Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 7

— Et un, et deux, et trois !

Je lèche ma main avant de descendre mon shooter sans réfléchir. L'alcool avalé d'une traite me brûle la gorge. Afin de dissiper cette désagréable sensation, je me jette sur un morceau de citron, bien trop acide pour soulager quoi que ce soit. En voyant le pauvre Jean grimacer de dégoût, je me sens moins seule. Si la bière l'avait déjà dégoûté, alors des shooters de Tequila...

— Eh, vous avez vu ça ? Le verso de la carte des cocktails est carrément hardcore, matez le nom des cocktails ! Le sperme de cheval, le mélangeur à béton, le ver solitaire...

Cette exclamation d'Ahmed attire l'attention du reste du groupe, qui se penche à son tour sur la carte en question.

— C'est quoi ça, le « tampon usagé » ? grimace Cécilia.

— Whisky, vodka, tequila, jus de tomate et Bailey's. Plus du jus de citron qui fait coaguler le tout pour lui donner une texture de vieux grumeaux flottant dans un liquide rougeâtre, explique Valentin d'un air des plus naturels.

La gorge encore brûlante, je réprime de justesse un haut-le-cœur. Qui peut ne serait-ce qu'envisager de mettre ces atrocités à la vente ? Je ne regarderais plus jamais Philippe de la même manière...

— Parce que tu es expert en tampons usagés toi, maintenant ? s'exclame Cécilia, à mi-chemin entre l'hilarité et l'incompréhension.

— Es-tu sûre de réellement vouloir le savoir ? lui répond Valentin en arborant son plus beau sourire de psychopathe.

— Bon, qui relève le défi de tenter l'un de ces cocktails ? Céci ? lance Ahmed en posant une main sur l'épaule de mon amie.

Comme par hasard... Malgré mon taux d'alcoolémie plutôt élevé, je vois parfaitement ce qui se trame.

— Berk, jamais de la vie ! rétorque mon amie avec de gros yeux. Si ça vous dit, on peut plutôt faire un petit jeu ? J'ai un paquet de cartes dans mon sac.

— Ah ouais, donc la fille se moque de moi et pendant ce temps, elle part en soirée avec la mallette d'Adibou ! s'esclaffe Valentin.

— Écoute, tu es expert en tampons usagés, moi en animation tout-terrain, on a tous nos propres skills, pas vrai ?

Pris de court, Valentin la toise en plissant les yeux.

— Bon, on fait quoi alors, on commande des cocktails et on joue ?

Finalement, le groupe se laisse tenter et nous nous penchons de nouveau sur la carte des boissons. La plupart d'entre nous étant plutôt éméchés, nous terminons avec un combo de cocktails qui aurait effrayé n'importe quelle personne un tant soit peu lucide.

— Alors, si j'ai bien compris : un Kamikaze, un Bloody Mary, un TGV, une Embuscade, un Sex on the Beach, un Sperme de Cheval et... un Tampon Usagé ?

Au moment de prendre nos commandes, la serveuse insiste sur ses mots, comme pour laisser une dernière chance de revenir sur notre choix. Son regard et son visage impassibles restent néanmoins difficiles à déchiffrer. Se retient-elle de rire ou est-elle réellement préoccupée par l'énorme beuverie et la très probable catastrophe imminente qui se trame dans le bar ?

— Tout à fait, nous sommes d'humeur audacieuse ce soir. D'ailleurs, il manque un shooter de Ver Solitaire dans la liste, ajoute Valentin de son air le plus sérieux.

Je le fixe avec insistance. Comme si notre commande n'était pas suffisamment douteuse ! En tout cas, une chose est sûre : jamais je n'accepterais une boisson avec un nom pareil.

— OK... Eh bien, je vous ramène ça, alors.

Pendant que la serveuse s'éclipse, Cécilia lance un jeu d'alcool dont l'objectif est de deviner la couleur, le symbole puis le numéro des cartes tirées. Elle commence avec Valentin qui obtient, par chance, quatre bonnes réponses du premier coup. Ce dernier récupère donc le paquet pour tirer des cartes à son tour, distribuant bon nombre de gorgées au passage.

— Deux pour Martin, trois pour Céci et cinq pour Kaïa.

— Eh, pourquoi j'en ai autant, moi ? me rebiffé-je.

— Parce que la vie est injuste.

En voyant arriver les cocktails, je pousse un soupir dépité. Celui que j'ai commandé, répondant au nom très suggestif d'Embuscade, ne me tente plus du tout. Comment ce nom ne m'a-t-il pas mis la puce à l'oreille ? Du vin blanc, de la bière et de l'eau-de-vie, le tout dilué dans du sirop de cassis et de citron... L'embuscade, je me la suis tendue à moi-même en choisissant ce cocktail immonde !

Afin de repousser à plus tard le moment où je devrai boire ce nectar meurtrier, j'attrape le seul cocktail buvable, qui s'avère être le Sex on the Beach.

— Bon, à nous deux mon cher Jean, annonce alors Valentin en pointant son paquet de cartes vers son malheureux voisin.

Le taux d'alcoolémie grandissant de Jean ne semble pas atténuer son malaise. Heureusement pour lui, il passe la première manche sans écoper d'aucune gorgée. Il tire alors à son tour les cartes pour Martin, qui se voit contraint d'entamer son cocktail, le TGV – mélange foudroyant de tequila, gin et vodka.

— À nous deux... Rouge ou noir ?

Interpellée par la voix de mon binôme, je me retourne pour lui faire face.

— Euh... rouge ?

Martin tire une première carte, un roi de cœur. Première victoire !

— Plus ou moins ?

En dépit de mon ivresse naissante, je suis encore capable de compter et déduis qu'il y a peu de chances que la carte que je tire soit au-dessus d'un roi.

