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Chapitre 10 : Feu d'artifices

Hugo pose sa main sur mon épaule et me guide vers le bar, où Serge nous accueille à nouveau. Son air joyeux nous indique qu'il prend généreusement le temps de se servir aussi entre les consommateurs.

Nous trinquons et Hugo me promet que cette soirée sera inoubliable. Ça pour l'être, elle l'est sûrement déjà. Je n'ai pas encore fait une croix sur mes plans d'évasion, mais ils s'estompent un peu à mesure que nous enfilons les verres.

Quand j'aperçois mes « amis » au loin, j'entraîne mon compagnon de beuverie ailleurs pour les sortir de mon champ de vision. En me levant avec la même vitesse à laquelle j'ai descendu les verres, je manque de m'étaler par terre. Hugo me rattrape gentiment et en quelques pas nous nous retrouvons au milieu des couples et des enfants qui dansent.

« J'ai l'impression que tu fuis quelqu'un, je me trompe ? insinue-t-il, l'air amusé.

— Je fuis beaucoup plus qu'une personne, avoué-je, la confidence facilitée par la quantité d'alcool circulant dans mon sang.

— Ça fait aussi de moi ton complice, alors ?

— Tu ne m'en veux pas ?

— Ça rend la soirée plus excitante. Tu sais danser la valse ? Si on veut que notre couverture soit crédible, il faut se fondre dans la masse.

— Romane m'a appris, une fois. Je me laisse guider et j'évite de t'écraser les pieds, c'est ça ?

— C'est ça. »

Si au début je regarde surtout nos chaussures pour me remémorer les pas, je finis par prendre de l'assurance et relève la tête vers mon cavalier.

« Tu ne t'en sors pas trop mal. » assure-t-il en souriant.

Je ris avec lui, me laissant porter sur les notes de « Mon amant de Saint-Jean » tandis que nous plaisantons sur notre habileté. Je me sens un peu plus légère et je me concentre sur mon partenaire pour éviter de penser à ce calamiteux début de soirée.

À la fin de la chanson, je pose mon front contre le torse d'Hugo. Je serais bien restée un peu plus dans ses bras. J'ai trop peur que notre bulle éclate et que les barrières qui nous séparent de l'extérieur se lèvent. Comme s'il entendait ma crainte, il m'attire un peu plus contre lui et ne se détache pas quand la chanson suivante commence.

Une chaleur tentatrice et enivrante naît entre nos deux corps. Grâce à cette danse et au nombre de verre que j'ai ingurgité, je suis dans un délicieux état second. Je ne sais si je le dois à la colère et à la tristesse que je refoule, mais je n'ai aucune envie de me battre contre cette attirance inopinée.

Les doigts d'Hugo, qui a peut-être bu plus raisonnablement que moi, ne sont plus immobiles sur mes hanches. Ses caresses discrètes chauffent ma peau à travers le tissu de ma robe.

Nous laissons cette douce euphorie nous envelopper et nous envahir. Quand j'ose lever les yeux vers lui, la lueur que je croise dans les siens ne me laisse que peu de doutes sur le désir qui l'anime. Il plaque ses lèvres fiévreuses contre les miennes et je ne me fais pas prier pour répondre à son baiser.

L'ardeur de cet instant me transporte, m'apportant un peu plus d'évasion du quotidien, de cette place, des gens et de la réalité. Je me laisse emporter, sans penser au moment où je devrai revenir.

« Quelle connasse ! »

Ça y est, la bulle est brisée. Hugo s'écarte de moi alors qu'une fille qui a l'air sacrément en colère fait irruption entre nous. Évidemment, ce n'est autre que Jess, sa petite amie.

« Écoute, bébé...

— Y a pas de bébé, là, en fait. À quel moment tu te permets d'embrasser une pouffe sous mon nez ? »

Elle est plus loquace que la dernière fois que je l'ai rencontrée, et sa voix aussi aiguë qu'insupportable commence à intriguer les curieux.

« Je vais t'expliquer...

