Chapitre 7 | Le début du cauchemar (1)
Le médecin nous observe, ses yeux perçant notre incompréhension et notre terreur comme des rayons de lumière dans une pièce sombre. La salle d'examen semble se rétrécir autour de nous, chaque détail devient plus net et plus cruel sous l'effet de l'angoisse. Le tic-tac incessant de l'horloge, rythmé et implacable, semble peser sur nos épaules comme une épée de Damoclès, tandis que le froissement des papiers sur le bureau se fait de plus en plus strident, amplifiant notre malaise. Chaque bruit, chaque mouvement dans cette pièce feutrée devient une amplification douloureuse de la situation.
Le médecin poursuit ses explications lentement, comme s'il essayait de nous permettre de digérer chaque mot avec une lenteur salvatrice :
— Votre foie n'arrive plus à remplir ses fonctions essentielles. Cela signifie que des toxines s'accumulent dans votre corps, et que les nutriments ne sont plus correctement assimilés.
Il prend une profonde inspiration, ses épaules se haussant légèrement comme pour se préparer à la lourde tâche de continuer. Sa voix, devenue plus grave, semble peser chaque mot comme s'il craignait qu'ils ne nous écrasent davantage :
— Sans traitement adéquat, les complications peuvent être sévères, voire fatales.
Ma mère cligne des yeux, le regard perdu comme si elle tentait de chasser un cauchemar. Sa main dans la mienne est devenue froide et tremblante, son contact doux et fragile contrastant avec la froideur croissante de la pièce. Moi, je reste muette, pétrifiée par l'horreur de ce que j'entends, le cœur battant la chamade comme une alarme silencieuse.
— Quelles sont les options ? demande ma mère, la voix à peine audible, étouffée par l'angoisse.
— Nous allons devoir envisager une série de tests supplémentaires pour déterminer la gravité exacte de la situation, répond le médecin d'une voix douce mais ferme. Il y a des traitements qui peuvent aider à ralentir la progression de la maladie, et dans certains cas, une greffe de foie peut être nécessaire.
Il marque une nouvelle pause, observant nos réactions avec une empathie mesurée, puis continue avec une gravité palpable. Ses mots semblent flotter dans l'air, lourds et oppressants, comme une chape de plomb.
— Nous pensons qu'il s'agit d'une hépatite C, annonce-t-il finalement. C'est un virus qui peut endommager le foie de manière progressive et silencieuse. L'hépatite C se transmet principalement par le sang. Il est possible que vous ayez été infectée par une piqûre accidentelle, peut-être dans les transports en commun ou dans un endroit public. Malheureusement, c'est courant de nos jours.
Ses paroles nous assaillent comme une vague glaciale, emportant avec elles le peu de réconfort que nous pouvions encore avoir. Je sens les larmes brûlantes monter, prêtes à déborder, mais je les retiens avec une détermination acharnée, refusant de céder à la panique devant ma mère.
Le médecin nous regarde avec une compassion sincère, conscient de la lourdeur de la nouvelle qu'il vient de nous annoncer. Son visage, malgré son professionnalisme, laisse apparaître une tristesse palpable, comme s'il partageait une partie de notre douleur. Ses traits marqués et ses yeux fatigués témoignent de la difficulté de son rôle.
— Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider, ajoute-t-il, mais il est crucial que vous soyez préparée à toutes les éventualités.
La pièce devient soudainement silencieuse, le poids de ses paroles nous écrasant sous une réalité inéluctable. Le murmure des ventilateurs, le bruit discret des pas dans le couloir – tout semble se fondre dans un silence écrasant. Ma mère ferme les yeux un instant, puis les rouvre avec une détermination désespérée, prête à faire face à cette épreuve, quoi qu'il en coûte. Je prends une grande inspiration, essayant de rassembler mon courage pour elle, pour nous deux.
Pour commencer, ma mère se voit prescrire des antiviraux, qui peuvent aider à combattre la maladie, du moins en partie. Le médecin nous confie tout de même, avec un regard grave et une voix empreinte de réalisme :
— Cependant, je préfère vous prévenir d'ores et déjà que ce ne sera sûrement pas suffisant. Selon les examens, il semblerait que votre foie soit en très mauvais état.
Je sens qu'il ne nous dit pas tout. J'analyse les traits de son visage, les rides profondément marquées par le stress et la fatigue, et il ne tarde pas à conclure, la voix pleine de réticence :
— Du fait du stade avancé de votre maladie, je crains que vous ne soyez pas prioritaire pour le don d'organe.
Le choc est brutal, comme un coup de massue en plein cœur. Les mauvaises nouvelles semblent se succéder sans fin, déferlant sur nous comme une tempête incessante. Sa main tremblante dans la mienne, ma mère se lève lentement, remerciant son médecin avec une voix qui peine à masquer l'émotion. Je crois qu'elle veut mettre fin à ce supplice le plus vite possible. Le médecin nous souhaite bon courage avec une sincérité touchante et nous assure que nous pouvons le contacter si nous en ressentons le besoin. J'aide ma mère à rejoindre la salle d'attente, encore vide, et nous nous asseyons, cherchant un moment de répit pour digérer ces nouvelles terrifiantes.
— Maman, je commence.
Mais ma mère m'arrête immédiatement, ses bras se refermant autour de moi avec une force et une chaleur réconfortantes, et me serre contre elle. L'étreinte est profonde, comme une ancre dans une mer agitée, apportant une brève suspension dans la tourmente émotionnelle. Elle a eu raison, j'aurais certainement éclaté en sanglots. Je peux sentir le battement de son cœur, rapide et irrégulier, se calquant sur le mien. Doucement, elle se détache de moi, et d'une voix posée, empreinte de cette douceur qui a toujours su me rassurer, elle me dit :
— Vas-y ma Mimi. Va au manoir des Montclar, je ne voudrais pas que tu aies trop de retard.
Je refuse d'un mouvement de tête, encore incapable de formuler une vraie phrase. L'écho de ses mots résonne dans ma tête comme une douce mélodie tristement incongrue. Je veux rester avec elle. Elle a besoin de moi, tout comme j'ai besoin d'elle.
— Si ma Mimi, je t'en prie. Certes le diagnostic n'est pas celui qu'on aurait voulu, mais la vie continue.
***
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