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Chapitre 6 : Le populaire

Après la soirée de Célia où je n'ai d'ailleurs pas le souvenir d'avoir croisé Célia, un autre ancien de la promo a émis à son tour une proposition générale de festivités. Enfin, il l'a plutôt transmise, car à mon arrivée sur les lieux, je dénombre beaucoup plus de monde que les trois trentaines d'élèves qui constituaient nos classes.

Je ne vois pas mes amis, que j'ai à peine côtoyé depuis nos retrouvailles sur la plage. Je m'en sens étrangement soulagée. Mais pourquoi ? La question reste en suspens ; je n'ai aucune envie d'y réfléchir pour le moment.

Je jette un regard circulaire sur la pièce. La maison a largement la capacité d'accueillir la foule qui s'y presse, bien que toute l'action semble se dérouler à l'extérieur. La propriété se situant au bord du village, la musique est à fond sans aucun risque de déranger les voisins qui sont quasi inexistants.

Je m'avance vers les saladiers de mojito et de punch et saisis un gobelet transparent que je remplis à moitié, histoire de commencer doucement.

« Salut. »

Je me tourne vers mon interlocuteur et manque d'avaler ma gorgée de travers.

« Salut. »

Benjamin. Le cliché ambulant du beau gosse populaire, bourreau des cœurs, arrogant et macho. Le roi du lycée, désormais destitué. Je me demande ce qu'il devient, maintenant qu'il n'a plus son royaume. A-t-il encore sa cour ? S'est-il trouvé un autre endroit où régner ? Physiquement, il commence déjà à perdre de sa superbe. Je constate qu'un début de calvitie menace sa belle chevelure blonde sur l'avant de son crâne. Peut-être a-t-il toujours été là, mais soigneusement dissimulé par sa couronne.

Au lycée, il incarnait tout ce que je détestais. Il est typiquement le genre de mec que j'ai toujours évité, mais aussi typiquement le genre de mec qu'à présent je n'évite plus.

« On ne se serait pas déjà vu ? »

Je suis prête à parier qu'il ne se souvient plus de moi.

« On s'est peut-être croisé au lycée.

— Tu es ?

— Chloé. Et toi ? »

Il a l'air surpris par ma question. C'était calculé.

« Benjamin.

— Eh bien enchantée, Benjamin, appuyé-je en étirant naïvement mes lèvres.

— Je suis sûr que je n'aurai pas pu t'oublier si je t'avais déjà rencontrée, m'assure-t-il avec un sourire qui se veut déstabilisant mais qui n'a aucun effet sur moi.

— Ah oui ?

— Absolument. Dis-moi, Chloé, as-tu testé le punch ?

— Non, tu me le recommandes ?

— C'est une tuerie. Attends, je vais te servir. »

Je bois la boisson qu'il me tend avant d'acquiescer. C'est vrai qu'il n'est pas mauvais. Chargé en rhum, mais pas mauvais. Il nous ressert, remplissant à ras-bord nos deux verres. Avec la taille de ces gobelets, il y a assez pour nous faire tourner la tête.

« Il y a carrément un DJ ? m'exclamé-je en appréciant l'ambiance.

— C'est un collègue au gros Jean.

— C'est qui, le gros Jean ?

— Le mec qui a invité tout le monde.

— Ce doit être un type cool.

— Il est la définition même du mot cool.

— En tout cas, les gens ont le sens du rythme.

— Tu veux leur montrer ce que tu vaux ?

— Tu me suis ?

— Je suis ton homme. »

Je l'entraîne au milieu de la piste et me balance en rythme. Amusé, il attrape mes hanches et se cale sur mes mouvements. Je ris excessivement alors qu'il me fait tourner, ce qui l'encourage à continuer. Au milieu de tous ces corps qui bougent, la température commence à grimper. J'ancre mon regard dans le sien, et son sourire en coin m'indique qu'il apprécie ça. Une de mes mains glisse le long de son bras. Il n'a pas perdu ses muscles, ça c'est sûr.

Autour de nous, la musique se fait plus forte et assourdissante. Benjamin me rapproche de lui et plaque ses lèvres sur les miennes. Même si l'expérience ne m'a jamais tentée jusqu'à présent, un mythe se brise : pour un beau gosse, il embrasse plutôt mal. Un brin brutal, sa langue se fraie déjà un passage entre mes lèvres. Je pose ma main sur sa nuque et la sienne me presse un peu plus contre lui.

Il s'écarte de moi avec un sourire satisfait et nous continuons de danser serrés l'un contre l'autre, nous échangeant régulièrement des baisers à la volée. Ses doigts s'égarent et je ne m'en plains pas. L'une de ses mains caresse la bande de peau laissée libre par mon top, tandis que l'autre se glisse sous ma jupe pour effleurer mes fesses. Sans surprise, il est du genre entreprenant et je ne demande rien de moins ce soir.

