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Je crois que je ne me suis jamais autant ennuyée de toute ma vie. Cela fait maintenant 48 heures que je suis prisonnière de cette stupide chambre d'hôpital. Cette solitude va me rendre folle. Être seule pousse mes pensées à divaguer et je crois que c'est la pire chose pour ma santé mentale. Disons qu'avoir des réflexions profondes sur la mort ne m'aide absolument pas à aimer ma vie. De toute façon, est-ce vraiment possible d'aimer ma vie ? Je ne dis pas que j'ai la pire vie. J'ai eu la chance de naître et de grandir dans un pays où la guerre ne règne pas et où presque tous les rêves sont réalisables. Cependant, cette maladie me pousse à vivre dans la souffrance constante et dans la peur. C'est un peu comme si j'étais à la guerre, mais seule. Je suis la seule impliquée dans ce combat et je suis la seule qui souffre des conséquences de ce conflit.

Ce n'est pas vrai Louane. Tes proches souffrent également avec toi.

Probablement oui. Cependant, mes proches ont espoir en ma guérison alors que moi pas du tout. Pourquoi ? me direz-vous. Disons que ma vie est une suite interminable d'échec. Que cela soit scolairement, relationnellement, familialement, etc. Ma vie se résume au mot « échec ». Cela me surprendrait donc énormément que mon seul accomplissement dans la vie soit le combat contre l'une des maladies les plus mortelles.

Toujours dans mes pensées, je déviai soudainement le regard vers l'entrée de ma chambre. Quelque chose attira immédiatement mon attention. Une enveloppe se trouvait au sol, proche de la porte. Je fronçai les sourcils. Elle n'était pourtant pas là tout à l'heure. Intriguée, je me levai afin d'aller la chercher. Mon nom était écrit dessus. Je vous jure que si c'est ma mère qui a demandé aux infirmières de glisser une lettre d'excuse sous ma porte, je brûle immédiatement la lettre. Elle n'avait qu'à venir en personne.

Calme toi Louane et ouvre cette stupide enveloppe.

Je sortis, les mains tremblantes, la lettre de l'enveloppe et pris quelques instants avant de commencer à lire :

Salut Louane, c'est Lukas. Tu me manques. Écris-moi: *****************.

O.M.G

Dites-moi que je rêves ? Je restai figée quelques instants avant de revenir sur terre. Lukas. Je n'avais pas cessé de penser à lui durant ces premiers 48 heures. Je me demandais constamment des questions telles que : pensait-t-il à moi ? Que faisait-il ?  Était-il présentement à l'hôpital ? De nombreuses questions dont il était impossible d'avoir les réponses. 

J'empoignai mon téléphone pour appeler Anna. J'ai absolument besoin de ces conseils. Heureusement, elle décrocha. Je n'ose pas imaginer se que j'aurais fais sans elle. 

- Louane ! Quoi de neuf ma louloute ?

- Anna. J'ai besoin de ton aide.

- Oula. Que se passe-t-il ? Tu sembles anxieuse.

- J'ai reçu une lettre de Lukas.

- Mais c'est génial ! Décidemment je l'aime de plus en plus ce mec.

- Il m'a laissé son numéro

- Mais c'est trop bien ! Pourquoi ça te stresse autant ? Je trouve ça plutôt génial moi.

- Anna. Je te rappelle que je déteste écrire en premier !

- ...

- Quoi ?

- Tu n'es pas sérieuse Louane ?

- Bah oui ? Tu le sais bien pourtant

- Oui ça je sais, mais je veux dire : tu ne vas pas vraiment ne pas lui écrire dû au fait que tu n'aimes pas écrire en premier ?

- Baaaah

- LOUANE DUVAL. Je m'en fiche. Tu lui envoies un message.

- Mais..

- PAS DE MAIS. C'est non négociable.

Bon. Je crois que je n'aurai pas trop le choix.