant cette dernière le regarder timidement. Euh ... Hermione, tu ... tu veux danser avec moi ? lui demanda-t-il fébrilement, en fixant la jeune fille droit dans les yeux.

- Oui, je veux bien danser avec toi, Ron. lui répondit-elle dans un large sourire que le rouquin lui rendit, avant de sentir la jeune sorcière lui lâcher la main pour lui entourer le cou.

- Hermione, il n'y a pas de musique. Lui fit-il remarquer en posant délicatement ses grandes mains sur les hanches de la brunette qui ressentit un frisson.

- Ce n'est pas grave, il suffit de fredonner une chanson. Lui dit-elle avant qu'un sourire amusé ne se dessine au coin de ses lèvres en voyant le rouquin la regarder d'un drôle d'œil.

Sans ajouter quelque chose de plus, tout en tournant lentement sur eux même, Hermione chantonna une douce chanson moldue que Ron ne connaissait pas et qu'il n'écouta pas, bien trop envoûté par les prunelles chocolatées de la brunette qui, elle, regardait la mer azur présente dans les yeux du rouquin. Le cœur battant la chamade, tout comme le faisait celui de la brunette, Ron, qui rêvait de goûter à nouveau à ses douces lèvres, tout en ne le la lâchant pas des yeux, ralentit alors la cadence et, à l'arrêt, le jeune sorcier retira l'une de ses grandes mains de la hanche de la jeune fille qu'il déposa sur sa joue pour la lui caresser de son pouce avec douceur, provoquant un frémissement en eux. Hermione ferma les yeux, profitant de cet agréable acte de tendresse avant de les rouvrir lorsqu'elle rencontra les lèvres de Ron. Dans un sourire intérieur, Hermione abaissa à nouveau les paupières et répondit alors à ce tendre baiser que lui donnait le rouquin et qu'il intensifia quand il posa à nouveau sa main sur sa taille pour la rapprocher doucement de lui. Les deux jeunes gens, qui ignoraient il y a quelques minutes encore que leurs sentiments étaient réciproques, s'échangèrent alors un baiser rempli d'amour qu'ils rompirent mutuellement pour se sourire.

- Merci. Dit Hermione d'une douce à voix en fixant le rouquin droit dans les yeux, avant de se pincer les lèvres dans un sourire.

- De rien, c'était un plaisir. Lui dit-il d'une même voix avant de lâcher la taille de la jeune sorcière pour lui tenir une main et la lui baiser, ce qui amusa cette dernière.

Dans un large sourire, sans rien ajouter de plus, les deux meilleurs amis, formant à présent un couple, se tinrent la main pour entrelacer leurs doigts et sortir de la chambre de Ginny. Dans le couloir, Ron ferma la porte délicatement derrière lui, et les deux jeunes gens rejoignirent alors très vite les escaliers. Dans un léger souffle, Ron et Hermione descendirent alors tranquillement les marches pour se retrouver entre le salon et la cuisine où les discussions tournant autour de cette petite altercation se stoppèrent nettes, ayant entendu quelqu'un descendre les escaliers. Les familles Weasley et Granger ainsi qu'Harry se tournèrent en cette direction et, à la vue des doigts entremêlés de Ron et Hermione, s'échangèrent un large sourire avant que Ginny, ne pouvant se retenir, prenne la parole.

- Ah, la magie de Noël ! s'exclama-t-elle d'un ton chaleureux, faisant sourire tout le monde.

Ron et Hermione, heureux de s'être enfin avoué leur amour, rejoignirent alors les autres qui venaient de prendre place à table sous la demande de Molly Weasley, souhaitant servir les bûches pâtissières réalisées par Mme Granger et elle-même. C'est en dégustant les savoureuses parts de gâteau autour d'une tasse de café pour certains et de chocolat pour d'autres, qu'ils passèrent alors la fin du réveillon dans la bonne humeur tout en taquinant de temps à autre les tourtereaux.FIN DU FLASH-BACK

Toujours attablés autour de leur délicieux et copieux petit déjeuner, entre deux cuillères de céréales et quelques gorgées de jus d'orange, toujours aussi amusée par cette histoire, Rose regarda successivement ses parents qui se tenaient la main, un large sourire aux lèvres, et s'adressa alors à sa mère.

- T'as tapé papa sur la joue ! s'exclama-t-elle d'un ton moqueur avant de regarder son père poser sa petite main sur la bouche et étouffer un rire en le voyant froncer légèrement les sourcils, avant de lever les yeux au ciel. T'es la plus forte, maman ! ajouta la rouquine en se tournant brusquement vers sa mère, qui la regarda d'un air amusé avant de s'adresser à son mari.

- Je suis encore désolée de t'avoir giflé, Ron. Lui dit-elle sur un ton d'excuse en grimaçant.

- Ce n'est pas grave, c'était pour la bonne cause. Lui dit-il dans un clin d'œil suivi d'un sourire que lui rendit la brunette. T'imagines, si je t'avais pas dit que t'étais chiante et coincée, tu m'aurais pas giflé et on ne serait peut-être pas là avec un monstre et un autre qui arrive. Ajouta-t-il d'un air réfléchi et, tout comme Hermione, s'imagina un instant une autre vie.

- Eh ! Je ne suis pas un monstre, je te signale ! contesta Rose en tapant son père sur le bras, sortant ses parents de leur rêverie qu'elle regarda tour à tour, les sourcils froncés. C'est lui qui sera un monstre ! ajouta-t-elle en montrant le ventre de sa mère la tête haute, ce qui amusa le jeune couple qui s'échangea un sourire.

Après s'être penchés sur la table pour s'échanger un court et tendre baiser sous le regard de Rose qui grimaça dans un « beurk ». Comme chaque premier samedi de Décembre, la petite famille, qui allait cette année s'agrandir en accueillant un petit garçon, continua alors de prendre le premier repas de la journée, tout en se remémorant de bons souvenirs au fil des photos présentes dans l'album qui les mettaient de ce fait toujours de bonne humeur avant de reprendre le cours d'une journée hivernale comme bien d'autres.