— Moins.

— Reine de trèfles, déclare Martin en tirant la carte. Dedans ou dehors ?

— Facile. Dehors.

Sauf que Martin retourne... une reine de pique.

— C'est pas vrai ! Il fallait que ça tombe dans l'intervalle ! J'ai vraiment la poisse...

Ignorant mes lamentations, mon binôme me désigne les verres, alignés sur la table comme une rangée de prisonniers attendant leur sentence finale.

— Je te laisse choisir parmi notre sélection de cocktails gourmets...

Voyant que je dirige de nouveau ma main en direction du Sex on the Beach, Valentin me rappelle à l'ordre :

— Hep, pas si vite ! Tu ne vas pas encore prendre le même cocktail, ce serait de la triche.

— Comment ça, de la triche ? J'ai le droit !

— Désolé mais je suis d'accord avec Val, c'est un peu facile, renchérit Martin. Et si tu levais plutôt le voile sur le délicieux cocktail que tu as commandé ? L'Embuscade, non ?

Comprenant que je ne vais pas m'en tirer si facilement, j'assène à mon voisin une œillade meurtrière.

— Bande de traîtres.

Le cocktail que je découvre est à la hauteur de l'image que je m'en faisais. Le liquide, d'une belle couleur rouge vif, me révèle en bouche des arômes pour le moins... déstabilisants. Les effluves de vin blanc se mêlent à l'amertume de la bière sur un fond de sirop sucré écœurant, le tout couronné par une eau-de-vie ardente qui me décape la gorge.

Tout bonnement innommable.

Suite à cela, les choses commencent à s'embrumer dans mon esprit. Je retente ma chance dans une seconde manche où je perds de nouveau : plus les gorgées s'enchaînent et plus la tâche devient ardue. Arrivant de moins en moins à réfléchir, je ne donne pas toujours les réponses les plus logiques et finis par courir seule à ma perte.

J'accepte aussi bien plus facilement de tester les différents cocktails, dont le Bloody Mary (cet infâme gaspacho alcoolisé), le Sperme de Cheval (qui m'apprend que la bière et le lait ne font pas bon ménage) ou, pire encore, le shooter du Ver Solitaire. Un fond de vodka saupoudré de tabasco et de poivre noir, sublimé par deux traits de mayonnaise flottants, à l'origine de cet aspect si suggestif. Pour accepter de boire une chose pareille, il est clair que je suis déjà plus qu'ivre. Si bien que mes camarades, tous alcoolisés mais sans doute pas autant que moi, acceptent de me faire grâce d'une énième manche, craignant sans doute le pire.

— Allez, à moi ! m'exclamé-je en m'emparant du paquet de cartes pour me tourner vers Cécilia. Blanc ou noir ?

— Je ne crois pas que les cartes puissent être blanches, Kaïa...

— Ah oui, c'est vrai ! Mince, alors.

J'éclate de rire, suivie par Cécilia. Les rouages de mon cerveau sont comme pris dans un pot de glu. Le jeu... Les cartes... La question... La réponse de Cécilia... Quelle était la question de base, déjà ?

Après de longs efforts, la manche est finalement remportée par Cécilia, mettant un terme aux souffrances de l'ensemble des spectateurs.

— Au suivant ! s'exclame mon amie.

Ahmed, qui semble un peu trop heureux de son sort, arbore un large sourire. Le stratagème du garçon, qui fait éminemment exprès de perdre afin de faire durer ce duel, n'échappe même pas à mon état d'ébriété extrême.

Petit à petit, mon expérience de la soirée commence à s'entrecouper de moments d'absence. Le temps file à toute vitesse et peu à peu, Valentin, Martin puis Jean rentrent chez eux. À une heure passée, il ne reste que Cécilia et moi, accompagnées d'Ahmed, qui semble apprécier la compagnie de son crush totalement ivre.

— Vous êtes géniales, sérieux. Je dois filmer ça ! s'écrie-t-il en dégainant son smartphone.

— Oh non, Ahmed ! T'as pas intérêt ! proteste Cécilia en se jetant sur lui.

Sa tentative est un échec et l'animateur la retient de justesse avant qu'elle ne s'étale sur la table du bar. Je m'apprête à surenchérir, lorsqu'un haut le cœur m'interrompt :

— Je... Je dois y aller, je vous laisse !

Je me précipite vers le bar sans attendre. Avançant comme derrière un écran au rythme saccadé, je pousse la porte avec peine. Les actions s'enchaînent alors très vite, et je les regarde se succéder comme un film au destin tragique mais inévitable.

Une fois dans la salle intérieure, je chemine entre les tables bondées, mon cerveau assimilant avec peine la quantité de sons, de mouvements et de visages. Étourdie par toutes ces sollicitations, je garde les yeux rivés au sol. Ce n'est qu'en relevant la tête que je tombe à nez avec un visage familier. Le visage de celui que je pensais ne jamais voir arriver ce soir, le fameux Samuel. Vêtu d'une chemise de lin gris, il affiche un visage plutôt perplexe.

— Mais... qu'est-ce que tu fiches ici, toi ?

Réalisant que ces mots viennent de sortir de ma bouche, je retiens mon souffle. Sondée par le regard interrogatif de Samuel, je fais violence à la roue de hamster qui tourne à toute vitesse dans mon cerveau pour me tirer de cette situation. Ce n'est pas si compliqué, après tout. Option numéro un : la fuite. Option numéro deux...

Trop tard.

Avant que j'aie eu le temps de réagir, le pire arrive : prise d'un nouveau haut-le-cœur, je me retrouve à régurgiter l'intégralité de mon cocktail sur la chemise de Samuel.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro