Chapitre 66
Son père quitta le pas de sa porte. Quant à lui, il se laissa retomber en arrière sur son lit.
Il prit son portable. Il n'avait aucun message. De Sâme, d'Ekel, de n'importe qui qui lui rappelle qu'il n'était pas seul.
- Zeik, tu descends tout de suite !
La voix de son père n'avait rien d'accueillant. Elle ne donnait pas envie de quitter cette chambre, de quitter le confort de son lit.
- Zeik !
Il se redressa, posa son ballon. Il le fit rouler jusqu'à un coin de sa chambre.
A pas lents, il descendit.
Ses parents l'attendaient dans le salon, assis sur le canapé. Il ne manquait plus que les verres de vin et cela ressemblait à une agréable réunion de famille. Zeik aurait peut-être préféré finalement. Cette conversation n'allait rien n'avoir d'agréable.
- Ton père m'a dit que tu n'étais plus avec Sâme. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Vous alliez si bien ensemble ! Vous vous êtes disputés samedi ?
Zeik se laissa tomber sur un fauteuil, en face de ses parents.
- Je n'étais pas avec Sâme, je n'ai jamais été réellement avec elle. Ce n'était... qu'une illusion.
- Une illusion ? Je ne comprends rien !
- Zeik, explique- nous !
L'adolescent se frotta le visage. Après Sâme, c'était avec ses parents qu'il devait s'expliquer. Ce n'était réellement pas sa journée.
La vérité, il devait dire la vérité. Il ne devait plus se cacher. Il l'avait promis, à son copain.
- Vous voulez que je vous dise tout sauf que... la vérité, vous la connaissez déjà. Vous ne l'admettez simplement pas.
Il se mit à faire bouger sa jambe nerveusement. Il ne savait pas quel chemin emprunter pour tout leur dire.
- Je n'étais avec Sâme que pour vous faire plaisir.
- Nous faire plaisir ?
Zeik ne tenait plus. Il se leva et se mit à faire les cent pas. Il ne pouvait pas juste rester assis sagement devant ses parents. Marcher lui permettait de fuir leur regard.
- Vous vouliez un fils normal, qui sort avec des filles et qui vit une vie banale d'adolescent modèle. C'est ce que je vous ai offert. J'étais avec Sâme, vous étiez content et vous me laissiez tranquille. Tout cela n'était qu'une manière pour cacher une vérité que vous n'avez jamais voulu croire et que je suis sûr, vous avez même pratiquement oublié.
- Zeik...
- Non ! Laisse-moi finir !
Dire la vérité.
Il arrêta enfin sa marche. Il observa un tableau accroché au mur. Une peinture d'un paysage, tout ce qu'il y avait de plus banal.
Zeik secoua la tête en soupirant.
- Je sais que cela ne vous plaît pas, que vous ne le voulais pas...
Il se tourna vers eux.
- Je n'ai pas changé ces derniers mois. Je suis resté... gay.
Son père se leva d'un bon.
- Non Zeik ! Non, ne recommence pas avec cette histoire stupide ! Je sais parfaitement que ce n'est pas le cas. Tu n'es pas un homosexuel, ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué ! Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais.
- Eduqué ? Ce n'est pas une histoire d'éducation !
Pourquoi Zeik avait-il envie de rire, Cette situation n'avait rien d'amusant.
- Tu cherches quoi cette fois ?
- Je ne cherche rien du tout ! Je... Vous voulez savoir où j'étais ce week-end ? J'étais avec mon copain, mon véritable copain. A chaque fois que vous me pensiez avec Sâme, j'étais avec lui.
- N'importe quoi...
Son père était tendu, prêt à exploser. Quant à sa mère, elle était plutôt gênée. Elle n'était pas à l'aise dans cette conversation. Elle restait en retrait.
- Vous ne me croyez pas ?
- Non parce que c'est faux et stupide ! Mon fils n'est pas gay, non, tu cherches juste à te faire remarquer, encore une fois.
Zeik se laissa retomber dans le fauteuil. Ils ne comprenaient pas, ils ne voulaient pas comprendre. Lui, il n'en pouvait plus.
- Vous croyez que j'ai enduré... tout ce que j'ai pu vivre au lycée, juste pour le plaisir de me faire remarquer ? Vous pensez que je me suis fait tabasser pour le plaisir de faire parler de moi ? C'est vous qui êtes stupides !
Il était au bord des larmes.
- Zeik !
Yuki empêcha son mari de se jeter sur lui. D'un geste sec elle le força à se rasseoir.
- Qui est ce garçon avec qui tu restes ? Demanda-t-elle, d'une voix plus douce qu'il ne l'aurait cru.
- La personne que j'aime.
- N'importe quoi, souffla son père.
Il se releva et s'approcha de son fils, un doigt pointé sur lui.
- Il te manipule c'est certain. Il se joue de toi et te met des idées absurdes dans la tête. Tu n'es pas gay ! Il te met en danger et toi tu le suis aveuglément ?
Ryo alla se rasseoir lourdement dans le canapé.
- La conversation s'arrête là Zeik. Je ne veux pas revenir sur ce sujet encore une fois !
Le regard qu'il portait à son fils était noir, furieux.
- Donne-moi ton portable.
- Pourquoi ?
- Zeik, ton portable ! Tant que tu resteras un gamin stupide facilement influençable, tu resteras dans ta chambre et sans portable !
- Et le lycée ?
- On s'arrangera, ne t'inquiète pas, se contenta de répondre sa mère.
- Tu voulais te faire remarquer ? Très bien, à présent, tu as juste gagné l'isolement. Ça sera également ta punition pour nous avoir mentit en nous disant que tu étais chez Sâme. Utilise le temps libre que tu auras pour réfléchir sur tes actes.
- Vous m'enfermez une nouvelle fois, comme un oiseau dans sa cage... Vous croyez vraiment que cela y changera quelque chose ?
- J'espère que cela changera quelque chose ! Et n'envisage même pas de faire une nouvelle fugue.
Zeik sentit ses yeux s'embrumer. Il retint les larmes, il ne voulait pas pleurer, pas devant ses parents.
Il se leva, sortit son portable pour le jeter sur la table basse.
- Je suis peut-être un gamin stupide. Vous, en revanche, vous êtes des parents intolérants et incompréhensifs. Je vous fais honte, c'est ça ? Comment on pourrait bien vous regarder si tout le monde apprenait que votre fils est un homosexuel ? Vous n'en avez rien à faire de moi, de ce que je veux, de mon bonheur. Vous ne faites que protéger votre image et vos idées ! Enfermez-moi si cela vous chante, je ne changerais pas !
- Dégage de là !
Il hésita. Il sentait ses jambes trembler. Un tremblement qu'il ne contrôlait pas.
- Je ne veux plus te voir !
Zeik se mordit la langue pour ne pas pleurer. Il tourna les talons et courut jusqu'à sa chambre. Il s'effondra sur son lit.
Parler avec ses parents ne servait à rien, il le savait. Ils n'y croyaient pas. Jamais ils ne le comprendraient lui et ce qu'il éprouvait.
Jamais...
Il avait la sensation d'être retourné au début de l'hiver. Après un pas fait en avant, il reculait de deux.
Les larmes coulèrent... il ne pouvait plus les retenir.
Qu'allait-il faire à présent ?
Fin de la partie 4
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Cette partie ce termine.... Alors, prêt pour la cinquième et dernière partie?
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