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Chapitre 22 : Point de départs

« Saucisson ?

— Comme si on pouvait oublier le plus important ! On a.

— Pain, tomates, barres de céréales, taboulé lyophilisé...

— On a, on a, on a. »

Je poursuis mon énumération tandis que Quentin vérifie le contenu de notre caddie. Quel véritable casse-tête de déterminer quelle nourriture emporter en randonnée qui soit à la fois facile à transporter, à conserver et à préparer. Heureusement, Quentin a déniché un petit réchaud qui nous sera très utile.

« Il ne nous manque plus qu'un paquet de bonbons, déclaré-je une fois notre inventaire terminé.

— Je ne me rappelle pas l'avoir mis sur la liste.

— Tu as déjà vu une pyjama party sans bonbons ? Ce serait un sacrilège.

— Je dois donc en conclure que le programme de demain soir implique bataille d'oreillers et racontage de potins ? dit-il en esquissant un sourire amusé.

— Sans oublier la partie où l'on s'empiffre de bonbons. Ça pose un problème ? rétorqué-je en manœuvrant vers le rayon confiseries et chocolats.

— Je dois juste te prévenir que je suis un champion de bataille d'oreillers. Histoire d'être fair-play. »

Je pivote vers lui pour répliquer mais mes yeux se posent sur une silhouette familière. Thomas se tient dans le rayon d'en face, absorbé par son portable.

« C'est le mec qui était avec toi l'autre jour ? m'interroge Quentin qui a suivi mon regard.

— Ça te va de choisir ? Prends ce que tu veux. Je reviens. »

Sans écouter sa réponse, je me dirige vers Thomas. Ce dernier affiche un air étonné en me voyant.

« Salut.

— Salut. » répond-il sur le même ton en rangeant son téléphone dans sa poche.

Une seconde de silence gênant s'ensuit avant que je prenne la parole.

« Écoute, je te présente mes excuses pour l'autre soir. T'as été super avec moi et j'en ai fait qu'à ma tête...

— Tu rigoles ? Je n'aurais jamais dû te laisser seule.

— Mais tu avais raison. Il faut que je remette un peu d'ordre dans ma vie et que je prenne soin de moi.

— Je te trouve cool, tu sais. T'as pas besoin de tout ça pour l'être, dit-il avant que son regard dévie vers un point derrière mon épaule. C'est bien que tu ne sois pas seule. De ce que j'ai vu l'autre jour, il a l'air de tenir à toi. »

Je tourne la tête pour voir Quentin concentré devant les étagères garnies de friandises en tout genre.

« On a traversé des choses similaires. Peut-être que Max aurait voulu qu'on soit là l'un pour l'autre.

— C'est une bonne chose.

— Bon, eh bien... C'était chouette de te revoir. On se recroisera peut-être bientôt.

— Je rentre chez moi à la fin de la semaine, je ne sais pas si l'on se reverra d'ici là. Sache quand même que j'ai apprécié passer du temps avec toi. J'espère vraiment que tu vas réussir à aller mieux.

— Ah, ce sont des au revoir alors, assimilé-je alors qu'il acquiesce. Contente de t'avoir rencontré, le parisien. Bon courage pour ton retour dans le grand nord. »

Je le serre contre moi dans une dernière étreinte à l'allure symbolique. Sans être indifférente, je ne suis pas profondément déçue de son départ. Je ne regrette pas pour autant le temps que l'on a passé ensemble. On s'est amusé, et je peux même dire qu'il a égayé mon été. S'il faut que je passe à autre chose que la fête à outrance, il faut peut-être aussi que je passe à autre chose que le parisien.

Lorsque je retourne vers lui, Quentin m'adresse un regard interrogateur.

« Il rentre à Paris, dis-je simplement alors que nous prenons la direction des caisses.

— Ah. Je suis désolé pour toi.

— Arrête, tu l'es pas, pouffé-je. Tu ne l'appréciais pas.

— C'est vrai, mais toi si.

— Il était sympa et on a passé de bons moments ensemble, mais ça devait bien s'arrêter à un moment.

— Oui, mais lui et toi, vous... Je veux dire, vous étiez... »

Je le dévisage sans comprendre ce qu'il essaie d'exprimer.

« Tu n'étais pas attachée à lui ? finit-il par formuler, ce qui ressemble plus à un changement de sujet qu'à une reformulation de son idée de départ.

— Je ne pense pas. J'ai appris à ne pas m'attacher à grand monde. »

Il hoche simplement la tête et commence à déposer nos achats sur le tapis de caisse. La file d'attente qui s'étend devant et derrière nous est davantage constituée de vacanciers en tongs que de locaux sortis du bureau.