Après quelques déhanchés de plus, il m'attire hors du jardin et la musique diminue au fur et à mesure que nous nous éloignons. Une fois à l'intérieur, il m'embrasse sans se soucier des occupants du couloir, laissant sa main remonter de ma taille vers ma poitrine. Mes doigts parcourent ses abdominaux de sportif, toujours finement tracés. Je pousse une porte qui se révèle être une chambre inoccupée et l'y tire. Il la verrouille derrière nous avant de me pousser vers le lit.

Dans l'obscurité, nos vêtements se retrouvent rapidement au sol. Contre toute attente, Benjamin ne se comporte ni en brute ni en macho ne cherchant que son plaisir. Il n'ignore pas les besoins de sa partenaire d'un soir et je dois avouer que je passe un moment plutôt agréable.

La moi d'il y a quelques années n'aurait jamais imaginé se retrouver dans cette situation avec ce sportif arrogant. La moi d'aujourd'hui n'est pas déçue de l'expérience.

« Alors comme ça on était dans le même lycée ?

— Oui, dans la même classe, révélé-je malicieusement.

— Impossible. Je t'aurais forcément remarquée.

— Et pourtant.

— Chloé, Chloé... réfléchit-il avant que la lumière ne se fasse dans son esprit. Mais oui, il y avait bien une Chloé. C'était toi ?

— C'était moi.

— Hé ben... Tu as... changé.

— Il paraît. »

Nous restons un moment allongés dans ce lit, à seulement laisser nos mains parcourir le corps de l'autre, sans trop parler. Il finit par s'assoupir et j'en profite pour me rhabiller. Je sors discrètement de la pièce, mes chaussures à la main. La porte refermée, je me retrouve face à Quentin qui me détaille d'un regard amusé.

« Benjamin ? commente-t-il simplement.

— Qui l'aurait cru ? » réponds-je en souriant.

Une chevelure brune déboule et s'interpose entre nous deux dans un rire mélodieux, et une main vernie saisit son bras pour l'entraîner vers l'extérieur.

Tandis qu'il s'éloigne, je plaisante et l'imite en reconnaissant la fille qui m'a à peine remarqué. Il s'agit d'une de ses amies qui lui tournait déjà autour quand nous étions ensemble.

« Mégane ?

— Qui l'aurait cru ? » réplique-t-il avec un clin d'œil avant de sortir de mon champ de vision.

Ça aurait pu me faire quelque chose, mais ça ne me fait rien. Je ne sais pas si ça devrait. Je suis peut-être anesthésiée, ou bien trop blasée. Le temps où j'avais des sentiments pour lui me paraît tellement loin. Tout est si différent aujourd'hui. Je suis une autre, il est un autre.

Je me sers un verre d'eau à la cuisine avant de quitter la maison. Dehors, les rues sont calmes et davantage éclairées par la lune que par les rares lampadaires. J'enfonce un écouteur dans mon oreille pour effectuer le trajet en musique et pour éviter le silence de la nuit qui en apaiserait d'autres. Mes nuits à moi ne sont jamais silencieuses. Quand ce n'est pas le bruit d'une fête ou de ma musique, c'est celui de mes pensées qui occupe l'espace, et il n'est jamais agréable. Je me concentre sur les paroles que je fredonne doucement.

Après une vingtaine de minutes de marche sans croiser âme qui vive, je m'arrête à un croisement. Face à moi, un arrêt de bus que je ne connais que trop bien. Celui où l'on se retrouvait tous les matins, avec Max. Je pourrais presque nous revoir, à plaisanter sur le banc. À parler de tout mais aussi de rien. À nous plaindre de nos profs et de nos parents. À philosopher sur nos vies, sur la pluie et sur nos piètres ennuis.

Sauf qu'il n'est plus là et je ne sais pas pourquoi. Il ne reprendra jamais le bus et il ne me confiera plus ses pensées. Alors que moi je reste là, sans lui.

Je me laisse tomber sans précaution contre les pierres froides qui éraflent mon dos. Et là, les larmes coulent dans un flot continu et silencieux qui secoue à peine mes épaules. Tout ce que j'ai retenu trop longtemps se décide enfin à sortir. Il fallait bien que je craque un jour où l'autre. Mais pourquoi ce soir ? J'ai passé une soirée joyeuse et amusante, entourée plus que de nécessaire.

Et pourtant, l'évidence se rappelle inéluctablement à moi. Seule dans cette rue déserte et mal éclairée, le sentiment de solitude qui m'envahit n'en devient que plus réel. Je me sens seule. Je suis seule.

La douleur semble s'échapper un peu avec mes pleurs, et quand je m'essuie les yeux une dernière fois avant de me relever, je me sens un peu plus légère. Mais mon cœur, lui, pèse toujours aussi lourd dans ma poitrine.

Je reprends ma route, récupérant un peu de contenance en sentant l'air frais contre mes joues humides et sûrement badigeonnées de maquillage. Arrivée devant chez moi, je me déchausse et entre le plus discrètement possible pour ne pas réveiller mes parents.

Je m'allonge sur mon lit ensoufflant. Même si je ne la ressens pas vraiment, la fatigue est là. Je saisaussi que je travaille demain, et que quelques heures de sommeil s'avèrentnécessaires si je veux tenir le coup.

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