— Et toi, t'es quel genre de salope pour piquer un mec déjà pris ?

— Je...

— Sale pute !

— Pas besoin d'être aussi agressive, par contre. On va pas en faire un scandale non plus.

— Tu veux que je te laisse galocher mon mec sans rien dire ? Je pète un scandale si je veux ! hurle-t-elle presque en me bousculant.

— Bon, je vais vous laisser, lâché-je, aussi saoule que saoulée.

— Tu vas pas t'en tirer comme ça, connasse. Tu crois t'es qui pour chauffer mon mec comme ça ? »

Je suis tentée de lui faire une remarque sur son niveau de langage, mais je me retiens d'envenimer davantage la situation. Elle a le droit de m'en vouloir, après tout.

Je perds patience lorsqu'elle plante ses ongles dans mon bras. Qu'est-ce qu'elle me veut ? Ce n'est même pas moi qui l'ai trompée. Qu'ils règlent ça entre, eux, ce ne sont pas mes affaires. Bon, c'était pas très fair-play de ma part, je le reconnais. Mais le principal concerné, qui est d'ailleurs beaucoup moins bavard à présent, était plutôt entreprenant pour quelqu'un qui se serait "laissé chauffer".

« Lâche-moi, s'il-te-plaît. »

Au lieu d'accéder à ma requête, mon adversaire fraîchement cocue trouve préférable de me gifler. Le bruit de sa main qui s'écrase contre ma joue finit d'attirer l'attention sur nous. L'assemblée a l'air d'apprécier le spectacle que nous donnons, faisant rude concurrence au feu d'artifices qui s'apprête à être tiré.

Avec tout ce que j'ai bu, je ne suis guère capable de faire un choix plus judicieux qu'embrasser un gars en couple. C'est sûrement la raison pour laquelle je la pousse à mon tour, agacée par son attitude. Elle revient à la charge, mais Hugo s'interpose entre nous, bientôt rejoint par ses amis qui arrivent en renfort.

« Il se passe quoi, là ? s'enquiert Freddy.

— Cette pute a chauffé mon mec, gueule la poissonnière.

— Sérieux, mec ? »

Ce dernier ne répond rien, trop occupé à adresser un regard coupable à Quentin. De là où je ne suis, je ne peux pas voir celui de ce dernier. Mais je doute qu'il lui en veuille.

« Chloé ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » interviennent mes parents.

Il ne manquait plus qu'eux.

« Rien, c'est bon. »

La première fusée s'élance, retentissant bruyamment alors que le ciel s'illumine. Le spectacle pyrotechnique commence, rivalisant avec notre numéro.

« C'est pas rien, non, s'enflamme celle qu'Hugo peine désormais à retenir.

— Écoute, je suis désolée, ok ? Mais je pense que tu devrais plutôt régler ça avec ton mec. »

Un sifflement précède une seconde détonation qui nous assourdit, tandis que la furie tente de surpasser le volume sonore, histoire de bien faire profiter son public.

« Ça ne serait pas arrivé si tu ne l'avais pas chauffé, avec ton allure de pouffe.

— Tu as un langage vachement fleuri, mais pas très varié. »

Elle lance une autre main vers moi, mais ne m'atteint pas. Une explosion tonne, suivie d'une pluie de lumière qui se déverse au-dessus de nos têtes dans un crépitement qui embrase l'atmosphère.

« Même en étant bourrée, je vise mieux, la provoqué-je.

— C'est bon, Chloé, tu devrais plutôt faire profil bas, entre en scène Jade, flanquée de l'entièreté de la bande qui me toise.

— Pardon ? »

Un nouveau tir enfume le plafond céleste, percé de gerbes colorées qui se répandent sur le village.

« T'as déconné, tout le monde l'a compris. Maintenant te fous pas plus la honte.

— T'as pas besoin de te mêler de ça.

— Je dis ça pour toi, en tant qu'amie. »

Les missiles pyrotechniques fusent et les déflagrations s'enchaînent crescendo alors que la tension monte encore d'un cran.