« J'ai mal aux pieds, soupiré-je en soufflant.

— Déjà ?

— Hé, j'ai dû remplacer Rémi pour deux visites aujourd'hui. J'ai l'impression d'avoir marché des kilomètres.

— On va faire un peu plus que traverser trois salles d'un château demain.

— Eh bien sache que ça fait longtemps que je n'ai pas marché autant. Pour être plus précise, pas depuis ce barathon en janvier.

— Pour commencer, il va falloir que tu changes de chaussures. Tu vas me faire le plaisir de renfiler tes baskets. Tu sais, ce truc que tu portais tout le temps aux pieds au lycée ?

— Tu me prends pour une amatrice pour faire une rando en baskets ? m'offusqué-je. J'ai des chaussures de marche, moi, monsieur.

— Merveilleux, mademoiselle l'experte. J'espère que tu te souviens comment faire, parce qu'il est hors de question que je te porte.

— Même si je suis blessée et agonisante ?

— Je laisserais les rapaces s'occuper de ton cas.

— Tu ne ferais pas ça ? répliqué-je en prenant un air faussement outré.

— Oh que si.

— Eh bien tu auras ma m... »

J'interromps ma phrase en pinçant mes lèvres. Quelle gourde. À deux doigts de plomber ce moment léger par une boutade qui n'a rien de drôle. Heureusement, il ne semble pas avoir compris.

« J'aurais quoi ?

— Rien, laisse tomber. C'est à nous, tu me passes le sac ? »

Qu'il ait ma mort sur la conscience n'est ni ce que je lui souhaite, ni dans mes projets. Du moins faut-il encore que je survive à cette randonnée. Dans tous les cas, l'expression est tout sauf appropriée aux circonstances.

🍹🍹🍹

Le réveil du lendemain est rude. La porte de ma chambre puis les volets sont successivement ouverts sans aucune délicatesse. Je ne sais pas s'il s'agit d'un acte gratuit ou de représailles contre l'inconfort de ses nuits sur le canapé de mes parents, mais je suis persuadée que Quentin prend plaisir à me martyriser. Dire que j'ai eu la naïveté de croire qu'il plaisantait en parlant de la première heure.

« Debout, la marmotte. L'aventure n'attend pas !

— Oh si, elle va attendre encore cinq minutes, grommelé-je en me cachant sous ma couette.

— J'en doute. Elle est pas très patiente. »

Mon matelas rebondit quand il se jette plus qu'il s'assoit sur mon lit. L'instant d'après, c'est une lutte acharnée qui s'engage. Je m'agrippe à ma couette avec toute la force que je n'ai pas de si bon matin contre toute l'énergie dont il semble déjà disposer.

« C'est pas cool, protesté-je en me retournant vers lui, ouvrant à peine les yeux.

— Allez, on se motive, lâche-t-il victorieusement lorsqu'il parvient enfin à tirer ma couette qui part avec mon confort.

— Je te déteste. » l'informé-je en le fusillant du regard.

Mais le sien est dirigé ailleurs. Je capte à peine sa trajectoire que ma couette retombe déjà sur moi. Quentin a manifestement remarqué que ma tenue de nuit n'était constituée de rien de plus qu'un débardeur et une culotte.

« Bon, je te laisse te préparer. On se retrouve en bas pour petit-déjeuner. »

Il passe une main dans ses cheveux puis sort de ma chambre en évitant soigneusement mon regard. Je m'esclaffe devant ce changement d'attitude et son air gêné relativement inhabituel.

Le petit-déjeuner pris et nos sacs sur le dos, nous sommes prêts à partir. Après avoir été obligée de me tartiner de crème solaire, j'ai noué un bandana rouge dans mes cheveux pour compléter mon look de bivouaqueuse. Mes sandales et mon maquillage resteront au placard ces prochains jours. La perspective de transpirer du matin au soir et de me faire recouvrir de piqûres de moustiques suffit à m'ôter l'envie de faire des élégances.

Quentin ne manque pas de me charrier sur mon changement d'apparence. Mon accoutrement a beau me faire ressembler à la moi d'avant, j'ai encore le sentiment d'être à des années lumières de celle-ci.

Les premiers mètres sont les plus faciles. Nous quittons bientôt le village, laissant un chemin remplacer la route.

« Tu nous perds pas, hein ? lancé-je à Quentin en le voyant passer le premier croisement sans prêter attention aux panneaux jaunes de randonnée.

