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Chapitre 3

— Alors, cette journée ?

La question de Cécilia flotte quelques instants dans l'air tiède de la fin de journée. Sur notre gauche, la mer étend à perte d'horizon son jeu de vaguelettes scintillantes. J'ai beau être épuisée, lorsque mon amie m'a proposé de rejoindre le vieux port à pied, je n'ai pas hésité. Marcher avec une telle vue, ça ne se refuse pas.

— C'était... riche en émotions, soupiré-je.

— Je me doute bien que te retrouver face à Vanessa n'a pas dû être simple, obtempère Cécilia en fronçant les sourcils. Je ne m'attendais pas à la revoir ici, cette vipère ! Si elle te cherche des crasses, tu me préviens, d'accord ? Que j'aille mettre les points sur les I.

— C'est gentil, mais je crois que je vais essayer de calmer le jeu plutôt que d'en rajouter.

— Mouais. Qu'est-ce qui t'a convaincue de rester ?

La question de Cécilia m'arrache quelques instants de réflexion.

— En premier, les paroles de Zozo, expliqué-je. Elle a l'air plutôt cash mais ça se voit qu'elle est sincère et c'est une qualité que j'apprécie. Je dirais l'équipe d'animateurs, aussi. Je n'ai pas pu discuter avec tous, mais ils ont l'air vraiment sympa. Je suis contente de pouvoir faire équipe avec Martin.

— Tu sais s'il est nouveau ? m'interroge Cécilia d'un air curieux. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu l'été dernier.

— Ah oui ? Il m'a dit qu'il avait justement travaillé aux Cyprès, mais uniquement sur le mois d'août, rétorqué-je en haussant les épaules. En tout cas, ça se voit qu'il sait ce qu'il fait.

— Super. Alors, pas de regrets ?

Le silence qui suit les paroles de Cécilia est couvert par le son des cigales.

— Je suppose qu'il est encore trop tôt pour le savoir, cédé-je en laissant mon regard se perdre dans le ciel dégagé. Et pour toi, comment s'annonce la saison ?

— Moi ? répète mon amie d'un air enjoué. Au top. Ma binôme a l'air adorable ! Je sens qu'elle va réussir à apaiser les enfants.

— Pendant que notre volcanique Cécilia se chargera de les exciter à bloc...

L'interpelée proteste en m'assénant une tape sur l'épaule.

— Tu peux parler, Miss tête de mule ! J'espère que Martin a du répondant !

J'éclate de rire en secouant la tête. J'aimerais pouvoir lui donner tort, mais mon amie connaît jusqu'à mes facettes les plus cachées.

— Puis d'abord, je suis super zen, se défend Cécilia. Tiens-toi bien : j'ai même proposé d'animer des séances de yoga dans notre pôle arts du cirque !

— Seigneur, pauvres enfants.

Mon amie lève les yeux au ciel en riant à son tour. Sans doute sait-elle, tout comme moi, que je la connais par cœur.

Nous marchons encore une quinzaine de minutes avant d'atteindre le vieux port et ses barques aux mille et unes couleurs.

— Et toi, quoi de prévu pour cet été ? Un petit séjour en Italie avec ta mère, comme d'hab' ?

Cette question innocente de mon amie m'arrache un soupir. Si cette journée mouvementée m'avait fait oublier cette désagréable nouvelle, le retour à la réalité n'en est pas moins douloureux.

— Pas vraiment... soufflé-je d'une voix rauque. J'ai appris hier qu'elle me plantait pour partir en Bretagne avec son copain.

Cécilia m'adresse un regard attristé.

— Mince, désolée pour la gaffe.

— Tu ne pouvais pas savoir.

Je m'efforce de ravaler les larmes qui menacent de resurgir. Pleurer pour une telle raison est ridicule, je ne sais pas ce qui me prend. Je laisse mon regard se réfugier dans les reflets scintillants de la surface de l'eau, lorsqu'une main se pose sur mon épaule.

— En tout cas, sache que je serai là, moi.

En relevant la tête, je croise les yeux verts de Cécilia qui, dans la lumière orangée du soleil, semblent presque jaunes. Avec sa chevelure de feu et sa voix portante, mon amie dégage une énergie qui invite le guerrier enfoui au plus profond de chacun à s'exprimer. Je soupire en sentant mon cœur se réchauffer doucement.

— D'ailleurs, maintenant qu'on en est aux confessions... Il faut que je te dise un truc.

Je braque un regard interrogateur sur mon amie, dont l'air grave ne me rassure pas.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Je meurs d'envie de me baigner, mais je n'ai pas de maillot sur moi.

Prise au dépourvu, j'éclate de rire en lui assénant une tape sur l'épaule.

— Tu m'as fait peur, espèce de débile !

— Quoi ? se rebiffe mon amie. C'est un problème de la plus haute importance.

— En quoi c'est un problème ? rétorqué-je en relevant le menton d'un air désinvolte. Si tu veux te baigner, la mer t'appartient.

Visiblement séduite par mon idée, Cécilia affiche un sourire malicieux.

— J'aime cet état d'esprit !

