Partie 1 - mon mari
Encore une fois, je suis seule. « Je travaille » me dit-il. « Je travaille pour te payer une vie confortable ! ».
Confortable ? Dit-il. C'est moi qui ramène le plus gros salaire. Salaire qu'il dilapide. Pourquoi faire ? Payer ses chambres d'hôtel quand il part en déplacement pour le bureau. Il me croit vraiment blonde. C'est la boîte qui paye les frais de déplacement et de logement. S'il pense que je ne vérifie pas nos comptes, il a tort.
Et puis, il ne me touche plus quand il est là. Pas une caresse. Pas un baiser. Comment en est-on arrivé là ?
La porte s'ouvre. Tiens, peut-être me fera-t-il l'honneur de sa présence pour le repas du soir ?
- Bonjour ma chérie, dit-il en m'embrassant la joue.
- Bonjour, répondis-je. J'ai fait un gratin de courgettes, ça...
- Désolé, Lucy, je vais repartir. Je viens juste prendre une douche et des affaires.
- Tu ne veux même pas manger un petit morceau ? C'est prêt à être servi...
- Non, Lucy. Merci quand même, m'embrassa-t-il pour la première fois depuis une semaine entière.
- Et si je venais prendre ma douche avec toi ? Proposai-je, aguicheuse, en retenant son bras pour le placer entre mes seins.
- Ça serait avec plaisir, sourit-il, mais je n'ai vraiment pas le temps pour ça, une prochaine fois...
- S'il te plaît Rogue, insistai-je. Ça fait un mois qu'on n'a rien fait, si ce n'est plus. Et toutes les fois où on a fait l'amour cette année se compte sur les doigts de nos mains...
- Lucy...
- J'ai envie de mon mari, Rogue, il me manque... suppliai-je.
Il m'embrassa fougueusement en me tirant vers la salle de bain. Nos vêtements volèrent. Mes mains agrippèrent sa nuque et il me porta jusque la douche.
Ça faisait si longtemps qu'il ne m'avait pas prise et j'étais si excitée qu'il entra sans difficulté en moi en allumant l'eau de la douche. C'était tellement bon...
Ses mouvements étaient plus brusques que d'habitude, j'avais l'impression qu'il faisait en sorte de se dépêcher.
– Tu m'as manqué... gémis-je lors d'un coup de rein plus fort.
Il continua sans me répondre, la tête dans mon cou, le suçant.
– Moins fort, Rogue... le suppliai-je, ne voulant pas que tout s'arrête trop vite.
– Je n'ai pas le temps, Lucy... murmura-t-il en continuant ses puissants coups de bassin.
Au même moment, il se vida en moi. Arrêtant tout. Me laissant sur ma faim. Jamais il n'avait fait ça.
Mais que s'était-il passé pour que notre couple en arrive là !?
Il se retira de moi, me laissant glisser contre le carrelage de la douche, le laissant se laver, dos à moi.
– Tu ne te laves pas ? Fut-il surpris en me voyant assise par terre, le regard vide.
– Non, je ne voudrais pas te ralentir, soufflai-je, déçue de son comportement, malheureuse de son absence.
– Lucy... Lucy ne fais pas cette tête, s'il te plaît, je dois travailler... C'est pour toi que je travaille... Dès que j'aurai un peu de temps de repos, je te promets de passer plus de temps avec toi...
– Promis ? Espérai-je en relevant la tête vers lui, m'apercevant qu'il s'était agenouillé devant moi.
– Promis, sourit-il en m'aidant à me relever pour me prendre dans ses bras. J'ai une idée, j'annule tous mes plans pour ce week-end et on part tous les deux où tu veux !
– Tu te souviens l'auberge où je voulais aller pour notre anniversaire de mariage ?
– Fairy Tail ?
– Oui. Je veux y aller. S'il te plaît, Rogue...
– C'est que... C'est un peu loin, Lucy... Et puis, une réservation là-haut, de dernière minute, je ne suis pas sûr que ça marche... Tu comprends ?
– Tu as sans doute raison... Cette auberge est très prisée...
– Effectivement, sourit-il. Et si on allait à Sabertooth ? L'auberge où on a été une fois pour la saint-valentin ? Proposa-t-il en me prenant dans ses bras et en me serrant très fort contre lui.
– Je m'occupe de la réservation ! M'enthousiasmai-je en passant mes bras autour de sa nuque.