— Serais-tu en train de douter de mes capacités d'orientation ?

— Je te trouve drôlement confiant, sachant que tu as rangé la carte au fond de ton sac.

— Je n'en ai pas besoin pour aujourd'hui. Je connais tous les chemins aux alentours de Colombas, je te rappelle.

— Moi aussi, de base, et je ne connais pas celui-là.

— Eh bien c'est parfait, tu vas le découvrir.

— Mais...

— Dis-moi, tu vas râler toute la journée ?

— Probablement. Pour t'embêter. Ça t'apprendra à me réveiller comme une brute.

— Désolé, madame désirait plutôt un réveil de princesse ? »

Je le fusille du regard pour la deuxième fois de la matinée et il esquisse un sourire en coin.

« Je suis pas une princesse, m'imite-t-il d'une voix excessivement aiguë en reprenant ma phrase la plus prisée de mon adolescence.

— Hé ! Je parle pas comme ça.

— Quand tu avais 12 ans, si.

— C'est faux ! protesté-je en lui frappant l'épaule.

— Je m'en souviens très bien. Je n'ai jamais su si tu me détestais ou si tu avais un crush sur moi à l'époque.

— Tu confonds avec les autres amies de ton frère. Elles avaient peut-être toutes un crush sur toi, mais ce n'était pas mon cas. T'étais juste le grand frère énervant de mon meilleur ami.

— Jusqu'à ce que tu ne me trouves plus si énervant que ça.

— J'ai eu un instant de faiblesse, je le reconnais. Probablement à cause de mes hormones. Mais je m'en suis plutôt bien remise.

— Tu l'affirmes bien facilement pour quelqu'un qui n'a pas réussi à résister à mon charme.

— Désolé pour ton petit cœur. Ça doit fonctionner comme les vaccins. Une dose et on devient immunisé.

— À condition de ne pas oublier les doses de rappel. »

Tournant la tête vers lui, je manque de trébucher sur une pierre. Je plisse les yeux avant de les lever au ciel une fois mon équilibre rétabli. Le lascar se marre, satisfait d'avoir pointé mon mauvais choix de métaphore.

Au fur et à mesure que nous grimpons, la discussion s'amenuise. Non pas que nous n'ayons plus rien à nous dire. Je n'ai plutôt d'autre choix que celui d'économiser ma respiration.

« Rappelle-moi pourquoi j'ai accepté de te suivre déjà ? parviens-je à articuler en marquant une pause pour reprendre mon souffle. Hé, attends-moi ! »

J'accélère péniblement le pas pour le rattraper. Je le perds de vue un instant avant de le retrouver accroupi au bord d'un ruisseau dans une petite clairière.

« Tu...

— Attends, ne fais pas de bruit.

— Pourquoi ?

— Chhht, je te dis. »

Tout en essayant de calmer le rythme de ma respiration, j'accepte de me taire pendant quelques secondes qui semblent une éternité. J'en profite pour observer l'environnement. Je dois reconnaître que le lieu possède un certain charme. Une rivière s'écoule en une petite marre retenue par un barrage de branches et de pierres probablement formé par des promeneurs. Le craquement de nos chaussures dans la végétation a laissé place au bruit régulier de l'eau qui se déverse en continu.

Je m'apprête à protester lorsqu'un concert jaillit au cœur du silence. Des coassements de grenouilles se mêlent au chant des cigales, bientôt rejoints par des battements d'ailes d'oiseaux qui viennent se poser dans les arbres alentours et le bourdonnement des insectes qui volent de fleur en fleur. L'espace se rempli d'une multitude de sons qui offrent un spectacle à couper le souffle.

« Wow, soufflé je.

— Ça en jette, hein ? prononce Quentin d'une voix basse. Tu vois que ça en valait la peine.

— J'avoue que c'est... ressourçant.

— C'est ce que j'apprécie, ici. L'humain n'a qu'à se taire pour écouter la nature parler. Je pourrais rester des heures assis là, à me sentir loin de tout. »

Il ferme les yeux et bascule légèrement sa tête en arrière en inspirant une bouffée d'oxygène. Cet effet apaisant est contagieux. J'emplis à mon tour mes narines d'une odeur d'air frais et de liberté et laisse mes yeux contempler la flore et la faune de cette région à laquelle je tiens tant. Pour la première fois depuis des mois, j'ai la douce impression de ne penser à rien.

Au moment de repartir, je ressens un regain d'énergie. Cette pause a eu le résultat escompté. Je prends soin d'emporter avec moi une photographie mentale de cette étape.

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