Nous échangeons un regard complice puis, sans plus réfléchir, nous mettons à courir en direction des plages, nos rires se mêlant au parfum frais de la mer et au claquement mat de nos sandales sur le pavé.

* * *

Après une baignade sauvage au milieu de dizaines de touristes perplexes, nous regagnons la rive et tentons d'essorer nos vêtements tant bien que mal. Résignées, nous finissons par quitter la plage encore trempées : au moins, l'humidité du tissu nous permet de profiter de la fraîcheur de la brise.

Lorsque je me sépare de Cécilia, le jour a déjà cédé place à la nuit, relayé par les lumières accrochées aux façades des vieilles bâtisses. En m'approchant du Comptoir d'Azur, je laisse mes yeux s'aventurer vers la terrasse du bistrot et ses tables faites de caisses de vin empilées. Les chaises pliantes en toile et les canapés en palettes y offrent une ambiance décontractée.

En glissant vers l'entrée, mes yeux croisent la silhouette de l'employé aperçu ce matin en train de faire la plonge. Vu de cet angle, un plateau surmonté de verres de vin tenu d'une main, il semble plus grand et imposant.

Lorsqu'il commence à me fixer d'un air interrogatif, je prends conscience de mon look de chat mouillé et m'empresse de traverser la terrasse en faisant mine de fouiller mon sac pour ne pas croiser son regard. Sauf que...

— Attention !

Dès l'instant où retentit cet avertissement, je me sens buter contre quelque chose. Et en relevant la tête, misère : je tombe nez à nez avec le fameux employé.

Quand je comprends ce qu'il est en train de se passer, il est déjà trop tard. Notre collision déstabilise le serveur, qui tente de rattraper son plateau de verres. Dans sa tentative, il part vers l'avant et m'entraîne avec lui dans sa chute. Résultat, nous terminons tous les deux étalés par terre, tandis que le plateau fait un vol plané pour s'écraser au milieu de la rue dans un grand fracas.

Seul point positif, car il y en a toujours un : au moins, les verres étaient vides.

Je reste immobile quelques instants, assimilant encore ce qui vient de se passer. Allongée sur l'employé, je sens le contact étrange de son jean contre mon bras. Si je l'ai jusqu'à présent toujours aperçu de loin, le fait de me retrouver nez à nez avec lui est un moment aussi déroutant qu'intrigant. Je peux distinguer les contours de son nez droit et le grain fin de sa peau, couplés à de grands yeux d'un bleu tirant sur le gris.

— Eh ben dites donc ! Tout va bien, rien de cassé ?

Une voix étrangère me tire de ce moment de flottement. En relevant la tête, je découvre une dame d'une cinquantaine d'années. J'accepte la main qu'elle me tend pour me relever doucement. Gênée par ce contact inattendu, je prends soin de ne pas toucher le serveur.

— Mince alors, vous êtes trempée ! Vous transportiez un seau d'eau sur ce plateau, ou quoi ? renchérit la dame en me fixant d'un air perplexe.

Maudissant son manque de tact, j'étire mes lèvres en un sourire forcé.

— Mes vêtements étaient déjà mouillés. J'allais justement rentrer chez moi pour me changer.

Si mon intention était de faire profil bas auprès du serveur, force est de constater que c'est un échec : en plus d'avoir réduit le contenu de son plateau à l'état de miettes, l'intégralité de la rue a désormais les yeux braqués sur nous.

Voilà, mes amis, ce que j'appelle faire du rentre-dedans en bonne et due forme.

— Et vous, est-ce que ça va ?

Interrogé à son tour par la dame, l'employé se relève en époussetant son jean.

— Oui, c'est bon pour moi aussi. Merci.

Si je ne suis pas encore fixée sur mon nouveau collègue Martin, l'accent du serveur ne me laisse pas l'ombre d'un doute. Il est espagnol, j'en suis certaine.

— Samuel, mais qu'est-ce que tu fabriques ?

Le serveur fait volte-face en entendant accourir Philippe, le propriétaire du restaurant.

— Tout va bien, Kaïa ?

— Oui, je vais bien, ne vous en faites pas, affirmé-je. C'est moi qui lui ai foncé dedans, je suis désolée. Je peux être assez maladroite.

L'employé, ou plutôt Samuel, réajuste son polo en m'adressant un regard reconnaissant.

— Bon, je suis soulagé que personne n'ait rien eu. Je vais chercher le balai.

Gênée par toute cette casse, je me balance d'une jambe sur l'autre.

— Vous avez besoin d'aide ?

— Comment ça, Kaïa, ça ne va pas ? File ! On va nettoyer ça comme des grands. Désolé pour le désagrément.

Connaissant le personnage de Philippe, je sais qu'il est inutile de négocier. Je suis alors prise d'un élan de compassion envers Samuel, qui ne semble plus savoir où se mettre. Je connais trop bien ce sentiment de malaise, surtout lorsque les choses se passent en présence d'un supérieur hiérarchique.

Comprenant que j'ai suffisamment semé la pagaille pource soir, je m'excuse de nouveau et file une bonne fois pour toutes vers laporte de chez moi.

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