Il sourit, content de mon enthousiasme et frotta nos nez.
– On se lave maintenant ? Se moqua-t-il en attrapant mes fesses et en me collant contre le mur glacé.
Je sentis son pénis contre mon ventre, me faisant rire. Je l'embrassai rapidement, plongeant mes mains dans ses cheveux noirs mi-longs.
– Je crois que c'est reparti pour un tour... murmura-t-il en glissant sa main entre mes jambes, me surprenant.
– Tu es sérieux ? M'enthousiasmai-je, surprise, en retenant en gémissement à cause de ses caresses.
– Je peux bien être un peu en retard, non ? Profiter de sa petite femme est une bonne excuse, tu n'es pas d'accord ? Me susurra-t-il en entrant deux doigts en moi. Je dois me faire pardonner de ne pas t'avoir donné le plaisir que tu mérites, continua-t-il en prenant un de mes seins en bouche en accélérant la vitesse de ses doigts, son pouce titillant mon petit bourgeon de chair.
Je souris en me laissant aller à ses caresses. Lorsque mon premier cri de jouissance retentit, il retira ses doigts pour me pénétrer correctement. Ses mouvements étaient plus lents, tendres, jouissifs.
Mais son téléphone sonna. Nous coupant. Il semblait tiraillé entre répondre et continuer.
– Vas-y, décidai-je pour lui à contre-cœur.
– Non, Lucy, ça attendra, susurra-t-il en m'embrassant dans le cou.
– Je t'aime, Rogue...
– Lucy... gémit-il en accélérant un peu plus ses coups de reins.
– Rogue...
Alors que notre première fois avait à peine duré dix minutes, cette fois-là dura près d'une heure et s'était fini dans notre lit. Les draps étaient trempés, mais peu importait. J'avais eu mon mari rien que pour moi pendant un moment.
Mais j'étais épuisée maintenant, il m'avait vraiment tuée...
– Je dois y aller, Lucy, m'embrassa-t-il sur le nez.
Je me relevai doucement. Il était déjà habillé, sa valise prête, près de lui.
– Tu pars combien de temps ? Demandai-je avec un pincement au cœur.
– Je te rejoindrai samedi directement à l'auberge ma chérie, sourit-il. Prends soin de toi et salue ton frère pour moi si tu le vois.
– D'accord... soupira-t-elle. Travaille bien, et appelle-moi !
– Promis ! M'embrassa-t-il pour me dire au revoir en caressant mon ventre. À samedi, Lucy.
– À samedi mon amour... Je t'aime ! Lui criai-je en le voyant fermer la porte derrière lui.
Il ne me répondit pas. J'avais l'habitude à force. Mais peu importait. Il avait fait des concessions pour moi, j'espérai qu'il n'aurait pas de problème avec son boulot.
Je me levai et enfilai mon peignoir tout en restant nue pour aller manger. Bien sûr, mon gratin était froid maintenant. Je mis une part au micro-onde puis mangeai, seule, devant la télé. La solitude me pesait. Et j'allai rester seule pendant encore quatre jours...
Il ne fallait pas que j'y pense. Je ferai des heures supplémentaires, ça me passera le temps !
***
Deux heures. Rogue est en retard de deux heures déjà.
Il m'a dit qu'il avait un imprévu.
Sting m'a dit que c'était bizarre tous ses imprévus... Ils travaillaient ensembles par un temps, c'est comme ça que j'ai connu Rogue, il était l'associé et le meilleur ami de mon frère jumeau, il l'est toujours d'ailleurs.
– Désolé du retard ! Arriva enfin mon mari en m'embrassant sur la joue et en s'installant en face de moi dans la salle désormais vide du restaurant. Tu as déjà mangé ?
– Je t'ai attendu, répondis-je avec un air contrit.
– Bon, commandons alors ! Me sourit-il.
– Rogue, il est quatorze heures, les cuisines sont fermées, lui fis-je remarquer, un peu moqueuse.
– Mince... se pinça-t-il les lèvres.
– Ce n'est pas grave... soufflai-je. Viens, je vais payer mes nombreux verres de cocktails, ensuite, on fera ce que tu veux.
– Non, c'est ton week-end, Lucy. Je sais que ce n'est pas très romantique mais allons nous chercher des sandwichs et nous promener dans les bois, ce soir, je me rattraperai, c'est promis, me dit-il en m'attirant dans ses bras et en m'embrassant le front.