« T'entends ça, écoute ton amie. »

J'hallucine. Je suis dépassée par les événements, et éblouie par le flamboiement d'un nouveau jet d'étincelles.

Ils sont tous amassés autour de moi. J'ai l'impression d'être la sorcière que le village s'apprête à brûler sur un bûcher. Je ne trouve aucun soutien dans les regards de mes amis, aussi accusateurs que le reste des spectateurs. Encore moins dans ceux de mes parents où la déception se lit explicitement.

Je fais un pas en arrière, prête à partir. Sur fond de bouquet final, Jess la poétesse offre une prestation explosive.

« T'assumes pas la salope que tu es, c'est ça ? éclate-t-elle. T'as peur qu'ils le découvrent tous ici ? Mais c'est trop tard, ma grande, ils ont tous vu qui tu étais. »

Je la fixe en haussant les sourcils. Je ne veux pas perdre la face devant l'intégralité du village, mais c'est vrai que je ne suis pas dans la meilleure des positions. Évidemment, toute la culpabilité me revient, et Hugo s'en tirera peut-être célibataire, mais sans que sa réputation ne soit inquiétée.

Alors que je m'apprête à répliquer, Quentin me prend par le bras et m'entraîne avec lui.

« Viens. Ça ne vaut pas la peine de rester ici. »

Je ne bronche pas et le suit, laissant la Drama Queen m'invectiver au loin.

Plus nous mettons de distance entre nous et le bruit de la fête, plus j'ai l'impression de retrouver assez d'air pour respirer. Quand il nous juge suffisamment éloignés, nous nous installons sur un banc au bord de la rivière.

« Quelle conne.

— Tu vas pas t'y mettre, toi aussi ?

— Je parle de moi. J'ai déconné. Tu m'en veux pas, j'espère ?

— Pourquoi je t'en voudrais ? Je suis pas sa meuf.

— Mais c'est ton pote.

— C'était pas très malin, mais il reste plus fautif que toi dans l'histoire.

— Mais ça, ça leur est tous bien égal.

— On s'en fout, des autres. Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent.

— Je suppose que t'as raison.

— Bien sûr que j'ai raison. Ils trouveront vite un autre drame pour nourrir leurs commérages.

— Quand je pense que mes parents ont assisté à tout ça...

— Faut dire que t'as quand même choisi le soir où tu avais le plus de public.

— Cette soirée est définitivement catastrophique, déploré-je en passant mes mains sur mon visage. Je savais que je n'aurais pas dû venir.

— Quand bien même c'était désagréable, je trouve ça déjà énorme que tu ais eu le courage de venir. »

J'appuie ma tête contre son épaule et il pose sa main dans mes cheveux. Il sait combien c'est dur pour moi.

Je regarde le ciel étoilé. L'air est encore un peu chargé de la fumée laissée par le bouquet final. Je l'observe se dissiper lentement, presque apaisée par les bruits de la rivière qui s'écoule et le léger bruissement du vent entre les feuilles.

Tout semble calme. Seule la rumeur de la fête qui a repris son cours nous parvient. Bientôt, des pas se font entendre derrière nous et Freddy s'installe à côté de moi.

« Hey.

— Hey.

— Serge m'a donné de quoi boire, nous dit-il en distribuant son chargement.

— Merci. »

Je prends le gobelet de bière entre mes doigts et le tapote nerveusement.

« Il a été con, pour le coup, lance mon ami.

— C'est aussi de ma faute. C'était pas cool pour sa copine.

— Elle y est pas allé de main morte.

— C'est clair. Je suppose qu'elle avait besoin de se défouler sur quelqu'un. »

Mes deux compagnons hochent la tête. Aucun d'entre eux ne remet en question ma culpabilité, mais ni l'un ni l'autre ne m'accable de reproches ou a l'intention de me flageller sur la place publique. Ils sont probablement les deux seules personnes qui sont prêtes à me soutenir ce soir.

Ils ne peuvent pas guérir ma peine, mais ils m'offrent un peu de répit dans cette soirée pourrie. Dans cette année pourrie aussi.

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