– Vraiment ?! M'enthousiasmai-je en lui sautant au cou.
– Vraiment, sourit-il.
Je le serrai contre moi, heureuse de pouvoir profiter de mon mari tout un week-end mais quelque chose me dérangea. Quelle était cette odeur !? Une odeur de citron...
Je reniflai sa chemise, son cou, tout chez lui sentait le citron.
– Un problème ? Demanda-t-il, inquiet en ne me sentant plus bouger et le renifler comme une idiote.
– Tu sens bizarre, Rogue. Tu sens le citron...
– Le citron !? S'étonna-t-il en sentant sa chemise. Non, je ne sens rien. Viens Lucy, j'ai faim, allons-y, me tira-t-il.
Au même moment, son téléphone sonna. Mais il raccrocha.
– C'était qui ? Demandai-je, intriguée.
– Le boulot, haussa-t-il des épaules.
La journée se passa tranquillement, à part pour ses appels incessants.
En fin d'après-midi, il mit carrément son téléphone en silencieux après avoir envoyé un message à son harceleur.
– On se douche ensemble ? Me proposa-t-il, un léger sourire coquin en coin en déboutonnant sa chemise.
Qui pourrait refuser !? Certainement pas moi ! Ça doit être mon anniversaire ! À peine dix fois cette année, et d'un coup, c'est la troisième fois cette semaine !
On prit énormément de plaisir. On réapprenait à se connaître.
Après, il m'emmena au restaurant de l'auberge et me fit danser, un vrai gentleman ! Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été si gentille et prévenant envers moi ! Ça faisait tellement de bien de retrouver l'homme qui m'avait séduite...
– On retourne dans notre chambre ? Me susurra-t-il en descendant ses mains pour empoigner mes fesses et les pincer légèrement.
– Avec plaisir ! Acquiesçai-je en l'embrassant et en me collant encore plus contre lui. En plus, j'ai une surprise sur toi... lui susurrai-je en me tortillant contre lui.
Il grogna puis me tira jusque notre chambre sans quitter mes lèvres. Nous nous prenions des tas et des tas de murs et de portes, mais on s'en foutait, on se redécouvrait.
En arrivant devant notre porte, j'eus du mal à l'ouvrir à cause de mon mari qui attaquait mon cou.
En entrant dans la chambre, on n'alluma que la veilleuse. Ma robe vola, découvrant mon corset noir sexy.
– Après quatre ans de mariage et six ans de vie commune, Lucy, tu n'as pas changé... grogna-t-il en plongeant dans mon décolleté, me faisant rire. Tu es toujours aussi sexy...
Je ris et écartai mes jambes pour le laisser s'installer contre moi. Mais, c'était pour mieux le retourner.
Il sourit, sachant ce que je comptais faire, je fis sauter les boutons de sa chemise, laissant une traînée de baisers sur son torse, le faisant grogner. J'arrivai à son pantalon où je jouais avec sa patience. Il bougea son bassin, en grognant d'impatience.
– Patiente, tu vas adorer... m'amusai-je en ouvrant doucement sa braguette.
Il grogna encore une fois mais se laissa faire, profitant des caresses que je lui infligeai.
– Tu vas me rendre fou... grogna-t-il quand j'eus enfin pris son sexe en bouche.
– Fou de moi j'espère, le taquinai-je en soufflant le long de son pénis.
Il ne répondit pas, se contentant de grogner.
***
Le lendemain matin, un sonnerie stridente me réveilla.
– Rogue... grognai-je. Ton téléphone sonne...
– Hum... Grogna-t-il en enfonçant sa tête dans l'oreiller.
Je me glissai entre ses bras et me cachai dans son cou. Il me serra contre lui, puis, au fur et à mesure, sa tête tomba entre mes seins.
Je retournai dans les bras de Morphée, bien au chaud dans les bras de mon mari qui me caressait doucement.
Mais le téléphone sonna, encore une fois, m'agaçant.
– Laisse... murmura mon mari en se levant un peu pour appuyer tout son corps contre moi et m'embrasser le cou.
– Mais ça m'embête... pleurnichai-je en serrant son cou de mes bras pour me cacher dans son cou, moi aussi.
– Je vais te le faire oublier, me susurra-t-il en cajolant ma poitrine tout en suçant mon cou.
– C'est comme une deuxième lune de miel, profitai-je.
Encore une fois, il ne répondit pas et continua ses cajoleries. À force, j'avais l'habitude de ses silences.
Nous reprenions nos activités. Nous avions déjà très peu dormi cette nuit, mais je ne m'en plaignais pas. Rogue n'avait jamais été autant envieux et prévenant. Il me donnait tellement d'amour, comme au premier jour...
– Je t'aime, Rogue... murmurai-je en m'endormant sur son torse, une fois nos ébats finis.
– Moi aussi, Lucy... me chuchota-t-il en me serrant contre lui et en me caressant les cheveux.
Je crois que son téléphone sonna à nouveau. Je le sentis se dégager doucement de moi et m'embrassa la tempe avant d'aller répondre.
– Arrête de m'appeler ! L'entendis-je chuchoter. ... Oui je suis avec elle ! C'est ma femme ! ... Arrête donc un peu ! J'ai des responsabilités envers elle, je me dois de passer du temps avec elle, que tu le veuilles ou non ! ... Qui ?! Minerva !? ... T'es vraiment un problème quand tu t'y mets ! Oui, je vais régler ça. ... Non, je ne le ferai pas, on en a déjà parlé ! ... Bon, je te laisse, ma femme dort, je ne veux pas la réveiller... Oui, on a eu une nuit courte, ça te pose problème ? ... C'est ton problème, pas le mien. ... Ne pleure pas, soupira-t-il. Ça ne sert à rien de pleurer. ... Repose-toi, on en parle demain. Oui, salut. ... Oui, oui.
Il raccrocha et soupira.
– Qui c'était ? Murmurai-je, encore un peu ensommeillée en m'étirant.
– Personne d'important, répondit-il en revenant dans le lit pour embrasser mon décolleté.
– Encore !? M'étonnai-je en le sentant bientôt d'attaque.
– C'est terrible à quel point tu me fais envie en ce moment...
– Seulement en ce moment ? Boudai-je, offusquée.
– Non, tout le temps, se moqua-t-il en me volant un baiser. Je ne prenais juste pas le temps de m'occuper de toi ! Je vais changer, Lucy. Ces trois derniers mois, je t'ai complètement négligé et je m'en rends compte. Tu me pardonneras ?
– Si tu continues à t'occuper aussi bien de moi, bien sûr ! Acquiesçai-je en riant.
Il m'embrassa et recommença ses baisers.
Un peu plus tard, nous recommencions sous la douche, mais je sortis plus vite que lui, il avait envie de se détendre tranquillement dans les jets.
En serviette, je sortis de la douche en remarquant que son téléphone sonnait. Sur un de ses messages, il était écrit « important » en gros caractère et le nom « Agria » m'interpella. C'était son assistante, Sorano Agria. Mais pourquoi l'appelait-elle encore ?
Je répondis, un peu énervée car elle l'avait appelé tout le week-end alors qu'il était en congé.
– Enfin tu réponds ! Il faut vraiment que tu viennes ce soir ! Il faut vraiment qu'on parle !
– Que vous parliez de quoi ? Interrogeai-je, surprise.
– Rogue ?
– Non, c'est madame Cheney. Sa femme. Mademoiselle Agria, je sais que vous êtes sa secrétaire et qu'il a beaucoup de boulot en ce moment, mais, s'il vous plaît, il est en week-end et je le vois très peu souvent, alors laissez-le un peu tranquille...
– Oh... Oui, pardon madame... fit-elle timidement.
– Voyons Sorano, ris-je doucement, depuis quand es-tu aussi timide avec moi ? Je vais voir si mon mari a fini sa douche et s'il peut prendre ton appel, mais ce sera le dernier du week-end, on est d'accord ?
– D'accord...
Je souris et entrai dans la salle de bain. Rogue se séchait.
– Rogue, il y a Sorano au téléphone.
– Sorano !? S'étonna-t-il. Tu as répondu à mon téléphone !?
– Désolé, j'en ai eu marre qu'il sonne sans arrêt, tiens, lui tendis-je.
Il se pinça les lèvres et me remercia. Son visage se crispa et il commença à discuter avec sa secrétaire, je le laissai, leur discussion était assez houleuse, mon mari était tendu, mécontent.
Je ne comprenais vraiment pas sa réaction...
***
L'appel avait jeté un froid entre nous. Rogue n'était pas content que j'ai répondu. Du coup, il m'avait à peine touché du reste de la journée, comme pour me punir...
- Rogue... tentai-je en rentrant chez nous. Je suis désolée... Je n'aurais pas dû répondre à ton téléphone mais comme j'ai vu que c'était Sorano... Vraiment, Rogue, je suis désolée...
- Ce n'est rien, Lucy, soupira-t-il en me collant contre lui. C'est à moi de m'excuser d'avoir été distant cet après-midi, il y a des problèmes au boulot et ça me perturbe... Je vais essayer de laisser ça dans un coin de ma tête pour mieux profiter de toi ce soir, d'accord ?
- D'accord, fus-je soulagée. Tu veux dîner quoi ?
- On commande une pizza ? Comme ça, tu n'auras pas à cuisiner et j'aurais un peu de temps avant et après pour m'occuper de toi une dernière fois... me susurra-t-il.
- Hum... Mais, attends, une dernière fois ? M'inquiétai-je.
- Je pars pour deux semaines, Lucy. Enfin, je reviendrai mercredi après-midi pour prendre d'autres affaires. Tu pourras me laver celle que j'ai ramené ?
- Bien sûr... Mais tu vas où lundi et mardi ?
- Je fais des heures supplémentaires.
- D'accord, acceptai-je, triste et déçue.
- Ne fais pas cette tête, se moqua-t-il en embrassant mon nez. Dis-moi ce qui te ferait envie pour me faire pardonner ! Sauf le week-end à Fairy Tail, c'est déjà prévu ! Tu réserves pour dans un mois et tu me redis la date pour que je puisse bloquer mon week-end !
À ce moment-là, je n'avais qu'une chose en tête. Une chose que je voulais depuis notre mariage, une chose que j'avais failli avoir deux ans auparavant, mais que j'avais perdu. Nous détruisant. Je crois que c'est à partir de ce moment où Rogue et moi nous nous sommes éloignés... peut-être que ça nous rapprochera...
- Un bébé.
Il fut si choqué qu'il me lâcha, les sourcils froncés.
- Écoute ma chérie, on en a déjà parlé... Je ne suis vraiment pas prêt... Je...
- Laisse tomber, m'offusquai-je, le plantant en m'enfermant dans la chambre.
- Attends, Lucy, ne fais pas la tête !
- Tu ne m'en crois pas capable ! Lui crachai-je. Le médecin a dit que ce n'était pas ma faute ! Que ça arrivait à tout le monde ! Alors pourquoi tu refuses ?
- Pour ça, Lucy ! S'énerva-t-il. Je t'en crois capable et je n'ai jamais dit que c'était ta faute ! Tu le crois toute seule ! Je ne suis pas sûr que tu sois prête psychologiquement. Je n'ose imaginer une grossesse dans ton état ! Tu serais en stress constant ! Tu marcherais ou bougerais à peine ! Et tu sais ce que fait le stress de ce genre pendant une grossesse ? Il tue ! Et pas que le nourrisson, ça peut te tuer toi aussi !
J'ouvrais brutalement la porte pour le frapper et lui sauter au cou. Il a été surpris mais il m'a serrée à son tour. La perte de notre enfant avait été terrible pour nous deux. Elle nous avait beaucoup blessé...
– On va commander ? Demanda-t-il au bout de quelques minutes en me caressant les cheveux.
J'acquiesçai puis allai moi-même commander. Nous n'avons plus beaucoup parlé de la soirée. Il me câlina longuement devant un film où je m'endormis. En le sentant me coucher, je me suis mise à culpabiliser. Normalement, nous devions profiter l'un de l'autre toute la soirée...
- Rogue... murmurai-je en m'accrochant à son cou.
- Dors, Lucy.
- Fais-moi l'amour une dernière fois...
- Tu es épuisée, rit-il en m'embrassant.
- Une dernière fois... insistai-je.
Il soupira un peu mais acquiesça. Nous prîmes tout notre temps. Peu importait l'heure à laquelle on se couchait.
- Je t'aime... lui susurrai-je à la fin, en me blottissant contre lui.
- Hum... répondit-il. Je t'ai aimé au premier regard, Lucy...
Je ne savais pas pourquoi, mais sa phrase était bizarre... Elle sonnait bizarrement dans mes oreilles... Comme s'il regrettait...
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